BA et al., J. Appl. Biosci.

Vol: 176, 2022 Caractérisation des exploitations d’élevage de dromadaires (Camelus

dromadaruis) dans les régions Centre et Nord du Mali

Journal of Applied Biosciences 176: 18209 – 18218

ISSN 1997-5902

Caractérisation des exploitations d’élevage de

dromadaires (Camelus dromadaruis) dans les régions
Centre et Nord du Mali
BA Alassane1*, MOUSSA Mohomoudou2, COULIBALY Doubangolo2, KONÉ Abdoul
Kader1, TRAORÉ Sidi Oumar1, DIAWARA Mamadou Oumar3 & SANGARÉ
Bourama21Institut d’Économie Rurale, CRRA de Sikasso, BP : 16, Sikasso, Mali
2
Institut d’Économie Rurale, CRRA de Sotuba, BP : 262, Bamako, Mali
3
Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTT-B),
Colline de Badalabougou, B.P. 3206, Bamako, Mali.
*Auteur correspondant, e-mail : baalassane_1981@yahoo.fr ; Tél : (+223) 76 05 54 05

Submitted on 26th May 2022. Published online at www.m.elewa.org/journals/ on 31st August 2022
https://doi.org/10.35759/JABs.176.1

RÉSUMÉ
Objectif : Cette étude visait à mieux comprendre les caractéristiques des élevages de dromadaires
et les pratiques d’exploitation des pasteurs et agro-pasteurs.
Méthodologie et résultats : La méthodologie retenue est basée sur des enquêtes sur la
caractérisation des élevages de dromadaires et leur productivité dans un contexte de changement
climatique. Les questionnaires ont été administrés auprès de 228 ménages dans quatre régions
administratives du Mali. Les résultats montrent que l’élevage de dromadaires est pratiqué par des
hommes (100% des élevages enquêtés). Au Centre du Mali, le dromadaire est élevé dans 86% des
exploitations enquêtées pour des travaux champêtres. Alors qu’au Nord du pays, son élevage est
dédié à la production de lait et de viande. La quantité de lait trait par jour par chamelle varie de
2,33 à 5,59 litres en saison des pluies, 2,67 à 5,02 litres en saison sèche froide et de 1,17 à 2,73
litres en saison sèche chaude. L’âge moyen d’entrée en reproduction des femelles est compris entre
4 et 6 ans. L’intervalle entre parturitions est de 2 ans.
Conclusions et application des résultats : Ces résultats permettront aux acteurs en charge de la
promotion de l’élevage en général et de celui des dromadaires en particulier de concevoir des
programmes et projets d’amélioration sur des systèmes d’élevage plus résilients face à la variabilité
pluviométrique que connaissent les régions d’étude.
Mots clés : Camelus dromadaruis, Élevage pastoral, Caractérisation, Changement climatique,
Mali

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dromadaruis) dans les régions Centre et Nord du Mali

Characterization of camel (Camelus dromadaruis) farms in the central and northern regions
of Mali
ABSTRACT
Objective: The aim of this study was to better understand the characteristics of dromedary farms
and the farming practices of pastoralists and agro-pastoralists.
Methodology and results: The chosen methodology is based on surveys on the characterization of
dromedary farms and their productivity in a context of climate change. The surveys were
administered to 228 households in four administrative regions of Mali. The results show that
dromedary breeding is practiced by older men (100 % of the farms surveyed). In central Mali,
dromedaries are kept on 86% of the farms surveyed for field work. While in the north of the
country, its livestock is dedicated to the production of milk and meat. The amount of milk milked
per day per dromedary varies from 2.33 to 5.59 liters in the rainy season, 2.67 to 5.02 liters in the
cold dry season and 1.17 to 2.73 liters in the hot dry season. The average age at which females
start breeding is between 4 and 6 years. The interval between parturitions is 2 years.
Conclusions and application of results: These results will allow actors in charge of the promotion
of livestock in general and dromedaries in particular to design programs and improvement projects
on livestock systems more resilient to the rainfall variability experienced in the study regions.
Keywords : Camelus dromadaruis, Pastoral breeding, Characterization, Climate change, Mali

