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Troisième Reich

régime politique de l'Allemagne de 1933 à 1945

Reich
allemand[a]
Deutsches
(de)

Reich
15 mars 1933 –
 23 mai 1945
(12 ans, 2 mois et
8 jours)

Seul Emblème
drapeau du Reich
du Reich allemand à
allemand à partir de
partir de 1935.
1935.
Devise en allemand :
Ein Volk, ein
Reich, ein
Führer (« Un
peuple, un
empire, un
guide »)
Hymne en allemand :
Das Lied der
Deutschen
(« Le Chant des
Allemands »)

en allemand :
Horst-Wessel-
Lied (« Le
Chant de Horst
Wessel »)
3:21

Carte du contrôle
territorial de l'Allemagne
pendant la Seconde
Guerre mondiale (été
1942) :
Reich allemand
[note 1]

Administration civile
Administration militaire
Informations
générales
Statut Dictature[b]
totalitaire
nationale-
socialiste à
parti unique
Capitale Berlin
Langue(s) Allemand
Religion Protestantis
et catholicis
Monnaie Reichsmark
Histoire et
événements
30 Adolf Hitler
janvier devient
1933 chancelier d
Reich
27 février Incendie du
1933 Reichstag
24 mars Pleins
1933 pouvoirs
15 Lois de
septembreNuremberg :
1935 Juifs écartés
de la Société
allemande
12 mars Anschluss :
1938 annexion de
l'Autriche
9 au 10 Nuit de Crist
novembre
1938
1er Invasion de
septembrePologne :
1939 début de la
Seconde
Guerre
mondiale
20 Conférence
janvier Wannsee su
1942 l'exterminati
des Juifs
d'Europe
16 avril – Bataille de
2 mai Berlin
1945
30 avril Suicide
1945 d'Adolf Hitle
8 mai Capitulation
1945
Chef de l'État
1933 – Paul von
1934 Hindenburg
(Président
du Reich)
1934 – Adolf Hitler
1945 (Führer)
1945 Karl Dönitz
(Président
du Reich)
Chancelier du Reich
1933 – Adolf Hitler
1945
1945 Joseph
Goebbels
Lutz
Schwerin
von Krosigk
Parlement
ParlementReichstag
monocaméral

Entités Entités
précédent suivantes 
es : :
Républi Allema
que de gne
Weimar occupé
e
Territoir
e du Autrich
Bassin e
de la occupé
Sarre e

Républi Républi
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Le Troisième Reich désigne l'État allemand nazi dirigé par Adolf
Hitler de 1933 à 1945. Ce terme est souvent utilisé en alternance
avec celui d'« Allemagne nazie ».

La république de Weimar n'étant pas abrogée en droit durant


l'année 1933, le terme « Reich allemand » (Deutsches Reich)
continue d'être le nom officiel donné à l’État allemand, dans
l'ensemble des documents administratifs et politiques produits
par l'Allemagne jusqu'en 1945. Toutefois, à partir de l'automne
1943, le terme « Reich grand-allemand » (Grossdeutsches Reich)
lui est préféré par certains représentants du régime.

Adolf Hitler, le chef du Parti national-socialiste des travailleurs


allemands (abrégé en « NSDAP », pour l'allemand
Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) est nommé
chancelier par le président de la république de Weimar Paul von
Hindenburg le 30 janvier 1933. Après son arrivée au pouvoir, le
parti commence à anéantir toute opposition politique dans le pays
et à consolider son pouvoir ; l'Allemagne devient un État
totalitaire. Après le décès de Hindenburg le 2 août 1934, Hitler
établit un pouvoir absolu en fusionnant les fonctions de
chancelier et de président. Le 19 août 1934, il se fait appeler
« Führer ».

À partir de la fin des années 1930, l'Allemagne nazie émet des


revendications territoriales et menace d'une guerre. L'Autriche est
annexée en 1938 et la Tchécoslovaquie en 1939. Une alliance est
signée avec l'URSS et la Pologne est envahie en septembre 1939.
L'alliance est rompue par l'Allemagne nazie deux ans plus tard
avec l'opération Barbarossa. Une autre alliance est signée avec
l'Italie fasciste et les pays de l'Axe. L'Allemagne nazie occupe la
majeure partie de l'Europe, jusqu'à être défaite le 8 mai 1945. Le
23 mai, le dernier gouvernement nazi de Karl Dönitz est arrêté. La
propagande nazie destinait le Troisième Reich à durer « mille
ans », il en dura douze, la république de Weimar n'ayant d'ailleurs
jamais été formellement abrogée par les nazis.

État policier de type totalitaire, reposant avant tout sur le pouvoir


absolu exercé par Adolf Hitler, le Troisième Reich est responsable
du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il
laisse l'Allemagne et l'Europe en ruines.

L'idéologie du Troisième Reich reposait sur le racisme, sur


l'antisémitisme, la promotion du Lebensraum et la croyance dans
l'existence d'une « race aryenne ». Au cours de la Seconde Guerre
mondiale, le régime met en place un système génocidaire,
composé de camps d'extermination, de camps de concentration,
de ghettos et de massacres par des unités mobiles. L'Allemagne
nazie commet ainsi la Shoah, le génocide des Juifs, le génocide
des Roms d'Europe (Porajmos), la mise à mort systématique des
handicapés, ainsi que la déportation des personnes
homosexuelles et des opposants politiques au régime.
Nom
Formellement, la république, dite république de Weimar, n'a jamais
été abolie. Le nom officiel reste donc le même, à savoir Deutsches
Reich (Reich allemand), nom que portait déjà auparavant l'Empire
de 1871. À partir de 1943, le nom de Großdeutsches Reich (Grand
Reich allemand, parfois rendu en Reich grand-allemand) est aussi
utilisé. Le nom Deutsches Reich est habituellement traduit en
français par « Empire allemand » ou « Reich allemand » ; selon le
contexte, le premier (« Empire ») est généralement utilisé pour la
période 1871-1918 où le pays est dirigé par un empereur (Kaiser
en allemand, le pays est donc un Kaiserreich), le second (« Reich »,
non-traduit) est utilisé pour la période 1918-1945, c'est-à-dire le
régime désigné informellement sous le nom de république de
Weimar et le régime hitlérien.

En français, les expressions « Allemagne nazie » et « Troisième


Reich » sont communément utilisées pour désigner le régime de
Hitler — quand le contexte n'est pas ambigu, le simple mot
« Reich » fait référence au régime nazi. Le nom de « Troisième
Reich », adopté par les nazis, fut utilisé pour la première fois dans
un ouvrage de 1923 d'Arthur Moeller van den Bruck pour lequel le
Saint-Empire romain germanique (962–1806) est le premier Reich
et l'Empire allemand (1871–1918) le deuxième[1]. Dans le
vocabulaire allemand actuel [Quand ?], la période nazie est désignée
sous le nom de Zeit des Nationalsozialismus (« période nationale-
socialiste »), Nationalsozialistische Gewaltherrschaft (« tyrannie
nationale-socialiste ») ou simplement das dritte Reich (le
Troisième Reich) ou die Hitlerzeit.

La destruction de la démocratie et
l'instauration du régime
Bien que n'ayant obtenu qu'un tiers des voix aux élections libres
de novembre 1932, et bien qu'Adolf Hitler ait été battu à la
présidentielle par Paul von Hindenburg, le NSDAP arrive au
pouvoir quand son « Führer » est appelé à la chancellerie le
30 janvier 1933.

Beaucoup d'industriels et d'hommes de droite, réunis autour de


Franz von Papen et d'Alfred Hugenberg, pensaient ainsi « lever
l'hypothèque » nazie et se servir d'Adolf Hitler pour ramener l'ordre
dans l'Allemagne en crise, avant de s'en séparer dès qu'il n'y aurait
plus besoin de lui. De fait, le gouvernement Adolf Hitler ne
comporte que trois nazis : Adolf Hitler chancelier du Reich,
Hermann Göring, chargé en particulier de la Prusse, et Wilhelm
Frick à l'Intérieur.

Or loin de se laisser instrumentaliser par les conservateurs, Adolf


Hitler parvient en quelques mois à mettre l'Allemagne au pas
(Gleichschaltung). Le démantèlement de la république de Weimar
au profit de la dictature nazie permet l'avènement et la
proclamation du Troisième Reich dès le 15 mars 1933, lors d'une
grandiose cérémonie de propagande tenue à Potsdam, sur le
tombeau de Frédéric II de Prusse.

« Mise au pas » et répression

Articles connexes : Gleichschaltung et Nuit des Longs Couteaux.

Dès le 1er février 1933, Adolf Hitler fait dissoudre le Reichstag par
Hindenburg. Pendant la campagne électorale, la SA et les SS,
milices du parti nazi, reçoivent des pouvoirs d'auxiliaires de la
police. Les réunions du Parti communiste (KPD), du Parti social-
démocrate (SPD) et des autres partis d'opposition sont marquées
par de nombreux décès. Des opposants sont déjà brutalisés ou
torturés.

Dans la nuit du 27 au 28 février 1933 survient l'énigmatique


incendie du Reichstag. Saisissant l'occasion, Adolf Hitler fait
adopter par Hindenburg un « décret pour la protection du peuple
allemand » qui suspend toutes les libertés garanties par la
Constitution de Weimar. Un autre décret institue la Schutzhaft ou
« détention de protection » préventive, qui permet d'arrêter et
d'emprisonner sans aucun contrôle ni limite de temps.

La terreur s'accélère. En deux semaines, Göring fait ainsi arrêter


10 000 communistes en Prusse, dont le chef du KPD, Ernst
Thälmann, le 3 mars. En avril, près de 30 000 arrestations ont lieu
dans la seule Prusse. À l'été, la Bavière compte 4 000 internés, la
Saxe 4 500. Entre 1933 et 1939, un total de 150 000 à 200 000
personnes sont internées, et entre 7 000 et 9 000 sont tuées par la
violence d’État. Des centaines de milliers d'autres doivent fuir
l'Allemagne[2].

