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EXERCICE 4-16
a) Conditions énergétique et mécanique de propagation
1) Condition énergétique :
Pour un matériau fragile comme le verre, la condition énergétique de propagation se traduit par une
valeur minimale de la contrainte nominale σnom appliquée afin que le défaut soit en situation énergétique
favorable de se propager :
2Eγ S
σ nom = (1)
πa
Avec les valeurs données, on obtient σnom = 0,668 MPa (2)
Pour que la condition énergétique soit satisfaite, la force Fmin requise est donc égale à :
2) Condition mécanique :
Pour un matériau quelconque, la condition mécanique de propagation se traduit par une valeur minimale
de la contrainte nominale σnom appliquée afin que la contrainte locale σloc à la racine du défaut atteigne la
valeur de la résistance à la traction Rm de ce matériau :
où Kt est le facteur de concentration de contrainte associé au défaut. Ici, le défaut est semi-elliptique et Kt est
égal à :
a 10
K t = 1+ 2 = 1+ 2 = 4,65 (5)
r 3
En combinant les équations 4 et 5 et en rappelant que la contrainte nominale σnom est égale à F/S, on
obtient la valeur de la contrainte locale σloc s’exerçant à la racine du défaut pour une force F de 8 kN:
F 8 kN
σ loc = K t σ nom = K t = 4,65 = 37,2 MPa
S (100x10)10-6
La contrainte locale σloc de 37,2 MPa est inférieure à la résistance à la traction Rm (40 MPa) du
matériau, donc la condition mécanique n’est pas satisfaite et il n’y aura pas rupture de la plaque de verre
entaillée.
K IC = α σ nom π a
La contrainte nominale critique σc pour que l’éprouvette se rompt de façon brutale devrait être égale à :
K IC
σc =
α πa
Pour la valeur de a/W = (4/50) = 0,08, le coefficient α est alors égal à 1,195 (≈1,2) selon la figure H.1-a.
On obtient ainsi la contrainte critique qui entraînerait une rupture brutale apparemment fragile :
σc = 274,3 MPa.
On constate que cette contrainte est supérieure à la limite d’élasticité du matériau. Par conséquent, pour
une fissure de 4 mm, il n’y a pas rupture brutale de l’éprouvette. Celle-ci de déformera plastiquement au
cours de l’essai de ténacité qui n’a alors aucune validité.
ÉTAT Re Rm A Dureté
(MPa) (MPa) % HRC
A 410 820 20 27
B 1950 2150 12 52
C 2100 2200 5 53
K IC
σ`max = = 758 MPa
πa
Remarques:
1) On utilise a = 5 mm car on doit supposer que les pièces peuvent contenir un défaut de cette dimension. Si
a > 5 mm, les défauts sont détectés et la pièce est soit rejetée, soit réparée.
2) On notera que la contrainte maximale tolérable est à peine égale à 44 % de la limite d’élasticité de l’acier.
C’est donc dire qu’avec une pièce forgée défectueuse, on n’utilise pas toutes les capacités potentielles de
l’acier. D’où la nécessité de « faire la chasse » aux défauts de fabrication au cours de l’élaboration des pièces.
2 Eγ s
L’équation 4.31 résume la condition énergétique : σ nom ≥
πa
Avec les données, on obtient : σnom ≥ 115,6 MPa σnom ≥ 115,6 MPa
b) Contrainte pour satisfaire la condition mécanique
Il faut que la contrainte locale σy soit égale à la résistance théorique à la traction du verre soit à 1/10 de
son module d’Young E :
σy ≥ E/10 avec σy = Kt σnom
a
où Kt = 1+ 2 est le facteur de concentration de contrainte associé à la fissure.
r
Avec les données, on obtient : σnom ≥ 75,85 MPa
σnom ≥ 75,9 MPa
La contrainte appliquée σ étant supérieure aux deux valeurs critiques calculées ci-dessus, il y aura
donc rupture de la plaque de verre.
