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ème

Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-16
Une plaque de verre ordinaire comporte une
entaille de forme semi-elliptique sur un côté et est
soumise à une force de traction F. Les dimensions
caractéristiques (en mm) de la plaque et de l’entaille
sont données sur le plan ci-contre. Les propriétés du 110
verre ordinaire sont les suivantes :
F F
E = 70 GPa ; Rm = 40 MPa ; γ S = 0,1 J/m2
10
a) Est-ce que les conditions énergétique et
mécanique de propagation brutale du défaut sont r=3 10
satisfaites si la force F est égale à 8 kN ? Y aura-
t-il rupture brutale de la plaque ?

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Des Matériaux (3ème édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte

EXERCICE 4-16
a) Conditions énergétique et mécanique de propagation
1) Condition énergétique :
Pour un matériau fragile comme le verre, la condition énergétique de propagation se traduit par une
valeur minimale de la contrainte nominale σnom appliquée afin que le défaut soit en situation énergétique
favorable de se propager :

2Eγ S
σ nom = (1)
πa
Avec les valeurs données, on obtient σnom = 0,668 MPa (2)

Pour que la condition énergétique soit satisfaite, la force Fmin requise est donc égale à :

Fmin = SσnomEmin = (100x10x10-6) (0,668x106) = 0,668 kN (3)


Comme la force appliquée à l’éprouvette est égale à 8 kN, la condition énergétique est donc
amplement satisfaite.

2) Condition mécanique :
Pour un matériau quelconque, la condition mécanique de propagation se traduit par une valeur minimale
de la contrainte nominale σnom appliquée afin que la contrainte locale σloc à la racine du défaut atteigne la
valeur de la résistance à la traction Rm de ce matériau :

σ loc = K t σ nom = R m (4)

où Kt est le facteur de concentration de contrainte associé au défaut. Ici, le défaut est semi-elliptique et Kt est
égal à :

a 10
K t = 1+ 2 = 1+ 2 = 4,65 (5)
r 3
En combinant les équations 4 et 5 et en rappelant que la contrainte nominale σnom est égale à F/S, on
obtient la valeur de la contrainte locale σloc s’exerçant à la racine du défaut pour une force F de 8 kN:

F 8 kN
σ loc = K t σ nom = K t = 4,65 = 37,2 MPa
S (100x10)10-6
La contrainte locale σloc de 37,2 MPa est inférieure à la résistance à la traction Rm (40 MPa) du
matériau, donc la condition mécanique n’est pas satisfaite et il n’y aura pas rupture de la plaque de verre
entaillée.

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Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-15
On réalise un essai de ténacité sur une éprouvette CT faite d’un alliage d’aluminium (Re0,2 =260 MPa;
Rm = 330 MPa; A =15 %). L’éprouvette a une largeur W = 50 mm et une épaisseur e = 10 mm. La fissure
initiale, présente dans l’éprouvette, a une longueur a = 15 mm (voir fig. 4.54b du livre Des Matériaux). Au cours
de l’essai, la rupture brutale de l’éprouvette survient quand la force appliquée est égale à 50 kN.
½
a) Quelle est la valeur (en MPa.m ) du facteur critique d’intensité de contrainte KIC de cet alliage ?
b) Si la fissure initiale avait eu une longueur a = 4 mm, y aurait-il eu rupture brutale de l’éprouvette ? Justifiez
votre réponse par des calculs appropriés.

Conseil : utilisez l’abaque de l’appendice I-a.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-15
a) Facteur critique d’intensité de contrainte de l’alliage
F
La contrainte nominale appliquée est égale à : σ nom = = 100 MPa.
We
Cette contrainte est inférieure à la limite d’élasticité de l’alliage; donc macroscopiquement, l’éprouvette
est sollicitée dans le domaine purement élastique. Comme il y a rupture brutale de l’éprouvette, l’essai de
ténacité est valide et le facteur critique d’intensité de contrainte KIC de l’alliage est égal à :

K IC = α σ nom π a

où α le coefficient de géométrie caractéristique du couple « pièce – fissure ». La valeur de ce coefficient est


obtenue sur la figure H.1-a de l’appendice H du livre « Des Matériaux » pour la valeur de a/W égale à 15/50 =
0,3 Æ α = 1,683 ≈ 1,7.
Avec ces valeurs, on obtient ainsi : KIC = 36,9 MPa.m½
KIC = 36,9 MPa.m½
b) Cas où la fissure a une longueur de 4 mm.

La contrainte nominale critique σc pour que l’éprouvette se rompt de façon brutale devrait être égale à :

K IC
σc =
α πa

Pour la valeur de a/W = (4/50) = 0,08, le coefficient α est alors égal à 1,195 (≈1,2) selon la figure H.1-a.
On obtient ainsi la contrainte critique qui entraînerait une rupture brutale apparemment fragile :

σc = 274,3 MPa.

On constate que cette contrainte est supérieure à la limite d’élasticité du matériau. Par conséquent, pour
une fissure de 4 mm, il n’y a pas rupture brutale de l’éprouvette. Celle-ci de déformera plastiquement au
cours de l’essai de ténacité qui n’a alors aucune validité.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-14
Les propriétés mécaniques des aciers (excepté leur rigidité) peuvent être modifiées par des traitements
thermiques dont les principes seront exposés au chapitre 6. À titre d'exemple, considérez un acier de type 6140
(0,4% C - 1,3% Cr - 0,12% V) dans trois états A, B et C obtenus à la suite de trois traitements thermiques
différents. Le tableau suivant donne les principales caractéristiques mécaniques de chacun de ces états.

ÉTAT Re Rm A Dureté
(MPa) (MPa) % HRC
A 410 820 20 27
B 1950 2150 12 52
C 2100 2200 5 53

a) Classez ces trois états par ordre décroissant de leur ténacité.


b) Calculez en première approximation le rapport « Ténacité de B / ténacité de A »

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-14
a) Classement des trois états selon leur ténacité décroissante
Puisque l’on ne dispose que des propriétés mécaniques en traction, une méthode qualitative pour
comparer le ténacité des trois états est d’utiliser le critère de l’aire sous la courbe de traction, qui représente
l’énergie dépensée par unité de volume du matériau pour le rompre au cours d’un essai de traction.
Cette aire peut être approximativement estimée grâce à l’équation 4.36 du livre Des Matériaux. Avec
les données fournies, les trois états se classent dans l’ordre suivant :
1er ) B 2ème ) A 3ème) C
Remarque : cette méthode d’estimation de la ténacité est approximative, car il n’y a aucun défaut
important présent dans une éprouvette de traction.

b) Rapport « ténacité B / ténacité A »


Avec les valeurs numériques obtenues ci-dessus, on obtient un rapport égal à 2.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-13
Le facteur critique d'intensité de contrainte KIC est un paramètre qui caractérise la ténacité d'un
matériau. Considérez un acier à haute résistance, utilisé pour la fabrication de pièces forgées. Le procédé de
forgeage peut introduire des défauts (facteur géométrique α = 1), mais les méthodes d'inspection disponibles ne
permettent pas de détecter des défauts dont les dimensions sont inférieures à 5 mm.
En considérant les caractéristiques mécaniques suivantes de l'acier, calculez la contrainte maximale de
traction (en MPa) à laquelle pourra être soumise une pièce forgée.

