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H.BARTHES
MtfJ
A. BRISSAUD
ttapomate «wwwÉation > Nf JtT«ei»»l«!ite ORGANE OFFICIEL DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE
J.P. CHIARELLf
DES TRAVAUX EN SOUTERRAIN
¥BCt Coiwwwft» feunds <¥$§«« Edition : SPECIFIQUE - 115, cours Albert Thomas - é9003 Lyon
M. DEBURAUX
Dépôt légal I" semestre 2003
CITCO - CM»»» «Slnéfsl n° î?7 - 2003
D. DEBRUYN
m
1, FALCON N AT
J.L.GIAFFER!
I.ÛI
j.P. GODARD
H.GUÎLLAUO
130S, « Résteew M chef
MlfeS, -
J.A.TANNER
Directeur de publication i
Siège social :
I7,n» d*Amsterdam - 75008 MWS
Le courrier «fofc être adressé à ;
c/o S.N.CJF » ttrectfeïtt «te La sécurité au cœur de la conception de
17» me - 75008 PARIS l'exploitation du tunnel du Mont-Blanc
_ «Têt 33 ^, Sofety |n thé heart of thé Mont-Bfanc
Tîéwpie J 33 (èpmèaio
Ê-mal ; c«»»«»/*<??»»**«* «*e« tu *• ritawwjw,
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Site Web ;
Abonnement et publicité :
ernière minute
l'issue d'un déjeuner me, tel qu'il a été pris par les privilégié afin d'industriali- effectué par un mélange d'ar-
L avec Silvio Berlusconi, deux gouvernements, italien ser les chantiers : 12 tunne- gent public et privé. La
président du Conseil italien, et français."D'autre part, liers de 10 m de diamètre Banque Européenne d'Inves-
Jean-Pierre Raffarin a Lyon-Turin Ferroviaire a seront à l'œuvre simultané- tissement mais aussi les
confirmé les engagements de transmis la totalité de ment. Les autres attaques banques privées pourraient y
la France en ce qui concerne l'avant-projet sommaire à la seront réalisées à l'explo- participer.
la liaison Lyon-Turin : "Nous Commission Intergouverne- sif .Une présentation de cet
près quatre années pas-
sommes très motivés sur ce
projet qui sera l'un des
mentale en charge du Lyon-
Turin. La partie consacrée
APS est consultable sur le
site internet de LTF
A sées à la tête du GTS
(association suisse des tra-
grands projets que nous pré- aux études techniques donne
vaux en souterrain), Peter
senterons à l'occasion d'un des précisions sur les
|ans le cadre de la future Teuscher a annoncé lors de
comité interministériel de méthodes de travaux, notam-
'présidence semestrielle la dernière assemblée géné-
l'aménagement du territoire, ment sur le creusement du
de l'Union Européenne, l'Ita- rale qu'il ne sollicitait pas un
un CIADT, que je souhaite tunnel de base. "Le tunnel de
lie entend proposer un plan nouveau mandat de Prési-
pouvoir organiser à l'autom- base a été divisé en 5 chan-
d'investissement européen dent. Son successeur est
ne prochain, qui pourra nous tiers desservis par les des-
dans les infrastructures desti- Andréas Henke, du bureau
permettre de tenir les enga- cenderies et les portails d'ex-
né à relancer la croissance. d'ingénieurs Lombardi, qui
gements, et quant au calen- trémité. Le recours à des
Selon le porte-parole, le était précédemment vice-
drier et quant au program- méthodes mécanisées a été
financement pourra être président du GTS.
onjoncture
na—" I.T—
Le bouclage de l'autoroute et l'A13) et les installations vé le 23 mai. Le passage sur des longrines coulées en
A86 à l'Ouest de Paris de chantier du deuxième sous les voies s'est effectué place.
constitue actuellement le tronçon (échangeur de Pont notamment par le creuse- 2. Les puits de secours et
plus grand chantier de tun- Colbert). Ils se répartissent ment en continu d'une sec- unités de ventilation :
nel autoroutier en Europe. sur différents sites : tion de 24 mètres, les samedi Quatre puits de secours
Dans le cadre de la conces- 1. Raccordement de 17 et dimanche 18 mai, pen- mettent en communication
sion attribuée par l'Etat à Rueil-Malmaison: dant que le trafic ferroviaire ce premier tronçon avec la
COFIROUTE, après un C'est à partir de ce site que le était le plus faible. Les seuils surface et permettront, en
appel d'offres européen tunnelier réalise l'excavation de tassements du sol admis cas d'incident en tunnel,
organisé en 1999, SOCA- du tunnel jusqu'au raccorde- en surface, de 5 mm sur les
l'accès des secours exté-
TOP (Société de Construc- ment avec PA13. L'hétéro- voies et 10 mm sur les talus,
rieurs et l'évacuation des
tion de l'Autoroute de généité des terrains à traver- n'ont pas été atteints. Cette
opération parfaitement maî- usagers. L'un d'entre eux
l'Ouest Parisien) regroupant ser (sable de Fontainebleau,
trisée constituait le passage assure également une fonc-
les entreprises Vinci- marnes calcaires, craies et
du secteur le plus délicat de tion d'amenée d'air frais
argiles vertes) a conduit pour le tunnel. A fin mai, la
le groupement d'entre- la première section du tunnel
Est. Les 900m qui séparent mise en communication
prises à sélectionner un avec le tunnel des deux pre-
tunnelier Herrenk- désormais le tunnelier de
miers puits est achevée, le
necht de type rameau d'accès du troisième
mixte. A fin mai
est en cours de réalisation.
le creusement
du tunnel atteint 3. Echangeur avec l'auto-
3650 m. Le mois de route A13 :
mai a été marqué par le Aux confins des communes
passage du tunnelier de Vaucresson, Le Chesnay
sous les voies SNCF de et Marnes-la-coquette ce
la ligne Paris Saint- site regroupe une gare de
Lazare / Saint-Nom-La- péage, les bretelles enter-
Construction Grands Pro- Bretèche, au niveau de la rées reliant le tunnel à la
jets, GTM Génie Civil et commune de La Celle Saint voirie locale et à l'autoroute
Services, Biffage TP, Euro- Cloud. Ce franchissement, Al3 ainsi que les unités de
via et Colas, est en charge sous une faible couverture ventilation des deux tron-
de la Maîtrise d'Oeuvre du de 12 mètres, s'est déroulé çons Nord et Sud du tunnel.
projet et de l'exécution des en parfaite conformité selon A ce jour, le radier des unités
travaux. Les travaux en le plan de coordination éta- de ventilation est terminé et
cours concernent le premier bli avec la SNCF. Le fran-
tronçon du tunnel Est (4,5 l'ouvrage intermédiaire de les aménagements permet-
chissement de cette zone a
km entre Rueil-Malmaison sortie, au raccordement avec tant la sortie du tunnelier
débuté le 5 mai et s'est ache-
l'A13, se situent dans les sont en cours d'achèvement.
sables de Fontainebleau et 4. Raccordement de Pont
seront donc excavés en Colbert :
mode « pression de boue ». C'est depuis le site de Pont
La sortie du tunnelier au
Colbert que le tunnelier doit
niveau de l'A13 est prévue à
effectuer le creusement du
l'automne 2003. En léger
décalage derrière le tunne- deuxième tronçon de tunnel
lier, la dalle de circulation (5,5 km). Les travaux d'ins-
inférieure est réalisée à tallation de chantier se
l'avancement par la mise en poursuivent pour accueillir
oeuvre d'éléments préfabri- le tunnelier en fin d'année,
qués reposant, par l'intermé- en même temps que pro-
iai gresse la réalisation de
diaire d'appuis élastomère,
l'unité de ventilation.
L'ADAC (Association des remarquer, que depuis le Le Conseil Général des suffisamment. D'autre part,
automobile-clubs alle- début de cette enquête en Ponts & Chaussées vient de les résultats des calculs
mands) a rendu public en 1999, près de 120 tunnels remettre son rapport préli- montraient de très faibles
avril le test de sécurité ont été examinés et que minaire sur l'effondrement déplacements verticaux, ce
qu'elle a réalisé sur 25 tun- seulement 8 ont été classés de la voûte du tunnel lors qui a amené l'entreprise à
nels européens. Ce test réa- très bons, tous des tunnels de la construction du pro- alléger de manière signifi-
lisé chaque année depuis neufs ou venant de subir longement de la ligne de cative le soutènement;
l'incendie du tunnel du une réhabilitation profonde métro Météor à Paris dans celui-ci s'est avéré insuffi-
Mont-Blanc prend en (tunnel du Mont-Blanc). la nuit du 14 au 15 février sant en regard de la taille
compte divers facteurs Depuis le début de ces dernier. de l'excavation, de sa faible
comme le système d'ex- enquêtes, 9 tunnels français
ploitation du tunnel, la sur- ont été examinés : 2 sont
veillance du trafic, les considérés comme très
moyens de communication, bons (Mont-Blanc et Som-
les accès de secours, la port), 2 comme bons (Cha-
ventilation, l'organisation moise et Prado-Caréna-
des secours. Cette année, ge),.3 comme satisfaisants
les tests ont été réalisés (l'Epine, Maurice Lemaire
dans 11 pays différents. Sur et La Défense), et 2 comme
les 25 tunnels examinés, 3 "à examiner" (Fourvière et
sont considérés comme très Nogent sur Marne). Il est à
bons: les tunnels de Pomy noter que parmi les 5 der-
(CH), Weserauen (D) et niers, 3 ont fait l'objet ou
Somport (F/E) et 4 comme vont faire l'objet d'amélio-
très mauvais : les tunnels rations notables depuis la <5> « RATP P!L - Dicter Dupuy 560n10-21/02/2003
rojets
Bernard Gaufrais
Vinci-Construction Grands Projets
Directeur Technique du Tunnel de LEFORTOVO
Anneaux intérieurs et
secteur LEFORTOVO
Anneau extérieur
M/CAD
2 - LA CONCEPTION
DU TUNNEL
2.1 - Le trafic
Le tunnel est conçu pour permettre trois voies de
circulation unidirectionnelle pour voitures et
camions, sans voie latérale d'urgence, et avec un
trottoir de chaque côté. Il permet un gabarit de
4.50 mètres.
2.3 - La géométrie
de l'ouvrage
\ Longueur: 2222m
Diamètre excavé: 14,22m
Volume excavé : 352 706 m3
Diamètre intérieur ; 12.35 m
Voussoirs : épaisseur : 0.70 m,
nombre : 8 +1 dé,
poids unitaire 20 tonnes
Courbe : rayon 800 m
Pente: 4.2%
Dispositions de sécurité : vue longitudinale
Tolérance : cercle de 0.16 m de rayon
5.2.3 - Logistique
La plate-forme de l'ordre de 4 ha abrite les
zones de stockage, les ateliers, les vestiaires
et les bureaux.
Le puits de 45 m de long sur 20 m de large a
servi de chambre de montage puis de centre
logistique. 20 tonnes et le wagon malaxeur contenant
10 m3 de mortier.
L'approvisionnement est réalisé par deux
trains tractés par une locomotive Schoema Les voussoirs et les autres fournitures sont
avec les wagons qui portent les voussoirs de livrés dans le puits par un portique à encor-
bellement de 2*40 tonnes.
Les services et le transport du personnel sont
réalisés par un troisième train ;
Fond de puits
Port/que de service
Foration 36%
Pose des voussoirs 14% 0
-2
Pose des tubes de marinage 6% -4
Transfert du train suiveur 2% -6
Entretien préventif 23% -8
-10 J.L Section au PM 1085
Attentes dues à la centrale de séparation 8 % -12
Pannes mécaniques et électriques 5% -60-50-40-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50
Divers 6% distança à axe tunnol
-10
-12
Repère 1805-IP s. s
s/tué sur te terrain naturel I S |
au PM 1053 Elolgnemant téta TBM en mètres
Rayons de visée d un
Cyclops vers le bâtiment
[_ Injections (taComumsatlon I
7 - APRES LA PERCEE
Le tunnelier fut démonté en deux mois envi-
ron, à la satisfaction du Maître d'ouvrage,
alors que commençaient les travaux de génie
civil de la dalle de circulation en tunnel et des
ouvrages de service dans les puits.
Ainsi la mise en service de la totalité de cet
anneau est prévue pour la fin de 2003.
Pendant ce temps le tunnelier, chargé sur une
barge, remontait la Moskova, saluait la croix
de Saint Basile du Kremlin, et voguait vers un
autre ouvrage à l'Ouest de Moscou.
Passage sous la Yaouza
En 1978, l'AFTES avait publié de premières recommandations sur la Description des massifs rocheux, qui étaient basées sur la démarche
suivante :
• décrire avec précision tous les facteurs pouvant influer sur la stabilité des ouvrages souterrains,
• classer séparément les conditions de terrain vis-à-vis de chacun de ces facteurs, sans chercher à les globaliser.
La nouvelle version présentée ici reste fidèle à ce principe de base. Mais elle y apporte des compléments importants :
Tout d'abord, nous avons nettement distingué la caractérisation de la matrice rocheuse, puis celle des discontinuités, et enfin celle du
massif rocheux dans son ensemble, d'où les trois grands chapitres qui structurent la présente Recommandation ;
Nous avons replacé la description des divers facteurs dans le cadre général de l'étude géotechnique de l'ouvrage, en la liant à la défini-
tion préalable d'un modèle géologique, constitué de " sous-ensembles homogènes " auxquels des caractéristiques peuvent être attri-
buées. Nous nous sommes également inquiétés du passage entre les valeurs mesurées et celles qui peuvent être introduites dans des
calculs justificatifs;
Enfin, nous avons pris le parti - et le risque - de présenter les systèmes de notation globale des massifs rocheux, non pour en conseiller
l'emploi systématique, mais pour faire prendre conscience au lecteur de leurs limitations. En dépit d'une commodité apparente, ces
classifications (et surtout les corrélations qui en sont tirées) simplifient outrageusement une réalité qui est toujours complexe ; elles ne
dispensent jamais de multiplier les observations, mesures et essais, ni de garder à l'esprit tout au long du projet la valeur des paramètres
dont elles sont issues.
La démarche descriptive préconisée ici par l'AFTES s'applique non seulement à l'étude de la stabilité de l'ouvrage, mais aussi à celle de
son tracé, de sa section et de ses méthodes d'exécution. Elle n'est d'ailleurs pas spécifique aux tunnels, et on peut penser que la pré-
sente recommandation pourra être utilisée pour d'autres types d'ouvrages au rocher.
Jean PIRAUD
Président du Comité technique de l'AFTES
1 - INTRODUCTION vent ensuite en être déduites empirique- De façon idéale, il s'agit d'un modèle
ment, à partir des analyses en retour d'ou- conceptuel en trois dimensions permettant
1.1 -BUT DE LA vrages réels établies par divers auteurs. d'établir des coupes utilisées pour la compré-
CARACTERISATION DES hension des structures et la mise en évidence
Dans un cas comme dans l'autre, il est indis-
des singularités et des indéterminations.
MASSIFS ROCHEUX pensable d'établir une caractérisation aussi
méthodique et complète que possible du Ce modèle géologique est la base indispen-
Le but essentiel de la caractérisation des massif rocheux. sable pour la suite de la démarche de carac-
massifs rocheux est de fournir à l'Ingénieur térisation des paramètres de comportement
les données qualitatives et quantitatives 1.2 - MODELE GEOLOGIQUE du massif : en effet, c'est à partir du modèle
nécessaires pour décrire la structure et éva- géologique qu'il est possible de segmenter
luer les propriétés mécaniques et hydrau-
PREVISIONNEL le massif en sous-ensembles homogènes
liques des massifs à l'échelle des volumes 1.2.1 - Les études géologiques pour lesquels il convient ensuite de détermi-
sollicités par les ouvrages. Les terrains de préalables ner les paramètres mécaniques et hydrau-
couverture (sable, éboulis, moraines,...) sont liques à l'échelle des ouvrages projetés.
Préalablement à la phase de caractérisation
exclus de la présente recommandation. des massifs rocheux proprement dits, faisant Ce qui détermine l'extension d'un sous-
Une connaissance suffisamment précise de ces l'objet de la présente recommandation, le ensemble au sein du massif, c'est l'homogé-
données est indispensable pour la conception déroulement normal des études comporte néité de ses propriétés géotechniques qui se
et la mise au point des projets, le choix des toujours une phase préalable d'études géo- traduira par une homogénéité de comporte-
techniques de construction, la définition des logiques destinées à situer le cadre général ment vis-à-vis de l'ouvrage. Un sous-
soutènements et le dimensionnement des dans lequel s'inscrit le projet. ensemble' peut donc correspondre à une
revêtements. De ces éléments dépendent très partie d'un étage géologique, un étage
Ces études reposent en priorité sur le travail des entier, voire même plusieurs étages ; il peut
directement le coût des ouvrages. géologues sur le terrain, avec toute la panoplie correspondre à une zone homogène du point
Alors que la détermination des propriétés des outils et méthodes de la géologie : de vue de la lithologie, de la fracturation, du
mécaniques d'une roche (matrice) peut s'ef- • bibliographie, recueil de cartes et don- niveau de sollicitation du massif, etc.
fectuer à partir d'essais de laboratoire sur nées existantes ; Naturellement, les zones d'accidents, même
échantillons de petites dimensions, la déter- • levés généraux de terrain, levés détaillés si elles sont de faible extension et ne repré-
mination des propriétés mécaniques d'un d'affleurements, cartographie d'indices, sentent que des points singuliers à l'échelle
massif rocheux de plusieurs milliers de recueil de données hydrogéologiques ; du massif, doivent être traitées comme des
mètres cubes, pouvant présenter de nom- sous-ensembles individualisés et faire, en
• photogéologie à diverses échelles : pho-
breuses discontinuités et hétérogénéités, ne tant que tels, l'objet d'une caractérisation
tos satellites, photos aériennes ;
peut être opérée directement. géotechnique.
• méthodes géophysiques : sismique réfrac-
Les essais in situ, en nombre nécessairement tion, sismique réflexion à haute résolution, Ensuite, au fur et à mesure du déroulement
réduit en raison de leurs coûts élevés, intéres- prospection électrique et électromagné- du projet, les nouveaux résultats des études
sent une échelle intermédiaire entre celle du tique, thermographie, radar, etc. ; géologiques seront intégrés de façon à par-
laboratoire et celle de l'ouvrage réel. Leur faire le modèle géologique prévisionnel.
• sondages, puits et galeries de reconnais-
réalisation constitue une approche intéres-
sances,
sante, mais encore imparfaite pour détermi- 1.3 - CARACTERISATION
ner complètement les propriétés mécaniques • enseignements tirés des éventuels
ouvrages existants à proximité, etc...
GEOTECHNIQUE DES
du massif à l'échelle souhaitée.
SOUS-ENSEMBLES
Ne pouvant résulter de mesures directes, la Les études géologiques préalables permet-
détermination des propriétés mécaniques et tent de situer les grandes unités géolo- La caractérisation d'un sous-ensemble de
hydrauliques du massif passe alors nécessai- giques, leurs relations, les principaux acci- massif rocheux2 homogène, nécessite dans
rement par une approche indirecte. Celle-ci dents, l'histoire tectonique, etc. tous les cas de déterminer les paramètres
peut consister : relatifs à la matrice rocheuse d'une part, aux
1.2.2 - Le modèle géologique discontinuités d'autre part ; pour ces der-
• soit à chercher à établir un modèle du mas- nières, l'étude géologique préalable doit
La première étape de caractérisation du mas-
sif pertinent pour l'échelle de l'ouvrage permettre de choisir l'échelle la plus perti-
sif rocheux exige l'élaboration d'un modèle
considéré, en utilisant les données mesurées nente à laquelle il convient de les analyser et
géologique prévisionnel définissant la struc-
à échelle réduite et les caractéristiques des les caractériser, en relation avec l'échelle de
ture géologique du massif avec les diffé-
discontinuités ; l'ouvrage projeté.
rentes unités qui le composent, les contacts
• soit à recourir aux classifications existantes qui les délimitent, les accidents majeurs, les Certains des sous-ensembles homogènes,
et aux caractéristiques mécaniques qui peu- hétérogénéités et les incertitudes. déterminés comme indiqué au paragraphe
1
1l convient de noter que certains sous-ensembles homogènes ainsi définis sont malgré tout susceptibles de présenter des hétérogénéités aléatoires (cavi-
tés karstiques par exemple) pouvant échapper à toute investigation. Il appartient alors à l'ingénieur de décider des dispositions à prendre vis à vis de ce
risque suivant l'évaluation de sa probabilité.
2
"rocheux" est à prendre dans un sens très général : il peut tout aussi bien s'agir d'un massif de roche très tendre ou rendue pulvérulente par la tecto-
nique et quasi équivalente à un sol, que d'un massif de roche très résistante.
Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains j
1.2.2, peuvent être composés par des alter- faire l'analyse séparément avant de procéder dans la partie supérieure du tableau 1. Les
nances plus ou moins régulières de matériaux à la caractérisation plus globale du sous- paramètres de caractérisation du massif
rocheux présentant des propriétés géotech- ensemble (homogénéisation). rocheux, dont un certain nombre découlent
niques très contrastées (par exemple mamo- Les paramètres de caractérisation de la des précédents, sont résumés dans la partie
calcaire, flysch, etc.) dont il conviendra de matrice et des discontinuités sont résumés inférieure de ce même tableau.
4.1.1 RQD
4.1 PARAMETRES D'IDENTIFICATION 4.1.2 Degré d'altération
4.1 .3 Indice de continuité du massif ICM
4.2. 1 Déformabilité du massif - Module de déformation du
4.2 PARAMETRES MECANIQUES massif EMas
4.2.2 Résistance limite du massif
4.3.1 Identification des aquifères
4.3.2 Mesure de l'état piézométrique initial
4.3 CONDITIONS HYDROGEOLOGIQUES 4.3.3 Mesure de la perméabilité du massif KM
4.3.4 Gaz
4.3.5 Autres paramètres
4.4. 1 Étet de contrainte initial et approximations
4.4.2 Caractérisation du tenseur des contraintes
4.4 ETAT DE CONTRAINTE INITIAL DANS LE MASSIF
4.4.3 Commentaires sur les méthodes de mesure in situ
4.4.4 Classification des états de contrainte
4.5 TEMPERATURE 4.5.1 Paramètres géothermiques
4.5.2 Méthodes d'évaluation des températures
Tableau I : Les paramètres de caractérisation de la matrice, des discontinuités et du massif rocheux.
(Les numéros renvoient aux paragraphes correspondants de la recommandation)
Recommandations relatives à la caractérisation es massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains j
l'étuve, au volume V de l'échantillon, y com- dans l'échantillon Vw au volume des vides Vv. Vp* est obtenu en faisant la moyenne harmo-
pris l'air qu'il contient C'est le pourcentage de l'espace poreux nique des produits des vitesses des ondes Vpi
• Masse volumique des grains ps = rn/vs occupé par l'eau. dans les divers minéraux constitutifs de !a
roche (annexe 2) par leur teneur volumique q :
C'est le rapport de la masse sèche des grains Sr = (v¥/vv) x100
ms d'un échantillon broyé, au volume Vs des
grains (mesure au pycnomètre). Cette carac- La roche est dite "sèche", lorsque Sr = 0.
téristique de la phase solide de la matrice Elle est dite "saturée", lorsque Sr = 100%. Vp* VPi
dépend directement de la composition miné-
ralogique de la roche. On trouvera en annexe 2. 1.9 -Perméabilité
Une approximation, généralement possible,
A, tableau A2, les valeurs correspondant aux La perméabilité k d'un échantillon de roche consiste à estimer la vitesse théorique Vp* à
minéraux les plus courants. est définie par le coefficient liant le débit Q partir du tableau de l'annexe 3, qui donne
traversant une surface S au gradient de les vitesses maximales théoriques pour les
2.1.5 - Poids volumiques charge hydraulique i (loi de Darcy) : principales roches supposées parfaites, sans
Les poids volumiques (dimensions M.L'^.T"^) pores ni fissures.
y, Yd et YS correspondants aux masses volu- Q/S = kxi
A pétrographie identique, l'indice de conti-
miques précédentes sont obtenus par mul- La dimension de k est celle d'une vitesse nuité diminue avec l'augmentation de la
tiplication par l'accélération de la pesanteur (L.P). porosité de pores et plus fortement encore,
g = 9,81 m/s2: avec celle de la porosité de micro-fissures.
La perméabilité de la matrice est fortement
Y=pxg influencée par la micro-fissuration (connexion Les classes de continuité en fonction des
des vides) et par voie de conséquence, varie valeurs de IC sont définies dans le tableau 3.
2.1.6 - Teneur en eau avec l'état de contrainte. Le choix d'échan-
(norme P 94-410-1) tillons représentatifs ainsi que leur état initial
La teneur en eau pondérale w, exprimée en VALEURS DE VALEURS DE L'INDICE
est particulièrement important. La mesure en CLASSES L'INDICE DE DE CONTINUITE IC
%, est le rapport de la masse de l'eau mw à la laboratoire s'effectue à l'aide de perméa- CONTINUITE IC
masse du matériau sec m^ : mètres spécifiques (longitudinal, radial,...)
IC1 IC>90% Continuité très forte
w% = (mw/md)x100 ou en cellule triaxiale. Une anisotropie de
perméabilité peut être observée et des IC2 75%<IC<90% Continuité forte
2.1.7-Porosité mesures suivant plusieurs directions sont IC3 50%<IC<75% Continuité moyenne
(norme P 94-410-3) recommandées.
IC4 25%<IC<50% Continuité faible
La porosité n, exprimée en %, est le rapport La connaissance de la perméabilité de la
du volume des vides Vv au volume total V matrice ne s'avère indispensable que pour IC5 IC<25% Continuité très faible
d'un échantillon de roche : certains projets d'ouvrages souterrains (réser- Tableau 3 - Gosses de continu/té de la motrice rocheuse
n% = (v v /v)x100 voirs, confinement de déchets, ...).
