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Organisation de Coopération et de Développement Économiques

ENV/EPOC(2018)17/REV1

À usage officiel Français - Or. Anglais


16 mai 2018
DIRECTION DE L'ENVIRONNEMENT
COMITE DES POLITIQUES D'ENVIRONNEMENT

Économie circulaire – Améliorer le recyclage des matières plastiques

Ce document doit être présenté à titre de document d’information à la Réunion du Conseil au


niveau des Ministres de 2018, qui aura lieu les 30 et 31 mai. Une première version du document a
été révisée à la lumière des commentaires écrits reçus des délégués auprès du Comité des
politiques d’environnement, du Comité de la politique scientifique et technologique et du Comité
des produits chimiques.

Personnes à contacter :
Peter Börkey, Administrateur principal, Direction de l’environnement de l’OCDE,
tél. : +33145241385 ; courriel : Peter.borkey@oecd.org
Andrew McCarthy, Économiste junior de l’environnement, Direction de l’environnement de
l’OCDE,
tél. : +33145249863 ; courriel : Andrew.mccarthy@oecd.org
Edward Perry, Conseiller de Direction, Direction de l’environnement de l’OCDE,
tél. : +33145249861 ; courriel : Edward.perry@oecd.org

JT03431874

Ce document, ainsi que les données et cartes qu'il peut comprendre, sont sans préjudice du statut de tout territoire, de la souveraineté s’exerçant
sur ce dernier, du tracé des frontières et limites internationales, et du nom de tout territoire, ville ou région.
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Note du Secrétariat

Ce document, Économie circulaire – améliorer le recyclage des matières


plastiques, a vocation à être présenté à titre de document d’information à la
Réunion du Conseil au niveau des Ministres de 2018, qui aura lieu les 30 et 31 mai.
Il vise à étayer les discussions sur le point 10 de l’ordre du jour, Le
multilatéralisme pour relever les défis liés à la biodiversité, au changement
climatique et aux ressources naturelles.

Il repose sur le rapport Improving Markets for Recycled Plastics – Trends,


Prospects and Policy Responses, que l’OCDE publiera prochainement et qui est
l’un des résultats des travaux sur l’efficacité d’utilisation des ressources et la
transition vers une économie circulaire, inscrits au Programme de travail de
l’EPOC pour 2017-18.

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Messages clés
 Les matières plastiques sont des matériaux largement utilisés qui procurent de
nombreux avantages à la société. Au niveau mondial, leur production et leur
utilisation devraient quadrupler d’ici à 2050.
 La production, l’utilisation et l’élimination des matières plastiques sont aussi à
l’origine d’importantes émissions de gaz à effet de serre et peuvent, lorsque
leurs modalités laissent à désirer, polluer le milieu naturel, en particulier les
océans et les ressources en eau potable. On commence à peine à prendre
conscience des dommages causés aux écosystèmes et à la santé humaine par
les déchets marins, qui représentent un problème très préoccupant vu la
longévité des matières plastiques.
 La transition vers une économie plus circulaire – caractérisée par des matières
plastiques plus durables à teneur moindre en substances toxiques, dont une
plus forte proportion est collectée et recyclée – pourrait réduire la diffusion de
la pollution provoquée par ces matières dans l’environnement. L'un des
principaux obstacles à cette transition est le mauvais fonctionnement des
marchés des matières plastiques recyclées, imputable à leur manque de
liquidité, aux volumes limités et à la forte instabilité des prix. Au niveau
mondial, on estime que moins de 20 % des matières plastiques sont recyclées
(avec des taux très variables selon les pays), et la part de marché des
plastiques recyclés n’atteint pas 10 %.
 Les fournisseurs potentiels de matières plastiques recyclées n’investissent pas
suffisamment dans les moyens de tri et de recyclage, car ces activités n’offrent
qu’une rentabilité limitée. Quant aux acheteurs potentiels (entreprises
manufacturières), ils ne sont guère incités à utiliser des matières plastiques
recyclées comme intrants du fait des incertitudes entourant leur disponibilité et
leur qualité. La situation des marchés pourrait être sensiblement améliorée si
ces problèmes étaient traités.
 Les interventions publiques doivent s’attaquer aux goulets d’étranglement qui
brident la demande et l’offre sur les marchés des matières plastiques recyclées.
Concernant la demande, il s’agit avant tout d’aider à mettre en place une
demande distincte de plastiques recyclés et d’égaliser les conditions de
concurrence entre matières plastiques vierges et recyclées. Concernant l’offre,
des mesures s’imposent pour faire progresser l’offre de matières plastiques
recyclées et leur qualité en tant que produit de départ. Dans ce contexte, des
efforts devraient aussi être faits au stade de la conception des matières et
produits plastiques afin de les rendre plus durables.

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1. Matières plastiques : production, usages et avantages pour la société

1. Les matières plastiques ont largement retenu l'attention ces dernières années pour
plusieurs raisons : leur omniprésence dans l’économie mondiale, leur faible taux de
valorisation actuel et les incidences environnementales aujourd'hui imputables à leurs
modes d’élimination.
2. Même si les premières formes de plastique remontent au milieu du XIX e siècle,
les matières autres que la Bakélite étaient pour la plupart inconnues avant 1950. Depuis
lors, elles ont connu un formidable essor pour devenir l'un des matériaux les plus
répandus dans le monde. En 2015, la production annuelle mondiale de plastique a atteint
407 millions de tonnes (graphique 1), soit plus que les productions de papier
(400 millions de tonnes par an ou Mtpa), de poisson (200 Mtpa) et d’aluminium
(57 Mtpa) (WWF, 2018[1] ; Banque mondiale, 2018[2] ; USGS, 2016[3]).
3. Les matières plastiques sont aujourd'hui à ce point omniprésentes dans
l’environnement qu’il a été proposé d’en faire un indicateur géologique de
l’Anthropocène (Zalasiewicz et al., 2016[4]).