INTRODUCTION
Près de la moitié de la surface globale des
terres émergées se caractérise par une aridité
avec des hauteurs de pluies inférieures à 50
mm à certains endroits. L’élevage pastoral est
la principale activité qui permet de valoriser
ces écosystèmes peu favorables aux cultures
pluviales du fait de la faible pluviosité
(Titaouine et al., 2006). L'élevage représente
une part importante de la production Agricole.
Au Mali, il a contribué en 2013 pour 15,2% de
la valeur de la production agricole totale
(DNPIA, 2020). Cet élevage a toujours
représenté un important moyen de subsistance
pour les populations des régions arides et semi-
arides (Diawara et al., 2021). En effet,
l'élevage du dromadaire joue un rôle très
important dans la vie sociale et économique
des populations des zones arides et désertiques
d'Afrique (Faye et al., 2013 ; Ben Semaoune et
al., 2019) et du Mali en particulier
(Ouologuem et al., 2008). L'image du
dromadaire, reste un symbole de la survie de
l'homme dans le désert, il est attaché à l'histoire
des grandes civilisations nomades des régions
sèches et chaudes caractérisées par une longue
période défavorable souvent supérieure à 8
mois (Ramet, 1913 ; Traoré et al., 2014). Le
dromadaire représente l'un des fondements de
la culture et de l'agriculture des sociétés
concernées. D'une manière générale, le
dromadaire est très estimé et il représente pour
son propriétaire la concrétisation de sa réussite
sociale (Ramet, 1913 ; Bengoumi et al., 2000).
Le Mali détient un effectif important de
dromadaires, il occupait en 2017 le 3ème rang
en Afrique de l’Ouest après le Niger et la
Mauritanie (FAOSTAT, 2017). En 2019,
l’effectif total du cheptel camelin national était
estimé à 1 241 093 têtes (DNPIA, 2020).
Malgré cet important potentiel zootechnique et
la contribution de l’espèce dans la couverture
des besoins en lait et viande des régions
d’élevage, l’élevage du dromadaire reste peu
documenté de la recherche et des vétérinaires.
Au-delà du Mali, très peu d’études existent sur
les caractéristiques des exploitations d’élevage
du dromadaire (Bourdanne et al., 1998). La
présente étude a été initiée pour caractériser les
éleveurs de dromadaire et leurs exploitations
dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et
Mopti.

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MATÉRIEL ET MÉTHODES
Sites de l’étude : Cette étude a concerné les
régions de Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti
(Figure 1). Les activités ont été menées dans
les sites suivants :
 Aguelhoc, Anefif (région de Kidal),
zone saharienne, la végétation est de type
désertique, la pluviosité est situé entre 100 -
200 mm/an ;
 N’Tilit, Tessit dans le Gourma et Tina-
Hama dans l’Haoussa (région de Gao), zone
sahélienne, la végétation est la steppe
Figure 1 : Carte de la localisation des sites d'étude
Choix des sites : Le choix des sites d’enquête
a été fait en fonction de leur accessibilité en
toute saison, la question sécuritaire, la
présence de techniciens qualifiés à recycler et
la disponibilité des éleveurs à collaborer avec
la recherche.
Unité d’observation : L’unité d’observation
retenue pour conduire les activités de
recherche est le troupeau. Le choix des
troupeaux de dromadaires a été fait en
collaboration avec les pasteurs, les
agropasteurs et les techniciens du sous-secteur
d’élevage des régions retenues pour l’étude.
Collecte des données : Au total, 228 éleveurs
de dromadaires volontaires ont été enquêtés au
Caractérisation des exploitations d’élevage de dromadaires (Camelus
herbeuse, la pluviosité se situe entre 200 et 400
mm/an ;
 Gossi et Ouinerden, (région de
Tombouctou), zone sahélienne, la végétation
est la steppe herbeuse, la pluviosité se situe
entre 200 et 400 mm/an (Tracol, 2004) ;
 Koro, Bankass, (région de Mopti), zone
sahélienne avec 3 mois de pluies en moyenne
400-500 mm/an. Le couvert végétal est la
steppe herbacée avec quelques ligneux de taille
moyenne.
niveau des sites d’étude. Un questionnaire a été
administré auprès des chefs de ménages ou de
leurs représentants. Les données collectées ont
porté sur les profils des éleveurs de
dromadaire, leurs pratiques, les objectifs de
l’élevage, l’importance du dromadaire dans les
revenus agricoles, les races élevées, la
dynamique du troupeau, la conduite du
troupeau, la reproduction, les principales
contraintes à l’élevage du dromadaire dans les
régions retenues et le mode de gestion des
produits de leurs élevages.
Analyse des données : Les analyses ont porté
sur la statistique descriptive. Le logiciel R
3.5.1 a été utilisé à cet effet. L’analyse de
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variance suivie de la comparaison des effets des tests ont été considérés comme
moyennes selon le test de Newman et Keuls a significatifs au seuil de 5%.
été utilisée pour le traitement des données. Les

