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H. E. S.

SUPPORT DE COURS

CATALOGAGE,
INDEXATION ET LANGAGES
DOCUMENTAIRES
Dr. Junior K. Holonou DANKLOU
Conservateur des archives,
Docteur en SIC,
(Art, Culture et Développement)
Mail : dankjoe@yahoo.fr
Tél : 91 43 78 98 / 98 21 98 05
OBJECTIFS DU COURS

 Décrire, identifier un document : le catalogage, c’est la


description de la forme ; l’indexation, c’est la description du
contenu ;
 Permettre aux utilisateurs de connaître, retrouver, sélectionner
les documents ;

 Savoir repérer les informations sur les documents


 Connaître les différentes parties d'une notice bibliographique ;
 S'entraîner à la rédaction des notices bibliographiques ;

Distinguer et relever les éléments d’identification d’un document ;
qui diffèrent selon le type du document ;

Elaborer une notice bibliographique strictement normalisée
(L’ensemble des notices pourra former un catalogue, informatisé ou
non, une base de données, une bibliographie,...).

2
Introduction Générale
Parmi les outils utilisés dans la gestion des bibliothèques dans une
perspective de prise en charge des besoins des usagers, de la
recherche, et de la disponibilité de l'information, les langages
documentaires restent un moyen qui permet entre autres de rationaliser
et d'unifier les pratiques de traitement et d'accès à l'information.

Par ailleurs, l'opération de l'indexation documentaire, en tant que


démarche intellectuelle, a été longuement soutenue par ces divers outils
linguistiques, tel que les classifications, les thésaurus, les listes
d'autorité, ...etc)

Dans un contexte technologique marqué par la prolifération massive


des documents électroniques et le développement des moteurs de
recherche qui indexent systématiquement les contenus des textes
intégraux, les préoccupations sur la pertinence, la précision dans
l'accès aux informations recherchées sur Internet, sollicitent de plus en
plus les techniques d'indexation automatique et le recours aux
vocabulaires contrôlés.

Ces derniers participent dans les opérations d'organisation et de


classification des ressources documentaires : La représentation des
contenus, le filtrage de l'information, la reformulation des requêtes pour
la recherche de l'information, sont des centres d'intérêts auxquels
participent les langages documentaires en tant que vocabulaires
contrôlés. Les praticiens confirment bien que ces outils (langages
documentaires) trouvent toujours leurs utilités dans ce nouveau
contexte informationnel ; et cela, grâce à leurs capacités de structuration
sémantique et leurs capacités de contrôle qui augmentent les taux de
rappel et de précision lors de la recherche et de l'accès à l'information.

Les travaux théoriques estiment que les langages documentaires


sont indispensables. Ils permettent un meilleur accès aux ressources
3
documentaires et une meilleure représentation des contenus à travers
une traduction normalisée et une description adéquate et précise
des contenus. C'est ainsi que vu l'importance que revêtent les langages
documentaires dans leur implication dans les opérations de traitement
et de recherche de l'information

Dans ce cours, nous aborderons :


I. LE CATALOGAGE
II. LA TYPOLOGIE DES DOCUMENTS
III. LES LANGAGES DOCUMENTAIRES
IV. L’INDEXATION

4
CHAPITRE I : LE CATALOGAGE
Dès l’Antiquité on voit apparaître des catalogues sur tablettes donnant un
titre à chaque œuvre, une description des tablettes et une localisation de
celles-ci.

Pendant le Moyen Age le classement des livres et leur description dans les
catalogues a suivi un classement méthodique, c’est-à-dire par thème
(théologie, sciences, droit, rhétorique…) au détriment du classement
alphabétique d’auteurs.

Le premier classement dictionnaire apparaîtra en Angleterre au XVIIe


siècle et se développera en France après la révolution. Les fiches de
catalogage sont à l’époque le dos blanc des cartes à jouer

Le XIXe siècle voit la consécration du catalogue comme instrument de


recherche bibliographique et peu à peu des usages se sont unifiés.

En 1910 l’Association des Bibliothécaires Français décide de travailler sur


les normes de catalogage.

Ainsi, dans les années 1950, l’idée d’unifier au niveau mondial les règles
de catalogage ressurgit et la Fédération Internationale des Associations et
Institutions de Bibliothèques (IFLA) se met au travail.

Avec l’apparition des Technologies de l’Information et de la


Communication, l’informatisation des bibliothèques et la possibilité de
récupérer des notices ont en trainé une nouvelle période de remise en
question des règles de catalogage, car il existe aujourd’hui des logiciels
préconçus qui permettent de générer automatiquement les notices
bibliographiques.

5
1.1. DEFINITION
Cataloguer un document c’est :
 Décrire et identifier un document : le catalogage c’est la description
d’un document ;

 Rédiger une description bibliographique ;

 relever les éléments d’indentification d’un document qui diffèrent


selon le type du document (ex. périodique, ouvrages, thèse...) ;

 élaborer une notice bibliographique strictement normalisée (l’ensemble


des notices pourra former un catalogue ou une base de données, une
bibliographie, ...)

1.2. LES NORMES CATALOGRAPHIQUES


Une norme bibliographique est un standard de description et
d’échange de données. Il existe plusieurs normes de catalogage :
Les normes sont :
 Internationales :
 ISBD (International Bibliographic Description)
 ISO (Organisation internationale de normalisation). Il en
existe plusieurs déclinaisons de normes ISO de catalogage.
 UNIMARC : C’est un format d’échange de données
bibliographiques informatisées des catalogues de
bibliothèques, finalisé en 1968. Il existe plusieurs familles
de format UNIMARC.
 Européennes : normes adoptées par les pays de l’Europe pour
uniformiser la pratique du catalogage ;
 Nationales : AFNOR (Association Française de
Normalisation) pour la France.

Toutes ces normes étant compatibles entre elles ou sont propres à une
organisation, un service, une personne !

6
La normalisation est indispensable en catalogage informatisé :
 en interne : pour retrouver les documents. Dans une même
base de données, il faut impérativement rentrer toujours les
mêmes éléments de la même façon sous peine de perte
d’information.

 en externe : pour permettre les fusions et échanges de données


entre bases, qui facilitent l’enrichissement de sa base et la
valorisation de celle-ci à l’extérieur, il faut impérativement
respecter les normes nationales et internationales.
Exemples : importation de références des bases de données en
ligne, réalisation de catalogues ou de bibliographies communes,
récupération des données, fourniture de notices à une base
internationale, etc.)

1.2.1. La norme ISBD

ISBD signifie : International Standard Bibliographic Description ; en


français : Description bibliographique internationale normalisée.
L'ISBD est élaboré par l'Association Internationale des bibliothécaires (AIB
en anglais IFLA). C'est un ensemble normatif de règles validées au niveau
international, pour la description bibliographique de toute ressource
publiée existant dans les bibliothèques, quel qu’en soit le support. La
version actuelle de référence est l'ISBD est publiée en 2011.

1.2.1.1. Caractéristiques de l'ISBD


Le concept de Description bibliographique internationale normalisée ou
ISBD :

 précise les éléments requis pour une description bibliographique


établie par une agence bibliographique nationale;

 prescrit leur ordre de présentation, en les répartissant entre 8


zones cohérentes;

7
 définit une ponctuation pour les délimiter, cette ponctuation étant
utilisée comme un codage;
 donne des règles pour leur transcription à partir de sources
d'information clairement identifiées.

Elaboré et maintenu par l'IFLA, l’ISBD garantit une description


bibliographique rigoureuse et fiable, facilement intégrable dans des
catalogues multimédia et échangeable entre établissements au niveau
international, national ou local.

Destiné en priorité aux bibliothèques nationales et agences


bibliographiques nationales, il définit tous les éléments de description
bibliographique d'une notice destinée à une bibliographie nationale,
c'est-à-dire une notice d'identification très complète, permettant d'éviter
tout recours ultérieur à la ressource elle-même à des fins d'identification.

Le principe du catalogage ISBD consiste à recueillir les différentes


informations permettant la description du document et à les répartir
dans l’une de 8 zones prévues à cet effet.
Ces éléments doivent être introduits dans la notice selon un ordre
particulier à l’aide d’une ponctuation spécifique donnée par la norme.
1.2.1.2. Les zones de catalogages
Les zones pour le catalogage des monographies (Livres) sont présentées
dans les détails suivantes :

Zone 1 : titre type de document et mention de responsabilité


Zone 2 : édition (nouv. éd.)
Zone 3 : zone utilisée pour les périodiques, cartes et plans : numérotation,
échelles cette zone n’est pas utilisée pour les monographies
Zone 4 : nom de l’éditeur lieu et année d’édition
Zone 5 : collation = description matériel (nbre de pages, format, matériel
d’accompagnement…)
Zone 6 : collection
Zone 7 : notes zone plus libre Index, bibbiogr.et obligatoirement le titre
original
Zone 8 : ISBN et prix 8
1.2.2 Les normes AFNOR de catalogage

Les Normes AFNOR , constituent un ensemble de textes normatifs


déclinant l’ISBD au niveau national (France).

Les règles de catalogage françaises reposent globalement sur les Principes


de Paris définis en 1961. Mais il faut nuancer aujourd'hui à cause du
développement de l'informatisation des catalogues.