Graphique 1. Évolution de la production de matières plastiques entre 1950 et 2015

Source : (Geyer, Jambeck et Law, 2017[5]).

4. La production et l’utilisation de matières plastiques devraient continuer


d’augmenter dans les prochaines décennies. La première a progressé de 5 % par an
entre 2000 et 2015, et plus de la moitié des matières plastiques fabriquées depuis qu’on
en produit l’ont d’ailleurs été au cours de cette période. Si sa croissance se poursuit au

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même rythme, la production annuelle atteindra 1 600 millions de tonnes en 2050 (EMF,
2017[6]).
5. Si la production et l’utilisation de matières plastiques ont explosé, c’est surtout en
raison des propriétés particulières de ces matériaux, qui sont très résistants par rapport à
leur poids, peuvent prendre toutes sortes de formes, sont imperméables et résistent très
bien à la dégradation physique et chimique. Un autre atout est leur coût de production
relativement faible. Ce sont ces propriétés qui ont conduit à les substituer aux matériaux
classiques (béton, verre, métal, bois, papier...) dans de nombreuses applications.
6. Le très large recours aux matières plastiques a eu des retombées bénéfiques pour
la société et l’environnement. Ainsi, leur utilisation pour protéger ou conserver les
aliments contribue à réduire le gaspillage et les pertes alimentaires. Elles sont aussi
largement employées dans l’industrie automobile, où elles permettent d’alléger les
véhicules et, partant, de faire baisser leur consommation de carburant et leurs émissions
de gaz à effet de serre. Les matières plastiques ont également de nombreuses applications
dans les infrastructures, où leur imperméabilité et leur longévité permettent, par exemple,
de réduire les pertes d’eau. Enfin, leur utilisation dans toute une série de domaines à la
place de matériaux dérivés de la biomasse (comme le bois et le papier) peut ralentir la
modification de l’occupation des sols et l’érosion de la biodiversité.

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2. Effets de la production et de l’utilisation de matières plastiques sur


l’environnement

7. Cette diffusion toujours plus large des matières plastiques a également des
inconvénients. Leur production, leur utilisation et leur élimination sont à l’origine
d’émissions de gaz à effet de serre significatives et peuvent, lorsque leurs modalités
laissent à désirer, engendrer une importante pollution plastique du milieu naturel.

Émissions de gaz à effet de serre

8. Dans la production classique de matières plastiques, les monomères qui les


composent sont obtenus par la transformation de pétrole ou de gaz naturel. Il s’agit d’un
processus très énergivore, dont on estime qu’il a entraîné le rejet de plus de 400 millions
de tonnes de gaz à effet de serre (soit environ 1 % du total mondial) en 2012 (CE,
2017[7]).
9. En outre, les combustibles fossiles qui servent de produits de base dans la
fabrication de matières plastiques représentent entre 4 % et 8 % de la production
mondiale de pétrole et de gaz (Hopewell, Dvorak et Kosior, 2009[8] ; WEF, 2016[9]), et
cette part pourrait encore augmenter à l'avenir (WEF, 2016[9]). Inertes au départ, les
molécules d’hydrocarbures enfermées dans la structure des matières plastiques
engendrent des émissions de dioxyde de carbone et d’autres polluants atmosphériques en
cas d’incinération.

Pollution plastique

10. Comme la consommation de matières plastiques a explosé et que leur gestion en


fin de vie laisse à désirer, la pollution par des matières plastiques persistantes est
aujourd'hui très répandue. Sur les 6 300 millions de tonnes de déchets plastiques produits
d’après les estimations entre 1950 et 2015, seulement 9 % ont été recyclés et 12 %,
incinérés ; les près de 80 % restants se sont accumulés dans les décharges ou dans le
milieu naturel (Geyer, Jambeck et Law, 2017[5]). La pollution plastique touche tous les
principaux bassins océaniques du Globe, y compris les îles éloignées, les pôles et les
fonds marins, et s’accroît chaque année de 5 à 13 millions de tonnes (Jambeck et al.,
2015[10])1.
11. La prolifération des déchets plastiques marins sous la forme de micro- ou
macroplastiques2 a des conséquences pour la qualité des milieux marins et littoraux. Ils
1
D’après les travaux de modélisation des mêmes auteurs, les pays de l’OCDE sont responsables d’une faible
part (5 % environ) de la pollution des mers par les matières plastiques. En revanche, 70 % des nouveaux
apports sont le fait de dix pays, situés pour la plupart en Asie du Sud ou en Asie de l’Est.
2
Par microplastiques, on entend des éléments de taille inférieure à 5 mm qui proviennent de la fragmentation
de macroplastiques (décomposition de sacs en plastique, mais aussi usure des pneus des véhicules et rejets de
fibres textiles durant le lavage, par exemple) ou de produits, cosmétiques par exemple, dans lesquels ils ont
été ajoutés à dessein.

