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Notions essentielles pour comprendre une structure
organisationnelle
I/ La spécialisation du travail
Voilà des siècles que les pays industrialisés sont témoins de la spécialisation du
travail. Déjà au XVIII siècle, dans son ouvrage La Richesse des nations, Adam Smith
prönait la division du travail en sous tâches. Ainsi, la spécialisation du travail découpe
un métier en une série d’étapes, chacune étant réalisée par une seule personne.
L’idée est que les travailleurs se spécia!isent dans une partie d’une activité au lieu de
maitriser celle-ci dans son ensemble.
Grâce à la spécialisation du travail, la diversité de compétences existant au sein d’une
communauté d’employés est exploitée de façon efficace. Dans la plupart des
organisations, certaines tâches requièrent des capacités très avancées alors que
d’autres sont à la portée d’individus aux compétences plus restreintes. Si tous les
employés participaient à l’ensemble des étapes d’un processus de production par
exemple, ils devraient étre aptes à la fois pour les tàches sophistiquées et les tâches
élémentaires, ce qui signifierait travailler parfois en dessous de leur niveau de
compétence. De plus, les travailleurs qualifiés sont généralement mieux payés que
les autres. Sachant que leur rémunération reflète le niveau de qualification le plus
élevé, tous les employés seraient dès lors surpayés pour effectuer des tâches aisées,
ce processus conduisant inéluctablement à un usage peu rentable des ressources.
Les premiers adeptes de la spécialisation du travail y voyaient une source de
productivité accrue. Au début du xxv siècle, voire avant, la généralisation était
acceptable. Comme la spécialisation était peu répandue, son instauration augmentait
presque toujours la productivité. Malheureusement, les bonnes choses prennent
parfois une tournure excessive et il arrive un point où les coùts de coordination ainsi
que les problèmes au niveau humain (ennui, fatigue, stress, faible productivité,
qualité médiocre, augmentation de l’absentéisme et rotation fréquente du
personnel) dépassent les avantages économiques obtenus.
II/ La départementalisation
Les auteurs pionniers en management avançaient que les activités de l’organisation
doivent être spécialisées et regroupées en départements. La spécialisation du travail
donne naissance à des spécialistes qu’il est nécessaire de coordonner, c’est-à-dire de
rassembler dans des départements sous la direction d’un responsable. Un
département se caractérise par les fonctions qui y sont assurées, le produit ou service
offert, le client ou consommateur cible, le territoire géographique couvert ou le
processus employé pour transformer les ressources en production. À cette époque
toutefois, aucune méthode n’était plus particulièrement défendue. Tout au plus celle
suivie devait-elle refléter un regroupement participant le mieux à l’accomplissement
des objectifs de l’organisation dans son ensemble ainsi que des unités individuelles la
composant.
Fonction : Regroupe des employés selon le travail qu'ils effectuent (par exemple,
ingénierie, comptabilité, systèmes d'information, ressources humaines...)
Produit : Regroupe des employés selon les principales gammes de produits (par
exemple, chaussures pour femmes, chaussures pour hommes, habillement et
accessoires...)
Client : Regroupe des employés selon les problèmes et les besoins des clients
(vente en gros, au détail, vente à l'État. ..)
V/ Centralisation et décentralisation
Définitions
Dansa la fonction d'organisation, il est une question qui mérite une réponse précise:
« A quel niveau les décisions sont-elles prises? » La centralisation détermine dans
quelle mesure les décisions sont prises à des niveaux élevés de l'organisation. La
décentralisation reflète la mesure dans laquelle les niveaux inférieurs de
l'organisation contribuent à la prise de décision ou en sont chargés. Toutefois, plus
que d'une opposition absolue, il est question entre ces deux concepts de degré
d'importance. Aucune organisation n'est en effet totalement centralisée ou
décentralisée, ne serait-ce que par le manque d'efficacité que l'application radicale
de l'un ou l'autre principe supposerait. Cela serait le cas si toutes les décisions étaient
prises par un nombre réduit de personnes (centralisation), ou au contraire déléguées
à ceux directement concernés par le problème (décentralisation).
Centralisation : Mesure dans laquelle les décisions sont prises à des niveaux élevés
de l'organisation.
Décentralisation : Mesure dans laquelle les niveaux inférieurs de l'organisation
contribuent à la prise de décision ou en sont chargés.
Selon les premiers théoriciens, la centralisation dépendait de la situation8, l'objectif
étant L’usage optimal et efficace des effectifs. Les organisations traditionnelles
étaient structurées sous forme de pyramide et concentraient à leur sommet la
totalité du pouvoir et de l’autorité. L'histoire a n1ontré que, dans ce cas, les décisions
centralisées se démarquaient nettement. Aujourd'hui cependant, les organisations
sont plus complexes et doivent, réagir à l'évolution de leur environnement. C'est
pourquoi nombre de managers pensent que seules les personnes directement
concernées par un problème doivent faire des choix en conséquence, quelle que soit
la place qu'elles occupent dans la hiérarchie. Au cours des dernières décennies et du
moins en Europe et aux États-Unis, la tendance est donc de favoriser de plus en plus
la décentralisation.
