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Article original
i n f o a r t i c l e r é s u m é
http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
0033-2984/© 2017 Société Française de Psychologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Galiano, A. R., et al. L’examen psychologique dans le handicap visuel : intérêts
et limites méthodologiques. Psychol. fr. (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
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a b s t r a c t
1. Introduction
Selon l’OMS, le nombre de personnes atteintes d’une déficience visuelle dans le monde dépas-
sait les 161 millions d’individus en 2002, dont environ 37 millions d’aveugles (Resnikoff et al., 2004).
La répartition de la population atteinte de déficience visuelle varie à travers le monde : ce sont les
régions les moins développées qui en comptent le plus. Certaines causes de la déficience visuelle sont
reconnues par la communauté internationale comme des problèmes de santé publique évitables et
curables. L’OMS dirige d’ailleurs plusieurs plans d’actions internationaux destinés à prévenir ou guérir
les maladies cécitantes. La déficience visuelle constitue également un problème d’importance crois-
sante dans l’ensemble des pays industrialisés. L’enquête handicaps, incapacités et dépendance (HID)
réalisée par l’INSEE-Rapport DRESS (Sander, Bournot, Lelièvre, & Tallec, 2005) estime à 1 700 000 le
nombre de déficients visuels en France, avec une prévalence de 29 ‰. Ce chiffre englobe les individus
souffrant de tous les types de déficiences visuelles, c’est-à-dire aveugles, malvoyants profonds, moyens
et légers. Les principales causes de ce handicap sont les maladies oculaires liées à l’âge (cataracte,
dégénérescence maculaire liée à l’âge, glaucome, rétinopathie diabétique, etc.) et affectant majoritai-
rement les personnes de plus de 65 ans. Ce sont majoritairement les femmes qui présentent un risque
significativement plus accru d’être concernées par la déficience visuelle.
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et de prise en charge (diagnostic, pronostic ou traitement). Ses méthodes d’investigation sont plu-
rielles (utilisation d’outils d’évaluation divers tels que les entretiens, l’observation, les tests, etc.) et
s’appuient sur des connaissances théoriques et méthodologiques (Emmanuelli, 2004).
Cette pratique doit respecter des règles de bonne pratique selon les principes développés dans les
référentiels nationaux5 et internationaux6 , ainsi que dans le code de déontologie des psychologues7 .
La conférence de consensus 2008–2010 (FFPP, SFP, AFPEN, ACOP-F, 2011) sur l’examen psychologique
de l’enfant et de l’adolescent précise dans ses recommandations que « l’examen psychologique d’un
enfant a pour but de répondre à une demande d’aide ou de conseil formulée par le sujet lui-même et/ou
son entourage. Il se construit dans le cadre d’une relation du psychologue avec la personne concernée.
Dans ce cadre, le praticien applique les connaissances théoriques, les méthodes et les instruments de sa
discipline afin de récolter les informations nécessaires pour comprendre le fonctionnement psychique
et relationnel de la personne et pour élaborer une réponse appropriée à la question posée. » (Ibid, p. 66).
Au sujet des instruments utilisés, la responsabilité et la liberté du psychologue dans le choix des outils
sont aussi explicitement soulignées. Autrement dit « le psychologue choisit les méthodes et les outils
qu’il estime les mieux adaptés pour répondre aux questions qui lui sont posées. Lorsque cette liberté
est compromise et que les conditions d’un examen complet ne sont pas réunies (temps nécessaire, lieu
adéquat, accès aux informations indispensables. . .), le psychologue peut refuser de réaliser l’examen »
(Ibid, p. 68). Ces recommandations s’appliquent aussi à l’examen psychologique de l’adulte bien qu’il
n’existe pas de consensus comme pour l’enfant.
Ainsi, la rareté des outils adaptés disponibles est un problème majeur dans l’évaluation d’un sujet
déficient visuel, quel que soit son degré de déficience (Galiano, 2013 ; Galiano et al., 2014 ; Theurel &
Gentaz, 2014).
Comme l’ont souligné récemment Theurel et Gentaz (2014), l’évaluation psychométrique des
personnes déficientes visuelles est importante car elle permet d’appréhender la nature de leur
fonctionnement cognitif et d’identifier plus précisément leurs éventuels troubles ou difficultés. Le
psychologue travaillant dans les institutions avec des usagers déficients visuels est ainsi amené à
réaliser des bilans psychologiques pour poursuivre des objectifs divers ou conjoints :
Dans le cadre d’un travail en équipe pluridisciplinaire, les résultats de ces examens permettent
d’orienter les prises en charge psychologiques, psychomotriciennes, éducatives et parfois péda-
gogiques. Plus ces prises en charge interviennent tôt, plus il est possible de prévenir certaines
problématiques psychologiques associées à la déficience visuelle. C’est le rôle notamment des CAMSP-
DV qui démarrent les actions médico-psycho-sociales dès la naissance et sans besoin d’obtention, de
la part des familles, d’une notification de la Maison départementale pour les personnes handicapées
(MDPH). La particularité de ces structures est justement de dispenser en service ambulatoire des prises
5
La conférence de consensus 2008–2010 sur l’examen psychologique et l’utilisation de la mesure en psychologie de l’enfant
et de l’adolescent (Fédération française des psychologues et de psychologie [FFPP], Société française de psychologie [SFP],
Association française des psychologues de l’Éducation nationale [AFPEN], Association des conseillers d’orientation-psychologues
de France [ACOP-F]).