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nuisent aux espèces marines parce que les animaux ingèrent des macroplastiques ou s’y
emmêlent, et parce que l'ingestion de microplastiques peut faire entrer des toxines dans la
chaîne alimentaire (Thompson, 2015[11] ; GESAMP, 2015[12] ; Wardrop et al., 2016[13] ;
Takada, 2017[14])3. Ces effets entraînent une baisse de la valeur des stocks halieutiques,
qui est évaluée à 13 milliards USD par an (PNUE, 2014[15]). Un autre problème tient aux
effets préjudiciables de la présence de détritus sur les plages sur le tourisme, la beauté
naturelle et les espèces sauvages. Ainsi, on estime que les déchets plastiques font perdre
622 millions USD par an au secteur du tourisme dans la région Asie-Pacifique
(McIlgorm, Campbell et Rule, 2011[16]).
12. La pollution plastique est également à l’origine de risques pour la santé humaine.
La présence de plastiques dans les aliments d'origine marine – poissons et fruits de mer –
fait craindre une bio-accumulation de produits chimiques dans la chaîne alimentaire,
même si les données empiriques allant dans ce sens sont pour l’instant limitées
(Thompson, 2015[11] ; GESAMP, 2015[12] ; Koelmans et al., 2017[17]). Les matières
plastiques entrent aussi de façon plus directe dans la chaîne alimentaire. Kosuth et al.
(2018[18]) et Mason, Welch et Neratko (2018[19]) ont relevé dans plusieurs pays une
contamination de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille par les microplastiques. Les sels
de mer sont également touchés par la contamination plastique (Yang et al., 2015[20]).
13. La pollution plastique mérite de retenir largement l’attention pour deux autres
raisons. La première tient à la longévité des matières plastiques, qui fait qu’il faut
plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’années pour que celles accumulées dans
l’environnement se décomposent, période pendant laquelle elles se morcellent en
microplastiques et nanoplastiques. La seconde tient à l’incertitude qui entoure l’ampleur
des dommages causés. Le rejet dans le milieu naturel de grandes quantités de matières
plastiques est un phénomène relativement récent. Si certains effets de cette pollution sur
les écosystèmes terrestres et marins sont déjà bien visibles, d’autres ne se manifesteront
qu’à plus long terme.

3
Le fait que les animaux s’emmêlent dans les matières plastiques ou les ingèrent – problème constaté chez
quelque 500 espèces de mammifères marins, de poissons et d’oiseaux de mer – a d'évidentes conséquences
dommageables pour les écosystèmes marins et le secteur de la pêche (PNUE, 2016[44]).

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3. Un recyclage accru des matières plastiques pourrait améliorer leur bilan


environnemental

14. L’impact environnemental des matières plastiques peut être atténué de plusieurs
façons, notamment en améliorant la collecte et le traitement des déchets plastiques, en
promouvant des stratégies de prévention des déchets comme le recours à des produits en
plastique réutilisables, en optant pour des matières différentes moins dommageables pour
l’environnement, en développant les plastiques d’origine biologique ou biodégradables,
ou encore en concevant des plastiques plus faciles à recycler et en assurant leur collecte
effective en fin de vie (encadré 1).
15. Ce document se concentre avant tout sur la question de savoir en quoi un meilleur
fonctionnement des marchés des plastiques recyclés pourrait stimuler la collecte et le
recyclage des matières plastiques, et réduire ainsi la diffusion de la pollution provoquée
par ces matières dans l’environnement sans empêcher leurs usages bénéfiques. En outre,
le recyclage d’une proportion accrue des déchets plastiques et la hausse concomitante de
la production de matières plastiques recyclées feraient baisser la demande d’incinération
de ces déchets et (grâce à l’effet de substitution) la demande de production de matières
plastiques vierges, toutes deux responsables de fortes émissions de carbone4.

Encadré 1. Autres stratégies possibles pour traiter les répercussions environnementales


des matières plastiques et les risques associés

En plus de l'accroissement des taux de collecte et de recyclage des déchets plastiques,


il existe au moins trois autres moyens de s’attaquer aux effets secondaires de la
production et de l’utilisation de plastiques sur l’environnement. Ces méthodes sont
toutes prometteuses, mais s’accompagnent aussi chacune de risques particuliers.
Il est largement admis que la prévention des déchets (par l’allègement5, la réutilisation
des produits et l’élimination des emballages en plastique – et plus généralement des
produits en plastique – inutiles) permet de réduire la pollution plastique. Cela étant,
selon l’approche retenue, la prévention peut aussi entraîner de nouveaux risques,
comme l'illustre le développement des matières plastiques basse densité, par exemple ;
il ressort en effet d’observations ponctuelles que la faible valeur marchande de ces

4
Il est à noter que le recyclage des matières plastiques n’est pas le seul moyen de lutter contre leurs
incidences environnementales et que la meilleure stratégie possible doit être déterminée en fonction du type
de plastique et d’application. Dans l’idéal, une méthode fondée sur le cycle de vie devrait être appliquée pour
déterminer l'approche la plus efficace.
5
Par « allégement », on entend l’utilisation d’une quantité moindre d’intrants matériels pour obtenir un
niveau de fonctionnalité similaire.

