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DU
MEXIQUE
PAR
- --------------c-oo^gooo-
Bruxelles
H. GÔEMAÉRE, IMPRIMEUR-ÉDITEUR,
RUE DE I.A MONTAGNE, S*. * * '
1867
A L’ARMÉE
Dü CORPS EXPÉDITIONNAIRE DU MEXIQUE,
DE MON AMOUR
ET DE MA RECONNAISSANCE.
cAouôt'ibc
CHAPITRE PREMIER.
Général,
Vaillants Compagnons d’armes,
Ffr obediens loquelur victorias.
Un soldat bien discipliné ne par
lera que de victoires. Prov. 21. 28.
santis pas sur ces faits, parce qu'ils sont trop ré
cents, et je ne nomme pas ces hommes valeureux,
parce que chacun les connaît.
Si par hasard, chers habitants de Tampico, vous
me demandiez de quel œil vous devez regarder les
Français, aujourd’hui parmi vous, et comment
vous devez reconnaître les services de la généreuse
France, je me permettrais de vous dire que dans
cetté question délicate, le conseiller le plus sage
et le juge le plus intègre, c’est la conscience.
Ces vaillants représentants de la France ont été
remarquables pendant leur vie, nous venons de le
voir; j’ajoute qu’ils seront encore sublimes au
moment de leur mort. C’est la seconde partie de
mon discours qu’il nous reste à développer.
■ Ces dignes soldats qui ont succombé pendant le
cours de la campagne du Mexique sont morts
martyrs ; martyrs de la vérité ; martyrs de l'auto
rité; martyrs de la liberté ; martyrs de la justice ;
martyrs du droit ; martyrs de la charité ; martyrs
de leur patrie et martyrs de l’étranger.
Ils avaientdeviné ces paroles de l’empereur dans
son dernier discours à l’ouverture de la Chambre
législative : Le Mexique nous devra sa régénération.
Ils avaient voulu accomplirà la lettreles promesses
du Ministre des affaires étrangères de France ad
général en chef de l’expédition du Mexique : « Nous
« avons la conviction de représenter au Mexique
« la cause du progrès et de la civilisation. » En effet,
le fléau les atteint, mais n'abat pas leur courage ;
la mort les frappe, mais ne détruitpoint leurs ver
tus. C’est alors, au contraire, que la piété de ces
40 SOUVENIRS
« Monsieur l’aumônier,
« Je considère comme un devoir, avant de me séparer
« de vous, de vous exprimer combien j’ai été satisfait du
« zèle et du dévouement que vous avez déployés depuis
« que vous êtes parmi nous.
« Le 2me Régiment d’infanterie de Marine et moi en
« particulier nous nous rappellerons long-temps les sér
ie vices que nous a rendus M. l’abbé Pierard. Nous n’ou-
« blierons jamais que c’est lui qui a consolé nos pauvres
« soldats au moment de la mort et les à aidés à suppor
te ter avec résignation cette dernière épreuve.
« Recevez, je vous prie, Monsieur l’aumônier, avec
« mes vifs remerciments, la nouvelle assurance de ma
« considération la plus distinguée.
« Le Général Commandant supérieur de Tampico.
< A. HENNIQUE. »
« Monsieur l’aumônier,
« Sur ma proposition, le Général en chef a décidé au-
« jourd’hui même que vous seriez envoyé comme aumô-
« nier militaire à Cordova; dans la dépêche, qui', m’est
« adressée par le Général en chef, sous le N° 2066,
« je suis chargé de vous donner les ordres nécessaires
« pour assurer l’exécution de cette disposition. Je vous
î prie donc, M. l’aumônier, de vouloir vous rendre im-
« médiatement à Cordova, où vous prendrez immédiate-
« ment le service religieux de l’hôpital Mre et de la gar-
« nison française. »
« Recevez, je vous prie, l’assurance de mes sen
te timents bien affectueux et bien dévoués.
•« L. TESTORY.
« Aumônier en chéf. »
« Madame,
« En ce moment tout l’univers a les yeux tournés vers
< votre immense Empire.
« Permettez à un ecclésiastique belge, qui vous a devancé
« de huit mois, sur cette terre lointaine, de vous offrir
« l’hommage de ses vœux ardents, pour l’ordre, la paix
« et la prospérité de votre Empire. .
« Daignez,
« Madame,
« agréer l’assurance du profond respect
« et du dévouement sans borne de Votre
« humble Sujet.
