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Définition 14. Soient an et bn deux suites de nombres réels et ω ∈ R∗+ . La série de fonctions
de terme général, un (x) = an cos(nωx) + bn sin(nωx), s’appelle série trigonométrique réelle.
Les séries trigonométriques réelles sont donc une forme particulière des séries de fonctions.
X X
Proposition 15. Si les séries numériques | an | et | bn | convergent, alors la
n>0 n>0
X
série trigonométrique (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) converge uniformément sur R vers une
n>0
2π
fonction qui est continue et -périodique.
ω
X X
Proposition 16. Si les séries numériques | an − an+1 | et | bn − bn+1 | convergent,
n>0 n>0
X
alors la série trigonométrique (an cos(nωx)+bn sin(nωx)) converge uniformément sur tout
n>0
2π π
intervalle de type [α, − α] avec α ∈]0, [.
ω ω
Corollaire 15. Si les suites an et bn sont positives et tendent vers zéro en décroissant,
X
alors la série trigonométrique (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) converge uniformément sur les
n>0
2π π
intervalles de type [α, − α] avec α ∈]0, [.
ω ω
X cos(nωx) X sin(nx)
Exemple 26. et
n2 + n + 1 n
n>0 n>1
1) Soit α ∈]0, π[. Rappelons que pour tout réel x élément du segment [α, 2π − α]
k=n
X 1
la suite des sommes partielles, | sin(kx) |6 , est bornée. Donc, comme la
sin(x/ 2)
k=1
Séries trigonométriques 2
1
suite numérqiue tend vers zéro en décroissant le théorème d’Abel implique que la série
n
X sin(nx)
trigonométrique converge uniformément sur le segment [α, 2π − α].
n
n>1
X cos(nωx)
2) Pour tout réel ω la série trigonométrique converge uniformément) sur R
n2 + n + 1
n>0
cos(nωx) 1
parce que pour tout entier n > 1, | |6 2
n2 + n + 1 n
X 1
et on sait que la série numérique de Riemann est convergente.
n2
n>1
converge uniformément sur R, donc sa somme définit sur R une fonction continue et T-
2π
périodique avec T = .
ω
2π
Lemme 3. Si T = alors pour tous les entiers n et m ∈ N on a les formules suivantes,
ω
Z T
1. cos(nωt) sin(nωt)dt = 0 ;
0
Z T Z T
T
2. cos(nωt) cos(nωt)dt = sin(nωt) sin(nωt)dt = ;
2
Z0 T Z0 T Z T
3. cos(nωt) sin(mωt)dt = sin(nωt) sin(mωt)dt = cos(nωt) cos(mωt)dt = 0. n 6 = m
0 0 0
Notons que puisque la série trigonométrique de somme f (x) converge uniformément sur la
période [0, T], alors pour tout entier naturel m > 0 :
T T T
a0
Z Z X Z
f (t) cos(mωt)dt = cos(mωx)dx + an cos(nωt) cos(mωt)dt
0 2 0 n>1 0
X Z T
+ bn sin(nωt) cos(mωt)dt
n>1 0
et que
T T T
a0
Z Z X Z
f (t) sin(mωt)dt = sin(mωx)dx + an cos(nωt) sin(mωt)dt
0 2 0 0
n>1
X Z T
+ bn sin(nωt) sin(mωt)dt]
n>1 0
Ainsi, grâce aux formules du lemme précédent on conclut que pour tout entier n > 0 les
coefficients de la série trigonométrique de somme f (x) sont donnés par les expressions :
2 T
Z
an = f (t) cos(nωt)dt
T 0
T
2
Z
bn = f (t) sin(nωt)dt
T 0
3 Les séries de Fourier
Conclusion : ∀α ∈ R, on a : Z α+T
2
a0 = f (x)dx
T α
Z α+T
2
an = f (x) cos(nωx)dx, n = 1, 2, . . . .
T α
Z α+T
2
bn = f (x) sin(nωx)dx, n = 1, 2, . . . .
