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La première confrontation avec le ciel et la nature, dans les proto-sociétés préhistorique, reflète aux
Hommes leur condition humaine. C’est donc la finitude de l’être qui se différencie d’une nature
cyclique en perpétuel mouvement. Les animaux et l’homme, doivent mourir, mais les végétaux
semblent renaître et particulièrement les arbres (notion d’arbre de vie perdurant dans le druidisme
celte). Ceux-ci suivent le cycle des saisons et l’homme préhistorique commence à corréler les
phénomènes célestes et les effets terrestres. Nous sommes aux prémices d’un premier lien
descendant du « Haut ver le Bas ». Ainsi le Ciel semble éternel et les animaux sont mortels. Le
concept d’éternité est né et quelque chose de plus grand nous domine.
Les proto-sociétés remercient également la Nature qui leur permet de se nourrir et leur offre des
offrandes en retour. Notons également, qu’au-delà de la nourriture, le shamanisme des sociétés
préhistoriques, prête de nombreuses vertus à la Nature, qui peut soigner bien des maux grâce aux
plantes, racines. La transmission devient une nécessité à une époque où l’écriture n’existe pas. La
sagesse est donc l’apanage des anciens et ils sont tout comme les femmes, les êtres les plus
importants de la communauté. Ainsi, lors de repas rapportés de par la cueillette ou la chasse, les
premiers invités à manger sont les mères et leurs enfants, ainsi que les anciens. Puis viennent les
chasseurs et le reste du groupe. Un autre apport de la nature change radicalement l’avenir de
l’Homme : le feu. Il est attribué à la puissance céleste, comme une liaison directe et apport du Ciel à
la Terre, tel la foudre. Il est fort probable que l’Homme l’ait reçu de la Foudre et il a alors été
nécessaire, avant d’arriver à le recréer par percussion ou abrasion, de le garder. C’était alors un des
éléments les plus important à conserver dans le monde nomade. Il a servi à chauffer les aliments qui
ne pouvaient être mangés crus sous peine de maladies, à se chauffer et s’éclairer. C’était forcément
un don du Ciel et nous comprenons donc les écrits le figurant comme un don des Dieux aux Hommes
(cf. Prométhée, etc…).
Si nous regardons en détail quelques sociétés du début du Néolithique en Europe, comme dans la
culture Trypillienne en Ukraine, les poteries figurent le plus souvent des œufs, des dessins
géométriques formés de spirales ou encore des épis de blé. L’œuf primordial, ou œuf cosmique, est
un concept symbolique préhistorique très fort, utilisé pour expliquer la formation du monde. En
effet, il est ce qui précède le Monde dans une compression extrême de la matière (pre Big Bang) et
en se brisant a formé d’un côté le Ciel et de l’autre la Terre. De même dans notre temple, nous avons
d’un côté le sol et le pavé mosaïque, la dualité Terrestre, et de l’autre la voute étoilée et les astres à
l’Orient. On ce qui concerne les épis de blé, le grain symbolise le renouveau, la cyclicité du monde
végétal, qui a permis aux sociétés néolithiques, de pouvoir se développer. Enfin, la poterie a été
également vu comme un don aux hommes pour stocker les denrées et éviter de ce fait les disettes.
C’est à partir de la glaise, de la terre, que l’homme a pu confectionner des récipients. La Nature a
donc permis à l’Homme de créer à partir de la terre, de confectionner aussi bien des récipients que
de l’utiliser dans les arts. Les statuettes ou figurines sont donc à partir de cette époque quasi
systématiquement confectionnée au travers de ce matériau, qui permet ainsi une réelle révolution
de type industrielle. En effet, la confection de masse en en temps record, était maintenant à l’œuvre.
On peut même relier cet art à la confection divine, car l’Homme, lui-même issu de la Terre
(Adama signifie en Hébreu fait en Terre rouge). Ainsi l’Homme a en effet utilisé un procédé divin
(renforcé qui plus est par la cuisson et donc le feu) pour créer à partir de la Nature des objets qui lui
seront utiles.