La valeur de la porosité est surtout condition- 2.1.9 - Vitesses de propagation des
née par la présence de vides globuleux ondes ultrasoniques (norme 2.2 - PARAMETRES
(pores), mais assez peu par les fissures (vides P 94-41 1) - Indice de continuité
très aplatis et fins). Il peut exister des pores
MECANIQUES
inaccessibles à l'eau de saturation (porosité Les vitesses de propagation des ondes ultra-
soniques renseignent sur l'état d'altération, Les paramètres mécaniques, utiles dans les
occluse).
et/ou la fissuration et la porosité. classifications géotechniques classiques ainsi
Les classes de valeur de porosité sont défi- que dans le choix et l'optimisation des tech-
nies dans le tableau 2. La mesure des vitesses des ondes dans plu-
niques et moyens de creusement, sont déter-
sieurs directions peut permettre de mettre en
minés au laboratoire sur des échantillons
VALEURS DE LA TERMES DESCRIPTIFS évidence une éventuelle anisotropie, due à
CLASSES
POROSITÉ n DE POROSnt représentatifs.
une orientation préférentielle des micro-fis-
P1 0%<n<1% Porosité très faible sures ou à la structure de la roche. Une attention particulière doit être portée à
P2 1%<n<5% Porosité faible On distingue : l'anisotropie éventuelle des propriétés
mesurées. En effet, les paramètres de com-
P3 5%<n<15% Porosité moyenne • les ondes de compression, ou ondes longi- portement mécanique sont très souvent dif-
tudinales, ou ondes P, dont la vitesse est dési- férents suivant l'orientation des échantillons
P4 15%<n<30% Porosité forte
gnée par Vp;
P5 n>30% Porosité très forte par rapport à la stratification (cas des roches
• les ondes de cisaillement, ou ondes trans- sédimentaires) ou par rapport à la foliation
Tableau 2 - Classes de porosité de la motrice rocheuse versales, ou ondes S, dont la vitesse (plus (cas des roches métamorphiques, exemple
rarement mesurée) est désignée par Vs. figure 1). Pour certaines roches, le rapport
Pour la majorité des roches sédimentaires,
L'indice de continuité IC de la roche est défini d'anisotropie défini comme le rapport de
la masse volumique sèche pd de l'ordre de
comme étant le rapport de la vitesse Vp la valeur maximale à la valeur minimale du
2,7 t/m3 est un bon indicateur de la poro-
mesurée dans l'échantillon, à la valeur théo- paramètre, mesuré en fonction de l'orien-
sité.
rique Vp* calculée à partir de la composition tation, peut dépasser 5.
minéralogique de l'échantillon :
2.1.8 - Degré de saturation
Le degré de saturation en eau Sr, exprimé en = 100x(Vp/Vp*)
% est le rapport du volume de l'eau contenue
une modification de l'état des contraintes. aptes à favoriser ou, au contraire, empêcher
Lorsque l'expansion est empêchée, des le phénomène de se produire (smectites
contraintes, qui peuvent être importantes, se encapsulées dans une gangue de calcite, par
développent. exemple).
Les deux causes principales du gonflement
sont:
2.2.3.3 - Quantification du potentiel de
gonflement
1. la fixation d'eau par les minéraux hydro-
Pour confirmer le risque de gonflement, les
philes que sont principalement les minéraux
analyses minéralogiques doivent être com-
argileux expansifs du type "smectites", cer-
plétées par des essais de laboratoire.
tains hydroxydes, certains sulfates ;
La Société Internationale de Mécanique des
2. la transformation de l'anhydrite CaSO4 en
Roches (SIMR) propose trois essais de labora-
Temps gypse (CaSO4,2 H2O).
toire pour caractériser le potentiel de gonfle-
figure 2 : Essai de fluage multi-ftaliers Les minéraux du type "smectites" sont relati- ment des roches (Int. J. of Rock Mech. and
vement fréquents et sont susceptibles d'être Min. Se, 1999, vol. 36,291-306) :
présents dès lors que la roche contient des
1. la mesure de la pression axiale de gonfle-
I Pas de fluage : contrainte appliquée infé- minéraux argileux : argiles, marnes, molasses
ment à volume constant (détermination de la
rieure au seuil de fluage ; marneuses, produits de remplissage de faille,
pression de gonflement oq) ;
remplissage de karst, faciès d'altération de
II Fluage transitoire (primaire) s'estompant roches magmatiques ou métamorphiques. 2. la mesure de la déformation de gonfle-
dans le temps : contrainte appliquée légè- ment libre en directions axiale et radiale ;
rement supérieure au seuil de fluage ; Anhydrite et gypse se présentent soit sous
forme de grandes masses dans des couches 3. la mesure de la pression axiale en fonction
III Fluage ralenti dans le temps : contrainte sédimentaires ou injectées dans de grands de la déformation axiale (détermination de
appliquée inférieure à la résistance à long accidents tectoniques, soit sous forme d'une l'indice de gonflement Cq).
terme ; fine distribution au sein d'un autre matériau Ce troisième essai est directement inspiré de
(marnes par exemple ). l'essai Huder-Amberg, mis au point au début
IVFluage à trois phases, primaire, secondaire
(stationnaire) et tertiaire (conduisant à la Trois conditions essentielles sont requises des années 70 pour la caractérisatîon du gon-
rupture) : contrainte appliquée supérieure pour la manifestation du phénomène de flement dans les sols (cf. annexe 4).
à la résistance à long terme. gonflement : L'essai de gonflement prévu pour les sols sui-
Les valeurs des vitesses de fluage de/dt cou- 1. la présence dans la roche de minéraux sus- vant la norme P 94-091 prévoit l'exécution de
vrent une plage très étendue, suivant les ceptibles de " s'expanser "; la mesure du gonflement à l'cedomètre sur
gammes de contraintes et les domaines quatre éprouvettes supposées identiques.
2. l'apport d'eau;
concernés : Ces éprouvettes sont chargées suivant
3. un état de contrainte permettant l'aug- quatre niveaux différents de contrainte axiale,
• les valeurs les plus élevées (> 1Q"5 s'1) recou- mentation de volume. préalablement à l'hydratation. L'essai
vrent le domaine des déformations instanta- consiste à mesurer l'augmentation d'épais-
nées lors des essais de laboratoire ; 2.2.3.2 - Identification du potentiel de seur Ah/h de chacune des quatre éprouvettes
• les valeurs les plus faibles (< 10" s'), diffici- gonflement et établir une corrélation entre ces variations
lement mesurables, correspondent au II est recommandé d'identifier très tôt le d'épaisseur et les paliers de contrainte axiale
domaine des déformations géologiques. risque de gonflement en procédant : correspondants, en cherchant à tracer une
droite dans un repère semi-logarithmique
Les valeurs correspondant à des ouvrages • à un examen qualitatif de comportement
(Ah/h-Logo).
souterrains réels (tunnels, cavernes, cavités en soumettant des échantillons à l'immersion
de stockage, etc.) seront situées entre ces dans l'eau et en observant les phénomènes L'essai Huder-Amberg est conduit avec le
deux limites. Du fait de retours d'expérience plus ou moins rapides de délitage; même type d'interprétation, mais présente
encore très peu nombreux et de l'étendue de l'avantage de ne nécessiter qu'une seule
• à des essais au bleu de méthylène pour éprouvette, ce qui limite les problèmes de
la plage des valeurs possibles (fonction des caractériser la surface spécifique et Pargilo-
caractéristiques du massif et de celles de dispersion inhérents aux hétérogénéités de
sité du matériau ; nature et d'état, toujours possibles entres
l'ouvrage), la prévision du fluage en fonction
du temps sur un ouvrage réel reste encore • à des analyses minéralogiques totales ou diverses éprouvettes.
semi-quantitatives (R.X.), pour connaître la Dans la pratique des essais, on recommande
très problématique (voir ci-après § 4.2.1.5).
teneur en minéraux argileux expansifs et/ou de procéder dans un premier temps à la
en anhydrite et gypse ;
2.2.3 - Comportement différé lié mesure de la pression axiale de gonflement à
au phénomène de gonflement • dans le cas de l'anhydrite, à une caractérisa- volume constant. Dans un deuxième temps,
tion de l'état de microfissuration, l'aptitude à on effectuera la mesure de la pression axiale
2.2.3. / - Potentia/ité de gonflement l'hydratation étant directement liée à la sur- en fonction de la déformation axiale (type
d'une roche face d'échange possible. Huder-Amberg), la première mise en eau
Le phénomène de gonflement correspond à Des compléments d'informations peuvent étant réalisée à une pression axiale sensible-
l'augmentation, au cours du temps, du être obtenus par des analyses au microscope ment équivalente à la pression de gonfle-
volume de la roche, concomitante à une aug- électronique permettant de mieux connaître ment déterminée préalablement.
mentation de teneur en eau (hydratation en l'état et la distribution des feuillets argileux Les pressions axiales de gonflement peuvent
milieu saturé ou non saturé), et favorisé par et, éventuellement d'autres particularités être très variables suivant les matériaux,
depuis des valeurs quasi négligeables (infé- La contrainte de rupture en compression VALEURS DE
rieures à 0,1 MPa) jusqu'à des valeurs de plu- uniaxiale oc est définie par : RESISTANCE EN TERMES DESCRIPTIFS
CLASSS COMPRESSION DE RESISTANCE
sieurs MPa mesurées dans certaines marnes. UNIAXIALE Oc
Pour un même matériau, on observe souvent
une grande dispersion dans les valeurs des max force axiale maximale atteinte au RC1 ac>2QOMPa
pressions de gonflement mesurées. C'est cours de l'essai
pourquoi, quel que soit le type d'essai utilisé A = aire de la section transversale circulaire RC2
pour la quantification du potentiel de gonfle- initiale de l'éprouvette RC3_ SOMftKOL.<100MPi>
ment, il est recommandé de réaliser plusieurs
Les classes de résistance de la roche de la RC4
essais.
présente recommandation3, en accord avec
celles de la SIMR, sont données dans le
ses SMPa<gc<25MPa
2.2.3.4 - Remarques
tableau 5. RC6
Les matériaux contenant des minéraux argi-
Les classes RC 6 et RC 7 correspondent sou- RC7 Résistance extrêmement
leux (argiles, marnes, molasses) présentent
très fréquemment une forte anisotropie liée à vent à des roches tendres ou des sols raides.
Tableau 5 - Classes de résistance en compression
leur mode de formation. Cette anisotropie La contrainte de résistance à la traction de la uniaxiaîe
peut se traduire par des potentiels de gonfle- roche oto est déterminée suivant la méthode
ment très différents selon la direction suivant indirecte par l'essai brésilien (Figure 3), FR varie usuellement entre 5 et 30. Les
laquelle se fait la mesure, en particulier paral- conformément à la norme P 94-422. classes de fragilité sont données dans le
lèlement ou perpendiculairement au plan de L'essai consiste à obtenir la rupture par fen- tableau 6.
dépôt des particules argileuses. Il convient dage d'un échantillon cylindrique de dia-
donc de procéder à des essais suivant ces mètre D et hauteur H soumis à une charge de
VALEURS DE
TERMES DESCRIPTIFS
deux directions pour une caractérisation cor- CLASSES L'INDICE DE
DE FRAGILITE
compression F appliquée sur deux généra- FRAGILITE FR
recte du gonflement. trices opposées. La contrainte de rupture en FR1 FR>25 Très fragile
La composition de l'eau d'hydratation peut traction brésilienne o^ est donnée par la for-
FR2 15 < FR < 25 Fragile
avoir une très forte influence sur le dévelop- mule:
pement du gonflement. Certaines sub- FR3 10 < FR < 15 Moyennement fragile
otb=2 F max /jcxDxH
stances chimiques peuvent favoriser ou, au FR4 FR< 10 Peu fragile
contraire, empêcher le développement du Fmax = charge de rupture,
Tableau 6 - Classes de frogifté de la matrice rocheuse
phénomène. Pour les essais, il est donc sou- H = hauteur,
haitable d'identifier clairement l'eau utilisée.
D = diamètre.
In situ, le mécanisme pourra se développer
de manière très différente suivant que l'eau
d'hydratation provient du massif encaissant
ou d'un apport extérieur (c'est à dire depuis
l'intérieur du tunnel).
De ce fait, elles diffèrent des classes qui avaient été retenues dans la version des recommandations éta-
blie par l'AFTES en 1976
forme quelconque, ou provenant de carot- C'est le critère classique en mécanique des Pour les échantillons intacts, le critère est de
tages, entre deux pièces coniques à terminai- sols qui s'exprime par : la forme :
son sphérique (dimensions normalisées). T = c + <rnxtg(p
L'épaisseur des échantillons entre ces deux
pointes peut varier de 25 à 100 mm. Il est • an est la contrainte normale et t la Dans cette expression :
usuel de pratiquer cet essai sur des morceaux contrainte de cisaillement sur la facette de • od = résistance en compression uniaxiale
de carottes de 50 mm de diamètre. Un abaque rupture ; de la roche intacte ;
de correction est disponible pour les autres • c est la cohésion ; • m, = constante, dépendant de la nature de
diamètres (Broch et Franklin, Int. J. of Rock
• <p est l'angle de frottement interne. la roche.
Mech. And Min. Se., 1972, Vol 9, p. 669-697).
En fonction des contraintes principales o, et Si on se réfère à l'expression classique d'un
Le résultat s'exprime sous forme d'un indice
O3, avec o, > o3, l'expression du critère de critère parabolique exprimé en fonction des
de résistance \s en MPa :
Mohr-Coulomb devient : contraintes de rupture en compression
ls = F/D2 uniaxiale oaet en traction 0$ (Annexe A5), on
0"i = [o3 (1 + sin ()>) + 2c(cos$)]/[1 - sin<S>]
F : charge de rupture, constate que le paramètre mj est très voisin
Ce critère de résistance limite peut être appli- de l'indice de fragilité FR :
D : diamètre ou distance entre pointes. qué aux limites élastiques, aux pics ou aux
L'indice correspondant à un diamètre de paliers des courbes contrainte-déformation
50 mm est noté Is50 des essais triaxiaux (contraintes totales ou
effectives, essais drainés ou non drainés). 2.2.6 - Paramètres de résistance
L'essai Franklin peut être réalisé avec un vis à vis de l'abattage
matériel très léger sur chantier ; par corréla- Le critère de Mohr-Coulomb peut corres-
pondre au comportement mécanique de cer- Les paramètres examinés dans ce chapitre
tion, il permet d'obtenir une évaluation de la sont relatifs au comportement de la roche
résistance en compression uniaxiale de la taines roches dans le domaine des
contraintes de confinement moyennes. soumise à divers moyens visant à obtenir sa
roche : destruction (décohésîon recherchée). Ces
D'une manière plus générale, il peut être
20 Isso < oc < 27 IS50 admis pour représenter le comportement paramètres sont utiles pour qualifier la roche
Néanmoins, l'essai Franklin ne peut se substi- d'une roche donnée dans une plage déter- vis à vis des techniques de creusement ou de
tuer à l'essai de compression uniaxiale. minée et limitée de contraintes de confine- broyage et visent à faciliter les prévisions du
ment (linéarisation d'un critère parabolique). point de vue de :
2.2.5 - Essai triaxial et critères de • l'abattage mécanisé, au moyen des essais
rupture 2.2.5.2 - Critère de Hoek et Brown de dureté, de forabilité ;
C'est un critère parabolique bien adapté au • l'usure et la consommation d'outils d'exca-
2.2.5.1 - Essai triaxiaf (norme P 94-423) comportement mécanique des roches, cou- vation, au moyen des essais d'abrasivité;
L'essai triaxial est un essai de compres- ramment utilisé pour ces matériaux.
• les performances des concasseurs, au
sion axiale d'un échantillon soumis à moyen des essais de fragmentation.
une contrainte latérale 03 constante. La
compression axiale est poussée jus- L'interprétation des résultats des essais
qu'à l'obtention de la rupture. est opérée en utilisant des modèles
corrélatifs multicrîtères qui font aussi
La détermination du critère de rupture appel à des paramètres examinés par
d'une roche nécessite de réaliser plu- ailleurs (minéralogie, propriétés méca-
sieurs essais triaxiaux avec des valeurs niques, discontinuités).
de contraintes de confinement crois-
santes ; on effectue au minimum 4 2.2.6. / Dureté et forabilité
essais, incluant l'essai de compression
uniaxiale (o3 = 0). En fonction des techniques qu'ils utili-
sent, ces essais peuvent être regroupés
Pour chaque essai correspondant à en trois familles :
une valeur de contrainte de confine-
ment donnée, la courbe complète 1. les essais consistant à évaluer la
=
pénétration en rotation de forets ou de
Q"i - 03 ffei) permet de connaître la taillants, parmi lesquels les essais CER-
valeur de la contrainte de rupture CHAR, Siever, etc.
déviatorique a, - o3 maximale (valeur
de pic) et éventuellement la valeur de 2. les essais d'indentation statique,
la contrainte résiduelle (palier), corres- consistant à évaluer l'empreinte laissée
pondant au cisaillement de l'échan- par un poinçon sur la roche, parmi les-
tillon selon la surface de rupture. quels le punch test, les essais Vickers,
Knoops, Schreiner, de micro-indenta-
Les mesures des déformations axiale tion, etc.
et transversale durant l'essai permet-
tent d'obtenir la valeur du module de 3. les essais de rebond, consistant à
Young et du coefficient de Poisson évaluer le rebond d'une masse calibrée
sous contrainte de confinement. sur la roche (scléromètre).
Photo 4 - Dispositif d'essai triaxial
L'essai le plus couramment employé est l'es- 2.2.6.2.2 - Essai avec un outil en rotation VALEURS DE L'INDICE TERMES DESCRIPTIFS
(norme P 94-430-2) CLASSES D'ABRASIVITE A», D'ABRASIVfTE
sai de pénétration dérivé de l'essai défini ini-
tialement par le CERCHAR : "Indice de résis- Le deuxième indice est issu de l'essai d'abra- ABRI ABR>20QQ Abrasiwté très forte
tance à la pénétration d'un foret" - Norme sivité LCPC. Cet essai est adapté aux roches ABR2 1500<ABR<20Q0 Abrasiviîé forte
P 94-412. dont la résistance à la traction est supérieure
ÂBR3 10GQ< ABR < 1500 Abraswfté moyenne
La dureté de la roche y est caractérisée par la à 1 MPa. Le résultat est exprimé par l'indice
résistance à la pénétration d'un foret dans d'abrasivité ABR calculé à partir de l'usure ABR4 500 < ABR < 1080 AtasMté faible
des conditions normalisées. L'essai de dureté d'un outil mis en rotation au sein d'une masse ABR5 0<A8R<50Q Abrasivité très faibie
est bien adapté pour les roches à grains fins de granuiats 4/6,3 constitués à partir de la Tableau 9 - Classes de d'abrasivité de la matrice
et de résistance moyenne à faible. roche testée. rocheuse suivant les résultats de Fessai LCPC
Les classes de dureté des roches établies sui- Les classes d'abrasivité des roches établies à
vant les règles appliquées par CERCHAR- partir de l'essai LCPC sont données dans le
moyen d'analyses statistiques pour prendre
INERIS sont données dans le tableau 7. tableau 9.
en compte la variabilité naturelle de leurs
paramètres géométriques et mécaniques.
2.2.6.3 - Essais norvégiens : indice DRI
OASSES
VALEURS TERMES DESCRIPTIFS Les méthodes d'acquisition varient selon
DE DURETE DE DURETE L'indice norvégien DRI (Drilling Rate Index), l'échelle d'observation :
DU1 >120 Roche extrêmement dure défini par l'Université de Trondheim
• photos aériennes et géophysique de sur-
(Movinkel & Johannessen, 1986) combine les
DU 2 80-120 Roche très dure face à l'échelle régionale ;
résultats d'un essai de fragmentation (S20) et
DUS 40-80 Roche dure d'un essai de dureté par pénétration d'un • relevés sur affleurements et en sondages à
foret (SJ). L'abaque de définition du DRI et l'échelle locale.
DU 4 20-40 Roche moyennement dure
les caractéristiques des deux essais S20 et SJ Pour les sondages carottés, il est toujours
DUS 5-20 Roche tendre sont données en annexe 6. recommandé d'accompagner les coupes de
DU 6 <5 Roche très tendre sondages établies par le géologue (coupes
Tableau 7 - Casses de dureté de la motrice rocheuse 2.2.7 - Autres essais comportant, notamment, les logs des
suivant (es résultats de Cessai CERCHAR-INERIS diverses diagraphies réalisées ainsi que les
2.2.7. / - Fragmentabilité (norme P 94- relevés de facturation) par des clichés photo-
2.2.6.2 -Abrasivité 066) - Dégradabilité (norme P 94-067) graphiques en couleur de toutes les caisses
L'abrasivité d'une roche résulte de sa nature Ces essais normalisés permettent de caracté- de carottes, avec échelle, nuancier de cou-
minéralogique, notamment du pourcentage riser l'aptitude des roches à se fragmenter et leur et repérage clairement lisible. A défaut
en quartz, mais aussi de la cohésion entre à se dégrader sous l'effet des engins. Ils sont d'un examen direct mais souvent peu aisé
grains et de leurs dimensions. utilisés principalement en vue du réemploi des caisses de carottes (examen auquel elle
des matériaux rocheux abattus dans les ter- ne saurait néanmoins se substituer) la consul-
L'abrasivité peut être caractérisée par deux rassements à l'air libre. Néanmoins, ils pré- tation des clichés photographiques peut être
indices conventionnels normalisés ; il sentent aussi un intérêt certain en travaux déjà très riche en informations pour l'ingé-
convient de noter qu'il n'a pas été établi de souterrains pour la caractérisation des nieur, notamment sur le chapitre des disconti-
correspondance entre ces deux indices. marins. nuités.
2.2.6.2. / - Essai de rayure avec une pointe -
Norme P 94-430-1 2.2.7.2 - Essais Los Ange/es (norme P 18-
573) - Essai MDE (micro-Deval en pré-
Le premier indice A,N4
est issu de l'essai CER- sence d'eau, norme P 18-572)
CHAR-INERIS de rayure avec une pointe. Le
résultat est exprimé par un indice d'abrasivité On rappelle pour mémoire les paramètres
caractérisant l'aptitude d'une roche à user un mesurés lors de l'essai Los Angeles, qui
outil qui la désagrège. caractérise la résistance à la fragmentation de
la roche, et lors de l'essai MDE, qui caracté-
Les classes d'abrasivité de roche définies à rise la résistance à l'usure de la roche en pré-
partir de cet indice sont données dans le sence d'eau. Ces paramètres sont essentiels
tableau 8. dans le cas des roches dures, pour caractéri-
VALEURS ser des possibilités éventuelles de réemploi
CLASSE! DE U1NDCE
TERMES DESCRIPTIFS plus élaboré que le simple matériau de rem-
D'ABRASI- D'ABRASIVITE blai (ballast, granuiats pour chaussées ou
VITEABj
béton, couches de formes, etc.).
A*1 >4,0* Roche extrêmement abrasive
A*2 2,0-4,0 Roche très abrasive
ANS 1,0-2,0 Roche abrasive 3 - LES CARACTERISTIQUES
AN 4 0,5-1,0 Roche peu abrasive DES DISCONTINUITES
AN 5 <0,5 Roche très peu abrasive Les systèmes de discontinuités présents dans
le massif doivent être étudiés en détail à Photo 5 - Massif rocheux résultant d'une histoire
(* : le quartz et les pierres précieuses présentent l'échelle de l'ouvrage, en particulier au tectonique complexe - Région de Tïbi (Espagne)
des valeurs supérieures à 6)
Tableau 8 - Classes d'abrasivité de la matrice rocheu-
se suivant les résultats de Fessai CERCHAR-INERIS 4
L'indice AIN correspond à l'indice anglo-saxon C.A.I (CERCHAR Abrasivity Index)
3.1 -PARAMETRES
D'IDENTIFICATION DES
DISCONTINUITES
] Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains
nombre de traces égales sur une surface, les CLASSES TERMES DESCRIPnFS DU NOMBRE DE FAMILLES DE DlSCONTlNUrŒS
traces longues ont plus de chance d'être
intersectées par la ligne de mesure et appa- N1 Peu de discontinuité ou quelques discontinuités diffuses
raissent donc plus rapprochées) et de la a Une famille principale
direction de la ligne d'échantillonnage ; N2
b Une famille principale et des discontinuités oMfuses
3. extension : l'extension ou taille des dis-
continuités correspond à la surface totale de
a Deux familles principales
N3
la discontinuité dans l'espace. C'est un para- b Deux femies principales et des discontinuités diffuses
mètre important puisqu'elle contrôle, avec a Trois (et plus) familles principales
l'espacement, la connectivité du réseau, et N4
donc la perméabilité du massif et le volume b Trois (et plus) familles principales et des discontinuités diuses
des blocs intacts. Elle n'est pas accessible N5 Nombreuses discontinuités sans organisation
directement, mais on peut l'approcher par la
Tableau 10 - Qasses et description suivant le nombre de familles de discontinuités
longueur observable de son intersection avec
le plan de mesure (trace de la discontinuité).
Ce paramètre n'est donc pas mesurable en
sondage ; tinuités en familles directionnelles se fait sur peut être complétée par l'analyse statistique
la base du traitement des paramètres azimut de chaque famille à partir de la réalisation
4. rugosité et ondulation de la surface de et pendage, mais d'autres paramètres géo- d'histogrammes de distribution de para-
discontinuité : à l'échelle millimétrique à métriques, en particulier l'extension et l'ou- mètres géométriques tels que orientation,
centimétrique d'une part, décimétrique à verture, peuvent également intervenir dans extension et espacement. Il est alors possible
métrique d'autre part. Ces paramètres sont l'identification de familles. de calculer les moyennes et écart-types de
essentiels car ils contrôlent la mobilisation ou chaque paramètre, et, le cas échéant, de
non du phénomène de dilatance et par La notion de familles de discontinuités
caler des lois de distributions.
conséquent la résistance au cisaillement de la constitue cependant une simplification de la
discontinuité. Bien que difficile à mesurer, il réalité qui peut être parfois excessive voire
3.2.2.1 - L'orientation des familles de
faut s'efforcer de les estimer (cf. § 3.3.2 injustifiée dans certains cas. Ce type d'ana- discontinuités
Paramètres de résistance au cisaillement) lyse doit donc être mené avec prudence en
faisant appel à l'expérience du géologue. L'orientation de chaque famille doit être
5. altération des épontes : ce paramètre est Dans tous les cas, il est nécessaire de tra- considérée par rapport à la direction d'avan-
important lorsque les deux épontes de la dis- vailler par types de discontinuités en distin- cement de l'excavation. Le pendage P et
continuité sont en contact, puisqu'il contrôle guant par exemple : plans de stratification, l'angle ô entre l'azimut du vecteur pendage
leur déformabilité, mais aussi la possibilité de plans de foliation ou de schistosité, diaclases Op et celui de l'axe d'avancement de l'exca-
mobiliser de la dilatance et donc la résistance et failles. vation A déterminent, pour chaque famille,
au cisaillement. Le degré d'altération peut les conditions de creusement décrites dans le
être apprécié directement sur le terrain à par- La méthode d'analyse la plus couramment tableau 11. Le stéréogramme de la figure 5
tir de la description des matériaux d'altéra- utilisée est la projection stéréographique situe graphiquement les différentes classes,
tion, de leur épaisseur et de l'essai au scléro- dont on trouvera en annexe 7 une présenta- dont des exemples sont illustrés par la figure
mètre (Annexe 9) ; tion plus détaillée. Sur la base des observa- 6 de façon explicite.
tions de terrain et de l'étude des diagrammes
6. ouverture : distance entre épontes comp- Dans le cas où sont présentes plusieurs
stéréographiques, l'organisation des discon-
tée perpendiculairement au plan de disconti- familles de discontinuités il conviendra d'éta-
tinuités en familles peut être décrite à l'aide
nuité ; blir une hiérarchisation de celles-ci, et d'ap-
du tableau 10.
7. remplissage : il faut caractériser la nature pliquer les définitions du tableau 11 en pre-
du matériau de remplissage ou de l'enduit, mier lieu à la famille dont la fréquence est la
3.2.2 - Analyse statistique des para- plus élevée ou la famille de moindre résis-
son épaisseur et ses caractéristiques méca- mètres géométriques de chaque famille
niques ; tance ; on précisera la hiérarchisation si on
L'identification de familles directionnelles fait référence à d'autres familles moins repré-
8. présence d'eau : présence de suintement étant réalisée (quand elles existent), l'étude sentées.
et d'écoulement d'eau.
