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CLASSE DE 5è

HISTOIRE CÔTE D’IVOIRE – ÉCOLE NUMÉRIQUE

LE PEUPLEMENT DE LA CÔTE D’IVOIRE


THÈME 1 :

LEÇON 2 : LES PREMIERS MOUVEMENTS MIGRATOIRES EN CÔTE D’IVOIRE

SITUATION D’APPRENTISSAGE
Lors d’une cérémonie de réconciliation dans ta localité à la suite de la crise sociopolitique, le responsable
de la commission locale de réconciliation insiste sur le fait que « les peuples de Côte d’Ivoire sont issus d’un
brassage continuel à la suite de multiples migrations historiques ».

Surpris par de tels propos, tes camarades et toi, en classe de 5ème décidez de vérifier cette affirmation. A
partir de divers documents, vous cherchez à identifier les causes de la venue de ces peuples, déterminer les premiers
mouvements migratoires afin d’apprécier leurs conséquences.

CONTENU DE LA LEÇON

INTRODUCTION

La migration est le déplacement massif d’un peuple vers une nouvelle zone en vue de
s’établir définitivement. Le peuplement de la Côte d’Ivoire est le résultat de plusieurs vagues
migratoires d’origines diverses.

I-LES CAUSES DES PREMIERS MOUVEMENTS MIGRATOIRES

1-Les causes politiques et militaires

Les causes politiques et militaires sont :

-le déclin et la disparition des grands empires soudanais (Mali, Ghana, Songhaï, Sosso) ;

-les conquêtes militaires entre les empires soudanais.

-les crises de succession au sein des royaumes ;

-l’insécurité provoquée par la traite négrière.

-Les représailles des vainqueurs sur les vaincus.


-Les troubles provoquées par la traite négrière sur le littoral.
2-Les causes économiques

Les causes économiques des migrations sont :

-la création de nouvelles routes commerciales vers le Golfe de Guinée ;

-la recherche de certains produits précieux (la noix de cola, l’or, les épices, le sel) ;

-la recherche de nouvelles terres propices à l’agriculture et la chasse.

3-Les causes sociales et religieuses

Au niveau social

-Les famines

-Les épidémies

-La pression démographique

Au plan religieux

-l’expansion de l’Islam ;

-le refus de l’Islam par certains peuples (Toura, Sénoufo, …).

ACTIVITÉ D’APPLICATION N°1 :

CONSIGNE : range dans le tableau ci-dessous, les causes des premiers mouvements
migratoires.

Déclin de l’empire du Mali – famine – propagation de l’Islam – recherche de l’or –


développement de la traite négrière – crises de succession – refus de nouvelles religions.

CAUSES CAUSES CAUSES RELIGIEUX CAUSES SOCIALES


POLITIQUES ET ECONOMIQUES
MILITAIRES

II -LES FLUX MIGRATOIRES


Les premiers migrants arrivent sur le territoire ivoirien dès le premier millénaire.

1-Dans la zone nord

Les premières migrations sont le fait de groupes Sénoufo et Mandé, ils sont venus de
l’actuel Mali et du Burkina Faso. Ce sont d’abord les Sénoufos qui s’installent au Xème siècle
dans les savanes du nord entre Odienné et Bondoukou. Le Sénoufo est ensuite repoussés vers
le NORD par les Mandé Sud (Yacouba et Gouro) à partir du XIème siècle. Les Mandé Nord
pénètrent en Côte d’Ivoire autour du XVème siècle et s’installent dans le Nord-Ouest repoussant
les Mandé Sud.

2-Dans la zone ouest

Les krou sont venus de l’actuel Liberia.

Leur arrivée se fait progressivement à partir du XIVème siècle. Au XVème, sous la poussée des
Mandé Sud, ils s’installent dans leur habitat actuel.

3- Dans la zone centre

Les Akan sont venus du Ghana actuel entre le XVIIème et le XVIIIème siècle. Ils sont installés
dans les parties CENTRE, EST et SUD de la COTE D’IVOIRE

ACTIVITE D’APPLICATION N°2

Range sous sa période de migration en Côte d’Ivoire, les peuples suivants : Les Krou, Les
Akan, Les Gur, Les Mandé.