Les Principes de Paris concernent les catalogues manuels dans lesquels il


est indispensable de définir une vedette principale pour déterminer le
classement principal de la notice bibliographique.

Aujourd'hui dans les catalogues automatisés la hiérarchie des points


d'accès importe peu : ils ont tous la même importance en tant que critères
de recherche dans un catalogue en ligne. Néanmoins, une vedette
principale est encore nécessaire pour l'affichage.

L’accès aux descriptions bibliographiques dans les catalogues français est


donc régi par des conventions normalisant la forme et la structure des
différents points d’accès ainsi que leur nombre et leur caractère
obligatoire ou non.

Les règles de la description bibliographique des documents édités,


élaborées dans le cadre de la normalisation française, suivent les
recommandations de l’IFLA. Ces dernières sont rassemblées depuis 2007
dans Description bibliographique internationale normalisée (ISBD).

En France, Il y a un nouveau code de catalogage, intitulé RDA-FR :


Transposition Française - Resource Description and Access, en cours
de rédaction. Les éléments introduits par RDA-FR ont vocation à cohabiter
avec les normes actuelles AFNOR en attendant la publication définitive de
l’ensemble des règles françaises de transition.

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Il existe une norme pour chaque catégorie de document

Année de
Numéro Contenu
mise à jour
Z 44-050 catalogage des monographies – rédaction de 2005
Z 44-073 la DB (description allégée)
Z 44- 059 choix des accès à la DB (description 1987
Bibliographique)
Z 44-060 catalogage d’auteurs et d’anonymes, formes 1996
et structure des vedettes de collectivités-
auteurs
Z 44-061 forme et structure des vedettes noms de 1986
personne, des vedettes titres, des rubriques
de classement et des titres forgés
Z 44-062 classement des noms propres étrangers 1963
comportant des particules ou d’autres
éléments accessoires
Z 44-063 catalogage des publications en série et 2007
ressources continues
Z 44-065 catalogage des vidéogrammes 1998
Z 44-066 catalogage des enregistrements sonores 1988
Z 44-069 catalogage de la musique imprimée 1993
Z 44-070 indexation analytique par matière 1986
Z 44-067 catalogage des documents cartographiques 1991
Z 44-074 catalogage des monographies anciennes 1986
Z 44-077 catalogage des images fixes 1997
Z 44 082 catalogage des ressources en ligne 1999

L’ensemble de ces normes de catalogage est disponible en recueil sous la


forme de trois volumes publiés en 2005 sous le titre générique Normes de
catalogage.

10
1.3. DESCRIPTION DES ZONES DE CATALOGAGE
Toutes les indications que nous apportons ici sur les différentes
zones de l'ISBD, concernent la rédaction de notices complètes
d'après la norme Z44-050 - AFNOR.

La zone 1 : Zone du titre et de la mention de responsabilité


Le titre : c'est le nom de l'œuvre, souvent, il donne une idée du
contenu de l'ouvrage, mais pas systématiquement. Au XXe siècle
et pour les monographies, il apparaît en général, en caractères
remarquables au milieu de la page de titre.
On distingue différents types de titres.
1) Le titre propre : on pourrait l'appeler titre principal. Assez court,
significatif c'est celui qui distingue une monographie d'une autre.
Facile à repérer, typographiquement plus important, c'est la partie du
titre dont on ne peut pas se passer. C'est le principal élément
d'identification d'une œuvre. C'est le premier accès à la description
bibliographique.

2) Les compléments du titre propre et les sous titres : on distingue


le sous-titre du complément du titre. Le premier précise ou explique le
titre auquel il se rapporte, alors que le second indique la forme, le
contenu, le motif ou l'occasion de la publication.
L'un et l'autre peuvent se trouver avant le titre propre (avant-titre), ou
plus fréquemment après. Ils seront toujours transcrits dans la
description bibliographique après le titre propre.
Il peut y avoir un ou plusieurs compléments de titre ou sous titres, ou
pas du tout.
3) Le titre parallèle : les pages de titre peuvent donner le titre de
l'ouvrage en plusieurs langues. Les titres donnés dans une autre
langue que le titre propre sont appelés titres parallèles.
4) Le titre commun : lorsqu'une publication en plusieurs volumes
porte un titre d'ensemble que l'on retrouve sur chacun des volumes, ce
titre prend le nom de titre commun à la condition essentielle que
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chaque volume porte un titre non significatif (terme générique).
5) Le titre dépendant : c'est le titre non significatif (il s'agit souvent
d'un terme générique) d'un volume dans une monographie en plusieurs
volumes. Il prend le titre dépendant à partir du moment où il ne
permet d'identifier le volume que lorsqu'il est précédé du titre
d'ensemble. Titre commun et titre dépendant sont obligatoirement liés.
6) Le titre alternatif : il est introduit par "ou" ex. : Don Juan ou le
festin de Pierre, Julie ou la nouvelle Heloïse.
7) Les mentions de responsabilité
Les mentions de responsabilité signalent la contribution d'une
personne physique ou d'une collectivité dans l'élaboration intellectuelle
de la publication. Cette mention est toujours donnée dans la forme où
elle figure dans l'ouvrage. Dans certains cas la mention peut être
précisée entre crochets. Les mentions de responsabilité sont toujours
données après le(s) titre(s) au(x)quel(s) elles se rapportent.
Lorsqu'un nom dans une mention de responsabilité est suivi de titres
honorifiques, universitaires, de qualification, on supprime ces éléments
et on les remplace par : ", ..."
sauf lorsque l'auteur a agi ès qualités. Dans ce cas, il y a un lieu par
exemple entre sa fonction (donnée comme qualité) et l’éditeur matériel
du document.

La zone 2 : Zone de l'édition


Cette zone est omise lorsqu'il s'agit d'une première édition.
Pour établir cette zone, il faut chercher les informations,
hiérarchiquement, dans : la page de titre, son substitut, les parties
liminaires et l'achevé d'imprimer.

 La mention d'édition.
Elle est précisée lorsqu'il ne s'agit pas d'une première édition,
lorsqu'elle comporte de profondes différences, tant sur la forme que sur
le fond, par rapport à d'autres éditions. Si ces modifications sont
implicites, elles sont à signaler entre crochets. Si les éléments
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apparaissent clairement sur la page de titre, ils sont transcrits tels
quels.
 La mention d'édition n'est pas signalée dans deux cas :
- lorsqu'elle fait partie intégrante du titre
- lorsqu'il s'agit de publications sans titre collectif comprenant
plusieurs œuvres avec des mentions d'édition propres, ces
informations sont portées dans la zone de titre.

La mention d'édition parallèle, introduite par un signe égal (=),


est facultative. D'autres mentions d'édition sont ajoutées lorsque
l'édition est contenue dans une autre édition ou bien lorsque
l'édition comporte des différences de contenu notables par rapport
aux autres impressions de son édition.
 La mention de responsabilité relative à l'édition.
Elle est introduite par une barre oblique (/) et fait référence aux
personnes ayant collaboré à la réactualisation de l'ouvrage.
Cette mention de responsabilité relative à l'édition n'est pas notée dans
la zone d'édition, mais dans la zone titre dans deux cas de figure :
- lorsqu'il s'agit de la première édition
- lorsqu'elle n'est pas spécifique à cette publication.

La zone 4 : Zone de l'adresse


Dans cette zone, on peut distinguer deux grands types
d'informations :
- les données obligatoires à mentionner (adresse et nom de l'éditeur
ou du diffuseur, date de publication ou de diffusion).
- les données facultatives que nous ne mentionnerons jamais dans
nos exercices (adresse et nom de l'imprimeur, date d'impression), car
selon l’usage, seuls les catalogueurs de l’Agence bibliographique
nationale sont habilités à donner ces informations.
En effet seules les notices crées par la Bibliothèque nationale de France
portent ces mentions.
La rédaction de cette zone fait appel à un certain nombre de sources
d'information qui sont hiérarchisées ; il s'agit de la page de titre ou son
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substitut, des parties liminaires de l'ouvrage (sont appelées parties
liminaires les pages qui précèdent la page de titre ou leur verso), de
l'achevé d'imprimer.
La norme définit la façon dont ces informations sont rédigées en tenant
compte des différents cas de figure que le catalogueur est amené à
rencontrer. La norme donne l'ordre dans lequel ces informations
doivent apparaître et la ponctuation à utiliser.
En ce qui concerne la date de publication, il faut faire attention aux
sources prioritaires d'information. L’article 4.4.3 de la norme dispose
que si la monographie ne porte pas de date de publication (celle-ci
figure généralement sur la page de titre pour les publications
françaises), il faut préciser s’il s’agit d’une date d’achevé d’imprimer, de
dépôt légal ou de copyright. Les exemples ainsi que les exercices avec
auto-correction proposés dans le cours illustrent l’application de ces
dispositions, mais vous devez impérativement prendre le temps de lire
cet article de la norme.
En ce qui concerne cette zone, il faut retenir que s'il est possible d'avoir
un lieu d'édition et un éditeur inconnus, traduits par les abréviations
de sine loco, sine nomine. Ces mentions ne sont acceptables que pour
les petits éditeurs. Il faut toujours donner une
date même approximative.
La zone 5 : Zone de la collation
Dans cette zone, on mentionne les caractéristiques physiques et
matérielles du document :
 l'importance matérielle
 les mentions d'illustration
 le format de la monographie
 le matériel d'accompagnement.
C'est l'ensemble de la publication qui constitue la source principale
d'information pour rédiger cette zone
Une attention toute particulière devra être apportée à l’article 5.1.3 qui
impose de préciser le type de présentation défini par le nombre de
volumes de la monographie.
14
Une couverture peut être illustrée ou illustrée en couleurs, mais elle
n'est jamais en couleurs uniquement.
Quant au format il faut faire attention à la description du format "à
l'italienne" (format oblong).
La mention de format est donnée sans crochets, bien qu’elle résulte de
l’utilisation par le catalogueur d’un double décimètre.