Pour calculer cette cission critique τ*, il suffit d’appliquer la loi de Schmid (éq. 4.7 du livre « Des
matériaux ») :
τ* = 0,8 MPa
c) Limite proportionnelle d’élasticité Re d’un polycristal d’aluminium très pur
La déformation plastique apparaît pour la contrainte Re, appelée limite proportionnelle d’élasticité du
polycristal. Ceci correspond à l’apparition du glissement cristallographique dans les grains dont l’orientation, par
rapport à l’axe de traction, est telle que la valeur du facteur de Schmid qui leur est associé est la plus élevée,
c’est-à-dire pour θ = χ = 45º et cosθ.cosχ = 0,5.
Donc : Re = 2 τ* (3)
Re = 1,6 MPa
2. L’équation (3) ci-dessus ne tient pas compte de l’influence des joints de grains sur la limite d’élasticité,
quelle soit proportionnelle ou conventionnelle. Cette influence se manifeste par un durcissement par
affinement des grains qui se traduit par la loi de Hall-Petch, appliquée par exemple à la limite
proportionnelle d’élasticité :
Re = A + kd-½ (4)
Dans l’éq. 4, d est le diamètre moyen des grains du polycristal et la constante A représente la limite
-½
proportionnelle d’élasticité d’un polycristal ayant un diamètre de grain infini (d = ∞ , d = 0), donc celle d’un
monocristal. La constant A est égale à Re déduite du monocristal, soit la valeur A = 2 τ* donnée par l’éq.
-½
3. Dans un polycristal ayant des grains de diamètre d fini, le terme kd de la loi de Hall-Petch est positif et
s’ajoute à A.
3. Au tableau 11.3, la limite d’élasticité donnée pour l’alliage commercial polycristallin 1100 est la limite
conventionnelle d’élasticité Re,02. Or, cette contrainte est celle qui a déjà produit 0,2% de déformation
plastique permanente, alors que la limite proportionnelle d’élasticité Re est la contrainte à laquelle les
premiers signes de déformation plastique permanente apparaissent. Donc Re est toujours inférieure à
Re0,2 (voir fig. 1.10a du livre « Des Matériaux »).
⎛ a⎞
σ y = σ a ⎜⎜1 + 2 ⎟⎟ (1)
⎝ r⎠
E
σy ≅ (2)
10
⎛ ⎞
⎜ ⎟
E ⎜ 1 ⎟
σa ≅
10 ⎜ a⎟
⎜1 + 2 ⎟
⎝ r ⎠
a 6 × 10 −6 m
Avec les données numériques: 2 =2 = 2 3 ×10 2 >> 1
r 0,2 × 10 −9 m
E 1 E 1 70 GPa 1
σa ≅ = Æ σa ≅ x ≅ 20 MPa
10 K t 10 a 10 2 3 ×10 2
2
r
Par définition, σa = F/S où F est la force appliquée et S la section de la tige (ici 10 mm2). Donc, on
obtient :
F = σaS = 20 MPa x 10 x 10-6 m2 = 200 N
F = 200 N
W=
(20 x 10 ) 6 2
x 0,1 x 10 x 10 − 6
= 2,857 x 10 − 3 J
9
2 x 70 x 10
W = 2,8x10-3 J
Cette énergie est une énergie purement élastique et est entièrement restituable à la rupture.
2
énergie élastique par unité de longueur de dislocation est égale à Gb (G = module de Coulomb = 46 GPa
pour Cu; b = vecteur de Burgers d’une dislocation = 0,25 nm dans Cu).
a) Calculez l’énergie élastique Wél (en kJ/m3) emmagasinée dans le cuivre recuit à sa limite proportionnelle
d’élasticité.
3
b) À quelle hauteur hél (en m) doit-on élever un m de cuivre recuit pour lui communiquer une énergie
potentielle égale à cette énergie élastique?
c) Calculez l’énergie Wd (en kJ/m3) emmagasinée dans du cuivre écroui et associée à la présence des
dislocations.
3
d) À quelle hauteur hd (en m) doit-on élever un m de cuivre écroui pour lui communiquer une énergie
potentielle égale à cette énergie interne due aux dislocations?