RÉSULTATS
Caractéristiques générales des éleveurs de
dromadaires dans les zones d’étude : Le
Tableau 1 dresse le profil des éleveurs de
dromadaires dans les régions Nord et Centre du
Mali. Les éleveurs enquêtés étaient tous des
hommes majoritairement âgés de 40 à 60 ans.
La tranche des jeunes éleveurs est plus
présente à Gao (23%) et à Kidal (28%). 33%
des éleveurs de dromadaires à Tombouctou
sont dans la tranche la plus âgée. La plupart des
éleveurs enquêtés à Gao sont alphabétisés
(73%). A l’inverse se sont des éleveurs non
alphabétisés qui dominent à Kidal, Mopti et
Tombouctou, respectivement 80, 65 et 50%.
L’élevage pastoral est la principale activité des
enquêtés dans les régions Nord, tandis que
l’agriculture, constitue la principale activité
des enquêtés dans les régions Centre du Mali.

Tableau 1 : Profils des éleveurs de dromadaires dans les régions de l’étude en %

Effectif / Site (%)
Variable Modalité
Gao Kidal Tombouctou Mopti
Homme 100 100 100 100
Sexe
Femme 0 0 0 0
Inférieur à 40 ans 23 28 17 14
Âge Entre 40 et 60 ans 65 70 50 79
Supérieur à 60 ans 12 2 33 7
Alphabétisé 73 17 23 21
Niveau École primaire 17 2 17 14
d’instruction École secondaire 8 - 10 -
Aucun niveau 2 81 50 65
Tamasheq 65 100 73 7
Arabe 1 - 14 -
Idourfane 26 - - -
Kelgouhane 1 - - -
Ifoghas 4 - - -
Ethnie
Kelbella 2 - - -
Achinhare 1 - - -
Songhaï - - 3 -
Peul - - 10 -
Dogon - - - 93
Activité Agriculture 8 - - 100
Principale Élevage 82 100 84 -
Chasse/pêche 9 - - -
Commerce 1 - 13 -
Artisanat - - 3 -
Appartenance Non 87 98 80 50
à un Oui – Association 9 - 17 29
groupement Oui – Coopérative 4 2 3 21

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Produits du dromadaire qui procurent le
plus de revenus pour le ménage : Les
produits qui procurent plus de revenus varient
d’une localité à une autre (Tableau 2). Dans les
régions Nord, c’est le lait qui procure plus de
revenus pour le ménage avec 90% à Gao, 85%
à Kidal, 76% à Tombouctou. Cependant, à
Mopti c’est la traction animale qui procure le
plus de revenus pour 86% des éleveurs
enquêtés.