6
Société française de psychologie a publié en 2000 la traduction des recommandations internationales sur l’utilisation des
tests éditées par la Commission internationale des tests.
7
Code de déontologie des psychologues adoptée en 1996 par l’AEPU, l’ANOP et la SFP, actualisé le 28 février 2012 dont l’article
23, 24 et 25.
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Étape essentielle à l’évaluation, le choix éclairé d’un outil n’est pas une chose facile dans le domaine
du handicap visuel compte tenu du peu d’outils valides disponibles. Nous avons tenté de répertorier, ici,
les outils permettant aux psychologues travaillant avec des personnes déficientes visuelles, de réaliser
un examen psychologique. Ces derniers ont été classés en deux catégories : des tests permettant
d’évaluer des capacités cognitives (Tableau 2) et des échelles pour l’évaluation de la personnalité et
des compétences sociales (Tableau 3).
Dans le domaine de l’efficience cognitive, nous avons pu recenser un certain nombre d’outils qui
sont pour majorité en langues étrangères et dont la plupart ont perdu de leur validité scientifique. En
effet, une grande partie de ces tests ne sont plus employés car ils n’ont pas fait l’objet d’un réétalonnage
qui prendrait en compte l’effet Flynn, notamment pour les tests permettant de calculer un quotient
intellectuel (QI) (Flynn, 1984, 1987). L’effet Flynn correspond au phénomène d’augmentation progres-
sive du niveau moyen de l’intelligence au cours du temps, notamment dans les tâches de raisonnement
inductif. Or, il arrive qu’en l’absence de connaissances méthodologiques et d’outils spécifiques, certains
praticiens continuent à utiliser ces tests sans considérer qu’il est « dangereux d’utiliser des normes
anciennes pour évaluer l’intelligence d’un individu. Le risque est alors grand de surévaluer les compé-
tences intellectuelles. Il est essentiel que les tests d’intelligence soient réétalonnés régulièrement,
environ tous les dix ans (. . .) » (Grégoire, 2007, p. 44). Bien que, depuis quelques années, certains spé-
cialistes observent une inversion de l’effet Flynn (Teasdales & Owen, 2005 ; Nicollet, Guillen, Jouhar,
& Rossier, 2009 ; Dutton & Lynn, 2015), le réétalonnage est nécessaire pour les tests très anciens.
En langue française, pour l’évaluation notamment des compétences intellectuelles, il est d’usage
de recourir aux échelles de Wechsler qui ont fait l’objet d’une traduction et d’une validation auprès
de la population française8 :
• WPPSI-IV (2014)9 : l’échelle d’intelligence de (Wechsler, 2014) pour les périodes préscolaire et
primaire permet respectivement l’évaluation d’enfants de 2 ans à 3 ans et 11 mois, et de 4 ans à
7 ans et 7 mois ;
• WISC-V (2016) : l’échelle d’intelligence de (Wechsler, 2016) pour enfant est destinée aux enfants et
adolescents de 6 à 16 ans et 11 mois ;
• WAIS-IV (2011) : l’échelle d’intelligence de (Wechsler, 2011) pour adulte concerne les individus de
16 à 79 ans et 11 mois.
Ces échelles sont composées de subtests verbaux et de subtests de performance au cours desquels
le sujet doit manipuler des objets (cubes, puzzles, etc.), répondre à des questions (information, vocabu-
laire, etc.), produire des réponses à des problèmes basés sur des stimuli visuels (matrice, complément
d’image, symbole, etc.).
Ces échelles sont largement employées par les psychologues exerçant dans le champ du handicap
visuel. Certains auteurs évoquent les qualités de ces tests pour l’évaluation des personnes aveugles et
malvoyantes, qu’il s’agisse d’enfants (Miller & Skillman, 2003) ou d’adultes (Reid, 1997). Néanmoins, en
accord avec d’autres auteurs (Tobin, 1994 ; Tobin & Hill, 2011 ; Reid, 1997), nous attirons l’attention
sur les limites de ces outils, limites souvent méconnues ou négligées du fait de la rareté des outils
spécifiques dans ce domaine.
8
D’autres tests psychométriques sont plus rarement employés partiellement, par exemple le K-ABC-II, la NEPSY 2.
9
Les dates se référent aux versions de l’étalonnage français.
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Tableau 1
Résultats à l’indice MT.
a
EMCD 7, EMCI 5, EMCC 6.