De nombreuses figures de la gauche littéraire et scientifiques


s'exilent, comme Thomas Mann, Bertolt Brecht et Albert Einstein
dès le 28 février 1933. D'autres sont jetées en prison comme le
pacifiste Carl von Ossietzky. Les nazis condamnent l'« art
dégénéré » et les « sciences juives », et détruisent ou dispersent
de nombreuses œuvres des avant-gardes artistiques.

Les premiers camps de concentration nazis provisoires


apparaissent, où sont emprisonnés militants communistes,
socialistes et sociaux-démocrates. Dès le 20 mars 1933, Heinrich
Himmler ouvre le camp de concentration de Dachau à proximité
de Munich. Il est suivi en 1937 de Buchenwald et en 1939 de
Ravensbrück pour les femmes.

Le 5 mars 1933, les nazis obtiennent 43,9 % des voix aux élections
législatives. Dans tous les Länder d'Allemagne, les nazis
s'emparent par la force des leviers locaux du pouvoir. Le
23 mars 1933, Adolf Hitler obtient des deux tiers des députés le
vote des pleins pouvoirs pour quatre ans. Le 2 mai, les syndicats
sont dissous et leurs biens saisis. Les ouvriers sont enrôlés dans
l'organisation corporatiste du Deutsche Arbeitsfront (DAF). Le
10 mai, le ministre de la Propagande Joseph Goebbels préside à
Berlin à une nuit d'autodafé pendant laquelle des milliers de
« mauvais livres » d'auteurs juifs, marxistes, démocrates ou
psychanalystes sont brûlés pêle-mêle en public par des étudiants
nazis ; la même scène se tient dans les autres grandes villes. Le
KPD est officiellement interdit en mai, le SPD en juin[3]. Les autres
partis politiques se sabordent ou se rallient. Le 14 juillet, la loi
contre la formation de nouveaux partis fait du NSDAP le parti
unique en Allemagne. Les jeunes Allemands sont obligatoirement
embrigadés dans les Jeunesses hitlériennes (« Hitlerjugend »),
seul mouvement de jeunesse autorisé à partir du
1er décembre 1936.

Les SA de Ernst Röhm exigent que la « révolution nationale-


socialiste » prenne un tour plus anticapitaliste et rêvent de
prendre le contrôle de l'armée. Mais Adolf Hitler, qui a besoin des
grands industriels pour sa future armée, fait massacrer une
centaine de chefs SA le 30 juin 1934 au cours de la nuit des Longs
Couteaux. Le IIIe Reich s'oriente dès lors vers un « État SS »
(Eugen Kogon).

Les nazis liquident aussi à cette occasion plusieurs dizaines de


personnalités diverses, ainsi que le docteur Klausener, dirigeant
de l'Action catholique.
Après la mort de Paul von Hindenburg le 3 août 1934, Adolf Hitler
est à la fois chancelier et président de l'État. Il est entouré d'un
culte de la personnalité intense qui le célèbre comme le sauveur
messianique de l'Allemagne, et fait prêter un serment de fidélité à
sa propre personne, notamment par les militaires. Le Führerprinzip
devient le fondement de toute autorité.

Affiche de propagande américaine soulignant, une fois la guerre déclarée entre l'Allemagne et les États-Unis, la politique qu'a adoptée le Troisième Reich à l'égard de la religion chrétienne.

Mouvement antichrétien, le nazisme tente de soumettre les


Églises, et certains de ses dirigeants tels Martin Bormann rêvent
même d'éradiquer le christianisme à long terme[4]. Le pouvoir
provoque ainsi une scission au sein des protestants allemands,
par la mise sur pied de l'Église dite des « chrétiens allemands »,
qui professe sans réserve le racisme et le culte du Führer. Il
combat aussi l'Église confessante des pasteurs résistants Martin
Niemöller et Dietrich Bonhoeffer, déportés.
Article détaillé : Églises luthériennes d'Allemagne face au
nazisme.

En 1933, le puissant parti catholique, le Zentrum, s'était sabordé


en échange de la signature d'un concordat entre l'ADO (en
allemand, « Ausland Deutsches Organisation ») et le Vatican. Mais
en 1937, le pape Pie XI dénonce dans l'encyclique Mit brennender
Sorge les violations répétées du concordat, les tracasseries contre
des hommes d'Église, le racisme d'État et l'idolâtrie entourant le
Reich et son chef. Son texte est interdit de lecture et de diffusion
en Allemagne et ses exemplaires en circulation détruits par la
Gestapo. Cependant, dans l'ensemble, « les Églises allemandes
n'ont pas activé tout leur potentiel de résistance » (Jacques
Semelin) et le successeur de Pie XI, Pie XII, ancien nonce en
Allemagne, évite pendant la guerre de dénoncer les atrocités
nazies, notamment par peur d'attirer des représailles sur l'Église
allemande qu'il connaît bien.

Article détaillé : Église catholique d'Allemagne face au nazisme.

Au printemps 1938, Adolf Hitler accentue la prédominance nazie


dans le régime. Il évince les chefs d'état-major Werner von Fritsch
et Werner von Blomberg et soumet la Wehrmacht en plaçant à sa
tête Alfred Jodl et Wilhelm Keitel. Le conservateur Konstantin von
Neurath est remplacé par le nazi Joachim von Ribbentrop aux
Affaires étrangères, et Göring prend en main l'économie
autarcique aux dépens du Dr Hjalmar Schacht.
La franc-maçonnerie est mise hors la loi et ses membres,
pourchassés par une section spéciale de l'appareil policier.

Les Témoins de Jéhovah, objecteurs de conscience, refusent par


principe le service militaire et le travail dans l'industrie de guerre,
tout comme le salut nazi et tout signe d'allégeance à l'idolâtrie
entourant le Führer. Près de 6 000 d'entre eux sont enfermés en
camp de concentration.

Eugénisme et politiques racistes

Articles détaillés : Politiques racistes du Troisième Reich et


Eugénisme sous le nazisme.

Dès février 1933, la persécution contre les juifs se déchaîne. Une


loi permet à Adolf Hitler de faire révoquer 2 000 hauts
fonctionnaires et 700 universitaires juifs. Le boycott des
magasins juifs est lancé le 1er avril par les SA. Des Juifs sont
humiliés en public, des couples mixtes promenés dans les rues
avec des pancartes insultantes autour du cou. La contribution
juive à la culture allemande est niée : la musique de Felix
Mendelssohn ou de Giacomo Meyerbeer est interdite, et le célèbre
poème de Heinrich Heine, la Lorelei, n'a officiellement plus
d'auteur. Les lois de Nuremberg, en 1935, retirent la citoyenneté
allemande aux Juifs et interdisent tout mariage mixte. La liste des
métiers interdits s'allonge sans fin, toute vie quotidienne normale
leur est rendue impossible. Cependant, si plusieurs dizaines de
milliers de Juifs s'exilent, beaucoup persistent à rester malgré les
brimades, pensant qu'Adolf Hitler apaisera son courroux et parce
qu'ils devaient abandonner tous leurs biens pour quitter le pays[5].
Le pogrom de la nuit de Cristal, le 9 novembre 1938, annonce leur
élimination physique ainsi que leur spoliation systématique
(aryanisation). À partir de 1941, ils doivent porter une étoile jaune,
puis sont déportés dans les ghettos de Pologne et les camps de
la mort.

Seuls sont provisoirement épargnés les Mischlinge, ou les Juifs


mariés à des Allemandes « aryennes », tels Victor Klemperer. Les
Mischlinge sont des personnes dont un des parents n'est pas de
religion juive. Cette qualification était codifiée par les lois de
Nuremberg. En 1943, en plein Berlin, des conjointes de Juifs
manifestent dans la Rosenstrasse pour empêcher la déportation
de leurs époux.

En juillet 1933, le régime adopte une loi sur la stérilisation forcée,


conforme à son objectif de « purifier la race aryenne ». Des
dizaines de milliers de personnes en sont victimes. Elle concerne
surtout les malades mentaux, mais aussi des Tziganes
(préconisée par Robert Ritter[6]), ou encore des Noirs (planifiée par
Eugen Fischer[7] ; la stérilisation touche la moitié des métis,
« bâtards de Rhénanie » enfants de la « Honte noire ») : en 1937,
Adolf Hitler ordonne de stériliser les 400 enfants nés dans les
années 1920 de soldats noirs français et de femmes
allemandes[8]. Des milliers de femmes tziganes ne survivent pas à
la stérilisation.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne nazie s'en prend


également aux Slaves, peuple d'Europe de l'Est que le régime
considérait comme une « race inférieure ».

Les homosexuels sont condamnés à la stérilisation ou à la


déportation en camp en vertu du paragraphe 175 du code pénal ;
25 000 condamnés sont dénombrés en deux ans (J.M. Argelès).

Opinion et nazisme : adhésions et réticences

Alors que la Gestapo n’a que 6 000 hommes en 1938, et 32 000 en


1944[9], toute opposition organisée au nazisme a pratiquement
disparu après 1934. La police politique ne pourrait donc avoir
autant d'efficacité sans l'aide de nombreux délateurs,
mouchardant pour régler des comptes personnels, par peur ou par
adhésion idéologique. Il n'est pas rare non plus que des enfants,
soumis à l'embrigadement intense des Jeunesses hitlériennes,
finissent par dénoncer leurs parents.
Population de la région des Sudètes saluant Hitler lorsque celui-ci traversa la frontière tchécoslovaque en 1938.