Tableau 2 : Produits de l’élevage dromadaire qui procurent le plus de revenu pour le ménage
Site Nombre Éleveur (%) Lait Viande Peau Traction Animale
Gao 7 X X X -
3 X X - -
90 X - -
Kidal 15 X - X -
85 X - -
Tombouctou 10 X X -
7 X - X -
76 X - - -
7 - X - -
Mopti 14 X - - -
86 - - - X

Part du revenu de l’élevage du dromadaire
dans les revenus agricoles : La part du revenu
de l’élevage du dromadaire dans les revenus
agricoles varie d’un site à un autre (Tableau 3).
A Gao, 43% des éleveurs enquêtés trouvent
que cette part est comprise entre 25 et 50% des
revenus agricoles. À Tombouctou, elle est
comprise entre 25 et 50% selon 66% des
éleveurs enquêtés. A Kidal, selon 37% des
éleveurs, le revenu tiré de l’élevage de
dromadaires contribue à hauteur de 25 à 75%
au revenu agricole. La part du revenu de
dromadaire dans les revenus agricoles est plus
élevée à Mopti.

Tableau 3 : Contribution de l’élevage de dromadaires dans les revenus agricoles (%)

Contribution de l’élevage dromadaire dans Nombre d’éleveurs
Site
le revenu agricole (%) (%)
0-25 8
25-50 43
Gao
50-75 33
75-100 16
0-25 11
25-50 37
Kidal 50-75 37
75-100 15
25-50 66
Tombouctou 50-75 17
75-100 17
25-50 7
Mopti 50-75 29
75-100 64

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Taille du troupeau de dromadaire : de 22 têtes par ménage à Gao, 19 têtes à Kidal,

L’analyse de variance montre qu’il y a une
différence significative (P< 0,001) entre la
taille du troupeau et les différentes catégories
qui le composent et ce en fonction du site
(Tableau 4). La taille moyenne du troupeau est
73 têtes à Tombouctou, 2 têtes à Mopti. Pour
les femelles adultes, l’effectif moyen par
ménage est de 10 têtes à Gao, 7 têtes à Kidal,
27 têtes à Tombouctou et moins d’une tête à
Mopti.

Tableau 4 : Taille et structure du troupeau de dromadaire

Jeune Jeune Jeune
Jeune
Mâle Femelle Mâle Femelle Mâle
Site Géniteur Femelle (1 Total
Adulte Adulte (1 à 3 (0 à 12 (0 à 12
à 3 ans)
ans) mois) mois)
Gao 1 3 10 2 2 2 2 22
Kidal 1 1 7 2 3 3 2 19
Mopti - 1 1 1 1 - - 2
Tombouctou 2 12 27 5 9 7 13 73
Ensemble 0,98 3,82 10,92 2,47 3,05 2,61 3,08 26,94
Probabilité 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,001 0,009 0,001

Pratique de la transhumance : La dromadaires pratiquent la transhumance. La

transhumance est une pratique courante dans la
majorité des élevages de notre échantillon
(Tableau 5). Elle permet aux éleveurs de
pallier aux déficits saisonniers de fourrage.
Cette mobilité saisonnière des troupeaux de
dromadaires est beaucoup plus présente à
Tombouctou, Mopti et Kidal. En revanche à
Gao, seulement 9% des éleveurs de
distance qui sépare les lieux de pâture des
points d’attache a été au maximum de 96 km
pour les sites de Tombouctou, 45,25 km pour
les sites de Gao et 30 km pour Kidal. La durée
moyenne de la transhumance varie entre 3 et
3,86 mois selon les sites avec un maximum de
6 mois à Gao et 5 mois à Tombouctou.