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matières constitue un frein à leur collecte informelle dans les pays à faible revenu.
L’utilisation d’autres matériaux peut réduire les dommages environnementaux causés
par les matières plastiques, mais peut aussi annuler les économies d’énergie qu’elles
avaient permis de réaliser en phase d’utilisation. En outre, elle peut amplifier d’autres
pressions exercées sur l’environnement. Par exemple, si les sacs de caisse en coton
peuvent contribuer à réduire la diffusion de matières plastiques dans l’environnement,
leur empreinte carbone est relativement importante. Selon des études récentes, un sac
de ce type doit être utilisé environ 150 fois pour que son empreinte carbone sur
l’ensemble du cycle de vie soit comparable à celle d’un sac en plastique à usage
unique (UK EA, 2011[21] ; Denmark EPA, 2018[22]).
Enfin, le passage à des matières plastiques d’origine biologique ou biodégradables peut
aussi avoir des conséquences indésirables. La hausse de la demande de biomasse
utilisée comme produit de départ peut ainsi accentuer les changements d’affectation
des sols et l’érosion de la biodiversité. Quant à l’amélioration de la biodégradabilité,
elle peut amplifier la dispersion de microplastiques dans l’environnement (dégradation
incomplète) et empêcher l’utilisation des déchets plastiques pour la production de
matières plastiques recyclées.

16. Les incidences environnementales relatives des différentes solutions de gestion


des matières plastiques en fin de vie ont été examinées dans de nombreuses analyses du
cycle de vie (ACV). Plusieurs méta-analyses récentes de ce corpus d’études parviennent
sans ambiguïté à la conclusion que le recyclage des matières plastiques a une empreinte
carbone sensiblement moindre que leur incinération ou leur mise en décharge (WRAP,
2010[23] ; HPRC, 2015[24] ; Bernardo, Simões et Pinto, 2016[25]). Selon les trois quarts
environ des ACV examinées dans l’étude du WRAP (2010)6, le potentiel de
réchauffement global associé au recyclage des matières plastiques est au minimum
inférieur de moitié à celui associé à leur incinération ou à leur mise en décharge7.
17. Le recyclage est aussi préférable parce que les matières secondaires qu’il produit
se substituent à des plastiques vierges. Le graphique 2 montre l’intensité énergétique de la
production de matières plastiques vierges et recyclées.
18. Les ACV des matières plastiques mettent surtout l’accent sur des indicateurs
environnementaux comme le potentiel de réchauffement global, la consommation
d’énergie et la consommation d’eau. D’autres types d’incidences environnementales
comme celles liées à la pollution marine par les matières plastiques ont moins retenu
l’attention. Même si on ne dispose pas de données empiriques, le recyclage permet
vraisemblablement de réduire de façon tout aussi efficace les apports de déchets
plastiques dans l’environnement que les autres solutions que sont la mise en décharge et
l’incinération : dans tous les cas de figure, il faut commencer par collecter les déchets
pour pouvoir les traiter8.

6
Waste and Resources Action Programme (Programme d’action sur les déchets et les ressources du
Royaume-Uni).
7
Dans certaines conditions, les plastiques mis en décharge peuvent produire des lixiviats très chargés en
composés chimiques comme le bisphénol A (Teuten et al., 2009[47]).
8
Dans certaines situations, par exemple lorsque les déchets sont placés dans des décharges à ciel ouvert ou
incinérés dans des installations n’appliquant pas des technologies adéquates de captage des particules, le

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Graphique 2. Intensité énergétique comparée de la production de matières plastiques vierges


et de matières plastiques recyclées

Production Transport local Transport pour exportation

100
Consommation d’énergie (MJ/kg)

80

60

40

20

0
Plastique vierge Plastique recyclé

Source : (Wong, 2009[1]).


Note : Les données portent sur les résines uniquement

recyclage des déchets plastiques peut être clairement préférable à leur élimination dans l’optique de la
réduction de la pollution des mers par les matières plastiques.

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4. Les marchés des matières plastiques recyclées ne fonctionnent pas toujours


bien

19. Les défaillances des marchés des matières plastiques recyclées se manifestent de
plusieurs façons : volumes et liquidité des marchés limités, courants d’échange faibles au
regard de la production totale de déchets plastiques, et forte instabilité des prix. Au
niveau mondial, on estime que moins de 20 % des matières plastiques sont recyclées, et la
part de marché des plastiques recyclés n’atteint pas 10 %.

Taux de recyclage

20. En dépit d’efforts récents, le recyclage des matières plastiques demeure une
activité économiquement marginale. Les taux de recyclage mondiaux atteignent
aujourd'hui entre 14 et 18 % d’après les estimations. Le gros des déchets plastiques est
soit incinéré (24 %), soit mis en décharge ou abandonné dans l’environnement (58-62 %)
(Geyer, Jambeck et Law, 2017[5]). Les taux de recyclage sont nettement plus faibles pour
les matières plastiques que pour d’autres matériaux d’usage courant, puisqu'on estime
qu’ils dépassent 50 % dans le cas des principaux métaux industriels, comme l’acier,
l’aluminium ou le cuivre (PNUE, 2013[27] ; Van Ewijk, Stegemann et Ekins, 2017[28]).
21. S’agissant des matières plastiques, ces taux varient sensiblement selon les pays9,
les flux de déchets10 et les types de polymères. Certains polymères sont en effet plus
largement recyclés que d’autres, avec des taux souvent supérieurs à 10 % pour le
polytéréphtalate d'éthylène (PET) et le polyéthylène haute densité (PE-HD), mais plutôt
proches de zéro pour le polystyrène (PS) et le polypropylène (PP). Les taux de recyclage
s’établissent à 30 % en moyenne dans l’Union européenne, mais on estime qu’ils sont
beaucoup plus élevés dans certains de ses États membres (PlasticsEurope, 2017[29]). Dans
d’autres pays à revenu élevé, ils sont généralement de l’ordre de 10 % (graphique 3).
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ils sont en grande partie inconnus, mais
peuvent être significatifs lorsqu'il existe un secteur informel bien installé et efficace. Les
données présentées dans Wilson et al. (2009[30]) indiquent que les taux de recyclage des