Données: Re0,2 : 1720 MPa


Rm : 2040 MPa
A: 12%
1/2 -3/2
KIC : 95 MPa.m (95 MN.m )

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-13
K IC = ασ nom πa . Ici les défauts
Le facteur critique d’intensité de contrainte est donné par l’équation
les plus grands non détectables ont une profondeur a = 5 mm et un facteur géométrique α = 1.. On en déduit
donc la contrainte critique entraînant la rupture brutale :

K IC
σ`max = = 758 MPa
πa
Remarques:
1) On utilise a = 5 mm car on doit supposer que les pièces peuvent contenir un défaut de cette dimension. Si
a > 5 mm, les défauts sont détectés et la pièce est soit rejetée, soit réparée.
2) On notera que la contrainte maximale tolérable est à peine égale à 44 % de la limite d’élasticité de l’acier.
C’est donc dire qu’avec une pièce forgée défectueuse, on n’utilise pas toutes les capacités potentielles de
l’acier. D’où la nécessité de « faire la chasse » aux défauts de fabrication au cours de l’élaboration des pièces.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-12
Comme seul et unique défaut, une plaque de verre contient une fissure débouchante semi-elliptique et
perpendiculaire à la surface. La profondeur a de cette fissure est de 1 µm et son rayon de courbure r est égal à
0,48 nm.
a) Calculez la contrainte appliquée (en MPa) pour laquelle la fissure est en situation énergétique favorable
pour se propager.
b) Calculez la contrainte appliquée (en MPa) pour laquelle la fissure est en situation mécanique favorable pour
se propager.
c) Si on applique une contrainte de 1260 MPa à la plaque de verre, celle-ci se rompra-t-elle? Justifiez votre
réponse

Données: E = 70 GPa, γs = 0,3 J. m-2

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-12
a) Contrainte pour satisfaire la condition énergétique

2 Eγ s
L’équation 4.31 résume la condition énergétique : σ nom ≥
πa

Avec les données, on obtient : σnom ≥ 115,6 MPa σnom ≥ 115,6 MPa
b) Contrainte pour satisfaire la condition mécanique

Il faut que la contrainte locale σy soit égale à la résistance théorique à la traction du verre soit à 1/10 de
son module d’Young E :
σy ≥ E/10 avec σy = Kt σnom

a
où Kt = 1+ 2 est le facteur de concentration de contrainte associé à la fissure.
r
Avec les données, on obtient : σnom ≥ 75,85 MPa
σnom ≥ 75,9 MPa

c) Rupture sous 120 MPa

La contrainte appliquée σ étant supérieure aux deux valeurs critiques calculées ci-dessus, il y aura
donc rupture de la plaque de verre.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-11
On réalise un essai de traction sur un monocristal
d’aluminium (c.f.c.) très pur. Le schéma de l’éprouvette de traction et
les dimensions de sa section sont présentés à la figure ci-contre.
Lorsque la force appliquée atteint 110 N, on constate l’apparition des
premiers signes de glissement cristallographique irréversible dans un
plan dont la normale fait un angle de 36º avec l’axe de traction et
selon une direction faisant un angle de 63º avec l’axe de traction.
a) Quels sont les indices de Miller de la famille de plans à laquelle
appartient le plan de glissement actif et quels sont les indices
de la famille de directions à laquelle appartient la direction
active de glissement ?
e = 5 mm
b) Quelle est la valeur (en MPa) de la cission critique de
glissement τ* de l’aluminium monocristallin très pur? l = 10 mm
c) Quelle devrait être la valeur (en MPa) de la limite Plan de
proportionnelle d’élasticité Re d’un polycristal fait de ce même glissement
aluminium très pur ?
Comparez cette valeur Re à la valeur Re0,2 de l’aluminium
1100 (état O), qui est un aluminium polycristallin de pureté
commerciale (voir livre « Des Matériaux », tableau 11.3).
d) Citez trois raisons qui permettent d’interpréter cet écart des
valeurs de la limite d’élasticité. Comparez vos réponses à
celles du corrigé.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-11
a) Indices des plans et des directions de glissement dans l’aluminium
Dans les métaux, le glissement cristallographique se produit dans les plans
de plus grande densité atomique et selon les directions de plus grande densité {111}}
atomique. Pour l’aluminium qui est un métal C.F.C., les plans de glissement sont donc 〈110〉〉
les plans de la famille {111}
} et, dans ces plans, les directions de la famille 〈110〉〉 sont les
direction de glissement.

b) Cission critique de glissement τ* pour l’aluminium très pur

Pour calculer cette cission critique τ*, il suffit d’appliquer la loi de Schmid (éq. 4.7 du livre « Des
matériaux ») :

τ* = F cos θ. cos χ (1)


S0
où S0 est la section droite de l’éprouvette, F est la force pour laquelle les premiers signes de glissement cris-
tallographique sont apparus, θ est l’angle entre la direction de glissement et l’axe de traction, et χ est l’angle
entre la normale au plan de glissement et l’axe de traction :
110 N
τ * (Pa) = cos 63º. cos 36º = 8,08x105 Pa ≈ 0,8 MPa
(5x10)10 m
−6 2

τ* = 0,8 MPa
c) Limite proportionnelle d’élasticité Re d’un polycristal d’aluminium très pur
La déformation plastique apparaît pour la contrainte Re, appelée limite proportionnelle d’élasticité du
polycristal. Ceci correspond à l’apparition du glissement cristallographique dans les grains dont l’orientation, par
rapport à l’axe de traction, est telle que la valeur du facteur de Schmid qui leur est associé est la plus élevée,
c’est-à-dire pour θ = χ = 45º et cosθ.cosχ = 0,5.

τ* = R e cos θ. cos χ = 0.5R e (2)

Donc : Re = 2 τ* (3)

Re = 1,6 MPa

d) Raisons de l’écart entre Re et Re,02


Les trois raisons qui expliquent pourquoi la limite conventionnelle d’élasticité d’un aluminium
polycristallin commercialement pur est plus élevée (Re,02 = 28 MPa pour l’alliage 1100 à l’état O) que la limite
proportionnelle d’élasticité Re calculée ci-dessus sont les suivantes :
1. Comparé à l’aluminium de haute pureté, l’alliage commercial contient des impuretés (principalement Fe et
Si). Ces atomes étrangers, en solution solide de substitution dans la matrice d’aluminium, entraînent un
durcissement par solution solide de celle-ci, donc une cission critique τ*, requise pour mettre en
mouvement les dislocations, plus élevée dans une matrice impure que dans une matrice de haute pureté.

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2. L’équation (3) ci-dessus ne tient pas compte de l’influence des joints de grains sur la limite d’élasticité,
quelle soit proportionnelle ou conventionnelle. Cette influence se manifeste par un durcissement par
affinement des grains qui se traduit par la loi de Hall-Petch, appliquée par exemple à la limite
proportionnelle d’élasticité :
Re = A + kd-½ (4)
Dans l’éq. 4, d est le diamètre moyen des grains du polycristal et la constante A représente la limite

proportionnelle d’élasticité d’un polycristal ayant un diamètre de grain infini (d = ∞ , d = 0), donc celle d’un
monocristal. La constant A est égale à Re déduite du monocristal, soit la valeur A = 2 τ* donnée par l’éq.

3. Dans un polycristal ayant des grains de diamètre d fini, le terme kd de la loi de Hall-Petch est positif et
s’ajoute à A.
3. Au tableau 11.3, la limite d’élasticité donnée pour l’alliage commercial polycristallin 1100 est la limite
conventionnelle d’élasticité Re,02. Or, cette contrainte est celle qui a déjà produit 0,2% de déformation
plastique permanente, alors que la limite proportionnelle d’élasticité Re est la contrainte à laquelle les
premiers signes de déformation plastique permanente apparaissent. Donc Re est toujours inférieure à
Re0,2 (voir fig. 1.10a du livre « Des Matériaux »).