Périodes Xè- XVè siecle XIVè - XVè siècle XVIIè – XVIIIè siècle

Peuples

III-LES CONSEQUENCES DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES EN COTE


D’IVOIRE

1-Les conséquences politiques

-l’assimilation des premiers occupants par les nouveaux arrivés;

-la disparition des anciennes structures politiques des premiers occupants ;

-la naissance d’organisations politiques plus grandes, mieux organisées (royaumes, chefferies :
ex : le royaume de Kong, le royaume du Kabadougou, le royaume sanwi) ;

-les déplacements internes de populations, suite à l’arrivée de nouveaux migrants ;


-l’établissement de pactes de non-agression aux termes de conflits armés entre certains peuples.

2-Les conséquences économiques

-le développement des activités commerciales avec la naissance de grands centres commerciaux
tels que Kong, Bouna, Odienné.

-le développement de l’artisanat : la forge, les métiers du cuir et du bois, le tissage, la


métallurgie du fer, du cuivre, le travail de l’ivoire ;

-l’introduction de nouvelles techniques d’extraction de l’or (les puits et les galeries).

3-Les conséquences sociales et culturelles

-le brassage des populations ;

-la naissance des alliances pour éviter la violence et les guerres entre les peuples ;

-des emprunts aux plans linguistiques (langage) et culturels (danses, initiation…) ;

-l’introduction de nouveaux rituels (ensembles de règles et habitudes fixées par la tradition)


dans les pratiques culturelles ;

-L’ébranlement des anciennes structures lignagères (familiales) ;

ACTIVITÉ D’APPLICATION N° 3 :

Consignes : mets une croix dans la colonne appropriée pour indiquer si l’affirmation est vraie
ou fausse :

AFFIRMATIONS VRAI FAUX

1- Les contacts entre les peuples ont engendré des brassages culturels

2- Au contact des sénoufo, les Abron ont emprunté leur langue

3- Les nouveaux arrivés ont assimilé les peuples autochtones présents

4- L’arrivée des Malinké a dans le Nord a entrainé la naissance et le


développement de villes
5- Avec les premiers contacts, on a assisté à la conclusion de pacte,
d’alliance entre les peuples.
CONCLUSION

Plusieurs causes ont amené des peuples à migrer vers le territoire ivoirien. Les premiers
mouvements migratoires se sont déroulés principalement dans la partie Nord du pays. Ils
marquent le début de la mise en place définitive des peuples de Côte d’Ivoire.

SITUATION D’ÉVALUATION

Dans la cour du collège, des élèves de 5ème discutent sur l’origine et l’installation des
peuples de Côte d’Ivoire. Certains affirment : « la Côte d’Ivoire était une terre vide d’hommes.
C’est à partir du Xème siècle que le commerce, les guerres tribales, la rareté des terres de culture
ont poussé certains peuples à s’installer en Côte d’Ivoire ». D’autres soutiennent le contraire :
« Ce sont les peuples autochtones comme les Magwè, les Falafala, les Lorhon, les Ehotilé qui
ont donné naissance aux peuples actuels ».

CONSIGNES

1- De quoi est-il question dans la situation ?


2- Relève dans le texte les causes des migrations du Xème siècle.
3- Es-tu d’accord avec l’avis du premier groupe d’élèves ? Justifie ta réponse.

EXERCICES

ACTIVITE D’APPLICATION 1

Relie chaque peuple à sa période d’installation en COTE D’IVOIRE

MANDE * * XVIIème au XVIIIème siècle

AKAN * * XIVème au XVème siècle

KROU * * XVème

GUR * *Xème

ACTIVITE D’APPLICATION N°2

Indique si les différentes causes citées sont: cause politique, cause religieuse, cause sociale.

a- Les grandes famines ……………………………………..