Classe (OR 1)
DIRECTION DE
DES TRAVAUX
(Azimuth N
Y \
) Fa mile de discontinuités
J subhorkontates
A Angteô=[A-al
A°
fc
_te " . "' à _ ™ -*-^
OR2a
en travers bancs
:" te penda§e/ OR 3
v^
.. A Classe (OR 4b)
A
OR4b N A Classe (OR 2b)
^o^u
OR4b - -20 w .
OR4a
| OR4a OR-1 - '
' - } Familedediscontrtuit.es
\ m ^ rencontré es en travers-bancs,
" contre le pendage
A
N
A Classe (OR 2a)
s
) Famile de disconthuités
/ re rcorfrées en travers-bancs
avec le pendage
figure 5 - Orientation des discontinuités - Stéréogramme et représenta- Figure 6 - Illustration schématique de quelques classes d'orientation OR du Tableau II et du
tion polaire du plan de la famille de discontinuités considérée. stéréogramme de la Figure 5.
Les différents secteurs du stéréogramme correspondent au d'eu géo- A gauche : stéréogramme et représentation polaire du plan de la famille de discontinu/tés
métrique des pôles des plans de discontinuités orientés selon les don- considérée (hémisphère supérieur).
nées des classes OR du Tableau 11. Voir également les schémas de la
A droite : bloc diagramme explicatif
Figure 6.
3.2.2.2 - L'espacement de discontinuités 3.2.2.3 - L'extension des familles de dis- moyenne de discontinuités par unité de
de chaque famille continuités volume de massif rocheux. Cette quantité,
L'histogramme des espacements e, entre dis- L'extension des discontinuités doit être analy- qui intègre à la fois l'espacement des discon-
continuités d'une même famille peut être sée avec prudence. En effet, elle ne peut être tinuités et leur extension, n'est pas accessible
facilement obtenu à partir des distances d, estimée qu'à partir de mesures de longueurs directement. En général, il faut se contenter
entre discontinuités d'une même famille des traces effectuées à 2D sur des surfaces d'évaluer la densité de discontinuités à partir
interceptant les lignes de mesure en tenant (affleurements, parois de galerie), mais qui d'un relevé le long d'une ligne de mesure en
compte de l'angle 0 entre la ligne de mesure sont souvent biaisées. De plus, le passage du sondage ou sur une surface (affleurement,
et la normale au plan moyen de la famille relevé des traces à 2D à l'extension réelle des paroi de galerie), en comptant les longueurs
(e,=d,.cos9). On peut alors calculer l'espace- discontinuités à 3D nécessite de faire appel à des parties massives de la roche d'une dis-
ment moyen ES, l'écart-type, et différentes la modélisation. continuité à la suivante.
valeurs modales si elles apparaissent nette- On trouvera dans l'annexe 8 des développe- L'exploitation de l'ensemble des données de
ment sur l'histogramme. ments récents sur ces deux points particuliers. fracturation, sans distinction morpho-géné-
Dans le cas de massifs stratifiés l'espacement tique, se fait au moyen de différents indices
correspond à l'épaisseur des bancs. 3.2.3 - Indices globaux de densité et de traitements statistiques.
Les classes d'espacement sont indiquées de fracturation
3.2.3. / - RQD (Rock Qual'rty Désignation)
dans le tableau 12. La densité volumique d'une population de
discontinuités est définie par la surface L'indice RQD a été défini par D. Deere (1963)
comme "le pourcentage de la longueur
cumulée des éléments de carottes de lon-
CLASSES
VALEURS D'ESPACEMENT TERMES DESCRIPTIFS D'ESPACEMENT DES gueur unitaire supérieure à 4 pouces par rap-
cm DISCONTINUITES D'UNE MEME FAMILLE port à la longueur de la passe forée infé-
ES1 >200 Discontinuités très espacées rieure ou égale à 1.50 m. Les carottes
devaient avoir un diamètre supérieur ou égal
ES2 60à200 Discontinuités espacées à NX (carottes de 2"1/8) et avoir été préle-
ES3 20 à 60 Discontinuités moyennement espacées vées à l'aide d'un carott/er double avec un
ES 4 6à20 Discontinuités rapprochées taux de récupération de l'ordre de 100%°.
ES5 <6 Discontinuités très rapprochées Afin de ne pas pénaliser les terrains dont la
récupération n'est pas exactement de 100%
Tableau 12 - Classes d'espacement des discontinuités et en vue de systématiser les levés de RQD
20
s
/ HISTOGR AW ME
tuelles des carottes avec le temps.
Les classes de RQD et les appréciations sur la
Î40° s? RQD = 73 % N1
_A S JJ /_
4
fir tuaitile — 26 cm
. E.F
» .
ID
Mf
Médian8
•330
3
'•§50 - g2&
peuvent en être déduites d'après D. Deere* e 7
sont présentés dans le tableau 13.
J 70
*
80
--8
£
1-quanile = 9 cmJ ?
S
/l
3
- |io-
0
flr
10!
1
20 30 '
11.
Lfan)
/
90
L'indice ID est défini comme la moyenne des i
100
intervalles découpés par les discontinuités 2 3 4 S 6 78910 20 30 40 50 100 200 SOOcm
successives le long d'une ligne de mesure figure 7 - Histogramme et courbe cumulative des longueurs de carottes dans un sondage
(d'après C Louis, 1974)
Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains !
II est également fortement recommandé, de dage telles que, par exemple, des zones 3.3.1 - Paramètres de déformabilité
représenter ces différents indices sous forme broyées que l'on peut par convention consi-
3.3. /. / - Raideur normale
de diagrammes en fonction de l'abscisse de dérer comme formées de fragments de 1 cm.
la ligne de mesure. En particulier pour les Les essais en compression simple réalisés sur
mesures en sondage, il est indispensable de 3.3 - PARAMETRES des discontinuités orientées perpendiculaire-
juxtaposer le diagramme intégral de carot- ment à la sollicitation mécanique montrent
MECANIQUES DES toujours une courbe contrainte normale sn en
tage où sont représentées les longueurs de
DISCONTINUITES fonction du déplacement normal Un d'allure
carottes en fonction de la profondeur, le
diagramme de FD (exprimé en m-1) et le hyperbolique présentant une asymptote tra-
On s'intéresse ici à des discontinuités sans
diagramme de RQD (Figure 8). Ce type de duisant la limite de fermeture du joint U^,,.
matériau de remplissage. Dans le cas contraire,
représentation facilite l'analyse de la fractura- L'ouverture totale du joint peut s'obtenir pour
le comportement mécanique de la disconti-
tion, les différentes méthodes se complétant. une contrainte de traction non nulle a, si le
nuité dépendra de celui du matériau de rem-
Il est alors possible d'identifier la présence de joint présente des ponts de matière ou du
plissage qui devra être étudié spécifiquement
zones homogènes, ou de contrastes entre remplissage (Figure 9).
zones plus ou moins fissurées. On peut éga- Les caractéristiques mécaniques sont généra-
La pente de cette courbe donne la raideur
lement comparer ces mesures de fracturation lement obtenues par des essais en labora-
normale K,, qui est définie par la relation :
à des mesures de diagraphies réalisées dans toire, les essais in situ étant beaucoup plus
le même sondage. rares pour des raisons de mise en œuvre et
de coût. Les essais de compression simple et 8U
Il peut être également judicieux de quantifier
de cisaillement sous contrainte normale
ces grandeurs selon un procédé de moyenne La valeur de K,, dépend de la contrainte nor-
(norme NF-P94-424) permettent de caractéri-
mobile (par exemple, RQD et FD calculés male, et peut s'exprimer en fonction des
ser le comportement des discontinuités.
tous les mètres dans une fenêtre de 4m que paramètres a, Umax et K^ (raideur normale ini-
l'on fait descendre le long du sondage par Les paramètres essentiels suivants, caractéri- tiale) qui caractérisent le comportement
pas de 2 m) ou de modifier les valeurs des sant le comportement mécanique des dis- mécanique du joint en compression simple, et
paramètres permettant le calcul des indices continuités, peuvent être tirés de l'analyse de sont déterminés par ajustement à partir d'es-
dans certaines zones particulières du son- ces essais : sais, néanmoins peu couramment réalisés.
100
100-
Figure 8
200 Caractérisation de la fracturation
200- d'un massif cakaire à partir d'un
sondage carotté vertical
(Serratrice et Dunille, 1997)
300
300-
400 400
D'econthuité .Un
Contrainte
normale ( n)
k Contrainte
tangentieite ( T )
max
Kn Déplacement
Déplacement
normal (U n) tangentiel (Us )
a Umax
«ri
: résistance à la traction
Umax : limite de fermeture du joint
Figure 9 : Paramètres de défôrmabi/ité d'une discontinuité : raideur normale K,, et raideur tangentielle IÇ Figure 10 : Gsailkment d'une discontinuité naturelle
a) courbe contrainte tangentielle T - déplacement tangentiel U5
b) courbe déplacement normal Un - dép/acement tangentiel Us
3.3.1.2 - Raideur tangentielle tailles et de formes variées qui représentent Le critère de rupture en cisaillement d'une
De la même manière, lors d'un essai de différentes échelles de rugosité superposées. discontinuité se représente par deux courbes
cisaillement, on définit la raideur tangentielle Leur comportement au cisaillement met en caractérisant la résistance de pic et la résis-
Kg comme la pente de la courbe contrainte évidence trois paramètres fondamentaux tance résiduelle (Figure 11).
tangentielle t en fonction du déplacement (Figure 10):
tangentiel Us avant la rupture (Figure 9), soit : • la résistance de pic, définie par la Contramte de pic
.. §T contrainte de cisaillement maximum ip, cor-
respond au cisaillement des aspérités ;
8US
• la résistance résiduelle tr caractéristique
du frottement des épontes en contact après
3.3.2 - Paramètres de résistance Contn&nte résiduelle
rupture des aspérités ;
au cisaillement
• la dilatance représentée par un déplace-
Le comportement d'une discontinuité sou-
mise à un essai de cisaillement (Norme XP P ment des épontes dans la direction normale
94-424) est contrôlé par la nature des au plan de la discontinuité. Elle est caractéri-
épontes mais surtout par leur état de surface. sée par l'angle de dilatance i (angle de la
En particulier, la rugosité des épontes, leur pente de la courbe de dilatance donnant le figure / / : ûitère de rupture
déplacement normal Un en fonction du d'une discontinuité naturelle.
degré d'imbrication et leur degré d'altération
jouent un rôle primordial. déplacement tangentiel Us). Cet angle pré-
sente un maximum ip au point d'inflexion de La résistance résiduelle des discontinuités
Dans le cas particulier d'une discontinuité la courbe de dilatance. Ce point correspon- est peu sensible à l'effet d'échelle, et le cri-
plane et lisse, c'est à dire dépourvue d'aspé- tère de rupture peut s'obtenir facilement par
dant au pic de la courbe contrainte de
rités, le comportement au cisaillement est des essais de laboratoire sous la forme d'une
cisaillement t en fonction du déplacement
uniquement régi par le frottement des loi de Coulomb classique caractérisée par un
tangentiel Us, qui représente, pour un niveau
épontes. La résistance au cisaillement est angle de frottement résiduel (pr, qui diffère au
de contrainte normale donné, la rupture des
habituellement exprimée par le critère de plus de quelques degrés de l'angle de frotte-
aspérités les plus aiguës. Au-delà, la dila-
Coulomb : ment de base (Pb, et une cohésion résiduelle,
tance se poursuit avec un angle plus faible
t = o n xtg(p b défini par l'inclinaison des aspérités les plus en général faible ou nulle, que l'on prendra
résistantes, à base large et à pente faible. toujours égale à 0 :
où <j>b est l'angle de frottement du joint plan
ou angle de frottement de base, qui dépend Par rapport à une discontinuité plane et lisse,
principalement de la nature pétrographique la dilatance induit une augmentation de la La courbe correspondant à la résistance de
et du degré d'altération des épontes. résistance de pic. Elle est fonction de la rugo- pic montre par contre, une courbure progres-
Les discontinuités naturelles présentent sité des épontes, de leur degré d'altération sive qui traduit une relation non linéaire entre
généralement une géométrie de surface très mais aussi de leur degré d'imbrication et de la résistance au cisaillement x et la contrainte
îrrégulière avec de nombreuses aspérités de la direction du cisaillement normale on. La forte pente de la courbe pour
les faibles valeurs de contraintes normales an : contrainte normale appliquée sur la L'écoulement d'un fluide dans une disconti-
traduit l'influence des aspérités les plus incli- discontinuité. nuité est un problème très complexe. Des
nées, à l'origine d'une forte dilatance. Au fur Pour des valeurs très faibles de la contrainte essais expérimentaux ont en effet montré
et à mesure que la contrainte normale aug- normale (JCS/on > 100), la relation conduit à qu'il n'est pas isotrope, mais qu'il s'effectue
mente, les aspérités se rompent en nombre des valeurs non réalistes, et Barton suggère en particulier selon des chenaux dont la géo-
de plus en plus important ; la dilatance est l'utilisation de l'équation simplifiée: métrie dépend certes de l'ouverture de la
moins importante, et la courbe (t , on) s'inflé- discontinuité, mais aussi de la rugosité des
chit et devient progressivement linéaire. t = onxtg70° épontes et de leur surface de contact, du
Dans une gamme de valeurs de contrainte La détermination d'une valeur de JRC repré- niveau des contraintes normale et tangen-
normale pas trop étendue, cette courbe peut sentative de la rugosité à trois dimensions de tielle appliquées, ainsi que du déplacement
être approchée par une droite d'équation : l'éponte d'une discontinuité n'est cependant tangentiel des épontes, sans oublier la pré-
pas toujours facile, même à l'échelle d'un sence éventuelle d'un matériau de remplis-
échantillon. sage.
Ca est une cohésion apparente qui n'exprime
pas une propriété intrinsèque du matériau des On rappelle également qu'une telle approche Diverses approches plus ou moins simplifiées
épontes, mais l'influence des irrégularités des est limitée aux discontinuités ne présentant permettent cependant d'évaluer le débit Q
épontes sur le comportement en cisaillement pas ou peu de matériau de remplissage. d'un fluide circulant dans une discontinuité
Lorsque l'épaisseur du matériau de remplis- (voir détails en annexe). Généralement on
Pour les très faibles valeurs de contrainte nor- sage est suffisante pour que le cisaillement considère, pour une discontinuité plane et
male, la cohésion apparente Ca est voisine de puisse se développer entièrement dans le lisse, que le débit est proportionnel au cube
zéro, et f px. est proche de f ,+ ip. matériau de remplissage, les caractéristiques de l'ouverture (Annexe 10).
Pour les fortes valeurs de contrainte, la cohé- de cisaillement sont celles du matériau de
Cependant, même en tenant compte des
sion apparente Ca est élevée et l'angle de remplissage, qui doit faire l'objet d'une étude
particulière. corrections dues à la rugosité, il faut garder à
frottement de pic <ppic tend progressivement
l'esprit que les valeurs de débit mesurées
vers <pr. sont souvent très différentes des valeurs cal-
0-2
Dans la pratique, l'interprétation des essais culées par ces formules.
de laboratoire est délicate et la détermina- I 2-4
tion des caractéristiques de résistance de pic
des discontinuités présente de nombreuses 3 I 4-6
difficultés liées à la dispersion des résultats et
4 - LES CARACTERISTIQUES
-i 6-8
à l'effet d'échelle. DU MASSIF ROCHEUX
8-10
Sur la base de travaux expérimentaux, Barton 4.1 - PARAMETRES
(1973) a proposé un critère de rupture semi- 10-12 D'IDENTIFICATION
empirique dans lequel la résistance de pic
dépend d'un angle de dilatance i qui rend 12-14
4.1.1 -RQD
compte du degré de rugosité des épontes
14-16 Le RQD, défini à partir de l'analyse des dis-
(JRC), de leur résistance (JCS) et de la
contrainte normale on appliquée sur la dis- 16-18 continuités (voir § 3.2.3.1), a été considéré
continuité : dès son origine comme un indice de qualité
18-20 du massif rocheux déterminé à partir du
V =
=o-n x = <sn x tg(% + JRC x log, comptage des discontinuités sur les carottes
0"n 10
—'cm provenant de sondages.
sca/e
<pb : angle de frottement de base, qui diffère Dans le cas où les orientations des diverses
de quelques degrés de l'angle de frottement discontinuités sont réparties de manière à
résiduel fr ; Figure 12 - Profils de rugosité standard pour des sur-
peu près homogène dans toutes les direc-
faces de discontinuité
JRC : "Joint Roughness Coefficient", coef- (d'après Barton et Choubey, 1977). tions de l'espace ("isotropie" de la fractura-
ficient sans dimension relié à la rugosité et à tion), on peut considérer que le RQD est
la taille des épontes ; il peut être estimé en indépendant de la direction du forage et
comparant le profil de rugosité de la disconti- 3.3.3 - Paramètres hydrauliques peut être effectivement considéré comme un
nuité, réalisés dans la direction du cisaille- indice global de qualité du massif rocheux.
Si le comportement mécanique des disconti-
ment, à ceux établis par Barton et classés par Dans le cas où la distribution des discontinui-
nuités est principalement contrôlé par la
rugosité croissante de 0 pour une disconti- tés est fortement polarisée (roches finement
nature et le degré d'altération des épontes,
nuité plane et lisse, à 20 pour une disconti- stratifiées, schistes, ardoises, etc.) la valeur du
leur rugosité et le niveau de contrainte nor-
nuité ondulée et rugueuse (figure 12). La RQD sera très différente selon la direction du
male, d'autres facteurs extérieurs intervien-
valeur de JRC varie également en fonction nent également pour moduler ce comporte- forage (Figure 13). Le RQD déterminé sur un
de la déformation de la discontinuité : plus forage ne fournit plus alors qu'une image
ment : l'épaisseur, la nature et la teneur en
les aspérités sont cisaillées, plus la valeur de ponctuelle de la fracturation dans une direc-
eau du matériau de remplissage, la présence
JRC est faible. d'eau dans les discontinuités qui modifie le tion donnée et non plus une représentation
JCS : "Joint Compressive Strength" : résis- niveau de contrainte normale par l'intermé- de la fracturation globale du massif rocheux.
tance en compression simple des épontes ; diaire des pressions interstitielles, et les Dans ces conditions, l'AFTES recommande
elle est souvent estimée indirectement in situ conditions aux limites qui conditionnent l'am- de déterminer le RQD sur plusieurs sondages
au moyen d'un scléromètre (Annexe 9). plitude des déplacements. réalisés dans différentes directions, de façon
à recouper toutes les familles de discontinui- au volcanisme actuel ou plus ancien). La Au contraire, lorsque VpM est inférieure à Vp,
tés et particulièrement celles qui peuvent superposition de l'état d'altération de la la chute de vitesse dans le massif par rapport
être défavorables pour l'ouvrage. matrice avec celui des discontinuités princi- à la valeur mesurée sur échantillon peut être
pales permet de classer l'état d'altération du attribuée aux discontinuités ou aux vides
Défini par son auteur à partir du comptage
massif rocheux. affectant le massif sur !a longueur L de la base
des discontinuités sur carottes issues de
forages, le RQD peut tout aussi bien être Dans le cas de l'altération météorique, les de mesure de VpM.
déterminé à partir de comptages de disconti- termes descriptifs, en accord avec ceux pré- Les classes de continuité de massif, à
nuités relevés sur affleurements : conisés par la SIMR (Ay = W), sont donnés l'échelle de la longueur L sur laquelle est faite
• affleurements naturels ; la détermination dans le tableau 16. Ils s'appliquent plus parti- la mesure de VpM, sont données dans le
se fait sur une ou plusieurs lignes recoupant culièrement aux roches cristallines. tableau 17.
les réseaux de fractures de façon à ce que ies Généralement, cette longueur L correspon-
valeurs obtenues soient représentatives des 4.1.3 - Indice de continuité du
massif 1CM dra aux longueurs les plus courantes des
ensembles homogènes du massif rocheux
bases de sîsmique réfraction (60 m, 120 m,
définis par ailleurs ; Suivant une démarche similaire à celle qui a
240 m) ; mais il est possible d'analyser la
été définie au § 2.1.10 pour la matrice
• fronts de carrière, parements de puits, de rocheuse, on définit un indice de continuité continuité du massif sur des zones de lon-
galeries de reconnaissance ; dans ces cas, il (ou de qualité) du massif rocheux ICM par le gueur plus réduites, en se basant sur des
conviendra dans la mesure du possible mesures microsismiques en forage ou des
rapport de la vitesse VpM des ondes P mesu-
d'écarter la fracturation induite par l'utilisa- mesures sismiques en paroi de galerie.
rée sur une base de longueur L, à la vitesse
tion de l'explosif.
Vp mesurée sur un échantillon. Naturellement, il conviendra toujours de pré-
Dans le cas d'un massif rocheux à discontinui- ciser la longueur L de la base de mesure en
tés fortement polarisées, les mêmes réserves même temps que la valeur de l'indice ICM
que pour les sondages peuvent être faites sur La notion d'indice de continuité du massif correspondant.
la représentativité de la fracturation relevée rocheux ICM permet une appréciation de l'ef-
et du RQD calculé en fonction de l'orienta- fet d'échelle et de la dégradation des pro-
tion des lignes de mesures. priétés mécaniques entre l'échantillon de Nota : il est possible, dans certains cas, que
laboratoire (matrice) et le massif. l'indice ICM soit supérieur à 100%, par
4.1.2 - Degré d'altération exemple lorsque la matrice est le siège d'une
Indépendamment de la valeur de Vp, si VpM
fissuration ou micro-fissuration, fermée sous
L'état d'altération d'un massif se décrit en est égale à Vp, cela signifie que le massif, à
l'échelle L de la mesure VpM , présente les l'effet du confinement au sein du massif
établissant un zonage de l'altération pour les
différentes formations qui le constituent. On mêmes propriétés que l'échantillon et n'est rocheux et ayant tendance à s'ouvrir dans les
précisera s'il s'agit d'une altération essentiel- pas affecté par des discontinuités ou des échantillons déconfinés par le carottage.
lement météorique ou d'une altération d'ori- vides de nature à faire chuter la vitesse des Cette situation n'est pas exceptionnelle dans
gine profonde, hydrothermale (souvent liée ondes P. certaines roches schisteuses.
CLASSES TERMES DESCRIPTIFS DU DEGRE D'ALTERATION Classes ES4 - ID4 - RQD1 Classes ES4 - ID4 - RQD5
RQD - 10O RQD**0
APTES DU MASSIF ROCHEUX
Classes ES1 - ID1 - RQD1
AM1a Rocher sain RQD = 100
4.2 - PARAMETRES Lorsque seule la vitesse des ondes de com- - une cellule cylindrique déformable permet-
MECANIQUES pression Vp a été mesurée, un module Ed tant d'appliquer une pression radiale variable
peut néanmoins en être déduit à partir d'une sur la paroi du forage ;
4.2.1 - Déformabilifé du massif, valeur supposée de vd (généralement prise - plusieurs capteurs mesurant directement ia
module de déformation du massif E,,,s égale à 0,25 ou 0,30). déformation radiale de la paroi du forage
D'autres méthodes sont basées sur des sous l'effet de pression appliquée.
Du fait de la présence des discontinuités, la
déformabilité du massif rocheux à l'échelle mesures de vitesses sismiques dans le massif Le module E est calculé selon la formule sui-
des ouvrages est en général beaucoup plus rocheux et permettent de remonter aux four- vante dans laquelle, en l'absence de données
importante que celle de la matrice rocheuse, chettes de valeurs de modules correspon- particulières, la valeur du coefficient de
déterminée au laboratoire sur des échan- dant, moyennant le recours à des corrélations Poisson t) est souvent prise égale à 0,25 :
tillons de petites dimensions. établies expérimentalement sur divers sites
d'ouvrages réels ("petite sismique" de
Suivant le volume de massif rocheux consi- Schneider, méthode SCARABEE). Ae, correspond à la variation de déformation
déré et l'amplitude des sollicitations appli- radiale produite par la variation de la
quées, la déformabilîté peut être appréhen- Il convient de noter que le terme "dyna-
mique" recouvre en fait la valeur de para- contrainte
dée par deux classes d'investigations in situ :
mètres de déformabilité sous très faible solli- A0r appliquée à la paroi du forage.
• les mesures "indirectes" de type géophy- citations correspondant à des déformations
Les capteurs de déplacements mesurant la
sique, essentiellement basées sur les vitesses elles aussi très faibles (1 tf7 < 8<1Q-5 ).
de propagation des ondes ; déformation radiale de la paroi du forage,
4.2.1.2- Mesures directes doivent avoir la précision requise pour per-
• les mesures "directes", réalisées en mesu- mettre la mesure de modules élevés habi-
rant des déformations sur des zones de mas- Les principaux essais in situ utilisés pour tuellement rencontrés dans les massifs
sif rocheux soumises à des variations d'état mesurer la déformabilité du massif sont les rocheux. Ces capteurs sont orientés suivant
de contraintes. Les variations peuvent résul- suivants : différentes directions et disposés en plusieurs
ter d'essais spécifiques de chargement (cas sections le long du dîlatomètre (3 paires à
• l'essai au vérin à plaque rigide, d'une utili-
des essais in situ), ou bien être générées par 120°, ou bien 4 paires à 90° selon le dilato-
sation assez répandue et courante. Il permet
l'ouvrage construit (cas des analyses en mètre).
de caractériser la déformabilité du massif par
retour).
la valeur du module de déformation E déter- Cette disposition permet de mettre en évi-
4.2. /. / - Mesures indirectes minée à partir de la tangente à la courbe dence une anisotropie éventuelle de la défor-
(géophysique) enveloppe des courbes " effort-déplacement mabilité du massif.
Le temps de parcours des ondes P de com- " établies au cours de cycles de chargement
successifs croissants (cf. Annexe 11). Le dilatomètre peut également être utilisé
pression (ondes longitudinales) et celui des pour réaliser des essais de fluage durant les-
ondes S de cisaillement (ondes transversales) Du fait des dimensions habituelles des quels la pression est maintenue constante
sont mesurés entre deux repères : la source plaques utilisées (0,38 m à 0,60 m) cet essai dans le temps et les déplacements différés
sismique et le récepteur, séparés par une dis- permet d'accéder aux valeurs de déformabî- sont mesurés.
tance connue. L'émetteur et le récepteur lité du massif à l'échelle de quelques m3, à
peuvent être disposés de plusieurs façons : condition de dépasser, grâce à une pression « l'essai pressiométrique (norme P 94-1 1 0-
suffisante, l'influence de la zone superficielle 1&2) réalisé en forage, mesure lui aussi la
• dans deux forages distincts ("Seismic déformabilité du massif au moyen d'une cel-
Cross-HoleTest"); décomprimée.
lule cylindrique déformable appliquant une
• la source dans un forage et le récep- pression croissante sur la paroi du
teur en surface du sol ("Seismic Up-Hole forage. La pente de ia "courbe pres-
Test"); siométrique" donnant la variation de
volume de la cellule en fonction de la
• le récepteur en forage et la source en pression appliquée permet le calcul
surface du sol ("Seismic Down-Hole d'un module de cisaillement G
Test"). (Module pressiométrique Ménard EJ.