Wél =
R e2
=
(
40 x10 6 Pa )2
= 6,154x10 3 J / m 3 = 6,15 kJ/m 3
2E 2 x130 x10 9 Pa
Wél = 6,15 kJ/m3
b) Hauteur Hél
On a la relation suivante : Wél = mgHél d’où Hél = Wél/mg
( )( )(
2
)
Wd = Gb 2 Λ = 46 x109 Pa 2,5x10 −10 m 1016 m / m 3 = 2,875x10 7 J / m 3 = 28750 kJ / m 3
Wd = 28 750 kJ/m3
d) Hauteur Hd
On a la relation suivante : Wd = mgHd d’où Hd = Wd/mg
Remarque : on constatera la très grande différence qui existe entre l’ordre de grandeur de l’énergie élastique et
celle de l’énergie de déformation plastique requise pour multiplier les dislocations au cours d’un écrouissage.
F
L
2r D
Pour le plan A, on obtient: = = 0,25 ⇒ K tA = 2,35
W B
σS A
Dans ce plan, la charge FA entraînant la rupture est égale à : FA =
K tA
R m (B − D ) L 2100(200 − 50 )150
FA = = = 2,01x10 7 N = 20,1 MN 1
K tA 2,35
2r d
Pour le plan PB, on suit la même démarche : = = 0,133 ⇒ K tB = 2,52
W L
R m (L − d ) L 2100(150 − 20)200
FB = = = 2,17 x10 7 N = 21,7 MN
K tA 2,52
Comme FA < FB, la rupture se produira sur le plan A pour une force de 20,1 MN.
1
Remarque : 1 MPa = 106 Pa = 106 N/m2 = 1 N/mm2
Al2O3 ALUMINIUM
Re 0,2 (MPa) - 40
Rm (MPa) 250 110
A (%) 0 30
a) Lequel de ces matériaux peut se déformer plastiquement et à quelle force (kN) appliquée apparaît cette
déformation?
b) Quelle sera, pour chaque matériau, la force (en kN) causant la rupture de la plaquette?
50
Cotes en mm
120
Φ = 15
5
F
Pour l'aluminium, la déformation plastique apparaît quand la contrainte locale σloc aux bords du trou
atteint la limite d’élasticité du matériau . On a donc les relations suivantes :
F F
σ loc = K t σ nom = K t = Kt =R (1)
S (W − d )e e0,2
R e0, 2 (W − d )e
F= (2)
Kt
Le facteur de concentration de contrainte Kt du trou (2r/W = 0,3) est égal à 2,32 (voir fig. 4.5 du livre
ou l’abaque (Kt)trou du CD-Rom. Avec les valeurs données, on obtient un force F égale à 3 kN.
FAl = 3 kN
FAl2O3 = 18,9 kN
Pour l’aluminium, la très grande ductilité fait que le trou va considérablement se déformer et qu’il ne
jouera plus le rôle de concentrateur de contrainte. La force requise est alors tout simplement le produit de la
résistance à la traction Rm de l’aluminium par la section droite au niveau du trou. On obtient ainsi une force de
rupture égale à 19,25 kN.
FAl = 19,25 kN
La rupture se produit lorsque la contrainte locale au pied de la marche atteint la résistance théorique à la
traction Rth. La contrainte locale étant égale au produit de la contrainte appliquée (ici Rm à la rupture) par le
facteur de concentration de contrainte, on a donc:
a
R th = R m K t = R m 1 + α (1)
r
Si l'on suppose que la hauteur a de la marche est proportionnelle au diamètre d de la trichite, on peut
écrire:
a=βd (2)
R th
En combinant les équations (1) et (2), on obtient: Rm =
βd
1+ α
r
d Æ
σloc = Ktσnom
où Kt est le facteur de concentration de contrainte associé à la zone considérée et σnom est la contrainte
nominale s’exerçant au niveau de la zone. Le facteur Kt est déterminé sur l’abaque correspondant au type de
discontinuité étudiée (gorge ou congé).
Cas de la gorge :
Avec les valeurs de h/r = 9/18 = 0,5 et de r/d = 18/(100 – 2x9) = 0,219, on obtient (Kt)gorge = 1,617
Cas du congé :
Avec les valeurs de h/r = 7/7 = 1 et de r/d = 7/(100 – 2x7) = 0,0814, on obtient (Kt)congé = 1,685
On constate que la contrainte locale dans la gorge est supérieure à la résistance la traction Rm du
matériau, il y aura donc rupture de la pièce dans la gorge.