A. PIERARD.
Cordova, le 10 juin 1864. »
DU MEXIQUE. . 55
« Monsieur l’aumônier,
« Avant de vous quitter, je viens vous exprimer tous
« les remerciements que vous méritez pour votre zèle
« empressé et votre dévouement à toute épreuve dans
« les circonstances difficiles où vous vous êtes trouvé,
« durant votre séjour à Cordova, où le vomito et la fièvre
« jaune ont fait tant de victimes.
« Chacun de nous se rappellera avec un sentiment de
« respectueuse admiration les actions si désintéressées
« et si pleines d’abnégation du vaillant soldat de la foi,
« qui n’a pas craint d’exposer ses jours au chevet de nos
« pauvres camarades frappés par l’épidémie et qui ont
« trouvé près de lui un adoucissement à leurs maux.
« Veuillez agréer, Monsieur l’aumônier, l’expression
« de mes sentiments les plus dévoués et les plus respec
te tueux.
« A. DAVAUX.
« Commandant supérieur de Cordova.
« Excellence,
« En vous voyant prendre en main le bâton de Maréchal,
« la France, le Mexique et les armées des deux pays ap-
« plaudissent chaleureusement à la noble inspiration de
« l’Empereur Napoléon III, qui à voulu récompenser vo
te tre intelligence, votre énergie et votre dévouement.
« En osant prendre la liberté de venir vous féliciter
« aujourd’hui de cette flatteuse distinction, Excellence, je
« ne fais que vous payer une dette personnelle de recon-
» naissance.
« Daignez me permettre, Excellence, de vous donner
« une nouvelle preuve du profond respect de votre très
« dévoué serviteur.
« A. PIERARD,
« Aumônier militaire. »
« Cordova le 5 octobre 1864. »
« Monsieur l’aumônier,
« D’après la décision de Son Excellence le Maréchal,
6
66 SOUVENIRS DU MEXIQUE.
Du Mexique en général.
nards, les truies dorées, les tortues, les caïmans, les re
quins et les crocodilles abondent dans les eaux du Mexi
que.
La pêche des perles a donné de beaux résultats dans la
baie de Manzanillo. Comme les bancs d’huitres à perles
se trouvent à une profondeur qui fatigue les plongeurs, et
que la baie est pleine de requins et de raies féroces, on
ne s'en occupe guère depuis quelques années.
Passons maintenant aux produits du règne minéral. —
Io Or et Argent. C’est peut-être au Mexique que l’on rencon
tre le plus de mines d’or. Le chemin qui conduit, à ces
mines traverse assez souvent des forêts de pins, de chê
nes ou d’arbres des climats plus chauds, qui abondent
«aussi en fougères, entremêlées de verveines à fleurs bleues
et d’érétines à crête de coq. Quatre ou cinq filons courent
quelquefo s dans une même direction, séparés seulement
par quelques pouces d’argile. On trouve assez souvent ces
filons dans des roches quartzeuses contenant de l’oxyde
de cuivre, et plus communément de l’oxyde de fer.
Les montagnes de la Sonora, de Sinaloa, de Chihuahua
renferment des trésors inépuisables. Là, non-seulement
l’or et l’argent abondent à la superficie, mais les rivières,
les torrents charrient l’or, et le sable et la terre en con
tiennent une grande quantité. Aussi, sur les 50 milliards,
auxquels on évalue la somme totale du numéraire en cir
culation dans l’univers, le Mexiqne, à lui seul passe pour
en avoir fourni 20 milliards. Ce pays renferme surtouj
beaucoup d’argent ; il en a donné durant trois siècles jus
qu’à cent millions par an. Les travaux de ces mines res
semblent beaucoup à ceux des mines de charbon. On se
sert d’échelles, de cordes et de petits chevaux. On y fait
aussi usage de poudre. On y rencontre les mêmes obsta
cles : manque d’air, abondance d’acide carbonique et tor
rents d’eau. Le costume des ouvriers est le même.
72 SOUVENIRS
« MonsieurTAumônier,
« Avant de me séparer de vous, permeltez-moi de vous
« remercier de l’activité et du zèle tout exceptionnel que
« vous avez déployé dans la mission qui vous a été confiée
« pendant votre séjour à Orizaba.
« Nos malades vous regretteront, car ils trouvent en
« vous un ami en même temps que le prêtre, toujours
« prêt à les consoler, et ne craignant ni les peines, ni les
« fatigues, ni les maladies contagieuses qui régnent dans
« ce pays.