Dans tous les cas sont mesurées les Cependant, du fait des caractéris-
vitesses des ondes de compression Vp et tiques des appareillages, l'essai pres-
des ondes de cisaillement Vj, ce qui per- siométrique n'est pas adapté aux
met d'en déduire le module de défor- massifs rocheux, même s'il reste
mation "dynamique" et le coefficient de encore d'un emploi très répandu. En
Poisson "dynamique" du massif (respec- effet dès lors que les valeurs des
tivement E-J et vj à l'aide des relations modules atteignent quelques cen-
suivantes : taines de MPa (et ces valeurs sont en
Ed = p[Vp2(1+ud)x(1-2ud)]/(1-i)d) Photo 7 - Essai au vérin à plaque de charge rigide. général largement dépassées dans les mas-
Agglomérats volcaniques - Takamaka (La Réunion) sifs rocheux), les modules déduits des essais
2 2
u d =[0,5-(V s /V p ) ]/E1 -(Vs/Vp) ] pressiométriques deviennent de plus en plus
(p est la masse volumique, cf. § 2.1.4) * l'essai dilatométrique (norme P 94-443) fortement sous-évalués, quand les valeurs
réalisé en forage permet de mesurer la défor- des modules réels augmentent. L'essai pres-
Le calcul de Ed et vd par méthode géophy-
sique nécessite donc de mesurer à la fois Vp mabilîté du massif au moyen d'un appa- siométrique doit être réservé exclusive-
reillage (dilatomètre) comportant : ment aux sols ou éventuellement à
etV,.
quelques matériaux "tendres" (craies, 4.2. 1.4 - Classification de la • E^t) représente le module de déformation
marnes) à la limite des sols et des roches. déformabilité du massif rocheux du massif au bout d'un temps t, sous un char-
Pour les massifs rocheux classiques, l'essai Les classes de déformabilité de massif gement maintenu constant depuis t = 0 ;
pressiométrique ne doit pas être compté au rocheux, basées sur les valeurs de module de La fonction 4>(t) est une fonction monotone
nombre des essais pertinents. déformation du massif EMas sont données croissante comprise entre 4>(0) = 0 et ®H = a
dans le tableau 18.
4.2.1.3- Mesure sur ouvrages réels Pour les roches de résistance faible à
et estimation de la déformabilité 4.2. 1.5- Effets différés - moyenne, la valeur de a = 1 est souvent pro-
par les analyses en retour module à long terme posée, même si ce choix n'apparaît pas tou-
Ce sont sans doute les méthodes les plus à jours justifié, notamment par des données
La construction d'un ouvrage souterrain expérimentales.
même de donner la déformabilité globale induit toujours des déformations du massif
d'un massif et les paramètres d'anisotropie encaissant provoquées par les modifications Dans le cas de roches de résistance plus éle-
qui la gouvernent du champ de contraintes autour de la zone vée, des valeurs de a » 0,3 à 0,5 sont aussi
Sur ouvrages réels (généralement il s'agit de excavée. Sur de nombreux ouvrages les souvent proposées, sans plus de justifications.
galeries de reconnaissances creusées au déformations dans le massif s'accompagnent Un calage moins incertain de ces valeurs
cours d'une phase précédant la réalisation de d'effets différés au cours du temps, les défor- nécessiterait de disposer de mesures sur
l'ouvrage principal), les mesures les plus cou- mations évoluant pour tendre de manière ouvrages réels portant sur de longues
rantes sont les suivantes : asymptotique vers un état final généralement périodes dans le temps. A l'heure actuelle,
qualifié "d'état à long terme". les retours d'expérience sont encore très
• mesures du déplacement de la paroi de
l'ouvrage (convergence) ; Comme on l'a vu au paragraphe 2.2.2, plu- rares, avec des mesures ne portant que sur
sieurs causes peuvent être à l'origine de ce un nombre limité d'années.
• mesures de déplacements de points
comportement différé du massif. Il peut s'agir :
situés dans le massif rocheux (déplacements 4.2.2 - Résistance limite du massif
relatifs par rapport à des repères fixes ou • d'un comportement rhéologique spéci-
mobiles) au moyen d'extensomètres en fique de la matrice rocheuse, de type visco- Les propriétés mécaniques sont fortement
forages réalisés autour de l'ouvrage ; élastique ou visco-élasto-plastique (cas de influencées par les dimensions géométriques
certaines roches : évaporites, marnes, etc.) ; des volumes rocheux sollicités, dans le sens
• mesures de variations angulaires de points général d'une dégradation croissante avec le
solidaires du massif rocheux (inclinométrie ou • d'un dépassement du seuil de comporte-
volume (effet d'échelle). Des essais méca-
déflectométrie). ment élastique avec développement de
niques in situ, conduits jusqu'à la rupture,
zones plastiques au pourtour de l'excavation ;
Des analyses en retour, basées généralement comme les essais de cisaillement ou la fractu-
sur des modélisations de calcul 2D ou 3D • de déformations différées liées à des phé- ration hydraulique, sont lourds à mettre en
(méthode des éléments finis, etc...) permet- nomènes de consolidation consécutifs à la œuvre et ne concernent, de toutes façons,
tent, connaissant l'état de contraintes, de modification des écoulements, l'excavation que des volumes restreints.
remonter aux valeurs des modules de massif jouant le rôle d'un drain, ou bien liées à un
Il n'existe pas véritablement d'essai permet-
rocheux les plus plausibles correspondant rétablissement progressif de pressions inter-
stitielles initiales perturbées par la construc- tant de caractériser la résistance mécanique
aux conditions des ouvrages réalisés. Il d'un massif rocheux. Dès lors, seule l'ap-
convient de noter que dans les cas d'aniso- tion de l'ouvrage.
proche empirique basée sur le retour d'expé-
tropie des modules, allant souvent de pair Ces causes peuvent être concomitantes, ce rience est envisageable. Elle aboutit à une
avec une anisotropie des états de qui accroît les difficultés d'interprétation du adaptation des critères définis pour les
contraintes, les analyses en retour sont plus comportement différé observé. échantillons (voir § 2.2.4), dans le sens d'une
délicates. Actuellement l'approche simplificatrice la diminution des paramètres caractéristiques
Dans le cas de la justification de conduites plus répandue pour tenir compte du compor- lorsqu'on passe de la matrice rocheuse au
hydrauliques sous très fortes charges, le revê- tement différé du massif consiste à considé- massif rocheux (voir 5.3.4).
tement en béton soumis à une forte pression rer que le module de déformation du massif
d'eau est instrumenté (mesure des diamètres est une fonction décroissante du temps : 4.3 - CONDITIONS
et des contraintes). Ce type d'essai (essai en HYDROGEOLOGIQUES
- EMas0
chambre) permet également de vérifier
l'étanchéité du massif rocheux. Dans cette expression : L'eau souterraine est à l'origine d'un grand
nombre de difficultés rencontrées en génie
- EMas0 représente le module de déformation
instantané du massif; civil souterrain :
• par son débit, qui gêne la progression des
VALEURS DU MODULE DE travaux ;
CLASSES TERMES DESCRIPTIFS DE LA
DEFORMATION DU MASSIF • par les forces d'écoulement, qui peuvent
EMas (GPa) DEFORMABIUTE DU MASSIF
déstabiliser la paroi excavée ou provoquer de
DM1 >30 Massif très peu déformable redoutables débourrages ;
DM2 10 à 30 Massif peu déformable • par les conséquences de l'exhaure sur
l'environnement : tarissement de sources ou
DM 3 3 à 10 Massif moyennement déformable de puits, tassements dus au rabattement de
DM4 1 à3 Massif déformable la nappe.
DM 5 0,1 à 1 Massif très déformable On rappelle que le débit Q traversant une
section S de massif est lié à la perméabilité K
DM 6 <0,1 Massif extrêmement déformable
Tofateau 18 - Classes de déformabilité du massif radieux
Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains !
et au gradient hydraulique i par la loi de Cette première étape est réalisée sur docu- En règle générale, tout forage carotté des-
Darcy: ments et après levé de terrain ; elle se nourrit tiné à la reconnaissance d'un tunnel devrait
Q = K.S.i du modèle géologique et demande une être équipé en piézomètre, eu égard à l'im-
forte part d'expérience. Elle ne doit pas portance de ce paramètre.
L'écoulement génère des forces de volume négliger l'apport d'informations locales que
proportionnelles au gradient hydraulique i. peuvent fournir des utilisateurs de l'eau sou- 4.3.3 - Mesure de la perméabilité
La caractérisation des conditions hydrogéo- terraine, des clubs de spéléologie, etc. Dans du massif KM
logiques du massif comprend ainsi trois les terrains karstiques, il importera de savoir La connaissance de la perméabilité du massif
étapes : si le karst est actif ou fossile et plus ou moins passe par l'interprétation d'essais hydrau-
1. identification des aquifères et de leur colmaté. liques, qui doivent être adaptés au type
mode de fonctionnement ; d'aquifère concerné. On pratique :
2. mesure de la charge hydraulique H au
4.3.2 - Mesure de l'état
piézométrique initial - des essais ponctuels en forage, qui peu-
niveau du tunnel ; vent être :
3. mesure de la perméabilité KM du massif. La connaissance de la piézométrie initiale
dans le massif à l'emplacement de l'ouvrage - soit des essais en régime permanent, adap-
Dans la pratique, ces trois étapes ne se suc- tés aux perméabilités moyennes à fortes, tels
projeté constitue l'une des informations
cèdent pas nécessairement dans l'ordre indi- que les essais classiques, Lefranc dans les
indispensables pour une conception correcte
qué, car l'existence de certains aquifères, ou sols et Lugeon (injections d'eau à une pres-
de l'ouvrage projeté. Pour un tunnel, dont la
leur mode de fonctionnement, ne peuvent sion de 1 MPa) dans les roches fracturées ; ce
longueur peut être très importante, la piézo-
être élucidés qu'au cours des reconnais- dernier essai permet, de mesurer une per-
métrie initiale doit être déterminée en tous
sances. De plus, il faut insister sur le fait que méabilité apparente, et complète l'informa-
points de l'ouvrage. Il paraît inutile d'insister
ces reconnaissances doivent intéresser la tion sur la facturation observée sur carottes
totalité du système aquifère influencé, et non sur le niveau très élevé des risques qui peu-
ainsi que sur son comportement mécanique ;
pas se limiter à la seule partie traversée par le vent résulter de la méconnaissance de l'état
piézométrique initial (même sur un tronçon - soit des essais en régime transitoire, réalisés
tunnel comme c'est le cas pour la reconnais-
limité du tunnel), tant dans la phase travaux en provoquant des chocs hydrauliques en
sance des paramètres mécaniques.
que pour l'ouvrage en service. chambre de mesure ouverte (slug-test) ou
fermée (puise-test), en enchaînant les deux
4.3.1 - Identification des aquifères Dans le cas où plusieurs aquifères, avec des (DST, drill stem test) ; ces essais plus com-
Sur la base du modèle géologique évoqué charges différentes, sont susceptibles d'être plexes sont adaptés aux faibles perméabilités
au chapitre 1, on délimite à priori l'étendue présents, ainsi que dans les zones où des (K<10-7m/s).
du système aquifère susceptible d'être effets de relief sont possibles (versants, fonds
de vallée, etc.), il convient de procéder à des - des essais plus globaux, tels que :
influencé par le futur ouvrage souterrain, en
distinguant, le cas échéant, les principaux mesures piézométriques locales et ponc- - pompages avec mesures de rabattement au
aquifères qui le composent. On s'efforce tuelles au moyen de cellules de pressions, à large dans des piézomètres convenablement
ensuite de définir un modèle de fonctionne- l'exclusion de mesures de niveau dans des disposés ;
ment hydrogéologique de ce système, ce qui piézomètres ouverts. - jaugeage du débit d'exhaure d'une galerie
suppose d'estimer grossièrement, pour (ou de tronçons homogènes de galerie).
chaque aquifère traversé par le projet : De plus, l'état piézométrique est générale-
ment sujet à fluctuations saisonnières. C'est Lors de ces essais, il importe de veiller à ce
a) le type de perméabilité concerné, qui pourquoi, dans l'élaboration d'un projet, il que la perturbation induite reste du même
peut relever de cinq catégories : est fortement recommandé de démarrer le ordre, au plus, que celle que provoquera
1. terrains granulaires (type sables et graviers) ; plus tôt possible le suivi piézométrique de l'ouvrage, afin de ne pas perturber le milieu.
2. roches fracturées (type granité, gneiss, chaque aquifère identifié. Bien souvent, il Dans tous les cas, l'extrapolation des valeurs
basalte, etc.) où l'eau ne circule que dans les sera nécessaire de disposer d'un suivi plu- mesurées à l'ensemble d'un aquifère deman-
fractures ; riannuel avant de pouvoir définir avec certi- dera beaucoup de prudence.
tude l'amplitude des fluctuations piézomé- Les classes de perméabilités du massif sont
3. terrains à double porosité, où l'eau circule triques à attendre et à prendre en compte
à la fois dans les fractures et dans la matrice données dans le tableau 20.
dans le projet. Dans la plupart des cas, seul
poreuse (craie, grès) ou altérée (granité aré-
un enregistrement continu permettra de
nisé) ;
détecter des conditions transitoires, parfois VALEURS DE LA
4. roches karstifiées (calcaire, gypse), où très fugaces, qui peuvent avoir une incidence CHARGE HYDRAULIQUE TERMES DESCRIPTIFS
l'eau circule surtout dans des conduits de CLASSES INITIALE H DE LA CHARGE
grave sur le projet (aquifères karstiques,
dimensions et répartition aléatoires ; (comptée en mitres au HYDRAULIQUE
estuaires à marées...). On évaluera aussi le dessus du radier du tunnel)
5. zones faillées, remplies de matériaux risque de remontée de la nappe, notamment
en ville, du fait de l'arrêt inopiné de captages HO Niveau situé en Charge nulie
broyés qui jouent souvent le rôle de drains au
dessous du radier
sein de massifs fracturés. d'eau souterraine situés dans le voisinage. Il
b) les conditions aux limites, à savoir : convient enfin de rappeler que l'étude des Ht <5 Charge faible
variations de piézométrie et de débit permet H2 5 à 20 Charge moyenne
- les conditions d'alimentation (pluies, infiltra- d'accéder indirectement à certains para-
tions, rivière, lac, mer, etc.) ; mètres hydrodynamiques de l'aquifère. H3 20 à 100 Charge forte
- le débit et le niveau des exutoires ; Les classes de charge hydraulique sont défi-
H4 >100 Charge très forte
- les limites quasi étanches. nies dans le tableau 19. Tableau 19- Classes de charge hydraulique
' En toute rigueur, le coefficient Kg, plus couramment utilisé en mécanique des sols, définit le rapport des contraintes effectives.
Pour tout projet d'ouvrage souterrain, il faut • connaissance du régime tectonique Données bibliographiques :
donc s'efforcer de déterminer l'état de régional (compressif, décrochant ou • cartes des contraintes
contrainte initial. En raison des difficultés que distensii) « mécanismes au foyer des séismes
• orientation des contraintes principales régionaux*
pose cette détermination, on applique géné-
ralement une démarche progressive basée Préliminaire majeures • cartes géologiques et topographiques
• perturbations locales liées aux • rapports géotechniques sur ouvrages
d'abord sur des approches indirectes, puis si
phénomènes géologiques quaternaires existants
possible sur des mesures in situ, lesquelles
(paléoreliefs, glaciations, érosion...} • hypothèses paléogéographiques
seront vérifiées en cours de travaux par des • influence du relief sur l'état de
observations spécifiques (tableau 21). contraintes
Dans les phases préliminaires d'études, où • estimation du rapport OH/O» Observations sur forages profonds
une estimation approximative des • orientation de la contrainte horizontale • ovalisation des parois
contraintes est encore suffisante, on privilé- Avant- majeure 0H • discage des carottes
gie l'analyse indirecte, basée sur l'exploita- projet • si possible, détermination du tenseur Mesures de contraintes en forage :
tion de données bibliographiques et sur les complet • surcarottage et "borehole slotter "
conclusions qui peuvent être tirées de l'his- • fracturation hydraulique et HTPF
toire géologique et de l'évolution de la topo-
graphie locale. Cette première approche doit Mesures au vérin plat en galerie de recon-
permettre d'avancer des fourchettes de naissance
contraintes prévisibles. Travaux Validation des hypothèses tirées des • Observation des parois excavées
reconnaissances. • Interprétation des convergences
Par la suite on sera conduit, le cas échéant, à
réaliser des mesures in situ, justifiées par les * ; en I*™ approximation, on assimilera tes axes P et T des mécanismes au foyer à 0j et 03.
fourchettes de contraintes prévisibles et leur Tableau 21 - Méthodes d'évaluation des contraintes adaptées aux différents stades d'investigation
incidence pour le projet. Dès ce stade, dans
le cas où une forte anisotropie horizontale est
4.4.3 - Commentaires sur les métrique) ; elles ne sont utilisables que dans
prévisible, la connaissance de l'azimut de oH le domaine élastique.
méthodes de mesure in situ
peut conduire à optimiser l'orientation de
l'ouvrage souterrain (dans la mesure où sa Pour mesurer les contraintes in situ, il est b) La méthode des tests hydrauliques de
fonctionnalité le permet). vivement recommandé de multiplier les fractures permet de mesurer la composante
essais et de croiser les méthodes, non seule- normale de la contrainte agissant sur une
Au stade des reconnaissances détaillées, les ment du fait des difficultés métrologiques, fracture, grâce à une surpression hydraulique
méthodes disponibles de mesure des mais surtout à cause des variations locales imposée dans un tronçon de forage. Elle a
contraintes sont toujours considérées, non souvent très brusques du tenseur des l'avantage de concerner un volume de roche
sans raisons, comme difficiles à mettre en contraintes ; ces variations peuvent être liées de plusieurs m3, d'être praticable à grande
œuvre, coûteuses, délicates à interpréter et soit à la présence d'hétérogénéités litholo- profondeur (> 1000 m), et de ne pas nécessi-
surtout à extrapoler. De plus, on ne peut giques, soit à la proximité de discontinuités ter d'hypothèses sur le comportement de la
jamais " mesurer " directement un état de géologiques, de zones fracturées, ou même roche. Deux variantes sont utilisées :
contrainte : on ne mesure, au mieux, que des d'une surface libre (qui favorise une relaxation • la fracturation hydraulique " classique ",
pressions de fluide assimilées à la compo- des contraintes). L'extrapolation des mesures où l'on crée des fractures artificielles perpen-
sante normale sur une facette donnée, ou n'en est que plus délicate et la vérification des diculaires à la contrainte principale mineure
bien des déformations induites par une varia- résultats en phase travaux, essentielle. o 3 , ce qui permet de déterminer celle-ci en
tion de contrainte. Malgré ces difficultés, il
Les diverses méthodes de mesure dispo- valeur et en direction ;
est néanmoins important de pouvoir disposer
de mesures, surtout dans les cas où la nibles ont été décrites dans le n° 123 de • la méthode HTPF (" Hydraulic Tests on
contrainte moyenne présumée est du même Tunnels et Ouvrages souterrains (Briglia et Pre-existing Fractures "), qui étend les tests
ordre de grandeur que la résistance de la al., 1994). On ne rappellera ici que quelques hydrauliques à des fractures naturelles
roche (cf. § 4.4.4). recommandations générales, en particulier d'orientation différente ; sous réserve d'un
sur les méthodes de mesures en forage : nombre suffisant d'essais, c'est l'une des
Enfin, à l'ouverture des travaux, les hypo- méthodes les plus fiables pour la détermina-
a) Les méthodes basées sur la libération des
thèses sur les contraintes tirées des mesures tion du tenseur complet des contraintes.
contraintes, que ce soit par surcarottage, par
in situ devront être confrontées avec la réalité :
sous-carottage, ou par création d'une sai- Quand on dispose d'une galerie de recon-
comportement des parois de l'ouvrage
gnée (" borehole slotter "), nécessitent en naissance, on peut mesurer les contraintes en
excavé et résultats de l'auscultation.
général des forages d'orientation différente, divers points de la paroi par la méthode du
Il convient de noter que dans le cas où l'état ainsi que la connaissance de la déformabîlité vérin plat ; cette méthode n'est applicable
de contrainte initial s'avère déterminant de la roche. Les cellules utilisées (type que dans les roches peu ou pas fracturées, et
pour la conception et la faisabilité du projet, CSIRO, USBM, etc.) sont assez délicates le moins perturbées possible par l'excava-
on peut être conduit, dès le stade prélimi- d'emploi et sont surtout adaptées aux roches tion. La seule hypothèse nécessaire est un
naire des études, à faire réaliser des mesures dures peu fracturées, où elles donnent une comportement réversible de la roche, mais le
in situ. information purement locale (échelle décî- calcul complet du tenseur nécessite une
modélisation du massif autour de la galerie. Il CLASSES VALEURS DU TERMES DESCRIPTIFS QUALIFIANT L'ETAT DE CONTRAINTES
est indispensable de répartir les essais sur RAPPORT OC/OQ
plusieurs sections droites de la galerie.
CN1 >4 FAIBLE
4.4.4 - Classification des états de La résistance de la matrice est suffisante mais un soutènement peut être
contrainte nécessaire du feit de la facturation
Au cours des phases préliminaires d'études, CN2 2à4 MOYEN
une première appréciation peut être portée Des ruptures ou des plastifications sont possibles en paroi
sur les conditions générales de stabilité de la CN3 <2 FORT
cavité souterraine non soutenue à partir de la La résistance de la matrice est nettement insuffisante
valeur du rapport O/OQ- Dans cette expres-
Tableau 22 : Classification préliminaire de fêtât relatif de contrainte autour d'un tunnel
sion oc représente la résistance en compres-
sion uniaxiale de la matrice (paramètre le plus
facilement accessible à ce stade des études fondeur est proche de celle mesurée sur alimentés par les eaux de surface (anomalies
et OQ la valeur de la contrainte majeure dans échantillons. "froides").
un plan normal à l'ouvrage.
En revanche, les effets de Panisotropîe doi- En phase d'avant-projet, on approfondira la
Sur base de la valeur du rapport o,/00, il est vent être pris en compte car la conductivité recherche d'éventuelles anomalies, en mesu-
possible de procéder à une qualification glo- peut être jusqu'à 2 fois plus élevée dans la rant systématiquement la température de
bale de l'état de contrainte initial vis-à-vis de direction parallèle à la schistosité que dans la l'eau dans des forages de reconnaissance
ses conséquences sur l'ouvrage projeté. direction perpendiculaire. réalisés (diagraphie différée de température-
Le tableau 22 indique les classes de l'état Le massif rocheux est soumis à des apports conductivité).
relatif de contrainte en fonction de la valeur de chaleur naturelle : En phase de travaux, les mesures de tempé-
du rapport a</00. • par sa base : c'est le flux géothermique $ rature à l'avancement permettront de vérifier
L'évaluation des contraintes par des mesures qui peut être considéré comme constant à et de valider les paramètres déterminés lors
in situ est absolument indispensable lorsqu'il l'échelle des ouvrages de génie civil. Peu de de la phase précédente. De plus, les éven-
données locales précises existent à son sujet. tuelles anomalies thermiques détectées dans
est prévisible que l'on sera situé dans les
Il varie usuellement entre 50 et 80 mW/m2. En les forages à l'avancement sont d'excellents
classes CN2 ou CN3 à la cote du futur
conditions de conduction pure, on a la rela- indicateurs de l'approche des zones de circu-
ouvrage (en faisant l'hypothèse 00 = yx z).
tion: lation d'eaux souterraines et des accidents
géologiques.
4.5 - TEMPERATURE
Pour les projets de grande ampleur, une
L'estimation prévisionnelle des températures • par sa surface : le flux héliothermique est modélisation des températures à l'aide de
naturelles au sein du massif rocheux n'est une variable selon l'heure et la saison, mais ses logiciels de thermique ou d'hydraulique
nécessité que pour certains ouvrages souter- variations n'influencent plus la température adaptés pour la thermique (Goy 1996) est
rains dont les conditions d'exploitation peu- du massif rocheux au delà d'une profondeur possible après détermination précise de la
vent dépendre de la température (stockages d'une vingtaine de mètres ; pour la modélisa- température de surface, de la structure géo-
souterrains) ou pour des ouvrages pour les- tion des températures, ce flux fixe la condi- logique, des conductivités des roches et du
quels elle conditionne les systèmes de refroi- tion de température de surface (bien connue flux géothermique local (modélisation en
dissement à mettre en place en phase de grâce aux nombreuses données météorolo- conduction pure valable en l'absence de cir-
creusement et d'exploitation (tunnels et stoc- giques disponibles). culations d'eau notables, Fabre 2001).
kages profonds).
Enfin, d'autres apports de chaleur très locali-
Une estimation fréquente consiste à se baser sés peuvent être fournis par des réactions
sur une valeur moyenne du gradient géo- chimiques ou radioactives et des circulations 5 - UTILISATION DE LA
thermique local T. Celui-ci varie usuellement d'eaux thermales (profondes) ou froides (en CARACTERISATION DU
entre 2° et 4°C/100 m, mais des valeurs exté- liaison avec la surface).
rieures à cette plage peuvent être rencon-
MASSIF ROCHEUX POUR
trées dans les zones tectoniques et dans les 4.5.2 - Méthodes d'évaluation des L'ANALYSE DE LA STABILITE
terrains volcaniques. températures pour les ouvrages DES OUVRAGES
souterrains SOUTERRAINS ET POUR
4.5.1 - Paramètres géothermiques En phase préliminaire, on est généralement LEUR REALISATION
La caractéristique thermique principale du limité à une recherche bibliographique por-
massif rocheux est sa conductivité X, en tant sur les données géothermiques régio-
W/m.°C. Les variations de ce paramètre pour nales (carte de France du flux géothermique,
5. ! - PARAMETRES ET
les échantillons des diverses roches sont limi- Mechler 1982 ; cartes d'isogradients, Gable VALEURS CARACTERISTIQUES
tées à la plage 1,5 à 5,5 W/m.°C (cf. Annexe 1980) et sur les mesures de températures dis- A RETENIR POUR LE PROJET
12). Compte tenu de la faible porosité des ponibles en sondages pétroliers et géother-
roches, la présence d'eau et d'air affecte peu miques. On s'attachera à signaler, éventuelle- 5.1.1 - Individualisation de
les caractéristiques thermiques du massif en ment, la présence de sources thermales et de sous-ensembles
conditions de conduction pure (pas de circu- terrains volcaniques voisins (anomalies Comme mentionné en 1.2.2, la première
lation de fluides) et on considère générale- "chaudes") et la possibilité d'existence, au étape consiste à diviser le massif rocheux en
ment que la conductivité du massif en pro- voisinage de l'ouvrage projeté, d'aquifères sous-ensembles s'individualisant par une
relative homogénéité des différents para- étendue (comme des résultats de mesures • mise en évidence de plusieurs populations
mètres de caractérisation. Chaque sous- géophysiques, par exemple). de valeur (marno-calcaire, schistes, etc.) ;
ensemble peut correspondre soit à un tronçon Il peut être intéressant de procéder à une • variation liée à la distribution spatiale des
de tunnel (ouvrage linéaire) soit à une partie sorte de "consolidation" de la fiabilité des échantillons ;
d'ouvrage souterrain (ouvrage volumique). valeurs significatives en appliquant des corré-
• grande dispersion incitant à se montrer
Les premières individualisations de sous- lations simples mais éprouvées telles que
plus prudent et à retenir une valeur caractéris-
ensembles reposent en général sur la litholo- E/Vp, o,/Vp a/y* o/Otb.etc- permettant de
tique inférieure à la valeur moyenne moins
gie et la structure géologique telles qu'elles détecter d'éventuelles anomalies.
l'écart-type ;
peuvent apparaître sur la coupe géologique Enfin une rapide analyse statistique doit être
prévisionnelle ; toutefois des subdivisions effectuée, dans la mesure où le nombre de Pour les paramètres de comportement méca-
peuvent apparaître au sein d'une même données est au minimum de l'ordre de 10. nique il convient de distinguer :
lithologie en raison de variations : Cette analyse, indiquant le nombre de • module de Young E, coefficient de
• des caractéristiques mécaniques du maté- valeurs, les valeurs maximale et minimale, la Poisson v, pour lesquels il peut être procédé
riau (tout en conservant une pétrographie moyenne et l'écart type, permet de juger de comme pour les paramètres d'identification
identique) ; la dispersion et de l'existence éventuelle de physique ;
plusieurs populations homogènes, comme
• du degré d'altération ; cela peut être le cas avec une roche aniso- « paramètres de gonflement og , Cg , pour
• des conditions hydrogéologiques ; trope ou avec un matériau constitué d'alter- lesquels le couple de valeurs caractéristiques
nances de niveaux peu épais de lithologies doit être une valeur majorante des valeurs
• de l'épaisseur de la couverture ; mesurées ;
différentes : mamo-calcaire par exemple.
