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1- Cadre conceptuel définition et Aperçu historique 

La formation à distance est devenue, dans plusieurs pays du monde, un moyen essentiel
pour rendre accessible la connaissance sur de grands territoires (Zentgraf, 1992), pour
rejoindre des populations qui n'ont pu fréquenter les institutions scolaires en place
(Patoine, 1995) mais aussi, de plus en plus, comme une occasion de questionner
l'enseignement traditionnel (Alicea, 1992) et de resituer l'apprentissage (l'apprenant) au
centre du processus d'éducation (Deschênes et Lebel, 1994).

la formation à distance existe depuis plus d’un siècle, en effet elle a fait son apparition vers
le milieu du dix-neuvième siècle (19S) comme le souligne Perriault,2002 : (La formation
organisée à distance n’est pas un concept récent, puisqu’elle a vu le jour vers le milieu
du 19eme siècle… ). Cette dernière a cependant connu une évolution marquée au fil des
années depuis le papier acheminé par poste ou par fax, passant par les cassettes audio et
vidéo, la diffusion hertzienne via la radio et les émissions spécialisées de chaînes de
télévision arrivant à l’enseignement assisté par ordinateur.

Elle a connu, au cours de son histoire, d’importantes évolutions marquées par


l’utilisation du support imprimé, acheminé par poste, celle des cassettes vidéo, le recours
à la diffusion hertzienne via la radio et la télévision et l’enseignement assisté par
ordinateur ou recourant au multimédia pour en arriver maintenant aux médias
interactifs, notamment Internet (Marot et Darnige, 1996; Marchand et Loisier, 2004).

Une meilleure compréhension de l’évolution actuelle de L’ EAD nécessite un rappel des


grandes étapes de son histoire :

Avant d’atteindre son état actuelle la formation à distance a passée par 4 génération :
comme le souligne M.Power : La formation à distance a finalement franchi le seuil de sa
quatrième génération grâce aux multiples possibilités qu’offre le WEB

1.1- Première génération : enseignement par correspondance avant 1980 : Cette


génération ce caractérise par les cours par correspondance. En fait le premier cours
par correspondance renvoie à Isaac Pittman en Angleterre dans la période de la
généralisation du timbre postal en 1840. Le développement des postes dans cette
période à faciliter la transmission des cours des devoirs et de travaux dirigés. Ce
mode d’enseignement était généralement destiné aux personnes qui sont
géographiquement loin (populations dans les régions rurales). Cependant,
l’approche pédagogique individuelle utilisée dans ce mode d’apprentissage
comporte plusieurs lacunes, compte tenu de la lenteur du système de
communication postale. L’interaction dans ce mode d’apprentissage était faible et
les abandons nombreux (Glikman, 2002a).

1.2- Deuxième génération, apparition des médias individuels :


cette génération est connue par l’introduction des technologies analogique de
communication et les grands médias de diffusion de l’information ( télé, radio-
éducative…). Ce qui fait que l’imprimé n’est plus le seul support de transmission
de cours. Les documents pédagogiques sont livrés également sous forme de bande
audio ou vidéo ou encore en direct en utilisant les ondes hertziennes, permis par
l’utilisation des émissions de radio à partir de 1927 ou de télévision en 1939
(Blandin, 2004). En exploitant ses médias la transmission de l’information est plus
rapide .aussi des dispositifs d’aide aux apprenants isolés ont été mis en place grâce
à des tuteurs et à un réseau de centres de ressources régionales afin de combler les
lacunes de la FAD
Le téléphone est alors le vecteur dominant de l’interaction. Toutefois, celle-ci reste
limitée à la correction des travaux par correspondance et parfois par téléphone entre
apprenants et tuteur (Marot et Darnige, 1996). Tandis que le modèle pédagogique
ne connait pas de profond transformation, l’interaction entre l’apprenant et le
formateur reste limitée.
Cette génération s’est développée dans un contexte dominée par les conceptions
béhavioriste
1.3- Troisième génération (enseignement assisté par ordinateur EAO)
Avec l’évolution réalisée grâce aux développements des technologies éducatives et
l’intégration de l’outil informatique a permis d’introduire un potentiel éducatif
illimité par le biais des cours interactif. En effet les premier cours assisté par
ordinateur sont apparus dans les années 1970 dont l’objectif était d’abord
l’apprentissage en tant que processus de transfert des connaissances.
Ces systèmes offrent une possibilité d’exercices dynamiques adaptés aux
performances de l’apprenant.
L’EAO se présente comme une solution intéressante aux contraintes de temps et
d’espace auxquelles est soumise la formation à distance, en rendant possibles la
mise en communication continue des étudiants localisés en des endroits différents
et disponibles à divers moments, ainsi que la formation de réseaux d’échanges entre
des groupes d’étudiants.
Les services de télécommunication, tels que le téléphone, le télécopieur et la
messagerie électronique, sont autant de supports de communication facilitant
l’interaction entre l’apprenant et le tuteur (Marot et Darnige, 1996). Cependant
malgré leurs applications limitées à cause de son utilisation rigide et l’ignorance de
l’aspect cognitif, ils ont eu des retombées bien signifiantes dans le domaine de
l’éducation.
Cette génération est apparue dans un contexte influencé par les conceptions
constructivistes de l’enseignement et permet d’exploiter les technologies
interactives pour l’apprentissage collaboratif, la reformulation des notions…etc.

1.4- Quatrième génération :


La quatrième génération est marquée par l’utilisation des médias interactifs et
d’Internet. La combinaison de l’imprimé et plusieurs médias interactifs a permis
une communication directe entre apprenant et professeur et entre les apprenants eux
même par visioconférence, par e-mail, via des forums…..etc. ces interaction ont
aussi permis l’apprenant d’exploiter les ressources pédagogique en ligne, de s’auto-
évaluer et donc il devient autonome. Ainsi, ils réduisent fort les taux d’abandon. Ils
peuvent être de type synchrone ou asynchrone. (Singh, 2003; Porter, 2004).

L’utilisation des outils de base que sont les forums de discussion, le courriel et la
consultation de pages Web ou encore la web conférence permet aux apprenants
d’exploiter les technologies interactives afin de faciliter les relations avec le tuteur
et avec les pairs, notamment pour de l’apprentissage collaboratif (Peraya, Viens et
Karsenti, 2002). 

