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Chapitre Deux

Les séries de Fourier

2.1 Séries trigonométriques

2.1.1 Définition et propriétés

Définition 14. Soient an et bn deux suites de nombres réels et ω ∈ R∗+ . La série de fonctions
de terme général, un (x) = an cos(nωx) + bn sin(nωx), s’appelle série trigonométrique réelle.

Les séries trigonométriques réelles sont donc une forme particulière des séries de fonctions.

X X
Proposition 15. Si les séries numériques | an | et | bn | convergent, alors la
n>0 n>0
X
série trigonométrique (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) converge uniformément sur R vers une
n>0

fonction qui est continue et -périodique.
ω

X X
Proposition 16. Si les séries numériques | an − an+1 | et | bn − bn+1 | convergent,
n>0 n>0
X
alors la série trigonométrique (an cos(nωx)+bn sin(nωx)) converge uniformément sur tout
n>0
2π π
intervalle de type [α, − α] avec α ∈]0, [.
ω ω

Corollaire 15. Si les suites an et bn sont positives et tendent vers zéro en décroissant,
X
alors la série trigonométrique (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) converge uniformément sur les
n>0
2π π
intervalles de type [α, − α] avec α ∈]0, [.
ω ω

X cos(nωx) X sin(nx)
Exemple 26. et
n2 + n + 1 n
n>0 n>1

1) Soit α ∈]0, π[. Rappelons que pour tout réel x élément du segment [α, 2π − α]
k=n
X 1
la suite des sommes partielles, | sin(kx) |6 , est bornée. Donc, comme la
sin(x/ 2)
k=1
Séries trigonométriques 2

1
suite numérqiue tend vers zéro en décroissant le théorème d’Abel implique que la série
n
X sin(nx)
trigonométrique converge uniformément sur le segment [α, 2π − α].
n
n>1
X cos(nωx)
2) Pour tout réel ω la série trigonométrique converge uniformément) sur R
n2 + n + 1
n>0
cos(nωx) 1
parce que pour tout entier n > 1, | |6 2
n2 + n + 1 n
X 1
et on sait que la série numérique de Riemann est convergente.
n2
n>1

2.1.2 Coefficients de Fourier d’une série trigonométrique

Dans ce paragraphe on suppose que la série trigonométrique


a0 X
∀x ∈ R, f (x) = + (an cos(nωx) + bn sin(nωx))
2 n>1

converge uniformément sur R, donc sa somme définit sur R une fonction continue et T-

périodique avec T = .
ω

Lemme 3. Si T = alors pour tous les entiers n et m ∈ N on a les formules suivantes,
ω
Z T
1. cos(nωt) sin(nωt)dt = 0 ;
0
Z T Z T
T
2. cos(nωt) cos(nωt)dt = sin(nωt) sin(nωt)dt = ;
2
Z0 T Z0 T Z T
3. cos(nωt) sin(mωt)dt = sin(nωt) sin(mωt)dt = cos(nωt) cos(mωt)dt = 0. n 6 = m
0 0 0

Notons que puisque la série trigonométrique de somme f (x) converge uniformément sur la
période [0, T], alors pour tout entier naturel m > 0 :

T T T
a0
Z Z X Z
f (t) cos(mωt)dt = cos(mωx)dx + an cos(nωt) cos(mωt)dt
0 2 0 n>1 0
X Z T
+ bn sin(nωt) cos(mωt)dt
n>1 0

et que
T T T
a0
Z Z X Z
f (t) sin(mωt)dt = sin(mωx)dx + an cos(nωt) sin(mωt)dt
0 2 0 0
n>1
X Z T
+ bn sin(nωt) sin(mωt)dt]
n>1 0

Ainsi, grâce aux formules du lemme précédent on conclut que pour tout entier n > 0 les
coefficients de la série trigonométrique de somme f (x) sont donnés par les expressions :

2 T
Z
an = f (t) cos(nωt)dt
T 0

T
2
Z
bn = f (t) sin(nωt)dt
T 0
3 Les séries de Fourier

Conclusion : ∀α ∈ R, on a : Z α+T
2
a0 = f (x)dx
T α
Z α+T
2
an = f (x) cos(nωx)dx, n = 1, 2, . . . .
T α
Z α+T
2
bn = f (x) sin(nωx)dx, n = 1, 2, . . . .
T α

En particulier pour α = −π, on a le résultat suivant.