Tableau 5 : Pratique de la transhumance par les éleveurs dans la zone d’étude

Site Nombre Pratique de la Distance Durée de la
d’éleveurs Transhumance (%) Moyenne (km) Transhumance
(mois)
Gao 12 9 45,25 ± 28,59 3,83
Kidal 10 22 30 ± 11,79 3
Tombouctou 20 73 96 ± 55,48 3,86
Mopti 6 43 1±0 3

Production de lait par chamelle et par site
selon les saisons : La production moyenne de
lait par chamelle sur les sites de Gao, Kidal,
Tombouctou et Mopti est donnée dans le
Tableau 6. Pendant la saison des pluies, la
production moyenne journalière des chamelles
a été de 4,97 litres de lait à Gao, 3,69 litres de
lait à Kidal, 5,59 litres de lait à Tombouctou et
2,33 litres de lait à Mopti avec un maximum de
production pouvant atteindre les 9 litres de lait.
En saison sèche froide, la production moyenne
a été de 5,02 litres de lait à Tombouctou, 3,78
et 3,36 litres de lait sur les sites de Gao et Kidal
respectivement. Durant la saison sèche chaude,
la production de lait est faible avec une
moyenne de 2,73 litres à Tombouctou et 2,45
litres à Gao. La production maximale n’a pas
dépassé 4 litres de lait par chamelle et par jour.

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Tableau 6 : Production de lait par chamelle et par site selon les saisons (en litre/chamelle/jour)
Production de lait en litre/chamelle/jour
Saison Site
Minimum Moyenne Maximum
Gao 1 4,97 9
Saison des pluies Kidal 2 3,69 6
Tombouctou 1,5 5,59 8
Mopti 1 2,33 3
Gao 1 3,78 9
Saison sèche froide Kidal 1 3,36 6
Tombouctou 1 5,02 8
Mopti 2 2,67 4
Gao 0,5 2,45 4
Saison sèche chaude Kidal 1 1,84 4
Tombouctou 1 2,73 4
Mopti 0,5 1,17 2

Paramètres de reproduction : Le Tableau 7 contre les éleveurs de Kidal font le sevrage

donne l’âge moyen au sevrage des chamelons,
l’âge d’entrée en reproduction des chamelles et
l’intervalle entre deux chamelages consécutifs
sur les différents sites du projet. L’âge moyen
au sevrage le plus élevé a été observé à Gao
avec 18,31 mois suivi de Tombouctou où le
sevrage se fait en moyenne à 14,55 mois. Par
plus tôt (12,55 mois). L’âge moyen d’entrée
des jeunes femelles en reproduction est de 6,33
ans à Mopti et 3,59 ans à Gao. Dans l’ensemble
des sites, l’intervalle moyen entre deux
chamelages consécutifs a été de 2 ans. Il est
plus élevé à Mopti avec 2,38 ans et plus faible
à Gao avec 2,08 ans.

Tableau 7 : Âge des chamelons au sevrage, âge d’entrée en reproduction des jeunes femelles et
intervalle entre chamelages
Site Âge des Âge d’entrée en Intervalle entre
Chamelons Reproduction deux parturitions (an)
au sevrage (mois) des jeunes femelles
(an)
Moy. Écart-type Moy. Écart-type Moy. Écart-type
Gao 18,31 5,91 3,59 0,72 2,08 0,76
Kidal 12,65 1,91 3,83 0,38 2,18 0,39
Tombouctou 14,55 0,78 4,03 0,33 2,14 0,35
Mopti 11,67 0,58 6,33 0,58 2,38 0,86
Ensemble 16,46 5,39 3,74 0,70 2,10 0,59

