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RCCM NE/NIM/01/2023/A10/00152 du 10/01/2023

NIF 98794/P
Boulevard Tanimoune, Ryad
Email: info@cerscc-magaria.org
Tel : (00227) 98247650/90413215
BP : 2013 Niamey/Niger
Projet de Discours de la Directrice Exécutive du Centre d’Education
et de Recherche en Santé et Changement Climatique (CERSCC-
Magaria)

Lancement officiel des activités du Centre d’Education et de


Recherche en Santé et Changement Climatique (CERSCC-Magaria)
couplé à l’Assemblée Générale constitutive de l’Association
Éducation-Recherche en Santé et Changement Climatique
(AERSCC_Niger)
Excellence, Madame la Ministre de l’Environnement et de la Lutte
Contre la Désertification ;
Excellence, Monsieur Le Ministre de la Sante Publique, de la
population et des Affaires Sociales,
Monsieur le Coordinateur de la Commission Climat pour la Région
du Sahel ;
Mesdames et Messieurs les Conseillers à la Présidence de la
République du Niger ;
Monsieur le Secrétaire Exécutif du Conseil Nationale de
l'Environnement pour un Développement durable, point focal de
l'UNFCCC ;
Madame la Secrétaire Permanente du Centre National de Recherche
Agronomique ;
Mesdames et Messieurs les enseignants chercheurs des
universités et institutions de recherche ;
Monsieur le Représentant du Directeur de la Météorologie
Nationale, point focal du GIEC ;

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Scientifique du


Centre d'Éducation et de Recherche en Santé et Changement
Climatique;
Mesdames et Messieurs les représentants du système des Nations
Unies ;
Mesdames et Messieurs les représentants des institutions
internationales, des acteurs de la Société Civile et des
organisations de jeunesse ;
Mesdames et Messieurs,
Chers invités à vos grades et titres respectifs,
Je suis profondément émue de vous accueillir à cette cérémonie officielle
du lancement du volet social du Centre d’Education et de Recherche en
Santé et Changement Climatique (CERSCC-Magaria). Ce centre est la
concrétisation d’un rêve qui a longtemps foulé mon esprit, c’est pourquoi
j’aimerais vous souhaiter la bienvenue avec un engouement soutenu.

Mesdames et Messieurs,
Cher invites,
Quand je parle de rêve, Martin Lutter King me vient à l’esprit lorsqu’il dit
« I have dream ! » et que longtemps après lui, ce rêve se réalise. Mais
je pense également aux mots d’Elen Johnson Sirleaf, première femme
élue au suffrage universel a la tête d’un Etat Africain(Liberia), qui dit je
cite : « La taille de vos rêves doit toujours dépasser votre capacité à les
réaliser. Si vos rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas
assez grands. » Du premier jour de mon rêve, il était évident que mes
capacités à le réaliser étaient encore immatures. Cependant, j’avais une
vision claire de ce que je voulais pour le monde en général, du combat
que je voulais mener pour préserver la terre-terre que nous venons de
célébrer ce 22 Avril-mais que nous continuons de polluer et déstabiliser
a chaque seconde.

Cette terre refuge de l’humanité qui est aujourd’hui malade sous le poids
des activités anthropiques. Les conséquences du réchauffement
planétaires nous sont visibles car la terre nous envoie des signaux par
les températures extrêmes et les incendies de forêts (comme des signes
de fièvre), les inondations (comme la sueur qui essaie de réguler la
température).