La première limite réside dans le fait que plusieurs subtests font appel à des stimuli visuels rendant
impossible la passation complète de l’ensemble des épreuves auprès des personnes aveugles ou mal-
voyantes. Par exemple, dans le subtest Matrice, le sujet doit trouver un élément parmi ceux présentés
qui permet de compléter un tableau comportant une case vide. Ces subtests sont alors écartés au
profit d’autres épreuves. Pour la version WPPSI, le psychologue emploie essentiellement les subtests
verbaux qui ciblent la compréhension, la culture générale, le raisonnement verbal, etc. Pour la version
WISC et WAIS, le psychologue peut évaluer, en plus de l’indice de compréhension verbale, celui de
mémoire de travail car les subtests qui le composent reposent sur des stimuli verbaux : le sujet doit
résoudre mentalement des problèmes ou restituer verbalement des informations et évaluer son empan
mnésique. Cependant, une étude récente s’est intéressée aux performances d’enfants aveugles âgé de
9–10 ans pour le subtest Complément d’image de la WISC-IV en introduisant une modalité haptique
(Mazella, Albaret, & Picard, 2014b). Les résultats de cette étude indiquent que les enfants aveugles
sont plus performants que les enfants voyants et les auteurs concluent que l’adaptation de subtest en
modalité haptique est pertinente pour évaluer le raisonnement perceptif chez les enfants avec ou sans
déficience visuelle. Cependant, les auteurs indiquent qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches
expérimentales afin de s’assurer que les enfants continuent à obtenir des bonnes performances à des
âges plus avancés. Ces recherches soulignent la nécessité de réaliser un étalonnage avec les enfants,
les adolescents et les jeunes adultes, avec et sans déficience visuelle.
En lien avec le problème soulevé précédemment, la deuxième limite réside dans le fait que les
échelles de Wechsler n’ont pas été étalonnées auprès d’une population de personnes déficientes
visuelles (groupe clinique). Afin d’illustrer ce dernier point, nous nous appuyons sur l’exemple d’une
évaluation de la mémoire effectuée sur un étudiant déficient visuel de 36 ans (œil droit < 1/20 et œil
gauche 2/10) qui suit actuellement une formation scientifique universitaire afin d’obtenir le diplôme
d’État de masso-kinésithérapeute en bénéficiant d’une pédagogie adaptée à sa déficience visuelle et
un accompagnement médicosocial. Ce dernier se plaint de problèmes de concentration et surtout
de difficultés à mémoriser les informations. Compte tenu des difficultés visuelles de l’étudiant, les
tests faisant appel à des stimuli visuels ont été écartés. Nous avons choisi alors les subtests de la ver-
sion francophone de la WAIS-IV (2011) faisant appel au verbal et permettant de mesurer la mémoire
de travail : mémoire des chiffres et arithmétique. En effet, ces deux subtests permettent de mesurer les
capacités à retenir, à court terme, des informations tout en les manipulant mentalement. Par exemple,
le subtest mémoire des chiffres comporte trois parties (ordre direct, ordre inverse et ordre croissant)
et évalue l’empan mnésique, c’est-à-dire le nombre d’éléments que le sujet est capable de retenir en
mémoire de travail. En lien avec la plainte relative à un problème de concentration de ce sujet, il aurait
été intéressant d’évaluer aussi ses capacités en vitesse de traitement. Or, les subtests qui permettent
de mesurer ces capacités s’appuient sur des stimuli visuels inaccessibles aux personnes déficientes
visuelles. Les résultats obtenus lors de l’évaluation cognitive de ce sujet indiquent des capacités mné-
siques moyennes-faibles (Tableau 1). Au premier abord, ceux-ci pourraient conduire un psychologue
« non averti » à interpréter les difficultés de cette personne comme étant liées à une mémoire peu
performante. Or, cette conclusion ne prend pas en compte le problème d’étalonnage de l’outil.
En effet, l’absence d’éléments normatifs relatifs aux performances des personnes présentant une
déficience visuelle dans le domaine de la mémoire, ne nous permet pas de donner la juste valeur à
ces résultats. Autrement dit, la WAIS-IV ne donne pas d’indication pour l’interprétation des résultats
pour ce type de handicap, contrairement à d’autres problématiques (retard mental, haut potentiel,
troubles de la lecture et du calcul, traumatisme cérébral, etc.). Pouvons-nous affirmer que le score de
88 en indice de mémoire de travail (IMT) a la même valeur que pour une personne voyante ? Notre
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expérience clinique nous amène à une certaine prudence pour répondre à cette question car nous
n’avons pas d’échelle de référence nous permettant d’estimer si, parmi les performances obtenues
chez la population de déficients visuels, 88 est un score faible, moyen ou élevé.
Pour l’intelligence concrète, un seul test en langue française a été adapté par Bâton et Thiébaut
(2011) sur une population de déficients visuels (enfant et adulte), le B-101 DV. Il s’agit du B 101 de
Bonnardel (1953, 1971, 1976, 1983), épreuve individuelle de performance ciblant l’efficience intel-
lectuelle. Le B-101 DV est constitué de 20 cubes tactiles, de 16 modèles visuels et/ou tactiles et de
3 supports de cubes (3 formats : 4, 9 et 16 cubes). Le sujet doit reconstituer, à l’aide des cubes tactiles,
les figures des 16 modèles proposés. Les résultats obtenus à l’aide de cet outil, qui permet de mesurer
l’intelligence concrète (ou pratique), sont fortement corrélés avec des mesures d’intelligence générale
(Thiebaut, Collin, Bâton, & Fourtier, 2002). Afin d’évaluer la stabilité de la signification des mesures de
l’épreuve B-101 DV, une étude comparative a été menée auprès de 319 personnes réparties en quatre
groupes de passation :
• passation standard pour les sujets tout-venant qui utilisent les items de l’épreuve B-101 ;
• passation visuelle pour les sujets déficients visuels qui complètent les mêmes items que le premier
groupe ;
• passation tactile pour les sujets avec une déficience visuelle sévère et pour lesquels la version tactile
du B-101 est employée ;
• passation visuo-tactile pour les sujets avec une déficience sévère mais avec des résidus visuels qui
utilisent la version tactile de l’épreuve.