Les rares groupes constitués de la résistance allemande au


nazisme émergent à nouveau à partir de 1938. Très isolés, surtout
après l'entrée en guerre, les résistants à Adolf Hitler sont
assimilés par l'opinion à des traîtres à leur pays. Ce qui amène les
historiens allemands au concept d'une « résistance sans le
peuple ».

Dans l'ensemble, la société allemande s'est vite accommodée du


régime national-socialiste du moment qu'il mettait fin à
l'instabilité politique et économique, et entreprenait de déchirer le
diktat du traité de Versailles. Les réalisations sociales du régime,
les cérémonies grandioses de propagande comme lors des
Congrès du NSDAP à Nuremberg, la peur, l'indifférence ou le
conformisme ont entraîné de nombreux Allemands à céder à la
« fascination du nazisme » (Peter Reichel).

Environ onze millions de citoyens allemands ont adhéré au


NSDAP, dont beaucoup de carriéristes et d'opportunistes, soit une
part considérable de la population adulte. Quelque
100 000 Allemands, selon Annette Wieviorka, ont pris part
activement au génocide des Juifs. L'historien de la Wehrmacht
Omer Bartov (L'Armée de Hitler, 1999) a montré qu'une bonne part
des combattants allemands avaient intégré le discours nazi, et
que nombre d'entre eux furent, avec leurs officiers et leurs
généraux, à peine moins compromis que les SS dans les tueries à
l'Est, en dépit de l'opinion contraire qu'ils ont cherché à propager, y
compris à l'étranger, dans les années soixante.

L'historien britannique Paul Johnson (Une Histoire des Juifs, 1986)


souligne que les Autrichiens, intégrés au Grand Reich en 1938,
sont surreprésentés dans les instances supérieures du régime
(outre Adolf Hitler lui-même, il peut être cité Adolf Eichmann, Ernst
Kaltenbrunner, Arthur Seyss-Inquart ou Hans Rauter) et qu'ils ont
en proportion beaucoup plus participé à la Shoah que les
Allemands (voir aussi : Shoah en Autriche). Un tiers des tueurs
des Einsatzgruppen étaient ainsi autrichiens, tout comme quatre
des six commandants des principaux camps d'extermination et
près de 40 % des gardes des camps. Sur 5 090 criminels de
guerre recensés par la Yougoslavie en 1945, 2 499 Autrichiens
sont dénombrés.

L'historiographie allemande distingue depuis Martin Broszat la


résistance organisée au nazisme (Widerstand) et des formes de
dissidence civiles (Resistenz), sans ambition de contestation
politique, mais démontrant une certaine réticence envers
l'embrigadement et l'idéologie officiels.

Par exemple, des groupes de jeunes gens, les Edelweiss ou la


Swingjugend, se réunissaient en pleine guerre pour écouter la
musique swing proscrite par le régime, et adoptaient un
habillement et une coiffure qui défiaient l'ordre moral officiel. De
nombreuses Allemandes bravèrent les interdictions officielles des
relations amoureuses avec les travailleurs étrangers occidentaux
ou slaves. Des centaines d'Allemands furent exécutés pour avoir
écouté la BBC, ou proféré des paroles méprisantes ou sceptiques
contre le régime et sur l'issue de la guerre. Certains tentèrent
discrètement de venir en aide à des Juifs, ou eurent du moins le
courage de gestes et de paroles de sympathie. D'autres
s'arrangèrent pour ne jamais faire le salut nazi. En Bavière
catholique, un mouvement d'opinion empêcha le régime néo-païen
de retirer les crucifix des classes[10].

Clemens August von Galen, évêque de Münster, relaya une vague


d'indignation contre la prétendue « euthanasie » des handicapés
mentaux, protesta en chaire contre celle-ci, et obtint ainsi l'arrêt
officiel théorique de l'Aktion T4 (août 1941).

Dans les années 1930, les Églises ont également souvent résisté
aux ingérences du régime et aux tracasseries de ses agents mais
leurs hiérarchies n'ont fait porter leurs refus que sur des points
matériels et confessionnels et, comme au temps de l'empire
wilhelminien, se défendaient toujours de « faire de la politique ».
Excepté Konrad von Preysing, évêque catholique d'Eichstätt, les
Églises en tant que telles n'ont condamné ni les guerres
d'agression, ni la politique raciale, ni les crimes contre l'humanité
dans les pays occupés, dont des échos parvenaient pourtant en
Allemagne.

Nature du pouvoir
La loi sur les pleins pouvoirs, votés à la suite de l'incendie du
Reichstag, suspend la Constitution, mais ne l'abroge pas[11], donc
« le Reich allemand est une république », selon l'article 1er de la
Constitution de 1919, mais le gouvernement dispose des pleins
pouvoirs en matière de police et de justice.

Totalitarisme

Carte des Gaue du Troisième Reich en 1944.

À partir de 1933, tous les partis, syndicats, mouvements de


jeunesse ou associations non-nazis ont été dissous ou absorbés,
les opposants exilés ou envoyés dans des camps de
concentration, les Églises exposées à des tracasseries, les
autonomies régionales supprimées au profit du premier État
centralisé qu'ait connu l'Allemagne, la population soumise à la
surveillance étroite de la Gestapo, certes relayée par une
multitude de délateurs. La justice a pareillement été soumise au
régime, le sinistrement célèbre Tribunal du Peuple
(Volksgerichtshof) présidé notamment par Roland Freisler ayant
prononcé des milliers de condamnations à mort au cours de
parodies de justice n'essayant même pas de respecter les
apparences élémentaires. Plus de 30 000 condamnés à mort
furent guillotinés, pendus, voire décapités à la hache[12] sous le
IIIe Reich, souvent pour de simples paroles d'hostilité ou de
mécontentement. Il n'était pas rare que la Gestapo arrête des
gens acquittés ou ayant fini leur peine, puis les déporte à sa guise.

À la différence de l'Italie fasciste, les rôles ne sont pas aussi


répartis entre le parti et les institutions traditionnelles[13]. En effet,
les institutions héritées des périodes précédentes continuent
d'exister, mais certaines sont progressivement noyautées par des
structures du parti, ou plus simplement, elles ne sont plus
opérantes, à l'image des Länders, par exemple, redécoupés en
Gaue, circonscription territoriale du NSDAP [réf. nécessaire]. Ce
maintien des classes dirigeantes traditionnelles, donc la mise en
place d'un condominium sur le pays, géré par le NSDAP et les
anciennes classes dirigeantes amende nettement la vision
totalitaire [réf. nécessaire]. Cette alliance est appelée à se fissurer à la
période des échecs militaires (il suffit de faire une biographie des
principaux conjurés du complot du 20 juillet 1944 pour s'en
convaincre : des militaires, décorés et honorés par le régime
(Rommel), un chef de corps d'armée durant la campagne de
France, fait maréchal par Adolf Hitler (Witzleben), des généraux
anciennement proches d'Adolf Hitler (Hoeppner), un homme qui a
voté les pleins pouvoirs en 1933 (Goerdeler)…).

En outre, à côté de cette alliance entre les conservateurs et les


nazis, se met en place ce que Broszat appelle « anarchie
totalitaire », par l'installation de structures ayant les mêmes
compétences dans un domaine donné, et qui finissent par avoir
des actions antagonistes : Warlimont, dans ses mémoires[14],
évoque une anecdote au sujet de camions de la marine, mais dont
l'armée a un besoin vital. Le représentant de la marine refuse de
les mettre à disposition de l'Armée de terre, sous prétexte que
beaucoup de camions ont déjà été donnés à l'Armée de terre. À
l'issue de plusieurs heures de débat, Adolf Hitler ne tranche pas,
renvoyant le problème à plus tard, trop tard.

Au vu de ces considérations, l'historiographie allemande


caractérise donc traditionnellement le IIIe Reich comme un « État
de non-droit » (Unrechtsstaat). En juin 1934, le célèbre juriste Carl
Schmitt, penseur de « l'état d'exception », approuve le massacre
des SA lors de la nuit des Longs Couteaux et théorise
publiquement que la simple parole du Führer a force de loi, et
qu'elle prime sur le droit.

Interprétations intentionnaliste et fonctionnaliste

L'école historique allemande dite des « intentionnalistes » insiste


sur la primauté d'Adolf Hitler dans le fonctionnement du régime.
La forme extrême de pouvoir personnel et de culte de la
personnalité autour du Führer ne serait pas compréhensible sans
son « pouvoir charismatique ». Cette notion importante est
empruntée au sociologue Max Weber : Adolf Hitler se considère et
est considéré sincèrement comme investi d'une mission
providentielle.

Sans l'idéologie (Weltanschauung, ou vision du monde)


redoutablement efficace qui animait Adolf Hitler et ses fidèles, le
régime nazi ne se serait pas engagé dans la voie de la guerre et de
l'extermination de masse, ni dans le reniement des règles
juridiques et administratives élémentaires régissant les États
modernes. Par exemple, sans son pouvoir charismatique d'un
genre inédit, Adolf Hitler n'aurait pas pu autoriser l'« euthanasie »
massive des handicapés par quelques simples mots sur papier à
en-tête de la chancellerie (opération T4, 3 septembre 1939), et
encore moins déclencher la Shoah sans rédiger un seul ordre
écrit. Aucun exécutant du génocide des Juifs ne demanda jamais,
justement, à voir un ordre écrit : le simple mot de Führerbefehl
(ordre du Führer) était suffisant pour faire taire toute question.

Comme l'a démontré l'école rivale des « fonctionnalistes »


(conduite par Martin Broszat), le IIIe Reich n'a jamais tranché entre
le primat du pouvoir du parti unique et celui du pouvoir de l'État,
d'où des rivalités de compétence incessantes entre les hiérarchies
doubles du NSDAP et du gouvernement du Reich. Surtout, l'État
nazi apparaît comme un singulier enchevêtrement de pouvoirs
concurrents aux légitimités comparables. C'est le principe de la
« polycratie »[15].