VI/ Formalisation
Le degré de formalisation mesure le degré auquel le travail dans une organisation est
standardisé et le comportement de ses membres déterminé par des règles et des
procédures formelles. Une organisation hautement formalisée utilise des descriptions
de poste ainsi qu'un nombre élevé de règles et de procédures de travail explicites.
Les collaborateurs n'ont que très peu de marge de manœuvre concernant l'objet de
leur travail ainsi que la façon de l'accomplir. Les organisations peu formalisées
donnent beaucoup de latitude pour le processus de travail. Les auteurs fondateurs du
management accentuaient la forn1alisation gui correspondait parfaitement à l'idéal
d'une organisation de style bureaucratique.
Formalisation : Mesure dans laquelle le travail est standardisé et le comportement
des membres de l'organisation est déterminé par des règles et des procédures
formelles.
La formalisation contribue à la cohérence de l'organisation et en facilite le contrôle.
Néanmoins, beaucoup d'entreprises mettent moins l'accent sur des règles strictes et
sur la standardisation dans leurs efforts d'orienter et de réguler le comportement de
leurs collaborateurs. Reconnaissant qu'il y a des situations où un surcroît de règles
peut être contre-productif, les organisations donnent plus de marge à leurs employés
et leur permettent de prendre les décisions qu'ils jugent appropriées dans une
situation donnée. Cela ne signifie pas pour autant qu'elles renoncent à toute
discipline. Il restera toujours certaines règles que les employées devront suivre, et il
est important que les points essentiels soient connus et suivis par tous les membres
de l'organisation. Pour ce qui concerne les règles non essentielles, par contre, il
convient de donner plus de latitude.
Chapitre 2 :
Les modèles de structures organisationnelles
A/ La structure simple
La plupart des organisations qui débutent sous forme d'un projet
entrepreneurial adoptent une structure simple caractérisée par une
départementalisation faible, de larges éventails de subordination, une forte
centralisation de l'autorité dans la personne du dirigeant et un faible degré de
formalisation.
Structure simple - Structure d'organisation caractérisée par une
départementalisation faible, de larges éventails de subordination, une forte
centralisation de l'autorité et un faible degré de formalisation.
Les petites entreprises sont les plus à même d'être organisées sous
forme de structures simples. Les avantages sont évidents: rapidité, flexibilité,
fonctionnement à moindre coût et responsabilités bien définies. Toutefois,
l'approche perd en efficacité dans les organisations de plus grande envergure
car les règles rares pour gérer les opérations et la forte centralisation
entraînent une surcharge d'informations en haut de la pyramide. Plus
l’organisation est importante et plus la prise de décisions devient lente, jusqu'à
arriver parfois à un point mort lorsque le responsable unique tente d'assumer
tous les choix. Si la structure n'évolue pas avec la taille, l'entreprise risque de
perdre du terrain, voire d’échouer. L'autre point faible de la structure simple
est la prise de risque qu'elle implique c:ar tout dépend d'une seule personne. Si
le propriétaire/manager a un problème, le centre informatif et décisionnel
disparaît avec lui.
Lorsqu'elles se trouvent sur une trajectoire de croissance, la plupart des
organisations ne restent pas des structures simples, mais développent des
structures plus spécialisées et formalisées. Elles mettent en place des règles
formelles, des postes et des départements spécialisés, et davantage d'éléments
bureaucratiques. Les deux formes les plus populaires, la structure par fonction
et la structure multidivisionnelle, reflètent des logiques de spécialisation par
fonctions et par produits.
B/ La structure en réseau
Une autre possibilité pour une entreprise qui cherche à réduire ou à éliminer
des frontières organisationnelles est l'organisation en réseau qui s'appuie à la
fois sur ses propres collaborateurs et sur un réseau de fournisseurs externes.
Lorsqu'il s'agit d'activités industrielles, on évoque plutôt une organisation «
modulaire ». Cette approche permet à une société de se concentrer sur ce
qu'elle sait faire le mieux et de sous-traiter les autres activités à des entreprises
spécialisées. La compagnie suédoise Ericsson, par exemple, sous-traite la
production et même une partie de ses fonctions de recherche et de
développement à des fournisseurs et prestataires à New Delhi, à Singapour,
en Californie et dans d'autres endroits à travers le monde.
Organisation en réseau : Organisation qui se base à la fois sur ses propres
collaborateurs et sur un réseau de fournisseurs externes.
IV/ Structure et facteurs de contingence
A/ Stratégie et structure
B/ Taille et structure
C/ Technologie et structure
D/ Environnement et structure