Les résultats indiquent, entre autres, qu’il existe des différences « au niveau de la réussite et en
particulier en perception visuelle, car la disponibilité de l’information facilite une phase de vérifi-
cation qui se traduit par une réussite systématique pour le groupe ne souffrant d’aucune déficience
visuelle » (Thiebaut et al., 2002, p. 9). Cet outil est très utile pour l’évaluation des compétences pra-
tiques de l’intelligence, et donc dans le cadre de l’orientation et l’élaboration du projet de formation
et/ou professionnel chez l’adulte. Pour l’enfant, des travaux de validation de cet outil sont en cours.
L’étude récente de Theurel et Gentaz (2014), réalisée auprès de 16 enfants déficients visuels avec un
âge moyen de 9 ans, en est un exemple. Ces auteurs montrent un impact du type de déficience visuelle
sur le nombre d’items réussis : les enfants malvoyants seraient plus performants par rapport aux
enfants aveugles (légaux et complets).
Enfin, nous avons répertorié plusieurs tests visant l’évaluation de l’intelligence verbale et non ver-
bale spécifique aux déficients visuels (cf. Tableau 2) en langue étrangère n’ayant pas fait l’objet d’une
validation sur une population française. Quant aux outils permettant d’évaluer les compétences hap-
tiques, une revue de littérature a été effectuée par Mazella, Albaret, et Picard (2014a). Les auteurs
indiquent que ces outils, faisant appel à la perception tactilo-kinésthésique ou au toucher actif, sont
souvent employés pour remplacer les stimuli visuels afin d’évaluer l’intelligence non verbale ou pra-
tique. Or, cette étude indique une tendance générale à développer des outils en 3D très pointus, plutôt
réservés à la recherche mais peu applicables à la pratique de l’évaluation clinique.
Sur les 13 outils cliniques que nous avons identifié, cinq seulement peuvent être considérés comme
valides et mériteraient une traduction et un étalonnage spécifiques ; notamment le Cognitive Test for
the Blind (CTB) (Dial et al., 1990) et le Intelligence Test for Visually Impaired Children (ITVIC) (Dekker,
1989). Ces deux derniers outils couvrent plusieurs domaines cognitifs et permettent une évaluation
des enfants, adolescents et adultes.
Les outils d’évaluation des aspects de la personnalité et des compétences sociales se présentent sous
forme de questionnaires ou échelles. Les premiers élaborés pour une population déficiente visuelle
remontent aux années 1950. Il existe deux catégories d’échelles.
La première catégorie rassemble les échelles correspondant à une adaptation d’outils existants
pour un public sans problèmes visuels. C’est le cas, par exemple, de la Maxfield-Fjeld Social Maturity
Scale for blind preschool children (Maxfield & Kenyon, 1953 ; Maxfield & Buchholz, 1957), adaptée
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Tableau 2
Outils d’évaluation cognitive pour déficients visuels (en gras les tests qui gardent une certaine validité scientifique).
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de la Vineland Social Maturity Scale (Doll, 1947, 1965), qui évalue certaines compétences sociales.
La seconde catégorie englobe des échelles construites spécifiquement pour les déficients visuels, par
exemple la Visual Impairment and Social Communication Schedule (VISS) (Absoud, Parr, Salt, & Dale,
2011) qui évalue les compétences sociales liées à la communication.
Parmi les échelles identifiées (Tableau 3), certaines permettent d’évaluer des dimensions qui
touchent aussi au fonctionnement cognitif (échelles mixtes). C’est le cas de la Reynell-Zinkin Scale
(Reynell, 1979 ; Reynell & Zinkin, 1981) et de la Bielefeld Observation Scales (BOS-Blind) (Brambring,
2006b).
L’échelle de Reynell-Zinkin permet d’évaluer plusieurs domaines de développement afin
d’orienter une prise en charge adaptée aux capacités de l’enfant. Elle se compose de plusieurs
sous-échelles comportant un nombre d’items différant selon le domaine évalué : – adaptation
sociale (18 items) – compréhension sensori-motrice (20 items) – usage fonctionnel des objets
(3 items) – l’exploration du l’environnement (12 items) – réactions aux sons et compréhension verbale
(36 items) – vocalisation et langage expressif, structure (22 items) – expression verbale, vocabulaire
et contenu (18 items) – communication expressive (10 items) – communication réceptive (10 items).
On remarque qu’une large place (60 % des items) est donnée de ce fait à évaluation du développement
du langage (Fazzi et al., 2002).
Malgré son ancienneté, cette échelle est toujours employée dans différentes études sur les enfants
aveugles et malvoyants. Notamment, dans l’étude sur développement moteur de (Fazzi et al., 2002)
et dans différentes études sur développement langagier (McConachie, 1990 ; McConachie & Moore,
1994). La Reynell-Zinkin est également une échelle de référence dans les recherches portant sur le
lien entre cécité et autisme. Elle permet d’évaluer les compétences langagières des enfants aveugles
qui sont considérées comme l’un des critères de diagnostic (Dale & Sonksen, 2002).