La zone 6 : Zone de la collection et de la monographie en plusieurs


volumes
Cette zone est utilisée pour une publication en plusieurs volumes ou
une publication appartenant à une collection ou sous-collection. Les
éléments sont transcrits dans un ordre précis qu'il faut impérativement
respecter (suivre les exemples donnés après le schéma de ponctuation).
 Les mentions obligatoires
Chaque mention de collection est donnée entre parenthèses sans autre
ponctuation.
 le titre propre introduit par une parenthèse. On maintient le
terme collection sauf s'il se distingue du nom de la collection par
la typographie ou la mise en page.
 les titres parallèles de la collection ou sous-collection introduits par
le signe égal.
 la mention de responsabilité, introduite par une barre oblique.
Elle est obligatoire lorsque le titre propre est un terme générique
et que la responsabilité est remplie par une collectivité, et
facultative dans les autres cas.
 le terme ISSN précédé d'une virgule et suivi du nombre.
 la numérotation en chiffres arabes de la collection introduite par
un point-virgule est transcrite dans les termes où elle figure dans
la publication.

 Les mentions facultatives :


 le sous-titre et le complément de titre de la collection ou de la
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sous-collection ne sont donnés que s'ils sont nécessaires pour
identifier la collection.
 les mentions parallèles de responsabilité relatives à la collection
ou à la sous-collection sont facultatives.
 Les cas particuliers :
1) lorsque le titre propre est composé d'un titre propre et d'un titre
dépendant :
- on note d'abord le titre propre en son entier, puis le titre commun
parallèle suivi du titre dépendant.
- chaque mention de responsabilité est donnée à la suite de l'élément
du titre constitué de termes génériques auquel elle se rapporte.
- on peut donner en note la numérotation dans la collection principale.
Mais seulement dans les cas développés par l’article 7.10 de la norme.
2) Si la publication fait partie d'une sous-collection :
- lorsque le titre de la sous-collection suffit à identifier l'ouvrage, le titre
de la collection est reporté en note.
- on reporte l'ISSN de la collection principale dans la zone des notes.
3) Si la publication est un volume isolé d'une monographie en
plusieurs volumes et que son titre est indépendant, on donne le
titre d'ensemble de la monographie en plusieurs volumes. Si ce titre
n'est pas significatif, on doit donner la première mention de
responsabilité.
4) Si la monographie en plusieurs volumes fait partie d'une
collection, on cite en premier lieu cette mention avant de faire
apparaître la mention de collection.

La zone 7 : Zone des notes


Les notes sont essentielles car sans elles, le lecteur pourrait être mal
informé, voire pas informé du tout et passer à côté du document qui
lui est indispensable. Certaines notes sont facultatives, d'autres
obligatoires.
Il n'y a pas de source principale d'information, et en conséquence on
n'utilise pas les crochets. L'information est un complément
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d'information et se trouve n'importe où sur l'ouvrage.
Pour la ponctuation on peut aligner les notes les unes à la suite des
autres (. -) ou bien on peut choisir de donner chaque note sur une
ligne différente (.).
A l'intérieur de chaque note, il faut, tant que faire se peut, suivre la
ponctuation prescrite de la zone concernée par la note.
Plusieurs informations dans une même zone sont séparées par un
point espace. ex : Notes bibliogr. Index.
En fin de zone on met un point.
Les notes sont données dans un ordre prescrit. Il faut respecter cet
ordre. Ainsi la note 7.7 ne peut être donnée avant la note 7.2.
 Les notes obligatoires.
La note de dépouillement, son utilisation est uniquement dépendante
de la prescription globale des monographies en plusieurs volumes.
Introduite par la formule Comprend :"...", elle reçoit les titres des
différents volumes de cette monographie.
La note sur la zone de titre et la mention de responsabilité, on y
trouve :
 le titre original d'une œuvre traduite (obligatoire en description complète)
 le titre apparaissant sur la couverture s'il est différent de celui de la
page de titre
 les indications sur l'auteur si l'on a dû consulter une source extérieure
pour l'identifier
 des noms d'auteurs dont la graphie est différente entre la page de titre et
la couverture.
La note de thèse signale que l'ouvrage est une thèse. Il faut préciser
la nature de la thèse, le lieu de soutenance ainsi que la date de
soutenance et s'il y a lieu le numéro d'ordre.
La note sur la zone de l'édition et sur l'histoire bibliographique de
la publication. On peut y trouver des informations sur le lien qui
existe entre la publication cataloguée et une autre œuvre ou une
édition antérieure de cette même œuvre.
On peut y trouver aussi une mention indiquant qu'il s'agit d'un extrait,
17
d'un supplément ou d'un numéro spécial de périodique, d'un tiré à
part ou d'une reproduction en fac-similé.
La note sur la zone de la collection, c'est ici que l'on donne le titre de
la collection principale lorsque l'ouvrage appartient à une sous
collection dont on a donné le titre significatif en zone 6. On donne
aussi dans cette note la numérotation de l'ouvrage dans la collection
principale lorsqu'il appartient à une sous collection
qui n'a pas de titre significatif.
Les notes facultatives mais fréquentes.
La quatrième note est la note sur le contenu de la publication . On
donne dans cette note introduite par la formule Réunit :"...",, le titre
des différentes œuvres lorsque, tout en figurant sur la page de titre,
elles sont réunies sous un titre collectif ou sous le titre de l'une d'entre
elles. On peut aussi préciser ici d'autres informations sur le contenu
ou signaler la présence d'un texte précis.
La note sur les annexes. On y signale la présence d'index, de
bibliographies, de notes bibliographiques, de résumés... en séparant
les différentes mentions par un point espace. Voir 7.7 les exemples 4 et
5.
Les notes facultatives mais plus rares.
La note sur la langue de publication, elle permet de donner la langue
du texte ou des textes mais uniquement quand on ne peut la déduire
ni du titre propre, ni des titres parallèles.

La note sur l'adresse, qui donne des explications sur une date de
publication lorsqu'elle a été établie par le catalogueur ou lorsqu'il y a
divergences de dates dans la monographie. Elle signale des indications
de changement d'éditeur en cours de publication pour les
monographies en plusieurs volumes.
La note sur la zone de la collation. Elle permet d'affiner la
description physique donnée en zone 5.
La note sur le tirage ou la diffusion. Elle est utilisée lorsque l'ouvrage
fait l'objet d'un tirage ou d'une diffusion restreinte.
18
La note sur l'exemplaire décrit c'est à dire sur la particularité propre
au document décrit par exemple note manuscrite de l'auteur,
défectuosité, reliure particulière etc...
Ces notes qui apportent des précisions plus rares, dépendent
beaucoup du type de notice bibliographique demandé, car il faut bien
faire la nuance entre ce que l'on doit citer et ce que l'on peut citer.
Par principe, il vous faudra indiquer toutes les notes dans les notices
qui vous sont proposées dans le cadre de l’exercice. La différence entre
notes facultatives et notes obligatoires est aujourd’hui uniquement
théorique. En revanche dans vos catalogues vous choisirez de faire
apparaître ou non les notes facultatives.

1.2.1.2. Comment et ou repérer les éléments servant a la


rédaction de la description ?

Toutes ces zones ont leur particularité. La norme donne pour chacune
d’elles les sources d’informations à partir desquelles doivent être pris
les éléments qui vont y figurer et le schéma de ponctuation permettant
d’introduire ces éléments.

Les sources d’informations

Zones Monographies Enregistrements Vidéogrammes Docu


sonores ments
électro
Page de titre ou Boîtier, étiquette, Générique, conteneur, Source(s)
son substitut indication gravée sur le matériel interne(s),
Zone 1 support, matériel joint, d’accompagnement, étiquettes,
pochette document issu de la documentation,
production conteneur
Page de titre ou Générique, conteneur, Source(s)
son substitut, matériel interne(s),
autres parties N’existe pas d’accompagnement, étiquettes,
Zone 2 liminaires et document issu de la documentation,
achevé production conteneur
d’imprimer
Zone 3 N’existe pas N’existe pas N’existe pas Toutes sources

19
Page de titre ou Boîtier, étiquette, Générique, conteneur, Source(s)
son substitut, indication gravée sur le matériel interne(s),
autres parties support, matériel joint, d’accompagnement, étiquettes,
Zone 4 liminaires et pochette document issu de la documentation,
achevé production conteneur
d’imprimer
La publication Le document lui- Le support Toutes sources
elle-même même et lui- même
Zone 5 éventuellement
son écoute
Page de titre ou Boîtier, étiquette, Générique, conteneur, Source(s)
son substitut, matériel joint, matériel interne(s),
autres parties pochette d’accompagnement, étiquettes,
liminaires, document issu de la documentation,
Zone 6 couverture et production conteneur
jaquette, dos et
achevé
d’imprimer
N’importe où Boîtier, étiquette, N’importe où Toutes sources
indication gravée sur le
Zone 7 support, matériel joint,
pochette
N’importe où Boîtier, N’import où Toutes sources
conditionnement,
étiquette, indication
Zone 8 gravée sur le support,
matériel joint,
pochette

RESUME

Titre : sous-titre / auteur, auteur ; préfacier ; traduit


par. – Lieu d’édition : Nom de l’éditeur, Année. – Nmbre
de page (p.) ; vol (X p.) : ill., couv. ill.en coul. ; x cm. –
(collection ; N°)

Trad. de « …. ». Bibliogr. Index. – ISBN : Prix

20
CHAPITRE II :
TYPOLOGIE DES DOCUMENTS

21
2.1. La Monographie (monograph)

C’est un document constituant un ensemble cohérent : une "unité


bibliographique".