Adolf Hitler à Bonn en 1938.

Or, entre ces groupes rivaux, Adolf Hitler tranche rarement et


décide peu. Fort peu bureaucratique, travaillant de façon
irrégulière (sauf dans la conduite des opérations militaires), le
Führer, « dictateur faible » ou « paresseux » selon M. Broszat,
laisse chacun libre de se réclamer de lui, et attend seulement que
les individus marchent dans le sens de sa volonté.
Dès lors, a démontré son biographe Ian Kershaw, dont les travaux
font la synthèse des acquis des écoles intentionnalistes et
fonctionnalistes, chaque individu, chaque clan, chaque
bureaucratie, chaque groupe fait de la surenchère et essaye d'être
le premier à réaliser les projets nazis fixés dans leurs grandes
lignes par Adolf Hitler. C'est le cas en particulier dans le domaine
de la persécution antisémite, qui s'emballe et passe ainsi
graduellement de la simple persécution au massacre, puis au
génocide industriel. Ce qui explique que le IIIe Reich obéisse
structurellement à la loi de la « radicalisation cumulative », et que
le système ne puisse en aucun cas se stabiliser.

Ce « pouvoir charismatique » explique aussi que beaucoup


d'Allemands soient spontanément allés au-devant du Führer. Ainsi,
en 1933, les organisations d'étudiants organisent d'elles-mêmes
les autodafés de livres honnis par le régime, tandis que les partis
et les syndicats se rallient au chancelier et se sabordent d'eux-
mêmes après avoir exclu les Juifs et les opposants au nazisme.
L'Allemagne se donne largement au Führer dans lequel elle
reconnaît ses rêves et ses ambitions, plus que ce dernier ne
s'empare d'elle. Selon Kershaw, le Führer est l'homme qui rend
possible les plans caressés de longue date à la « base » : sans
qu'il ait besoin de donner d'ordres précis, sa simple présence au
pouvoir autorise par exemple les nombreux antisémites
d'Allemagne à déclencher boycotts et pogroms, ou des médecins
à pratiquer les expériences pseudo-médicales et les opérations de
mise à mort dont l'idée préexistait à 1933.

Ce qui explique aussi, toujours selon Ian Kershaw et la plupart des


fonctionnalistes, la tendance du régime à l'« autodestruction »
(Selbstzerstörung). Le IIIe Reich, retour à l'« anarchie féodale »
(Kershaw) se décompose en une multitude chaotique de fiefs
rivaux. C'est ainsi qu'en 1943, alors que l'existence du Reich est en
danger après la bataille de Stalingrad, tous les appareils dirigeants
du IIIe Reich se disputent pendant des mois pour savoir s'il faut
interdire les courses de chevaux, sans trancher [réf. nécessaire]. Le
régime substitue aux institutions rationnelles modernes le lien
d'allégeance personnelle, d'homme à homme, avec le Führer. Or,
aucun dirigeant nazi ne dispose du charisme d'Adolf Hitler. Le
culte de ce dernier existe dès les origines du nazisme et est
consubstantiel au mouvement, puis au régime. Chacun ne tire sa
légitimité que de son degré de proximité avec le Führer. De ce fait,
en l'absence de tout successeur (« En toute modestie, je suis
irremplaçable »[16][réf. incomplète]), la dictature d'Adolf Hitler n'a
aucun avenir et ne peut lui survivre[17]. La mort du IIIe Reich et
celle de son dictateur se sont d'ailleurs pratiquement confondues.

Arts, culture et sport sous le Reich hitlérien


Articles connexes : Propagande nazie et Art dégénéré.
L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir marque brutalement la fin de la
diversité culturelle qu'avait apportée la république de Weimar pour
l'Allemagne. De nombreux autodafés ont même lieu, surtout des
livres d'auteurs juifs, communistes, etc. Tous les livres de Marx, de
Sigmund Freud, d'Einstein et d'auteurs célèbres à cette époque
finissent brûlés en place publique. La culture est prise en main :
Adolf Hitler met en place un contrôle total de la presse écrite par
le parti nazi, choisit les films qui passent au cinéma… La
propagande passe par ces moyens de communication ; tout a
pour but de mettre en avant le parti. L'organisation des jeux
olympiques d'été de 1936 est instrumentalisée pour consolider
l’image de marque du régime hitlérien sur la scène internationale.

Les ouvrages scolaires sont également expurgés. Pour ne pas


renoncer aux poèmes d'Heinrich Heine, quelques-uns les
attribuent à un « auteur inconnu de langue allemande ».

Proscriptions, exils, ralliements

De nombreux artistes, écrivains et savants doivent fuir d'emblée


l'Allemagne nazie en raison de leurs origines juives, et/ou de leurs
convictions politiques pacifistes, de gauche, antinazies, ou encore
de la nature avant-gardiste de leur art.

Parmi eux les écrivains Erich Maria Remarque, Adrienne Thomas,


Thomas Mann et son frère Heinrich Mann, ainsi que Bertolt
Brecht, Alfred Döblin, Kurt Tucholsky, ou encore Lion
Feuchtwanger, Walter Benjamin, Arthur Koestler. Il en va de même
pour les metteurs en scène berlinois Max Reinhardt et Erwin
Piscator. Sont aussi notamment proscrits les philosophes
Husserl, Hannah Arendt ou Wilhelm Reich, la théologienne Edith
Stein (juive convertie et religieuse carmélite, gazée en 1942 à
Auschwitz), le peintre d'avant-garde Paul Klee, l'architecte Walter
Gropius, le physicien Albert Einstein. En 1938, l'annexion de
l'Autriche oblige le vieux fondateur de la psychanalyse, Sigmund
Freud, à partir pour Londres. L'écrivain viennois Felix Salten rejoint
la Suisse et s'installe à Zurich. Stefan Zweig, qui a dû fuir les nazis
autrichiens dès 1934, se suicide en 1942.

Les nazis brûlent en public les livres proscrits, 10 mai 1933.

Quelques artistes pourtant sondés par Goebbels font le choix de


partir par acte de résistance au régime, ainsi le cinéaste Fritz Lang
ou l'actrice Marlene Dietrich.

Un certain nombre d'artistes et d'écrivains restés en Allemagne,


comme Emil Nolde (qui adhère au parti nazi en 1935), se voient
interdire de peindre ou d'écrire et sont placés sous surveillance
policière.

Les Juifs sont exclus de la presse, du cinéma, du monde du


spectacle. Les œuvres d'auteurs juifs (comme celles de Heinrich
Heine ou Moses Mendelssohn) ne peuvent plus être jouées ou
interprétées, et Goebbels doit intervenir contre certains fanatiques
de son propre parti qui souhaitaient interdire Mozart parce que
franc-maçon.

L'autodafé spectaculaire des livres interdits, le 10 mai 1933, permit


à beaucoup de commentateurs de rappeler la célèbre phrase de
Heinrich Heine : « là où on brûlera des livres, on brûlera des
hommes ». En 1937, une « exposition d'art dégénéré » très visitée
sillonne l'Allemagne pour tourner en dérision les œuvres de
plusieurs artistes d'avant-garde (parmi lesquels Emil Nolde),
taxées de « bolchevisme culturel » ou de « gribouillages juifs et
cosmopolites » par Adolf Hitler. Beaucoup de ces œuvres sont
ensuite dispersées ou détruites par les nazis.

Un nombre non négligeable d'esprits se rallient toutefois plus ou


moins durablement au régime hitlérien. Le philosophe Martin
Heidegger prend sa carte au NSDAP et d'après Víctor Farías
(Heidegger et le nazisme) il paie ses cotisations jusqu'en 1945. Il
accepte quelques mois les fonctions de recteur à Fribourg ; avant
de s'opposer fondamentalement au national socialisme en
déclarant : « le national socialisme est un principe barbare ». Le
théoricien du droit Carl Schmitt devient le juriste nazi officiel.
Nombre de musiciens et d'interprètes entretiennent des relations
très cordiales avec le régime et ses plus hauts dirigeants,
acceptant ou sollicitant les commandes officielles : ainsi les
compositeurs Carl Orff et Richard Strauss, la cantatrice Elisabeth
Schwarzkopf, ou les chefs d'orchestre Wilhelm Furtwängler[18] et
Herbert von Karajan. Dans le domaine de l'art populaire, les
internationalement réputés Comedian Harmonists sont obligés de
se dissoudre.

Article connexe : Liste de compositeurs persécutés pendant le


nazisme.

Art officiel nazi

Article détaillé : Art du Troisième Reich.

Dès 1933, Goebbels impose la création des Reichskulturkammer,


organisation corporatiste des métiers de la culture. Nul ne peut
publier ou composer s'il n'en est membre.

Les cérémonies nazies récupèrent particulièrement la musique de


Richard Wagner et celle de Anton Bruckner, favorites du Führer. Un
« art nazi » conforme aux canons esthétiques et idéologiques du
pouvoir se manifeste au travers des œuvres d'Arno Breker en
sculpture, de Leni Riefenstahl au cinéma ou d'Albert Speer,
confident d'Adolf Hitler, en architecture. Relevant souvent de la
propagande monumentale, comme le stade olympique de Berlin
destiné aux Jeux de 1936, ces œuvres au style très néo-classique
développent aussi souvent l'exaltation de corps « sains », virils et
« aryens ». Le Führer confia à Albert Speer le projet pharaonique
(et inabouti) de reconstruction de la capitale Berlin. Celle-ci aurait
dû prendre le nom de Germania et se couvrir de monuments
néoclassiques au gigantisme démesuré : la coupole du nouveau
Reichstag aurait été 13 fois plus grande que celle de St-Pierre de
Rome, l'avenue triomphale deux fois plus large que les Champs-
Élysées et l'Arche triomphale aurait pu contenir dans son
ouverture l'Arc de triomphe parisien (40 m de haut). Le biographe
de Speer, Joachim Fest, décèle à travers ces projets
mégalomanes une « architecture de mort »[19]. En pleine guerre,
Adolf Hitler se réjouit que les ravages des bombardements alliés
facilitent pour l'après-guerre ses projets grandioses de
reconstruction radicale de Berlin, Hambourg ou Linz.