En dépit de son utilité, la validité des âges de références ainsi que la sensibilité de l’échelle posent
problème. Afin d’améliorer ses qualités psychométriques, plusieurs équipes étrangères ont engagé
des recherches. En Italie par exemple, Campo, Casari et Serra (Reynell, 1997) ont réalisé une étude
préliminaire sur un échantillon de 84 enfants aveugles ou malvoyants avec et sans troubles associés
et 72 enfants voyants. Cela a permis de dégager des âges de références avec des intervalles de 6 mois :
0 à 6 mois, 7 à 12 mois, 13 à 18 mois et ainsi de suite. Cependant, le nombre limité de l’échantillon
et la présence d’enfants avec troubles associés ne permet pas de retenir les résultats obtenus comme
une norme.
De même, une équipe néerlandaise (Vervloed, Timmer-Van de Vosse, Van Mens-Weisz, & Hamers,
1999 ; Vervloed, Hamers, van Mens-Weisz, & Timmer-Van de Vosse, 2000 ; Vervloed, van Mens-
Weisz, & Timmers-van de Vosse, 2000) a réalisé une étude plus récente afin de fournir une nouvelle
norme fondée sur l’âge chronologique, au lieu de l’âge de maturité sociale comme proposé les auteurs
de l’échelle (Reynell, 1978) sur 82 enfants déficients visuels sans handicap associés (contrairement
à la version 1978) âgés de 0 à 48 mois. En outre, 145 enfants (58 avec handicaps associés, 5 avec
déficiences multiples et 82 avec seulement une déficience visuelle) ont permis d’étudier les qualités
psychométriques de l’échelle qui étaient absentes de la version d’origine. L’étude de la cohérence
interne, de la fidélité, de la stabilité, et des scores de test-retest a mis en évidence que les échelles
Reynell-Zinkin surestiment le développement des enfants ayant une déficience visuelle. De même, les
auteurs indiquent que le meilleur moment pour administrer les échelles de Reynell-Zinkin est compris
entre 1 et 3,5 ans.
En ce qui la Bielefeld Observation Scales (BOS-Blind) (Brambring, 2006b), plusieurs versions ont
été publiées en langue allemande (Brambring, Dobslaw, Klee, Obermann, & Tröster, 1987 ; Brambring,
1999) sous le nom de Bielefelder Entwicklungstest für blinde Klein-und Vorschulkinder (BEB-KV)
(Bielefeld Developmental Test for Blind Infants and Preschoolers) et traduite par la suite en italien
(Brambring, 2004). Enfin, en 2006, Brambring publie la version anglaise intitulée la Bielefeld Observa-
tion Scales (BOS-Blind) version actuellement employée pour l’observation des enfants aveugles. Cette
échelle, utilisée dans le cadre d’un dépistage précoce, se base sur des données obtenues grâce à une
étude longitudinale menée auprès de 10 enfants aveugles de naissance suivis pendant près de 5 ans.
L’échelle a été utilisée pour rendre compte des progrès de développement au cours du suivi. Il ne
s’agit donc pas d’un test à proprement parler, mais d’un outil d’aide à l’évaluation des compétences
de l’enfant âgé de 1 à 5–6 ans, dans huit domaines de développement de l’enfant :
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Tableau 3
Outils d’évaluation de la personnalité des compétences sociales pour déficients visuels (en gras les tests qui gardent une certaine
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Tableau 3 (Suite)
À ces domaines s’ajoutent des questionnaires parentaux très utiles pour une observation exhaustive
de l’enfant prenant en compte des éléments à un âge très précoce (de la naissance jusqu’à 12 mois). Elle
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Tableau 4
Méthode de traduction et validation scientifique d’un questionnaire.
permet donc la description des potentialités de l’enfant à différents âges de référence. L’intérêt de la
BOS-BLIND réside donc dans la possibilité d’évaluer le niveau de développement actuel de 600 compé-
tences différentes et simultanément d’anticiper les prochaines étapes de développement dans le cadre
d’une intervention précoce (Brambring & Tröster, 1994). Cet outil, méconnu en France, ne nécessite
pas un étalonnage sur la population française. La traduction peut se baser sur les étapes de 1 à 3 de la
procédure de Vallerand (1989) présentée dans Tableau 4.
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Enfin, le Profil Sensoriel (Dunn, 1999, 2010), qui s’appuie sur la théorie de l’intégration sensorielle et
le Southern California Sensory Integration Tests d’Ayres (1972) est un questionnaire employé dans le
cadre d’une déficience sensorielle pour évaluer le traitement de l’information sensorielle et l’impact
qu’il peut avoir sur les performances liées à la vie quotidienne. Il permet ainsi de mettre en place
des programmes d’interventions thérapeutiques autour des sensations et des comportements. Malgré
l’intérêt de cet outil, notamment pour des ergothérapeutes, il reste assez peu utilisé pour des enfants
déficients visuels (Gal & Dyck, 2009).