« Par vos vertus et votre charité toute chrétienne, vous
« vous êtes attiré le respect et l’estime de tous.
« Vous allez sur un nouveau théâtre ; là, tout en con
te solanl les malades et les blessés, vous aurez à partager
« leurs périls ; j’espère que Son Excellence le Maréchal,
« sous les yeux duquel vous allez être, saura apprécier
« votre mérite et vous donner la juste récompense de vos
« bons services.
« Recevez, Monsieur l’Aumônier, l’assurance de mon
« attachement.
« Le Commandant supérieur,
« D’ACHEUX. »
< Monsieur l'Aumônier Pierard de l'armée expédition
naire du Mexique. »
DU MEXIQUE. 95
EMPIRE FRANÇAIS.
« BAZAINE. »
6.
CHAPITRE HUITIÈME.
« Messieurs,
« Depuis mon départ de Charleroi, un Comité d’hôrli-
<( culture et de floriculture a été créé dans cette ville,
« et grâce à votre initiative aussi intelligente que dé-
« vouée, une seconde exposition des produits du pays
« et de l’étranger est maintenant ouverte à l’admiration
« publique.
« J’aime ma ville natale et je m’intéresse vivement à
« ses destinées ; j’ose même dire que mon désir de son
« bien-être et de sa prospérité s’accroît en moi en raison
« de la distance. Séparé que je suis aujourd’hui du ber-
« ceau de mon enfance par les deux Océans, si je ne
« puis, avec mes compatriotes, aller visiter les maguifi-
<i ques salons de T hôtel de ville, convertis en palais de
« Flore et de Pomone, et m’extasier devant les magnifi-
« ques productions du règne végétal, ah ! laissez-moi
« du moins, Messieurs, je vous prie, la douce consola-
« lion d’applaudir à votre bonne œuvre
« Qui en effet n’aime pas les fleurs* et où n’en rencon-
a tre-t-on pas? A peine les rayons de l’aurore ont-ils
« chassé les ténèbres de la nuit qu’ils me montrent les
« fleurs de la tapisserie de ma chambre ; si c’ést l’hiver,
« je trouve les dessins de fleurs peints sur les vitres de
« ma fenêtre ; mon couvre-pied me représente des bou-
« quels de toutes sortes ; si je m’assieds, la housse de
« mon fauteuil en est tout émaillée ; si j’écris, j’en trouve
« sur le tapis de ma table ; si je prends ma réfection, le
« linge dont je me sers en est tout chargé. On couvre le
« berceau de l’enfant de lys et de jasmins. Le jour de la
DU MEXIQUE. 115
« Oct® 11 de 1865.
« Monsieur l’aumônier,
« D’après la dépêche de l’État-Major général du 2 oc-
« bre, N° 7453, j’ai l’honneur de vous informer que sur
« ma proposition, son Excellence Monsieur le Maréchal
« Commandant en chef vous a désigné comme aumônier
DU MEXIQUE.
« Monsieur l’aumônier.
« Je m’empresse de vous adresser mes remerciements
« bien sincères pour l’extrême bonté que vous avez mise
« à soigner mon pauvre fils et à me donner des rensei-
« gnements circonstanciés sur ses derniers moments, et
« croyez bien que ma reconnaisance en saura conserver
« le souvenir, en consacrant à votre personne une place
« dans mes prières.
« Daignez agréer, Monsieur l’aumônier, l’expression du
« respect et de la reconnaissance de votre servante.
« Blanche SEIGLE, (i) »
« Madame,
« 11 a plu à la Divine Providence de retirer de ce monde
« votre père chéri, le bienfaiteur de la Belgique et le ton-
« seiller des rois.
« Monsieur le Maréchal.
« En 1863, j’ai eu l’honneur de vous remercier de la
« faveur que vous m’avez faite, en m’agréant comme au-
13
138 SOUVENIRS
« L’abbé A. Pierard.
« Monsieur l’aumônier,
« Son Excellence le Maréchal me charge de vous accu-
« ser réception de votre lettre, en date du 18 mars, ainsi
« que du mémoire où vous défendez avec tant d'énergie
(( M. l'abbé Testory
« Agréez, Monsieur l’aumônier, l’assurance de mes sen-
« timents dévoués et respectueux.
