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Jacques
Berque
L'esprit du terrain | Hassan Rachik
Chapitre 8. Culte et
1
conflit
p. 171-200
Résumé
Que deviennent les sacrifices une fois abandonnés par les pèlerins ? Qui
se les approprie ? Selon quelles règles ? Ce type de question nous éloigne
du sacrifice, en tant qu’un ensemble de rites liés au sacré, pour nous
introduire dans la vie politique de la tribu, groupe sacrifiant, avec ses
tentions, ses conflits... Le sacrifice est approché comme un enjeu
politique et, dans ce texte, comme un objet de conflit entre un groupe
politique et un groupe religieux. Pour expliquer ce conflit, nous l’avons
ramené aux actions des groupes en conflit et notamment leurs leaders,
aux structures de la tribu et à son environnement politique.
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15/04/2018 L'esprit du terrain - Chapitre 8. Culte et conflit - Centre Jacques-Berque
Texte intégral
1 Le sanctuaire de Sidi Chamharouch est situé dans le
territoire de la tribu (taqbilt) Aït Mizane2. Le culte dont le
saint fait l’objet est complexe. Localement, une distinction
est faite entre ziara, tighersi et moussem. La ziara, qui
signifie « visite » en arabe, est considérée comme une affaire
privée. Elle consiste dans un ensemble de rites, accomplis au
sanctuaire, où se mêlent les usages locaux et ceux pratiqués
par les pèlerins qui sont souvent des étrangers à la tribu. La
tighersi (littéralement sacrifice sanglant) et le moussem sont
des rituels collectifs qui engagent la tribu ou les villages qui
la constituent.
2 Le cycle rituel – déterminé par le calendrier julien – débute
par un sacrifice collectif dédié à Sidi Chamharouch au mois
d’octobre. Le moussem, qui porte le nom du saint, a lieu au
mois d’août, c’est-à-dire à la fin du cycle agricole. Le début et
la fin du calendrier rituel correspondent donc à deux
sacrifices collectifs dédiés au saint3.
3 Précisons tout de suite que notre étude ne concernera pas le
culte proprement dit mais uniquement ses phases
préparatoires qui impliquent essentiellement des actions
politiques, c’est-à-dire, du moins dans notre cas, profanes4.
Nous commencerons là où généralement les études
anthropologiques s’arrêtent : notre objet n’est pas le sacrifice
comme ensemble de rites mais toutes les actions et les
structures sociales que ces sacrifices impliquent une fois
abandonnés par les sacrifiants. On sait que le saint ne
s’approprie pas les sacrifices qui lui sont offerts, que tous les
sacrifices ne sont pas totalement détruits, mais on s’interroge
rarement sur leur devenir.
4 Nous avons, ailleurs, étudié le sacrifice comme un acte sacré,
et nous espérons maintenant l’approcher comme un enjeu
politique en considérant, par exemple, les règles qui en
déterminent l’appropriation, les actions et les relations
sociales qu’il implique. Dans ce sens nous proposons de
centrer notre recherche sur un conflit qui a pour origine la
contestation, par l’un des groupes intéressés, des règles
ancestrales du partage des sacrifices dédiés au saint.
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Les groupes en conflit
Identification
5 La tribu Aït Mizane se divise en trois villages (douars) : Imlil
(appelé aussi Aït Takhsan), Mzik et Aremd. Selon le
recensement de 1982, les trois groupes avaient presque la
même importance sur le plan démographique :
Groupes Ménages Population
Aremd 75 590
Imlil 75 480
Mzik 71 458
Total 1 221 8 251
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L’organisation du culte de Sidi Chamharouch
12 L’organisation du culte de Sidi Chamharouch, qui nous
concerne ici au premier chef, implique la tribu Aït Mizane et
le lignage Id Bel’id (désormais « Lignage »). Selon des règles
qui seront décrites, les sacrifices dédiés au saint, le
sanctuaire et le culte en général sont contrôlés par la tribu et
le Lignage.
13 Le Lignage habite le village d’Aremd. Il compte 13 familles,
soit 14 % des familles vivant dans le village. Sa généalogie
manque de profondeur historique, toutes les familles se
rattachent directement à deux frères qui auraient vécu à la
fin du XIXe siècle. Sur ce plan, le Lignage ne présente aucune
particularité, comparé aux lignages de la tribu. La seule
différence est qu’ils se considèrent et sont considérés comme
le lignage desservant de Sidi Chamharouch. De ce fait, le
moqaddem6 du saint, qui assume des fonctions rituelles,
appartient au Lignage. La transmission de ce rôle
(tamqeddmite) s’effectue au sein du Lignage, mais pas
nécessairement de père en fils. Ainsi le moqaddem actuel a
succédé à son oncle paternel qui avait remplacé le père du
précédent moqaddem. Le statut rituel du Lignage repose sur
une légende dont quelques versions ont été recueillies.