C’est pourquoi le dernier rapport du Groupe d’Expert


Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) de 2023, nous
retrace les changements rapides et généralisés qui se sont déjà produit
dans l’atmosphère, l’océan, la cryosphere et la biosphere à savoir :
 L’élévation a un rythme croissant du niveau moyen de la mer de 0,20
m depuis 1900 et son acidification
 La perte de centaine d’espèces végétales et animales qui permettent
de réguler notre écosystème (Combien d’espèces les générations
futures ne connaitront jamais ? Comment nos systèmes alimentaires
déjà fragiles vont supporter de telles pertes ?)
 La réduction de la sécurité alimentaire et détérioration de
l’approvisionnement en eau (Combien de femmes et enfants dans les
zones les plus pauvres de la planète en sont victimes tous les jours ?
Et combien continueront de perdre la vie ?)
 Les migrations massives et puériles de nos populations vers d’autres
continents pour des raisons de pertes de terres cultivables sachant
que l’agriculture est l’un des premiers secteurs économiques dans
nos régions (Combien de pères, de frères, de fils ont abandonnés leur
famille sans aucune certitude même de survie vers des terres
hostiles ?)
 Les répercussions négatives sur la santé humaine. Je citerai les
vagues de chaleur extrême, la malnutrition découlant de la perte des
moyens de subsistance, des maladies transmises par des vecteurs,
par l’air ou encore par les eaux souilles. Je vous parle de 250 000 cas
supplémentaires de décès par an découlant de 4 des maladies
climato-sensibles a partir de 2030: le paludisme, la malnutrition, le
stress lié a la chaleur et les maladies diarrhéiques. Je vous parle de
20 000 à 30 000 enfants de moins de 15 ans qui perdraient la vie de
suite de diarrhées, pour un réchauffement planétaire de 1,5 à 2°C.

Chers Invites,

Ce rapport nous parle aussi de l’injustice pour les communautés


vulnérables, qui ont historiquement le moins contribué au changement
climatique actuel mais qui sont touches de manières disproportionnées.

En Afrique de l’Ouest, par exemple, la température moyenne à la surface


de la terre devrait atteindre ou dépasser 1,5°C de réchauffement par
rapport à l’époque préindustrielle à court terme (d’ici 2040).

Ce qui veut dire que le nombre de jours de chaleur potentiellement létale


pourrait atteindre 50 à 150 jours par an pour un réchauffement
climatique de 1,6°C et 100 à 250 jours par an pour un réchauffement
climatique de 2,5°C, avec les augmentations les plus fortes dans les
zones côtières. Les enfants nés en Afrique de l’Ouest en 2020 seront, en
cas de réchauffement climatique de 1,5°C, exposés à 4 à 6 fois plus de
vagues de chaleur au cours de leur vie que ceux nés en 1960.

Du côté de la zone tropicale de l’Afrique de l’Ouest, le risque de mortalité


lié à la chaleur est 6 à 9 fois plus élevé que la moyenne des années
1950–2005 à 2°C de réchauffement climatique. Avec l’urbanisation
croissante, les villes comme Lagos, Niamey, Kano et Dakar sont
particulièrement exposées.

Des taux de mortalité supérieurs à la normale ont déjà été enregistrés


les jours de températures élevées au Burkina Faso et au Ghana – le plus
souvent du fait des maladies cardiovasculaires. Les maladies
respiratoires, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies non
transmissibles sont également liés à la chaleur.

Enfin, la variabilité et le changement climatiques affectent déjà la santé


de dizaines de millions de personnes dans cette région du monde et sur
tout le continent, en les exposant à des températures élevées et aux
conditions météorologiques extrêmes, ce qui augmente la transmission
des maladies infectieuses (avec un degré de confiance élevé) car selon
les scénarios de réchauffement climatique à venir, les épidémies
devraient s’étendre davantage dans la région du Sahel.

C’est pour dire, mesdames et messieurs, que les chiffres parlent déjà,
tous les secteurs socio-économiques sont déjà touchés, la santé
humaine au premier plan car d’elle dépend les autres activités de survie.
L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions du monde les plus vulnérables
du fait de sa situation géographique mais également de la pauvreté. Or
ces données sont encore insuffisantes. Ne reflétant pas encore l’étendue
des dégâts avec des disparités mêmes au sein d’un seul pays, elles ne
nous permettent pas de comprendre scientifiquement les mécanismes
impliques afin de préparer la riposte adéquate et favoriser l’adaptation de
nos populations.

Pour répondre à ce besoin crucial de mieux comprendre les différents


mécanismes entre la sante et le changement climatique dans nos
régions, et faciliter l’accès aux données fiables. Il est nécessaire de
mener des recherches scientifiques et notamment par les professionnels
de la sante qui sont au premier rang témoin de ces phénomènes
climatiques sur la sante. Ces professionnels doivent eux-mêmes être
formés et mieux préparés à cette crise sans précédent pour une
meilleure résilience.