Cependant, cette quatrième génération se caractérise surtout par la formation en


ligne qui est vite devenue un carrefour où se rencontrent l’université et l’entreprise
d’une part, mais, surtout l’université campus et l’université à distance, d’autre part.
donc par intégration du web2.0 et le développement de ses ressources on parlera
plus de La formation ou enseignement à distance mais de e-learning.
L’EAD dans le contexte Algérien :
En Algérie, les premières pratiques de l'enseignement à distance ont vu le jour en
1969.assurées par le Centre national d'enseignement général CNEG pour
l'enseignement général puis par le Centre national d'enseignement professionnel à
distance CNEPD qui a été créé en 1984 pour l'enseignement professionnel sous
forme de cours par correspondance. Ce n'est qu'en 1990 qu'il y a eu la création de
l'université de la formation continue (UFC). Ainsi que L’ONEFD
(ORGANISATION NATIONALE DES ETUDES ET DE LA FORMATION À
DISTANCE) en 2001 il représente l’organisme officiel de ministre de l’éducation
national Algérien (c’est l’équivalent du CNED en France ).Ce dernier a joué un rôle
très important dans la lutte contre l’abandon scolaire , en offrant la possibilité
d‘apprendre à distance dans tous les niveaux scolaires en utilisant les
techniques modernes surtout à ceux qui ont abandonné l’école pour de nombreuses
raisons. Après sa mise en place, l’évolution du nombre des apprenants à distance en
Algérie a enregistré une augmentation importante à travers les années comme on
peut le voir dans (fig01) .

Figure n° 1 : évolution du nombre d'apprenants en L'Office National d'Enseignement et de

Formation à Distance. http://www.onefd.edu.dz/cneg/statistique2009.htm.


Cette augmentation enregistré par l’office national de l’enseignement et la formation à
distance durant la période de 2009 à 2014, est liée au développement remarquable constaté
dans l’utilisation de l’internet et des Smartphones dans la société algérien ce qui a aidé
cette tranche d’élèves issus d’abondons scolaires à poursuivre leurs études à distance par
l’exploitation de la technologie Après ces résultats positives l’ONEFD a mis en œuvre sa
propre plateforme d’enseignement à distance au profit de tous ces apprenants et a lancé le
mode d’enseignement par tutorat en ligne pour les classes d’examens.

De l’avis des spécialistes de la pédagogie, le e-learning et l’école numérique font leur


chemin à pas de géant en Algérie

Cadre conceptuelle et définition de l’EAD :

La « formation »1 à distance est une notion faussement évidente2, La multiplication des


termes pour désigner l’enseignement à distance est exponentielle. Les spécialistes du
domaine en perdent leur latin (R. Grégoire, 2017).il serait donc important de clarifier cette
jungle conceptuelle en revenant aux définitions les plus fondamentale, au-delà des effets de
mode ou des technologies particulière utilisées pour dispenser un enseignement à distance

Selon le glossaire publié par le gouvernement français en matière de TIC en 2007, le terme
générique de formation à distance (FAD) couvre : « l’ensemble des dispositifs techniques
et des modèles d’organisation qui ont pour but de fournir un enseignement ou un
apprentissage à des individus qui sont distants de l’organisme de formation prestataire de
service ».
Pour Glikman (2002), la formation à distance se différencie de la formation traditionnelle
par différentes caractéristiques qui lui sont propres. Peraya (2002), décrit ses
caractéristiques comme suit :

La rupture entre les actes d’enseignement et d’apprentissage, l’isolement de


l’apprenant, la conception modulaire des unités d’enseignement, etc. nécessitent de

1
Nous plaçons le terme « formation » entre guillemets pour signifier qu’il s’agit du vocabulaire utilisé par
les promoteurs de la FAD qui, symptomatiquement, préfèrent « formation » à « enseignement », ce qui a à
voir avec les origines de cette forme d’enseignement à distance, davantage professionnelles qu’éducatives.
2
"Aujourd'hui, tous les auteurs (notamment Curran, 1992 ; Peeters, 1993 ; Van den Brande, 1993)
s'accordent sur ce point : donner une définition de la formation à distance est difficile voire impossible, car
ce système a connu de nombreuses évolutions depuis sa naissance au milieu du siècle dernier et tout
particulièrement durant ces dernières décennies" (Peraya D., McCluskey A., 1995, p. 6).
la part de l’ensemble des personnes impliquées dans la formation – l’enseignant, le
concepteur médiatique, le technologue de l’éducation, etc. – une explicitation
exhaustive de la démarche pédagogique : définition des objectifs, sélection,
structuration et accessibilité des contenus, aide à l’apprentissage, médiatisation
des contenus d’enseignement, choix des médias et création d’un environnement
d’apprentissage, etc. (p. 4).

Selon Fournier–Fall (2006), la formation à distance n’est pas simplement synonyme


d’autodidaxie ou d’autoformation : elle requiert un lien avec une institution de formation.
Glikman (2000) précise que les technologies sont utilisées différemment en formation à
distance et en enseignement présentiel. Finalement, d’après le même auteur, les
motivations conduisant au choix d’un cursus à distance ne sont pas uniquement la
contrainte ou l’impossibilité de mener à bien une formation présentielle, mais peuvent
aussi découler de préférences personnelles.

Deschenes et coll. (1996) quant à eux notent, tout en citant les auteurs, l'existence de trois
grands types de définitions : 1) les définitions qui s'appuient sur la séparation physique du
professeur et de l'étudiant (Keegan, 1986; Holmberg, 1981; Perraton, 1981; Shale, 1991),
2) les définitions qui se fondent sur la séparation dans le temps de l'activité d'enseignement
et du processus d'apprentissage (Ghersi et Sauvé, 1992; Moore, 1973 dans Télé-université
1985) et enfin 3) les définitions se basant sur les technologies utilisées pour la formation
(Saba et Twitchell, 1987). Mais, ces définitions sont plutôt restrictives pour Deschenes et
coll. De ce fait, les auteurs élaborent leur propre définition, qu'ils voient comme un cadre
conceptuel permettant d'exploiter toutes les potentialités de la formation à distance.

Donc la formation à distance elle peur être définie un système pédagogique s’appuyant sur
des dispositifs médiatisés et dans lequel il y a un décalage spatio-temporel entre l’acte
d’enseignement et l’acte d’apprentissage, induisant une redéfinition de la médiation
humaine, des rapports enseignant-apprenant. C’est un système éducatif souple qui se
différencie des systèmes traditionnels d’enseignement et qui s’efforce de redistribuer
l’enseignement dans le temps et dans l’espace (Faure, 1972, cité par Dewal, 1988), de
promouvoir l’« autodidaxie assistée » et d’aider l’individu à choisir sa voie plus librement
dans un cadre plus souple. Sur le plan pédagogique, il s’agit d’études discontinues qui
nécessitent un dialogue didactique guidé (Holmberg, 1981). Elle est aujourd’hui une
formule industrielle d’enseignement (Peters, 1983) où sont mises au premier plan
rationalisation, mécanisation, production en série, division du travail, concentration et
régulation. Elle a été marquée dans son développement par quatre étapes correspondant à
l’évolution de ses supports : cours par correspondance similaires aux textes utilisés dans la
formation en présentiel, utilisation de supports écrits faisant appel aux techniques de
l’autoformation, intégration de l’audiovisuel aux cours imprimés (radio et télévision,
cassette audio et vidéo, tutorat face à face) et enfin le recours aux technologies de
l’information et de la communication (Valérien, Guidon, Wallet et Burnswic, 2002).