Présentons celle relatée par le moqaddem du Lignage :
« On raconte que la personne qui a rencontré la première
fois Sidi Chamharouch s’appelait Moussa ben Driss. Sidi
Chamharouch est venu dans sa maison métamorphosé – que
les auditeurs excusent le terme – en chien noir. Il a demeuré
chez lui sept jours. Moussa s’occupait du chien mais ce
dernier refusait de manger. Ensuite, il avait un cheval qu’il
chérissait. Le chien dormait dans la même étable que le
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Déroulement du conflit
22 Lorsqu’on demande à savoir quelle est l’origine du conflit,
plusieurs informateurs commencent par la description plus
ou moins détaillée de l’ancienne organisation du culte qui a
connu des changements à partir des années 60. Le village
chargé de l’organisation du moussem avait droit aux
sacrifices dédiés au sanctuaire pendant quinze jours. Une
semaine avant la date du moussem, le village en question
déléguait des personnes qui avaient pour tâche de recueillir,
de garder et de vendre les sacrifices. La viande des animaux
immolés était mise aux enchères ou cédée directement à des
prix modiques aux membres des villages. Après le moussem,
le village continuait à s’approprier les sacrifices pendant une
semaine.
23 A l’argent qui provenait de la vente des sacrifices s’ajoutaient
les dons collectifs des trois villages. Toute la tribu était
concernée, le village organisateur n’était pas le seul à
supporter les dépenses du moussem. Son rôle se limitait à la
collecte des sacrifices dans les trois villages et à l’achat de la
victime. C’était grâce à l’argent qui provenait de la vente de
l’orge collectée et des sacrifices des pèlerins qu’était achetée
la victime. Si l’argent se révélait insuffisant, le reliquat était
supporté par les foyers du groupe organisateur. La quote-
part était déterminée en divisant le reliquat par le nombre de
foyers.
24 Il semble que l’origine du conflit remonte à la fin des années
50. C’était l’année où le village de Mzik devait organiser le
moussem. Quelques représentants du village sont allés
rencontrer le moqaddem du sanctuaire et l’ont prié de
« grouper les deux semaines » de telle sorte qu’ils puissent
disposer de la totalité des sacrifices avant même la date du
moussem. D’après leur requête, le groupe avait besoin
d’argent avant le moussem pour pouvoir acheter la victime.
L’année suivante, Aremd a adopté la même solution que
Mzik. Les villages ont commencé à retarder la date du
moussem de telle sorte qu’ils puissent rester au sanctuaire le
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Conditions structurelles
Formation des groupes en conflit
36 Dans les sections suivantes, nous tenterons d’expliquer le
conflit qui a abouti à la révision des règles du partage des
sacrifices. Commençons par les conditions sous lesquelles
des groupes organisés deviennent des groupes de conflit.
Nous examinerons comment les conditions structurelles, en
l’occurrence la structure des relations entre la tribu et le
lignage, favorisent le déclenchement du conflit. Cette
structure sera définie en la rapprochant des relations sociales
observées entre groupes laïcs et groupes desservants dans
d’autres régions du Maroc. La comparaison se limitera aux
règles du partage des sacrifices et aux rapports sociaux qui
en découlent. Nous montrerons que si des rapports
similaires existaient entre les deux groupes étudiés, le conflit
serait improbable, voire, pour les différents acteurs,
impensable.
37 Exemple 1. Commençons par le culte de Lalla Aziza
(Seksawa, Haut-Atlas) tel qu’il a été décrit par Berque (1978,
p. 284-293, 300, 313-314). Le sanctuaire est administré par
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Les conditions de la mobilisation
48 Pour qu’une contestation collective ait des chances de se
produire, des conditions structurelles internes au groupe
agissant doivent être réalisées. L’étude des conditions (ou
des contraintes) de l’émergence d’actions coopératives
constitue l’une des questions fondamentales de la théorie de
l’action collective. Nous traiterons dans cette section des
caractéristiques structurelles de la tribu dans leur rapport
avec l’habitat, la dimension du groupe et le coût de l’action
collective.
49 L’action collective dépend de la taille du groupe. « La
possibilité qu’a un groupe de se procurer un bien collectif
sans mesures coercitives ou incitations extérieures dépend
donc à un degré considérable du nombre d’individus qui
composent le groupe, puisque plus le groupe est grand,
moins il est probable que la contribution de chacun y soit
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Environnement social et politique
57 Les conditions structurelles analysées (relations tribu-
lignage et relations intratribales) sont anciennes ; elles
rendent compte de la possibilité du conflit mais n’expliquent
pas pourquoi celui-ci n’est survenu que récemment. Nous
proposons d’élargir le champ de notre investigation, en
mettant les groupes étudiés en rapport avec leur
environnement social et politique. Plus précisément, nous
allons considérer l’effet des changements exogènes sur le
déclenchement du conflit.