DISCUSSION
Les éleveurs de dromadaire : qui sont-ils ?
Il ressort de l’étude que le dromadaire est très
généralement élevé par les hommes. Dans la
zone d’étude, l’élevage de dromadaire est
devenu culturel. La majorité des éleveurs
enquêtés sont dans la tranche d’âge comprise
18215
entre 40 et 60 ans. Ces résultats sont
comparables à ceux trouvés par Bedda et al.
(2015) en Algérie où il n’existe pas de
troupeaux camelins appartenant à des femmes
et l’ensemble des éleveurs camelins sont des
hommes dont l’âge dépasse les 50 ans. Aussi,
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dans la région de Metlili en Algérie, Zitout
(2007) a trouvé que l’âge moyen des éleveurs
enquêtés est de 50 ans avec une homogénéité
de catégories enquêtées. Selon lui la tranche
d’âge de 41-50 ans représente la proportion la
plus importante (40%) ; ensuite la tranche
d’âge de plus de 60 ans représente 32% et en
fin la tranche de 20-40 ans représente 28%. Les
résultats de cette étude montrent que dans les
régions Nord, il y a une faible appartenance des
enquêtés à un groupement d’éleveurs révélant
ainsi une faible organisation de la filière qui ne
permet pas le développement des chaînes de
valeur autour des produits (lait, viande, cuirs,
traction,
Structure démographique des troupeaux :
La structure démographique des troupeaux de
notre échantillon d’étude établi la part des deux
sexes pour les trois classes d’âge considérées :
les jeunes non sevrés (0 à 12 mois), les sub-
adultes (1 à 3 ans) et les adultes (plus de 3 ans).
Les troupeaux comptent en moyenne 1 mâle
pour 4 femelles soit 25% de mâles contre 75%
de femelles. Cette structure démographique
des troupeaux de conduite, où la proportion des
femelles reproductrices tourne autour de 60%,
est en conformité avec la tendance générale
observée ailleurs en Afrique subsaharienne
(Ben Semaoune et al., 2019).
Sources de revenus des éleveurs de
dromadaire : Les résultats ont mis en exergue
une diversité de produits et des services tirés
de l’élevage du dromadaire. Le lait et la viande
sont les produits phares à promouvoir dans les
régions Nord (Tombouctou, Gao et Kidal).
Cela s’explique par le développement de la
filière lait et viande dans la zone et une forte
demande des consommateurs (Ouologuem et
al., 2008). Au centre surtout à Mopti le revenu
est principalement tiré de la prestation des
dromadaires comme animaux de trait. Pour
eux, un seul dromadaire peut remplacer une
paire de bœufs de trait et peut être conduit par
un seul homme à la charrue et le coût
économique d’entretien d’un dromadaire est
moins élevé que pour une paire de bœufs de
trait (Faye et al., 2017).

CONCLUSION ET APPLICATION DES RÉSULTATS

Ce travail a été entrepris pour appréhender les à la variabilité pluviométrique et aux déficits
caractéristiques des exploitations d’élevage du saisonniers en fourrage qu’elle engendre. Ce
dromadaire et les contraintes liées à la gestion travail recommande de favoriser
du cheptel par le biais des données d’une l’intensification laitière d’une partie du cheptel
enquête réalisée auprès de 228 ménages dans par la catégorisation du troupeau (deux
les régions de Tombouctou, Gao, Kidal et fractions). La fraction du troupeau constituée
Mopti. L’étude montre que l’élevage du par des femelles suitées les plus productives
dromadaire est une activité économique devra être sédentarisée pendant toute la
majeure dans les régions nord et centre du Mali période de lactation (10 à 12 mois) alors que
avec des contributions au revenu agricole qui l’autre fraction constituée par les femelles
se montent souvent à 50%. L’étude révèle une moins performantes, les femelles taries, les
absence de stratégies de diversification jeunes sevrés et les mâles devra être conduite
d’activités dans les trois régions du nord. Au en mode extensif. Cette sédentarisation d’une
centre, en plus des stratégies pastorales, les fraction du troupeau permettra d’améliorer les
éleveurs de dromadaires pratiquent la pêche, paramètres de reproduction des femelles à
l’agriculture mais aussi le commerce ce qui travers une complémentation et un suivi
permet à ses élevages d’être plus résilients face sanitaire plus adéquat.

18216
BA et al., J. Appl. Biosci. Vol: 176, 2022
dromadaruis) dans les régions Centre et Nord du Mali
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient les chercheurs et
techniciens du programme Bovin des Centres
Régionaux de Recherche Agronomique
(CRRA) de Sikasso et de Sotuba, Bamako. Ils
RÉFÉRENCES
Bedda H, Adamou A, Baaissa B., 2015. Camel
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Caractérisation des exploitations d’élevage de dromadaires (Camelus
remercient également les éleveurs des régions
d’étude pour leur coopération et leur
accompagnement dans la conduite des
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