Si nous reprenons l’épopée Babylonienne de la création du Monde (l’Enūma eliš retrouvé à Ninive et
datant du XIIème siècle av. J.C. et signifiant littéralement « Lorsqu’en haut » en akkadien), nous
apprenons que des générations de Dieux ont été engendrées par Apsû, représentant l’eau douce, et
Tiamat, représentant l’eau salée (image de la formule alchimique «solve et coagula»). A partir de
cette source créatrice née ainsi trois générations de dieux. Après un complot de Tianmat pour tuer
ces Dieux trop agités et bruyants (à comparer avec silence primordial pre création), le jeune dieu
Marduk, fils d’Enki, la découpe en deux parties. De son torse et sa tête, il crée les cieux et de ses
jambes et membres inférieurs, la Terre. Ainsi de Tiamat naît l’eau venue en nuages et ses larmes
deviennent la source du Tigre et de l’Euphrate. Nous notons donc toujours cette séparation dans la
cosmogonie entre Ciel et Terre, ainsi qu’une épopée relatant de nombreuses guerres dans les Cieux,
climat contextuel important de l’évolution terrestre de la Mésopotamie.
En examinant maintenant l’Ogdoade d’Hermopolis, qui est le récit de la création du monde chez le
Egyptiens, nous apprenons que Noun, océan primordial, a précédé l’existence du monde dans un
non-monde, informe. De ses flots glacés ont jailli les Huit génies qui se sont appariés par genre (4
masculins à têtes de grenouilles et 4 féminins à tête de serpent) et figurent la personnification des
éléments (l’éternité, les ténèbres, l’eau, le caché ou l’inconnaissable) du chaos qui ont précédé la
création. Nous pouvons noter ici une dualité omniprésente entre masculinité et féminité, comme
certains symboles de notre Loge (Soleil / Lune, pavé mosaïque, JAKIN et BOAZ...). Ces génies ont
esnuite fait apparaître un lotus d’où naît Ra. D’un bouton de ce Lotus, émerge ensuite une naine avec
qui Ra s’accouple pour donner naissance à Thot, qui créa le monde par le Verbe (Texte d’Edfou). Il est
le Dieu du savoir et de la transmission, orale comme écrite (dessin et écriture), de la sagesse, de la
magie, de la médecine, de l’astronomie et de la géométrie.
Les civilisations Mésopotamiennes et Egyptiennes ont de fait une mythologie très proche, avec des
différences liées à leur contexte particulier: la guerre et l’annexion de peuples (chaldéens,
Akkadiens...) pour la Mésopotamie et la cohésion et le sens (hiéroglyphes) / son pour le Egyptiens. Il
est important de noter que ces deux civilisations vont mettre au point de gigantesques constructions,
comme par exemple les pyramides, l’un pour les prêtres astronomes (ziggurats dont celle de
Babylone a été la figure de la tour de Babel et dont la pyramide de Djezer emprunte une forme assez
similaire en créneaux) et les autres pour le voyage du pharaon dans l’au-delà. Les emplacements de
ces pyramides sont étudiés afin de suivre le positionnement céleste (théorie d’alignement avec la
Constellation d’Orion en Egypte). Ainsi, la relation entre la sphère céleste et la sphère terrestre
coïncide par ces lieux et il semble d’après de nombreux écrits dans ces deux régions, que la relation
n’est plus uniquement descendante, mais s’établit dès lors dans les deux sens. C’est en ce sens qu’on
peut parler de portail entre les mondes. Notons également qu’en Egypte, le lever Héliaque de Sirius
était très souvent utilisé pour l’alignement de certains monuments, car il coïncidait avec le début de
la crue du Nil. Enfin de nombreuses tablettes sumériennes ou Babyloniennes nous indique à quel
point l’astronomie était un sujet de grand intérêt dans ces civilisations, et ceci probablement pour
intégrer les signaux cosmiques afin d’appréhender leurs résultantes dans la sphère terrestre. C’est
ainsi par la géométrie qui sera qualifiée de sacrée (comme héritée des Dieux) que ces structures
gigantesques vont pouvoir être édifiées, à des endroits précis reliant les deux sphères du monde.