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-10
2
Considérez une tige de verre ayant une longueur de 10 cm et une section de 10 mm . Cette tige
contient une rayure superficielle, assimilable à une fissure semi-elliptique et de profondeur a = 6 µm et de rayon
de courbure r à fond d'entaille de 0,2 nm.
Supposez que la résistance théorique à la traction du verre soit égale à E/10, où E est le module de
Young du verre (E = 70 GPa).

a) Calculez sous quelle force appliquée (en N) la tige de verre se rompt.


b) Calculez l'énergie (en J) emmagasinée dans la tige juste avant sa rupture.
c) Cette énergie est-elle de nature élastique ou plastique? Est-elle ou non restituable après rupture?

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-10
a) Force à la rupture

La contrainte locale σy développée à la pointe de la fissure est égale à:

⎛ a⎞
σ y = σ a ⎜⎜1 + 2 ⎟⎟ (1)
⎝ r⎠

où σa est la contrainte appliquée.

À la rupture, σy doit être la résistance théorique à la traction :

E
σy ≅ (2)
10

En combinant les équations (1) et (2) et en réarrangeant, on obtient:

⎛ ⎞
⎜ ⎟
E ⎜ 1 ⎟
σa ≅
10 ⎜ a⎟
⎜1 + 2 ⎟
⎝ r ⎠

a 6 × 10 −6 m
Avec les données numériques: 2 =2 = 2 3 ×10 2 >> 1
r 0,2 × 10 −9 m

Donc, on peut écrire l'équation (2) de façon simplifiée :

E 1 E 1 70 GPa 1
σa ≅ = Æ σa ≅ x ≅ 20 MPa
10 K t 10 a 10 2 3 ×10 2
2
r

Par définition, σa = F/S où F est la force appliquée et S la section de la tige (ici 10 mm2). Donc, on
obtient :
F = σaS = 20 MPa x 10 x 10-6 m2 = 200 N

F = 200 N

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b) Énergie élastique emmagasinée juste avant à la rupture


Le matériau étant fragile, il ne subit qu'une déformation élastique avant rupture et l'énergie Wél
emmagasinée par unité de volume de matériau est celle représentée par l'aire sous la droite élastique σ = f(ε).
1 σa
2
1
Wél = σ ε =
2 a 2 E
Le volume V de la tige égal à lS, l'énergie W emmagasinée avant rupture sera:
σ a2 1S
W = Wél V =
E2
Avec les données, on obtient (en système SI)

W=
(20 x 10 ) 6 2
x 0,1 x 10 x 10 − 6
= 2,857 x 10 − 3 J
9
2 x 70 x 10

W = 2,8x10-3 J

c) Caractéristiques de l’énergie élastique emmagasinée juste avant à la rupture

Cette énergie est une énergie purement élastique et est entièrement restituable à la rupture.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-9
Le cuivre commercialement pur et à l’état recuit a une limite proportionnelle d’élasticité Re = 40 MPa.
Lorsqu’il est fortement écroui, la densité de dislocations Λ y est égale à 10 cm/cm . La « tension de ligne » ou
12 3

2
énergie élastique par unité de longueur de dislocation est égale à Gb (G = module de Coulomb = 46 GPa
pour Cu; b = vecteur de Burgers d’une dislocation = 0,25 nm dans Cu).
a) Calculez l’énergie élastique Wél (en kJ/m3) emmagasinée dans le cuivre recuit à sa limite proportionnelle
d’élasticité.
3
b) À quelle hauteur hél (en m) doit-on élever un m de cuivre recuit pour lui communiquer une énergie
potentielle égale à cette énergie élastique?
c) Calculez l’énergie Wd (en kJ/m3) emmagasinée dans du cuivre écroui et associée à la présence des
dislocations.
3
d) À quelle hauteur hd (en m) doit-on élever un m de cuivre écroui pour lui communiquer une énergie
potentielle égale à cette énergie interne due aux dislocations?

Données : Module d’Young du cuivre E = 130 GPa


Masse volumique du cuivre ρ = 8,96 g/cm3
Accélération de la pesanteur g = 9,81 m/s

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EXERCICE 4-9
a) Énergie élastique à la limite proportionnelle d’élasticité
L’énergie élastique Wél emmagasinée dans le cuivre recuit à sa limite proportionnelle Re est égale à :

Wél =
R e2
=
(
40 x10 6 Pa )2
= 6,154x10 3 J / m 3 = 6,15 kJ/m 3
2E 2 x130 x10 9 Pa
Wél = 6,15 kJ/m3
b) Hauteur Hél
On a la relation suivante : Wél = mgHél d’où Hél = Wél/mg

Avec les données numériques, on obtient : Hél = 6,991x10-2 m ≈ 7 cm Hél = 0,07 m

c) Énergie emmagasinée et due à la présence des dislocations.


L’énergie Wd emmagasinée dans le cuivre écroui est égale à :

( )( )(
2
)
Wd = Gb 2 Λ = 46 x109 Pa 2,5x10 −10 m 1016 m / m 3 = 2,875x10 7 J / m 3 = 28750 kJ / m 3

Wd = 28 750 kJ/m3
d) Hauteur Hd
On a la relation suivante : Wd = mgHd d’où Hd = Wd/mg

Avec les données numériques, on obtient : Hd = 327,1 m ≈ 327 m Hd = 327 m

Remarque : on constatera la très grande différence qui existe entre l’ordre de grandeur de l’énergie élastique et
celle de l’énergie de déformation plastique requise pour multiplier les dislocations au cours d’un écrouissage.

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-8
Considérez une pièce de matériau fragile, F
percée de deux trous (voir figure ci-contre). Une force
de F est appliquée à cette pièce. Sachant que la
résistance Rm à la traction du matériau est égale à
D
2100 MPa, déterminez le plan (A ou B) où se produira
la rupture et la valeur de la force (en kN) à la rupture. h
A
Données :
h = 10 cm L = 15 cm B = 20 cm
d = 2 cm D = 5 cm
B
d B

F
L

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-8
Pour déterminer le plan où se produira la rupture, il faut calculer la contrainte locale pour chacun des
trous. Cette contrainte locale est égale à la contrainte appliquée multipliée par le facteur de concentration de
contraintes associé au trou considéré. Ce facteur de concentration peut être déduit de la figure 4.5 du livre ou
sur l’abaque (Kt)trou du CD-Rom.

 2r  D
Pour le plan A, on obtient:   = = 0,25 ⇒ K tA = 2,35
W B

σS A
Dans ce plan, la charge FA entraînant la rupture est égale à : FA =
K tA

où σ est égale à la résistance à la traction Rm du matériau (2100 MPa).

R m (B − D ) L 2100(200 − 50 )150
FA = = = 2,01x10 7 N = 20,1 MN 1
K tA 2,35

 2r  d
Pour le plan PB, on suit la même démarche :   = = 0,133 ⇒ K tB = 2,52
W L

R m (L − d ) L 2100(150 − 20)200
FB = = = 2,17 x10 7 N = 21,7 MN
K tA 2,52

Comme FA < FB, la rupture se produira sur le plan A pour une force de 20,1 MN.