La contrainte locale σloc est proportionnelle à la contrainte nominale σnom, appliquée sur la plaque au
niveau de la section droite passant par le trou , la constante de proportionnalité étant le facteur de concentration
de contrainte Kt associé au trou. Nous avons donc les équations suivantes :
σ loc = K t σ nom
σ loc
σ nom = (2)
Kt
F
σ nom = (3)
e(W − d )
où W et e sont respectivement la largeur et l’épaisseur de la plaque et d est le diamètre du trou.
En combinant les équations 1a (ou 1b), 2 et 3, on obtient ainsi la valeur maximale Fmax de la force à
appliquer à la plaque pour respecter la condition imposée :
e(W − d )R e0, 2
Matériau ductile : Fmax = (4a)
Kt
e(W − d )R m
Matériau fragile : Fmax = (4b)
Kt
Parmi les matériaux disponibles, les matériaux ductiles sont ceux qui sont caractérisés par une limite
d’élasticité Re0,2 et une résistance à la traction Rm distinctes (Re0,2 étant inférieure à Rm). Pour les matériaux
fragiles qui ont un comportement élastique jusqu’à leur rupture, la limite d’élasticité Re0,2 et la résistance à la
traction Rm sont confondues. Le tableau suivant classent les matériaux disponibles selon leur comportement :
Ductile Al 2024T6 | Al 7075T6 | Acier 1010 | Acier 1080 | Acier 4340 | Laiton 70-30
Fragile Fonte blanche | Alumine (Al2O3) | Carbure de silicium (SiC) | Verre ordinaire
EXERCICE 4-3
Ordre décroissant →
Rigidité A E D
Ductilité E D A
Ténacité E D A
Limite d’élasticité R0,2 D A E
Résistance à la traction Rm D A E
EXERCICE 4-3
Courbes de traction
En considérant les courbes de traction des matériaux présentés ci-contre, classez ces 3
matériaux par ordre décroissant selon la propriété considérée. Entrez la lettre
représentative de la courbe dans les cases.
(Ordre décroissant)
Rigidité
Ductilité
Ténacité
Limite d’élasticité Re0,2
Résistance à la traction Rm
100
25
a) Quel acier choisirez-vous pour la
pièce ?
0
-100 -50 0 +50 +100
Température (°C)
Pour cette pièce en service, la contrainte de traction maximale tolérable est égale aux ¾ de la limite
d’élasticité de l’acier choisi à la question a) ci-dessus. De plus, des fissures risquent d’apparaître dans la pièce
au cours de son utilisation en service.
b) Quelle sera la longueur critique a* (en mm) d’une fissure qui entraînerait la rupture de la pièce, sachant
que le facteur géométrique α associé aux fissures est égale à 1,25 ?
c) Si une fissure atteint cette longueur critique, la rupture de la pièce sera-t-elle brutale (de nature fragile) ou
sera-t-elle précédée par une déformation plastique significative de la pièce? Justifiez quantitativement votre
réponse.
Énergie W (J)
inférieur à 0 ºC, on en déduit aisément que
c’est l’acier A qu’il faut choisir. En effet, la
température requise pour qu’un essai Charpy 50
réalisé sur l’acier A requiert une énergie
minimale de 25 J est égale à -25 ºC, alors B
que, pour l’acier B, cette température est
égale à +5 ºC. 25
0
-100 -50 0 +50 +100
Température (°C)
b) Longueur critique de fissure
La contrainte maximale σmax tolérable sur la pièce est égale aux ¾ de la limite d’élasticité de l’acier A.
Cette contrainte est donc égale à : σmax = ¾ Re0,2 = ¾ x 450 MPa = 338 MPa.