Corollaire 2.2.1. Si la fonction f est de période T = 2π et donc ω = 1, alors :


Z π
1
a0 = f (x)dx
π −π
Z π
1
an = f (x) cos(nx)dx, n = 1, 2, . . . .
π −π
Z π
1
bn = f (x) sin(nx)dx, n = 1, 2, . . . .
π −π

2.2 Série de Fourier associée à une fonction périodique

Dans cette section, étant donnée une fonction f : R → R qui est T-périodique et intégrable
au sens de Riemann sur le segment [0, T] nous allons lui associer une série trigonométrqiue
réelle que l’on appelle série de Fourier et dont la convergence sera étudiée dans la prochaine
section.

2.2.1 Coefficients de Fourier d’une fonction périodique

Définition 15. Soit f : R → R une fonction T-périodique. Si f est intégrable sur le segment
[0, T] on définit les coefficients de Fourier de f par les formules suivantes,
2 T
Z
an = f (t) cos(nωt)dt, ∀n > 0 (5.1)
T 0
2 T
Z
bn = f (t) sin(nωt)dt, ∀n > 1 (5.2)
T 0

La série trigonométrique définit par l’expression suivante


a0 X
+ (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) (5.3)
2 n>1

s’appelle série de Fourier associée à la fonction périodique f .

Proposition 17. Si f : R → R est une fonction T-périodique paire (resp. impaire) et inté-
grable sur [0, T] alors ses coefficients de Fourier bn = 0 (resp. an = 0).
Série de Fourier associée à une fonction périodique 4

Exemple 27. Déterminer la série de Fourier associée à la fonction périodique (T = 2π) définie par :

f (x) = x pour − π 6 x 6 π.

a0 P∞
Soit + k=1 (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) la série de Fourier associée à f . Comme f est impaire alors
2
an = 0 pour tout n et les coefficients bn sont donnés par
Z T /2 Z π
4 2
bn = f (x) sin(nωx)dx = x sin(nx)dx, car T = 2π et donc ω = 1.
T 0 π 0

Pour calculer bn , on fait une intégration par parties en prenant u(x) = x et v ′ (x) = sin(nx) :
Z π
2
bn = x sin(nx)dx
π 0

π Z π
2 1 2 1

= −x cos(nx) − − cos(nx)dx
π n 0 π 0 n

Z π
2 1 2
 
= −π cos(nπ) − 0 + cos(nx)dx
π n nπ 0


2 2 1

= − cos(nπ) + sin(nx)
n nπ n 0

Comme cos(nπ) = (−1)n et sin(nπ) = 0, on obtient

2
bn = (−1)n+1 .
n

D’où la série de Fourier associée à f est donnée par :

∞  ∞
X  X (−1)n+1
a0 + an cos(nωx) + bn sin(nωx) = 2 sin(nx).
k=1 n=1
n
Série de Fourier associée à une fonction périodique 5

Coefficients de Fourier complexes

Notons que les coifficients de Fourier de la fonction f peuvent être éxprimés par les nombres
complexes en posant,

a0
c0 =
2

an − ibn an + ibn
cn = et c−n = ∀n ∈ N∗
2 2

En utilisant les expressions intégrales des coefficients de Fourier réels on déduit que les coif-
ficinets de Fourie complexes peuvent être calculés par l’intégrale simple complexe suivante
T
1
Z
cn = f (x)e−inωx dx, ∀n ∈ Z. (5.4)
T 0

on en déduit donc que la série de Fourier associée à la fonction T-périodique f prend la forme
suivante,


Soit f une fonction périodique (T = ω ) que l’on peut développer en série de Fourier :

a
f (x) = 0 +
X 
an cos(nωx) + bn sin(nωx) .
2 n=1

En tenant compte les formules d’Euler, on a

einωx + e−inωx einωx − e−inωx einωx − e−inωx


cos(nωx) = , sin(nωx) = = −i ,
2 2i 2
on obtient,
∞ ∞
a0 X einωx + e−inωx einωx − e−inωx  a0 X an − ibn inωx an + ibn −inωx 
f (x) = + an − ibn = + e + e .
2 n=1 2 2 2 n=1 2 2