1
Remarque : 1 MPa = 106 Pa = 106 N/m2 = 1 N/mm2

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-7
On veut fabriquer des plaquettes selon la figure ci-dessous. Ces plaquettes sont soumises à des efforts
de traction. Pour les faire, on dispose de deux matériaux, une céramique (de l'alumine Al2O3) et un alliage
d'aluminium. Les propriétés mécaniques de ces deux matériaux sont les suivantes:

Al2O3 ALUMINIUM
Re 0,2 (MPa) - 40
Rm (MPa) 250 110
A (%) 0 30

a) Lequel de ces matériaux peut se déformer plastiquement et à quelle force (kN) appliquée apparaît cette
déformation?
b) Quelle sera, pour chaque matériau, la force (en kN) causant la rupture de la plaquette?

50

Cotes en mm
120

Φ = 15

5
F

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-7
a) Force au début de la déformation plastique
Pour la céramique (Al2O3), il ne peut y avoir de déformation plastique car le matériau est fragile.

Pour l'aluminium, la déformation plastique apparaît quand la contrainte locale σloc aux bords du trou
atteint la limite d’élasticité du matériau . On a donc les relations suivantes :
F F
σ loc = K t σ nom = K t = Kt =R (1)
S (W − d )e e0,2
R e0, 2 (W − d )e
F= (2)
Kt
Le facteur de concentration de contrainte Kt du trou (2r/W = 0,3) est égal à 2,32 (voir fig. 4.5 du livre
ou l’abaque (Kt)trou du CD-Rom. Avec les valeurs données, on obtient un force F égale à 3 kN.

FAl = 3 kN

b) Force causant la rupture du matériau


Pour la céramique (Al2O3) qui est fragile, cette force est obtenue en portant dans l’équation (2) ci-dessus
la valeur de la résistance à la traction Rm du matériau. On obtient ainsi une force égale à 18,9 kN.

FAl2O3 = 18,9 kN
Pour l’aluminium, la très grande ductilité fait que le trou va considérablement se déformer et qu’il ne
jouera plus le rôle de concentrateur de contrainte. La force requise est alors tout simplement le produit de la
résistance à la traction Rm de l’aluminium par la section droite au niveau du trou. On obtient ainsi une force de
rupture égale à 19,25 kN.
FAl = 19,25 kN

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-6
Les trichites sont de petits monocristaux filamentaires dont les seuls défauts importants sont les
marches superficielles créées lors de leur croissance. Soit r, le rayon de la marche (que l'on suppose constant)
et a la hauteur de la marche (a est directement proportionnelle au diamètre d des trichites). Rth est la contrainte
théorique de rupture et Rm, la contrainte réelle de rupture d'une trichite de diamètre d.
En fonction des paramètres définis ci-dessus, trouvez l’équation qui lie la résistance mécanique réelle Rm au
diamètre d des trichites.

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-6
On peut représenter une trichite contenant une marche par le schéma suivant :

Le facteur de concentration de contrainte Kt associé à une marche est égal r


 a  a
à: K t = 1 + α
 r 
d
où α = 1 si la marche est à 90° (cf livre Des Matériaux, figure 4.6).

La rupture se produit lorsque la contrainte locale au pied de la marche atteint la résistance théorique à la
traction Rth. La contrainte locale étant égale au produit de la contrainte appliquée (ici Rm à la rupture) par le
facteur de concentration de contrainte, on a donc:

 a
R th = R m K t = R m 1 + α  (1)
 r 

Si l'on suppose que la hauteur a de la marche est proportionnelle au diamètre d de la trichite, on peut
écrire:

a=βd (2)

où β est un coefficient de proportionnalité.

R th
En combinant les équations (1) et (2), on obtient: Rm =
βd
1+ α
r

La variation de Rm en fonction du diamètre d des trichites


est représentée schématiquement ci-contre. Rth
Rm Æ

Remarque: On constate que, plus le diamètre des trichites est


faible, plus leur résistance Rm à la traction est élevée et
s'approche de la résistance théorique Rth. Ceci permet
d'envisager l'utilisation des trichites comme fibres de renfort
dans les matériaux composites (Des Matériaux, chap. 14).

d Æ

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-5
Une pièce cylindrique dont la forme est reproduite à la page-écran 4.5 du cahier d’exercice du CD-Rom
est soumise à une traction. Les endroits A et B, zones de concentration de contraintes, sont caractérisés par
leurs dimensions et le facteur de concentration de contrainte Kt peut être déterminé grâce aux abaques Kt
(gorge) et Kt (congé) disponibles à la section « Diagrammes et figures » des Annexes du didacticiel (CD-Rom).
Le matériau est fragile et sa résistance Rm est égale à 200 MPa. La force de traction appliquée est
5
égale à 6,7 x 10 N.
Dites s'il y aura rupture de la pièce et où cette rupture se produira.

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-5
Pour chacune des zones de concentration de contrainte, il faut calculer la contrainte locale s’y exerçant.
Cette contrainte locale est égale à :

σloc = Ktσnom
où Kt est le facteur de concentration de contrainte associé à la zone considérée et σnom est la contrainte
nominale s’exerçant au niveau de la zone. Le facteur Kt est déterminé sur l’abaque correspondant au type de
discontinuité étudiée (gorge ou congé).

Cas de la gorge :
Avec les valeurs de h/r = 9/18 = 0,5 et de r/d = 18/(100 – 2x9) = 0,219, on obtient (Kt)gorge = 1,617

La contrainte nominale est égale à : σnom = 4F/πd = 128,47 MPa


2

La contrainte locale est donc égale à (σloc)gorge = Ktσnom = 205 MPa

Cas du congé :
Avec les valeurs de h/r = 7/7 = 1 et de r/d = 7/(100 – 2x7) = 0,0814, on obtient (Kt)congé = 1,685

La contrainte nominale est égale à : σnom = 4F/πd = 115,34 MPa


2

La contrainte locale est donc égale à (σloc)congé = Ktσnom = 194 MPa

On constate que la contrainte locale dans la gorge est supérieure à la résistance la traction Rm du
matériau, il y aura donc rupture de la pièce dans la gorge.

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Cours ING1035 – Matériaux Corrigé des exercices interactifs

Concentration de contraintes au bord d’un trou

a) Force maximale à appliquer à la plaque


Les réponses spécifiques dépendent du matériau que vous avez sélectionné et des dimensions de la
plaque. Voici le principe de résolution de cet exercice.
La condition imposée stipule que tout élément de volume de la plaque trouée reste en régime de
déformation purement élastique et soit intact. De cette condition, on en déduit que la contrainte locale maximale,
σloc, qui se manifeste au bord du trou, soit au plus égale à la limite d’élasticité du matériau Re0,2 – si celui-ci a
un comportement ductile – ou à la résistance à la traction Rm du matériau – si celui-ci a un comportement
fragile. Nous avons donc les conditions suivantes :

Matériau ductile : σ loc ≤ R e0,2 (1a)

Matériau fragile : σ loc ≤ R m (1b)

La contrainte locale σloc est proportionnelle à la contrainte nominale σnom, appliquée sur la plaque au
niveau de la section droite passant par le trou , la constante de proportionnalité étant le facteur de concentration
de contrainte Kt associé au trou. Nous avons donc les équations suivantes :

σ loc = K t σ nom
σ loc
σ nom = (2)
Kt

F
σ nom = (3)
e(W − d )
où W et e sont respectivement la largeur et l’épaisseur de la plaque et d est le diamètre du trou.
En combinant les équations 1a (ou 1b), 2 et 3, on obtient ainsi la valeur maximale Fmax de la force à
appliquer à la plaque pour respecter la condition imposée :
e(W − d )R e0, 2
Matériau ductile : Fmax = (4a)
Kt

e(W − d )R m
Matériau fragile : Fmax = (4b)
Kt
Parmi les matériaux disponibles, les matériaux ductiles sont ceux qui sont caractérisés par une limite
d’élasticité Re0,2 et une résistance à la traction Rm distinctes (Re0,2 étant inférieure à Rm). Pour les matériaux
fragiles qui ont un comportement élastique jusqu’à leur rupture, la limite d’élasticité Re0,2 et la résistance à la
traction Rm sont confondues. Le tableau suivant classent les matériaux disponibles selon leur comportement :

Ductile Al 2024T6 | Al 7075T6 | Acier 1010 | Acier 1080 | Acier 4340 | Laiton 70-30
Fragile Fonte blanche | Alumine (Al2O3) | Carbure de silicium (SiC) | Verre ordinaire

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Cours ING1035 – Matériaux Corrigé des exercices interactifs

b) Que se passe-t-il si la force appliquée dépasse la valeur maximale ?