58 L’une des limites principales à la rationalisation (au sens
wébérien) de l’administration locale pendant le Protectorat
(1912-1955) concernait la rémunération des agents locaux
marocains (caïd, chikh, moqaddem). Ceux-ci qui avaient
pour fonction de relayer l’action des officiers des affaires
indigènes et des contrôleurs civils, ne percevaient pas
d'appointements en espèces. En contrepartie de leur travail,
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Dynamique des acteurs
« L’environnement au sens le plus large crée le contexte dans
lequel un choix est fait, mais ce choix est fait par des
individus. » (Edmond Leach, 1972, p. 298.)
Organisateurs, hétérogénéité des intérêts et des
ressources
63 Les chefs de foyer de la tribu avaient un intérêt commun
dans l’action engagée contre le Lignage. Tous devaient
contribuer à l’organisation du moussem en sacrifiant une
quantité d’orge déterminée. Durant les années 60 et
particulièrement les années 70, ces sacrifices collectifs
ajoutés à ceux des pèlerins s’avéraient de plus en plus
insuffisants pour l’organisation du moussem. Le déficit était
d’abord comblé par les chefs de foyer, mais devant
l’augmentation incessante des dépenses (victime et festin),
ces derniers avaient tout intérêt à puiser dans la seconde
catégorie de recettes, c’est-à-dire celle provenant des
sacrifices privés.
64 La solution appropriée était d’empiéter sur le tour du
Lignage en prolongeant, de facto puis de jure, la durée du
contrôle des sacrifices par la tribu. Réviser donc les règles du
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La contestation comme processus
72 Ce n’est pas par hasard que l’appel à la contestation ait pour
origine des notables d’Aremd, village où habitent les
membres du Lignage. C’est dans ce village qu’ont eu lieu les
premières brouilles individuelles avec le moqaddem du
Lignage. Des informateurs insistent, dans leur description du
conflit, sur l’inimitié qui existe entre le moqaddem et des
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Notes
1. Paru dans HespérisTamuda, 1992, vol. XXX, fascicule 1, p. 111-136.
2. Les Aït Mizane appartiennent aux groupes berbères du Haut-Atlas.
Leur territoire (altitude entre 1 700 et 1 900 m) est situé à une
soixantaine de kilomètres au sud de Marrakech et à quelques heures du
fameux sommet Toubqal. Quant au sanctuaire de Sidi Chamharouch (à 2
300 m d’altitude), il faut compter, à partir du dernier village de l’amont,
Aremd, une heure de marche pour y arriver. Sur les mêmes groupes et
leurs rites voir Abdellah Hammoudi, La Victime et ses masques, Paris,
Seuil, 1988 ; Hassan Rachik, Sacré et sacrifice dans le HautAtlas
marocain, Casablanca, Afrique-Orient, 1990.
3. Il existe un autre sacrifice dédié à Sidi Chamharouch au mois de mai
(tighersi n mayyou, sacrifice sanglant de mai), mais ce sacrifice, déjà
moins valorisé que les deux précédents, a perdu de son importance.
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4. Une étude du culte dans son ensemble est en cours de rédaction [il
s’agit de Le Sultan des autres, rituel et politique dans le HautAtlas,
Casablanca, Afrique-Orient, 1992].
5. Le ma’rouf est un repas commun. Nous avons consacré une étude
détaillée à ce rituel (Rachik, 1990).
6. Le moqaddem, dans un contexte rituel, désigne la personne qui
s’occupe de l’administration d’un sanctuaire, d’une mosquée ou d’un
rituel collectif.
7. Habous, biens affectés à un lieu rituel (mosquée, sanctuaire...).
8. Le chikh, en berbère amghar, commandait, sous l’autorité d’un caïd,
les tribus Ghighaya.
9. Unité de mesure traditionnelle (environ 13 kilos).
10. Ces dahirs sont accordés par le pouvoir politique en place. Ils
recommandent le respect de leurs titulaires et leur exonération de
l’impôt.
11. Les marabouts (en berbère agourram, pl. igourramen) comme les
chérifs peuvent avoir un arbre généalogique qui remonte à un saint.
Mais, pour être chérif, il faut en plus que le saint soit descendant de la
fille du Prophète Mohammed.