L'instrumentalisation du sport

Les Jeux olympiques d'hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen


puis les jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin furent des jalons
non négligeables dans la consolidation de l’image de marque du
régime hitlérien sur la scène internationale, cela en dépit de son
caractère notoirement raciste et ouvertement belliqueux. Les
attitudes des gouvernements occidentaux qui, en faisant
confiance à Adolf Hitler et à ses promesses en faveur des Juifs et
de la non-discrimination raciale en général, entamaient une série
de capitulations dont les Accords de Munich sont l’apothéose. Le
Comité international olympique lui-même a été accusé d'avoir une
part de responsabilité dans l’édification de l'image positive de
l’hitlérisme[20].

Économie
Article détaillé : Économie du Troisième Reich.

Situation économique et sociale à l'arrivée d'Adolf Hitler au


pouvoir

La Grande Dépression de 1929 s'était traduite par une montée


importante du chômage dans les pays développés. En Allemagne,
il y avait environ 3 500 000 chômeurs en 1930. Les historiens et
économistes (Maury Klein  , Daniel Cohen, Joseph Stiglitz entre
(en)

autres) reconnaissent que la crise de 1929 a eu un impact majeur


sur la montée du nazisme, conséquence directe du retrait des
capitaux américains d’Allemagne[21].

Robert Ley, adhérent du parti nazi dès 1923 et élu député au


Reichstag en 1932, fut chargé de l'élimination des syndicats, qui
furent remplacés par le Deutsche Arbeitsfront en 1933,
organisation de type corporatiste. Liée au DAF, la « Kraft durch
Freude » (Force par la joie) fut chargée d'offrir aux classes
populaires des loisirs de masse étroitement encadrés. Elle offrit
par exemple à des milliers d'ouvriers des croisières en mer
Baltique sur ses deux paquebots.

À la fois anticapitaliste et antimarxiste, et soucieux de se rallier la


classe ouvrière, le régime nazi voulut comme tout fascisme
expérimenter une troisième voie entre libéralisme et collectivisme.
L'État nazi intervint ainsi largement dans l'économie. Il mena une
politique de grands travaux (essor du réseau autoroutier), lança un
programme ambitieux de logements sociaux, de réfection des
cantines ouvrières, ou de loisirs de masse. En 1936, Adolf Hitler fit
concevoir par Ferdinand Porsche les premières Volkswagen ou
« voiture du peuple », censées être accessibles aux Allemands les
plus modestes – en réalité, peu sont construites sous le IIIe Reich,
leurs usines de montage étant vite affectées à la construction de
chars. Mais aussi, le régime imposa la planification et une stricte
autarcie, obligeant les industriels et les particuliers à remplacer
par des ersatz de moindre qualité les produits interdits
d'importation.

Dès l'origine, l'économie du Troisième Reich s'est orientée vers la


remilitarisation de l'Allemagne, puis la préparation de la guerre.
Cette politique s'est appuyée dès 1933-1934 sur une série de lois
économiques qui favorisèrent la réorganisation complète de
l'industrie, puis fut accentuée à partir de 1936 avec le lancement
du plan de Quatre Ans confié à Hermann Göring. Celui-ci constitua
le tout-puissant cartel des Reichswerke Hermann Göring, devenu
très vite l'une des plus grosses entreprises d'Allemagne puis,
après la mise sous tutelle des industries des pays conquis, une
des plus grosses du monde.

Le développement de l'industrie de l'armement fut grandement


facilité par la technologie de la mécanographie et de la carte
perforée Hollerith, fournie par la Dehomag. Les méthodes de
comptabilisation, qui permettaient de connaître avec précision la
nature du travail effectué par les ouvriers, orientèrent
l'industrialisation dans ce sens.

À partir de 1941, l'état-major SS a entériné le programme


d'exploitation de travailleurs forcés et de prisonniers de guerre,
dans des conditions extrêmes pour les dits « travailleurs ». Très
fréquemment, ces travaux étaient d'ailleurs simplement une
manière « économiquement efficace » de liquider les ennemis du
régime en maximisant leur utilité économique. Littéralement, on
les tuait à la tâche. Le camp Auschwitz-Birkenau n'est qu'un
exemple parmi d'autres.

Les entreprises IG Farben, Krupp AG, BMW, Mercedes-Benz,


Volkswagen ont toutes participé à ce système, mais également
des entreprises étrangères, telles Fordwerke, filiale allemande du
groupe Ford, et Opel, filiale du groupe General Motors. Henry Ford
notamment participa activement à la constitution de l'arsenal de
la Wehrmacht avant l'entrée en guerre de l'Allemagne, et accepta
en 1939, la même année que Benito Mussolini, la plus grande
décoration qu'Adolf Hitler pouvait décerner à un étranger, la grand-
croix de l’ordre de l'Aigle allemand.

Évolution du chômage

Le drapeau de guerre, utilisé notamment par la Kriegsmarine.

En comparaison avec les États-Unis ou l'Angleterre, ces chiffres


sont très flatteurs, sur le papier. Mais, outre le surendettement de
l'État qu'impliquait la politique de militarisation et de plein emploi,
il faut ajouter que :

« Cette performance apparente fut obtenue au moyen


de mesures de plus en plus attentatoires aux libertés.
Ainsi, le 22 juin 1938, une ordonnance ouvrit le droit
pour les autorités de réquisitionner la main-d'œuvre
pour une tâche précise. Le 1er septembre 1939, c'est
la fin de toute liberté en matière de choix d'un
emploi. La militarisation de la classe ouvrière s'était
esquissée dès avant la guerre. La ligne Siegfried
(Westwall ou « mur de l'Ouest ») fut construite au
moyen de la réquisition de 400 000 ouvriers
(22 juin 1938). »
— (Source : Alfred Wahl L'Allemagne de 1918 à 1945,
p. 136)

Les rapports sociaux dans la société totalitaire nazie

À partir de 1933, la société allemande est profondément


remodelée sous l'action d'une vision totalitaire. Brisant un certain
nombre de cadres hérités de la période précédente, le nouveau
pouvoir rebat les cartes des rapports sociaux, définissant, au sein
de la société allemande, des groupes sociaux qui subissent le
régime et des catégories sociales qui bénéficient du régime.
Cependant, malgré l'emploi d'une rhétorique misant sur l'harmonie
des rapports sociaux redéfinis dans la communauté du peuple, les
conflits inhérents à une société industrielle n'ont pas disparu et, à
partir de 1936, des revendications salariales, conséquence du
plein emploi, réapparaissent[22].

Catégories sociales perdantes

En effet, dès les premiers mois d'installation du gouvernement de


coalition entre les nazis et les conservateurs, se dessinent les
contours des groupes qui perdent, par rapport à la période
précédente, ce qui avait été conquis ou octroyé : les salariés, en
dépit de nombreuses proclamations, ainsi que les femmes et les
Juifs.

Dans un contexte de chômage de masse, la destruction des


syndicats entraîne le durcissement des conditions de vie des
salariés, touchant aussi bien les rémunérations que les conditions
de travail[23] : la loi du 4 avril 1933 autorise le licenciement de tout
employé communiste, de représentant social-démocrate ou de
tout militant syndical sans préavis : tout salarié mal vu peut, à
partir de la mise en application de cette loi, être licencié de façon
arbitraire sans aucun moyen de défense[24]. Par delà la rhétorique
mise en avant (chaque entreprise serait une communauté au sein
de laquelle chacun aurait des droits et des devoirs), les dirigeants
d'entreprise voient leurs pouvoirs renforcés[24].

Les salariés, après la dissolution des syndicats, doivent être


inscrits au Front du Travail. Cette institution regroupe à la fois les
salariés et leurs employeurs, régit les relations au travail, et se
trouve placée sous la tutelle du ministère du Travail du Reich[25].
Confiées à des commissaires aux compétences territoriales
élargies, les relations sociales sont dorénavant régies par le
Führerprinzip, dans une rhétorique néoféodale, insistant sur la
relation de dépendance du salarié envers son employeur[26].
À cela, s'ajoute le fait que l'indice des salaires (100 en 1932) était
retombé à 97 en 1938. En 1937, le niveau des salaires était à peu
près celui de 1929. Le pouvoir d'achat de la classe ouvrière est
inférieur en 1939 à celui de 1933. À partir de juin 1938, les
salaires sont fixés d'autorité.

Cependant, des sources indiquent le contraire : l’historien


britannique Niall Ferguson nota que les prix à la consommation
entre 1933 et 1939 avaient augmenté au taux annuel moyen de
seulement 1,2 %. Cela signifiait en réalité que les travailleurs
allemands s’en sortaient mieux, aussi bien en valeur réelle que
nominale : entre 1933 et 1938, le revenu hebdomadaire net (après
déduction des impôts) augmenta de 22 %, tandis que le coût de la
vie avait augmenté de seulement 7 %. Le revenu des travailleurs
continua d’augmenter, même après le déclenchement de la guerre
en septembre 1939. La rémunération horaire moyenne des
travailleurs allemands augmenta de 25 %, et le salaire
hebdomadaire de 41 % jusqu’en 1943[27].