Si le matériau est fragile, la contrainte locale maximale à ne pas dépasser est alors la limite d’élasticité
du matériau Rm. Si la contrainte locale excède cette valeur, il y a alors rupture fragile du matériau. La réponse
est donc :
Rupture fragile de la plaque
Si le matériau est ductile, la contrainte locale maximale à ne pas dépasser est alors la limite d’élasticité
du matériau Re0,2. Si la contrainte locale excède cette valeur, il y a alors plastification du matériau, cette
plastification débutant au voisinage du trou dans les zones de concentration de contrainte. La réponse est donc :
Déformation plastique localisée au bord du trou
La concentration locale des contraintes au bord du trou est bien illustrée dans le vidéo par les franges
de différentes couleurs qui apparaissent dans un matériau photoélastique déformé élastiquement.

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Des Matériaux (3ème édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contraintes

EXERCICE 4-3

Considérez les courbes de traction de trois matériaux


présentées ci-contre. Classez ces trois matériaux par
ordre décroissant selon la propriété considérée.
Entrez la lettre représentative de la courbe dans les
cases appropriées.

Ordre décroissant →
Rigidité A E D
Ductilité E D A
Ténacité E D A
Limite d’élasticité R0,2 D A E
Résistance à la traction Rm D A E

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Des Matériaux (3ème édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte

EXERCICE 4-3

Courbes de traction

En considérant les courbes de traction des matériaux présentés ci-contre, classez ces 3
matériaux par ordre décroissant selon la propriété considérée. Entrez la lettre
représentative de la courbe dans les cases.

(Ordre décroissant)

Rigidité
Ductilité
Ténacité
Limite d’élasticité Re0,2
Résistance à la traction Rm

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-23
Comme matériau d’une pièce devant présenter une bonne ténacité en service, vous avez le choix entre
deux aciers A et B qui ont les propriétés mécanique suivantes :

Acier Re0,2 (MPa) Rm (MPa) A (%) KIC (MPa.m½)


A 450 700 20 60
B 600 900 12 45

100

Des essais Charpy réalisés sur


ces deux aciers ont conduit aux résultats 75 A
présentés à la figure ci-contre.
Énergie W (J)
Le premier critère de choix exige
que l’acier utilisé ait une température de 50
transition ductile-fragile, définie pour une
énergie de 25 J, inférieure à 0 °C. B

25
a) Quel acier choisirez-vous pour la
pièce ?
0
-100 -50 0 +50 +100
Température (°C)

Pour cette pièce en service, la contrainte de traction maximale tolérable est égale aux ¾ de la limite
d’élasticité de l’acier choisi à la question a) ci-dessus. De plus, des fissures risquent d’apparaître dans la pièce
au cours de son utilisation en service.

b) Quelle sera la longueur critique a* (en mm) d’une fissure qui entraînerait la rupture de la pièce, sachant
que le facteur géométrique α associé aux fissures est égale à 1,25 ?
c) Si une fissure atteint cette longueur critique, la rupture de la pièce sera-t-elle brutale (de nature fragile) ou
sera-t-elle précédée par une déformation plastique significative de la pièce? Justifiez quantitativement votre
réponse.

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-23
a) Choix de l’acier
100

Grâce à la figure ci-contre et selon le


critère qui exige que l’acier ait une 75 A
température de transition ductile-fragile

Énergie W (J)
inférieur à 0 ºC, on en déduit aisément que
c’est l’acier A qu’il faut choisir. En effet, la
température requise pour qu’un essai Charpy 50
réalisé sur l’acier A requiert une énergie
minimale de 25 J est égale à -25 ºC, alors B
que, pour l’acier B, cette température est
égale à +5 ºC. 25

0
-100 -50 0 +50 +100
Température (°C)
b) Longueur critique de fissure

La contrainte maximale σmax tolérable sur la pièce est égale aux ¾ de la limite d’élasticité de l’acier A.
Cette contrainte est donc égale à : σmax = ¾ Re0,2 = ¾ x 450 MPa = 338 MPa.

KIC de l’acier A est égal à 60 MPa.m½ et, selon la définition


Le facteur critique d’intensité de contrainte
même de ce facteur ( K IC = ασ πa ), on en déduit donc la longueur critique a* d’une fissure qui entraînera la
rupture brutale de la pièce :
2 2
1  KC  1  60 
a* =   = 
  m = 6,42x10 - 3 m = 6,42 mm
π  ασ max  π  1,25x338 
a* = 6,4 mm
c) Caractéristique de la rupture
Puisque la contrainte critique pour laquelle la pièce
se rompt, quand la fissure atteint une longueur de 6,4 mm,
est égale aux ¾ de la limite d’élasticité de la pièce, celle-ci
est donc macroscopiquement soumise à une contrainte
située dans le domaine du comportement purement
élastique. La rupture a donc un caractère brutal fragile.
Au moment de cette rupture et puisque le matériau a Fissure
un comportement ductile en traction, il y aura formation d’une initiale
zone plastifiée en tête de la fissure ainsi que celle d’un sillage
plastique le long de deux surfaces de rupture (voir figure ci-
contre). Toutefois, le volume de cette zone plastifiée reste
négligeable devant celui de la pièce, dont l’essentiel du Zone
volume est soumis à une contrainte inférieure à la limite plastifiée
d’élasticité du matériau (ici les ¾ de cette limite).

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-22
Un collègue ingénieur mécanicien doit recommander l’emploi d’un acier ayant une bonne ténacité pour
la fabrication d’une pièce où des fissures de fatigue peuvent apparaître en service. Il hésite entre deux aciers A
et B dont il connaît certaines propriétés en traction (Re0,2 et Rm) données ci-dessous :

Acier Re0,2 (MPa) Rm (MPa)


A 540 780
B 520 750

N’ayant aucune autre information sur leur ténacité, il vous consulte et vous lui proposez de réaliser un
essai Charpy à température ambiante sur chacun des aciers. Vous obtenez les valeurs suivantes pour la
moyenne de cinq essais Charpy réalisés sur chacun des aciers :

Acier W (J)
A 60
B 70

a) Quel acier conseillez-vous à votre collègue d’utiliser ? Justifiez votre réponse.


b) À partir des résultats Charpy, que pouvez dire de plus à votre collègue pour ce qui est de la ductilité
(allongement A% après rupture) respective de chacun de ces aciers ? Quel est l’acier le plus ductile ?
Justifiez votre réponse.
Corrélation "Charpy - KIC " à 20 ºC
Votre collègue vient vous revoir en
disant que ces résultats Charpy sont
140
certainement fort intéressants mais qu’ils
lui sont d’aucune utilité pour prévoir quelle
sera la longueur critique d’une fissure de 120
Facteur critique K IC (MPa.m ½)

fatigue apparue en service dans la pièce


qui est soumise à une contrainte maximale 100
de traction égale à la moitié (½) de la limite
de l’élasticité de l’acier utilisé. Toujours
80
aussi serviable et sachant qu’il existe, pour
cette classe d’aciers, une corrélation
empirique entre l’énergie Charpy absorbée 60
à 20 ºC et le facteur critique d’intensité de
contrainte KIC de l’acier (voir figure ci- 40
contre), vous proposez donc à votre
collègue de lui calculer la longueur critique 20
de fissure ac pour chacun de ces aciers.
a) Quelle est la longueur critique ac 0
(en mm) pour chacun de ces 0 20 40 60 80 100 120
aciers? Energie Charpy W à 20ºC
NB : le facteur géométrique α associé aux
fissures est égal à 1,12.