12. La littérature anthropologique est plutôt remplie d’exemples où ce
sont les groupes religieux qui ont pour fonction la résolution des conflits
entre groupes laïcs.
13. Tazerwalt est situé au sud-ouest du Maroc. Voir Paul Pascon et al.,
1984.
14. Ibid., p. 193-198.
15. Voir Ahmed Arif, dans Pascon et al., 1984, p. 193-98 ; Paul Pascon et
Mohamed Tozy, dans Pascon et al., 1984, p. 217-218.
16. Les mosquées et les ma’roufs (repas communs) ont leurs moqaddem-
s. La fonction dans ces cas n’est pas héréditaire.
17. Un employé, par exemple, bénéficie de l’augmentation des salaires,
qu’il ait participé à l’action syndicale ou non (Boudon et Bourricaud,
1982, p. 8-15).
18. Concernant la distinction entre coût d’organisation et coût
d’obtention du bien collectif, voir Olson, 1978, p. 47, 69-70.
19. Le coût de communication est fonction de la morphologie du groupe.
On peut supposer que le coût d’utilisation des liens sociaux soit plus élevé
pour un groupe dont l’habitat est dispersé (voir Marwell et al. 1988,
p. 507-511).
20. Le dahir du 20 mars 1956 fixant le statut du caïd stipule : « Sont
abrogées toutes dispositions prévoyant le prélèvement sur le produit des
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impôts des sommes destinées à être réservées aux caïds et aux chioukh-
s. » (Voir R. Leveau, 1976, p. 26.)
21. Voir à ce sujet Boudon, 1985, p. 161-164. Je saisis l’occasion pour dire
que la trame explicative de notre étude doit beaucoup à ce livre.
22. La contrainte ne peut expliquer l’émergence de la coopération, car
elle suppose un minimum d’organisation (voir Balme, 1990, p. 277-279).
23. Selon Dahrendorf, la présence d’un noyau dirigeant est une condition
empirique nécessaire à la formation de groupes d’intérêt (1972, p. 188).
La notion d’entreprise politique apporte également une réponse à la
question de l’émergence de la coopération (Balme, 1990, p. 279 et s.).
D’autres auteurs affirment que l’action collective renferme le
développement du « critical mass » (masse critique) c’est-à-dire « un
petit segment de la population qui choisit de faire de grandes
contributions à l’action collective, alors que la majorité fait peu ou rien.
Ces quelques individus sont précisément ceux qui s’écartent le plus de la
moyenne » (Marwell and Texeira, 1985, p. 524 et s.).
24. « Un groupe dont les membres ont des intérêts divers et qui désirent
un bien collectif extrêmement avantageux par rapport à son coût sera
mieux en mesure de se le procurer que d’autres groupes comportant le
même nombre de membres. » (Olson, 1979, p. 68.)
25. Bourricaud et Boudon parlent de l’asymétrie entre les intérêts et les
ressources des participants comme condition renforçant l’éventualité
d’une action collective (op. cit., p. 12). Voir aussi Oliver, Marwell and
Texeira, 1985, p. 529-530.
26. Il faut préciser que ces quatre personnes constituent le noyau des
assemblées (jma’t) du village, des délégations officielles. D’autres
membres du village sont souvent impliqués, mais leurs contributions
sont intermittentes, et même lorsqu’ils participent, comme il nous est
arrivé de l’observer, leurs initiatives, leurs interventions, leurs temps de
parole sont insignifiants.
27. Enquête réalisée par Abdellah Hammoudi et qui a touché plus de 700
foyers habitant la commune d’Asni (tribu Ghighaya). Seuls Aremd et l’un
des hameaux d’Imlil (Fimlil) figurent dans l’échantillon des villages
enquêtés.
28. Cette part est facile à calculer : excepté les deux semaines qui
revenaient à la tribu, le moqaddem avait droit aux sacrifices dédiés
pendant la moitié de l’année.
Référence électronique du chapitre
http://books.openedition.org/cjb/811 35/36
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RACHIK, Hassan. Chapitre 8. Culte et conflit In : L'esprit du terrain :
Études anthropologiques au Maroc [en ligne]. Rabat : Centre Jacques-
Berque, 2016 (généré le 15 avril 2018). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/cjb/811>. ISBN : 9791092046236. DOI :
10.4000/books.cjb.811.
Référence électronique du livre
RACHIK, Hassan. L'esprit du terrain : Études anthropologiques au
Maroc. Nouvelle édition [en ligne]. Rabat : Centre Jacques-Berque, 2016
(généré le 15 avril 2018). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/cjb/752>. ISBN : 9791092046236. DOI :
10.4000/books.cjb.752.
Compatible avec Zotero
http://books.openedition.org/cjb/811 36/36