Posons
a0 an − ibn an + ibn
c0 = , cn = et c−n = .
2 2 2
On obtient

n=+∞
a0 X X
+ (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) = cn einωx . (5.5)
2 n>1 n=−∞

Nous avons introduit les coefficients de Fourier complexes parce que ils se calculent plus
rapidement que les coefficients réels dans certaines situations particulières comme nous allons
le voir ci-dessous sur certaines fonctions T-périodiques.
6 Les séries de Fourier

Exemple:za)ùCoiffecients de Fourier de la fonction 2π-périodique x 7−→ eax

Soit a ∈ R∗ est un réel fixé. Calculons les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique
f : R → R qui prend sur la période [0, 2π] la valeur f (x) = eax .

Figure – Le graphe de la fonction 2 π-périodique e−x/2π

Pour calculer les coefficients de Fourier an et bn de la fonction f nous allons calculer ses
coefficients de Fourier complexes qui sont donnés par l’intégrale simple complexe,

Z 2π Z 2π
1 −inx 1
cn = f (x)e dx = eax−inx dx
2π 0 2π 0
h 1 e(a−in)x i2π
=
2π a − in 0
1 e2πa 1 1 (e2πa − 1)(a + in) an − ibn
= ( − )= 2 2
= .
2π a − in a − in 2π a +n 2

En conséquence de ce calcul, on voit que les coefficients de Fourier réels de la fonction f sont
e2πa − 1
donnés par a0 = et si n > 1
πa
a(e2πa − 1) n(e2πa − 1)
an = et bn = − .
π(a2 + n2 ) π(a2 + n2 )

La série de Fourier associée à la fonction eax est donc donnée par la somme
(e2πa − 1) 1 X (e2πa − 1)
+ (a cos(nx) − n sin(nx))
2πa π a2 + n2
n>1

b) Coiffecients de Fourier d’une fonction constante par morceaux

Calculons les coefficients de Fourier de la fonction impaire T-périodique qui coı̈ncide avec la
fonction h(x) = 1 sur l’intervalle ]0, T/2].

Figure 5.6 – Le graphe d’une fonction impaire 2π-périodique et constante


Série de Fourier associée à une fonction périodique 7

Puisque la fonction h(x) est impaire on déduit que pour tout entier n ∈ N, an = 0. Tandis
que les coefficients bn se calculentùcomme suit :

T
2 2πnx
Z
bn = h(x) sin( )dx
T 0 T
T/2
2 2πnx 4 T/2 2πnx
Z Z
= h(x) sin( )dx = h(x) sin( )dx
T −T/2 T T 0 T
4 T/2 2πnx 4 h −T 2πnx iT/2 2
Z
= sin( )dx = cos( ) = ( 1 − (−1)n ).
T 0 T T 2nπ T 0 πn
Les coefficients de Fourier de la fonction h(x) sont finalement donnés par les expressions :
4
∀n ∈ N, an = 0, ∀n > 1, b2n = 0 et ∀n > 0, b2n+1 = .
(2n + 1)π

Ainsi, en conséquence du calcul précédent on conclut que la série de Fourier associée à la


fonction 2π-périodique impaire égale à un sur [0, π] est donnée par l’expression
4 X sin((2n + 1)x)
π 2n + 1
n>0

Exercice. Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f : R → R 2π-périodique


définie par, (
0 si −π < x < 0
f (x) = 2
x si 0 < x < π.

2.3 Theorème fondamental

Rappelons que dans la section précédente à la donnée d’une fonction T-périodique f : R → R


nous lui avons associé la série de Fourier suivante
n=+∞
a0 X X
+ (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) = cn einωx
2 n=−∞
n>1