La déficience visuelle s’accompagne parfois d’un trouble sensoriel ou mental, ce qui demande la
construction d’échelles permettant le diagnostic de troubles associés. En effet, un nombre important
d’enfants aveugles présentent des comportements qui rappellent un tableau de type autistique (Brown,
Hobson, Lee, & Stevenson, 1997 ; Dale, 2005 ; Freedman, 1971 ; Fraiberg, 1977 ; Harrison-Covello &
Lairy, 1985 ; Hobson, Brown, Minter, & Lee, 1997 ; Hobson, Lee, & Brown, 1999 ; Hobson, 2005 ;
Hobson & Lee, 2010 ; Hobson, 2011). Entre autres, Hobson et Bishop (2003), spécialistes des problé-
matiques liées à l’autisme, ont observé que plusieurs caractéristiques de l’autisme et de la déficience
visuelle sont étonnamment communes. Cass (1998) affirme qu’un tiers des enfants aveugles souffrent
d’un trouble du développement ayant de nombreuses caractéristiques communes avec l’autisme des
enfants voyants. Cette position est toutefois nuancée par Pry (2014) qui indique que, si on peut consi-
dérer de façon conjointe une cécité et un syndrome autistique, on ne peut pas affirmer que la clinique
présentée par certains enfants aveugles relève d’un véritable trouble du syndrome autistique (DSM-5,
2013 ; American Psychiatric Association, 2013).
Les outils classiques employés pour l’évaluation des troubles autistiques chez l’enfant sans défi-
cience visuelle sont l’Autism Diagnostic Obervation Schedule (ADOS) (Lord, Rutter, DiLavore, & Risi,
1999 ; ADOS-2 : 2012) et l’Autism Diagnostic Interview (ADI) (Le Couteur et al., 1989 ; ADI-R : Le
Couteur, Lord, & Rutter, 2003), la Childhood Autism Rating Scale (CARS) (Schopler, Reichler, & Renner,
1998 ; CARS-2 : 2010) et la Checklist for Autism in Toddlers (CHAT) (M-CHAT : Robins, Fein, Barton,
& Green, 2001). Ces échelles permettent d’apprécier le degré de sévérité de l’autisme mais elles com-
portent plusieurs items qui font référence à des éléments en lien avec la vue. Elles ne peuvent donc
pas être utilisées en l’état auprès de malvoyants ou d’aveugles. Par ailleurs, il n’existe pas de grille
globale spécifique, ni en français ni en anglais, permettant de diagnostiquer un trouble du spectre
autistique. En revanche, des échelles sur des aspects plus spécifiques de ce trouble ont été dévelop-
pées en Angleterre. Elles permettent l’évaluation d’aspects autistiques touchant à la communication
sociale chez le jeune enfant avec déficience visuelle. La première est la Visual Impairment and Social
Communication Schedule (VISS) (Absoud et al., 2011) pour laquelle les critères de diagnostic sont sen-
siblement les mêmes que pour l’enfant voyant (altérations qualitatives des interactions sociales, de
la communication et caractère restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des
activités). La passation de cette échelle se fait dans une situation clinique et est souvent associée aux
outils classiques de diagnostic, la CARS ou l’ADOS. La deuxième est le Social Communication Interview
for Young Children with Visual Impairment (SOCI-VI 35) (Dale, Tadic, & Sonksen, 2014) qui cible les
comportements et la communication en lien avec l’autisme. Ici il s’agit d’un questionnaire parental
et non pas d’observations cliniques. Ces deux outils mériteraient d’être traduits en français, avec les
critères scientifiques indiqués plus haut, afin que les professionnels puissent les employer avec les
outils classiques de diagnostic.
La pénurie d’outils d’évaluation dans le champ de la déficience visuelle oblige les praticiens à
recourir à des adaptations d’outils conçus pour d’autres groupes cliniques ou à des traductions d’outils
anglophones.
Pour citer cet article : Galiano, A. R., et al. L’examen psychologique dans le handicap visuel : intérêts
et limites méthodologiques. Psychol. fr. (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
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14 A.R. Galiano et al. / Psychologie française xxx (2017) xxx–xxx
Le manque d’outils spécifiques en langue française pour l’évaluation couvrant les différents
domaines susceptibles d’être altérés par une vision partielle ou absente amène les psychologues à
adapter les outils conçus pour les voyants. À cet égard, Hill-Briggs, Dial, Morere, et Joyce (2007) posent
la question de la sélection des tests, de leur passation, de la pratique d’adaptation, de modification et
de développement d’outils pour l’évaluation psychologique des personnes avec un handicap sensoriel
(visuel et auditif) et moteur. Pour la déficience visuelle, bien que leur étude concerne essentiellement
les outils relevant du versant cognitif et neuropsychologique, les auteurs soulignent des problèmes
concernant :
Pour les auteurs, les deux derniers points s’appliquent également aux tests spécifiquement conçus
pour une population déficiente visuelle (des tests essentiellement anglophones).
Au sujet de l’adaptation des tests classiques français relatifs à la dimension cognitive (échelles
de Wechsler, KABC, etc.), une méthode récurrente consiste à éliminer les items ou subtests faisant
appel à des caractéristiques visuelles. Si cette stratégie permet d’obtenir quelques évaluations dans
des domaines comme la mémoire, elle ne permet pas de dégager un profil global du fonctionne-
ment intellectuel de la personne. La valeur prédictive de ces outils est donc considérablement réduite
(Groenveld, 1990). L’étude de Mazella et al. (2014b) qui souligne la pertinence d’une adaptation hap-
tique des échelles de Wechsler ouvre une porte pour dépasser cette limite et permettre une évaluation
plus globale du fonctionnement cognitif des personnes déficientes visuelles.