9
Les taux de recyclage ne sont pas calculés selon la même méthode dans tous les pays. Dans
certains cas, il s’agit de la proportion des déchets produits qui sont recyclés (c’est-à-dire de la
proportion de déchets qui sont transformés en matières primaires secondaires pouvant être
réintroduites dans des processus de fabrication). Dans d’autres cas, il s’agit de la proportion des
déchets produits qui sont collectés en vue d’être recyclés. Les matières résiduelles produites au
cours du processus de recyclage et qui doivent être éliminées sont alors ignorées, d’où un risque de
surestimation des taux de recyclage.
10
Le recyclage des déchets plastiques de l’industrie est bien enraciné et demeuré relativement
stable ces dernières décennies. Le recyclage des plastiques post-consommation est moins répandu,
mais n’a cessé de gagner du terrain depuis les années 80 à la faveur du développement des
systèmes de gestion des déchets municipaux.

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matières plastiques pourraient atteindre entre 20 et 40 % dans certaines villes des pays en
développement.

Graphique 3. Taux de recyclage dans les pays à revenu élevé

40%
UE États-Unis Australie Japon
Taux de recyclage du plastique

30%

20%
(%)

10%

0%
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Source : OCDE (2018[31])

Parts de marché des matières plastiques recyclées

22. Les statistiques sur la production de matières plastiques recyclées font largement
défaut. Néanmoins, les données présentées dans Geyer, Jambeck et Law (2017[32])
donnent des indications approximatives. À partir d’un taux de recyclage des matières
plastiques de 18 % et d’une production mondiale de déchets plastiques de 258 Mtpa11
(résines uniquement dans les deux cas), on obtient une production de matières plastiques
recyclées d’environ 46 millions de tonnes par an. Cela représente 12 % de la production
mondiale totale de matières plastiques (graphique 4), mais constitue sans doute une
estimation haute, car les matières déclarées « recyclées » peuvent correspondre au total
des matières destinées au recyclage, dont une partie finit vraisemblablement en résidus de
recyclage qui sont éliminés.

11
Ce chiffre a été revu à la baisse (il était de 302 Mtpa au départ) afin d’écarter les fibres de polyester,
polyamide et acrylique.

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Graphique 4. Parts de marché estimées des matières plastiques vierges et recyclées au niveau
mondial

Plastique vierge Plastique recyclé

Note : Les données portent sur les résines uniquement.


Source : Geyer, Jambeck et Law (2017[5]).

Courants d’échanges
23. Les échanges de déchets plastiques sont peu importants rapportés à la production
totale de ces déchets. Sur les 300 millions de tonnes produites en 2015 (Geyer, Jambeck
et Law, 2017[5]), quelque 13 millions de tonnes seulement (soit environ 4 %) ont été
exportées (COMTRADE, 2018[32])12. La plupart de ces exportations ont pour destination
un nombre restreint de pays. La Chine a ainsi importé à elle seule 8 millions de tonnes de
déchets plastiques environ (soit 60 % du total) en 2016 (COMTRADE, 2018[32]). La
concentration de la demande dans un petit nombre de pays rend les marchés des matières
plastiques recyclées vulnérables aux chocs affectant la demande (voir encadré 2).

Encadré 2. Restrictions à l’importation de matières plastiques en Chine

En 2017, la Chine a présenté à l’OMC deux notifications relatives à l’importation


de déchets solides et de matières secondaires. La première
(G/TBT/N/CHN/1211), en date du 18 juillet 2017, répertorie 24 sortes de
« déchets solides » dont la Chine interdit l’importation à compter du
1er janvier 2018. La seconde (G/TBT/N/CHN/1233), en date du
15 novembre 2017, fixe les niveaux de contamination maximums acceptables
(0.5 % du poids) pour onze types de matériaux importés. Entrée en vigueur le
1er mars 2018, elle vise les déchets et rebuts plastiques. Les deux textes
réglementaires sont justifiés par la protection de l’environnement ou de la santé
humaine (OMC, 2017[35]).
En avril 2018, la Chine a annoncé l’interdiction des importations de 32 autres

12
Il existe cependant d’importants écarts entre les pays. Ainsi, il ressort des données tirées d’Eurostat
(2018a[51]) et d’Eurostat (2018b[52]) que la proportion de déchets plastiques produits dans le pays qui sont
exportés en dehors de l’UE varie entre 5 % (en Bulgarie, Hongrie et Italie) et 40 % (en Allemagne et au
Royaume-Uni).