• de la densité de discontinuités, etc. A partir de ces traitements et pour chaque • résistance à la compression simple ac,
Dans la pratique cette opération de segmen- sous-ensemble homogène, il peut alors être résistance à la traction o^,, indice Franklin Is,
tation de l'ouvrage en sous-ensembles homo- déterminé une valeur de chaque paramètre pour lesquels la valeur caractéristique peut
gènes nécessite le plus souvent que soient dite "caractéristique". La valeur caractéris- être:
effectuées plusieurs itérations avant que le tique d'un paramètre représente une valeur
raisonnablement prudente et non pas une • soit le fractile à 5 % lorsqu'on se préoc-
découpage obtenu apparaisse parfaitement
logique et cohérent. Comme il n'est pas pos- valeur minimale ou maximale de ce para- cupe de la stabilité de l'ouvrage ;
sible de fixer a priori les coupures à retenir mètre (cf. Recommandation du GT APTES • soit le fractile à 95 % lorsqu'on s'intéresse à
dans les classes de valeurs des différents para- n°29 : "Utilisation des règles et normes géné- la forabilité ;
mètres retenus comme critères les plus perti- rales de conception et de dimensionnement
pour les revêtements de tunnel en béton Dans le cas de la stabilité, la prudence
nents d'individualisation, on est générale-
armé et non armé"). conduit à envisager le cas où localement la
ment conduit à procéder par tâtonnements
résistance de la roche peut être nettement
successifs. Pour un même paramètre, il peut être utile
plus faible, tandis que dans le cas de la fora-
de définir une ou plusieurs valeurs caractéris-
bilité, l'attention est attirée sur les valeurs de
5.1.2 - Caractérisation tiques selon l'utilisation qui en sera faite. Par
de chaque sous-ensemble exemple, pour la résistance à la compression oc les plus élevées afin que les difficultés
simple, on recherchera une valeur caractéris- d'abattage ne soient pas sous-estirnées.
On considère les mesures et essais concer- Dans tous les cas, le choix d'une valeur carac-
tique minorante pour l'étude de la stabilité
nant un sous-ensemble donné. téristique raisonnablement prudente doit
mais une valeur majorante pour l'étude de la
A l'issue de la campagne de reconnaissance, forabilité. résulter d'un processus de réflexion devant
les résultats bruts sont constitués par des être explicité et justifié, en s'appuyant par
valeurs mesurées résultant d'essais réalisés 5.1.2.1 - Matrice rocheuse exemple sur l'analyse statistique, la spécifi-
par l'opérateur géotechnique. Pour les paramètres d'identification non cité du site, la référence à des ouvrages réali-
Suivant le type de mission géotechnique (cf. quantitatifs (dénomination usuelle, pétrogra- sés dans des conditions équivalentes,...
norme P 94-500), il est procédé ensuite, par phie et minéralogie, état d'altération des • cohésion C et angle de frottement <|>, pour
l'opérateur géotechnique lui même ou par minéraux de la matrice rocheuse) la descrip- lesquels l'analyse préliminaire à la détermina-
l'ingénieur projeteur, ou par les deux tion doit être précise et éventuellement com- tion de la valeur du couple caractéristique C
ensemble, à une analyse critique de ces plétée par des valeurs quantitatives (teneurs et § doit prendre en compte l'ensemble des
valeurs mesurées. Cette analyse critique vise en minéraux, valeurs de bleu, etc. ) cercles déterminés sur un même matériau
d'une part à éliminer, le cas échéant, des Pour la plupart des paramètres d'identifica- sans distinguer les essais les uns des autres.
valeurs aberrantes et d'autre part à valider les tion physique : masses volumiques (p , pj ,
valeurs significatives à retenir. Pg) ou poids volumiques (Y, Yd • Ys ), teneur 5.1.2.2 - Discontinuités
Les valeurs significatives sont liées à un type en eau w, porosité n, vitesse de propagation
Avant la détermination de valeurs caractéris-
d'essai et à une localisation de cet essai : des ondes Vp et indice de continuité IC ainsi
que pour la dureté DU et l'abrasivité A,N ou tiques visant à qualifier les discontinuités, l'at-
• il peut s'agir de valeurs "ponctuelles", ABR, la moyenne arithmétique des valeurs tention du concepteur doit être attirée sur les
attachées à un type d'essai ou de mesure en obtenues constitue à priori un choix de points suivants :
un point de prélèvement ou d'expérimenta- départ pour la valeur caractéristique, sous • la densité de discontinuités peut constituer
tion donné ; réserve que l'analyse statistique confirme la elle-même un critère d'individualisation de
• il peut s'agir au contraire de valeurs "glo- normalité des populations. sous-ensemble ; il faut donc toujours s'interro-
bales", attachées à un type d'essai ou de Par contre, ce choix n'est plus pertinent dans ger sur le choix entre retenir une valeur
mesure, sur une zone géographique plus les cas suivants : moyenne ou distinguer deux sous-ensembles ;
• les valeurs des indices globaux (RQD, ID, Les essais in situ proprement dits, réalisés à importante ou fortes différences entre deux
FD) peuvent dépendre fortement de l'orien- partir de forages, de puits ou de galeries de ou plusieurs séries de résultats) il convient de
tation de la ligne de mesure. reconnaissance sont essentiellement orientés rechercher s'il ne doit pas être distingué plu-
Pour la détermination d'une valeur caractéris- vers la détermination de la déformabilité du sieurs milieux aux comportements hydrogéo-
tique visant à quantifier les discontinuités, la massif rocheux, de l'état de contrainte en logiques spécifiques.
moyenne arithmétique des valeurs des place et des conditions hydrogéologiques. Dans la même logique, parmi plusieurs résul-
indices globaux (RQD, ID, FD) mesurées sui- Selon les moyens mis en œuvre ainsi que tats de mesures de contrainte en place, il
vant une même direction est satisfaisante, l'importance de l'ouvrage, la connaissance peut être retenu l'état de contrainte qui pré-
sous réserve d'une dispersion raisonnable. Il du massif rocheux est plus ou moins com- sente la meilleure cohérence avec les obser-
convient de choisir auparavant la direction de
plète et précise. Il est bien certain qu'une vations faites en sondage (discage, ovalisa-
mesure la plus pertinente compte tenu de la galerie de reconnaissance creusée sur une tion, rupture en paroi).
partie ou sur toute la longueur de l'ouvrage
direction du tunnel. On déterminera la valeur De manière générale, la démarche à suivre
permet de collecter des informations plus
caractéristique suivant cette direction. pour le choix des valeurs caractéristiques est
nombreuses et plus précises qu'un ensemble
Pour les paramètres de description des dis- de sondages et/ou de puits. L'intérêt est aussi de rechercher et d'analyser le maximum de
continuités d'une même famille, il peut être pour le projeteur de disposer, pour un même recoupements entre données d'origines dif-
distingué : paramètre, de plusieurs chemins de détermi- férentes afin de se forger une "intime convic-
nation directe ou indirecte et de pouvoir ainsi tion" de la valeur caractéristique.
• l'orientation OR, dont la valeur caractéris-
tique peut être prise égale à la valeur la plus comparer les différentes valeurs obtenues, Enfin, en l'absence de détermination directe,
représentée dans un canevas de densité de d'en apprécier la dispersion et l'effet quand on ne dispose pas encore de valeurs
Schmidt ; d'échelle. significatives (ce qui est très souvent le cas
Par exemple, la valeur du module de défor- pour la déformabilité du massif et quasiment
• l'espacement ES, dont la valeur caractéris-
mabilité du massif rocheux peut être toujours le cas pour la résistance limite du
tique peut être prise égale à la moyenne massif) une approche possible consiste à se
arithmétique dans les cas simples où la dis- approchée :
référer à un ouvrage similaire et/ou à recourir
persion est faible ; en dehors de ces cas • par des mesures au dilatomètre en forage ; aux classifications, sous réserve que le cas
simples, il convient d'examiner précisément considéré appartienne bien au domaine de
• par des mesures au vérin à plaque rigide
les conséquences de valeurs d'espacement validité de ces dernières.
en galerie ou en puits de reconnaissance ;
variables ;
• au moyen des modules dynamiques
• l'extension, dont la valeur est approchée 5.2 - LES CLASSIFICATIONS
déduits des vitesses mesurées en sismique ;
par l'observation des affleurements mais
• par l'analyse des déplacements mesurés
GEOTECHNIQUES
dont la valeur caractéristique ne peut que
résulter de l'appréciation et du jugement du en galerie de reconnaissance.
5.2.1 - Généralités
concepteur ; La détermination de la valeur caractéristique
devient alors un choix "raisonné" à partir de Divers auteurs ont proposé des classifications
• la rugosité et l'ondulation des surfaces,
ces différentes valeurs significatives prove- parmi lesquels on peut citer : Protodiakonov
l'altération des épontes, l'ouverture, le rem-
nant des divers types d'essais et mesures. Ce 1909, Terzaghi 1946, Lauffer 1958, Deere
plissage et la présence d'eau, pour lesquels
choix doit cependant bien tenir compte : 1964, Wicham 1972, Bieniawski 1973,
la caractérisation moyenne d'une famille de
Barton-Lien-Lude 1974. Ce sont les classifica-
discontinuités résulte également de l'appré- • d'une part, de l'effet d'échelle, illustré par la tions dues à Bieniawski et à Barton qui sont
ciation et du jugement du concepteur. variation du module du terrain en fonction du de loin les plus utilisées.
volume considéré et par la règle empirique :
5.1.2.3 - Massif rocheux Le principe des classifications géotechniques
E L >E D >E P >E G consiste en une "notation" empirique de la
La caractérisation du massif rocheux peut se
(EL est le module mesuré en Laboratoire, ED "qualité" du massif rocheux, appréciée à par-
faire soit directement grâce aux résultats
mesuré au Dilatomètre, EP mesuré au vérin à tir des valeurs déterminées pour certains
d'essais in situ adéquats, soit de manière
plaque rigide, EG déduit des déplacements à paramètres dimensionnants. Ces paramètres
indirecte par l'intermédiaire de méthodes
la paroi d'une galerie de reconnaissance) ; varient légèrement d'une classification à
empiriques (classifications, corrélations) utili-
l'autre mais se résument principalement à :
sant principalement les valeurs caractéris- • d'autre part, de la plage de déformation :
tiques déterminées en laboratoire pour la comparé aux autres valeurs de modules et • la résistance de la matrice ;
matrice rocheuse, mais aussi toutes les autres aux moyens de les mesurer, le module dyna- • la densité de fracturation ;
données disponibles : géophysique, résultats mique concerne de très petites sollicitations • le comportement mécanique des discon-
des mesures et essais en forage, etc. en déformation. tinuités ;
Le plus souvent, en raison du coût et des En ce qui concerne la perméabilité, il ne peut • les conditions hydrogéologiques ;
délais nécessaires, la mise en œuvre d'essais être estimé de valeur moyenne que dans la • l'état de contrainte (pour certaines d'entre
in situ n'intervient qu'à une phase relative- mesure où les "valeurs ponctuelles" présen- elles).
ment avancée du projet lorsque la géométrie tent une dispersion suffisamment faible pour
est quasiment figée. Aussi, en phases préli- correspondre, avec une bonne probabilité, à La notation se traduit par une valeur finale
minaires ce sont plutôt les méthodes indi- un même sous-ensemble. Si c'est le cas, le résultant d'un calcul simple variant là aussi
rectes qui s'appliquent. Celles-ci sont présen- calcul de la moyenne se fait alors sur le loga- d'une classification à une autre.
tées aux paragraphes 5.2 "Classifications rithme des valeurs de K (répartition log - nor- En 1978 lors de l'élaboration de la première
Géotechniques" et 5.3 "Corrélations". male). Dans le cas contraire (dispersion version des recommandations relatives à la
description des massifs rocheux, PARTES - A1 : Strength of intact rock materiaf : note horizontales élevées (Barton et al, 1974).
avait adopté une position restrictive vis à vis de 0 à 15, établie à partir de la résistance de Cette méthode a été réactualisée en 1993
de ces classifications, au motif que le fait de la matrice (contrainte de rupture en compres- par la prise en compte de plus de 1000 cas
quantifier la qualité du massif rocheux au tra- sion uniaxiale ou résistance à la compression de tunnels (Grimstad et Barton, 1 993).
vers d'une "note unique" était par trop entre pointes Is) ;
La méthode appelée Q-System permet l'esti-
réducteur et prenait mal en compte la com- - A2 : Drill core qua/fty : note de 3 à 20, sur la mation quantitative des soutènements
plexité de la réalité. qualité du rocher sur carottes, d'après le RQD ; nécessaires à la stabilité d'une excavation à
Aujourd'hui, les classifications sont large- - A3 : Spac/ng of discontinuities: note de 5 à partir des éléments suivants :
ment utilisées, notamment pour en déduire, 20, sur l'espacement des discontinuités (mini- • la dimension principale (diamètre) de l'ex-
au moyen des diverses corrélations propo- mum des notes de chaque famille de discon- cavation à réaliser ;
sées, des paramètres mécaniques du massif tinuités);
(module, coefficients de Hoek et Brown,...) à • l'utilisation projetée du futur ouvrage
introduire dans les calculs (voir § 5.3 ). Il est - A4 : Conditions of discontinuities : note de (implicitement du niveau de risque accepté) ;
cependant essentiel de demeurer critique 0 à 30, sur l'état des discontinuités (exten-
• la valeur de l'indice Q du massif rocheux.
face à ces démarches simplificatrices que ces sion, ouverture, rugosité, remplissage et alté-
ration des épontes); L'indice Q est une note globale variant de
classifications supposent et aux choix des
0,001 à 1000 (intervalle théorique réduit
données sur lesquelles elles s'appuient. - AS : Groundwater conditions : note de 0 à
entre 0,005 et 50 dans la plupart des cas pra-
L'utilisation d'une classification pour un 15, sur les conditions hydrogéologiques
tiques) calculée à partir des six paramètres
projet donné suppose que l'on se soit (débit et/ou pression des venues d'eau);
suivants (annexe 14):
assuré au préalable qu'il entrait bien dans - B : Adjustement for joint orientation :
note de -12 à 0, sur l'effet de l'azimut et du 1. RQD : Rock Qua/fty Désignation, (Deere,
le domaine d'application de la classification
1964);
utilisée (cf. §5.2.4). pendage des discontinuités par rapport au
sens de creusement de l'ouvrage souterrain. 2. Jn : Joint set numfaer, note basée sur le
Par ailleurs, le recours aux classifications ne
Le RMR de base (ou RMR^si,.), caractéristique nombre de familles de discontinuités ;
doit en aucun cas se substituer aux recon-
naissances et justifier des programmes du massif, se limite à la somme des coeffi- 3. Jr : Joint rougnness number, note basée
d'études trop succincts dans le domaine de cients A1 à AS (B=0). Pour les travaux souter- sur la rugosité des discontinuités les plus
la caractérisation géotechnique du massif rains, le RMR standard (ou RMR89) s'exprime défavorables ;
rocheux. Aucune classification ne peut par:
4. Ja : Joint altération number, note basée
avoir de valeur universelle. RMR89=A1 +A2+A3+A4+A5+B sur le degré d'altération des discontinuités
Fondamentalement, le RMR est donc une ou de leur remplissage (discontinuités les
5.2.2 - L'indice RMR ( Rock Mass note donnée au massif rocheux entre 0 et plus altérées) ;
Rating ) de Bieniawski 100, qui utilise à plus de 70 % la fracturation 5. Jw : Joint water réduction, facteur prenant
Le RMR (Rocfc Mass Rating) a été développé et n'accorde que 15 % d'influence aux pro- en compte les arrivées d'eau potentielles
par Bieniawski à partir de 1973 afin de per- priétés de la matrice et 1 5% aux conditions (débit et pression) ;
mettre l'estimation quantitative des caracté- hydrogéologiques. De plus, cette notation
6. SRF : Stress Réduction Factor, coefficient
ristiques du massif rocheux et des soutène- ne tient pas compte de l'état de contrainte
d'ajustement en fonction des contraintes.
ments nécessaires à sa stabilité. Cette régnant dans le massif rocheux, au droit du
approche est basée au départ sur l'étude de tunnel. L'indice Q de Barton s'exprime par :
plus de 300 tunnels principalement en roches Ces particularités devraient en théorie
sédimentaires à profondeur modérée. conduire à limiter l'application du RMR aux Jn Ja SRF
Etablie à partir d'exemples issus principale- seuls massifs de roches résistantes et dont le
ment d'Afrique du Sud, la base de données comportement est régi par les discontinuités. La valeur de Q est donc le produit de trois
utilisée s'est ensuite fortement enrichie à Ceci exclut a priori les roches de classes de coefficients portant sur :
l'aide de nombreux autres cas internationaux. résistance RC 6 à RC 7 et les massifs rocheux • la taille potentielle des blocs rocheux ;
Après la première version largement diffusée en classe de contrainte CN 3. • la qualité mécanique des contacts entre
en 1976, Bieniawski a modifié les paramètres
La notation aboutit à cinq classes de terrains blocs ;
d'estimation du RMR à différentes reprises.
(voir annexe 1 3), qui peuvent être associées à
La version actuellement utilisée et décrite ici • l'état initial du massif par rapport à l'eau et
5 classes de soutènement adapté, ce qui est aux contraintes ("active stress" de Barton).
est le RMR89 (Bieniawski, 1989).
aujourd'hui insuffisant par rapport à la variété
L'indice RMR est la somme de cinq notes et aux progrès réalisés en matière d'excava- Déterminer une plage de variation de Q en
représentant la quantification de cinq para- tion et de soutènement. faisant un calcul avec les valeurs les plus défa-
mètres caractérisant le massif et d'une note vorables puis avec les plus favorables peut
d'ajustement dépendant de l'orientation des 5.2.3 - L'indice Q de Barton conduire à des écarts très importants, si le
discontinuités (azimut et pendage). Le RMR a calcul est fait pour des sous-ensembles aux
L'indice Q est le paramètre central d'une
été calculé pour varier dans la gamme 0 à caractéristiques très hétérogènes.
méthode développée par le NGI (Norwegian
100. Le tableau 23 récapitule les plages de varia-
Geotechnical Institute) en 1974, à partir des
Les cinq notes de caractérisation A1 à A5, données issues de la réalisation de plus de tions des différents paramètres et permet
ainsi que la note d'ajustement B, sont défi- 200 tunnels, majoritairement situés dans le d'apprécier leur poids respectif au sein de la
nies (cf. annexe 13) comme suit : cristallin du bouclier Scandinave à contraintes valorisation globale de l'indice Q.
PARAMETRES
CONDÎÎIONS LES PLUS CONDÎTIONS LES PLUS PLAGES DE VARIATION les prévisions d'un projet et les conditions
DEFAVORABLES FAVORABLES (rapport maxima!) rencontrées en chantier ;
RQD 10 100 10 • la possibilité de procéder à des ajuste-
Jn 20 0,5 40 ments de la notation en fonction des condi-
tions réelles rencontrées en chantier ;
Jr 0,5 4 8
Ja 20 0,75 27 • la possibilité, grâce aux corrélations, de
fournir des données quantitatives nécessaires
Jw 0,05 1 20
20®
pour procédera des calculs.
SRF 0,5 40
Dans le domaine des travaux souterrains, la
Tableau 23 - Plages de variation des paramètres pris en compte pour le calcul de f indice Q de Barton
finalité principale des classifications est de
définir un soutènement ; cette démarche a
été éprouvée et a donné satisfaction dans de
Q system très nombreux cas de creusement à l'explosif.
En revanche, les classifications ne sont pas
• Bonne prise en compte de l'orga- • Bonne prise en compte des proprié- toujours bien adaptées aux autres méthodes
Caractérisation globale nisation de la facturation, sauf pour tés mécaniques des discontinuités de creusement (machine à attaque ponc-
du massif rocheux les massifs rocheux anisotropes • Prise en compte des contraintes tuelle, tunneliers).
(schistes, ardoises...) naturelles D'une manière générale, les classifications
RMR et Q ne sont pas adaptées au cas des
Evaluation de caracté- • Existence de relations empiriques • Existence de relations empiriques
roches tendres (R6 à R7). Le tableau 24 réca-
ristiques mécaniques à liant RMR aux paramètres de défor- liant Q et paramètres physiques et pitule les particularités et les limitations
l'échelle du massif mabilîté et de résistance mécaniques (vitesse des ondes longi-
tudinales, défbrmabiirté) d'usage des deux systèmes.
* Utilisation nécessitant une très grande prudence, en particulier En sus des limitations générales et spéci-
pour les paramètres de résistance : proscrire les corrélations en fiques, évoquées ci-dessus et dans le tableau
cascade type Q =» RMR => (m, s) => (C, <p) 24, il convient d'insister sur les précautions à
respecter lors de l'utilisation des classifica-
• Prise en compte de l'orientation • Non prise en compte de l'orienta- tions :
des discontinuités par rapport à tion des discontinuités par rapport à
l'ouvrage l'ouvrage • ne pas se limiter à une seule classification ;
• Définition rapide de la longueur • Définition rapide des soutènements • expliciter la démarche de calcul des notes,
Utilisation pour de volée à mettre en œuvre (voûte, parements en particulier en identifiant les familles de dis-
les ouvrages • Définition du temps de tenue & intersections) mais fausse impres- continuités utilisées à chaque étape ;
sans soutènement (approche sion de précision concernant la lon-
• examiner la sensibilité de la valeur du
conservative) gueur des boulons
RMR ou de l'indice Q aux variations de
• Ne prend pas en compte la • Utilisation en phase amont (projet)
valeurs des différents paramètres et présen-
méthode d'excavation et aval (suivi de creusement)
ter les résultats sous la forme d'une four-
• Prise en compte de l'évolution des chette de valeurs pour la note finale ;
techniques de soutènement
• ne pas appliquer la notation comme un
Tableau 24 : Comparaison des utilisations du RMR et du "Q System" dans le domaine des travaux souterrains
"livre de recettes de cuisine", mais au
contraire se montrer critique et vigilant quant
au domaine d'application ;
Le poids du paramètre SRF dans le 3e coeffi- faire apparaître directement de paramètre
cient Jw / SRF est particulièrement important, caractéristique de la résistance mécanique • penser que, basées sur l'empirisme, les
ce qui fait l'originalité de l'indice Q qui prend du matériau rocheux. classifications reflètent certaines pratiques de
en compte : creusement et de soutènement et sont donc
appelées à évoluer.
• la présence éventuelle de zones cisaillées, 5.2.4 - Bilan et précautions d'usage
broyées ou à forte teneur argileuse ;
Le développement de l'utilisation des classifi- 5.3 - LES CORRELATIONS
• le niveau de contrainte dans les roches à cations en France s'explique sans doute par :
comportement fragile ; Avertissement : II ne faut pas oublier que l'as-
• une apparente simplicité d'emploi ;
• les efforts potentiels de fluage et de gon- similation d'un massif rocheux fracturé à un
• la possibilité d'une utilisation contractuelle ; milieu continu est déjà une simplification
flement dans les roches déformables.
• l'utilisation très généralisée hors de considérable. D'autre part, les massifs
L'indice Q dépend donc fortement de don- rocheux fortement anisotropes ont un com-
France et, en particulier, par des opérateurs
nées non intrinsèques du matériau rocheux et portement particulier qui sortent du champ
français à l'étranger ;
notamment de l'état de contrainte auquel est d'application des classifications habituelles.
soumis le massif. La formulation de Q pré- • la facilité offerte par les notations pour Les corrélations en cascade doivent être
sente cependant le désavantage de ne pas établir des comparaisons entre sites ou entre proscrites.
6
Des valeurs beaucoup plus fortes, allant jusqu'à 400, ont été proposées par Barton pour des conditions très exceptionnelles d'ouvrages à grande profon-
deur avec risques de décompressions violentes immédiates.