N’ayant aucune autre information sur leur ténacité, il vous consulte et vous lui proposez de réaliser un
essai Charpy à température ambiante sur chacun des aciers. Vous obtenez les valeurs suivantes pour la
moyenne de cinq essais Charpy réalisés sur chacun des aciers :
Acier W (J)
A 60
B 70
Acier B
b) Ductilité respective des deux aciers :
La ténacité d’un matériau peut être estimée par différentes méthodes (approximative ou rigoureuse):
1. l’aire sous la courbe de traction qui donne l ‘énergie de déformation plastique Wpl dépensée pour rompre
une unité de volume de matériau en traction, quoique l’éprouvette de traction ne contienne pas d’entaille ou
de fissure sévère. Cette énergie Wpl est approximativement donnée par la relation suivante :
1
W pl = A(Re 0, 2 + Rm ) (1)
2
2. l’essai de résilience Charpy dont le résultat (énergie W pour rompre une éprouvette normalisée) dépend en
fait des dimensions de cette éprouvette et particulièrement des dimensions de l’entaille (profondeur et rayon
de courbure);
3. l’essai de ténacité permettant de mesurer le facteur critique d’intensité de contrainte KC qui est le paramètre
le plus représentatif de la ténacité du matériau, puisqu’à une température donnée, il est constant pour un
matériau.
Pour un matériau donné, ces différentes méthodes de mesure de la ténacité doivent être concordantes.
Par conséquent, si l’énergie Charpy W est élevée, l’énergie de déformation plastique Wpl mesurée au
cours de l’essai de traction (éq. 1) doit être élevée.
Pour le cas des deux aciers considérés, nous pouvons donc conclure, en considérant l‘équation 1 et
d’après les résultats de l’essai Charpy, que l’allongement A à la rupture de l’acier B est plus élevé que
celui de l’acier A, du fait que la limite conventionnelle d’élasticité Re0,2 et la résistance à la traction Rm de
l’acier B sont inférieures à celles de l’acier A.
Ductilité la plus élevée : Acier B
100
K C = ασ πa (2)
80
on en déduit la longueur critique :
B 2
60 1K
ac = C (3)
40 A π ασ
20
Ici, le facteur géométrique α est égal à
1,12 et la contrainte maximale de traction σ
0 appliquée à la pièce est égale à la moitié (½) de
0 20 40 60 80 100 120 la limite d’élasticité de l’acier :
Energie Charpy W à 20ºC
σ = ½ Re0,2 (4)
En combinant les équations 3 et 4 et en les appliquant à chacun des aciers, on obtient les valeurs
numériques suivantes pour la longueur critique ac associée à chaque acier :
acA = 8,7 mm
La longueur critique ac associée à chaque acier est donc égale à :
acB = 15,9 mm
Remarque : vous constatez que, même si l’acier B a une limite conventionnelle d’élasticité et une résistance à
la traction inférieure à celles de l’acier A, sa ténacité – donc sa tolérance aux défauts exprimée par ac – est
supérieure à celle de l’acier A.
σt = PD
2e
Le tuyau peut contenir des défauts de fabrication longitudinaux (voir figure ci-dessous), qui ne sont
détectables qu’à condition d’avoir une profondeur minimale a = 5 mm et une longueur c minimale de 10 mm. Le
facteur de forme α associé à ces défauts est égal à 1,2.
Section AA
σt A
A
e
D σt Défaut
P
e
a 2c
Les normes de sécurité applicables à ces tuyaux exigent que les deux conditions suivantes soient
simultanément satisfaites :
a) Quel acier choisirez-vous et avec quelle épaisseur e (exprimée en mm) pour avoir un tuyau qui aura la plus
faible masse par unité de longueur ?
La contrainte tangentielle σt est une contrainte de traction qui s’exerce perpendiculairement au plan du
défaut et qui risque d’entraîner la propagation brutale de celui-ci si elle dépasse une valeur critique.
σt = PD (1)
2e
Calculons l’épaisseur minimale que doit avoir le tuyau pour chacune des conditions imposées par les
normes de sécurité.