Théorème 27 (Théorème de Dirichlet). Soit f : R → R une fonction T-périodique intégrable


sur le segment [0, T] et qui vérifie en plus les conditions suivantes dites de Dirichlet :
1. sur l’intervalle [0, T] la fonction f (x) est discontinue seulement sur un ensemble fini de
points 0 6 x1 < x2 < · · · < xn 6 T ;
2. la fonction f (x) est dérivable sur les intervalles ouvert ]xi , xi+1 [⊂ [0, T] ;
3. la fonction f (x) admet des dérivées à gauche et à droite en chaque point xi .
Alors, la série de Fourier de la fonction f (x) converge simplement vers la fonction,ùdeùplus

a0 X
f (x) = + (an cos(nωx) + bn sin(nωx)), en tout point de continuité de f ;
2
n>1

f (x+ ) + f (x− ) a0 X
= + (an cos(nωx) + bn sin(nωx)), en tout point de discontinuité def.
2 2
n>1

où f (x+ ) (resp. f (x− )) désigne la limite à droite (resp. la limite à gauche) de la fonction
f (x) au point x ∈ R.
Problème de convergence des séries de Fourier 8

Exemple. On reprend l’exemple précédent, soit f la fonction périodique (T = 2π) définie par :

f (x) = x pour − π 6 x 6 π.

La série de Fourier associée à f converge t-elle vers f ?

la série associée à f est


∞ ∞
a0 X X (−1)n+1
+ (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) = 2 sin(nx).
2 n=1 n=1
n

Vérification des condition de Dirichlet :

-La fonction f est continue sur ] − π, π[ et elle n’est pas continue en −π et en π avec lim f (x) = π et
x→−π −
lim f (x) = −π (nombre fini de points de discontinuité) ;
x→−π +
-La fonction f est dérivable sur ] − π, π[ et elle n’est pas dérivable en −π et en π, car f n’est pas continue en
ces points (nombre fini de points de non dérivabilité).
Ainsi, les conditions de Dirichlet sont vérifiées et donc ;


X (−1)n+1
f (x) = 2 sin(nx) pour tout x ∈] − π, π[.
n=1
n

Cette égalité a lieu partout sauf aux points de discontinuité. En de tels points, la somme de la série est égale à
la moyenne arithmétique des limites de la fonction à gauche et à droite, c’est-à-dire 0.

Exemple. On se donne une fonction périodique de période 2π définie comme suit



 −x, si − π 6 x 6 0;
f (x) =
 x, si 0 < x 6 π.

(La fonction f est définie par f (x) = |x| dans [−π, π]).
Cette fonction est monotone par morceaux et bornée.

Elle admet donc un développement en série de Fourier.


f est périodique de période T = 2π, alors ω = 1. Déterminons ses coefficients de Fourier.
9 Les séries de Fourier

Puisque la fonction f est paire, donc bn = 0 pour tout n = 1, 2, . . .


De plus, on a " #π
Z T /2 Z π 2
2 2 x
a0 = 4 f (x)dx = xdx = = π.
T 0 π 0 π 2 0
Pour n = 1, 2, . . . on a

4 T /2
Z
an = f (x) cos(nωx)dx
T 0
2 π
Z
= x cos(nx)dx
π 0

2 x 1 π
 Z 
= sin(nx)dx − sin(nx)dx
π n 0 n 0
π 
2 1
 
= 0 + 2 cos(nx)
π n 0
2 n
= [(−1) − 1] ,
πn2
soit 
 0 si n est pair
an =
 −4/πn2 si n est impair.

Le développement en série de Fourier est :



π 4X cos((2p + 1)x)
f (x) = − .
2 π p=0 (2p + 1)2

L’égalité est exacte partout.

Remarque. En posant dans l’égalité obtenue x = 0, on obtient



X 1 π2
= .
p=0
(2p + 1)2 8

D’autre part, comme


∞ ∞ ∞ ∞
X 1 X 1 X 1 π2 1 X 1
= + = + ,
n=1
n2 p=0
(2p + 1)2
p=1
(2p)2 8 4 n=1
n 2

on a

X 1 4 π2 π2
= = .
n=1
n2 3 8 6

Exercice. Démontrer que pour tout réel x ∈ [0, π] on a la somme

π 2 X cos(2nx)
x(π − x) = −
6 n2
n>1

X 1 X (−1)n+1
et en déduire la somme des séries numériques convergentes et .
n2 n2
n>0 n>0
10 Les séries de Fourier

Exercice 8. Soient a < b deux réels et f : R → R une fonction 2π-périodique définie par,
(
a si − π < x < 0
f (x) =
b si 0 < x < π.