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 1 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-22
a) Acier conseillé :
Vous conseillez à votre collègue mécanicien d’utiliser l’acier B, car l’essai de résilience montre que
c’est l’acier B qui requiert l’énergie la plus élevée pour rompre une éprouvette Charpy normalisée.

Acier B
b) Ductilité respective des deux aciers :
La ténacité d’un matériau peut être estimée par différentes méthodes (approximative ou rigoureuse):
1. l’aire sous la courbe de traction qui donne l ‘énergie de déformation plastique Wpl dépensée pour rompre
une unité de volume de matériau en traction, quoique l’éprouvette de traction ne contienne pas d’entaille ou
de fissure sévère. Cette énergie Wpl est approximativement donnée par la relation suivante :

1
W pl = A(Re 0, 2 + Rm ) (1)
2
2. l’essai de résilience Charpy dont le résultat (énergie W pour rompre une éprouvette normalisée) dépend en
fait des dimensions de cette éprouvette et particulièrement des dimensions de l’entaille (profondeur et rayon
de courbure);
3. l’essai de ténacité permettant de mesurer le facteur critique d’intensité de contrainte KC qui est le paramètre
le plus représentatif de la ténacité du matériau, puisqu’à une température donnée, il est constant pour un
matériau.
Pour un matériau donné, ces différentes méthodes de mesure de la ténacité doivent être concordantes.
Par conséquent, si l’énergie Charpy W est élevée, l’énergie de déformation plastique Wpl mesurée au
cours de l’essai de traction (éq. 1) doit être élevée.
Pour le cas des deux aciers considérés, nous pouvons donc conclure, en considérant l‘équation 1 et
d’après les résultats de l’essai Charpy, que l’allongement A à la rupture de l’acier B est plus élevé que
celui de l’acier A, du fait que la limite conventionnelle d’élasticité Re0,2 et la résistance à la traction Rm de
l’acier B sont inférieures à celles de l’acier A.
Ductilité la plus élevée : Acier B

c) Longueur critique de fissure ac pour les deux aciers :


Grâce à la figure donnant la corrélation expérimentale entre l’énergie Charpy W et le facteur critique
d’intensité de contrainte KC de cette classe d’aciers, nous pouvons en déduire la valeur de KC pour chacun des
aciers A et B (voir figure page suivante).
On obtient les valeurs suivantes :
Acier A : KCA = 50 MPa.m½
Acier B : KCB = 65 MPa.m½

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Corrélation "Charpy - KIC " à 20 ºC


Avec ces données et en rappelant la
140 définition du facteur critique d’intensité de
contrainte KC donnée par l’équation suivante :
120
Facteur critique K IC (MPa.m ½)

100
K C = ασ πa (2)
80
on en déduit la longueur critique :
B 2
60 1K 
ac =  C  (3)
40 A π  ασ 

20
Ici, le facteur géométrique α est égal à
1,12 et la contrainte maximale de traction σ
0 appliquée à la pièce est égale à la moitié (½) de
0 20 40 60 80 100 120 la limite d’élasticité de l’acier :
Energie Charpy W à 20ºC
σ = ½ Re0,2 (4)

En combinant les équations 3 et 4 et en les appliquant à chacun des aciers, on obtient les valeurs
numériques suivantes pour la longueur critique ac associée à chaque acier :

Acier Re0,2 (MPa) σ = ½Re0,2 (MPa) KC (MPa.m½) ac (mm)

A 540 270 50 8,7


B 520 260 65 15,9

acA = 8,7 mm
La longueur critique ac associée à chaque acier est donc égale à :
acB = 15,9 mm

Remarque : vous constatez que, même si l’acier B a une limite conventionnelle d’élasticité et une résistance à
la traction inférieure à celles de l’acier A, sa ténacité – donc sa tolérance aux défauts exprimée par ac – est
supérieure à celle de l’acier A.

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-21
Un tuyau d’acier de diamètre D = 1 m et d’épaisseur e doit supporter une pression interne P de 25 MPa.
Sous l’effet de cette pression, une contrainte tangentielle de traction σt apparaît dans le tuyau et sa valeur est
donnée par la relation suivante :

σt = PD
2e
Le tuyau peut contenir des défauts de fabrication longitudinaux (voir figure ci-dessous), qui ne sont
détectables qu’à condition d’avoir une profondeur minimale a = 5 mm et une longueur c minimale de 10 mm. Le
facteur de forme α associé à ces défauts est égal à 1,2.

Section AA
σt A
A
e
D σt Défaut
P
e
a 2c

Les normes de sécurité applicables à ces tuyaux exigent que les deux conditions suivantes soient
simultanément satisfaites :

• Condition 1 : la contrainte tangentielle σt ne doit pas dépasser la moitié de la limite d’élasticité


de l’acier.
• Condition 2 : le facteur maximal d’intensité de contrainte Kmax, associé aux défauts, doit rester
inférieur à la moitié du facteur critique d’intensité de contrainte KIC de l’acier.
Pour ces tuyaux, vous avez le choix entre trois aciers A, B, et C, dont les propriétés mécaniques sont
les suivantes :

Acier Re0,2 (MPa) KIC MPa.m½)


A 450 140
B 600 90
C 950 70

a) Quel acier choisirez-vous et avec quelle épaisseur e (exprimée en mm) pour avoir un tuyau qui aura la plus
faible masse par unité de longueur ?

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-21
a) Choix de l’acier et de l’épaisseur du tuyau

La contrainte tangentielle σt est une contrainte de traction qui s’exerce perpendiculairement au plan du
défaut et qui risque d’entraîner la propagation brutale de celui-ci si elle dépasse une valeur critique.

σt = PD (1)
2e
Calculons l’épaisseur minimale que doit avoir le tuyau pour chacune des conditions imposées par les
normes de sécurité.

Condition 1 :
R
σt = PD ≤ e0,2 (2)
2e 2
On en déduit la valeur minimale e1min de l’épaisseur imposée par la condition 1 :

e1min = PD (3)
R e0,2

Condition 2 :
Le facteur maximum d’intensité de contrainte Kmax associé au défaut doit au plus être égal à la moitié
du facteur critique d’intensité de contrainte KIC de l’acier. En rappelant la définition du facteur d’intensité de
contrainte, on obtient:
K IC
K max = ασt πa ≤ (4)
2
En combinant les équations (1) et (4) et après réarrangement, on en déduit la valeur minimale e2min de
l’épaisseur imposée par la condition 2 :

e2min = αPD πa (5)


K IC

Pour chacun des aciers, on applique les équations (3) et (5) afin de déterminer les valeurs e1min et
e2min. Pour un acier, la valeur requise er de l’épaisseur sera la plus élevée des valeurs e1min et e2min . Ces
calculs sont résumés au tableau suivant :

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Acier Re0,2 (MPa) KIC (MPa.m½) e1min (mm) e2min (mm) er (mm)
(eq. 3) (eq. 5)

A 450 140 55,56 26,86 55,56

B 600 90 41,67 41,78 41,78

C 950 70 26,32 53,71 53,71

D’après le tableau ci-dessus, on constate que c’est l’acier B qui devra être utilisé, avec une épaisseur
de tuyau de 42 mm pour que le tuyau soit le plus léger possible.