Condition 1 :
R
σt = PD ≤ e0,2 (2)
2e 2
On en déduit la valeur minimale e1min de l’épaisseur imposée par la condition 1 :
e1min = PD (3)
R e0,2
Condition 2 :
Le facteur maximum d’intensité de contrainte Kmax associé au défaut doit au plus être égal à la moitié
du facteur critique d’intensité de contrainte KIC de l’acier. En rappelant la définition du facteur d’intensité de
contrainte, on obtient:
K IC
K max = ασt πa ≤ (4)
2
En combinant les équations (1) et (4) et après réarrangement, on en déduit la valeur minimale e2min de
l’épaisseur imposée par la condition 2 :
Pour chacun des aciers, on applique les équations (3) et (5) afin de déterminer les valeurs e1min et
e2min. Pour un acier, la valeur requise er de l’épaisseur sera la plus élevée des valeurs e1min et e2min . Ces
calculs sont résumés au tableau suivant :
Acier Re0,2 (MPa) KIC (MPa.m½) e1min (mm) e2min (mm) er (mm)
(eq. 3) (eq. 5)
D’après le tableau ci-dessus, on constate que c’est l’acier B qui devra être utilisé, avec une épaisseur
de tuyau de 42 mm pour que le tuyau soit le plus léger possible.
Acier B
Épaisseur : 42 mm
c) Quelle est la valeur (en MPa) de la cission τ* critique de mise en mouvement des dislocations dans le fer ?
d) Quelle devrait être la valeur de la limite proportionnelle d’élasticité d’un polycristal de fer ?
z [001] z [001]
[1 1 1]
y y
x x
L’angle χ , fait par la direction de traction et la normale d’un de ces plans, est égal à 45°.
Dans chacun de ces plans, il y a deux directions de grande densité atomique de type <111>; ce sont les
grandes diagonales du cube dont certaines sont tracées sur la figure ci-dessus. L’angle q , fait par la direction
de traction et l’une de ces directions, est le même pour toutes les directions et peut être obtenu grâce au produit
scalaire de la direction [001] de traction et d’une de ces directions, par exemple la direction [1 1 1] :
cos θ =
[001]• [1 1 1] = 1
= 0,577 donc θ = 54,73 °
3 1 3
Il y aura donc au total 4x2 = 8 systèmes particuliers de glissement qui pourront être activés quand la
cission critique t* de mise en mouvement sera atteinte sous l’effet de la force de traction.
Cette cission est donnée par la loi de Schmid : τ∗ = σ0cosθ.cosχ . Ici la contrainte nominale σ0 pour
laquelle apparaissent les premiers signes de glissement est égale à F/S0. On obtient donc :
τ∗ = (F/S0)cosθ.cosχ
Avec les données numériques disponibles (F, S0, θ et χ), on obtient une valeur de la cission critique
τ∗ égale à 27,8 MPa.
Re ≈ 2 τ∗ = 55,6 MPa
F F
20 36
Durant son utilisation en service, une fissure de fatigue est apparue dans le congé de raccordement et a
atteint une profondeur a égale à 3 mm. Le paramètre géométrique α , associé à cette fissure, est égal à 1,2.
a) Si on applique une force de traction F égale à 56 kN sur l’axe ainsi fissuré, y aura-t-il rupture fragile brutale
de l’axe? Justifiez quantitativement votre réponse.
b) Quelle devrait être la valeur (en cm) du rayon de courbure r du congé pour que l’axe ne se rompt pas
brutalement sous l’effet de la force F ?
1) Calculer la contrainte locale σloc qui s’exerce dans le congé et donc sur la petite fissure
de fatigue localisée dans ce congé ;
1) Contrainte locale :
F 56 kN
σ loc = K t σ nom = K t = 1,96 ≅ 350 MPa
S π(10x10 -3 ) 2
car la valeur du facteur de concentration de contrainte du congé Kt est égale
à 1,96 (valeur de Kt pour r/d = 0,1 et h/d = 4).
K IC 35
σ loc ≤ = ≅ 300 MPa
α πa 1,2 πx 3x10 −3
Le facteur de concentration de contrainte Kt associé au congé est donc égal à :
σ loc 300
Kt = = = 1,683
σ nom 178,3
.Pour cette valeur de Kt , on peut choisir, d’après l’abaque Kt = f(r/d), un rayon de courbure r égal ou
supérieur à 2,8 mm.
r ≥ 2,8 mm
Après laminage, la densité Λf de dislocations dans le cuivre écroui est alors égale à 10 cm/ cm .