Objectif de la formation à distance :

Pour Daniel (1987); Guillemet (1989); Henri (1985); Landry (1985); Sauvé (1993a) et
Vaufrey (2003), les objectifs de la formation à distance sont multiples : vaincre la distance,
répondre à des besoins socioéducatifs, favoriser l’autonomie de l’étudiant, réduire le coût
unitaire par étudiant, offrir une formation adaptée aux besoins socioéconomiques et au
marché de l’emploi, rendre l’éducation accessible à une grande partie de la population,
établir un lien étroit entre travail et éducation, donner une chance égale à tous en
éducation, permettre de poursuivre des études pendant son temps libre, etc

Caractéristique de L’EAD :

En plus de la distance spatiale et temporelle comme fondement d'une relation pédagogique


particulière, opposée au présentiel qui caractérise l'enseignement à distance, certains
auteurs comme Deschênes et al. (sd), Devauchelle Bruno (1999), My M'hammed Drissi et
al. (2006) s'accordent à donner d'autres caractéristiques à ce mode de formation. On peut
les résumer ainsi :

L'accessibilité : la formation à distance est d'utilisation très souple, tant dans l'espace que
dans le temps comme l'affirme Perriault (1997). De ce fait, ce mode de formation facilite
l'accès aux publics en proposant des situations d'enseignement-apprentissages qui tiennent
compte des contraintes individuelles de chaque apprenant.

La contextualisation : My M'hammed Drissi et al. (2006) déclarent que la formation à


distance permet à l'individu d'apprendre dans son contexte immédiat. Elle maintient ainsi
un contact direct, immédiat et permanent avec les différentes composantes de
l'environnement, facilitant l'intégration des savoirs scientifiques aux savoirs pratiques et le
transfert des connaissances.
La flexibilité : c'est la souplesse dans le mode d'organisation pédagogique permettant à
l'apprenant de planifier dans le temps et dans l'espace ses activités d'étude et son rythme
d'apprentissage. De plus, elle peut concevoir des activités offrant à l'apprenant des choix
dans les contenus, les méthodes et les interactions et ainsi prendre en compte les
caractéristiques individuelles de chacun. En ce sens, Perriault (1997) affirme que la
formation à distance offre des degrés de liberté en plus, par rapport à la formation en
présentiel.

L'interaction et le travail collaboratif : le processus d'apprentissage repose essentiellement


sur l'interaction entre l'apprenant et le tuteur et l'apprenant avec ses pairs. Dans ce sens, le
processus d'apprentissage est autant individuel que collectif selon une négociation
individuelle et sociale (Ouerfelli, 2004). En effet, le contenu de cours nécessite dans un
premier temps une compréhension et une assimilation de la part de l'apprenant qui doit
revoir et restructurer ses compréhensions individuelles par la suite. Cela se fait par le biais
d'une interaction avec les autres apprenants et le tuteur qui lui permet de dégager une
compréhension communément admise par les différents apprenants et le tuteur. Cette
interaction peut s'inscrire aussi dans le cadre de travail collaboratif qui repose sur un
échange apprenant/apprenant et apprenant/tuteur à l'occasion d'une activité d'apprentissage,
dans laquelle chaque apprenant s'engage dans une participation active à la résolution
conjointe de l'activité en question.
Cela nous nous amène à signaler que l'interaction et le travail collaboratif sont deux
éléments du modèle pédagogique socioconstructiviste, l’un des modèles pédagogiques les
plus utilisés aujourd'hui dans les dispositifs d'enseignement à distance.
Ainsi, l'interaction et le travail collaboratif ont permis de développer des plates-formes
intégrant des fonctions qui permettent de gérer les modalités d'organisation des
apprenants : informer, produire, communiquer, collaborer, aider ou soutenir et évaluer
(Peraya et Deschryver, 2001 ; Paquette, 2002).

Voilà donc les principales caractéristiques de l'enseignement à distance recensées dans la


littérature.
Modalités de la formation à distance :

Les modalités, c’est-à-dire les formes particulières que peut prendre la FAD, ont connu une
évolution et une diversification à la mesure des innovations technologiques des dernières
décennies. L’importance de la technologie de communication est telle pour la FAD que,
dès l’origine, le moyen de communication a été confondu avec la finalité : on parlait
d’études par correspondance. L’adoption du terme plus général de FAD a coïncidé avec
l’apparition de plusieurs autres moyens de diffusion, parmi lesquels on trouve la radio et la
télévision. Aujourd’hui, le Web domine les autres modes au point que l’on confond de
nouveau la fin et les moyens, et qu’on utilise comme synonymes l’apprentissage en ligne et
la FAD (Guri Rosenblit et Gros, 2011.Les modalités de la FAD restent difficiles à
distinguer de la FAD elle-même.

Au fil des dernières années, l’accroissement de l’utilisation des technologies numériques


dans la formation en présence ou à distance a permis l’émergence de diverses façons ou de
multiples modèles pédagogiques ou types de cours, voire de formations. La littérature sur
le sujet permet de trouver des descriptions de différentes stratégies pédagogiques et modes
de déploiement des technologies, mais force est de constater que la formation entièrement
ou partiellement à distance prend des formes et appellations variées de telle sorte qu’il est
parfois difficile de savoir de quoi il s’agit. En effet, les distinctions entre différents modes
de formation ne sont pas toujours claires, la FAD et la formation en ligne sont souvent
assimilées l’une à l’autre bien qu’il existe encore des formations reposant majoritairement
sur des supports papiers, les différences supposées entre formations en ligne, hybride,
bimodale, etc. ne sont pas toujours similaires (Moore, Dickson-Deane, & Galyen, 2011). 3

Les travaux de Frank Mayadas, Gary Miller et John Sener (Coswatte, 2014; Sener, 2015)
ont permet de proposer une typologie des différents types de cours. La classification des
cours s’articule en fonction d’une échelle d’intégration de la formation en ligne qui part
des cours en présentiel sans technologie jusqu’aux cours dits « flexibles ».
Sener (2015) et d’autres auteurs ont distingué huit types de cours :

1. En classe ou présentiel (Sener, 2015): cours offerts dans un local, selon différents
formats (exposé, atelier, laboratoire, etc.) qui peuvent utiliser les TIC pour des simulations,
ou la réalisation de productions à l’aide d’outils informatiques.