’ « L’officier d’ordonnance,
« Ad. BAZAINE. »
DU MEXIQUE. 139
J’eus l’honneur d’entrer en correspondance
avez le chefde l’autorité militaire ; je ne devais
pas non plus négliger mes relations avec
l’autorité religieuse.
L’Evêque de Monterey, éloigné de son siège
par défaut de sécurité, résidait depuis long
temps à San-Luis, quand informé de mon ar
rivée il me pria de lui donner des leçons de
français pour occuper ses loisirs. Je m’em
pressai de répondre à sa demande, et prenant
sur mon repos et mes distractions le temps
nécessaire, pendant un terme de quatre mois
environ, j’allai chaque soir de 8 h. 1/2, jusqu’à
10 h. 1/2, aider sa Grandeur à traduire l’espa
gnol en français et m’entretenir avec elle de
quelquesujet de conversation familièreet utile.
Pour me témoigner sa reconnaissance, Mon-
seigneur Véréa, Évêque de Linarès ou Mon
terey, avait bien voulu me présenter sponta
nément à M. Sanchez Navarro, de Mexico,
grand chambeljan de la cour de l’Empereur
Maximilien, comme précepteur de la famille
de ce riche Monsieur, et tout était réglé pour
cette affaire, quand les troubles politiques
survenus au Mexique, le départ des troupes
françaises et par suite le manque de sécurité
pour les étrangers me déterminèrent à refuser
cet honneur et à décliner ces fonctions. Ce fut
pour moi une cause de regret, car cette place
140 SOUVENIRS
« M. l’abbé,
« Depuis longtemps je connais votre dévouement pour
« notre jeunesse, et j’ai été bien satisfait d’apprendre que
12.
142 SOUVENIRS
« M. l’abbé,
« Recevez ma reconnaissance la plus sincère pour
« l’ardeur, le zèle et l’assiduité avec lesquels vous avez
« bien voulu donner l’enseignement français à nos
« pensionnaires, et à celles-ci comme aux externes
« l’instruction religieuse,, pendant près d’une année
« entière.
« La distance qui va nous séparer ne vous empêchera
« pas, j’espère, de vous souvenir de .nous dans vos priè-
« res et au saint sacrifice de la messe.
« Je suis votre dévouée servante,
« MARIE-PÉTRONILLE DE JÉSUS.
Souvenir de bivouac.
1.
5.
Voit-on la foule au sanctuaire
De la bonne Vierge du Bois,
Aller présenter sa prière
Au premier dimanche du mois ?
6.
L’aveugle aime Sainte Rolande ;
L’infirme se traîne à Walcour ;
La mère a-t-elle une guirlande
Pour la Reine du bel amour ?
7.
Pleurez-vous à la Madeleine
Pour avoir un bon Saini Mariin ?
Priez le patron de Fontaine
De vous envoyer de bon vin.
8;
L’univers entier glorifie
De Saint Antoine la douceur ;
Le treize juin, moi, je le prie,
De m’aocorder quelque faveur.
9.
Saint Jacques vient bénir la foire,
En plein été, fin de juillet ;
Enfants, honorez sa mémoire,
Présentez-lui votre bouquet.
10.
11.
Le palais de ¡’Hôtel-de-Ville
Présente un éclat enchanteur ;
Mais l’hôpital de l’Entre-Villo
Quand connaîtra-t-il la splendeur?
12.
A-t-on relevé les portiques
Des temples sacrés du Seigneur ?
Où l’on chante les saints cantiques
Il faut le respect, la grandeur.
13.
Que de prières, que de larmes
Partant de ces augustes lieux,
Au jour de deuil et des alarmes
Comme l’encens montent aux cieux !
14.
Parmi les martyrs du Mexique
Brillent les Chazal, les Lannoy ;
Mais je n’y vois de la Belgique
Que peu d’enfants de Charleroi !
13.
A la paume comme à la cible,
Au jour des combats nationaux,
Votre ville est-elle invincible,
Malgré ses très nombreux rivaux ?
16.
Vos forgés et vos verreries
N’arrétent-elles donc'jamais ?
Vos fabriques, vos clouteries
Obtiennent-elles plein succès ?
DU MEXIQUE. 149
17.
Mon bon ami Pierre Mayence,
Comment porte-t-il ses vieux ans ?
Que Dieu prolonge l’existence
Des cœurs humains et bienfaisants !
18.
A-t-on toujours le confortable
Le pomard et le chambertin,
Sans énormés frais, à la table
De mon ancien voisin Dourin ?
19.