5.3.1 - Généralités 5.3.3 - L'indice G.S.I. de Hoek est une tâche très délicate. Comme signalé
plus haut (§ 4.2.2), aucun essai in situ, sinon
Etant données les difficultés pour effectuer Le G.S.I. n'est pas directement un système de
un essai de rupture en vraie grandeur (quasi-
des mesures directes de la déformabiiité et, classification, mais constitue une étape inter-
irréalisable pour des raisons évidentes) n'est
plus encore, de la résistance limite à l'échelle médiaire pour la détermination des proprié-
en mesure de fournir un résultat exploitable.
des massifs rocheux, de nombreux auteurs tés mécaniques du massif rocheux, utilisant
Dans ces conditions, la seule approche pos-
ont cherché, à partir de l'étude de cas réels, à les formules empiriques proposées par Hoek
établir des relations empiriques permettant sible consiste à minorer empiriquement les
et Brown (voir ci-après).
de relier ces paramètres aux caractéristiques propriétés de la matrice rocheuse en fonction
Le G.S.I. ou Geological Strength Index a été de la fracturation du massif rocheux. Les tra-
de la matrice et à la fracturation du massif.
introduit en 1995 par Hoek ("Strength of rock vaux les plus importants dans ce domaine
Proposées dans des contextes particuliers, and rock masses", iSRM News Journal, 1994, sont ceux de Hoek et Brown (synthétisés
les relations empiriques doivent être utili- vol. 2). Il est déduit de variantes du RMR dans Hoek, Kaiser et Bawden, 1997) qui pro-
sées avec une grande prudence et confron- et/ou du coefficient Q notée RMR" et/ou Q1. posent d'étendre au massif le critère de rup-
tées, dans la mesure du possible, aux résul- ture de forme parabolique proposé pour la
RMR' est calculé comme RMR de base, en se
tats des mesures in situ. matrice (§ 2.2.5.2), en l'adaptant sous la
limitant aux 4 premiers critères (Résistance,
RQD, Espacements des joints, conditions de forme généralisée suivante :
5.3.2 - Evaluation de la déforma-
biiité des massifs rocheux
discontinuités) et en retenant systématique- a', = 0'3+0ci[mb.0'3/0d+s]a (1)
ment une valeur de 15 pour le cinquième cri-
Le module de déformation du massif EMas est a, s et mb sont des constantes caractéris-
tère relatif à l'eau (c'est le comportement du
l'un des paramètres essentiels pour la modé- tiques du massif rocheux.
massif hors d'eau qui est considéré) et une
lisation des contraintes et déformations valeur de 0 pour la note d'ajustement relative A l'exception du rocher très altéré, où la cohé-
autour d'une cavité. On rappellera qu'il existe à l'orientation des discontinuités. sion n'existe pratiquement plus, on adopte
plusieurs moyens de mesurer ce paramètre à généralement la valeur :
Suivant une démarche analogue, Q' ne tient
l'échelle d'un volume n'excédant pas
pas compte du 3' ratio faisant intervenir les a = 1/2 (critère parabolique).
quelques m3 (voir § 4.2.1.2) et de l'évaluer à
cinquième et sixième paramètres (eau et Les valeurs des constantes peuvent être
plus grande échelle mais pour de très petites
"contrainte active"). déduites de formules faisant intervenir le GSI
sollicitations à partir de mesures sismiques (§
4.2.1.1). Comme signalé plus haut (§ 5.1.2.3) de Hoek (voir 5.3.3).
RQD Jr
l'effet d'échelle est ici très important. Q' ——;—— X —— m,e|(GSU100"281
Jn Ja
De nombreuses formules ont été proposées Pour GSI > 25 :
pour permettre l'évaluation indirecte du Suivant les valeurs du RMR'89 la détermina-
module de déformation du massif. On trou- tion du GSI est la suivante :
vera les principales d'entre elles ainsi que les a = 0,5
références de leurs auteurs dans le tableau • pour les valeurs de RMR'g, > 23
GSI= RMR'89-5 PourGSI<25:
de l'annexe 15.
• pour les valeurs de RMR'8, < 23 s-0
Ces formules peuvent combiner directement
des paramètres de la matrice (E, 0J et du mas- GSI= 9(LogQ' + 44) a - 0,65x(GSI/200)
sif (RQD) ou en être déduites indirectement La relation liant mb et mi, constante caracté-
par l'intermédiaire des indices RMR et/ou Q. 5.3.4 - Evaluation de la résistance ristique de la matrice proche de l'indice de
limite des massifs rocheux fragilité FR (voir § 2.2.5.2) a une grande
La figure 14 montre quelques exemples de
relations empiriques entre les valeurs de Evaluer la résistance limite d'un massif importance pour le calcul des valeurs numé-
modules E, et les valeurs des indices RMR et Q. rocheux à l'échelle d'un ouvrage souterrain riques dans l'équation (1) ci-dessus. D'après
la compilation effectuée par Hoek et Brown,
Indice Q le rapport mb/mi peut varier entre de faibles
1.0 4.0 10 100 400 valeurs (<0,1) pour des massifs de roches
J_____l i J_____L fracturées et peu frottantes, à des valeurs de
0,4 à 0,6 pour des massifs de roches dures ne
comportant que peu de fractures à rugosité
• Serafim and Pereira (1983) élevée.
o Bieniawski (1978) Il est également possible de recourir à des
formules, proposées par divers auteurs
(Hoek, 1990), pour déduire des valeurs
d'angle de frottement et de cohésion à partir
des coefficients s et mb. Ces formules sont
obtenues par la linéarisation du critère para-
bolique remplacé par une tangente ou une
sécante dans une plage de contraintes déter-
minée. Malgré tout l'intérêt qui peut être
i r trouvé à cette démarche, qui permet
40 50 100
d'étendre ensuite au domaine des massifs
Indice RMR
rocheux les calculs classiques de la méca-
Figure 14 : Evaluation du module de déformation du massif EMas en fonction des valeurs des indices RMR et Q,
(Hoek, Kaiser & Bawden - 1997)
nique des sols basés sur l'utilisation du critère d'un cadre unique de présentation synthé- significatives ou des valeurs caractéristiques
linéaire de Mohr-Coulomb7, il convient de tique convenant à tous les cas possibles. Le (cf. §5.1.2 supra).
rappeler avec insistance que ce critère reste cadre général de présentation suggéré ici
Naturellement, il s'agit là d'une recomman-
en général peu pertinent pour caractériser le nécessitera d'être adapté en tant que de
dation que l'on s'efforcera d'appliquer, par-
comportement des massifs rocheux. Cette besoin à chaque projet.
fois avec quelques difficultés dans la mesure
utilisation, qui peut conduire à des résultats La présentation pourra différer suivant la où certains paramètres examinés peuvent
parfois assez douteux, devra toujours être phase d'avancement du projet (Etude agir en sens contraire, rendant plus problé-
faite avec beaucoup de prudence et d'esprit Préliminaire, Avant-Projet, Projet, etc.) et sui- matique l'établissement d'une hiérarchie
critique. vant le niveau des données disponibles, en "dans l'absolu".
Enfin, cette démarche doit être impérative- quantité et fiabilité.
Les paramètres qui sont listés dans le tableau
ment écartée dans le cas des massifs rocheux à Par ailleurs, lors de la présentation synthé- synthétique 25 donné en exemple doivent
discontinuités fortement polarisées (roches tique des données de caractérisation du mas-
finement stratifiées, schistes, ardoises, etc.) : être considérés comme la "base minimale" à
sif rocheux, il conviendra de garder à l'esprit renseigner pour tout projet d'ouvrage souter-
l'attribution d'un critère de rupture isotrope la destination ultérieure de ces données
déduit du RMR à un milieu dont le comporte- rain. En fonction de la spécificité des projets,
(conception générale, méthode de construc- d'autres paramètres additionnels pourront
ment réel est fortement anisotrope ne peut tion, calculs justificatifs, etc.) ainsi que le
que conduire à des résultats sans grands rap- être ajoutés au tableau (par exemple : pres-
caractère contractuel qui pourrait être éven- sion de gonflement og et indice de gonfle-
ports avec la réalité. tuellement attaché à certaines d'entre elles ment Cg pour les roches potentiellement
(ou à toutes) suivant la phase d'études dans gonflantes, etc.).
laquelle on se trouve : la forme et le contenu
de la présentation synthétique doivent en De même, pour chacun des ensembles
tenir compte. homogènes, il sera possible de faire figurer
dans le tableau synthétique les classes
5.4.2 - Exemple de présentation APTES correspondant aux divers paramètres
sous forme de tableau de valeurs de la matrice, des discontinuités et du massif.
Il conviendra néanmoins d'éviter une sur-
Par homogénéité avec la hiérarchisation des
abondance de rubriques, ce qui pourrait
classes des divers paramètres examinés pré-
entraîner une diminution de lisibilité d'un
cédemment dans la recommandation, on
document "synthétique" dont la qualité pre-
s'efforcera de ranger les sous-ensembles
mière doit justement être d'être facilement
géotechniques homogènes déterminés à l'is-
lisible et compréhensible.
sue des reconnaissances et études en classes
géotechniques allant de E1, présentant les NOTA : Dans le tableau 25, les valeurs indi-
propriétés géotechniques globalement les quées dans la première colonne du tableau
plus élevées, à EN présentant les propriétés (ensemble E4) ainsi que les mentions portées
géotechniques les plus dégradées (voir dans la ligne "Orientation" des discontinuités
figure 15). Il conviendra de préciser si les ne correspondent pas à un cas réel et sont
valeurs de ces paramètres sont des valeurs données à titre purement illustratif.
5.4 - PRESENTATION
SYNTHETIQUE DES DONNEES Le cadre naturel du projet de tunnel : caché, complexe, méconnu, incertain
DE CARACTERISATION DU figure 15
Principe de la Reconnaissances et études
MASSIF ROCHEUX segmentation et
de la hiérarchisation
en sous-ensembles Synthèse
5.4.1 - Principes et commentaires géotechniques
généraux homogènes
Modèle géologique et géotechnlqne : segmentation et Méra-cMsatfon en sous-ensembles
La diversité des situations géologiques et des géotechniques homogènes et csractérisaaon de chaque sous-ensemble
conditions géotechniques des massifs
rocheux qui peuvent être rencontrées dans
les projets d'ouvrages souterrains, ainsi que
les spécificités de chaque ouvrage, rendent
difficilement envisageable la proposition
7
Le succès rencontré par cette démarche auprès de nombreux utilisateurs, pas nécessairement toujours avertis, résulte de la facilité qui leur est ainsi
offerte lorsqu'ils ont à traiter des problèmes de massifs rocheux. Ce succès ne saurait en aucune façon être avancé comme un argument attestant des
mérites scientifiques de la démarche.
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5.4.3 - Présentation synoptique ingénieurs du génie civil. Le mode de présen- séries de profils en travers. C'est le cas, en
des données de caractérisation du tation le plus courant consiste à transcrire sur particulier, lorsque des éléments structuraux
massif rocheux en association avec une même planche le profil en long géolo- importants pour le projet se présentent avec
le profil géologique gique dans la partie supérieure et, en corres- une orientation très biaise par rapport à l'ou-
pondance, le découpage en sous-ensembles vrage. De même, dans certaines conditions
5.4.3. / - Profil en long avec le tableau synthétique. II convient que où le profil en long géologique seul s'avère
le profil géologique soit dessiné à échelle insuffisant pour donner une image réaliste, il
Afin de faciliter la prise en compte et l'utilisa-
carrée afin de ne pas fournir d'images faus- conviendra de lui associer la coupe géolo-
tion des paramètres de caractérisation des
sées des structures par la représentation de gique horizontale à la cote du projet pour
sous-ensembles géotechniques homogènes
pendages et de contacts distordus. assurer une meilleure compréhension du
pour les diverses applications au projet
contexte géologique et des risques poten-
(conception, dimensionnements, méthodes
5.4.3.2 - Profils en travers et coupe hori- tiels : ce cas se présente, par exemple,
de construction, etc.), le tableau de synthèse zontale à la cote du projet lorsque le tracé d'un tunnel est supposé s'ap-
est généralement présenté en association
En fonction de la complexité du contexte procher, sans nécessairement le recouper,
avec le profil en long géologique qui reste,
géologique et géotechnique du projet, il d'un élément structural important (faille,
pour un projet donné, le document de base
peut être très utile, voire indispensable, de contact anormal, interface de perméabilité,
permettant de faire le lien entre le domaine
compléter dans certaines zones la présenta- etc.) se développant à proximité de l'ouvrage
des géologues et géotechniciens et celui des
tion du profil en long géologique par des et parallèlement à sa direction.
ANNEXES
ANNEXE 1 ANNEXE 10
DENOMINATIONS RECOMMANDEES DES ROCHES ET DES PARAMETRES HYDRAULIQUES----------------- 171
PRINCIPALES FAMILLES PETROGRAPHIQUES.---------- ANNEXE 11
ANNEXE 2 ESSAI AU VERIN A PLAQUES RIGIDES - - - - - - - - - - - 17$
MASSE VOLUMIQUE ET VITESSE THEORIQUE VP DES ANNEXE 12
ONDES P DANS LES M I N E R A U X - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 171 PARAMETRES THERMIQUES DES ROCHES - - - - - - - 119
ANNEXES ANNEXE 13
ORDRE DE GRANDEUR DE LA VITESSE THEORIQUE VP CLASSIFICATION RMR DES MASSIFS ROCHEUX DE
DES ONDES P DANS QUELQUES ROCHES SUPPOSEES Z.T.BIENIAWSKI---------------------------- 180
SAINES ET NON POREUSES* - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 171 ANNEXE 14
ANNEXE 4 INDICEQDEBARTON - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - tsa
ESSAIS DE G O N F L E M E N T - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - m ANNEXE 15
4.1 - Essai H u d e r - A m b e r g - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
4. 1. 1 Mode Opératoire - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
m FORMULES EMPIRIQUES D'EVALUATION DE MODULES
DE DEFORMATION DES MASSIFS ROCHEUX----------- 18»
4.1.2 Interprétation - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 179
4.2-Essais I S R M - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - m ANNEXE 16
4.2.1 Pression axiale de gonflement à volume constant - - 171 BIBLIOGRAPHIE---------------------------------- 1l*
4.2.2 Pression axiale de gonflement en fonction de la 16.1 Bibliographie générale - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
déformation axiale- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 171 16.2 Paramètres de caractérisation de la matrice - - - - - - - - -
ANNEXES 16.3 Paramètres de caractérisation des discontinuités - - - - -
SIGNIFICATION DES PARAMETRES DU CRITERE DE HOEK 16.4 Extension des familes de discontinuités et modélisation
ETBROWN - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - géommétrique 3D de réseau de discontinuités (annexe 8) 18$
16.5Essaisclérométrique(annexe9) - - - - - - - - - - - - - - - - - - 18$
ANNEXE 6
16.6 Paramètres hydrauliques (annexe 1 0 ) - - - - - - - - - - - - - - 18$
ABAQUE DE DEFINITION DU DRI (DRILL RATE INDEX) ET -
16.7 Paramètres de caractérisation du massif rocheux - - - - -
CARACTERISTIQUES DES ESSAIS S20 ET S J - - - - - - - - - - - -
Î6.7.1 Bibliographie relative aux mesures indirectes ---- 18$
6.1 - Essais de laboratoire--------------------------- 174
6.2 - Interprétation - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - m 16.7.2 Bibliographie relative à l'essaiau vérin à plaques
rigides (annexe 11) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ||$
ANNEXE? Î6.7.3 Bibliographie relative aux contraintes ---------- 185
PROJECTION STEREOGRAPHIQUE - - - - - - - - - - - - - - - - - - m 16.7.4 Bibliographie relative aux paramètres thermiques
ANNEXES des roches (annexe 12)---------------------
EXTENSION DES FAMILLES DE DISCONTINUITES ET 16.7.5 Bibliographie relative aux conditions - - - - - - - - - -
MODELISATION GEOMETRIQUE 3D DE RESEAU DE hydrogéo/ogiques - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
DISCONTINUITES-------------------------------- 176 16.8 Utilisation de la caractérisation du massif rocheux pour
ANNEXE 9 l'analyse de la stabilité des ouvrages souterrains et pour
ESSAI AU S C L E R O M E T R E - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 177 leur réalisation - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
16.9 Liste des normes AFNOR - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 186
Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocheux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains \
ANNEXi 1
ANNEXE 2
Recommandations relatives à la caractérisation des massifs rocneux utile à l'étude et à la réalisation des ouvrages souterrains \
ANNEXE 3
Roches Vp*(m/s)
Granités et rhyolites 6000
Diorites 6500
Gneiss 6000
Amphiboiites 6500
Calcaires 6500
Roches siliceuses 6000
* A utiteer au besoin dans la détermination de l'indice de continuité le
ANNEXE 4
ESSAIS DE GONFLEMENT
4.1 - ESSAI HUDER-AMBERG points représentant les deux états de charge- B - Deuxième phase .-Hydratation
ment à la contrainte OD coïncident). L'échantillon est alors mis au contact de l'eau
4.1.1 - Mode Opératoire par l'intermédiaire de la pierre poreuse infé-
AH rieure, la pierre poreuse supérieure assurant
A - Première Phase : Re-confinement de h la purge de l'air inclus dans l'échantillon.
l'échantillon
L'hydratation du matériau a pour effet de
L'échantillon de hauteur h, après avoir été provoquer l'expansion du matériau qui se
taillé très précisément pour être ajusté au manifeste par une augmentation Ah de la
diamètre de la cellule, est placé dans l'oe- hauteur de l'échantillon soumis à la
domètre, entre deux pierres poreuses. La contrainte aD. La variation de hauteur AhD est
pierre supérieure supporte le piston per- suivie en fonction du temps et l'observation
mettant d'exercer la pression apte à est poursuivie jusqu'à la stabilisation et l'ob-
empêcher totalement (ou partiellement) tention d'une valeur constante de AhD.
l'augmentation de hauteur Ah de l'échan-
tillon. A l'état initial, le seul poids du piston Sur la figure n° 1, cette variation d'épaisseur
exerce une contrainte minimale om très faible de l'échantillon à pression constante OD est
de l'ordre de 0,025 MPa et considérée représentée par le segment de droite D'- D,
comme origine dans le repère semi-logarith- le point D représentant quant à lui l'état de
mique au sein duquel se fait la représentation. l'échantillon après la stabilisation de l'ex-
pansion volumique.
Afin de corriger les éventuelles imperfections
(décompression, micro-fissuration) dues aux C-Troisième Phase:
manipulations lors du prélèvement ou de la Déchargement par paliers
fabrication de l'éprouvette, l'échantillon est
A partir du point D, l'échan-
successivement soumis à :
tillon est déchargé instan-
• un premier chargement (a) jusqu'à une tanément de la pression
contrainte aD équivalente à la contrainte en OD à la pression OE ,
place, l'état immédiat de
• un déchargement (b) jusqu'à 0m l'échantillon peut
*• alors être représenté
un nouveau chargement (c) jusqu'à la par le point E'. Ce
contrainte aD (si l'échantillon n'a pas été déchargement a
ANNEXE 4 - figure I - Essai de gonflement Huder-Amberg
affecté par les opérations de prélèvement les pour effet de per-
mettre au gonflement de se manifester sous Les variations de pression auxquelles est sou- Remarque : La précision de cette détermi-
la forme d'une nouvelle expansion volu- mis l'échantillon sont représentées par la nation est d'autant plus grande que la
mique mise en évidence par la variation AhE pression axiale exercée sur le piston expri- valeur de la contrainte 0Dde première
de la hauteur h de l'échantillon. Comme pré- mée en Log0j. hydratation (au point D'J est très proche
cédemment la variation est suivie jusqu'à de la valeur de OQ (ainsi l'approximation >A
obtention de la stabilisation. Lorsque cette A -Loi de Huder-Amberg résultant de /'extrapo/ation est réduite).
stabilisation est atteinte, l'état de l'échan- L'expérience montre que dans ce repère
tillon peut être représenté par le point E, la semi-logarithmique, les points D, E, F,... 4.2 - ESSAIS ISRM
variation de hauteur de l'échantillon consécu- représentant l'état de l'échantillon après la (voir bibliographie Annexe 16.2)
tive au déchargement de la contrainte 0D à la stabilisation de l'augmentation de hauteur
contrainte 0E, peut être représenté par le 4.2.1 - Pression axiale de
consécutive à chaque déchargement, s'ali- gonflement à volume constant
segment de droite E'-E. gnent sur une droite S. D'où il peut être établi
Cette même opération est répétée plusieurs une relation très simple liant la variation de L'échantillon de hauteur h est conditionné
fois, en diminuant à chaque fois la contrainte contrainte A0 à la variation d'épaisseur de dans une cellule oedométrique de la même
l'échantillon Ah. manière que dans l'essai Huder-Amberg.
0 et en attendant à chaque fois la stabilisation
Après hydratation, la pression axiale sur
de l'augmentation d'épaisseur Ah. Ainsi la variation d'épaisseur Ahjj correspon- l'échantillon est pilotée de manière à s'oppo-
Remarque : Par homogénéité avec les dant au déchargement de l'échantillon de la ser à la variation de hauteur Ah de l'échan-
recommandations de la SIMR - d para- contrainte 0; à la contrainte 0: est de la tillon, de manière à maintenir celui-ci à
graphe 1-4, il est recommandé de procéder forme: volume constant. L'essai est poursuivi jusqu'à
au déchargement suivant une progression atteindre la valeur maximale de pression
géométrique : = C g xl nécessaire.
o.^-OjSxa.^O^Sxo,., 4.2.2 - Pression axiale de gonfle-
et de /imiter le déchargement à une où l'indice de gonflement Cg est une ment en fonction de la déforma-
valeur minimale conseillée de 25 kPa constante fonction de la nature du matériau. tion axiale
L'essai est conduit de manière tout à fait simi-
4.1.2 - Interprétation B - Pression de Gonflement au sens de
laire à celle de l'essai Huder-Amberg, seule
Huder-Amberg l'exploitation en diffère.
L'interprétation de l'essai s'effectue dans un Les résultats sont fournis sous la forme d'une
repère semi-logarithmique où l'augmenta- Est définie comme "Pression de Gonflement" courbe représentant la variation d'épaisseur
tion de volume de l'échantillon Ah est repré- au sens Huder-Amberg la valeur de la (en % ) strictement due au gonflement en
sentée par son augmentation de hauteur contrainte 0G au delà de laquelle l'hydrata- fonction de la pression axiale exercée.
dans la cellule oedométrique exprimée en tion ne provoque pas de variation d'épais- Par variation d'épaisseur strictement due au
pourcentage de la hauteur initiale : seur de l'échantillon. Cette valeur est déter- gonflement, il est entendu la variation totale
minée par l'intersection de la droite de résultant de la variation de pression minorée
*b. x100 Huder-Amberg S avec le prolongement de la de la déformation pseudo-élastique corres-
h courbe de rechargement c. pondant au même déchargement
ANNEXE 5
SIGNIFICATION DES PARAMETRES DU CRITERE DE HOEK ET BROWN
Hoek et Brown (1980) ont exprimé le critère cient mi de Hoek et Brown et 0 c j, 0tj est
parabolique pour la rupture de la matrice de la forme : Cette équivalence a l'avantage de donner un
rocheuse (" intact rock °) sous la forme : 0tl=-0cl/2x{mr(mi2+4)"2 sens physique au coefficient mi et de per-
Ceci se ramène à : mettre son estimation à partir d'essais clas-
et introduit la constante mi, appelée commu- siques de laboratoire. Ces essais (compres-
FR*=0cl/0t,=2/{m,-(mi2+4)"2} sion uniaxiale et essai brésilien) peuvent
nément depuis coefficient de Hoek et Brown.
=-1/2x{mi+(mi2+4)"2 donner lieu facilement à une analyse statis-
La forme classique du critère parabolique tique. La remarque faite dans le texte princi-
donnant les composantes on et t de la De la compilation des valeurs de mi (Hoek,
pal (paragraphe 2.2) sur l'anisotropie s'ap-
contrainte sur la facette de rupture en fonc- Kaiser & Bawden, 1995), il ressort que ce
plique bien évidemment.
tion de ocj et Ojj (résistances en compression coefficient varie entre 4 (certaines roches
et en traction de la matrice) s'exprime par : argileuses) et plus de 30 (roches magma- Enfin, on pourra retenir l'expression du critère
2 2 tiques et certaines roches métamorphiques). parabolique sous la forme :
T=0 tl x{(1 +0c,/oti)" -1}x(1 +0n/atl)" On peut donc en pratique appliquer la rela- 01-03=0cix(FRxo3/sci+1)"2
II en découle que la relation entre le coeffi- tion:
"s ANNEXE 6
ABAQUE DE DEFINITION DU DRI (DRILL RATE INDEX)
ET CARACTERISTIQUES DES ESSAIS S20 ET SJ
6.1 -ESSAIS DE
LABORATOIRE M» 200
Exemple :
Le DRI est calculé à partir des résultats de
deux essais de laboratoire norvégiens nor-
malisés :
- un essai de fragmentation : le Brittleness Roche : gneiss d'Afrique du sud
test (S20), voir figure 1
Cet essai évalue la résistance du rocher au 820 = 45
concassage sous plusieurs chocs, comme
dans l'essai français de fragmentation dyna- SJ= 6.0
mique ;
- un essai de pénétration : le Sieverè J-value
test (SJ), voir figure 2 D'après l'abaque 6.3, DRI = 43
Cet essai évalue la résistance du rocher à la
pénétration, comme dans l'essais de dureté
CERCHAR-INERIS.
8,5 110°
Concasseur à mâchoires
Ouverture réglée à 13,6 mm
Marteau
14kg.
A
Hauteur
de chute
25cm
f
0,02 mm
16,0mm
Taillant au carbure
de tungstène
Guide Guide
„ .. . ... 500 x poids spécifique
Poids de maténaux = ——*-———*-——2-
2,65
ANNEXE 6 - Figure 1 : Principe du Brittleness Test ANNEXE 6 - Figure 2 - Appareil du Siever Test
ANNEXE 7
PROJECTION STEREOGRAPHIQUE
C'est la méthode de représentation gra- la normale au plan avec l'hémisphère supé- ou relatif d'observations étant représenté sur
phique des discontinuités la plus employée. rieur ou inférieur de la sphère de référence) l'axe radial. Ce type de représentation, ne
Plusieurs techniques peuvent être utilisées, ou par la projection de sa trace (intersection tenant pas compte des angles de pendage,
mais seulement deux sont courantes (fig. 1 et 2): du plan avec l'hémisphère supérieur ou infé- n'a de sens que pour mettre en évidence des
• la projection avec conservation des angles rieur de la sphère de référence). familles directionnelles de discontinuités
pour étudier les relations entre discontinuités Deux types de représentation sont couram- dont les angles de pendage sont très voisins ;
(canevas de Wùlff) ; ment utilisées pour analyser l'organisation • les stéréogrammes de densité sur canevas
• la projection avec conservation des sur- des discontinuités en famille : de Schmidt : les densités sont obtenues par
faces pour mesurer les distributions spatiales • la rosace des azimuts du vecteur pendage : comptage du nombre de pôles inclus dans
(canevas de Schmidt). cette méthode consiste à regrouper les une cible de 1% de la surface du diagramme.
observations par secteur angulaire de l'azi- Le comptage se réalise à l'aide d'un canevas
Chaque plan de discontinuité est représenté de comptage : compteur par cercles centrés
par la projection de son pôle (intersection de mut du vecteur pendage, le nombre absolu
sur une grille régulière ou compteur de
Dimitrijevic par ellipse centrée sur une grille
irrégulière. Le tracé de courbes d'isovaleur
© en nombre ou en densité de discontinuités
r« o> référence Projection permet de délimiter des zones de concentra-
stéréographique tion de pôles et d'identifier éventuellement
des familles principales de discontinuités.