3
Serge Gérin-Lajoie, Cathia Papi, Isabelle Paradis, De la formation en présentiel à la formation à distance :
Comment s’y retrouver ?, 2019.
2. En présentiel augmenté (Sener, 2015) : cours offerts en présentiel, mais dans lesquels
des étudiants peuvent être invités à participer à des activités d’apprentissage ou
d’évaluation en ligne par le biais d’une plate-forme (LMS) ou d’un site web.

3. En classe avec extension en ligne (Sener, 2015) : cours offerts en présentiel, mais
accessible en ligne par le biais d’un système de visioconférence.

4. Hybrides (Sener, 2015) : cours dans lesquels un nombre significatif de séances en


présentiel sont remplacées par des séances ou des activités d’apprentissage en ligne, et ce
de manière synchrone ou asynchrone.

5. En ligne asynchrone (Gérin-Lajoie & Potvin, 2011; Sener, 2015): cours dans lesquels
l’ensemble du contenu et des activités sont mis à disposition des étudiants qui choisit le
moment de les réaliser et communique éventuellement avec un intervenant ou des pairs par
envoi de messages.

6. En ligne synchrone (Gérin-Lajoie & Potvin, 2011; Sener, 2015): cours dans lesquels
l’ensemble du contenu et des activités sont mis à disposition des étudiants qui doivent
participer à certains enseignement ou échanges à des temporalités et selon des moyens
technologiques prévus dans le dispositif.

7. Hybrides en ligne (Blended) (Lakhal & Power, 2016; Power & Vaughan, 2010): cours
en ligne combinant modalités synchrones et asynchrones.

8. Flexible, comodale ou HyFlex (Sener, 2015): cours dans lesquels les étudiants peuvent
choisir entre mode de suivi en ligne (synchrone ou asynchrone) ou en présentiel. Ce choix
peut être fait lors du déroulement du cours.

En s’appuyant notamment sur Lakhal et Power (2016), Gérin-Lajoie (2019) propose un


tableau récapitulatif des typologies de cours en formation à distance et en formation en
ligne :4

Typologie de cours (adapté de Gérin-Lajoie, Papi et Paradis, 2019)

4
CAPRES (2019). Formation à distance en enseignement supérieur. En ligne :
http://www.capres.ca/dossiers/fad.
Certes, cette typologie est intéressante aussi bien pour les praticiens et chercheurs en
formation à distance et en ligne que pour les acteurs concernés à savoir : administrateurs,
professeurs et étudiants. Toutefois, cette typologie ne permet pas de comprendre quels sont
les types de cours les mieux adaptés par rapport aux attentes des établissements
d’enseignement et des étudiants. Elle n’informe pas non plus sur les implications sous-
tendues par la mise en place des différents types de cours.

C’est pourquoi, il semble important d’identifier les avantages, les inconvénients et les
limites sous-jacents aux différents types de cours selon les perspectives des parties
prenantes.

La mise en place d’un dispositif D’EAD :

Concevoir un cours à distance :

La tâche de concevoir un cours à distance a été reconnue, par certains, comme la partie la
plus critique liée à la réussite des élèves5. Dans un contexte de face à face, concevoir un

5
WHITTINGTON N., « Is instructional télévision educationally effective ? A
research review », The American Journal of Distance Education, 1, n° 1, 1987, p. 47-
57. cite par JOHNSTONE S. M., « Research on telecommunicated learning : past, present, and
future », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, n° 514,
1991, p. 49-57.
cours est déjà un processus complexe, à propos duquel il reste de nombreuses zones
d’ombre6. En FAD, le travail est encore plus difficile, du fait, notamment, de l’autonomie
de l’apprenant, qui se forge beaucoup plus librement son parcours de formation.
L’enseignant n’est donc plus seulement un « programmeur », un communicant, mais aussi
un facilitateur d’apprentissage et doit apporter un soin particulier au séquencement des
cours7. L’élève, lui, se place de ce fait en concepteur d’une partie du cours.

Tous d’abord un dispositif de formation à distance désigne :« un ensemble d'acteurs


(apprenants, tuteurs, responsables de formation) et d'outils techniques (ressources
pédagogiques, outils d'échanges, plates-formes) organisés dans l'espace et dans le temps,
en fonction d'un but d'apprentissage »8.

Les enseignants se lançant dans la mise en ligne de leurs cours ont souvent le réflexe de
déposer leurs fichiers textes tels quels, offrant tout juste aux étudiants la possibilité de les

6
. TOCHON F. V., L’enseignant expert, Nathan, 1993.
7
SHERRY L., Issues in distance Learning, Université de Denver, 1994, rapport de
Recherche.
8
Concevoir et mettre en œuvre des dispositifs de formation ouverte et à distance – Rapport final de
recommandations. Coordination : Hugues Choplin – CRIPT.
télécharger au format PDF. Dans le meilleur des cas ils accompagnent ces cours d’un
espace de discussion ou les étudiants sont censés faire part de leurs interrogations et
interagir avec leurs enseignants et /ou leurs pairs, ils utilisent la plupart du temps la
messagerie électronique pour faire des annonces à propos des cours pour tout le groupe.

En revanche la création d’un cours à distance ne va pas de soi mais elle doit répondre aux
besoins des apprenants et que les différentes composantes de l’activité de formation
(objectifs, contenus, stratégie pédagogique, stratégie d’évaluation des apprentissages, etc.)
soient cohérentes les unes par rapport aux autres.9 Aussi un cours à distance doit être
structuré autour d’activités et de taches préalablement définis et dans la quel les ressources
fournis sont investis, ce qu’on appelle scénario pédagogique décrit le processus
d’apprentissage articulé aux différentes étapes du cours , depuis les objectifs à atteindre à
l’issue du parcours, jusqu’au modalités d’évaluation des acquis en passant par les contenus
à assimiler, les activités structurantes à réaliser et le mode d’accompagnement dont les
étudiants vont bénéficier.