Fin 1935, J.K Galbraith écrivait également : « le chômage touchait


à sa fin en Allemagne. En 1936, les revenus élevés tiraient à la
hausse les prix ou bien permettaient de les augmenter […] à la fin
des années trente l’Allemagne avait atteint le plein emploi et des
prix stables. C’était un exploit absolument unique dans le monde
industriel »[28] Le qualificatif de classe perdante serait donc à
nuancer.
Les paysans, nombreux à avoir voté pour les nazis, ne voient pas
l'exode rural s'arrêter (il a même tendance à s'accélérer) ni leur
situation s'améliorer réellement. Les petits commerçants et
artisans menacés par la modernisation économique, et qui
avaient fourni de gros bataillons aux SA, sont aussi floués : au
nom de l'efficacité économique et par souci de préparer la guerre,
le gouvernement encourage légalement la concentration des
petites entreprises, dont plus de 400 000 disparaissent entre 1933
et 1939[29].

Enfin, en raison de la conception que les nazis avaient de la


femme[30], celles-ci furent peu à peu cantonnées à leur rôle
traditionnel[31]. Dès 1933, les femmes sont poussées hors de la
fonction publique, ne peuvent plus être directrices dans
l'enseignement, n'ont plus le droit d'être avocates, ni juges. Les
ouvrières sont poussées vers l'agriculture. Les ouvrières
célibataires de moins de 25 ans furent ainsi contraintes à faire
une année dans les champs. 1,3 million de femmes
supplémentaires furent employées dans l'agriculture entre 1933 et
1939. La politique vis-à-vis des femmes s'est cependant un peu
assouplie à l'approche de la guerre[32].

Article détaillé : Condition féminine sous le Troisième Reich.


Catégories bénéficiaires du régime

Si des groupes sociaux ont été floués ou matés en 1933-1934,


d'autres, par contre, ont su tirer parti du nouveau cadre politique et
institutionnel. En effet, après quelques incertitudes, notamment
en raison d'actions violentes de la SA[33], le décret du
31 mai 1933[33], préparé lors d'une rencontre entre Adolf Hitler et
des représentants des industriels allemands[34], lève toute
ambiguïté sur la place dévolue aux représentants de l'industrie et
des services dans la réorganisation nationale-socialiste. De plus,
dès le 30 janvier, les intérêts privés, représentés par Hugenberg,
sont fortement présents dans le gouvernement du Reich ; ils se
voient renforcés par la nomination du Dr Schmitt, directeur général
des assurances Allianz, et non d'un cadre du parti, au
gouvernement[34].

Dans le même temps, les représentants de l'industrie lourde


jouent un rôle accru au sein du NSDAP et de l’État, à l'image de
Fritz Thyssen, nommé par Goering conseiller d'État à vie en
Prusse, jouant de ce fait un rôle important de conseiller
économique dans les Gaue de Rhénanie[35]. Ainsi, la loi sur les
cartels du 15 juillet 1933, qui donne aux ministères de l'économie
et de l'agriculture un pouvoir sur la constitution de cartels et de
contrôle de ces derniers, renforce les intérêts des cartels déjà
existants, en rendant théorique le contrôle étatique sur ces
institutions[36].
De plus, la lutte contre la corruption est considérablement allégée
à partir de mai 1933[34].

Dans le même temps, la direction du NSDAP, Adolf Hitler en tête,


écarte tous les militants susceptibles de remettre en cause ces
nouveaux choix économiques, illustrés par la nomination de
membres éminents du patronat allemand à des postes clés de la
direction de l'économie[34] : ainsi, les décrets du printemps 1933
annulent les plaintes déposées par le parti à l'encontre des
industriels pour corruption[34].

Expansionnisme nazi

Carte des agressions nazies avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale : l'Allemagne procède à des annexions de terres où vivent des germanophones, au mépris de la SDN ; le
régime confortant ainsi sa popularité auprès de l'opinion publique allemande (l'utopie nationaliste de la Grande Allemagne remonte au XIXe).

Les fondements idéologiques

Article connexe : Ordre nouveau (nazisme).

La justification de l’expansionnisme nazi se trouve déjà dans Mein


Kampf (1926). Le régime nazi se réclame du fascisme, défini par
Benito Mussolini comme un régime militariste et anti-pacifiste. Il
nourrit le culte de la virilité et de la violence guerrière, et vit dans le
souvenir permanent de l'expérience de la Grande Guerre. Enfin,
Adolf Hitler viole constamment le traité de Versailles, imposé à
l’Allemagne en 1919. Méprisant les institutions internationales,
posant le primat de la force sur le droit, il traite les traités
internationaux conclus de « chiffons de papier ». D'emblée Adolf
Hitler se met à bafouer ouvertement le traité de Versailles, dont il
ne reste plus grand-chose dès 1938-1939. Le 14 octobre 1933,
l'Allemagne quitte la Société des Nations tout en proposant des
discussions bilatérales sur la sécurité[37]. En janvier 1935, les
Sarrois votent massivement leur rattachement à l'Allemagne.
Cette victoire améliore l'image des nazis à l'étranger[38]. La
conscription est réintroduite le 16 mars 1935, en violation ouverte
du traité de Versailles. Les effectifs de la Wehrmacht sont portés
à 550 000 hommes[39]. En même temps, Adolf Hitler négocie avec
les Britanniques. Le 18 juin 1935, un accord anglo-germanique
autorise l'Allemagne à se doter d'une flotte équivalente à 35 % de
celle du Royaume-Uni. En fait, les Allemands cherchent à dessiner
un nouveau partage du monde qui leur réserverait l'Est de
l'Europe[38].

Le projet nazi reprend en partie les vieux thèmes du


pangermanisme. Selon Adolf Hitler, la réunification du « sang
allemand » est un impératif moral, même si cette communauté se
révélait nuisible sur le plan économique. Il revendique donc des
territoires qui étaient allemands avant la Première Guerre
mondiale et invoque la communauté de sang et de culture pour
annexer d'abord l’Autriche, puis la région des Sudètes en 1938. À
partir de 1939, Adolf Eichmann est aussi chargé de « rapatrier »
les minorités allemandes dispersées depuis des siècles à travers
toute l'Europe centrale et orientale.

Mais au désir de regrouper tous les Allemands s'ajoute l'idée que


les Aryens, « race des Seigneurs » (Herrenvolk) auraient besoin
d’un espace vital (Lebensraum) pour survivre, et que celui-ci,
potentiellement illimité, doit être conquis par la force à l’Est (Drang
nach Osten). Considérant les Slaves comme une race inférieure
(des « sous-hommes », Untermenschen), le projet nazi ambitionne
donc de conquérir l’Europe orientale et de réduire ses populations
en esclavage, voire de les éliminer[40]. La Tchécoslovaquie, jeune
démocratie abritant une population allemande, est le premier pays
démantelé par les Allemands. La Pologne, qui abrite une large
population juive, est particulièrement visée par le Troisième Reich.

Vers la guerre

Les frontières du « Grand Reich germanique » telles que planifiées selon le Generalplan Ost (conquête d'un espace vital pour l'Allemagne en Europe de l'Est).
Le Führer prépare la société allemande à la guerre. Dans les
Jeunesses hitlériennes, organisations obligatoires (à partir de
1936) pour les adolescents, l’entraînement physique et moral doit
former des hommes nouveaux, courageux jusqu’à l’extrême et
capables de tuer sans éprouver la moindre pitié. Habillés en
uniformes, les jeunes allemands apprennent à être fidèles à Adolf
Hitler. L’économie est militarisée et tournée vers la production
d’armes. Adolf Hitler prend lui-même le commandement de
l’armée en 1938. Le 7 mars 1936, la Wehrmacht entre en
Rhénanie, démilitarisée depuis le traité de Versailles. La Grande-
Bretagne et la France condamnent cette action mais
n'interviennent pas[39] alors qu'Adolf Hitler avait prévu de reculer
s'il rencontrait une résistance. L'inaction des démocraties conforte
la volonté d'Adolf Hitler de réaliser la grande Allemagne et en
protestant publiquement de son pacifisme. Adolf Hitler ensuite
multiplie les pressions sur le chancelier autrichien Schuschnigg
pour qu'il cède le pouvoir au nazi Arthur Seyss-Inquart. Sans
soutien extérieur, le chancelier cède et le 12 mars 1938, Adolf
Hitler entre en Autriche. Il annonce le rattachement du pays au
Reich et obtient 99 % de oui de la part des Autrichiens au
plébiscite d'avril[41]. L’Anschluss ne rencontre aucune opposition
internationale. Après les accords de Munich, le Royaume-Uni et la
France laissent Adolf Hitler s’emparer des Sudètes.

Les deux pays sont mis devant le fait accompli lorsque la


Bohême-Moravie, Memel et la ville libre de Dantzig sont annexés
en 1939.

Réactions des démocraties

À la fin des années 1930, les démocraties européennes sont dans


une situation difficile. La Grande Crise de 1929 n'est pas
entièrement résolue. Le pacifisme est extrêmement puissant dans
les opinions publiques. La spécificité du nazisme est rarement
perçue et beaucoup persistent longtemps à voir en Adolf Hitler un
nationaliste allemand comme les autres. La SDN n’a pas de réel
pouvoir et les États-Unis sont isolationnistes.

Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini sur le point de signer les accords de Munich, 1938.

Une grande partie de l’Europe est aux mains de dictatures


autoritaires (Espagne, Portugal, Autriche…) fascistes (Italie) ou
communistes (URSS). L’Allemagne a conclu une série d’alliances
qui la renforce : Axe Rome-Berlin puis Pacte d'acier avec l’Italie,
enfin, en août 1939, pacte germano-soviétique avec l’URSS de
Joseph Staline. Francisco Franco, qu'Adolf Hitler a aidé
activement à arriver au pouvoir pendant la guerre civile espagnole
par l'envoi de la légion Condor, est l'allié moral du Reich. Les États
des Balkans, qui ont conclu des accords commerciaux de clearing
avec le Reich, sont sous l'influence économique voire
diplomatique de Berlin. La Belgique et les Pays-Bas se replient
dans des neutralités frileuses. La France et le Royaume-Uni sont
isolées et vivent dans le spectre de la Grande Guerre.