Cela ne signifie pas forcément que le livre ne traite que d’un sujet mais qu’il
sera considéré comme un objet unique, donc qu’il peut être décrit dans une
seule notice bibliographique. S’il est en plusieurs volumes, il devra donc avoir
le même titre, les mêmes auteurs, le même ISBN.
Les informations importantes à relever sur les monographies pour déterminer
le type de document et remplir les champs de sa notice se trouvent en général
sur :
• La page de titre (c’est l’élément qui prime s’il y a
contradiction),
• Le dos de la page de titre,
• La couverture (recto, tranche, verso),
• La dernière page (achevé d’imprimer),
• Les en-têtes ou pieds de pages (titres repris, pagination)
• Les introductions, prologues, préambules
(à lire en diagonale pour repérer les mentions de colloque ou
de diplôme, d’auteurs moraux,...)
Parmi les monographies, on distingue, par leur forme :

2.2. L’Ouvrage (book)

Il est publié par un éditeur (publisher), qui assure la publication et la diffusion,


et qui diffère souvent de l’éditeur scientifique (editor), responsable intellectuel du
document.

La mention d’éditeur se trouve le plus souvent sur la couverture, sur la page


de titre (en bas), sur le verso de la page de titre (dans le Copyright) et/ou sur
la dernière page (à cet endroit il est remplacé par l’imprimeur, quand celui-ci
est différent de l’éditeur).

Il possède, s’il est récent, un ISBN, numéro unique identifiant internationalement


le document.

Ce numéro se trouve au dos de l’ouvrage (code barre) et/ou au dos de la page


22
de titre.
S’il fait moins de 48 pages, le livre prend usuellement le nom de brochure, mais
cela n’influe pas sur son traitement catalographique.

2.3. Le Document Multigraphié ou littérature grise


(grey or underground littérature)

Egalement appelé Littérature grise ou Littérature souterraine. C’est un


"Document dactylographié ou imprimé, produit à l’intention d’un public
restreint, en dehors des circuits commerciaux d’édition et de diffusion, et
en marge des dispositifs de contrôle bibliographique" (AFNOR) : rapports,
thèses, …
Ces documents sont peu signalés dans les grandes bases de données
bibliographiques internationales, d’où l’intérêt de les signaler, quand ils en
valent la peine (nécessité d’une expertise scientifique).
La qualité actuelle des logiciels de traitement de texte, des imprimantes et des
photocopieuses fait qu’on a parfois du mal à distinguer ce type de document
du livre édité. D’ailleurs, son traitement catalographique peut ne pas différer
d’un livre édité.

L’auteur moral (qui doit absolument être mentionné) et l’éditeur sont souvent
identiques, et il ne possède pas d’ISBN.

2.4. La Partie d’une Monographie (Book section)

Que la monographie soit éditée ou multigraphiée, elle peut comporter des


parties bien différenciées (chapitres, volumes, Tome... dont les auteurs sont
différents, par exemple), qui peuvent être cataloguées individuellement.

Le Type de catalogage appliqué ici est alors dit "à double niveau". Cela signifie
que les informations concernant la partie et celles concernant le tout doivent
toutes deux être relevées et reportées dans des champs différents.

La situation de la partie dans le tout (pages de début et de fin, numéro du tome


ou du volume) est alors mentionnée.

2.5. Les Collections (Series)


23
A l’opposé, une monographie peut faire partie d’un ensemble plus important.
On parle alors de « publication en série ».
Il peut s’agir d’un des volumes (division physique d’un ouvrage choisie par
l’éditeur) ou tomes (division intellectuelle d’un ouvrage prévue par l’auteur)
d’une collection (ensemble d’ouvrages ayant chacun son titre propre regroupés
par un éditeur autour d’un thème, d’une ligne éditoriale,... et paraissant
pendant une durée non limitée à l’avance) ou d’une série (suite d’ouvrages
ayant un titre commun, et publiés ensemble ou successivement dans le temps).

Le nom de la série ou collection, qui peut se trouver sur la couverture, sur la


page de titre ou au verso de celle-ci, ainsi que le numéro de volume ou de tome,
doivent alors être relevés.

Les monographies peuvent également faire l’objet d’un traitement


différent selon leur contenu :

2.6. Le Rapport (report)


Rédigé par ou pour un organisme officiel (Ministère, Organisation
internationale,...), il est destiné à informer, de façon contractuelle et répétée,
ou à la demande, dans le cadre d’une opération précise (Projet de recherche
ou de développement, convention, ...), sur les activités en cours, ou l’état d’un
problème.

Il s’agit d’informations périssables : la date de rédaction, mentionnée sur la


page de titre ou la couverture, doit être reprise, en sus de la date de parution,
si elle est différente.

S’adressant à un public précis, sa diffusion est restreinte : les auteurs moraux


et éditeurs (destinataires) doivent impérativement être signalés car ils sont
généralement les diffuseurs du document.
Il peut être confidentiel durant un certain temps (le préciser dans un champs
note, avec la date de fin de confidentialité).

Le type du rapport (rapport intérimaire, rapport final, rapport annuel, rapport


de mission,...) et son numéro de série, s’il en possède un, permettent
également son identification. 24
2.7. Le Diplôme

"Document exposant une recherche originale et ses résultats, présentée à un


jury dans un établissement d’enseignement supérieur officiellement habilité,
et soumis à soutenance publique, en vue de l’obtention d’un grade ou d’un
titre universitaire" (AFNOR).
Exemple : Mémoire (Dissertation) de Maîtrise ou de DEA, Thèse (Thesis), etc...
Le type du diplôme et l’Université ou l’Ecole de soutenance sont en général
spécifiés sur la couverture et/ou sur la page de titre.
Le diplôme peut être multigraphié (exemplaires de soutenance) ou édité après
coup, le plus souvent après révision et adaptation du texte, et quelquefois
changement de titre : même dans ce cas, la mention du diplôme initial sera
utile.
Seules les thèses font l’objet d’un signalement et d’une conservations corrects
au niveau national : d’où la nécessité de signaler les autres types de diplôme
quand ils en valent la peine.

2.8. Le Colloque (Symposium)

Les Actes ou Compte-rendus (Proceedings) de colloques, congrès,... sont une


collection de procès-verbaux, de communications ou d’autres documents relatifs
à cette réunion.

Les Communications ou Contributions elles-mêmes peuvent se présenter


comme une partie de monographie, comme un tiré à part ou comme un petit
multigraphié (support de communication).
Elles peuvent donc donner lieu à une description catalographique à un ou
deux niveaux.
Les éléments d’identification de ces types de document sont le titre de la
réunion, qui peut différer de celui du document et qui est quelquefois un titre
récurrent (dans ce cas relever également le numéro de la réunion), le lieu où
elle s’est tenue (ville, pays) et les dates (de début et de fin) de l’événement, ainsi
que l’organisateur (Société savante, association,...) qui peut également être
l’auteur moral et/ou l’éditeur.

25
2.9. Le Périodique (serial or journal)
C’est une publication en série, dotée d’un titre unique, dont les livraisons ou
numéros (issues) généralement composés de plusieurs articles répertoriés
dans un sommaire, se succèdent chronologiquement à des intervalles en
principe réguliers (hebdomadaires, mensuels, bimensuels,...) et pour une
durée en principe illimitée.

Le titre du périodique et son ISSN (numéro identifiant internationalement


toute publication en série) sont nécessaires pour retrouver le document. Le
tout se trouve en général sur la page de couverture, de titre ou de sommaire,
et en en-tête ou pied de page.
Par contre, l’éditeur et le lieu d’édition, qui peuvent varier dans le temps, ne
sont généralement pas mentionnés.

Un numéro quelconque de périodique ne forme en général pas un tout cohérent.


Aussi, ne sont catalogables que les "unités bibliographiques" suivantes :

2.10. L’Article (article)

Il s’agit d’un texte indépendant constituant une partie d’une publication


périodique.

L’article peut se présenter à l’intérieur de sa livraison ou comme un tiré-à-


part (partie éditée "à part" à l’intention de l’auteur). Dans les deux cas, le
traitement est identique (les éléments d’identification du périodique et de la
livraisons sont repris en tête ou en pied de page).