b- La propagation de l’Islam …………………………………

c- La crise de succession ………………………………………

ACTIVITE D’APPLICATION 3

Réponds par vrai ou faux aux affirmations suivantes


1-Les migrations Sénoufo sont parties du Sud de la république actuelle de la
Guinée………………
2-Les Mandé sud ont été repoussé par les Sénoufo au XIIIe siècle………………………
3-Les migrations Mandé-Sud et Mandé-Nord ont une origine commune…………………..
4- Les migrations internes des Krou sont liées aux migrations
Mandé………………………

SITUATION D’EVALUATION 1

Pendant la récréation à 10H, deux groupes d’élèves discutent au sujet du peuplement définitif
de la Côte d’Ivoire. Le premier groupe soutient que « La Côte d’Ivoire a été peuplée grâce aux
grandes migrations des XVème et XVIème siècle ». Le deuxième groupe pense le contraire et
admet que « Ce sont les peuples autochtones comme les Mangwè, les Falafala, les Lorhon, les
Ehotilé qui ont participé au peuplement de la Côte d’Ivoire aujourd’hui ».

1- Identifie le problème posé dans cette situation.


2- Dis pourquoi le premier groupe soutient que « La Côte d’Ivoire a été peuplée
grâce aux grandes migrations des XVème et XVIème siècle ».
3- Es – tu d’accord avec le second groupe ? Justifie

SITUATION D’EVALUATION 2

Dans son discours du 7 aout le Préfet de votre région a tenu les propos suivants : « La Côte
d’Ivoire est une terre de brassage ethnique et culturel. Sa richesse repose sur une tradition
d’hospitalité qui a permis d’accueillir des peuples d’origines diverses. Ces arrivées sont le
résultat de différentes vagues migratoires. »

Consignes

1- Dis de quoi il est question dans cette situation.


2- Dis pourquoi le Préfet soutient que « La Côte d’Ivoire est une terre de brassage
ethnique »
3- Montre que ces peuples sont venus d’horizons divers.
Document 1 :
Document 2
Les mouvements d’immigration vers le territoire ivoirien s’expliquent par la fondation ou la
disparition de grands empires et royaumes soudanais, l’ouverture de nouvelles pistes
commerciales et la recherche de nouveaux produits alors précieux (cola, or), mais aussi les
razzias (…) du trafic négrier, amenant des groupes (…) à chercher des terres de refuge vers
les zones forestières et montagneuses plus sécurisantes.

(…) Les crises incessantes de succession au trône de certains royaumes voisins (…)
provoquent une situation d’insécurité qui fait fuir des populations vaincues.

(…) La recherche de nouvelles terres propices à l’agriculture, plus giboyeuses, constitue une
réponse à la pression démographique, aux sécheresses prolongées, aux grandes famines.

(…) La propagation de l’Islam et le refus d’adhérer à de nouvelles religions obligent certains


animistes à chercher refuge pour préserver leur croyance.

Source : LOUCOU JEAN-NOEL : Histoire de la Cote d’Ivoire tome 1 : La formation des


peuples, Abidjan, CEDA, 1984, pp. 26 - 81

Document 3

Les immigrants (…) introduisent dans le pays la forge, le tissage, les métiers du cuir et du
bois (…). Les nouveaux venus seront mêmes à l’origine de quelques-uns des rituels les plus
célèbres (…).
(…) Le phénomène dominant est, (…) le brassage des populations qui a des répercutions
(…), sociales (…), politiques et économiques. Sur le plan (…) politique, l’effet le plus immédiat
(…), a été l’asservissement des premiers occupants, suivi de la disparition de leurs structures
politiques anciennes. (…).
(…) Dans les domaines social et culturel (…) la rencontre entre populations différentes
a souvent provoqué l’ébranlement des anciennes structures et solidarités lignagères, tandis que
de nouveaux liens se créent (…). Des emprunts (…) aux plans linguistique, culturel et religieux,
aboutissent à des rapprochements (…). (…) Dans le domaine économique, la ville offre le cadre
idéal pour les échanges commerciaux.

Source : EKANZA (S.-P.), Côte d’Ivoire : Terre de convergence et d’accueil (XVe-XIXe


siècles), Abidjan, CERAP, 2006, pp. 26-80.

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