Malgré l’alliance qui les unit à la Tchécoslovaquie, la France et le


Royaume-Uni se gardent bien d’intervenir lorsqu'Adolf Hitler
déclare son intention de rattacher les Sudètes. Les accords de
Munich de 1938 marquent l'ultime tentative de conciliation des
démocraties devant les prétentions territoriales nazies : elles
laissent Adolf Hitler s’emparer des Sudètes en octobre 1938.

À cette époque, beaucoup de partisans de l’« apaisement » avec


l'Allemagne nazie croient qu'Adolf Hitler s'en tiendra à démolir les
dispositions les plus humiliantes du traité de Versailles et aux
traditionnels projets pangermanistes. Pour le Premier ministre
britannique Neville Chamberlain, l'annexion de l'Autriche n'est ainsi
qu’« une affaire entre Allemands », et la Tchécoslovaquie « un
petit pays dont nous ne savons presque rien ». Mais le
15 mars 1939, le Reich s'empare de Prague et détruit l'État
tchécoslovaque, absorbant donc des populations slaves et
nullement allemandes. Les opinions occidentales basculent, les
gouvernements comprennent que le IIIe Reich nourrit des
ambitions hégémoniques illimitées.
Lorsque les armées allemandes pénètrent en Pologne, elles ne
peuvent plus reculer et doivent déclarer la guerre. Toutefois, les
démocraties n'entrent pas en Allemagne, alors qu'elles auraient pu
tirer profit de la division de l'armée allemande pendant la
campagne de Pologne.

Le Reich en guerre
Articles détaillés : Seconde Guerre mondiale et Europe sous
domination nazie.

Hitler, Adolf Heusinger, Fedor von Bock, Friedrich Paulus, en 1942 au quartier général du groupe d'armées Sud.

Le 1er septembre 1939 à 4 h 45 du matin, le Reich envahit la


Pologne sans déclaration de guerre, déclenchant la Seconde
Guerre mondiale. L'occupation militaire allemande de la plus
grande partie du continent européen a lieu rapidement et, jusqu'en
1941, le territoire contrôlé par les nazis va du Cercle Polaire et de
la Manche jusqu'à l'Afrique du Nord et aux portes de Moscou.
Dans tous les pays, le IIIe Reich trouve des forces de collaboration
pour l'assister, mais sa domination est combattue par les
mouvements de résistance. La Grande-Bretagne cependant refuse
de se retirer de la guerre même après la défaite de la France et
l'armistice du 22 juin 1940. Elle est le seul adversaire du Reich
entre juin 1940 et juin 1941, quand Adolf Hitler envahit
brusquement l'Union soviétique, violant le pacte de non-agression
et s'ouvrant un autre front de bataille. Celui-ci signe par ailleurs un
pacte d'amitié avec la Turquie le 18 juin 1941.

Or, à partir de la défaite devant Moscou (6 décembre 1941), Adolf


Hitler perd l'espoir d'une guerre courte. Trois gigantesques
potentiels humains et industriels sont désormais alliés contre lui :
l'URSS, l'Empire britannique et les États-Unis, auxquels, après
l'agression japonaise sur Pearl Harbor, il a déclaré la guerre le
11 décembre 1941, sans aucun bénéfice pour l'Allemagne.

Se résignant à proclamer la mobilisation totale voulue par


Goebbels et Speer, Adolf Hitler accentue le pillage des pays
occupés et met en œuvre la guerre totale. À partir de début 1942,
la production d'armements s'accroît et elle est encore supérieure
en février 1945 à ce qu'elle était en 1942, malgré des attaques
aériennes massives des Alliés contre les cibles civiles et
industrielles.

Évolution du régime pendant la guerre

Le totalitarisme nazi se renforce encore avec la guerre. Sous la


direction de Heinrich Himmler (1900-1945), l'appareil policier
développe des pouvoirs illimités. Se radicalisant sans fin, le
IIIe Reich perpètre sur son territoire et à travers les pays occupés,
surtout à l'Est, des crimes contre l'humanité : le lancement du
génocide industriel des Juifs est entériné par la conférence de
Wannsee le 20 janvier 1942 ; l'extermination s'abat aussi sur les
handicapés mentaux allemands, les Tziganes, les Polonais et les
Slaves, sujets au Generalplan Ost ; d'innombrables résistants de
toute l'Europe affluent dans les camps de concentration en
territoire allemand, tandis que la Wehrmacht et les SS perpètrent à
l'extérieur massacres et tortures. En juillet 1942, au cours d'une
cérémonie au Reichstag, Adolf Hitler se fait donner officiellement
droit de vie et de mort sur tout citoyen allemand. Le complot du
20 juillet 1944 contre Adolf Hitler, mené par des résistants
allemands, est réprimé dans le sang : plus de 5 000 personnes
sont suppliciées après des procès aux verdicts connus d'avance,
leurs familles déportées en vertu du principe totalitaire de la
responsabilité collective (Sippenhaft).

Les derniers mois

À partir de novembre 1944, tous les Allemands sont appelés à


servir dans la Volkssturm, une milice sous-équipée : les derniers
défenseurs du IIIe Reich seront souvent des vieillards et des
préadolescents armés de vieux fusils. Dans les ruines de Berlin et
de Vienne assaillies par l'Armée rouge, les SS pendent encore en
public tous ceux qui parlent de cesser un combat sans espoir.
Au printemps 1945, le Troisième Reich, bombardé
quotidiennement, sillonné de millions de réfugiés fuyant l'avancée
soviétique, et assailli de toutes parts, se trouve en ruines.

Déclarant que le peuple allemand ne mérite pas de lui survivre


puisqu'il ne s'est pas montré le plus fort, Adolf Hitler donne l'ordre
en mars 1945 d'une politique de la terre brûlée d'une radicalité
jamais égalée : il s'agit de détruire non seulement les usines et
toutes les voies de communication, mais aussi les centrales
thermiques et électriques, les stations d'épuration et tout ce qui
est indispensable à la vie des Allemands. Dans la pratique,
toutefois, ces ordres furent peu appliqués sur le terrain[42].

Une désintégration toujours plus poussée des pouvoirs au


sein d'un Reich aux abois

À partir de l'hiver 1944-1945, le Reich connaît un processus de


désintégration de plus en plus accentué au fil des semaines. Ce
processus de désintégration se matérialise par la décentralisation
de la répression et par ce que Bormann appelle « la calamité des
communications »[43].

En effet, en novembre 1944, Heinrich Himmler confie par décret


aux responsables de la police et des SS de chaque Gau le pouvoir
de mener des actions dirigées contre les travailleurs étrangers[44],
perçus comme une cinquième colonne particulièrement bien
organisée[45], et à partir de février 1945, Kaltenbrunner autorise
ces mêmes responsables à pratiquer des exécutions arbitraires à
l'encontre de ces populations, ciblant particulièrement les
travailleurs de l'Est[46] ; ces consignes sont appliquées avec zèle
par la Gestapo, zèle annonciateur des massacres des dernières
semaines du conflit[47].

Mais la violence est également dirigée contre les populations


allemandes. En effet, le décret promulgué le 15 février 1945 par le
ministre de la Justice, renforcé par un décret d'Adolf Hitler du
9 mars crée les conditions de l'exercice d'une justice toujours plus
décentralisée, sans procédures d'appel : les modalités
d'application prévues par Bormann contribuent à accentuer ce
processus de décentralisation-désintégration de la justice[48].

Toutefois la décentralisation de la répression ne constitue pas le


seul facteur de la désintégration du Reich dans les premiers mois
de l'année 1945. En effet, les contraintes liées aux attaques des
nœuds de communication accentue le chaos dans un Reich de
plus en plus décentralisé de fait.

Dans les semaines qui précèdent la disparition du Reich, les


Gauleiter, représentant le NSDAP et l'État en province, sont livrés à
eux-mêmes, ne recevant plus de consignes applicables de
Berlin[49], ou alors des directives inapplicables émanant de la
chancellerie de Bormann, qu'ils ne prennent même plus la peine
de lire[43].

En effet, la « calamité des communications », en réalité


l'incapacité pour le pouvoir central à communiquer efficacement
avec ses représentants installés dans les régions éloignées du
centre, notamment le Sud du Reich, accélère la désintégration
totale de l'État central et la fragmentation de ses pouvoirs, le
pouvoir central se trouvant davantage chaque jour en incapacité
de transmettre ses ordres à ses représentants locaux ou
régionaux, selon le constat de Goebbels au début du mois[50],
tandis qu'une répression féroce, menée par les Gauleiter, la SS et
la police, s'abat sur la population[49]. Au mois d'avril, les autorités
centrales de Berlin ne peuvent plus communiquer de façon
efficace avec le Sud du Reich, un service de courriers à moto est
alors mis en place et transmet le flot des directives de Bormann,
une « paperasse inutile »[51] que plus personne ne prend alors le
temps de lire[43]. Cette déliquescence est visible dans la politique
personnelle menée par chaque Gauleiter dans son Gau : dans le
sud du Reich, tous les Gauleiter refusent d'accueillir les réfugiés
des régions envahies par les Soviétiques, malgré les consignes
strictes de la chancellerie du Parti[52].
Un refuge pour les responsables : la routine

Face à ce processus de désintégration, les plus hauts


responsables du Reich se réfugient dans la routine et
l'accomplissement de leurs tâches et du rôle de représentation
qui leur est dévolu. Heinrich Himmler fait ainsi établir une liste
d'ouvrages à offrir aux hauts dignitaires de la SS à l'occasion de la
fête de Yule ou encore répond au père de l'un de ses filleuls que le
« chandelier de vie » destiné au nouveau-né lui sera adressé dès
que possible[53]. Dans les premières semaines de 1945, le
ministre des finances, Lutz Schwerin von Krosigk, adresse une
abondante correspondance à Adolf Hitler ou aux autres
ministères leur demandant de considérer la situation financière et
monétaire du Reich, allant jusqu'à suggérer un relèvement des
tarifs d'un certain nombre de services publics, arguant de leur
coût en hausse constante du fait de la prolongation du conflit, ou
encore une réforme fiscale, à laquelle Goebbels reproche, fin
mars 1945, de peser sur la consommation[54].