Lors de la conception d’un cours à distance quatre défis se relève face à l’enseignant :

1. Le défi de l’autonomie de l’étudiant : Suivre un cours partiellement ou entièrement à


distance exige beaucoup d’autonomie de la part des étudiants. Il importe donc de bien
cerner leurs profils d’apprenants sur le plan cognitif et sur le plan socioaffectif, afin
d’anticiper leurs éventuelles difficultés et de mettre à leur disposition des ressources visant
à les rendre plus autonomes et persévérants.
2. Le défi d’une pédagogie explicite : Pour que l’étudiant puisse cheminer par lui-même,
le scénario pédagogique doit être explicite. Une attention toute particulière doit être portée
à la formulation des cibles d’apprentissage ainsi qu’à la démarche d’apprentissage
proposée, tout en laissant à l’étudiant la possibilité de faire des choix et de contextualiser
sa démarche d’apprentissage, en fonction de ses intérêts, ses besoins et ses objectifs.
3. Le défi d’une conception collaborative : La conception d’un tel cours nécessite de
mobiliser une diversité de compétences. Même s’il demeure l’unique responsable de son
cours, le professeur gagne à profiter de l’expertise et de l’expérience d’autres acteurs
(tuteurs, professionnels pédagogiques, programmeurs, infographes, spécialistes du
multimédia, etc.).
4. Le défi de la médiatisation du cours : Les options qui s’offrent aujourd’hui au

9
Basque,2017,p12.
professeur quant au format médiatique à donner au cours et aux activités pouvant être
réalisées à distance sont multiples. Il faut donc faire un choix éclairé en matière de
médiatisation, motivé avant tout par des préoccupations d’ordre pédagogique.

Afin de rendre cette tache un peu plus facile à l’enseignent certains chercheurs dont (mayar
ont proposé quelques pistes pour concevoir un cours à distance ,

Favoriser l’engagement actif de l’étudiant dans le cours :


 Proposer des activités d’apprentissage variées, engageantes et se rapprochant de
situations authentiques : résolution de problèmes, réalisation de projets, études de cas,
réflexion critique sur sa démarche et ses apprentissages, jeu de rôles, autoévaluation de ses
connaissances préalables, construction de cartes conceptuelles, exercices variés et de
complexité progressive, consultation de clips vidéo et audio d’entrevues avec des experts,
etc. Bref, aller au-delà du cours de type « livre à l’écran » accompagné d’examens avec des
questions à choix multiples.
 Proposer des activités favorisant l’interaction entre les étudiants et le travail collaboratif :
élaboration d’un wiki ou d’une carte de connaissances en groupe; discussion dans un
forum sur des expériences, des conceptions, des ressources, etc.; présentation de
productions en conférence Web et critiques constructives partagées dans des espaces
d’échanges; utilisation d’un outil de vote électronique pendant des présentations en
conférence Web, etc. Si vous intégrez des espaces de discussion dans le cours, prévoyez
des activités d’apprentissage à y faire.
 Offrir des choix (entre plusieurs thèmes pour les travaux, plusieurs ressources, plusieurs
parcours dans le cours, plusieurs types de supports, etc.).
 Inviter les étudiants à faire des contributions au cours (rapporter des expériences,
informations, ressources, etc.) dans des espaces partagés de discussion et de dépôt.
 Proposer des ressources et activités complémentaires (des activités de mise à niveau et
d’enrichissement, une webographie, etc.);

Accompagner l’étudiant dans son cheminement de manière synchrone et/ou


asynchrone :
 Offrir un accompagnement de groupe : on peut utiliser des moyens synchrones (ex :
clavardage, conférence Web, etc.) ou asynchrones (forum de discussion, foire aux
questions, etc.).
 Offrir aussi un accompagnement individuel en cas de problèmes particuliers : courriel,
conférence Web, etc.
 Répondre le plus rapidement possible aux questions des étudiants.
 Fournir des rétroactions sur les travaux, les contributions des étudiants, etc., et proposer
des pistes pour les améliorer en utilisant, par exemple, la fonction « Commentaires » de
Word.
 Fournir des ressources méthodologiques pour réaliser les activités (guides, gabarits,
glossaires, etc.).
 Animer les espaces de discussion (professeur, tuteur, étudiants pouvant être désignés à
tour de rôle, etc.).

Privilégier un format médiatique sobre et cohérent :


 Utiliser des représentations variées pour présenter du contenu (textes, illustrations,
narrations, schémas, graphiques, cartes, dessins, animations, vidéos, etc.).
 Éviter les représentations graphiques et sonores non pertinentes au propos.
 Offrir une représentation générale de la structure du cours (graphique, carte cliquable,
etc.).
 Utiliser des indices visuels pour mettre en évidence certains éléments importants.
 Éviter la redondance entre l’audio et le texte (si possible, préférez l’audio pour expliquer
une illustration, un graphe, etc.).

Conclusion :
Nous avons présenté dans ce premier chapitre introductif, un état de l’art de l’EAD, son
historique depuis la naissance des premières technologies de communications asynchrones
jusqu’à nos jours, son développement vers l’enseignement en ligne sous forme de FOAD et
son effet sur l’enseignement en général, en particulier l’enseignement supérieur. Nous
avons aussi cité les premiers pays et initiateurs de l’innovation et de l’amélioration du
secteur de l’enseignement supérieur avec une transition vers le numérique et intégration
des TIC.
Chapitre 02
Introduction :
La formation à distance a connait une évolution significative rapide et continue dans
plusieurs région du monde(conseil supérieur de l’éducation,2015), les établissement de
l’enseignement supérieur accordent de plus en plus une importance au développement de la
FAD et de l’apprentissage en ligne(Bates et al, 2017)

A l’ère du numérique et avec l’introduction des nouvelles technologies de l’information


et de la communication TIC dans la formation à distance un nouveau mode
d’apprentissage appelé le E-learning est apparu.

C’est un mode d’apprentissage qui tire parti de l’usage des technologies de


l’information et de la communication à tous les niveaux de l’activité de formation. Il
désigne plus particulièrement un dispositif de formation, une approche pédagogique dont
les principaux objectifs peuvent être définis comme l’autonomie d’apprentissage, la
formation à distance, l’individualisation des parcours de formation et le développement des
relations pédagogiques en ligne.

Domaine en pleine explosion apparu au début des années 2000, il offre des avantages
dont celui notamment de faciliter l’enseignement à distance.

Définition :
Cerner le mot « e-Learning » dans une définition serait une tâche difficile vu la pluralité de
ses aspects ainsi la richesse de ses concepts et technologies. Dans un article datant de 2001
Peters Van Deinse (2001) écrit :

« Demandez à dix spécialistes de la formation continue leur définition de l’e-learning,


ivous obtiendrez dix réponses différentes. C’est dire l’extrême confusion qui règne autour
de ce nouveau concept ».

La définition que nous propose La commission européenne et celle qui prit le e-learning
dans son acception la plus large, le définie donc comme étant : « l’utilisation des nouvelles
technologies multimédias et de l’internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en
facilitant l’accès à des ressources et des services, ainsi que les échanges et la
collaboration à distance.