1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f .


π X sin((2n − 1)x)
2) En déduire que pour tout réel x ∈]0, π[ on a la somme = .
4 n>1
2n − 1

Exercice 9. Soit f la fonction 2π-périodiques sur R telle que f (x) =| x | si | x |6 π.


1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f .
π 4 X cos((2n + 1)x)
2) Montrer que | x |= − .
2 π (2n + 1)2
n>1
X 1 X 1
3) En déduire la somme des séries numériques convergentes et
n>1
(2n + 1)2 n>1
n2

Exercice 10. En calculant les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique définie sur
[−π, π] par | sin(x) | montrer que pour tout réel x ∈ R,

2h X cos(2nx) i
| sin(x) | = 1−2
π n>1
4n2 − 1
8 X (sin(nx))2
=
π 4n2 − 1
n>1
Problème de convergence des séries de Fourier 11

Théorème 28 (Identité de Parseval)


Parseval). Soit f : R → R une fonction T-périodique et intégrable
sur [0, T]. Alors, on a la formule suivante qui s’appelle identité de Parseval :
T
2 (a0 )2 X 2
Z
(f (x))2 dx = + (an + b2n ).
T 0 2
n>1

Ci-dessous, nous appliquerons la formule de Parseval pour calculer la somme de certaines


séries numériques remarquables.

Exemple 29. 1) Dans cet exemple nous allons calculer la somme des deux séries numériques,
X 1 X 1
et
n2 (2n + 1)2
n>1 n>1

Pour cela considérons la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide sur la période [−π, π] avec la
fonction impaire f (x) = x. Donc, les coefficient de Fourier an de f (x) sont nuls tandis que
ses coefficients de Fourier bn se calculent par l’intégrale définie,

1 π 2 π
Z Z
bn = x sin(nx)dx = x sin(nx)dx
π −π π 0
Z π
2 cos(nx) π cos(nx) (−1)n−1
= [−x + dx] = 2
π n 0 0 n n

Notons que d’après le théorème de Dirichlet on obtient la somme suivante


X (−1)n−1
∀x ∈] − π, π[, x= sin(nx)
n>1
n

Notons aussi que si on applique la formule de Parseval à la fonction f (x) sur l’intervalle
[−π, π] on trouve que
π
1 2π 2 X 1
Z X
x2 dx = (bn )2 =⇒ =4
π −π 3 n2
n>1 n>1

Donc, la série de Riemann


X 1 π2
2
=
n 6
n>1
X 1
D’autre part, observons que la série de Riemann peut s’écrire sous la forme
n2
n>1

π2 X 1 X 1 X 1 1 π2 X 1
= 2
= 2
+ 2
= +
6 n (2n) (2n + 1) 4 6 (2n + 1)2
n>1 n>0 n>1 n>1

Par conséquent, la série de Riemann


X 1 π2
=
(2n + 1)2 8
n>1
12 Les séries de Fourier

2) Dans cette exemple, nous allons calculer la somme des deux séries de Riemann
X (−1)n−1 X 1
et
n2 n4
n>1 n>1

en utilisant la série de Fourier de la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide sur la période [−π, π]
avec la fonction g(x) = x2 .
Notons que puisque la fonction g(x) est paire ses coefficients de Fourier bn sont nuls tandis
que les coefficients an se calculent par intégration par parties comme suit :

π
2 2π 2
Z
a0 = x2 dx =
π 0 3
et pour tout entier n > 1,

1 π 2 2 π 2
Z Z
an = x cos(nx)dx = x cos(nx)dx
π −π π 0
Z π
2 h x2 sin(nx) iπ 2x sin(nx) 
= − dx
π n 0 0 n
Z π
2 h 2x cos(nx) iπ 2 
= − cos(nx)dx
π n2 0 0 n
2

(−1) n
= 4 2
n

Ainsi, d’après le théorème de Dirichlet, puisque la fonction g : R → R est continue donc sa


série de Fourier converge en tout point x ∈ [−π, π] vers

π2 X (−1)n
x2 = +4 cos(nx).
3 n>1
n2

Donc, si on porte x = 0 dans la série de Fourier précédente on obtient la somme


X (−1)n−1 π2
=
n2 12
n>1

Enfin, observons que si on applique la formule de Parseval à la fonction g(x) et à ses coeffi-
cients de Fourier on obtient :
1 π 4 (a0 )2 X
Z
x dx = + (an )2
π −π 2 n>1
2π 4 2π 4 X 16
= +
5 9 n>1
n4