T α
Dans cette section, étant donnée une fonction f : R → R qui est T-périodique et intégrable
au sens de Riemann sur le segment [0, T] nous allons lui associer une série trigonométrqiue
réelle que l’on appelle série de Fourier et dont la convergence sera étudiée dans la prochaine
section.
Définition 15. Soit f : R → R une fonction T-périodique. Si f est intégrable sur le segment
[0, T] on définit les coefficients de Fourier de f par les formules suivantes,
2 T
Z
an = f (t) cos(nωt)dt, ∀n > 0 (5.1)
T 0
2 T
Z
bn = f (t) sin(nωt)dt, ∀n > 1 (5.2)
T 0
Proposition 17. Si f : R → R est une fonction T-périodique paire (resp. impaire) et inté-
grable sur [0, T] alors ses coefficients de Fourier bn = 0 (resp. an = 0).
Série de Fourier associée à une fonction périodique 4
Exemple 27. Déterminer la série de Fourier associée à la fonction périodique (T = 2π) définie par :
f (x) = x pour − π 6 x 6 π.
a0 P∞
Soit + k=1 (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) la série de Fourier associée à f . Comme f est impaire alors
2
an = 0 pour tout n et les coefficients bn sont donnés par
Z T /2 Z π
4 2
bn = f (x) sin(nωx)dx = x sin(nx)dx, car T = 2π et donc ω = 1.
T 0 π 0
Pour calculer bn , on fait une intégration par parties en prenant u(x) = x et v ′ (x) = sin(nx) :
Z π
2
bn = x sin(nx)dx
π 0
π Z π
2 1 2 1
= −x cos(nx) − − cos(nx)dx
π n 0 π 0 n
Z π
2 1 2
= −π cos(nπ) − 0 + cos(nx)dx
π n nπ 0
π
2 2 1
= − cos(nπ) + sin(nx)
n nπ n 0
2
bn = (−1)n+1 .
n
∞ ∞
X X (−1)n+1
a0 + an cos(nωx) + bn sin(nωx) = 2 sin(nx).
k=1 n=1
n
Série de Fourier associée à une fonction périodique 5
Notons que les coifficients de Fourier de la fonction f peuvent être éxprimés par les nombres
complexes en posant,
a0
c0 =
2
an − ibn an + ibn
cn = et c−n = ∀n ∈ N∗
2 2
En utilisant les expressions intégrales des coefficients de Fourier réels on déduit que les coif-
ficinets de Fourie complexes peuvent être calculés par l’intégrale simple complexe suivante
T
1
Z
cn = f (x)e−inωx dx, ∀n ∈ Z. (5.4)
T 0
on en déduit donc que la série de Fourier associée à la fonction T-périodique f prend la forme
suivante,
2π
Soit f une fonction périodique (T = ω ) que l’on peut développer en série de Fourier :
∞
a
f (x) = 0 +
X
an cos(nωx) + bn sin(nωx) .
2 n=1
Posons
a0 an − ibn an + ibn
c0 = , cn = et c−n = .
2 2 2
On obtient
n=+∞
a0 X X
+ (an cos(nωx) + bn sin(nωx)) = cn einωx . (5.5)
2 n>1 n=−∞
Nous avons introduit les coefficients de Fourier complexes parce que ils se calculent plus
rapidement que les coefficients réels dans certaines situations particulières comme nous allons
le voir ci-dessous sur certaines fonctions T-périodiques.
6 Les séries de Fourier
Soit a ∈ R∗ est un réel fixé. Calculons les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique
f : R → R qui prend sur la période [0, 2π] la valeur f (x) = eax .
Pour calculer les coefficients de Fourier an et bn de la fonction f nous allons calculer ses
coefficients de Fourier complexes qui sont donnés par l’intégrale simple complexe,
Z 2π Z 2π
1 −inx 1
cn = f (x)e dx = eax−inx dx
2π 0 2π 0
h 1 e(a−in)x i2π
=
2π a − in 0
1 e2πa 1 1 (e2πa − 1)(a + in) an − ibn
= ( − )= 2 2
= .
2π a − in a − in 2π a +n 2
En conséquence de ce calcul, on voit que les coefficients de Fourier réels de la fonction f sont
e2πa − 1
donnés par a0 = et si n > 1
πa
a(e2πa − 1) n(e2πa − 1)
an = et bn = − .