C’est un cas particulier de catalogage à deux niveaux : l’année, le volume, le


numéro de la livraison et la pagination de l’article dans la livraison doivent être
mentionnés, mais il n’y a ni titre, ni auteur, ni éditeur de niveau supérieur.

2.11. Le Numéro spécial

C’est une livraison d’une publication en série entièrement consacrée à un sujet


particulier. Il possède un titre, et parfois des auteurs (directeurs, éditeurs
intellectuels), propres.
Quand il est publié en plus des livraisons régulières, il n’a pas de numéro.

Il est catalogué comme une monographie faisant partie d’une collection


(exception faite de l’absence des renseignements sur l’éditeur).
26
2.12. La Collection de périodique

Cas particulier non abordé ici : signalée dans les catalogues de périodiques
uniquement, à des fins de localisation.

27
CHAPITRE III :

LANGAGES DOCUMENTAIRES

28
Introduction

Les langages documentaires sont des langages artificiels créés pour indexer des
documents. Ils permettent de représenter « de manière univoque les notions
identifiées dans ces documents et dans les demandes des utilisateurs, en
prescrivant une liste de termes ou d'indices, associée à des règles d'utilisation »1.
Ils sont utilisés dans les outils de repérage de l'information, comme les
catalogues de bibliothèques ou de centres documentaires, ou encore dans les
banques de données.
3.1. DEFINITION

Un langage documentaire peut être défini comme un « procédé conventionnel de


représentation des informations d’un document sous une forme condensée et
normalisée. Langage artificiel, constitué de représentations de notions et de
relations entre ces notions et destiné, dans un système documentaire, à formaliser
les données contenues dans les documents et dans les demandes des
utilisateurs2 » (AFNOR).

Un langage documentaire doit faciliter le repérage des documents par sujet et


aider à la recherche de l'information. il se différencie du langage naturel en
répondant notamment à des ambiguïtés de ce dernier comme la synonymie, la
polysémie et l'homonymie. Un langage documentaire a trois fonctions
principales : il normalise la représentation des sujets par des documents,
l'utilisateur peut ainsi faire des liens entre les sujets voisins, le choix définitif du
document est facilité par la présentation du contenu des documents
sélectionnés.

3.2. TYPOLOGIE DES LANGAGES DOCUMENTAIRES

On peut distinguer trois types de langages documentaires :

 Les langages classificatoires (la classification décimale de Dewey, la


classification décimale universelle, etc.)

 Les langages combinatoires (les thésaurus…)

 Les langages syntagmatiques (les classifications à facettes, Rameau, etc.)

3.2.1. Les langages classificatoires


29
Les langages "classificatoires" associent à chaque document une classe et une
seule.

Exemples : la CDD (Classification Décimale de Dewey) est un langage


classificatoire, tandis que le thésaurus de l’UNESCO et RAMEAU (Répertoire
d’Autorité Matière Encyclopédique et Alphébatique Unifié) sont des langages
combinatoires.

3.2.1.1. Les classifications

L'Association des professionnels de l'information et de la documentation (ADBS) a


défini ainsi la classification comme un « Langage documentaire permettant
l’organisation d’un ou plusieurs domaines de la connaissance en un
système ordonné de classes et sous-classes ».

Celles-ci ainsi que leurs relations peuvent être représentées par les indices d’une
notation. Ces indices sont explicités par un libellé textuel. Différents critères
peuvent être choisis pour différencier les classifications : le mode de division et
de structuration (classification à facettes) ; la notation décimale ou
alphanumérique ; la couverture des domaines de la connaissance traités
(classification encyclopédique telles la CDU et la classification de Dewey,
spécialisée ou sectorielle) ; leur structure et organisation (classification
hiérarchique), etc.».

Le principe fondamental des classifications est le quadrillage des connaissances.


Tout repose sur des domaines découpés en sous-domaines, eux-mêmes
découpés. La structure est donc hiérarchique. Clarté et précision sont exigées.
Les relations hiérarchiques sont préétablies et cela peut rendre le langage rigide
et figé. Ce type de langage est beaucoup employé dans les bibliothèques.

3.2.1.2. LA CDU ou la classification universelle


La Classification Décimale Universelle constitue un plan destiné au classement
de l’ensemble des connaissances. Elle permet de grouper toutes les références
relatives à un sujet déterminé et de situer cette documentation avec le minimum
de recherches. Adaptée, il y a quelques cent ans, de la Classification Décimale
de Dewey par les Belges Paul Otlet et Henri La Fontaine, elle a aujourd’hui été
largement adoptée dans le monde et est utilisée dans des milliers de
bibliothèques et de centres de documentation. Grâce à sa notation normalisée
internationale, indépendante de tout alphabet et de toute langue, elle contribue
30
à diminuer les difficultés d’ordre linguistique dans les communications
internationales.
Des éditions de différentes ampleurs existent en de nombreuses langues. Dans
chacune d’elles, la C.D.U. peut être publiée en un ou plusieurs niveaux: intégral,
moyen ou abrégé. A ce jour, en raison du développement des matières abordées,
seules sont encore publiées des versions moyennes et abrégées.
2. Principes
Trois principes fondamentaux sont évidents dans la Classification Décimale
Universelle:
C’est une classification au sens strict, à savoir un plan de classement qui
réunit et ordonne les connaissances.
C’est une classification universelle dans laquelle l’ensemble des
connaissances est inclus, non comme une simple juxtaposition d’éléments
isolés, spécialisés et se suffisant à eux-mêmes, mais comme un dessin de
sujets liés les uns aux autres.
Enfin, c’est une classification décimale universelle, dont la notation reflète le
principe de succession du général au particulier, au moyen de la répartition
des savoirs en dix grandes classes, chacune de ces classes étant subdivisée
d'une manière décimale jusqu’au degré nécessaire.
La grande originalité de cette classification est donc cette interconnexion des
connaissances: l’utilisateur peut ainsi découvrir des éléments tout à fait
pertinents pour sa recherche, mais non directement liés à celle-ci.

 Les Origines
Paul Otlet et Henri La Fontaine, créateurs de la C.D.U., ont avant tout été
guidés, dans ce projet, par un désir commun de rapprochement entre les
peuples. La C.D.U. est donc le produit des desseins pacifistes de deux avocats
belges! Leur but était de classer l’ensemble des productions de l’esprit humain et
ce, en dehors de tout contact académique, universitaire ou même officiel; la
C.D.U. fut donc conçue pour être un outil de communication entre les peuples.
De plus, Otlet et La Fontaine vivaient dans un monde et à une époque où l’esprit
encyclopédique avait encore une place très importante. Quelques années plus
tard, viendrait en effet l’ère de la spécialisation. L’organisation de ce savoir sous
une forme unique s’imposait donc aussi — au-delà des idéaux pacifistes de ses
concepteurs — pour des raisons pratiques.
31
Le point de départ "concret" du projet fut la création, à Bruxelles en 1895, par
Otlet et La Fontaine, de l’Institut International de Bibliographie (I.I.B.). Très vite
alors, les deux hommes en vinrent à l’idée d’un plan général de classement
destiné à couvrir l’intégralité des connaissances et l’ensemble des publications.
C’est ainsi que parut en langue française, de 1899 à 1905, la première édition de
la C.D.U.

 Tables principales de la CLASSIFICATION DECIMALE


UNIVERSELLE (CDU) utilisée par les bibliothèques scolaires
françaises.
La CDU est parue pour la première fois en 1905, élaborée par des juristes
belges à partir de la classification notes Dewey.
L'objectif est d'établir une bibliographie du savoir humain spécialement dans
les domaines scientifiques et techniques.
Aujourd'hui, la CDU existe en plusieurs langues et représente un système
général de classement largement répandu. Le développement est assuré par le
notesconsortium UDC international.
TABLES PRINCIPALES
[0] GÉNÉRALITÉS
[1] PHILOSOPHIE. PSYCHOLOGIE
[2] RELIGION -THEOLOGIE
[3] SCIENCES SOCIALES
[4] NON OCCUPÉE
[5] SCIENCES EXACTES ET NATURELLES
[6] SCIENCES APPLIQUÉES. MÉDECINE. TECHNOLOGIE
[7] ARTS. DIVERTISSEMENTS. SPORT
[8] LINGUISTIQUE. PHILOLOGIE. LITTÉRATURE
[9] ARCHÉOLOGIE. GÉOGRAPHIE. BIOGRAPHIES. HISTOIRE

0 GÉNÉRALITÉS
0 Prolégomènes. Fondements de la connaissance et de la culture
1 Bibliographies. Catalogues. Listes et répertoires de livres.
2 Bibliothéconomie. Lecture
030 Encyclopédies. Ouvrages généraux de référence. Dictionnaires
32
050 Publications en série. Périodiques et publications de caractère périodique :
importance et signification ; gestion commerciale et intellectuelle
060 Collectivités. Organisations et autres formes de coopérations. Associations.
Congrès. Expositions. Sociétés. Instituts. Académies.
Établissements scientifiques. Instituts de recherche. Musées
070 Journaux. Journalisme. La presse : signification, importance ;
propriété, contrôle, direction, rédaction ; organisation commerciale et
éditoriale
080 Polygraphies. œuvres collectives
090 Manuscrits. Ouvrages remarquables. Livres rares et précieux. Bibliophilie