Acier B
Épaisseur : 42 mm

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-20
À température ambiante, on réalise une essai de traction sur un monocristal de fer α, qui est de
2
structure cubique centrée (C.C.). Le monocristal a une section S0 égale à 1 cm . L’axe de traction est parallèle à
la direction [001] du monocristal. On constate l’apparition des premiers signes de glissement cristallographique
irréversible quand la force appliquée atteint 6,8 kN.

a) Quel est le type de système de glissement actif dans le fer α ?


b) Pour l’orientation de traction choisie, combien y a-t-il de systèmes particuliers de glissement qui ont pu être
activés à l’apparition des premiers signes de glissement cristallographique?

c) Quelle est la valeur (en MPa) de la cission τ* critique de mise en mouvement des dislocations dans le fer ?
d) Quelle devrait être la valeur de la limite proportionnelle d’élasticité d’un polycristal de fer ?

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-20
a) Type de système de glissement dans le fer α
Le glissement cristallographique se produit dans les plans de plus forte densité atomique et dans les
directions de plus forte densité atomique contenues dans ces plans. dans le cas de la structure cubique centrée
(C.C.), un système de glissement est donc de type (110)[111].

b) Nombre de systèmes particuliers de glissement potentiellement activés


Avec la direction de traction alignée selon la direction [001] du monocristal, la position des plans de
glissement de type {110} qui sont favorablement orientés pour être actifs est présentée à la figure ci-dessous :

z [001] z [001]

[1 1 1]
y y

x x

(101) et (1 01) (011) et (0 1 1)

L’angle χ , fait par la direction de traction et la normale d’un de ces plans, est égal à 45°.
Dans chacun de ces plans, il y a deux directions de grande densité atomique de type <111>; ce sont les
grandes diagonales du cube dont certaines sont tracées sur la figure ci-dessus. L’angle q , fait par la direction
de traction et l’une de ces directions, est le même pour toutes les directions et peut être obtenu grâce au produit
scalaire de la direction [001] de traction et d’une de ces directions, par exemple la direction [1 1 1] :
cos θ =
[001]• [1 1 1] = 1
= 0,577 donc θ = 54,73 °
3 1 3
Il y aura donc au total 4x2 = 8 systèmes particuliers de glissement qui pourront être activés quand la
cission critique t* de mise en mouvement sera atteinte sous l’effet de la force de traction.

c) Cission critique de glissement

Cette cission est donnée par la loi de Schmid : τ∗ = σ0cosθ.cosχ . Ici la contrainte nominale σ0 pour
laquelle apparaissent les premiers signes de glissement est égale à F/S0. On obtient donc :

τ∗ = (F/S0)cosθ.cosχ

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ème
Des Matériaux (3 édition) Corrigé des exercices

Avec les données numériques disponibles (F, S0, θ et χ), on obtient une valeur de la cission critique
τ∗ égale à 27,8 MPa.

d) Limite proportionnelle d’élasticité du fer polycristallin


Comme un polycristal est formé d’un très grand nombre de petits grains orientés au hasard, il y existe
toujours une certaine fraction de grains pour lesquels le facteur de Schmid cosθ.cosχ a sa valeur maximale,
égale à ½ pour θ = χ = 45°. C’est dans ces grains qu’apparaîtront les premiers signes de glissement
cristallographiques irréversibles, ce qui correspond à la limite proportionnelle Re du matériau. Nous avons donc
cette simple relation :

Re ≈ 2 τ∗ = 55,6 MPa

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ème
Des Matériaux (3 édition) Énoncé des exercices

Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-19
Un axe, de section circulaire et dont le plan est ci-joint (dimensions en mm), est fait d’un alliage
d’aluminium dont les propriétés mécaniques sont les suivantes :

E = 70 GPa ; Re0,2 = 450 MPa ; Rm = 600 MPa ; A = 12% ; KIC = 35 MPa.m½

F F
20 36

Durant son utilisation en service, une fissure de fatigue est apparue dans le congé de raccordement et a
atteint une profondeur a égale à 3 mm. Le paramètre géométrique α , associé à cette fissure, est égal à 1,2.
a) Si on applique une force de traction F égale à 56 kN sur l’axe ainsi fissuré, y aura-t-il rupture fragile brutale
de l’axe? Justifiez quantitativement votre réponse.
b) Quelle devrait être la valeur (en cm) du rayon de courbure r du congé pour que l’axe ne se rompt pas
brutalement sous l’effet de la force F ?

Conseil: Pour le congé de raccordement, utilisez l’abaque KtCongé = f(r/d).

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE4-19
a) Possibilité de rupture fragile de l’axe :
Pour répondre à la question, il faut suivre les étapes suivantes :

1) Calculer la contrainte locale σloc qui s’exerce dans le congé et donc sur la petite fissure
de fatigue localisée dans ce congé ;

2) Avec cette valeur de la contrainte locale σloc , calculer le facteur d’intensité de


contrainte K I = ασ loc πa associé à la fissure ;

3) Vérifier si KI est supérieur au facteur critique d’intensité de contrainte KIC du


matériau. Si oui, il y aura rupture fragile de l’axe.

1) Contrainte locale :
F 56 kN
σ loc = K t σ nom = K t = 1,96 ≅ 350 MPa
S π(10x10 -3 ) 2
car la valeur du facteur de concentration de contrainte du congé Kt est égale
à 1,96 (valeur de Kt pour r/d = 0,1 et h/d = 4).

2) Facteur d’intensité de contrainte KI associé à la fissure:

K I = ασ loc πa = 1,2 x350 πx 3x10 −3 ≅ 40,77 MPa.m½


Comme KI est supérieur au facteur critique d’intensité de contrainte KIC (= 35 MPa.m½) du
matériau, il y aura rupture brutale de l’axe.

a) Valeur minimale du rayon pour éviter la rupture brutale de l’axe :


Pour éviter la rupture de l’axe, il faut diminuer la concentration locale des contraintes dans le congé en
augmentant le rayon de courbure du congé de sorte que la valeur de la contrainte locale σloc conduise à un
facteur d’intensité de contrainte KI associé à la fissure au plus égal au KIC du matériau.

La contrainte locale maximale σloc doit donc être au plus égale à :

K IC 35
σ loc ≤ = ≅ 300 MPa
α πa 1,2 πx 3x10 −3
Le facteur de concentration de contrainte Kt associé au congé est donc égal à :

σ loc 300
Kt = = = 1,683
σ nom 178,3
.Pour cette valeur de Kt , on peut choisir, d’après l’abaque Kt = f(r/d), un rayon de courbure r égal ou
supérieur à 2,8 mm.

r ≥ 2,8 mm

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-18
Au cours d’un laminage à froid, une tôle forte de cuivre recristallisé (non écroui) subit une réduction de
section de 40%. La densité initiale Λ0 de dislocations dans le cuivre recristallisé est égale à 10 cm/cm . Les
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dimensions initiales de la tôle sont les suivantes :


Longueur L0 = 10 m; largeur l0 = 1 m; épaisseur e0 = 5 cm.
a) Quelle est l’épaisseur finale ef de la tôle (en cm) après le laminage ?