π(a2 + n2 ) π(a2 + n2 )
La série de Fourier associée à la fonction eax est donc donnée par la somme
(e2πa − 1) 1 X (e2πa − 1)
+ (a cos(nx) − n sin(nx))
2πa π a2 + n2
n>1
Calculons les coefficients de Fourier de la fonction impaire T-périodique qui coı̈ncide avec la
fonction h(x) = 1 sur l’intervalle ]0, T/2].
Puisque la fonction h(x) est impaire on déduit que pour tout entier n ∈ N, an = 0. Tandis
que les coefficients bn se calculentùcomme suit :
T
2 2πnx
Z
bn = h(x) sin( )dx
T 0 T
T/2
2 2πnx 4 T/2 2πnx
Z Z
= h(x) sin( )dx = h(x) sin( )dx
T −T/2 T T 0 T
4 T/2 2πnx 4 h −T 2πnx iT/2 2
Z
= sin( )dx = cos( ) = ( 1 − (−1)n ).
T 0 T T 2nπ T 0 πn
Les coefficients de Fourier de la fonction h(x) sont finalement donnés par les expressions :
4
∀n ∈ N, an = 0, ∀n > 1, b2n = 0 et ∀n > 0, b2n+1 = .
(2n + 1)π
a0 X
f (x) = + (an cos(nωx) + bn sin(nωx)), en tout point de continuité de f ;
2
n>1
f (x+ ) + f (x− ) a0 X
= + (an cos(nωx) + bn sin(nωx)), en tout point de discontinuité def.
2 2
n>1
où f (x+ ) (resp. f (x− )) désigne la limite à droite (resp. la limite à gauche) de la fonction
f (x) au point x ∈ R.
Problème de convergence des séries de Fourier 8
Exemple. On reprend l’exemple précédent, soit f la fonction périodique (T = 2π) définie par :
f (x) = x pour − π 6 x 6 π.
-La fonction f est continue sur ] − π, π[ et elle n’est pas continue en −π et en π avec lim f (x) = π et
x→−π −
lim f (x) = −π (nombre fini de points de discontinuité) ;
x→−π +
-La fonction f est dérivable sur ] − π, π[ et elle n’est pas dérivable en −π et en π, car f n’est pas continue en
ces points (nombre fini de points de non dérivabilité).
Ainsi, les conditions de Dirichlet sont vérifiées et donc ;
∞
X (−1)n+1
f (x) = 2 sin(nx) pour tout x ∈] − π, π[.
n=1
n
Cette égalité a lieu partout sauf aux points de discontinuité. En de tels points, la somme de la série est égale à
la moyenne arithmétique des limites de la fonction à gauche et à droite, c’est-à-dire 0.
(La fonction f est définie par f (x) = |x| dans [−π, π]).
Cette fonction est monotone par morceaux et bornée.
4 T /2
Z
an = f (x) cos(nωx)dx
T 0
2 π
Z
= x cos(nx)dx
π 0
π
2 x 1 π
Z
= sin(nx)dx − sin(nx)dx
π n 0 n 0
π
2 1
= 0 + 2 cos(nx)
π n 0
2 n
= [(−1) − 1] ,
πn2
soit
0 si n est pair
an =
−4/πn2 si n est impair.
on a
∞
X 1 4 π2 π2
= = .
n=1
n2 3 8 6
π 2 X cos(2nx)
x(π − x) = −
6 n2
n>1
X 1 X (−1)n+1
et en déduire la somme des séries numériques convergentes et .
n2 n2
n>0 n>0
10 Les séries de Fourier
Exercice 8. Soient a < b deux réels et f : R → R une fonction 2π-périodique définie par,
(
a si − π < x < 0
f (x) =
b si 0 < x < π.