D’après cette définition, l’amélioration de la qualité de l’apprentissage constitue


l’intentionnalité centrale du e-learning. Notons au passage, que cette définition ne prétend
en aucun cas affirmer que l’utilisation des technologies multimédias et de l’internet
entraîne impérativement, une amélioration de la qualité des apprentissages.

On trouve aussi la définition proposée par le Laboratoire de Soutien à l’Enseignement


Télématique (LABSET) de l’université de Liège l’e-learning est un : « apprentissage en
ligne centré sur le développement de compétences par l'apprenant et structuré par les
interactions avec le tuteur et les pairs »
Cette définition met en avant une finalité pédagogique voir managérial. Le laboratoire
souligne ici l’aspect social de l’apprentissage en e-learning plutôt que son aspect
technique, avec la mise en avant de l’aspect collectif, un recentrage sur l’apprenant lui-
même et sa capacité à prendre appui sur le e-learning pour y parvenir. Ainsi, il ne s’agit
plus de mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité de l’apprentissage il s’agit plutôt, de
faire du e-learning un nouveau pourvoyeur de compétences.

Partant de ces deux définitions l’e-learning est donc un apprentissage ouvert, favorisant
l’accessibilité du contenu, des lieux, du temps, des modes d’enseignement et des médias, et
c’est un apprentissage à distance favorisant l’autonomie de l’apprenant.

Une autre définition issue du centre de recherche Luxembourgeois Henri Tudor. Cette
dernière met en avant des finalités organisationnelles, elle définit l’e-learning : «tout mode
d'apprentissage s'appuyant partiellement ou entièrement sur les technologies de
l'information et de la communication dans le but de faciliter l'organisation et l'accès de la
formation et de l'apprentissage».

Ce terme et aussi employé pour parler de la simple mise à disposition d’un fichier PDF sur
un site internet, que pour la mise en place d’in dispositif d’auto formation à distance plus
complexe comprenant une plateforme d’administration et de suivi, des modules de
formation interactifs et multimédias, des serious game, un service de tutorat synchrone par
chat ou visioconférence, des activités collaborative sur une plateforme dédiée, tout cela
dans le respect des normes AICC ou SCROM

Il est frappant de constater qu’il y a une grande diversité entre les définitions, chacun
insiste sur un aspect, soit elles mettent l’accent sur l’aspect pédagogique (améliorer la
qualité de l’apprentissage), soit sur l’aspect managériale (développer des compétences)
voir organisationnel (bénéficier d’une formation qui libère des contraintes de temps et
d’espace)

Une deuxième ambiguïté est liée à la traduction du terme en français et notamment en


français du Québec, ainsi qu’à la coexistence des différentes traductions en français avec
l’expression en anglais. L’office québécois de la langue française donne la définition
suivante du e-learning : « Mode d'apprentissage fondé sur l'utilisation des nouvelles
technologies et donnant accès à des formations par l'intermédiaire d'Internet, d'un intranet
ou d'un autre média électronique. »

La langue anglaise distingue couramment deux facettes de l’apprentissage :


l’apprentissage learning et l’enseignement teaching. L’expression e-teaching est employée
seulement dans le cas où l’accent est mis sur le travail.

Il semble en effet qu’il n’existe pas de définition officielle de e Learning, et cette confusion
vient du fait que le e-learning fait référence à une multitude de méthodes d’apprentissage
et de moyens technologiques, ainsi sa progression durable qui fait qu’il ne pourra pas avoir
une définition figé
Bien qu’il y ait une absence de consensus sur sa définition , on le prend ici dans son
acception la plus large , il consiste à utiliser les ressources de l’informatique et de l’internet
afin de faciliter

Termes génériques :FAD, FOAD, M-learning et MOOCS:

FAD, FOAD, MOOCS et plus récemment M-learning sont aussi employés dans des
contextes de formation via internet. Les définir permettra de les situer les uns par rapport
aux autres et d’approcher plus finement l’e-learning.

FAD :

L’expression formation à distance fait consensus autour de la notion de distance. La


formation se déroule majoritairement à distance, sans contact physique ni entre apprenants,
ni avec les formateurs. Ce mode de formation, apparait avec le timbre-poste au milieu du
XIXème siècle en Angleterre. Il suit l’évolution des technologies – radio, télévision,
multimédia puis internet. Cependant l’envoi postal de cours et de devoirs imprimés
continue à être un mode de communication dominant dans certains instituts de formation à
distance comme en France, où les fichiers de cours sont accessibles via une plate-formeet
les apprenants sont ainsi confrontés au choix de les imprimer à leur frais ou de les lire à
l’écran. Le format des cours reste pensé en termes de lecture sur support imprimé et non de
lecture à l’écran.

FOAD :

A la formation à distance est ajoutée la notion d’ouverture. Au sens plus large,


l’ouverture fait référence au mode d’organisation de la formation : plus l’apprenant a la
possibilité et la liberté de choisir des modules, plus la formation est dite ouverte. Dans sa
théorie de la distance transactionnelle, Moore décrit trois groupes de variables qui
déterminent les relations apprenants/enseignants dans une situation de FAD : le dialogue
(les interactions apprenants/enseignants) ; la structure (le contenu, les médias utilisés, les
programmes de formation) ; la nature et le degré d’autonomie de l’apprenant (Moore M.
G., 1973; 1983 ; 1997). En agissant sur ces trois curseurs, il est possible d’agir sur le degré
d’ouverture.

M-learning :

Le M-learning, mobile learning ou apprentissage nomade, c’est un concept récent qui


représente un mode de formation ludique émergeant depuis 2010. Ce dernier est un
prolongement du e-learning, directement liée à l’évolution des technologies de
communication, avec l’apparition d’appareils légers (Smartphones et tablettes) connectés à
internet sans fil, il est conçu pour répondre de manière appropriée à la mobilité des
étudiants et des préférences modernes. (n’oublie pas note bas de page (vazquez et al,
2011)).

MOOC (Massive Open Online Course):


Elle est traduite par : cours en ligne ouvert et massif

Le MOOC est un acronyme composé de quatre mots :

Massive : qui veut dire une communauté de public de très grand taille ;
Open : qui veut dire ouvert à tout le monde. Tout le monde peut y participer, contrairement
à l’enseignement classique ouvert uniquement au public d’une université ;
Online : qui veut dire qu’on utilise Internet pour accéder aux cours à distance ;
Courses : signifie les cours pédagogiques, c’est-à-dire que derrière toutes ces
considérations, il y a des livrables, des travaux à rendre, des certificats, des attestations de
participations ou des badges.