Après laminage, la densité Λf de dislocations dans le cuivre écroui est alors égale à 10 cm/ cm .
13 3

b) Calculez l’augmentation ∆W d’énergie interne de la tôle (en kJ), due à l’augmentation de la densité de
dislocations.
c) À quelle hauteur h (en m) devrait-on porter la tôle non écrouie pour qu’elle ait une énergie potentielle égale
à l’augmentation d’énergie ∆W due aux dislocations introduites par le laminage?

Données : Masse volumique du cuivre ρ = 8,96 g/cm ; Accélération de la pesanteur γ = 9,8 m/s
3 2

Structure cristalline du cuivre : CFC , paramètre a = 0,3615 nm


Module de Coulomb du cuivre G = 49 GPa

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-18
a) Épaisseur finale de la tôle après laminage
Au cours d’un laminage, la largeur de la tôle ou du lingot passant dans le laminoir ne varie pas, seules
changent sa longueur et son épaisseur. La réduction de section R est définie par la relation suivante :

S0 - Sf e -e
R(%) = x100 = 0 f x100 (1)
S0 e0
D’après cette relation, on en déduit donc l’épaisseur finale ef après une réduction R :

ef = e0(1 - R ) = 5(1 - 0,4) cm = 3 cm


ef = 3 cm

b) Augmentation ∆W d’énergie interne après laminage


2
L’énergie T associée à une unité de longueur de dislocation est égale à Gb , où G est le module de
Coulomb du matériau et b le vecteur de Burgers des dislocations dans ce matériau ( éq. 4-19 du livre « Des
Matériaux »). Dans un métal comme le cuivre, le module du vecteur de Burgers d’une dislocation est égal à la
distance interatomique. Puisque le cuivre a un réseau CFC, la distance interatomique est la distance entre les
atomes des directions de plus grande densité atomique, qui sont les diagonales des faces du cube (directions
<110>). Pour le cuivre, le module du vecteur de Burgers est donc égal à :

b = a 2 /2 = 0,3615 2 / 2 nm = 0,2556 nm = 0,2556x10-9 m (2)

L’énergie interne w (par unité de volume) associée à une densité Λ de dislocations est égale à :

w = ΛT = ΛGb2 (3)

La variation d’énergie ∆w (par unité de volume) entre l’état initial recristallisé et l’état final laminé est
égale à :

∆w = (Λf -Λ0)Gb2 ≈ Λf Gb2 (4)

car la densité finale Λf (10 cm/cm ) de dislocations est bien supérieure à la densité initiale Λ0 (= 10 cm/cm ).
13 3 7 3

Puisque le volume de métal ne varie pas au cours du laminage, la variation d’énergie ∆W de la tôle (de
volume V = L0l0e0), entre son état initial recristallisé et son état final laminé, est donc égale à :

∆W ≈ VΛf Gb2 = (L0l0eo )Λf Gb2 (4)

Avec les valeurs numériques associées aux diverses grandeurs de l’équation 4, on obtient :

∆W = (10x1x0,05 m3)(1017 m/m3)(49x109 N/m2)[(0,2556x10-9 m)2] = 1,601 x 108 J/m3

∆W = 1,601 x 105 kJ

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c) Hauteur pour communiquer l’énergie ∆W à la tôle recristallisée


L’énergie potentielle Wp doit être égale à ∆W :
∆W = Wp = mγ∆h = ρVγ∆h (5)

On en déduit ainsi la variation de hauteur ∆h pour communiquer à la tôle recristallisée une énergie
potentielle égale à celle due aux dislocations créées pendant le laminage :

1,601x108 J
∆h = ∆W = = 3 647 m
ρVγ (8960 kg/m3)(0,5 m5)(9,8 m/s2)

h = 3 647 m

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-17
Un axe en acier, dont le plan est donné ci-dessous, comporte une gorge ayant un rayon de courbure r .
À la page suivante est donnée une figure permettant de déduire le facteur de concentration de contrainte
associé à une telle gorge. Cet axe est soumis à une force axiale F = 3,27 MN.
L’acier a les propriétés mécaniques suivantes :
Re0,2 = 350 MPa Rm = 480 MPa A = 24%

Cotes en mm r = 21

D = 200 d = 150

a) Y a-t-il risque de rupture brutale de l’axe sous l’effet de la force qui lui est appliquée? Justifiez
quantitativement votre réponse et précisez ce qui se passe dans l’axe sous l’effet de la force.
b) Quelle doit-être la valeur minimale du rayon r de la gorge (en mm) pour que tous les éléments de volume
de l’axe aient un comportement purement élastique sous l’effet de la force appliquée?

Conseil : utilisez l’abaque Kt(gorge)2

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Chapitre 4 – Matériaux sous contrainte


EXERCICE 4-17
a) Y a-t-il risque de rupture brutale de l’axe?

Pour qu’il y ait risque de rupture brutale de l’axe, il faut que la contrainte locale σl s’exerçant dans la
gorge (qui est la zone de concentration de contrainte) soit au moins égale à Rm , la résistance à la traction de
l’acier. Il faut donc calculer la contrainte locale σl en déterminant le facteur de concentration de contrainte Kt
associé à la gorge.
Avec les dimensions données de l’axe, on obtient : D/d = 200/150 = 1,333; r/d = 21/150 = 0,14. Sur
l’abaque Kt(gorge)2 = f(r/d) donnée, il faut faire une interpolation linéaire entre les deux courbes à D/d = 1,15 et
D/d = 1,50 pour obtenir la valeur de Kt. Les valeurs de Kt pour les valeurs de D/d = 1, 15 et de D/d = 1,50
sont respectivement les suivantes : 1,88 et 2,07 (voir graphique ci-joint). Une interpolation linéaire donne une
valeur de Kt égale à 1,978 pour D/d = 1,33.

La contrainte locale σl, à la racine de la gorge, est égale à :

σl = Kt σnom (4.1)

πd2)
σl = Kt(4F/π (4.2)

σl = 1,978[4x3,27 MN/π(0,15 m)2] = 366 MPa


On remarque donc que la contrainte locale σl est inférieure à la résistance à la traction Rm (480 MPa);
donc il n’y a pas de risque de rupture de l’axe. Toutefois, cette contrainte locale σl est supérieure à la limite
d’élasticité Re0,2 (350 MPa) , il y aura donc déformation plastique permanente de l’axe dans la gorge.

b) Valeur minimale du rayon de la gorge


Pour que tous les éléments de volume de l’axe subissent une déformation purement élastique, il faut
que la contrainte locale reste, en tout point de l’axe, inférieure à la limite d’élasticité de l’acier Re0,2, donc que le
facteur de concentration de contrainte soit au plus égale à :

πd2)
Kt ≤ σl / σnom = Re0,2 / σnom = Re0,2 /(4F/π
Kt ≤ (350 MPa)/ [4x3,27 MN/π(0,15 m)2] = 1,89
Sur le graphique Kt = f(r/d), on en déduit que r/d doit être au moins égal à 0,16, donc que le rayon r
de la gorge doit avoir au moins une valeur de (0,167x150 mm) = 24 mm.
r ≥ 24 mm

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2,4

1,333
2,2
D/d =
1,50

1,98 2,0
1,15
1,89
1,8

Kt 1,05

1,6
1,02

1,4 πd2
σnom = 4F/π
r h
1,2
D d
F F

1
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
r/d

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