Exercice 10. En calculant les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique définie sur
[−π, π] par | sin(x) | montrer que pour tout réel x ∈ R,
2h X cos(2nx) i
| sin(x) | = 1−2
π n>1
4n2 − 1
8 X (sin(nx))2
=
π 4n2 − 1
n>1
Problème de convergence des séries de Fourier 11
Exemple 29. 1) Dans cet exemple nous allons calculer la somme des deux séries numériques,
X 1 X 1
et
n2 (2n + 1)2
n>1 n>1
Pour cela considérons la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide sur la période [−π, π] avec la
fonction impaire f (x) = x. Donc, les coefficient de Fourier an de f (x) sont nuls tandis que
ses coefficients de Fourier bn se calculent par l’intégrale définie,
1 π 2 π
Z Z
bn = x sin(nx)dx = x sin(nx)dx
π −π π 0
Z π
2 cos(nx) π cos(nx) (−1)n−1
= [−x + dx] = 2
π n 0 0 n n
Notons aussi que si on applique la formule de Parseval à la fonction f (x) sur l’intervalle
[−π, π] on trouve que
π
1 2π 2 X 1
Z X
x2 dx = (bn )2 =⇒ =4
π −π 3 n2
n>1 n>1
π2 X 1 X 1 X 1 1 π2 X 1
= 2
= 2
+ 2
= +
6 n (2n) (2n + 1) 4 6 (2n + 1)2
n>1 n>0 n>1 n>1
2) Dans cette exemple, nous allons calculer la somme des deux séries de Riemann
X (−1)n−1 X 1
et
n2 n4
n>1 n>1
en utilisant la série de Fourier de la fonction 2π-périodique qui coı̈ncide sur la période [−π, π]
avec la fonction g(x) = x2 .
Notons que puisque la fonction g(x) est paire ses coefficients de Fourier bn sont nuls tandis
que les coefficients an se calculent par intégration par parties comme suit :
π
2 2π 2
Z
a0 = x2 dx =
π 0 3
et pour tout entier n > 1,
1 π 2 2 π 2
Z Z
an = x cos(nx)dx = x cos(nx)dx
π −π π 0
Z π
2 h x2 sin(nx) iπ 2x sin(nx)
= − dx
π n 0 0 n
Z π
2 h 2x cos(nx) iπ 2
= − cos(nx)dx
π n2 0 0 n
2
(−1) n
= 4 2
n
π2 X (−1)n
x2 = +4 cos(nx).
3 n>1
n2
Enfin, observons que si on applique la formule de Parseval à la fonction g(x) et à ses coeffi-
cients de Fourier on obtient :
1 π 4 (a0 )2 X
Z
x dx = + (an )2
π −π 2 n>1
2π 4 2π 4 X 16
= +
5 9 n>1
n4
Exercice 11. Soit α ∈]0, π[ un réel fixé. On définit sur R une fonction 2π-périodique
( π
si x ∈ [−α, α]
f (x) = 2
0 si x ∈]α, 2π − α[
Exercice 12. Soit f : R → R la fonction 2π-périodique définie pour tout réel x ∈ [−π, π]
par f (x) = x3 − π 2 x.
1) Calculer les coefficients de Fourier de f (x).
2) Déterminer la somme de la série de Fourier de f (x).
X (−1)n X 1
3) En déduire la somme des deux séries numériques et .
n>0
(2n + 1)3 n>1
n6
Aannexe 14
2.4%%ùùInterprétation physique
Le théorème de Dirichlet montre que f est telle que
∞
a0 X
f (x) = + (an cos(nωx) + bn sin(nωx))
2 n=1
un = An cos(ωn x − ϕn )
où q bn
An = a2n + b2n et tan(ϕn ) = .
an
Remarque 2.4.2. Le spectre d’amplitude et le spectre de phase caractérisent sans ambiguïté la fonction.
Aannexe 1(5
n 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 ...
4 4 4 4 4 4 4
An π 0 3π 0 5π 0 7π 0 9π 0 11π 0 13π ...
représente le carré de la valeur efficace ou encore l’énergie du signal. La formule de Perseval peut donc s’inter-
préter en terme d’énergie :
∞
2
X
E(f ) = fmoy + E(un ).
n=1
En particulier, si fmoy = 0, l’énergie du signal est la somme des énergies des harmoniques.