13 3
b) Calculez l’augmentation ∆W d’énergie interne de la tôle (en kJ), due à l’augmentation de la densité de
dislocations.
c) À quelle hauteur h (en m) devrait-on porter la tôle non écrouie pour qu’elle ait une énergie potentielle égale
à l’augmentation d’énergie ∆W due aux dislocations introduites par le laminage?
Données : Masse volumique du cuivre ρ = 8,96 g/cm ; Accélération de la pesanteur γ = 9,8 m/s
3 2
S0 - Sf e -e
R(%) = x100 = 0 f x100 (1)
S0 e0
D’après cette relation, on en déduit donc l’épaisseur finale ef après une réduction R :
L’énergie interne w (par unité de volume) associée à une densité Λ de dislocations est égale à :
w = ΛT = ΛGb2 (3)
La variation d’énergie ∆w (par unité de volume) entre l’état initial recristallisé et l’état final laminé est
égale à :
car la densité finale Λf (10 cm/cm ) de dislocations est bien supérieure à la densité initiale Λ0 (= 10 cm/cm ).
13 3 7 3
Puisque le volume de métal ne varie pas au cours du laminage, la variation d’énergie ∆W de la tôle (de
volume V = L0l0e0), entre son état initial recristallisé et son état final laminé, est donc égale à :
Avec les valeurs numériques associées aux diverses grandeurs de l’équation 4, on obtient :
∆W = 1,601 x 105 kJ
On en déduit ainsi la variation de hauteur ∆h pour communiquer à la tôle recristallisée une énergie
potentielle égale à celle due aux dislocations créées pendant le laminage :
1,601x108 J
∆h = ∆W = = 3 647 m
ρVγ (8960 kg/m3)(0,5 m5)(9,8 m/s2)
h = 3 647 m
Cotes en mm r = 21
D = 200 d = 150
a) Y a-t-il risque de rupture brutale de l’axe sous l’effet de la force qui lui est appliquée? Justifiez
quantitativement votre réponse et précisez ce qui se passe dans l’axe sous l’effet de la force.
b) Quelle doit-être la valeur minimale du rayon r de la gorge (en mm) pour que tous les éléments de volume
de l’axe aient un comportement purement élastique sous l’effet de la force appliquée?
Pour qu’il y ait risque de rupture brutale de l’axe, il faut que la contrainte locale σl s’exerçant dans la
gorge (qui est la zone de concentration de contrainte) soit au moins égale à Rm , la résistance à la traction de
l’acier. Il faut donc calculer la contrainte locale σl en déterminant le facteur de concentration de contrainte Kt
associé à la gorge.
Avec les dimensions données de l’axe, on obtient : D/d = 200/150 = 1,333; r/d = 21/150 = 0,14. Sur
l’abaque Kt(gorge)2 = f(r/d) donnée, il faut faire une interpolation linéaire entre les deux courbes à D/d = 1,15 et
D/d = 1,50 pour obtenir la valeur de Kt. Les valeurs de Kt pour les valeurs de D/d = 1, 15 et de D/d = 1,50
sont respectivement les suivantes : 1,88 et 2,07 (voir graphique ci-joint). Une interpolation linéaire donne une
valeur de Kt égale à 1,978 pour D/d = 1,33.
σl = Kt σnom (4.1)
πd2)
σl = Kt(4F/π (4.2)
πd2)
Kt ≤ σl / σnom = Re0,2 / σnom = Re0,2 /(4F/π
Kt ≤ (350 MPa)/ [4x3,27 MN/π(0,15 m)2] = 1,89
Sur le graphique Kt = f(r/d), on en déduit que r/d doit être au moins égal à 0,16, donc que le rayon r
de la gorge doit avoir au moins une valeur de (0,167x150 mm) = 24 mm.
r ≥ 24 mm
2,4
1,333
2,2
D/d =
1,50
1,98 2,0
1,15
1,89
1,8
Kt 1,05
1,6
1,02
1,4 πd2
σnom = 4F/π
r h
1,2
D d
F F
1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
r/d