(notes bas de page : BACHELET, R. « Comment réussir votre MOOC et le mettre en


valeur dans votre CV », Professeur de l’Ecole Centrale de Lille, Conférences sur les Mooc,
Lille, France.}

Le MOOC, n’est pas un concept nouveau. Dans le début des années 2000, l’Institut de
Technologie du Massachusetts de recherche ou le MIT, a créé ses OpenCourseWare qui
plaçaient les vidéos des cours magistraux, les notes des professeurs et les exercices en ligne.
(note bas de page (Delpeyroux, 2015)}

Il représente une formation interactive en ligne, ouverte à tous. C’est une nouvelle
expérience d’apprentissage qui séduit chaque jour plus d’étudiants, de salariés et de
responsables formation. Ce type de formations est ouvert à tous et l’inscription est gratuite. ils
offrent des certificats après la réussite des épreuves ; ce qui permet au salarié de développer
ses compétences ce qui fait qu’ils sont utilisés dans les entreprises pour former les salariés.
Ainsi sa dimension massive permet ce dernier d’être suivis par un nombre potentiellement
illimité de participants cette dimension porte donc la promesse d’une formation initiale et
continue plus ouverte et évolutive.

Parmi les plateformes des MOOC les plus populaires et les plus utilisées dans le monde on
trouve: Coursera, Edx, Udacity, FUN, Open classromms, Codeacademy, Khan academy19.

Les théories d’apprentissage:


Selon les travaux de Glenn Hardaker et David Smith(2000), les environnements
d’apprentissage virtuel reposent sur des théories d’apprentissage connus que Resnik, Greno
et Collins ont classées selon trois modèles :

1. Modèle Behavioriste / Empiriste.


2. Modèle Cognitif / Rationaliste.
3. Modèle Situationnel /Pragmatique.

Le modèle Behaviouriste/Empiriste :
Ce modèle se base sur la mise en œuvre d’un environnement d’apprentissage
individualisé qui donne accès à l’apprenant de façon claire, précise et guidée, à une
série de séquences pédagogiques et de ressources qu’il devra consulter et sur
lesquelles il sera testé à l’issue de la formation. Le tutorat synchrone ou asynchrone
est également une composante récurrente de ce modèle.

Le modèle Cognitif/Rationaliste :
Ce modèle se base sur « l'interactivité » qui est utilisée comme moyen de
développer la compréhension et de favoriser l'organisation de l'information pour
répondre aux stades de développement de l'apprentissage.

Le modèle Situationnel/Pragmatique :
Ce modèle se base quant à lui sur la mise en œuvre « d’environnements
collaboratifs » qui vont amener l’apprenant à découvrir de nouveaux modèles de
pratiques et d’apprentissages et à utiliser des ressources dans le but de préparer son
adhésion à une communauté particulière. Ce modèle participe au développement
des pratiques sociales de l’apprenant en lui confiant des rôles et des responsabilités.

Principe du e-learning :
Le principe de E-learning étant de pouvoir accéder à des cours depuis un poste distant (chez soi,
depuis son entreprise), les lieux nécessaires au suivi d’une formation (établissements, classes..)
n’existent plus physiquement, ils sont remplacés par le Système de Gestion des Cours ou S.G.C
(plate-forme). Le SGC est le cœur du système de formation à distance, il se présente comme un lien
entre les apprenants, les cursus, les tuteurs, les ressources et les contenus présents dans le système.

L’apprenant, via une plate-forme, se verra attribuer un certain nombre de modules de cours,
d’exercices, d’évaluations qu’il devra effectuer selon un programme établi. Le rôle du tuteur (ou
formateur) est de gérer les apprenants qu’il doit suivre, ainsi il pourra leur affecter des ressources à
consulter, des cours à étudier, des évaluations afin de se rendre compte de la bonne assimilation des
contenus proposés. La communication entre tous ces acteurs se fait via internet.

Le social learning et l’avènement du web 2.0 :


Bien que le terme social learning fût utilisé bien avant l’apparition du e-Learning, le terme social
learning représente un nouveau phénomène du Web 2.0 (note bas de pageLe Web 2.0 [Hage,
2011] : Le terme web2.0 représente la deuxième génération du Web à base de communauté
(Comme les blogs, Wikis, etc.). Il vise à faciliter la créativité, promouvoir la collaboration et le
partage entre les utilisateurs. Avec le web1.0, les internautes étaient juste des récipiendaires de
l’information publiée par l’auteur. Cependant, avec le Web2.0, les utilisateurs sont également des
participants actifs à la création des contenus.). Actuellement, l’expression de « social learning »
s’est répandue sur le web comme un concept qui caractérise l’utilisation des médias électroniques
synchrones ou asynchrones pour le développement des savoirs, par le biais de connexion avec des
collègues, des mentors ou des experts dans une optique collaborative (Domon,2009)

Le Social Learning est une évolution des pratiques d’apprentissage. C’est un mode d’apprentissage
qui permet de partager, de construire, d’échanger avec d’autres (des collègues, des tuteurs ou des
experts) à distance via des outils collaboratifs (chat, blog,…) ou des réseaux sociaux d’entreprises.
Ainsi chaque apprenant peut interagir, partager et donner son avis sur le contenu et capitaliser ses
connaissances.
Ce mode d’apprentissage permet de diminuer les taux d’abandonne d’apprenants liée à la solitude
dans l’apprentissage et donc la perte de motivation, en permettant les apprenants de discuter
d’échanger et de progresser ensemble ce qui va créer une ambiance et améliora l’apprentissage. De
plus La théorie d’apprentissage socio- constructiviste affirme que les interactions avec
l'environnement est une exigence pour la création des connaissances car la connaissance est le
produit de l'interaction sociale et culturelle.

LES OUTILS DU SOCIAL LEARNING :


Avec l’avènement du web2.0, le e-learning a bénéficié des développement avancés d’outils de ce
dernier ,et spécialement les outils collaboratifs qui facilitent les interactions entre l’enseignant et ses
apprenants ou entre les apprenants eux- mêmes, on peut citer quelques outils comme suit :
 Les forums : Un espace où les membres laissent leurs messages en attente d’une
réponse.
 Les outils de conversation : Sont des outils de communication synchrone comme le
chat ou le tableau blanc (est un écran interactif qui permet de dessiner des images et
d’écrire sur un espace dédié. Il permet également le partage de documents et la
communication écrite entre le professeur et l’apprenant pendant les cours à distance.
L’enseignant et l’élève peuvent communiquer en utilisant la vidéo, les appels audio ou
la messagerie instantanée.)
 Les réseaux sociaux : Les réseaux sociaux, tel que Facebook et Twitter Linked In sont
parmi les outils les plus utilisés dans les entreprises et dans les établissements
d’éducation pour l’apprentissage social et le travail collaboratif. Actuellement, cet outil
est très utilisé pour l’apprentissage collaboratif des langues étrangères. Souvent, le
partage de documents, de liens, d’informations ou la création de projets par groupes, se
font sur les groupes de Facebook. La création de groupe sur Facebook facilite les
rencontres en ligne pour des séances de travail en groupe. Ainsi, les réseaux sociaux en
ligne sont un moyen gratuit pour ce type d’apprentissage. Cependant, les groupes de
Facebook ne sont pas conçus pour le travail collaboratif et ne supportent pas le suivi
des activités des apprenants par le tuteur (par les outils dédiés à l’apprentissage
collaboratif).