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types de déchets solides (dont les déchets et rebuts plastiques de sources post-
industrielles) à partir de décembre 2018 (BIR, 2018[34]). Conjuguées à
l’interdiction des importations de plastiques post-consommation qui est déjà
appliquée, ces nouvelles restrictions devraient mettre fin à tous les flux de
déchets et rebuts plastiques vers la Chine.
La Chine constitue le plus important marché des rebuts plastiques, puisque ses
importations ont représenté 60 % des échanges mondiaux de ces matières
en 2016. Les déchets plastiques importés en Chine proviennent principalement de
Hong Kong13, des États-Unis, du Japon, d’Allemagne et du Royaume-Uni
(graphique 5), à l’origine chacun d’un volume compris entre 0.5 et 1.3 million de
tonnes en 2016. La valeur monétaire de ces exportations s’est élevée à
1.7 milliard USD en 2016 (COMTRADE, 2018[32]).

Graphique 5. Les dix principaux exportateurs de déchets plastiques à


destination de la Chine (2016)

Exportations vers d’autres pays Exportations vers la Chine & Hong Kong

5
Millions de tonnes par an

Source : Données statistiques des Nations Unies sur le commerce des marchandises
(COMTRADE), codes SH 391510, 391520, 391530, 391590.

Les effets des règlements pris par la Chine à l’égard des déchets plastiques
commencent tout juste à se faire sentir, mais on constate déjà qu’ils varient selon
les pays et que les différences entre les politiques nationales de gestion des
déchets plastiques y sont pour beaucoup. Dans certains pays, les matériaux
exportés sont suffisamment bien traités en amont pour ne pas tomber sous le coup
des restrictions décidées par la Chine. Dans d’autres, les déchets s’accumulent car
leurs exportations se sont effondrées avec l’entrée en vigueur des restrictions
(Recycling International, 2018[35]). À court terme, les pays concernés devront

13
Il est à noter que la grande majorité des déchets plastiques exportés par Hong Kong vers la Chine y
transitent seulement et n’y ont pas été produits.

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donc probablement incinérer et mettre en décharge une proportion accrue de ces


déchets, ce qui peut avoir des conséquences pour la réalisation de leurs éventuels
objectifs de recyclage nationaux.
Cette accumulation de déchets plastiques conduit également les pays exportateurs
à rechercher de nouveaux pays de destination pour les recycler. Les volumes
transférés vers la Thaïlande, la Malaisie, le Viet Nam, la Turquie et l’Inde ont
ainsi sensiblement augmenté au deuxième semestre 2017 (graphique 6). Ces
échanges ont suscité des préoccupations au sujet des risques sanitaires et
environnementaux que pourrait engendrer une réorientation des déchets
plastiques vers des pays dont les normes de traitement sont peu rigoureuses.
En Chine aussi, les restrictions commerciales ont déjà des effets observables. Le
recul notable des importations de déchets plastiques (Resource Recycling,
2018[36]) y a provoqué un déficit de produits de base dans le secteur du recyclage,
et donc une hausse des prix auxquels se négocient les flux de déchets intérieurs
(Jing and Ge, 2018[37]). En outre, l’interdiction a, semble-t-il, entraîné une hausse
des échanges de déchets plastiques sur le marché noir (Tang, 2018[38] ; Stanway,
2018[39]). À plus long terme, il se pourrait que la hausse des prix renforce
l’incitation à trier et à collecter les déchets et fasse ainsi baisser la dispersion de
matières plastiques dans l'environnement.

Graphique 6. Exportations mensuelles de déchets plastiques de l’UE par


destination (2016-18)

Chine Hong Kong Inde Indonésie


Malaisie Pakistan Taïwan Thaïlande
États-Unis Viet Nam Other
300
Exportations mensuelles (kt)

200

100

Source : Eurostat : code SH 3915

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5. Principales difficultés des marchés des matières plastiques recyclées et


réponses possibles des pouvoirs publics

24. Le mauvais fonctionnement des marchés des matières plastiques recyclées est
avant tout imputable à un problème de coordination. Les fournisseurs potentiels de
matières plastiques recyclées n’investissent pas suffisamment dans les moyens de tri et de
recyclage, car ces activités n’offrent qu’une rentabilité limitée. Quant aux acheteurs
potentiels (entreprises manufacturières), ils ne sont guère incités à utiliser des matières
plastiques recyclées comme intrants du fait des incertitudes entourant leur disponibilité et
leur qualité. La situation des marchés pourrait être sensiblement améliorée si ces
problèmes étaient traités.
25. Des marchés des matières plastiques recyclées plus vastes et plus liquides
profiteraient aussi bien aux fournisseurs qu'aux acheteurs, mais ni les uns ni les autres
n’ont une incitation suffisante à agir seuls. Par ailleurs, l’amélioration des performances
de ces marchés pourrait en quelque sorte s’auto-alimenter à mesure que les économies
d’échelle et l’acceptation par les consommateurs progressent. Ces constats montrent
clairement qu’une intervention publique est justifiée et peuvent donner des indications sur
la façon de procéder efficacement. En l’occurrence, l’action publique est probablement
d’autant plus efficace qu’elle cible l'ensemble des problèmes qui se posent – défaillances
du marché, défauts d’alignement des politiques et biais d’inertie – à la fois du côté de
l’offre et de celui de la demande de matières plastiques recyclées. Autrement dit, un cadre
d’action performant doit prendre en compte les difficultés à surmonter sur l’ensemble du
cycle de vie des plastiques, depuis la conception des matières et des produits jusqu'à la
gestion en fin de vie et à la production de plastiques recyclés.