Une autre problématique concerne l’utilisation des normes de référence de ces tests, issues de
l’étalonnage réalisé sur des populations de voyants. En effet, on considère que le score obtenu par
une personne malvoyante ou aveugle (groupe clinique) aurait la même valeur que celui d’une per-
sonne tout-venant. Même si cet élément n’est pas spécifique à la déficience visuelle, car il concerne
toutes les pratiques d’évaluation auprès de publics atteints de handicap, le fait d’ignorer les principes
d’étalonnage est dangereux dans une pratique d’évaluation.
L’étalonnage des outils sur une population de déficients visuels (de la malvoyance à la cécité
complète) reste en effet problématique. La méthode de l’étalonnage se base sur des données de la
population de l’échantillon selon deux méthodes :
• la méthode des quotas, pour laquelle on se base sur des caractéristiques de la population cible et on
recherche la proportion de ces caractéristiques ;
• la méthode aléatoire qui consiste à prendre au hasard suffisamment de personnes de la population
cible en se basant sur la loi de la probabilité.
L’étalonnage des échelles de Wechsler auprès de la population française, par exemple, applique
la méthode des quotas et est réalisé à partir des caractéristiques de la population française issues
du dernier recensement opéré par l’Institut national des statistiques et études économiques (INSEE).
Pour les déficients visuels, l’étalonnage se heurte à deux difficultés. La première réside en l’absence de
statistiques précises et fiables dans le recensement de cette population, notre expérience clinique de
ce public témoigne d’une très grande variabilité interindividuelle eu égard à la multitude des facteurs à
considérer (âge d’apparition, étiologie, degré de déficience, etc.). De ce fait, il est difficile de choisir une
référence à un groupe « typique » de déficients visuels (Groenveld, 1990). Deuxièmement, le nombre
très limité des déficients visuels sans troubles associés, notamment pour les aveugles complets, ne
permet pas de sélectionner un échantillon caractéristique de cette population. Ainsi, pour réaliser
un étalonnage auprès de cette population nous serions amenés à travailler sur toute la population de
déficients visuels et non pas sur un échantillon de celle-ci. De ce fait, plusieurs outils anglophones sont à
prendre avec quelques précautions. En effet, soit l’étalonnage sur les sujets déficients visuels est absent,
Pour citer cet article : Galiano, A. R., et al. L’examen psychologique dans le handicap visuel : intérêts
et limites méthodologiques. Psychol. fr. (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
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soit le nombre de sujets ayant participé à l’étalonnage est restreint et ne répond pas aux exigences
d’échantillonnage. De plus, il ne prend pas en compte l’hétérogénéité de la population n’incluant pas,
par exemple, le groupe de malvoyant ni celui de déficients visuels avec troubles associés. Ceci est
une limite car les professionnels travaillant dans les institutions médicosociales sont de plus en plus
confrontés à ce type de groupes.
Une autre pratique émerge pour contourner l’absence d’outils adaptés et consiste à agrandir une
épreuve se basant sur des stimuli imagés afin de les employer avec des personnes malvoyantes. Les
études sur la perception chez les sujets voyants indiquent que la procédure qui consiste à modifier la
taille de l’image d’un objet ainsi que son orientation dans l’espace ne conditionne pas la reconnaissance
de l’objet du monde réel (Fiser & Biederman, 1995 ; Fiser, Subramaniam, & Biederman, 2001). Ces
résultats sont rassurants quant à l’agrandissement de certains subtests comme, par exemple, pour le
subtest de la WPPSI-IV dénomination d’images car le sujet doit nommer des images d’objets de la vie
quotidienne que lui sont présentées par le psychologue. On peut donc supposer, au vu des résultats des
études sur les sujets voyants, que cette pratique n’interfère pas sur les résultats de ce type de subtest.
Cependant, nous ne pouvons pas généraliser cette pratique à tous les tests faisant appel à des stimuli
visuels pour lesquels d’autres facteurs peuvent impacter le score et donc sur le résultat de l’évaluation
psychologique. Prenons le cas du test de la figure complexe de Rey, un outil intéressant qui permet de
dégager des informations sur le fonctionnement de la mémoire mais aussi sur un ensemble d’éléments
permettant de mettre en évidence les capacités d’organisation logiques, motrices, mnésiques et de
personnalité du sujet (Wallon & Mesmin, 2009). La procédure de ce test consiste :
• à recopier une image abstraite à l’aide d’un modèle présenté devant le sujet ;
• à reproduire l’image en l’absence du modèle en se basant sur ses capacités mnésiques.