Outils de diffusion de e-learning :


En e-learning il existe plusieurs outils permettant la diffusion de formations auprès des
apprenants.  Les activités d'apprentissages peuvent ainsi être réalisées et/ou diffusées :
En Synchrone (échange en temps réel) : chat, logiciel de visioconférence, LMS ;
En Asynchrone (échange en différé) : mail, forum, wiki, plateformes…

Les organisations et les établissements d’enseignement recourent de plus en plus à des


plateformes d’apprentissage pour dispenser des cours aux apprenants et gérer leurs activités
en ligne.

Une plateforme d’apprentissage est un ensemble de services interactifs en ligne qui offre
aux apprenants un accès à des informations, des outils et des ressources qui favorisent la
gestion et la diffusion de la formation. Ils fournissent un accès et des services à une large
base d’utilisateur par le biais d’Internet. Il existe plus de 200 plateformes pédagogiques
disponibles à l’heure actuelle, mais il n’est pas toujours aisé de faire un choix correspondant
aux besoins des apprenants quant aux enseignants .parmi les plateformes les plus utilisé on
trouve : Moodel, , Khan Academy, Alison, Open course consorium(OCW)….. ect.

Moodel : est une plateforme d'apprentissage conçue pour créer des environnements
d'apprentissage personnalisés, pour fournir aux enseignants, aux administrateurs et aux
apprenants un système robuste, sécurisé et intégré unique. Le logiciel peut être téléchargé et
installé sur votre propre serveur Web, mais vous pouvez également obtenir de l'aide d'un
partenaire Moodle autorisé.
Elle représente la plateforme la plus utilisé en Algérie voir par tous les universités
algériennes, surtout en temps de pandémie. A cause de son caractère simple et efficace, ainsi
la facilité de son utilisation

Le blended learning ou apprentissage mixte :


Les dispositifs d’enseignement hybride correspondent à un enseignement qui combine deux
modalités : l’enseignement en présentiel et l’enseignement à distance (Boelens et al., 2015).
D’un dispositif à l’autre, ces deux modalités peuvent notamment varier en ce qui a trait au
temps et aux contenus (Osguthorpe et Graham, 2003). Ce type de dispositif est de plus en
plus populaire dans l’enseignement supérieur puisqu’il offre une certaine flexibilité sur le
plan du temps et de l’espace, c’est-à-dire que les étudiants peuvent choisir le moment et
l’endroit d’apprentissage (Al‐Qahtani et Higgins, 2013; Huang et al., 2012).
L'apprenant va donc alterner entre des sessions à distance en ligne et des sessions en face-à-
face avec le ou les formateurs. Le terme « mixte » signifie que la formation traditionnelle
dispensée par un instructeur est complétée par des outils électroniques.
Bersin (2004) identifie deux principaux modèles d’apprentissage mixte :
 Le modèle programme flow : les activités d’apprentissage sont
organisées de manière linéaire, dans un ordre séquentiel, et les
apprenants ont des échéances pour accomplir différentes tâches; en cela,
ce modèle est similaire à la formation traditionnelle, mais certaines
activités sont effectuées en ligne.
 Le modèle Core-and-spoke : un cours principal (en ligne ou en
présentiel) est proposé et un ensemble de documents supplémentaires est
disponible pour renforcer le cours principal ; ce matériel est optionnel et
n’est pas planifié à l’avance.

Le modèle Programme flow est mieux adapté pour observer et évaluer les résultats (y
compris obtenir une certification), car il permet le suivi formel des progrès des apprenants.
Chaque étape peut être facilement contrôlée par les formateurs et les facilitateurs.

Ce qui caractérise cette formation, c’est la variation des supports pédagogiques et des
situations de travails en présentiel ou en ligne. Les formations en blended learning peuvent
intéresser de nombreux corps de métier et de multiples secteurs d’activité. Cependant,
certains secteurs sont plus enclins à en profiter. Les domaines d’expertise comme le
marketing, le management ou bien encore les langues sont ceux qui plébiscitent le plus les
formations mixtes

Outre les avantages associés de la formation en présentiel et des cours en e-learning, le


blended learning permet à chaque apprenant d’avancer dans son parcours de formation à
son rythme en fonction de ses disponibilités. L’autre atout des formations mixtes est
l’aspect financier. En effet, les coûts de formation des blended learning sont moins élevés
que ceux des formations classiques dites en présentiel. En effet, le formateur est moins
amené à se déplacer sur les lieux de formation. Les frais annexes liés à la restauration des
formateurs/apprenants, déplacement sont amoindris. Il en est de même pour les frais
pédagogiques.

Les profils dans les systèmes e-learning :


Un profil utilisateur est une représentation explicite de ses caractéristiques. Les
principaux profils (acteurs) d’inscrits sur une plateforme d’apprentissage en ligne
(eLearning) sont les suivants [Madjarov, 2005] :

Les types de profils :

1- L’apprenant :
L’apprenant est un individu qui s’engage à suivre les activités d’une e-
formation afin d’acquérir des connaissances. Il est l’acteur central pour lequel la
formation est conçue.
2- L’enseignant :
Dans une formation e-learning l’enseignement est centrée sur l’apprenant,
l’enseignant n’est plus le détenteur de savoir, mais il joue le rôle d’un guide.de ce
fait on ne parle pas d’enseignant mais d’un :
 Auteur (concepteur) de cours : son rôle est la création du contenu.
 Tuteur : Il a un rôle d’accompagnement des groupes d’apprenants,
surtout au cours des phases d’action à distance (suivi et motivation…)
en tant qu’animateur de la formation.
 Evaluateur : Son rôle essentiel est la création des activités de
validation de connaissances par la création des tests, le suivi et
l’évaluation de l'apprenant.
3- L’administrateur :
L’administrateur d'un système e-Learning s’occupe de l’installation et la
maintenance de la plate-forme, la gestion des droits d’accès et la suppression des
acteurs et des contenus en cas d’abus et la création de liens avec les systèmes.

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