Ainsi, après simplification on conclut que la série de Riemann


X 1 π4
=
n4 90
n>1
Problème de convergence des séries de Fourier 13

Exercice 11. Soit α ∈]0, π[ un réel fixé. On définit sur R une fonction 2π-périodique
( π
si x ∈ [−α, α]
f (x) = 2
0 si x ∈]α, 2π − α[

1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f (x).


2) La série de Fourier converge-t-elle sur R ?
3) Déterminer en fonction de α la somme de chacune des séries numériques,
X sin(nα) X sin2 (nα)
et
n n2
n>1 n>1

Exercice 12. Soit f : R → R la fonction 2π-périodique définie pour tout réel x ∈ [−π, π]
par f (x) = x3 − π 2 x.
1) Calculer les coefficients de Fourier de f (x).
2) Déterminer la somme de la série de Fourier de f (x).
X (−1)n X 1
3) En déduire la somme des deux séries numériques et .
n>0
(2n + 1)3 n>1
n6
Aannexe 14

2.4%%ùùInterprétation physique
Le théorème de Dirichlet montre que f est telle que

a0 X
f (x) = + (an cos(nωx) + bn sin(nωx))
2 n=1

en tout point de continuité de f et donc f est décomposée en somme :


-d’un terme constant égale à la valeur moyenne de f sur une période,
- d’une infinité de termes sinusoidaux de périodes T, T /2, . . . , T /n, . . .
Le terme u1 (x) = a1 cos(ωx) + b1 sin(ωx) est de période T , on l’appelle fondamental.
Le terme un (x) = an cos(nωx) + bn sin(nωx) de période T /n est appelé l’harmonique de rang n.
Posons ωn = nω. On a
" #
q an bn
un = a2n + b2n p
2 2
cos(ωn x) + p 2 sin(ωn x)
an + bn an + b2n
q
= a2n + b2n [cos(ϕn ) cos(ωn x) + sin ϕn sin(ωn x).]

Donc l’harmonique de rang n peut s’écrire sous la forme :

un = An cos(ωn x − ϕn )
où q bn
An = a2n + b2n et tan(ϕn ) = .
an

Définitions 2.4.1. 1. On dit que :


i. An est la l’amplitude de l’harmonique un .
ii. ωn est la pulsation a de un .
iii. ϕn est la phase de un ,
2. Le spectre d’amplitude de f est le diagramme en bâtons obtenu en représentant An en fonction
de ωn = ωn. De la même façon, on définit parfois le spectre de phase représentant ϕn en fonction
de ωn = nω.
a. En physique et en ingénierie, la pulsation ω est une caractéristique d’un phénomène périodique. Elle s’exprime en
rad/s. Son utilisation, à la place de la fréquence, permet de simplifier les expressions mathématiques, notamment en analyse
spectrale.

Remarque 2.4.2. Le spectre d’amplitude et le spectre de phase caractérisent sans ambiguïté la fonction.
Aannexe 1(5

Exemple 2.4.3. Dans l’exemple 2.4.3, (ω = 1) , pour chaque n = 1, 2, . . . on a



q  0, n pair
An = a2n + b2n = |bn | = 4
nπ , n impair.

Donc on a les résultats suivants :

n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 ...
4 4 4 4 4 4 4
An π 0 3π 0 5π 0 7π 0 9π 0 11π 0 13π ...

Le spectre d’amplitude obtenu est comme ci-dessous :

2.4.2 Égalité de Parseval-Interprétation physique

Si f représente un signal périodique du temps,


Z α+T
1
E(f ) = f 2 (x)dx
T α

représente le carré de la valeur efficace ou encore l’énergie du signal. La formule de Perseval peut donc s’inter-
préter en terme d’énergie :

2
X
E(f ) = fmoy + E(un ).
n=1

En particulier, si fmoy = 0, l’énergie du signal est la somme des énergies des harmoniques.

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