Cependant, tout n’a pas été simple et l’expérience a permis de parfaire les notions d’architecture
terrestre (cas de la pyramide rhomboïde de Snéfrou). La géométrie était appliquée grâce au pendule
(fil à plomb), à la corde, aux ombres et au soleil! Doivent s’ajouter à cela le burin et le maillet
nécessaire au débitage brut, puis au façonnage des pierres, nécessaire à la bonne fin de la
construction. Il faut d’abord dégrossir, puis arranger pour que les blocs s’imbriquent à la perfection,
et in fine que la construction dans son ensemble suive parfaitement la trame géométrique du bien
dans son ensemble. Il est donc indispensable d’avoir une cohérence entre les parties et le tout. Nous
revenons bien sûr sur le principe d’unité en tant que Tout. La portée symbolique en maçonnerie
prend ici tout son sens !
Enfin, les Mésopotamiens comptaient selon deux bases, la décimale et le sexagésimal. Ils
imbriquaient donc dans leur numération, la géométrie (6*60 =360°), ainsi que la distance et le temps
(360 jours, 24 heures...). Il y avait donc à cette époque une association directe entre temps et espace.
Pour le Egyptiens, les 12h du soleil rythmaient le jour et la Lune, la nuit. Nous avons le même principe
en voyageant entre le zénith et l’apogée du soleil (Il est midi) et la nuit où la Lune illumine les
ténèbres (Il est minuit). Ces deux astres étaient alors à l’époque le seul moyen de se figurer le temps
qui passe. Le déplacement entre deux points était donc le fait de la rotation de la terre vis-à-vis du
soleil et ainsi aussi bien une distance qu’en temps.
2.1 - La philosophie grecque, héritage des civilisations plus anciennes… vers une recherche du Beau
et Bien comme seule recherche possible sur Terre de la vérité en tant que réalité sensible !
Nous n’avons aucun écrit avant Platon, mais un certain nombre d’auteurs néo-pythagoriciens
(Diogène Laërce, Porphyre, Jamblique) permettent tout de même de dévoiler la vie de Pythagore et
la structuration de son école. Tout comme Thalès (à Milet), Pythagore est né dans la partie orientale
de la Grèce, à Samos. Il a donc naturellement eu une influence plus grande des contrées extérieures
de la Grèce. Tous deux ont voyagé une bonne partie de leur vie. Ainsi il semblerait que Pythagore ait
voyagé près de la moitié de sa vie, ait été initié à de nombreux mystères, aussi bien à Babylone,
qu’en Egypte ou même auprès des druides d’Hyperborée. Pour la pensée grecque, le voyage et
l’initiation sont ainsi une part importante de la vie terrestre en accord avec la lumière céleste. Il faut
commencer par voir et s’instruire, avant d’aller plus loin. Ainsi, dans son école pythagoricienne,
l’apprenti devra rester silencieux pendant cinq années et jurer de ne jamais conter les mystères qu’il
entrevoit (car caché par un drap blanc et donc sans visualisation directe de ce qui se passe de l’autre
côté). On entrevoit ici un lien direct avec notre serment maçonnique, ainsi que le mutisme impératif
du premier grade.
Pour synthétiser la pensée, Pythagore va utiliser des symboles, qui permettront à tous les initiés de
se reconnaître sans nul mot : le Tetraktys et le pentagramme. Nous y décelons encore un liant fort
avec les « signes, mots et attouchements » qui permet au frères d’universellement se reconnaître,
mais également de la puissance des symboles qui se veulent hermétiques et donc non
appréhendables par le profane et ressortent d’une nature profondément géométrique.
Le Tetraktys :
Cette figure en forme de triangle contient 4 niveaux, commençant par l’unité à son sommet, puis le
binaire, ensuite le ternaire et enfin le quaternaire. La somme des nombres sur les différents niveaux
est égale à 10 et permet ainsi de revenir à l’unité. C’est ainsi que cette figure demeure infinie. Il
permet également de symboliser géométriquement la création du monde. L’unité est un Tout
impossible à matérialiser, figure du point en géométrie. C’est de ce Rien, à la fois Tout et Unité
suprême, que le monde s’est créé. Cette condensation de matière préfigurant le Big Bang et la
création de l’Univers. C’est le règne de la vérité, non appréhendable directement par l’Homme. C’est
la figure de Dieu. De ce niveau nous passons au binaire qui est également la dimension des lignes et
trajectoires. Cela figure également d’un point de vue philosophique la dualité du monde, mais
également l’association entre masculinité et féminité des êtres comme des choses. Enfin vient le
ternaire, qui permet l’étude du plan. Enfin le quaternaire permet d’intégrer le volume et la vision de
notre Monde.
Le pentagramme :