5.1. Principales difficultés affectant la demande de matières plastiques recyclées et


réponses des pouvoirs publics

Obstacle n° 1. Il n’existe pas de demande différenciée pour les matières plastiques


recyclées
26. Les fabricants de matières plastiques recyclées opèrent sur les mêmes marchés
que les fabricants de matières plastiques classiques (vierges) et subissent les prix qui y
sont pratiqués. Or, aux prix actuels, la majeure partie de leur production n’est pas
compétitive. Cette situation résulte notamment de la structure des coûts de la production
de matières recyclées (voir l’obstacle n° 3 ci-après), mais s’explique aussi par le fait que
les prix des matières plastiques vierges sont très instables14 et peut-être trop bas pour
refléter l’intégralité des coûts externes. La faiblesse des prix des matières plastiques
vierges est favorisée par des défaillances du marché non corrigées et par des défauts

14
Les dérivés des hydrocarbures sont les principaux produits de base entrant dans la production de matières
plastiques vierges ; ils entrent pour plus de 60 % dans la structure des coûts de cette production (The
Economist, 2014[53] ; CLP, 2017[54]). L’instabilité des prix du pétrole et du gaz a donc des effets en aval sur
les marchés des matières plastiques.

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d’alignement des politiques (soutien public aux hydrocarbures entrant dans la production
du plastique, par exemple).
27. Afin de corriger ces problèmes, les interventions publiques pourraient viser à
égaliser les conditions de concurrence entre matières plastiques vierges et recyclées ou à
soutenir le marché des plastiques recyclés. En l’occurrence, les pouvoirs publics
pourraient :
 taxer l’utilisation de matières plastiques vierges ou moduler les taxes sur la valeur
ajoutée perçues sur les matières ou produits plastiques recyclés ;
 réformer les mesures de soutien à la production et à la consommation de
combustibles fossiles ;
 instaurer des normes, des obligations ciblées dans le cadre des marchés publics ou
des systèmes d’étiquetage pour promouvoir une teneur accrue en matières
recyclées ; et
 mettre en place des campagnes d’éducation et de sensibilisation des
consommateurs concernant les avantages environnementaux des matières
plastiques recyclées, afin de stimuler la demande de produits contenant de telles
matières.

Obstacle n° 2. Des incertitudes pèsent sur la disponibilité et la qualité des matières


plastiques recyclées
28. Les entreprises manufacturières ont des incitations à utiliser des matières
plastiques recyclées dans leur production. Elles peuvent en tirer des bénéfices en termes
de réputation15, et peut-être aussi vendre un peu plus cher les produits finis en faisant
valoir leur caractère « vert ». Pourtant, beaucoup de fabricants continuent d’employer
exclusivement des matières plastiques vierges, parce qu’elles sont moins chères mais
aussi par immobilisme et en raison d’incertitudes quant aux propriétés des plastiques
recyclés. Alors que la qualité des plastiques vierges, leurs performances et leur
disponibilité à court terme ne font guère de doute, ces mêmes caractéristiques peuvent
être plus incertaines dans le cas des matières plastiques recyclées. Les biais d’inertie
peuvent également jouer, même lorsque les plastiques recyclés n’ont rien à envier à leurs
équivalents vierges en termes de coût et de qualité16.
29. Par ailleurs, l’utilisation d’additifs ou de monomères dangereux ou
problématiques pour d’autres raisons dans la fabrication de certaines matières plastiques
vierges suscite des préoccupations grandissantes17. Pour les fabricants de matières

15
Voir, par exemple, l’engagement pris le 19 janvier 2018 par Coca Cola de porter à 50 % d’ici à 2030 la
teneur en matières recyclées de ses emballages.
16
Les fabricants ont beaucoup d’expérience dans l’utilisation de matières plastiques vierges et peuvent
compter sur des chaînes d’approvisionnement bien installées pour se les procurer.
17
L’exposition aux produits chimiques contenus dans les matières plastiques est généralisée, des études de
études de biosurveillance ayant détecté du bisphénol A et des phtalates chez plus de 90 % des participants
(Calafat et al., 2008[48]). L’exposition au bisphénol A et aux phtalates a été associée à un ensemble d’effets
nocifs sur la santé (Katsikantami et al., 2016[49] ; Rochester, 2013[50]). Les effets de l’exposition au
bisphénol A sont toutefois controversés. Selon une récente évaluation de la Food and Drug Administration
des États-Unis, cette substance ne présente pour l’essentiel pas de danger dans les applications autorisées
impliquant un contact avec les aliments.
(www.fda.gov/NewsEvents/Newsroom/PressAnnouncements/ucm598100.htm).

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recyclées, l’incertitude quant à la présence de ces additifs dans les déchets plastiques peut
être un frein à l’activité de recyclage tout entière (parce que le produit obtenu peut être de
mauvaise qualité ou poser d’importants risques pour la santé dans certaines applications
alimentaires ou autres, comme la fabrication de jouets pour enfants). Le manque de
transparence au sujet de la présence de substances chimiques dangereuses dans les flux de
déchets plastiques constitue donc un obstacle majeur au développement du recyclage du
plastique.
30. Devant cette situation, les pouvoirs publics pourraient :
 créer des normes de certification des matières plastiques recyclées ;
 faciliter une coordination et une communication améliorées sur l’ensemble de la
chaîne de valeur des matières plastiques, notamment par la promotion de systèmes
d’information sur les produits chimiques ; et
 imposer des restrictions à l’utilisation d’additifs dangereux dans la fabrication des
matières plastiques.