T) Intersection du pi» «t Ce
11 IBMre de rUirtM*
direction du
vecteur pendis*
Canevas de Wùlff
(Conservation des angles)
©
w
4e l'htallcMre supérieur I
pirtlr «u pôle Inférieur (0):
P • pol« du plln (t), Inter-
section de si iwraale (n)
et tt )i iphira
J • projection it(réo5.rjpMquo
du pôle P sur le plln
tipitorlll
Projection
©
direction du vecteur
STERtOSIAKKS
(coterai dins 1« plin
rlll)
J » reprisentltlon pollfre
_^ du plln («)
AC'B • représentation cyclogrl-
pMoue du plln (.)
t • pendjje (Inclination ia
vecteur pendige pir
ripport I 1 •horizontale)
a.,v ' direction du vecteur Canevas de Schmidt
pendioe pir rlpport lu (conservation des aires)
Nord
ANNEXE 7 - Figure I : Représentation cyclographique et représentation polaire ANNEXE 7 - Figure 2 : Analyse de l'organisation
d'un plan de discontinuité au moyen de la projection stéréographique des discontinuités (exemples)
\ ANNEXES
\
EXTENSION DES FAMILLES DE DISCONTINUITES ET MODELISATION GEOMETRIQUE 3D DE
RESEAU DE DISCONTINUITES
L'extension des discontinuités ne peut être Depuis un trentaine d'années de nombreux possible d'exprimer des relations mathéma-
estimée qu'à partir de mesures effectuées sur auteurs ont développé des modèles géomé- tiques entre la distribution 2D des longueurs
des surfaces (affleurements, parois de galerie) triques de réseau de discontinuités à trois de traces et la distribution 3D des rayons des
et doit être analysée avec prudence. dimensions. Parmi les plus récents, le modèle disques (Warburton, 1980);
Ce paramètre n'est en effet accessible que de disques aléatoires est l'un des plus • la loi de distribution de l'extension : on
par des données bidimensionnelles, les lon- employés (Baecher, 1977, Long, 1985, Cacas, peut alors déterminer les paramètres de
gueurs de trace, dont la mesure est affectée 1989, Xu, 1992). Pour une famille donnée, cette loi en fonction des paramètres de distri-
de plusieurs biais géométriques : le premier chaque discontinuité est représentée par un bution des longueurs de traces.
est que la ligne de mesure recoupe de préfé- disque sans épaisseur, défini par la position
de son centre, son rayon et son orientation, On peut alors obtenir une modélisation 3D
rence les discontinuités les plus longues ; le du réseau de discontinuités et étudier sa
second est que les discontinuités les plus chaque paramètre étant tiré aléatoirement
d'après sa propre loi de distribution caracté- connectivité pour analyser l'écoulement d'un
longues peuvent s'étendre au-delà de la sur- fluide à travers le réseau ou le comportement
face de mesure ce qui introduit une censure ristique de la famille.
mécanique de l'assemblage de blocs ainsi
des mesures ; le dernier est qu'on s'impose L'évaluation du rayon des disques, c'est-à- créé, en fonction du comportement des dis-
en général une valeur limite pour la mesure dire de l'extension réelle des discontinuités, continuités et éventuellement de la matrice
des petites discontinuités ce qui entraîne un pose en particulier certains problèmes. De rocheuse (fig. 1).
effet de troncature. Des méthodes de correc- plus, le passage de la continuité 2D à l'exten-
tions des données doivent donc être intro- sion 3D n'est pas simple et nécessite de faire Des modèles plus complexes font également
duites pour une estimation rigoureuse de ce plusieurs hypothèses sur : intervenir la hiérarchisation des familles
paramètre (Priest et Hudson, 1981, Pahl, (Héliot, 1988) ou font appel à la géostatis-
• la forme géométrique des discontinuités : tique (Billaux, 1990).
1981). dans le cas du modèle de disques, il est alors
DISCONTINUITES DISCONTINUITES
SIMULEES CONNECTEES
ANNEXE 9
ESSAI AU SCLEROMETRE
ANNEXE 10
PARAMETRES HYDRAULIQUES
L'écoulement d'un fluide dans une disconti- Kf : conductivité hydraulique de la disconti- appelé rugosité hydraulique relative, où ra
nuité est un problème très complexe. Des nuité; représente la différence entre le pic le plus
essais expérimentaux (Gentier, 1986) ont en haut et le creux le plus bas de la géométrie
Jf : projection orthogonale du gradient
effet montré qu'il n'est pas isotrope, mais hydraulique sur le plan de la discontinuité ; des épontes :
qu'il s'effectue en particulier selon des che-
naux dont la géométrie dépend certes de a : ouverture de la discontinuité.
l'ouverture de la discontinuité, mais aussi de Pour une discontinuité plane et lisse, la
la rugosité des épontes et de leur surface de conductivité hydraulique Kf (LT ') dépend uni-
contact, du niveau des contraintes normales quement de son ouverture physique, et par avec par exemple B=8.8 (Louis, 1969), B=20.5
et tangentielles appliquées, ainsi que du analogie avec un écoulement entre plaques (deQuadros, 1982).
déplacement tangentiel des épontes, sans s'écrit :
oublier la présence éventuelle d'un matériau On peut remarquer que pour — < 0.033 ,
de remplissage. K,.
la rugosité joue un rôle négligeable et on
La détermination précise du réseau de che-
peut appliquer la loi cubique correspondant
naux ainsi que son évolution lors de mouve- avec :
à un écoulement parallèle.
ment de cisaillement est donc indispensable a : ouverture physique de la discontinuité (L)
pour modéliser le comportement hydrau- Barton (1985) a établi une corrélation entre la
lique d'une discontinuité, mais ceci reste g : accélération de la pesanteur (LT2) rugosité hydraulique relative et la valeur du
encore du domaine de la recherche. v : viscosité cinématique du fluide (L2! ') Joint Roughness Coefficient JRC. Ceci l'a
conduit à introduire la notion d'ouverture
Diverses approches plus ou moins simplifiées d'où un débit Q proportionnel au cube de hydraulique A d'une discontinuité reliée à l'ou-
permettent cependant d'évaluer le débit Q l'ouverture (loi cubique). verture physique a et au JRC par la relation :
d'un fluide circulant dans une discontinuité
Pour une discontinuité naturelle, la géomé-
par la relation : JRC"
trie des vides entre ses épontes n'est pas A -
Q=Va=Kf Jf a (en régime laminaire) constante et dépend de leur rugosité. (A/a)2
avec: Différentes formules semi empiriques per-
mettent d'intégrer la rugosité par l'intermé Les paramètres a et A sont exprimés en mm.
Q : débit traversant une largeur unitaire de la
discontinuité ; diaire du coefficient
V : vitesse moyenne d'écoulement dans la
2a
discontinuité ;
ANNEXE 11
L'essai consiste à charger une plaque rigide paroi de la galerie, affectée par les effets du décomprimées de la paroi de la galerie.
par l'intermédiaire d'un vérin. L'essai est exé- déroctage. Une rotule est destinée à com- L'essai nécessite d'appuyer la plaque sur une
cuté dans une galerie de section réduite (2 à penser les défauts d'alignement et de paral- surface aplanie, soigneusement purgée pour
2,50 m), dont la paroi opposée fournît la lélisme des deux faces. éliminer les fragments décomprimés par l'ef-
réaction nécessaire et permet de faire deux • Une pompe à deux vitesses et deux fet arrière de l'explosif et surfacée avec une
mesures simultanées. Généralement l'essai manomètres de classe 1%. boucharde. Le surfaçage avec un ciment doit
est réalisé soit verticalement soit horizontale- être réduit au minimum, avec une épaisseur
ment. Dans le cas d'un rocher fortement ani- • Un bâti de référence rigide, fixé au-delà
de la zone influencée par l'essai, qui porte ne devant pas dépasser quelques milli-
sotrope, des essais inclinés peuvent se justi- mètres. Si l'essai est double, les deux faces
fier. des capteurs de déplacement (C4, C5,...)
pour mesurer l'enfoncement de la plaque et doivent être rigoureusement parallèles.
Le matériel comporte trois parties représen- celui de la surface environnante. Les capteurs Les zones de scellement doivent aussi être
tées sur la figure 1 : sont à lecture sur cadran ou à sortie analo- décapées superficiellement, pour éviter de
• Un vérin hydraulique, de 2000 à 3000 kN gique ou numérique, avec une précision du sceller une tige réputée fixe sur une écaille
est monté en série avec une colonne de lon- centième de millimètre. partiellement désolidarisée de la paroi.
gueur réglable entre deux plaques rigides. Le Le dispositif peut être complété par la mise Comme pour l'essai dilatométrique, l'essai au
diamètre doit être choisi petit, de 280 mm,
en place de deux ou trois extensomètres vérin à plaques rigides est conduit par cycles
afin d'appliquer une force suffisante pour
dans de petits forages sous la plaque rigide. successifs de charge et de décharge à maxi-
neutraliser la zone la plus décomprimée de la Ceux-ci permettent de déterminer les zones mums croissants, en observant à chaque
étape un court palier pour la lecture des infini homogène, isotrope, élastique de Pour chaque essai, on trace les courbes
comparateurs et au sommet un palier plus module d'élasticité E et de coefficient de contrainte - déformation des cycles succes-
long pour mettre en évidence un éventuel Poisson v. L'enfoncement Ad de la plaque sifs (voir figure 2) et on définit des modules
fluage. Il peut-être entièrement automatisé, pour l'intervalle de contraintes considéré _ globaux dits de déformation et des modules
notamment pour les mesures de fluage. est donné par l'expression suivante : réversibles, plus élevés. On détermine égale-
L'interprétation des mesures est faite à partir ment un module de déformation globale qui
Ad=Jt/4x(1-v2)xAox<!>/E correspond à la pente moyenne de l'enve-
de la formule de Boussinesq, pour une
plaque circulaire rigide de diamètre <f>, avec Si v n'a pas été déterminé au préalable, on loppe des cycles.
une contrainte appliquée o à un milieu semi- prend généralement la valeur 0,25.
1 : vérin hydraulique
2 : plaques de charge
3: rotules
4: colonne
5 : barres de référence
C1 - C7 : comparateurs
pf : points fixes
ANNEXE 12
PARAMETRES THERMIQUES DES ROCHES
ANNEXE 13
CLASSIFICATION RMR DES MASSIFS ROCHEUX DE Z. T. BIENIAWSKI
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CLASSIFICATION RMR DES MASSIFS ROCHEUX DE Z. T. BIEN1AWSKI
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ANNEXE 14
• \, INDICE Q DE BARTON
Très médiocre RQD -0-25% Rocher massif, jointe rares ou absente Jn = 0.5-1
Médiocre 25-50 Une famille de jointe 2
Moyen 50-75 Une famille •*• jointe erratiques 3
Bon 75-90 Deux familles 4
Excellent 90-100 Deux familles + jointe erratiques 6
Notes: Trois familles 9
(i) Quand la valeur du RQD est < 1 0 (y compris 0), on utilise une valeur nominale Trois familles + jointe erratiques 12
de 10 pour évaluer Q Quatre familles ou plus, jointe erratiques, 15
(ii) Les intervalles RQD de 5, i.e. 100, 95, 90, etc ... sont suffisamment précis Rocher broyé, meuble 20
Notes : fi) pur les intersections de tunnel, utiliser (3.0xJn),
0i) pur les têtes d'accès, utiliser (2.0xJn)
a) Epontes en contact
b) Epontes en contact après cisaillement de - de 10 cm c) Epontes hors contact après cisaillement
14
Q DE
Excavation à sec ou faibles venues d'eau {< 5 l/mn localement) Pw < 1 kg/cm2 Jw=1
Venues d'eau ou pressions faibles, débourrage occasionnel au droit d'un joint 1-2.5 0.66
Fortes venues d'eau ou pression importante dans du rocher à joint sans remplissage 2.5-10 0.5
Fortes venues d'eau ou pression importante, débourrages fréquents 2.5-10 0.3
Très fortes venues d'eau lors des tirs, diminuant ensuite avec le temps >10 0.2-0,1
Très fortes venues d'eau ou pressions très importantes sans réduction notable avec le temps >10 0.1-0.05
Notes : Ci) les 4 derniers indices sont des estimations grossières. Augmenter la valeur de Jw en cas de mise en place d'un dispositif de drainage,
(ii) les problèmes particuliers liés à la formation de glace ne sont pas pris en compte.
Ouvrage recoupant des zones de Zones de faiblesse fréquentes, contenant de l'argile ou du rocher décomposé chimiquement , rocher SRFR=10
faiblesse provoquant la décompression du environnant très décomprimé (toutes profondeurs)
rocher lors du percement
Nombreuses zones de cisaillement en rocher sain, sans argile (toutes profondeurs) 7.5
Zones de cisaillement individuelles en rocher sain, sans argile (prof, de l'excavation < 50 m) 5
Zones de cisaillement individuelles en rocher rigide, sans argile (prof, de l'excavation > 50 m) 2.5
Joints ouverts, rocher très fracturé et décomprimé, " morceaux de sucre ", etc ... (toutes profondeurs) 5
Note : (i) réduire l'indice SRF de 25 à 50% si les zones de cisaillement influent sur l'excavation mais ne la traversent pas.
ANNEXE 15
FORMULES EMPIRIQUES D'EVALUATION DE MODULES DE DEFORMATION
DES MASSIFS ROCHEUX
• Ei : Module d'élasticité de la roche mesuré au laboratoire sur • RMR : Rock Mass Rating (Bieniawski, 1989)
des échantillons • RMR« 50+15log10Q(Barton,1995)
• oc : Résistance à la compression uniaxiale de la roche mesurée • GSI : Geological Strength Index
au laboratoire sur des échantillons
• GSI = RMR89 - 5 (Hoek & Brown 1994,1995); GSI = 9LnQ+44
• RQD: Rock Quality Désignation (Deere 1967) (Bieniawski, 1989)
• Q: Quality Factor (Barton,1980)
ANNEXE 16
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de l'exhaure en mines et carrières" Mines et en eau pondérale - Méthode par étuvage" - premier cycle" -AFNOR 2002
Carrières - Industrie Minérale. Février 1992. AFNOR 2001
Société : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - M/Mme :
Adresse : - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
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V e n t e L o c a t i o n - P r e s t a t i o n t e $ e r v i c e
Pierre MERAND*
GE1E TMB
Pierre-François LINARES
Directeur du GEIE TMB
Anne-Sophie GRAIPIN
SCETAUROUTE Tunnels et Travaux Souterrains
Giuseppe LUSTRISSY
GEIE TMB 1 - PREAMBULE 2. ! - UNi CONCEPTION
PAR ITERATION ENTRE
* Après avoir développé les procédures d'inter- Voilà maintenant un an que le tunnel du
vention et de sécurité du GEIE TMB, Pierre Mont-Blanc a été rouvert à la circulation, le
L'EVALUATION DES RISQUES
MERAND a rejoint SCETAUROUTE Tunnels et 9 mars 2002, après trois ans de travaux et de ET LA REPONSE APPORTEE
Travaux Souterrains en septembre 2002. réorganisation de son exploitation, suite à la
En effet, une étude de danger1 a été réalisée
catastrophe du 24 mars 1999. En terme de
pour la première fois sur un tunnel routier, à la
gestion des risques, cette réouverture s'est
demande du Comité de Sécurité" . Le but
voulue progressive puisque seuls les véhi-
ultime de cette étude de danger était de véri-
cules légers ont d'abord été admis, puis le
fier l'adéquation des moyens mis en œuvre
25 juin 2002 les poids lourds ont été autorisés
avec les risques encourus. Pour cela, les
selon un régime d'alternat, et enfin, depuis le
risques inhérents aux événements redoutés
1" mars 2003, les poids lourds traversent le
ont tout d'abord été identifiés, puis classés en
tunnel en régime bi-directionnel.
fonction de leur gravité et de leur occurrence.
Cet article propose d'expliquer la conception Ensuite, l'étude de danger a évalué la réponse
du système de gestion de la sécurité du tun- apportée à ces risques dans chacun des
nel du Mont-Blanc et d'en étudier la perti- domaines de l'opération de réhabilitation et
nence au regard du retour d'expérience de la de modernisation du tunnel du Mont-Blanc :
première année d'exploitation.
• dans le domaine technique, par les études
de modernisation et de réhabilitation111 du
génie civil et des équipements de l'infra-
2 - UN SYSTEME GLOBAL DE structure ;
GESTION DE LA SECURITE
• dans le domaine opérationnel par l'organi-
La conception de la sécurité du tunnel du sation de l'exploitation et de l'intervention
Mont-Blanc a été appréhendée de la manière des secours ;
la plus globale possible.
'L'/nstruction Technique annexée à la circulaire française n°2QQQ-63 du 25 août 2000 relative à la sécurité des
tunnels routiers du réseau national impose maintenant la réalisation d'une Etude Spécifique de Danger (ESD)
au moment des études et avant ouverture pour tes projets neufs et tous les Sans pour les ouvrages en exploita-
tion.
Une Commission InterGouvemementale de contrôle (CIG) représente les autorités de tutelles françaises et ita-
liennes auprès des sociétés concessionnaires du tunnel du Mont-Blanc (ATMB en France et S/TMB en Italie).
Suite à la catastrophe du 24 mars 1999, la CIG s'est adjoint un groupe d'experts, le Comité de Sécurité, qui a
suivi au plus près la mise en œuvre du programme de réhabilitation et de modernisation du tunnel du Mont-
Blanc. C'est ce Comité qui a délivré à la CIG un avis positif de réouverture du tunnel à la circulation. Le Comité
de Sécurité conserve ses prérogatives en phase actuelle d'exploitation.
"A la suite à la catastrophe du 24 mars 1999, les deux sociétés concessionnaires ATMB et S/TMB ont mis au
point un programme de modernisation et de réhabilitation de l'ouvrage. Ce programme répondait aux 41
recommandations des experts (rapport Marée / Cialdini) et a été approuvé parla Commission
Intergouvemementate fin 1999. Les principaux aménagements consistent en 37 abris reliés à une galerie d'éva-
cuation, un poste de secours central, une salle de commande unique, une ventilation incendie mettant en
œuvre simultanément une extraction de 150m3/s et un contrôte longitudinal du courant d'air utilisant de nom-
breux capteurs, une couverture totale du tunnel et des abris par une vidéosurveillance et une Détection
Automatique d'Incident, un dispositif de signalétique et de signalisation fixe, lumineuse et variable, un éclai-
rage, un réseau incendie, une détection thermométrique et un portail thermographique sur chacune des
p/ates-formes. L'ensemble des équipements électroniques et électromécaniques est piloté, grâce à un réseau
de transmission, à partir d'une Gestion Technique Centralisée (GTQ et renforcé par un Système d'Aide à
l'Exploitation (SAE). Il est alimenté par deux sources haute tension avec un réseau basse tension redondé. Les
organes vitaux sont alimentés par une source basse tension secourue.
T U N N E L S ET O U V R A G E S S O U T E R R A I N S - N° 1 77 - MAI/JUIN 2 O O 3
f Q sécurité ou cœur de la conception de l'exploitation du tunnel du Mont-Blanc
• dans le domaine réglementaire, par la défi- liste ces interactions et illustre par des • des paramètres d'exploitation et environne-
nition des règles de circulation. exemples les réponses qui sont apportés pour mentaux : seuils de pollution inférieurs aux
S'en est suivi un processus d'itération entre la gestion des risques : (voir page suivante). seuils tolérés avec une ventilation au maxi-
les différents acteurs de l'opération afin De l'analyse des dangers découlent les mum de ses capacités, contre-pression infé-
d'aboutir à un système global de gestion de réponses à mettre en place pour les gérer. rieure au seuil de dimensionnement de la
la sécurité. Des moyens humains, techniques et organi- ventilation incendie, conditions météorolo-
sationnels permettent donc d'assurer des giques favorables (pas d'avalanche,...) ;
2.2 - LA SEPARATION DES fonctions de sécurité répondant à une philo- • des paramètres d'organisations humaine et
POUVOIRS ENTRE LES sophie de sécurité. matérielle : équipes à leur poste de travail,
véhicules d'intervention disponibles, par
DIFFERENTS ACTEURS
exemple ;
Les acteurs de ce processus et leurs préroga- 4 - LA PHILOSOPHIE • la disponiblité des équipements : fonction-
tives sont schématiquement : DE SECURITE nement de la ventilation sanitaire et incendie,
des systèmes de supervision, de la vidéosur-
• les sociétés concessionnaires ATMB et
veillance, des détecteurs, de la signalisation,
SITMB. Elles sont la force de proposition et 4.1 - LES PRINCIPES de l'éclairage, de la radiocommunication...
assurent la direction des opérations ;
La philosophie de la sécurité des usagers Dans la réalité, chacun de ces paramètres
• le Comité de Sécurité qui valide la concep- dans le tunnel repose sur les principes sui- fonctionnels peut se trouver dans un état
tion de la sécurité du tunnel et contrôle la vants: compris entre son état nominal et des
réalisation effective des prescriptions des Conditions Minimales d'Exploitation qui indi-
• Le maintien du tunnel dans son état stan-
Etats concédants ; quent les modes dégradés admissibles. Si un
dard, c'est-à-dire au-delà des Conditions
• les Préfectures de la Haute-Savoie et de la Minimales d'Exploitation (CME) ; de ces paramètres passe en deçà des CME,
Région Autonome de la Vallée d'Aoste qui alors le tunnel "sort" de son état standard. Il
• En cas d'incident : la sécurité des usagers
définissent le règlement de circulation du est alors partiellement ou totalement fermé à
repose sur la détection de l'événement, la
tunnel et dirigent le groupe technique bi- la circulation sauf s'il est possible d'appliquer
capacité des systèmes à les aider à se mettre
national". Ce groupe de travail organise l'in- des mesures compensatoires ou correctives
à l'abri et à faciliter l'intervention des secours,
tervention des services publics dans l'ou- adéquates. Dans un souci d'efficacité opéra-
dans des délais compatibles avec l'évolution
vrage et contrôle, pour le compte du Comité tionnelle, les CME précisent les délais dans
du sinistre.
de Sécurité, l'organisation des moyens d'in- lesquels les mesures correctives ou compen-
tervention de l'exploitant ; 4.2 - ASSURER, EN ETAT satoires doivent être mises en œuvre. De
manière à maintenir le tunnel du Mont-Blanc à
• le GEIE TMBV, exploitant ; STANDARD, UNE un niveau de sécurité standard élevé, les CME
• le Maître d'œuvre SCETAUROUTE/SPEA* EXPLOITATION SECURISANTE indiquent des durées admissibles de fonc-
premièrement au titre de concepteur de la POUR PREVENIR tionnement avec certains modes dégradés.
modernisation et de la réhabilitation de l'in- LES ACCIDENTS Par exemple, le tunnel du Mont-Blanc est
frastructure et deuxièmement au titre de
parfois soumis à de très fortes différences de
rédacteur de l'étude de danger.
4.2.1 - Maintenir les moyens pression atmosphérique entre sa tête ita-
humains et techniques à un haut lienne et sa tête française qui créent une
niveau de performance et de force de poussée naturelle sur la masse d'air
3 - L'IDENTIFICATION disponibilité contenue dans le tunnel. Or, le système de
DES RISQUES ventilation incendie repose, entre autres, sur
L'état standard du tunnel est défini par :
la maîtrise de la vitesse longitudinale du cou-
L'identification des risques est le résultat • des paramètres de trafic : conditions de rant d'air. Il existe donc des conditions où la
d'une analyse fine des interactions entre le trafic dans l'ouvrage permettant de respec- force artificielle du système de ventilation
"système tunnel"* et les différentes compo- ter le règlement de circulation (vitesse, incendie ne serait plus suffisamment puis-
santes de son environnement. Le tableau 1 interdistance...); sante pour "contrer" cette force naturelle en
"'Les Préfectures de la Haute-Savoie et de la région autonome de la Vallée d'Aoste ont rassemblé leurs autorités locales en un groupe de travail, le groupe tech-
nique bi-national. Ce dernier rassemble tes deux sécurités civiles, les services de secours (Service Départemental d'Incendie et de Secours de la Haute-Savoie,
SAMU, Vigili del Fuoco, Socorso Sanitario 118), les forces de l'ordre (Police Aux Frontières, Gendarmerie, Douanes, Carabineri, Polizia Stradale, Po/k/a di
Frontiera, Gard/a di Finanza) et les services techniques (DDE, Service vétérinaire, ANAS, Corpo forestale). Ce groupe de services publics a préparé et réalisé, avec
l'exploitant, cinq exercices de sécurité préalables à la réouverture.
"Les statuts du GEIE TMB (Groupement Européen d'Intérêt Economique du Tunnel du Mont-Blanc) ont été déposés à Courmayeur (Aoste, Italie) le 26 juin 2000
par les deux sociétés concessionnaires qui composent son Conseil de Surveillance. Ces statuts prévoient les règles de gestion de ce groupement. En particulier, la
présidence du conseil de surveillance et la direction de la gérance du GEIE TMB sont assurées de manière croisée et alternative tous les 30 mois par ATMB et
SITMB. Parmi les autres points importants, ces statuts précisent que le tunnel sera exploité depuis un PC unique, situé sur la plate-forme française du tunnel.
"Le groupement de Maîtrise d'œuvre SCETAUROUTE / SPEA a été désigné par ATMB et SITMB en février 2000 sur la base du programme de réhabilitation et de
modernisation validé par la CIG, pour assurer les études de conception et le suivi des travaux de l'opération.
"Le "système tunnef" est un concept qui consiste à considérer te tunnel comme un tout indissociable en terme de sécurité. Ici, le terme tunnel désigne géographi-
quement l'espace de circulation, les abris, les locaux techniques, les gaines de ventilation, les usines de ventilation, les locaux techniques, les plate-formes et les
barrières de péage.
Législatif Quelle législation s'applique à cet ouvrage Bien que le tunnel du Mont-Blanc sort ancien et bi-natîonal, la CIG a
bi-national en période de refonte la régle- imposé l'application des nouvelles exigences fixées par l'instruction tech-
mentation en France et en Europe ? nique de Sa circulaire n°20QQ-63 relative à la sécurité des tunnels du réseau
fonçais _____ ______ _______
Humain externe Quête sont les incidents liés aux usagers Bien sûr, l'événement redouté dîmensionnant est l'incendie car, s'il n'est
du tunnel, quelles sont les actions des ser- pas maîtrisé à temps, la propagation de ses fumées peut avoir de funestes
vices de secours ou de police extérieurs ? conséquences sur un grand nombre des usagers du tunnel. Le comporte-
ment clés usagers est aussi primordial car un comportement dangereux est
source clé risques. La capacité des usagers à comprendre et à suivre les ins-
tructions en cas d'incidente graves est facteur de sauvegarde. C'est pour-
quoi un* partie de la conception de l'ouvrage est consacrée à la mise en
plate <fe moyens tendant à canaliser le comportement des usagers. L'une
des mesures très efficace est la mise en place par les autorités de tutelle
d'un service de police bi-national en permanence sur site, composé de la
Gendarmerie française et de la Polizia Stradale italienne. Ce service a les
moyens de confrôler les vitesses et les inter-distances des usagers dans le
tunnel et de les verbaliser le cas échéant
Physique externe Quelles sont les conséquences de l'envi- L'échauffement des poids lourds gravissant les pentes des rampes d'accès
ronnement montagneux du tunnel ? au tunnel est mesuré grâce à un portail thermographique à chaque entrée
du tunnel. Les camions " chauds " sont refoulés.