1 PHILOSOPHIE. PSYCHOLOGIE
11 Métaphysique. Problème fondamental
12 Philosophie de l'esprit
14 Systèmes philosophiques
159.9 Psychologie
16 Logique. Épistémologie. Théorie de la connaissance
17 Morale. Ethnique Philosophie pratique
[2] RELIGION. THÉOLOGIE
21 Théologie naturelle, Théodicée
22 La Bible
23 Théologie dogmatique
24 Théologie morale. Pratique religieuse
25 Pastorale chrétienne
26 L'Église chrétienne en général
27 Histoire générale de l'Eglise chrétienne
28 Les diverses Églises chrétiennes
29 Religions diverses et cultes non chrétiens
[3] SCIENCES SOCIALES
30 Sciences sociales en général. Méthodes des sciences sociales.
31 Statistique. Démographie. Sociologie
32 Politique. Science politique
33 Économie. Science économique
34 Droit. Jurisprudence. Législation

Administration publique. Gouvernement. Affaires militaires


35 33
36 Assistance sociale. Assurances
37 Éducation. Enseignement. Formation. Loisirs
389 Métrologie. Poids et mesures
39 Ethnologie. Coutumes. Traditions. Folklore

[4] La classe 4 est provisoirement inoccupée

[5] SCIENCES PURES


50 Généralités sur les sciences pures
51 Mathématiques
52 Astronomie. Astrophysique. Géodésie
53 Physique
54 Chimie. Sciences minéralogiques. Cristallographie
55 Géologie. Sciences géologiques et géophysiques. Météorologie
56 Paléontologie. Fossiles
57 Biologie. Sciences biologiques
58 Botanique
59 Zoologie
[6] SCIENCES APPLIQUÉES. MÉDECINE. TECHNOLOGIE
61 Sciences médicales. Médecine. Hygiène. Pharmacie
62 Art de l'ingénieur. Technologie en général
63 Agriculture. Sylviculture. Flore. Zootechnie. Chasse. Pêche
64 Économie domestique. Science ménagère
65 Organisation de l'industrie, du commerce, de la communication et des
transports
66 Technique chimique. Industries chimiques et apparentées
67 Industries et métiers divers. Technologie mécanique
68 Industries et fabrications diverses (dont informatique)
69 Construction. Matériaux. Méthodes et procédés
[7] ARTS ET BEAUX-ARTS. DIVERTISSEMENTS. MUSIQUE. JEUX. SPORTS
71 Aménagement du territoire. Urbanisme
72 Architecture
73 Arts plastiques. Numismatique. Art des métaux
74 Dessin. Dessin artistique. Arts appliqués et métiers d'art
75 Peinture 34
76 Arts graphiques. Gravure
77 Photographie et procédés similaires
78 Musique
79 Divertissements. Délassements. Jeux. Sports

[8] LANGUE. LINGUISTIQUE. PHILOLOGIE. LITTERATURE


80 Questions générales concernant la linguistique et la littérature. Philologie
81 Linguistique. Langue
82 Littérature
[9] ARCHÉOLOGIE. GÉOGRAPHIE. BIOGRAPHIE. HISTOIRE
902 Archéologie
91 Géographie. Exploration de la terre. Géographie générale. Géographie
régionale
929 Biographies. Généalogie. Héraldique
93 Histoire en général
94 Histoire du moyen âge et histoire moderne

3.2.1.3. La classification Décimale de Dewey


1. Présentation générale Melvil Dewey et la CDD
Né en 1851 dans l'Etat de New York, Melvil Dewey joua un rôle de premier plan
dans le domaine de la bibliothéconomie américaine et même mondiale. Il publia
dès 1876, la première version de sa classification. La 18ème édition parut en
1971. La 21ème en 1998.
2. Principes généraux
Adoption d'un système décimal, universel, basé sur un système d'indices
Il existe 10 classes, chacune des classes est numérotée de 000 à 900.
Chaque classe comporte 10 divisions au plus, divisées d'une façon identique
100, 110, 120 ...190 ; 200 ...290, etc.
A son tour, chaque division comporte 10 subdivisions : 110, 11, 112 ...119
Notation : par convention aucun indice ne peut avoir moins de 3 chiffres. On les
construit ensuite par groupe de 3 .
Le 0 qui doit être mentionné a une valeur de généralité. Pour les indices
dépassant trois chiffres, un point doit séparer les trois premiers des suivants :
538.2 : aimants et induction magnétique. Mais si l'indice dépasse 6 chiffres, on
laisse généralement un espace entre le sixième et le septième : 944.081 6 :
Histoire de France, de 1939 à 1945. 35
36
3.2.2. Les langages combinatoires

Les langages "combinatoires" associent à chaque document un ou plusieurs


descripteurs.

Exemples Les thésaurus sont des langages combinatoires.

3.2.2.1. Les thésaurus

Les thésaurus sont des vocabulaires contrôlés et dynamiques. Ils se composent


de termes obéissant à des règles terminologiques propres et reliés entre eux par
des relations sémantiques. Ces langages sont combinatoires et post-coordonnés.
Les recherches sont contrôlées par des descripteurs. Le descripteur est choisi
parmi un ensemble de synonyme pour représenter un concept sans ambiguïté.
L'indexation se fait au niveau de chaque concept élémentaire, représenté par un
descripteur. Un thésaurus est donc un index de concepts. Il n'y a pas d'ordre de
classement, celui-ci est souvent alphabétique. Il s'agit de représenter des
relations entre des concepts. Ces relations peuvent être basées sur l'équivalence
(du non-descripteur vers le descripteur et inversement), sur la hiérarchie (rapport
de supériorité et de subordination, d'un terme générique à un terme spécifique
et inversement) ou associatives. Les associations permettent d'élargir la
recherche. En général, dans un thésaurus, un descripteur peut renvoyer à
plusieurs termes spécifiques mais à un seul terme générique.

Les thésaurus sont surtout utilisés dans les centres documentaires, ils sont
variés.

3.2.2.2. Historique

L'apparition des thésaurus est plus récente que celle des classifications et
correspond à deux constats : les classifications ont des possibilités limitées par
leur structure même, et par ailleurs le développement de l'informatique rend
désormais possible les manipulations automatisées et combinatoires du langage.

Bien que l'on puisse parfaitement utiliser les thésaurus de manière 3n7on
automatisée, ceux-ci doivent aujourd'hui être conçus en vue de leur exploitation
par un logiciel documentaire, de façon à permettre leur intégration dans les
systèmes automatisés.

3.2.2.3. Définition

Selon l'Association Française de Normalisation (AFNOR), un thésaurus est « un


langage documentaire fondé sur une structuration hiérarchisée d'un ou
plusieurs domaines de la connaissance et dans lequel les notions sont
représentées par des termes d'une ou plusieurs langues naturelles et les
relations entre les notions par des signes conventionnels. »

Nous verrons par la suite que certaines classifications, comme la Classification


Décimale Universelle, peuvent être utilisées en tant que thésaurus.

Par sa fonction, un thésaurus transpose donc en langage documentaire


standardisé le langage naturel utilisé dans les documents. Par sa structure, c'est
un dictionnaire de termes dotés de relations sémantiques, génériques ou
hiérarchiques relevant d'un domaine particulier de la connaissance (sémantique :
relatif à la signification, au sens). Généralement, l'indexeur et l'interrogateur ne
parlent pas le même langage. Le thésaurus fournit la liaison indispensable entre
leurs vocabulaires, en traduisant chaque concept élémentaire par un mot ou une
expression constituant un descripteur.

Il ne s'agit plus ici de ranger chaque notion à une place prédéterminée, « dans un
tiroir », pourrait-on dire, comme cela se pratique dans les autres classifications. Il
faut décomposer chaque notion, aussi loin qu'il est possible ou utile de le faire,
en éléments signifiants qui serviront ultérieurement pour la recherche.

3.2.2.4. Principes de base

Le langage artificiel constituant le thésaurus doit avant tout éliminer toute


ambiguïté. Il faut donc choisir de la façon la plus judicieuse possible le
descripteur qui sera accepté et dès lors systématiquement utilisé pour
représenter une notion donnée. Une fois ce choix effectué, tous les termes qui
n'auront pas été choisis deviendront de fait des non-descripteurs et devront
figurer en tant que tels dans le thésaurus, afin que nul ne les propose lors d'une
38
éventuelle extension ou mise à jour.
3.2.2.5. Construction d'un thésaurus

Il s'agit là d'un travail très complexe et qui ne peut en aucun cas être mené à
bien par un seul individu. Trois méthodes principales peuvent être utilisées pour
collecter le vocabulaire :

 la méthode déductive consiste à extraire les divers concepts


caractéristiques du domaine concerné en partant des documents du
corpus et des questions des utilisateurs.

 la méthode inductive conduit à collecter les mots à partir de sources de


référence (dictionnaires, nomenclatures, thésaurus voisins, etc.)

 la méthode mixte associe les deux méthodes précédentes, ce qui permet


de couvrir plus facilement l'ensemble du domaine concerné, en évitant les
lacunes provoquées par la méthode déductive, mais avec l'inconvénient
d'introduire par la méthode inductive des termes qui ne correspondent à
aucun document du corpus.