Pour les outils conçus spécifiquement pour les personnes déficientes visuelles d’origine anglo-
saxonne, dont les normes psychométriques sont encore valides, la question de leur traduction se pose
aussi. La valeur des construits peut varier d’une culture à une autre, il est donc indispensable de vérifier
l’équivalence culturelle des outils afin de les valider (Haccoun, 1987 ; Phillips, Luna de Hernandez, &
Torres de Ardon, 1994 ; Vallerand, 1989). Souvent, les praticiens opèrent une traduction simple de
l’outil sans recourir, souvent par méconnaissance, à la traduction scientifique basée sur la procédure
de validation transculturelle. En 2013, la seconde édition du Guide pour la traduction et l’adaptation de
tests de la Commission internationale des tests (ITC) (Muniz, Elosua, & Hambleton, 2013) a été élaborée
avec 20 directives présentant des préconisations sur le développement de tests, sur la passation, sur
les règles de notation et d’interprétation, et des indications sur les erreurs susceptibles de biaiser la
traduction et l’adaptation des tests. Gudmundsson (2009), qui a participé au développement de ce
guide, suggère huit étapes dans le processus de traduction et adaptation d’un outil :
Pour citer cet article : Galiano, A. R., et al. L’examen psychologique dans le handicap visuel : intérêts
et limites méthodologiques. Psychol. fr. (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
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Nous présentons ici la méthode proposée par Vallerand (1989) qui se décline en sept étapes et qui
montre la rigueur imposée pour que cette procédure soit scientifique (Tableau 4). Cette procédure
nécessite, en effet, une traduction par des experts, des ajustements culturels et de niveau de compré-
hension de la part de la population cible, l’étude de la validité et de la fidélité de l’outil, ainsi que
l’établissement de la norme sur une population française.
Bien que Vallerand (1989) ait défini cette méthode pour les questionnaires, elle s’applique aussi
aux outils psychométriques. Une des raisons qui explique la pénurie d’outils est due au fait que ce
type de méthode est chronophage et demande la collaboration d’un nombre important de profession-
nels (psychologues praticiens et de chercheurs, statisticiens, etc.) ainsi que le recours à la population
cible de déficients visuels le plus souvent sans troubles associés. Cela dit, et malgré sa lourdeur, elle
est nécessaire pour que les qualités psychométriques de l’outil soient préservées, c’est-à-dire que
l’outil mesure bien ce pour quoi il a été conçu. Toutefois certains auteurs ont attiré l’attention sur
les erreurs et invalidités qui peuvent intervenir dans le processus d’adaptation des tests (Hambleton
& Patsula, 1999 ; Allalouf, Hambleton, & Sireci, 1999 ; Hambleton, 2005). Elles concernent les dif-
férences linguistiques et culturelles du traducteur, les problèmes techniques et méthodologiques
ainsi que l’interprétation des résultats qui peuvent être influencés par des aspects sociopolitiques
(Hambleton & Patsula, 1999). Plusieurs guides de bonnes pratiques ont été développés depuis plusieurs
années afin de fournir des recommandations dans l’adaptation et la traduction des questionnaires.
Une méta-étude réalisée en 2015 par Epstein, Santo, et Guillemin, portant sur 31 guides montre
l’absence de consensus sur cette pratique. La plupart des méthodes comprenaient l’utilisation de
comités d’experts, de focus groups, et la rétro-traduction. Cependant aucune preuve permettant de
définir la meilleure méthode n’a été identifiée. Le seul point qui converge vers un consensus est celui
qui indique que la rétro-traduction n’est pas une étape obligatoire, comme le soulignait Vallerand
(1989).
6. Conclusions et perspectives
Les psychologues travaillant dans l’action médicosociale avec des usagers déficients visuels sont
confrontés aux difficultés liées à la rareté d’outils d’évaluation, et ce dans tous les domaines (cognitif,
conatif et affectif). Le bricolage auquel certains se livrent pour pallier cette difficulté pose, pour certains
outils, de véritables problèmes de validité des observations recueillies (Galiano, 2013 ; Galiano et al.,
2014). Par ailleurs, l’absence d’étalonnage (groupe clinique) auprès d’une population de déficients
visuels doit conduire le psychologue à prendre des précautions dans l’interprétation des résultats pour
des personnes aveugles de naissance. L’emploi d’outils non étalonnés sur une population de déficients
visuels doit être inséré dans un examen global et doit constituer une information prédictive mais pas
absolue du fonctionnement cognitif ; cela d’autant plus dans le cadre d’une déficience visuelle. Notre
pratique montre qu’il est difficile, parfois impossible, d’évaluer les compétences intellectuelles de la
personne aveugle avec un seul outil et encore moins à partir de quelques subtests. Nous devons recourir
à un ensemble d’outils ou de sous parties de ceux-ci pour réaliser un examen complet qui soit fiable. Par
conséquent, il nous semble nécessaire de sensibiliser les psychologues travaillant auprès de ce public
au mésusage des tests et aux risques d’interprétations abusives en ayant recours à des pratiques non
scientifiques. Enfin, ces précautions, ainsi que les procédures d’adaptation et d’utilisation, ne sont
pas spécifiques à la déficience visuelle, elles concernent aussi la déficience auditive et pour certains
tests, la déficience motrice lorsque la personne examinée doit recourir à la manipulation, l’écriture,
etc.
Pour citer cet article : Galiano, A. R., et al. L’examen psychologique dans le handicap visuel : intérêts
et limites méthodologiques. Psychol. fr. (2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.psfr.2017.04.004
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Remerciements
Une partie de ce travail a été possible grâce au soutien du CAMSP-DV et l’IFMK-DV gérés par les
PEP-69.
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