5.2. Principales difficultés affectant l’offre de matières plastiques recyclées et


réponses des pouvoirs publics

Obstacle n° 3. Le coût de production de matières plastiques recyclées est


relativement élevé
31. La production de matières plastiques recyclées ne présente pas la même structure
de coûts que celle de matières vierges, et elle revient souvent plus cher étant donné le
niveau actuel des prix du pétrole. Plusieurs facteurs expliquent cette situation.
32. La production de déchets plastiques est dispersée géographiquement, et leur
regroupement pour atteindre la masse critique nécessaire à la viabilité économique
implique des activités de collecte et de transport coûteuses. Bien souvent, ces déchets sont
en outre mélangés avec des résidus alimentaires, du papier et d’autres matériaux. La
séparation des matières plastiques (et des différents polymères) pour obtenir un produit de
base exploitable peut être compliquée techniquement et engendre d’importants coûts
d’équipement et de main-d’œuvre. Qui plus est, une proportion non négligeable des
matières plastiques présentes dans les déchets sont intégrées dans des produits en fin de
vie qu’il est bien souvent compliqué et coûteux de démonter.
33. Dernier facteur défavorable, les autres solutions de gestion des déchets –
incinération et mise en décharge – sont relativement bon marché dans beaucoup de pays,
les redevances de prise en charge des déchets ne reflétant pas forcément l’intégralité du
coût social de ces solutions.
34. Devant cette situation, les pouvoirs publics pourraient :
 mettre en place des systèmes de collecte séparée des déchets recyclables ;
 créer des incitations en faveur d’une meilleure conception des produits et matières
plastiques (dans l'optique de leur réutilisation ou de leur recyclage, par exemple),
notamment au travers de systèmes améliorés de responsabilité élargie des
producteurs, de bonne gestion des produits et de consigne ;

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 soutenir les activités de recherche-développement tournées vers l’amélioration des


systèmes de gestion des matières plastiques et l’écoconception de ces matières18
(pour qu’elles soient plus faciles à recycler ou davantage biodégradables, par
exemple), en partenariat étroit avec l’industrie ;
 fixer des objectifs plus ambitieux s’agissant des taux de recyclage et harmoniser
les méthodes de calcul de ces taux ; et
 relever les redevances de mise en décharge et d’incinération pour qu’elles
reflètent mieux l'intégralité des coûts sociaux de ces activités.

Obstacle n° 4. De grandes quantités de déchets plastiques ne sont pas collectées du


tout, car 2 milliards de personnes dans le monde sont privées de services de collecte
de déchets même rudimentaires d’après les estimations
35. En raison du manque de systèmes de collecte et de traitement efficaces dans les
économies émergentes, d’importantes quantités des matières potentiellement recyclables
sont perdues. L’industrie des matières plastiques recyclées est ainsi empêchée d’atteindre
une plus grande échelle et d’accéder aux gains d’efficience correspondants. En outre,
l’absence de services de collecte élémentaires et ses corollaires que sont les décharges
non contrôlées et les dépôts sauvages contribuent largement à la pollution des océans par
les déchets plastiques. Selon plusieurs études, plus de 70 % de ces déchets qui
parviennent chaque année dans les océans proviennent de moins de dix pays, pour la
plupart des pays en développement (Jambeck et al., 2015[10] ; Schmidt, Krauth et Wagner,
2017[40]). De même, dans les pays de l’OCDE, de grandes quantités de matières plastiques
contenues par exemple dans des jouets, des textiles ou des matériaux de construction mis
au rebut échappent aux circuits officiels de gestion des déchets ou sont mises en décharge
ou incinérées, mais pourraient être valorisées à l’avenir pour permettre au recyclage de
changer d’échelle.
36. Devant cette situation, les pays de l’OCDE pourraient par exemple :
 se servir de l’aide publique au développement pour soutenir la mise en place de
systèmes de collecte et d’infrastructures de traitement des déchets efficaces ainsi
que leur fonctionnement, et de cadres d’action propices aux échanges et aux
investissements dans le domaine des services de collecte des déchets et de
recyclage ; et
 fixer des objectifs de recyclage pour les matières plastiques contenues dans un
plus large éventail de produits mis au rebut, objectifs réalisés le cas échéant au
travers de systèmes de bonne gestion des produits et de responsabilité élargie des
producteurs financés par les industriels.

5.3. L’OCDE peut apporter son concours aux pays Membres pour faire face à ces
défis

37. L'OCDE peut aider ses Membres à relever ces défis en continuant d’analyser les
aspects économiques du recyclage des matières plastiques et les politiques permettant de
renforcer le recyclage des matières plastiques. Elle pourrait accorder une attention
18
Voir les conclusions du Forum mondial sur l’environnement de l’OCDE sur le thème « Les plastiques dans
l’économie circulaire - concevoir des matières plastiques viables du point de vue chimique », organisé du
29 au 31 mai 2018 à Copenhague (Danemark).

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particulière aux questions qui touchent à la fois aux politiques de gestion des déchets et
aux politiques de gestion des produits chimiques, en mettant à profit les travaux sur
l’écoconception des matières plastiques menés conjointement par le Comité des produits
chimiques et le Comité des politiques d’environnement.

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