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Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 1 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-22
a) Acier conseillé :
Vous conseillez à votre collègue mécanicien d’utiliser l’acier B, car l’essai de résilience montre que
c’est l’acier B qui requiert l’énergie la plus élevée pour rompre une éprouvette Charpy normalisée.

Acier B
b) Ductilité respective des deux aciers :
La ténacité d’un matériau peut être estimée par différentes méthodes (approximative ou rigoureuse):
1. l’aire sous la courbe de traction qui donne l ‘énergie de déformation plastique Wpl dépensée pour rompre
une unité de volume de matériau en traction, quoique l’éprouvette de traction ne contienne pas d’entaille ou
de fissure sévère. Cette énergie Wpl est approximativement donnée par la relation suivante :

1
W pl = A(Re 0, 2 + Rm ) (1)
2
2. l’essai de résilience Charpy dont le résultat (énergie W pour rompre une éprouvette normalisée) dépend en
fait des dimensions de cette éprouvette et particulièrement des dimensions de l’entaille (profondeur et rayon
de courbure);
3. l’essai de ténacité permettant de mesurer le facteur critique d’intensité de contrainte KC qui est le paramètre
le plus représentatif de la ténacité du matériau, puisqu’à une température donnée, il est constant pour un
matériau.
Pour un matériau donné, ces différentes méthodes de mesure de la ténacité doivent être concordantes.
Par conséquent, si l’énergie Charpy W est élevée, l’énergie de déformation plastique Wpl mesurée au
cours de l’essai de traction (éq. 1) doit être élevée.
Pour le cas des deux aciers considérés, nous pouvons donc conclure, en considérant l‘équation 1 et
d’après les résultats de l’essai Charpy, que l’allongement A à la rupture de l’acier B est plus élevé que
celui de l’acier A, du fait que la limite conventionnelle d’élasticité Re0,2 et la résistance à la traction Rm de
l’acier B sont inférieures à celles de l’acier A.
Ductilité la plus élevée : Acier B

c) Longueur critique de fissure ac pour les deux aciers :


Grâce à la figure donnant la corrélation expérimentale entre l’énergie Charpy W et le facteur critique
d’intensité de contrainte KC de cette classe d’aciers, nous pouvons en déduire la valeur de KC pour chacun des
aciers A et B (voir figure page suivante).
On obtient les valeurs suivantes :
Acier A : KCA = 50 MPa.m½
Acier B : KCB = 65 MPa.m½

© Jean-Paul Baïlon – Presses Internationales de Polytechnique 1 de 2


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Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Corrélation "Charpy - KIC " à 20 ºC


Avec ces données et en rappelant la
140 définition du facteur critique d’intensité de
contrainte KC donnée par l’équation suivante :
120
Facteur critique K IC (MPa.m ½)

100
K C = ασ πa (2)
80
on en déduit la longueur critique :
B 2
60 1K 
ac =  C  (3)
40 A π  ασ 

20
Ici, le facteur géométrique α est égal à
1,12 et la contrainte maximale de traction σ
0 appliquée à la pièce est égale à la moitié (½) de
0 20 40 60 80 100 120 la limite d’élasticité de l’acier :
Energie Charpy W à 20ºC
σ = ½ Re0,2 (4)

En combinant les équations 3 et 4 et en les appliquant à chacun des aciers, on obtient les valeurs
numériques suivantes pour la longueur critique ac associée à chaque acier :

Acier Re0,2 (MPa) σ = ½Re0,2 (MPa) KC (MPa.m½) ac (mm)

A 540 270 50 8,7


B 520 260 65 15,9

acA = 8,7 mm
La longueur critique ac associée à chaque acier est donc égale à :
acB = 15,9 mm

Remarque : vous constatez que, même si l’acier B a une limite conventionnelle d’élasticité et une résistance à
la traction inférieure à celles de l’acier A, sa ténacité – donc sa tolérance aux défauts exprimée par ac – est
supérieure à celle de l’acier A.

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