Bertaudy l’agent de la police,
Kraentz, du temps le régulateur,
Accomplissent-ils leur service,
Comme Lahousse le sonneur? —
20.
Votre célèbre Académie
Pour l’art de flairer le bouchon,
Dans la fameuse épidémie,
À-t-elle aussi fait l»>plongeon ?
21.
Mais mon voyage, n’est qu’un songe ;
Grâce au télégraphe marin,
Je me réjouis, quand je songe
Combien s’abrège le chemin. A. P.
13
CHAPITRE ONZIÈME.
est dans cet état, le moindre choc lui rend ses qualités
primitives.
Principales mines du Mexique.—Les plus connues sont:
la mine de Pachuca, Réal del Monte, Santa-Rosa, Capula,
Zimapan, Atotonilco el Chico, Jacala et Cardonal. Les
unes sont abandonnées faute de capitaux; d’autres, riches
d’abord, ne répondent pas aux frais d’établissement,
et toutes en un mot se ressentent du défaut de sécurité et
de stabilité nécessaires pour mener abonne fin les grandes
entreprises.
Salaire des ouvriers des mines.— Les ouvriers qui tra
vaillent dans les mines à Guanaguato aux plus forts
ouvrages, reçoivent 1 piastre le jour et 4 piastre la nuit.
Les ouvriers qui chargent les mines reçoivent 4 réaux.
Dans les mines de Frénillo, ces ouvriers reçoivent 6
réaux; en un mot, les prix varient suivant les lieux.
Richesses du Mexique.—Je vais établir à la page suivante
dans un tableau synoptique, la quantité d’or et d’argent
fabriquée dans les différents hôtels de monnaie du
Mexique :
DU MEXIQUE. 155
136 SOUVENIRS DU MEXIQUE.
I
flf ■
I
CHAPITRE QUINZIÈME.
I
Pendant mon séjour à San-Luis, je reçus la
triste mission d'accompagner à la mort plu
g sieurs infortunés soldats de la légion condam-
I nésà la peine capitale pour motifde désertion.
| Au commencement de l’année, j’eus à consoler
| . les trois déserteurs allemands Amos, Marit et
Marthikau, accusés du chef de complicité et
exécutés tous les trois en même temps. Peu de
temps avant de quitter San-Luis, j’accompagnai
I au dernier supplice un jeune prussien de Sar-
B' velingen, soldat delà légion. Sa piété, sa rési
gnation et son courage ont excité l’admiration
g; ■ de toute la troupe. Ayant l’exécution, il reçut
les Sacrements de l’Église et me demanda la
messe que je dis pour lui ce jour-là, à 4 h.
le matin, à l’église de S’-Francois.—
Nous quittons San-Luis le 9 novembre, et
nous arrivons à l'hacienda de Las Pilas vers
midi. Notre convoi est considérable : il com
prend la gendarmerie, les prisonniers, les
WML.
198 SOUVENIRS
« PEZA.
Mexicains,
« La cause qu’a soutenue avec tant de courage et de
« constance don Benito Juarez avait déjà succombé, non-
« seulement devant la volonté nationale, mais aussi de-
« vant la loi même que ce chef invoquait à l’appui de ses
216 SOÜVKNIftS
HOMMAGE'
A SA MAJESTÉ L’IMPÉRATRICE CHARLOTTE.
LE DÉVOUEMENT.
1.
2.
Lorsque l’infôme Mardochée
Tramait la perte d’ïsraèl,
La belle Esther, vierge inspirée,
Vainquit le lâche et le cruel.
4.
Geneviève, l’humble.bergère,
Gardant ses brebis sous l’ormeau,
Par les accents de sa prière
Guidait Paris en son berceau.
5.
Par son courage et sa vaillance,
Jeanney l’enfant de Vaucouleurs,
Sauva le drapeau de la France
Couvert d’insultes et d’horreurs.
6.
L’orgueil de la France^ Eugénie,
Met sa douce félicité
A suivre partout le génie
De la céleste charité.
7.
Louise, ta charmante mère,
Reine de toutes les vertus,
Dans ses bras t’apprit que bien taire
Est l’apanage des élus.
8.
L’ange de la reconnaissance,
A ton diadème impérial,
Charlotte, reine de souffrance,
Joindra le laurier triomphal.
L’abbé A. PIERARD,
aumônier de là lre Division du corps expéditionnaire.
CHAPITRE DIX-HUITIÈME.
De l’avenir du Mexique.