Les différents termes retenus sont ensuite ventilés à l'intérieur des différents
champs sémantiques, puis hiérarchisés. Cette phase nécessite la collaboration
étroite de spécialistes du domaine ou du champ sémantique concerné ; ces
personnes doivent vérifier que tel ou tel terme est bien à sa place dans le champ
sémantique auquel il a été rattaché et valider la définition de chaque mot.

3.2.2.6. Présentation des thésaurus

Elle est très différente des autres ouvrages usuels qui peuvent être consultés par
les utilisateurs de différents niveaux. Un thésaurus se distingue donc :

- des dictionnaires : collections de mots classés dans l'ordre alphabétique


et suivis de leur définition,
- des lexiques : dictionnaires spécialisés regroupant les termes utilisés
dans un domaine particulier de la connaissance,
- des glossaires : dictionnaires des mots anciens ou peu connus d'une
langue et qui doivent être expliqués,
- des index : tables alphabétiques accompagnées de références, tables des
matières des livres ou encyclopédies, etc.

Un thésaurus comprend au moins trois entrées principales :


39
 la liste alphabétique des descripteurs, y compris les synonymes et les
diverses notes d'application,

 la présentation des champs sémantiques avec l'arborescence des


descripteurs correspondants ; la hiérarchie des divers descripteurs est
représentée à l'aide de tabulations ou sous forme graphique,

 l'index alphabétique permuté des termes dont le but est de regrouper les
termes des descripteurs composés, car ceux-ci se trouvent dispersés dans
la liste alphabétique.

Une introduction présente le but du thésaurus, définit le ou les domaines


couverts et précise les conventions adoptées et le mode d'utilisation. Des listes
annexes facilitent les recherches, elles permettent d'inclure par exemple des
listes alphabétiques de personnalités, d'entreprises, etc. Une liste des mots-
outils est généralement considérée comme indispensable : ces mots trop
généraux pour être utilisés seuls aussi bien pour l'indexation que pour
l'interrogation peuvent en revanche être associés à tous les autres termes utilisés
dans le thésaurus ; il est bon qu'ils ne soient pas trop nombreux car ils ont
tendance à engendrer du bruit.

3.2.2.7. Thésaurus et macro thésaurus


Les thésaurus connaissent actuellement un important développement, lié à
l'informatisation grandissante des systèmes documentaires. Les macro
thésaurus, encore peu nombreux actuellement, sont destinés à servir de cadre
commun à un ensemble de systèmes documentaires touchant à des domaines
différents. Ils restent à un niveau de généralité assez élevé mais peuvent servir de
structures d'accueil pour des thésaurus spécialisés.

Le thésaurus de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique


(OCDE), édité en 1972, recouvre 19 rubriques divisées en 24 sous-rubriques
(culture, société, éducation, formation, agriculture, industrie, travail,
démographie, population, etc.). Pas moins de 27 organisations ont collaboré à ce
travail, qui a demandé trois ans.

40
Le macro thésaurus des Sciences et Techniques du Bureau National de
l'Information Scientifique et Technique (BNIST) couvre par exemple les cinq
secteurs suivants :

- mathématiques - physique. - terre - mer - espace - sciences de l'ingénieur -


médecine - biologie - agriculture – chimie.

 Quelques thésaurus accessibles en ligne

Beaucoup de thésaurus sont souvent disponibles sous forme imprimée mais un


nombre considérable d'entre eux est désormais disponible en ligne. Citons par
exemple :

 AGROVOC est un vocabulaire multilingue structuré et conçu pour couvrir


la terminologie de tous les domaines ayant trait à l’agriculture, à la pêche,
à l’alimentation et aux domaines connexes (l’environnement, par exemple).
Il appartient à la FAO, organisation des Nations Unies pour l'alimentation
et l'agriculture : http://aims.fao.org/website/AGROVOC-
Thesaurus/sub [archive]

 MOTBIS est un thésaurus pour l'éducation. C'est le langage de référence


pour les centres de documentation et d'information (CDI) de lycées et de
collèges français et pour tout le réseau de documentation pédagogique
(CNDP, CRDP, CDDP, CLDP). Il couvre l'ensemble des domaines et est
régulièrement mis à jour.

 UNESCO : le Thésaurus de l'UNESCO est une liste de termes contrôlés et


structurés pour l'analyse thématique et la recherche de documents et
publications dans les domaines de l'éducation, la culture, les sciences
naturelles, les sciences sociales et humaines, la communication et
l'information. Continuellement enrichie et mise à jour, sa terminologie
reflète l'évolution des programmes et des activités de l'Organisation. Le
Thésaurus de l'UNESCO contient 7 000 termes en anglais et en russe et
8 600 en français et en espagnol. Le Thésaurus est également disponible
sur CD-ROM : http://databases.unesco.org/thesfr/ [archive] 41
 Medical Subjects Headings (Mesh) : MeSH is the U.S. National Library of
Medicine's controlled vocabulary used for indexing articles for
MEDLINE/PubMed. MeSH terminology provides a consistent way to
retrieve information that may use different terminology for the same
concepts : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/mesh [archive]

 PACTOLS : thésaurus pour l'archéologie, créé par le réseau Frantiq


(Fédération et ressources sur l'Antiquité), groupement de service du CNRS.
Il couvre l'archéologie, depuis la Préhistoire jusqu'à l'époque
contemporaine, et les sciences de l'Antiquité sous tous leurs aspects. Il est
multilingue et est mis à jour en continu

3.2.3. Les langages syntagmatiques

En linguistique, le syntagme est un constituant syntaxique et sémantique de la


phrase. On l'appelle aussi groupe ou entité car il est composé d'un ou plusieurs
mots allant jusqu'à la phrase simple. Il existe cinq types de syntagmes en
français : verbal, adverbial, adjectival, prépositionnel et nominal.

En documentation, les langages syntagmatiques sont des classifications à


facettes.

Une classification à facettes est un système de classification de bibliothèque


analytico-synthétique et pragmatique, dont les critères de classification ne sont
pas homogènes.

Elle a été élaborée en 1924 par un mathématicien et bibliothécaire indien Shiyali


Ramamrita Ranganathan pour résoudre le problème posé par Jorge Luis Borges :
« Comment ranger les livres dans une

bibliothèque quand on sait qu'il y en a des grands et des petits, des livres
d'histoire et des romans, des auteurs qui ont écrit les deux et des collections
reliées qui traitent de tout et que l'on doit y ajouter les dossiers correspondant
aux différents sujets ? ».

Selon Shiyali Ramamrita Ranganathan, l’auteur de la classification à facettes,


un document peut être décrit selon cinq facettes (PMEST) :

Personnalité : le concept principal du document


1. 42
2. Matière : une substance ou une propriété

3. Énergie : l'opération ou action subie par l'objet

4. Espace : localisation géographique

5. Temps : localisation chronologique et temporelle.

Les concepts généraux, comme l'informatique ou la médecine, se déclinent en


listes prédéterminées d'objets, d'actions, et de propriétés. L'espace et le temps
sont communs à tous ces concepts. D'autres concepts peuvent être ajoutés, ce
qui étend les possibilités de cette classification. L'obligation d'enchaîner les
propriétés toujours dans le même ordre permet d'aboutir à une notation
homogène afin de classer les livres. La notation utilise en outre des lettres, des
chiffres, des caractères grecs et différents signes de ponctuation, qui lui donnent
son nom de Classification Colon.

Il part de l’idée qu’un sujet est défini par plusieurs caractéristiques, ou


« facettes », chacune d’entre elles entrant en réseau avec celles d’autres sujets.
La classification idéale ne serait donc pas tubulaire (« mono-hiérarchique »), mais
pluridimensionnelle, grâce à la possibilité de transcrire plusieurs informations
dans le même indice.
L’univers de la connaissance est divisé en environ 80 classes principales,
divisées en sous-classes.
Actuellement, la classification à facettes connaît un regain d’intérêt car elle est
considérée comme pertinente pour organiser les ressources numériques, grâce à
sa souplesse et à son ouverture à de nouvelles catégories.
Plusieurs bibliothèques ont tenté d’introduire ce système de classification,
en Inde surtout, mais aussi la Bibliothèque nationale du Québec pour la section
de fictions.

EXEMPLES
Un exemple permet d’en comprendre la spécificité. Ainsi, le terme ALCOOL peut
être analysé sous cinq points de vue : « facettes » ou « colons » :

 Alcool= substance chimique

 Liquide = état de cette substance

 Volatilité = propriété de cette substance


43
 Combustion = réaction de cette substance
 Analyse = opération de l’homme sur cette substance.

Nous avons là l’incontournable point de départ pour comprendre les


classifications spécialisées et les thésaurus à facettes, mais aussi la complexe
et riche démarche qui conduit Ranganathan vers la Colon Classification.

Ainsi, un jouet peut être analysé à partir de plusieurs facettes :

 le sexe

 l’âge

 le matériau dans lequel il est fabriqué

 l’objectif

 le lieu ou le temps

 son prix…

Une classification à facettes permet dans son indice de prendre en compte et


de décrire si besoin est, l’ensemble de ces éléments quand une classification
hiérarchique ne prend en compte qu’une seule des ces caractéristiques.