Véhicules et Quelles sont les caractéristiques des véhi- Les poids lourds dont le gabarit est supérieur à 4,05m de hauteur ou 2,55m
matériels extérieurs cules transitant dans l'ouvrage et des véhi- de largeur sont considérés comme des convois exceptionnels et font donc
cules d'intervention ? l'objet de mesures de transit particulières._______________
Contrainte Quelles sont les conséquences des opéra- Afin d'assurer un niveau de sécurité élevé lors des opérations de mainte-
d'exploitation tions de maintenance ? nance imposant l'intervention d'un véhicule sur une chaussée, il a été
décidé d'interdire les alternats à l'intérieur de l'ouvrage à la faveur d'alter-
nat dits " de tête-à-tête * de façon à ne pas contraindre les usagers à enga-
ger des manœuvres d'arrêt et de redémarrage. Lorsque les opérations de
maintenance induisent une indisponibilité d'installations vitales à la sécu-
rité de l'exploitation, concernant la Gestion Technique Centralisée (GTQ
ou la ventilation incendie par exemple, le tunnel est fermé à la circulation.
Ressources : Quelles sont les caractéristiques des ali- Toutes ces alimentations sont redondées.
___________mentations électrique, en eau et en air ?
Retour d'expérience Quelles leçons peut-on tirer de la catas- Le programme de réhabilitation et de modernisation du tunnel du Mont-
trophe du 24 mars 1999 mais aussi des 34 Blanc répond aux 41 recommandations des experts des commissions d'en-
ans d'expérience antérieures ? quêtes sur la catastrophe (rapport Marée / Cialdini). Depuis sa mise en ser-
vice en 1965, plus de 40 millions de véhicules ont emprunté cet ouvrage et
12 incendias ont été maîtrisés.
Contrainte de Quelles sont les conséquences des limites La chaussée du tunnel fait 7 m de largueur.
conception (ou non limites) de conception imposées Il & été décidé de ne pas doubler le tunnel.
par l'infrastructure existante, par le coût
des investissements, les impératifs de Il i été décidé d'implanter un poste de sapeurs-pompiers au centre du
délais, les choix techniques et politiques ? tunnel
Physique interne Quels sont les dangers internes dus à l'in- Contre le rfeque de chute d'équipements fixés en voûte, les fixations de
frastructure elle-même ou à ses équipe- ceux-ci ont fait l'objet de contrôle particulièrement poussés.
ments?
Humain interne ï faut souligner l'importance de l'adéqua- Le GEIË TMB s'est attaché les services permanents de dix Equipiers
tion du personne! d'exploitation, de main- d'Intervention Immédiate, sapeurs-pompiers professionnels issus d'une
tenance et cfentretien en terme de com- convention entre te Service Départemental d'Incendie et de Secours de la
pétence, d'organisation et de moyens. Haute-Savoie, fa Région Autonome de la Vallée d'Aoste et le GEIE TMB.
Tableau I - Interactions "système tunnel" I environnement
cas d'incendie de forte puissance. Le tunnel représentent environ 5 % du temps de fer- puisque les capacités de la ventilation incen-
est alors déclaré hors de son état standard meture du tunnel à la circulation, le temps de die, nécessaires pour maîtriser un feu de voi-
puisqu'il n'est potentiellement plus apte à fermeture s'élevant à 2,6 % du temps total. ture sont moindres que celles nécessaires
maîtriser un feu dans des conditions accep- Dans ce cas, les conditions de fermeture de pour maîtriser un feu de camion. Par ailleurs,
tables. Il est alors fermé partiellement ou l'ouvrage aux véhicules légers ou aux poids l'application de cette CME s'inscrit dans le
totalement à la circulation. Ces conditions lourds ne sont bien sûr pas les mêmes temps : "la dégradation" ou "l'amélioration"
Trappes de désemfumajja
Ssrrando di esimzlcnn fumi "
TMB
Le synoptique du tunnel affiché dans les PC et diffusé préalablement à l'ensemble des services de sécurité susceptibles d'intervenir
5 - PUS ET PSB gaines d'évacuation le cas échéant. Par En externe, les services de secours publics
ailleurs, les différentes astreintes sont mobili- français et italiens organisent leur mobilisa-
Le PUS est un plan opérationnel. Il contient la sées, en particulier celle qui assure la tion. Si l'événement est d'envergure, alors les
politique d'exploitation choisie par l'exploi- "Direction des Opérations Internes" (DOI). Préfets de la Haute-Savoie et de la Région
tant et les procédures à appliquer par les D'autres permettent d'assurer une assistance Autonome de la Vallée d'Aoste déclenchent
agents en fonction des événements. Chacun technique. conjointement le Plan de Secours Binational
des événements précédemment identifiés
par l'étude de danger est traité à travers une CD
procédure. Les procédures se présentent
sous formes de fiches réflexes. Le PUS est un
document vivant, dont les évolutions perma-
nentes sont validées par le Comité de
Sécurité. Le PUS a été mis au point grâce à la
collaboration de la société de conseil
INFLOW-DOCALOGIC (Philippe BERGER).
Dans l'exemple de l'incendie précédent, en
interne, les "Assistants Sécurité" (AS) sont
mobilisés afin d'assister les secours dans
toutes les lâches pouvant être réalisées dans
les zones dites "jaunes" (par opposition aux
zones dites "rouges"). Les zones jaunes sont
les zones sans fumée où peuvent intervenir
les personnels qui n'ont pas de formation au
travail en milieu confiné, c'est-à-dire au port
de l'ARI (Appareil Respiratoire Isolant). Les
AS sont donc des salariés du GEIE TMB
employés habituellement à d'autres tâches
(principalement la perception du péage)
ayant reçu une formation adéquate. La princi- "SMJ'T'il ".1
pale mission de ces AS est l'évacuation des TMB
usagers en dehors du tunnel, en utilisant les
Le pion opérationnel de la plate-forme nord en cas de déclenchement du Plan de Secours Binational
es deux Journées d'études organisées par Espace Souterrain les 26 -27 mars dernier (cf article de Pierre Duffàut, Tunnels et Ouvrages
Souterrains 176 p.l 16) ont donné lieu à une vingtaine de présentations sur les quatre aspects principaux (juridique, géographique, tech-
f nique et architectural) de l'utilisation (raisonnable) du sous-sol qui, toutes, mériteraient d'être publiées dans notre revue ; en fait, seuls
ont été retenus pour publication les textes rédigés sous forme d'article (et non simplement de séquence de diapositives).
La première présentation publiée dans le dernier Tunnels et Ouvrages Souterrains (n°176, pp 117-119) est celle de J-Frédéric Collet (RATP),
sur k problématique des transports urbains souterrains.
L'article qui suit, le deuxième extrait de ces Journées Espace Souterrain, est rédigé par une architecte, ce qui n'est pas très fréquent dans nos
colonnes...
Monique Labbé nous donne un éclairage nouveau, créatif, plus humain que technique, sur l'utilisation de l'espace souterrain ; elle porte un
regard original sur les contraintes particulières de la vie en souterrain et nous restitue ses réflexions sous la forme d'un texte dense et profond
qui n'en est pas moins fort agréable à lire.
MG
CONSTRUIRE EN SOUS-SOL, Construire en sous-sol : tout-voiture sont tout aussi stressants que
une chance de concevoir leurs collègues souterrains.
C'EST PASSER DE L'OBJET
A L'ESPACE dynamique et fonctionnel vrai Les gares, récentes constructions souter-
raines importantes dans Paris, sont riches et
Les conséquences sont grandioses : le sujet intéressantes parce qu'on y traite les flux. À
Pas de façade, pas de est autrement plus complexe qu'un objet à l'origine, comme dans le rnétro, seuls étaient
Beaux-Arts habiller. Ce qui s'inverse, ce n'est pas le vide traités les flux des trains, des couloirs minima-
à la place du plein, c'est l'homme à la place listes reliant les stations et quais entre eux ;
La chance de l'architecture du sous-sol est de maintenant, leur programme a évolué, on y
de l'objet, c'est la logique de pensée.
ne pas avoir de façades donc de ne pas être traite le flux des personnes et pas seulement
l'occasion d'exercice de style. Construire en sous-sol oblige à repenser l'es-
du point de vue de la circulation, mais aussi
pace de manière dynamique autour de l'être
La construction traditionnelle, aérienne, de celui du confort psychologique, de l'offre
humain, donc à créer une continuité d'es-
concerne un édifice vu de l'extérieur qui, de services. L'envie que l'on peut avoir, par-
pace partout où ira l'usager, qu'il soit piéton
dans le processus de construction, s'est petit fois, de s'y arrêter, comme dans un centre
dans un centre commercial ou au sortir de sa
à petit transformé en objet, en bel objet (ten- commercial, est un critère pour apprécier leur
voiture dans un parking, qu'il devienne auto-
dance aggravée, d'ailleurs, par le principe réussite.
mobiliste, ou accède à un équipement. Ainsi,
des concours anonymes où l'image, principa-
s'il n'y a plus de rupture dans l'espace de Petit détour par le processus
lement, est support du jugement).
cheminement, plus de rupture brutale entre
de création du cadre de vie
En sous-sol, l'Architecture perd son objet et le haut et le bas, on fait sauter le verrou prin-
doit s'en trouver un autre ; est-ce pour autant cipal d'utilisation du sous-sol qui est l'appré- Les hommes, lorsqu'ils ont construit leurs
que la "figure architecturale" (comme cer- hension de descendre sous terre, avec l'idée maisons, leurs villages, l'ont fait autour de
tains disent ! le mot figure est significatif) d'inconfort et de confinement qui s'y attache. leur déambulation, autour de leurs déplace-
n'est plus déterminée par le plein mais par le Les dernières générations de parking souter- ments, guidés par la configuration du terrain
vide ? Le vide n'a jamais rien eu de structu- rain traitent les accès, la lumière, le repérage, dans lequel ils évoluaient ; ils ont édifié la
rant ni de motivant, bonne occasion sûre- la lisibilité et "dé-stressent" efficacement ces fontaine ou le puits, leur maison, leurs
ment, pour réfléchir au le véritable objet de espaces. Ce qui pèche, dans un parking, granges, leurs étables, leurs lieux d'échange
l'Architecture. n'est pas le fait qu'il oblige à descendre, mais ou leur lieu de culte. Ils ont creusé leurs caves
S'agit-il du vide ou, au contraire, d'un espace plutôt qu'il n'est pas conçu pour le piéton ; troglodytes, à flanc de coteau, le long de leur
particulièrement plein parce qu'il est habité c'est un lieu, à l'origine, purement technique. déplacement, depuis le point d'eau jusqu'à
par la vie des hommes qu'il abrite ? d'un Dans ce cas, la situation de l'automobiliste aboutir à leur maison-caverne après toute
espace continu, en mouvement, qui intègre hors de son véhicule n'est pas sécurisée et une succession d'espaces hiérarchisés du
la dimension du temps ? L'Architecture, dans exacerbe l'idée de confinement et de souter- public à l'intime.
ce cas, ne trouve plus un autre "objet", mais rain ; ainsi les parkings aériens (comme celui Certes, si les implantations étaient extrême-
un sujet, l'homme, piéton, automobiliste, du Terminal A de Roissy, par exemple) qui ment liées à la topographie du site, en
chaland, résidant, l'homme au travail,... suivent cette même logique de conception revanche l'éclairage, l'ensoleillement, la vue,
2) Logique de flux : les équipements s'organisent pour être 3) La STEP de Marseille en souterrain : le souterrain ob%e à un accès unique et à
accessibles sur une cour de service qui dessert aussi les équipe- une optimisation des dessertes et du fonctionnement
ments extérieurs. Une seule voirie, surveillance aisée de tous les Les équipements s'organisent autour d'une circulation unique double face.
mouvements, implantation hydraulique très bonne, Cette logique confirme la logique de {lux.
insertion paysagère favorable.
Quelques exemples de serte des commerçants pour la chalandise, exemple; nous citions l'exemple des grands
processus où l'angle livraisons, etc.) ? ensembles, l'organisation intérieure des lieux
d'attaque a été unique Quand le juridique prime, l'utilisation de travail est consternante : un plan de cloi-
publique du sous-sol (réseaux de toute sons orthogonales de part et d'autre d'un
ou partiel couloir parfaitement rectiligne est réputé
nature, stations, parkings,...) se bloque sous
II est intéressant de s'interroger sur certaines les rues et les carrefours, les encombre et les fonctionnel. La vérité est qu'il est économe
expériences, d'essayer de discerner si a bouche à tout jamais tout en morcelant des en surface, économique en coût de construc-
primé ou non une dimension au détriment portions de sous-sol difficilement utilisables tion (car facile à construire), mais il ne traite ni
d'autres qui se seraient révélées, en fait, fort sous les îlots. les besoins de repérage ou de confort, ni
utiles. Ainsi le coût, la technique, le retour ceux de communication à l'intérieur d'un lieu
politique immédiat, par exemple, ont-ils pu Mais, de travail, d'organisation relationnelle et hié-
devenir à un moment prioritaires. rarchique, etc...."Fonctionnel" est abusive-
le sous-sol est vulnérable et ne ment employé à la place d"'économique".
Les tunneliers sont des outils extraordinaires : supporte pas d'être mal traité Ce type de plan (et d'empilement) est aux
ils permettent de creuser dans des lieux besoins d'un lieu de travail ce que le sand-
L'insuffisance de consultation pluridiscipli-
réputés jusqu'alors inaccessibles, en respec- wich est à l'alimentation et aux besoins nutri-
naire, ajoutée au manque d'expérience dans
tant les implantations de surface et l'environ- tionnels, ça ne peut durer sans dommages.
nement. Des chantiers fabuleux sont menés : le domaine, fait que l'impact des travaux sou-
les routes souterraines qui en naîtront sont terrains se révèle parfois alarmant. Ce qui se
passe dans le sous-sol est en effet invisible de le sous-sol a une chance : il est
une avancée indéniable dans l'appropriation en-dessous et il porte le monde
(l'investigation) du sous-sol. Cependant, si manière immédiate et directe. Dans certaines
impressionnant soit-îl, leur diamètre est limité villes, les rabattements de nappe durables On ne sait pas supporter un immeuble de
à 15 mètres. C'est donc dans ces quinze par surexploitation des nappes phréatiques plusieurs niveaux avec des poteaux fins ou
mètres maximum que l'on doit faire entrer les (surpompage par un puits), ou la constitution des structures minimalistes ; sous le poids
trains ou les voitures en les superposant. de barrières artificielles qui entravent l'écou- tout prend de la force, de l'épaisseur, et l'as-
Malgré les importants efforts d'accompagne- lement naturel, ou au contraire le percement pect trapu des constructions de sous-sol
ment consentis pour augmenter le confort de barrières étanches naturelles, le pompage comme les gares souterraines qui se sont
des automobilistes, les tunnels routiers de permanent pour préserver des ouvrages qui construites à Paris, rassure plutôt qu'il n'ef-
2,50 m de hauteur ne se révéleront-ils pas, à n'ont pas été conçus pour être étanches, ont fraie. Oubliés les enfers qui sont en bas, le
l'usage, aussi contraignants demain que les des conséquences graves à moyen terme de caractère tellurique et solide des construc-
premiers parkings ne le sont devenus aujour- tassement général du terrain comme à tions de sous-sol offre le confort d'un refuge
d'hui ? Seule l'expérience nous le dira. Mexico où le niveau général du sol a baissé plus qu'il n'évoque une catacombe.
en dessous du niveau d'évacuation des eaux
Par rapport à des solutions en sous-sol, les Jusqu'à présent, les premiers équipements
pluviales.
tramways semblent un choix plus léger, plus publics implantés sous le niveau naturel de la
économique, plus rapide de mise en œuvre, rue ont été particulièrement soignés. Certes,
souvent plus compatible avec des échéances
les gens qui descendent dans le il s'agit d'équipements de prestige, mais il
politiques. Sont-ils toujours le résultat d'une
sous-sol sont sensibilisés et ne est intéressant de noter qu'entre la première
étude intégrant les paramètres à long terme
supportent pas non plus d'être phase du Trou des Halles, réalisée en super-
de développement de la ville, de desserte de mal traités posant un maximum de niveaux de com-
tous les lieux (accessibilité des riverains à Construire en sous-sol devrait obliger à merces qui, du coup, sont trop bas sous pla-
leurs véhicules pour charger ou décharger reconsidérer aussi certaines idées, admises fond, et la deuxième tranche, une nette
des paquets ou bagages par exemple, des- comme des évidences. Le fonctionnel, par amélioration qualitative a eu lieu : espaces de
grande hauteur, volumes diversifiés, etc....Il En effet, il ne s'agit pas de "venir à bout" du méthode d'évaluation fine des risques qui
est vrai que la deuxième tranche n'est pas sous-sol avec des outils techniques de plus doit faire partie de la contractualisation : les
commerciale mais qu'il s'agit d'équipements en plus perfectionnés, mais de suivre et risques sont répertoriés et précisément quan-
publics, la différence est importante, nous y accompagner sa structure propre. Exercice tifiés et évalués. Elle devrait inciter les com-
reviendrons. difficile ! manditaires à une meilleure prévention par
un travail préparatoire d'investigation plus
Le sous-sol a une chance : il a sa complet.
structure propre, il a son propre L'ECONOMIE SERA-TELLE
paysage • Clé de Sol
UN FREIN OU UNE ALLIEE ?
À la fois il s'affranchit des lois de la statique et Le travail réalisé dans le cadre du Projet
prend la forme de la structure des roches National Clé de Sol apporte un éclairage des
Oui, le prix de la plus intéressants : il aborde la question du
dans lesquelles il s'implante. Reproduire en
construction souterraine mode d'enfouissement des réseaux par une
sous-sol le mode de construction que l'on uti-
lise en sur-sol n'aurait aucun sens : la
est plus élevé que celui de comparaison entre galerie technique et
construction en sous-sol, si elle est soumise à la construction aérienne réseaux enterrés en prenant en compte pour
de nombreuses contraintes, du moins s'af- chacune des solutions le coût d'investisse-
franchit-elle, pour son enveloppe globale, de Oui il existe des risques ment, certes, (études, négociations, acquisi-
la statique des matériaux lorsqu'elle s'im- tions, construction), les coûts de fonctionne-
plante dans des terrains durs. • L'exercice est difficile, certes !, et sûrement ment (entretien, grosses réparations,
coûteux. surveillance, fuites, sinistres), mais aussi le
On ne l'édifie pas, on creuse dans la masse, coût social. Ce coût social est constitué des
dans une surabondance de matériau que l'on • Bien sûr le prix du tréfonds est de plus en nuisances à l'environnement qui compren-
excave. Les règles de construction qui indui- plus élevé.
nent le coût des conséquences des multiples
sent des formes, ici, sont inversées, boulever- • Bien sûr construire en sous-sol réquisi- ouvertures de tranchées dans la rue ; il prend
sées. L'espace construit en sous-sol ne sau- tionne - dès la plus simple intervention - aussi en compte la sécurité (cyndinique),
rait être la transposition de ce qui se fait en autrement plus de compétences, plus de etc....
sur-sol. Le sous-sol a sa propre structure. Ne moyens techniques, matériels et financiers
faudra-t-il pas, comme on le fait en surface, que construire en aérien. L'aménagement du sous-sol
suivre les strates, les cours intérieurs des • Bien sûr l'entretien et la maintenance du valorise la surface :
eaux, les anfractuosités ? respecter, pour sous-sol sont complexes, difficiles et coûteux le retour d'investissement
toute implantation dans le sous-sol, une car le sous-sol est invisible, difficile d'accès,
"intégration paysagère""1 qui tienne compte dangereux : l'affaissement des anciennes En zone urbaine, tout aménagement souter-
du paysage propre du terrain, de ses lignes mines ou la solifluxion du gypse posent des rain donne de la valeur à la surface dans la
de force, de sa capacité (ou non) à admettre problèmes graves qui peuvent concerner des mesure où il l'organise. On sait la valorisation
les grandes cavités,... ? territoires importants. des quartiers desservis par de nouveaux
métros, par exemple : l'arrivée de ce mode
Identifier ses richesses, son offre propre, • Bien sûr le coût comparé immédiat de de transport revitalise les commerces, l'acti-
identifier le sous-sol comme une opportunité l'acte de construire pour une solution souter- vité des quartiers. La montée du prix de fon-
à révéler et développer ouvre en effet la pos- raine est plus élevé que la solution aérienne cier est immédiate, et même, en général,
sibilité de l'aménager, non pas comme néga- sensée lui correspondre, tramway et métro commence dès l'annonce du projet
tif ou complément du sur-sol, non pas suivant en sont l'illustration.
les schémas du sur-sol mais comme espace • Bien sûr il faut compter avec les risques à Augmenter l'étendue du
particulier, autonome, caractérisé par ses court et moyen termes, avec les dégâts colla- service rendu augmente la
propres lois, ses propres structures téraux... rentabilité fonctionnelle et
financière.
Alors Venise... Mais...
En fait, c'est là le véritable retour d'inves-
de plus en plus, Maîtres d'Ouvrage et tissement.
Venise s'est construite au fil des entreprises se dotent d'outils : évalua-
courants marins de la lagune, sans tion et gestion des risques, comparaison On peut imaginer qu'au-delà des limites
les contrarier, en les accompagnant des coûts globaux, etc.... d'accès et d'utilisation du sous-sol qu'imposé
et elle a traversé les siècles grâce le morcellement des propriétés publique et
à cet ingénieux respect. • la méthode d'évaluation des privée, des projets globaux offrent un service
Parce que la technique le permet, faut-il creu- risques prévisibles (MERP) total aux riverains comme aux véhicules de
ser tout droit quels que soient les mouve- En travaux souterrains, les aléas sont nom- livraison, service, secours, etc....
ments du sous-sol, avec des tunneliers tout breux, et coûteux ! Pour gérer les surcoûts ini- Nous avons développé, avec Pierre DUFFAUT,
terrain ou ne faut-il pas veiller à respecter les tiaux, la SNCF a chargé sa Maîtrise d'ceuvre une analyse critique et des propositions de
terrains ? et EEG SIMECSOL de la mise au point d'une service total autour de l'implantation d'un
en
145 I
175 I
Toutes fes informations sur ce qui précède sont disponibles auprès de Monique LAC
F.S.T.T. 4 rue des Beaumonts - 94120 FONTENAY-SOUS-BOtS
e-mail : fstt.paris@wanadoo.fr tél. 01.53.99.90.20 fax 01.53.99.90.29
E. Hemerijckx, du Département Etudes de DeLijn, la société en chage des transports en commun de la région flamande et
Ph. Van Bogaert, du TUC Rail, Maître d'ceuvre, nous ont fait parvenir ce communiqué qui fait le point sur l'avancement des
travaux du tunnel bi-tube qui permettra la liaison directe de la gare d'Anvers au réseau à grande vitesse vers Amsterdam.
rince 1998 thé Belgian National thé city. Most of thé buildings are 40 years or Five months later on thé 25th of February of
Railways hâve been involved with thé older. The buildings are constructed accor- this year, thé shield managed a prime perfor-
construction of thé north-south link of ding to a ribbon-developed concept The mance. Tunnelling works finished 2 months
thé high speed railway line in Antwerp. hîghest concentration of important buildings before thé expected date of arrivai.
It concerns a new railway link between is located in thé neighbourhood of thé The average performance was about 13 m a
Antwerp-Berchem and Antwerp Luchtbal. Queen Astrid Place, one of thé mostconges- day with a maximum subsidence of about 8
Once thé Iink finished thé Antwerp Central tive places in thé city. mm. This was a feather in thé cap of thé
Railway Station will be no longer a dead-end contracter, thé joint venture ASDAM.
The présence of buildings, thé restricted pos-
station, but will ensure thé passage for ail thé sibility to set up a work site alongside thé ali- The past months, thé first shield was dis-
high speed rail traffic to thé Netherlands gnment, thé geological profile, thé delay of mantled.
(Amsterdam).
exécution, thé restricted subsidence and Most of thé important shield devices will be
The most important structure is a 1200 m ground lowering were sharp reasons for thé used again for thé assembly of thé second
long twin bored shield tunnel with an inter- exécution with a slurry shield. shield. The excavation will start in May of this
nai diameter of 7,30 m. year. October 2003, Antwerp will be enri-
At thé end of thé bonng section, thé existing
The distance between thé tracks, axis to axis ched with one shield tunnel more.
Astrid premetro station is right above thé
varies from 9 m to max 17m. The inner dia- TBM arrivai shaft. The Astnd premetro sta- Tue Rail Ltd, thé daughter Company of thé
meter of thé both shield tunnels results in an Belgian National Railways is thé leading com-
tion is situated in front of thé Central Railway
intermediary distance of 5 to 9 m between pany of thé works. Tue Rail co-operates with
Station.
thé shield tunnels. thé Central Study Office of De Lijn, thé
Shield tunnelling occurs from north to south In September 2002, thé first shield started Flemish public transport Company, which has
as thé departure of a shîeld requires enough with thé excavation of thé first tunnel section thé know-how of 11,2 km shield tunnelling
space. The alignment is sîtuated underneath between thé Viséstreet and thé Queen for thé Antwerp premetro.
a closely built up and occupied old part of Astrid Place.
T U N N E L S ET O U V R A G E S S O U T E R R A I N S - N° 1 77 - MAI/JUIN 2OO3
COMMUNIQUE STUVA
D'ABORD LA FAÇADE ET
LES AMENAGEMENTS INTERIEURS
Constitué à l'origine d'un mélange de ciment, de sable et de fibres
organiques, le Glasal développé et breveté par Eternit, présentait
des qualités de stabilité dîmensionnelle et de résistance mécanique
qui allaient lui assurer des applications multiples. De plus, son revê-
tement de finition, lui aussi minéral, permettait d'envisager une
résistance élevée aux rayures et aux agressions diverses. De fait, les
débouchés furent rapidement importants, et durant les "trente glo-
rieuses", ce procédé a été utilisé pour des besoins très variés, qu'il
s'agisse de remplissage de panneaux de façades ou d'aménage-
ments intérieurs, y compris pour les cuisines et les salles d'eau, où
son caractère imputrescible n'avait pas échappé aux maîtres d'ou-
vrage qui recherchaient des matériaux solides et durables. Proposé
dès le départ dans une importante palette de teintes et dans des
dimensions et épaisseurs variables ; il s'imposera petit à petit au
point de devenir un nom générique, un peu comme Polyrey réussira
à le faire plus tard avec le Corian.
Milieu des années soixante dix. Le premier choc pétrolier est passé
par là, les panneaux sandwich mis en œuvre en allèges ne répondent
plus aux critères d'isolation thermique et, au niveau des aménage-
ments intérieurs, la mode s'éloigne des aspects lisses et colorés du
Formica... et du Glasal. Mais les grandes opérations d'isolation par
l'extérieur pointent à l'horizon. Ce sera là l'occasion d'une deuxième
naissance pour le produit, qui habillera une quantité impression-
nante d'immeubles collectifs sous des formes diverses : en grandes
plaques, sous formes d'écaillés, déclins, ou mixés avec d'autres pro-
duits de façades. Léger, incombustible, pratiquement insensible à
l'encrassement et disponible dans de nombreuses teintes, il fera le
bonheur des gestionnaires de parcs HLM, au point d'être presque
trop positionné, au fil du temps temps, comme un produit exclusive-
ment destiné à l'habitat social.
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