C’est pourquoi nous avions créé le CERSCC-Magaria. Avec une équipe


multidisciplinaire, ce Centre est une entreprise sociale avec pour
vocation la formation et recherche scientifique sur les questions liées à la
sante et au changement climatique au sahel notamment sur :
 Les maladies à transmission vectorielle, hydrique et aérienne
 Les pathologies découlant du stress lies à la chaleur et autres
évènements climatiques extrêmes
 La malnutrition et les désordres métaboliques
Dans le cadre de ses actions, il est prévu dans son axe leadership et
plaidoyer l’amorcement d’un mouvement de professionnels de la sante
pour le climat sur toute la région du sahel. L’Association Education
Recherche en Santé et Changement Climatique du Niger sera donc le
projet pilote de cette belle aventure !

C’est, en effet, l’Assemblée Générale constitutive de cette association


qui sera dans la deuxième partie du programme de cette journée. Nous
avions reçu 109 candidatures pour ce lancement, tous, des
professionnels de santé touchés par ces questions. A la suite de
présélections inclusives, nous avions établi une liste provisoire de 20
candidats qui passeront l’AG ce jour. Nous leur souhaitons bonne
chance !

Mesdames et messieurs, Chers invites

Je ne finirai pas ces propos, sans rappeler que ce centre est le fruit d’un
acharnement intellectuel d’une année dans le programme de leadership
en changement climatique conduit par Impulsouth.

Impulsouth est une alliance d'organisations travaillant en collaboration


pour accroître les connaissances et les capacités sur l'action climatique
dans les pays en développement à travers la coopération Sud-Sud afin
de renforcer les engagements du Sud avec l'Accord de Paris d'une
manière qui se reflète dans le Bilan mondial 2023. Elle concentre son
action dans six pays – République dominicaine, Guatemala,
Madagascar, Niger, Ouganda et Zambie.

Il s’agissait d’un programme intensif de 6 mois certifiés par l’Université


des Nations Unies suivie d’une incubation de 6 mois et d’une mise en
œuvre, phase dans laquelle nous sommes. Sur 84 jeunes des 6 pays
susmentionnés, seulement 24 jeunes ont été retenus pour leur
excellence et l’impact de leur initiative.

Le CERSCC-Magaria fait partie de ces heureuses initiatives et se veut


être un joyau sur les 17 pays du Sahel.

Mesdames et Messieurs, pour clore ce discours, il est normal que je


remercie les leaders d’Impulsouth à savoir la Fondation Avina
(particulièrement Paula et Nathalia), l’Université des Nations Unies, le
Centre de Recherche International pour le Développement du Canada et
Ecuador. A nos enseignants Pumlani, Gaston et à mes collègues pour
les échanges instructifs.

Je remercie SE Madame Saratou Garama pour son soutien du premier


instant, pour avoir cru en cette initiative et avoir accepté de parrainer cet
évènement. Je remercie toutes ces personnalités qui ont réaménagé leur
agenda pour être des nôtres ce jour.

Je ne finirai pas sans remercier l’équipe exécutive et les membres du


Conseil Scientifique du CERSCC-Magaria, les volontaires de l’AERSCC
et tous ceux qui n’ont ménagés aucun effort pour le succès de cet
évènement.

Enfin, à mes mentors du premier jour qui m’ont éduquée et façonnée


pour accomplir de belles choses pour le monde, mes parents, ma famille
et à mes mentors du deuxième jour qui ont cru en ce rêve alors qu’ « il
n’était même pas une chose mentionnable », je citerai le Pr Daou
Mamane, le Pr Ibrahim Maman Laminou, le Pr Eric Adehossi, Dr Goni
Bachir, Dr Maman Manzo, M. Boubacar Kaouge et M. Gaptia Lawan.

Merci à tous ceux qui permettent aux rêves d’éclore, de grandir,


d’atteindre les cieux et d’être un parapluie pour nos communautés.

Louanges au Seigneur de l’Univers.


Je vous remercie de votre aimable attention.

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