Schéma de classification Schéma d’une classification à


énumératif facettes
Evaluation -Facette action administrative
Evaluation des personnels Evaluation
Evaluation des contractuels Recrutement
Evaluation des occasionnels
Recrutement -Facette objet
Recrutement des personnels Personnels
Recrutement des contractuels Contractuels
Recrutement des Occasionnels
occasionnels

44
CHAPITRE IV :
L’INDEXATION

45
4.1. Définition

Un index est une liste alphabétique des mots-clés et des concepts abordés dans
le corps du texte. Il contient des « entrées » qui indiquent à quelle page, dans
quelle partie ou dans quel chapitre, on peut les trouver. Les index apparaissent
généralement à la fin d'un document ou d'un livre.

L'index est un outil du livre qui consiste en une liste organisée d'éléments
appelés termes (mots, concepts, objets,...) jugés pertinents pour le lecteur,
accompagnés de leur adresse - c'est-à-dire la place où ils sont évoqués dans
l'ouvrage.

Processus destiné à représenter les notions caractéristiques du contenu d’un


document ou d’une question, en vue d’en faciliter la recherche, après les avoir
identifiées par l’analyse.

La création d'un index repose sur la maîtrise du classement alphabétique. Cette


méthode de classement, connue depuis l'Antiquité, a été à la base de la
constitution des glossaires dans le haut Moyen âge occidental, les ancêtres de
nos dictionnaires. Elle a aussi été utilisée dans la Souda, une grande
encyclopédie byzantine que certains auteurs datent du Xe siècle. Elle s'est
ensuite répandue lentement et a été appliquée au classement des sujets abordés
dans un livre.

Les premiers index indépendants connus sont adjoints à des cartulaires, recueils
de titre de propriété, de communautés ecclésiastiques, au tout début du
XIIe siècle ; ils visent à en organiser de façon synthétique la matière dans l'ordre
alphabétique des toponymes des bien-fonds concernés par les actes des
46
cartulaires concernés.
Plus tard, dans le milieu universitaire et monastique réformateur parisien des
études bibliques et théologiques, la maîtrise de cette technique appliquée aux
textes sacrés, et en premier lieu de la Bible, allait faire de Paris le centre de
création d’index le plus important du XIIIe siècle .

En facilitant l'accès du lecteur aux questions qui l'intéressent dans un livre,


l'index va favoriser l'essor de la curiosité intellectuelle. Henri-Jean Martin estime
à ce propos que l'invention des index a été une « révolution comparable à celle de
l’informatique ».

Dans ce cours, nous ne verrons que les deux premiers cas, que l’on appelle
indexation matière ou tout simplement indexation.

4.2. Les différents types d’indexation

L'indexation correspond à la représentation d'un texte ou d'un document par un


indice ou par un mot-clé, avec l'aide ou non d'un langage documentaire, en vue
d'en faciliter le repérage et la consultation.

L’indexation alphabétique d'un texte consiste à repérer dans celui-ci certains


mots ou expressions particulièrement significatifs (appelés termes) dans un
contexte donné, afin de créer un index terminologique. Il s'agit par exemple
d'index de sujets, de lieux, de personnes en fin d'ouvrage.

L'indexation systématique correspond à l'attribution d'un indice à un


document de manière à le situer dans un ensemble de la connaissance. Il dépend
d'une classification préalable, encyclopédique (classification décimale universelle,
classification Dewey) ou non.

L’indexation matière ou indexation analytique est le processus qui consiste à


indiquer dans un catalogue, un instrument de recherche ou une base de données
bibliographiques le sujet d'un document. Il s'appuie le plus généralement sur un
répertoire de mots normalisés. L’indexation Rameau est une indexation
analytique.

L’indexation automatique de documents est un ensemble de techniques au


croisement de l'informatique, des sciences de l'information et des bibliothèques
qui permet d'organiser (selon des critères de similarité) des collections de
documents numériques comme des documents textuels, des documents
audiovisuels, des pages web, etc. Elle est notamment utilisée par les moteur4s7de
recherche.
4.3. Indexation par indices

 Principe

L’indexation par indices n’est plus guère pratiquée de manière systématique dans
les bibliothèques.

Le principe est d’ajouter au document (par exemple sur internet) ou à sa


description un code, ou plusieurs, dont la signification est donnée dans une table
de classification.

Une classification se présente comme un tableau en deux colonnes : d’un côté les
notions, de l’autre leur traduction en indices.

L’indexation par indices a quelques avantages : non-ambiguïté des indices (deux


indices n’ont jamais la même signification), possibilité de tris très puissants (on
peut trier les documents traitant du même sujet, ou d’un sujet plus général ou
plus spécifique) et préparation

 Indexation analytique :

Codifier le contenu du document par l’analyse du contenu (peu importe le


support). Il s’agit de retranscrire le document dans un langage documentaire. On
parle d’indexation contrôlée.

On utilise alors les thésaurus ou listes d’autorité.

 Indexation systématique

Classification (division du savoir en plusieurs domaines à un culture donnée).


Elle est utilisée pour la cotation des documents mais rarement (l’indice d’une
classification (Dewey, CDU).

N.B. : L’indexation se fait en fonction de la spécificité de son fonds


documentaire et de son public.

« L'indexation n'est pas une pratique standard. Elle dépend du contexte


pragmatique dans lequel elle est effectuée.

4.4. Indexation par mots-clés

 Principe
48
L’indexation par mots-clés est le système le plus simple : à un endroit particulier
d’un document, dans une zone appropriée d’une notice bibliographique, etc., il
suffit de taper un ou plusieurs termes donnant une idée du contenu du
document. Les termes sont choisis par l’auteur ou par l’indexeur, librement ou
dans une liste d’autorités.

Les termes sont simplement juxtaposés. Pour être sûr que les usagers
retrouveront le document, il faut multiplier les termes : synonymes, termes plus
généraux, abréviation, etc.

Ce système a quelques avantages : facilité pour l’indexeur, précision des termes


(ils sont souvent tirés tels quels du document).

En revanche, les inconvénients sont immenses : trop grand nombre de termes (il
en manquera toujours parmi les nombreux synonymes possibles), imprécision des
termes .

49
4.5. Utilité d'un index

L'index sert au lecteur à trouver (ou retrouver) rapidement une information dans
un texte en utilisant l'ordre alphabétique. Les termes utilisés y sont parfois
différents de celui employé par l'auteur : ils sont adaptés au lecteur. L'index rend
compte de la structure d'ensemble de l'ouvrage, en même temps qu'il donne
accès à une information particulière.
50
Bibliographie

1. Association des professionnels de l'information et de la documentation.


Langage documentaire. In Vocabulaire de la documentation.
http://www.adbs.fr/langage-documentaire-
17593.htm?RH=OUTILS_VOC [archive]

2. Bruno Menon, « Les langages documentaires Un panorama, quelques


remarques critiques et un essai de bilan », Documentaliste-Sciences de
l'Information, 2007, vol. 44, n°1, p. 18-28

3. Bruno Menon, « Les langages documentaires Un panorama, quelques


remarques critiques et un essai de bilan », Documentaliste-Sciences de
l'Information, 2007, vol. 44, n°1, p.18-28

4. Définition de l'Association des professionnels de l'information et de la


documentation (ADBS) vue sur la page "Indexation documentaire, langages
analytiques, classifications..." » [archive] (consulté le 19 novembre 2017)

5. Définition de l'Association des professionnels de l'information et de la


documentation, vue sur la page "Indexation documentaire, langages
analytiques, classifications..." » [archive] (consulté le 19 novembre 2017)

6. Maniez, Jacques. Actualité des langages documentaires : fondements


théoriques de la recherche d’information. Paris : ADBS Éditions, 2002.

7. Michèle Hudon, Analyse et représentation documentaires : Introduction à


l'indexation, à la classification et à la condensation des documents, PRESSES
UNIVERSITE QUEBEC, 2013, 332 p.

8. Michèle Hudon, Analyse et représentation documentaires : Introduction à


l'indexation, à la classification et à la condensation des documents, PRESSES
UNIVERSITE QUEBEC, 2013, 332 p.

9. Mary & Richard HOUSE (1983), « La naissance des index » dans Henri-Jean Martin et Roger
Chartier (dir.), Histoire de l’édition française, tome I, pp. 77-86.
10. Henri-Jean MARTIN (2004), Henri-Jean Martin et les métamorphoses du livre. Entretiens
avec Jean-Marc Chatelain et Christian Jacob, Paris, Albin Michel, p. 226.
11. Jacques Maniez, Dominique Maniez, Concevoir l'index d'un livre. Histoire, actualités et perspectives,
Paris, ADBS, 2009, 232 p
Webliographie d’un cours « Langage documentaire et indexation » (Université Paris 7
Diderot)
Cours de J-L. Baraggioli et Bernard Desnoues sur Dewey et Rameau (Médiadix) 51
Langages documentaires et outils linguistiques, in Documentaliste-Sciences de
l’Information 2007/1 (Vol. 44). 120 pages. (Cairn)
Introduction à l’indexation par Alexandre Serres de l’URFIST de Bretagne-Pays de Loire

Kervégant, Désiré. « Classification et analyse des relations ». Bulletin des bibliothèques de France
(BBF), 1959, n° 11, p. 495-511..
Paule Salvan. Les classification : résumé du cours. Paris : Bibliothèque nationale, 1962.

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