Mais Schwerin n'est pas le seul à se focaliser sur son activité


principale : dans l'entourage même d'Adolf Hitler, le maintien des
apparences et la perpétuation des habitudes acquises demeurent
la règle. En effet, dans la semaine qui précède l'anniversaire
d'Adolf Hitler, une exposition de prototypes de nouvelles armes
mobilise l'attention du personnel de la chancellerie du Reich, cette
dernière devant être visitée par Adolf Hitler à l'occasion de son
anniversaire le 20 avril[55]. Bormann, lui, continue d'inonder les
cadres supérieurs du parti de directives vaines et inapplicables, au
grand agacement de Goebbels[43]. La recherche de cette routine
se fait aussi aux échelons inférieurs du NSDAP : le 28 avril, le
Kreisleiter de Freiberg, en Saxe, fait publier une circulaire à
destination des militants, contenant un éventail de tâches
partisanes à accomplir[43].

La disparition du Reich

Adolf Hitler se suicide le 30 avril 1945 quand l'Armée rouge arrive


à quelques centaines de mètres du bunker berlinois du dictateur.
Son successeur, l'amiral Karl Dönitz ne peut que capituler sans
conditions le 8 mai 1945. Il est arrêté avec le gouvernement de
Flensbourg, dernier vestige de gouvernement allemand, le
23 mai 1945, à Flensbourg. Le 20 septembre, plusieurs mois
après la défaite militaire totale de l'Allemagne nazie, la loi no 1 du
Conseil de contrôle allié, issue d'un accord entre les
gouvernements des Alliés, abroge l'ensemble des lois
d'exceptions constituant la base législative du régime hitlérien.
L'Allemagne est ensuite soumise au processus dit de
dénazification, destiné à effacer toute trace du régime hitlérien et
à garantir le rétablissement de la démocratie.
Bilan des pillages, crimes de masse et
destructions
Mise au pillage des pays conquis : en 1942, 40 % de la
Trésorerie du Reich était faite de tributs financiers prélevés sur
les vaincus. La France du maréchal Pétain dut ainsi payer 400
millions de Francs par jour de « frais d'occupation », de quoi en
réalité entretenir une armée de plus de 10 millions
d'hommes[56]. Les Allemands ne furent pas soumis au
rationnement avant fin 1944 grâce aux prélèvements agricoles
massifs dans les pays occupés, condamnés aux privations, à la
disette voire à la famine (Grèce, URSS). Bien des Allemands
reçurent aussi des dépouilles de l'aryanisation (spoliation des
biens juifs) effectuée sur le territoire du Reich ou à l'étranger.
Hermann Göring et Alfred Rosenberg dérobèrent à grande
échelle les trésors artistiques de l'Europe occupée, collections
juives en tête, remplissant pour des centaines de trains de
chefs-d’œuvre et d'objets d'art.
De même, pour compenser la mobilisation de millions d'ouvriers
sur le front de l'Est, le gauleiter Fritz Sauckel transféra de force
huit millions de travailleurs civils en Allemagne, sans compter
les millions de prisonniers de guerre mis au travail : la moitié de
l'emploi agricole et le tiers de l'emploi industriel du IIIe Reich
était assumé par des travailleurs étrangers en 1944[57]. La
Gestapo surveillait étroitement ces derniers, soumis à de
multiples discriminations. Ainsi, les ouvriers polonais et
soviétiques devaient porter l'insigne « P » ou « Ost « bien visible
sur la poitrine ; ils recevaient généralement un salaire misérable
correspondant à peine au minimum physiologique
indispensable ; ils n'avaient pas le droit de prendre le tram ou de
monter à bicyclette, ni d'entrer dans une église allemande ; les
relations sexuelles avec une Allemande étaient punies de mort
pour l'homme, et la femme humiliée en public puis déportée en
camp. La police pratiquait régulièrement des rafles qui
emmenèrent des dizaines de milliers en camp de concentration
au moindre geste déviant.
Germanisation forcée de territoires annexés au IIIe Reich
pendant la guerre, ainsi l'Alsace-Lorraine, le Luxembourg, une
partie de la Pologne. Des dizaines de milliers de « Malgré-
nous », enrôlés par la contrainte dans la Wehrmacht et la
Waffen-SS, périrent sur le front de l'Est. Des centaines de
milliers d'enfants européens « germanisables » furent arrachés
à leurs familles et transférés dans les Lebensborn ouverts par
Martin Bormann. Dans ces foyers, véritables « haras pour SS »,
il s'agissait aussi d'étudier l'amélioration de la « race aryenne ».
Camp « Lager Nordhausen ».

« Euthanasie » de 150 000 handicapés allemands, surtout entre


1939 et 1941. Les techniciens nazis de l'« aktion T4 » furent
ensuite affectés au gazage massif des Juifs dans les camps
d'extermination.
Extermination de 50 000 membres des élites polonaises par les
SS à partir de 1939 — aristocrates, militaires, prêtres. Les
lycées, les universités, les séminaires furent fermés, ainsi que
les théâtres. Le but avoué était de transformer les Polonais en
peuple de « sous-hommes ». Trois millions de Polonais
catholiques, autant de Polonais juifs furent exterminés par les
nazis (20 % de la population totale).
Extermination de plus de trois millions de prisonniers de guerre
soviétiques dans des camps en Allemagne. L'historien de la
Wehrmacht Omer Bartov estime qu'en URSS même,
600 000 autres prisonniers furent assassinés par les troupes
allemandes, et 1 400 000 autres laissés délibérément mourir de
faim. Le « décret des commissaires » (mai 1941), préparé dès
avant l'agression de l'URSS, ordonnait de fusiller tous les
commissaires politiques communistes capturés.
Réduction à la famine délibéré de la ville de Leningrad assiégée,
qui fit 700 000 morts (1941-1944). Adolf Hitler avait interdit
qu'on enlève d'assaut la ville qui avait vu naître le bolchevisme
haï. Une commission d'experts mise en place par Göring pour
planifier la future exploitation méthodique de l'URSS avait
conclu dès mai 1941 que « nos projets devraient entraîner la
mort d'environ 10 millions de personnes » ; cette planification
porta le nom de Generalplan Ost par la suite.
Massacre de nombreux otages à travers l'Europe occupée
(Châteaubriant, Mont-Valérien, Fosses Ardéatines) ; destruction
et massacre de villages entiers (Oradour, Lidice, Marzabotto) ;
emploi systématique de la torture et des fusillades de masse
contre les résistants, les suspects et les civils ; inauguration des
bombardements terroristes sur les populations civiles
(Guernica, Rotterdam, Coventry). L'insurrection de Varsovie,
écrasée par Heinrich Himmler, fut châtiée par la destruction de
la ville à 90 % et fit 200 000 morts.
1 500 000 résistants, persécutés, droits communs, Témoins de
Jéhovah, homosexuels ou Juifs de toute l'Europe ont été
soumis à l'extermination par le travail forcé dans les camps de
concentration de Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Dora,
Sachsenhausen, Ravensbrück, etc. et leurs centaines de
Kommandos dispersés à travers tout le territoire du Reich. Les
mauvais traitements des Kapos, les exécutions sommaires, la
sous-alimentation, la volonté des SS de déshumaniser
complètement leurs victimes avant de les réduire en cendres
ont fait de ces camps un enfer d'une barbarie rarement égalée.
40 % des déportés français ne survécurent pas à leur séjour en
camp.
Expériences pseudo-médicales perpétrées sur des détenus des
camps de concentration par les médecins nazis tels Carl
Clauberg ou Josef Mengele. À Auschwitz et Ravensbrück, le
Reich fit étudier sur des cobayes humains un programme de
stérilisation massive des femmes slaves.
Extermination d'environ un tiers des Tziganes européens
(Henriette Asséo) au cours du Porajmos.
Génocide de 5,5 millions de Juifs (Shoah). Entre 1941 et 1945,
les nazis firent périr les trois quarts des Juifs de l'Europe
occupée. Le génocide fut pratiqué selon des méthodes
industrielles et bureaucratiques sans précédent dans l'histoire
humaine ; ce génocide a la particularité de cibler un peuple qui
n'est lié à aucun État, dispersé sur tout un continent, n'occupant
aucun territoire disputé, ne manifestant aucune revendication
politique et ne présentant aucune menace militaire. Ce
génocide fut opéré par la faim dans les ghettos de Pologne (où
furent déportés aussi de nombreux Juifs allemands et
autrichiens, prélude à leur extermination), par balles sur le front
de l'Est par les unités mobiles de tuerie des Einsatzgruppen, par
le travail forcé dans les camps de concentration, ou dans les
chambres à gaz des camps d'extermination.
Le seul camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-
Birkenau vit périr un million de Juifs entre 1942 et fin 1944. Les
autres centres de mise à mort furent Chełmno, Sobibor,
Treblinka, Belzec, Maïdanek, où des centaines de milliers de
Juifs étaient gazés dès leur arrivée. Des fours crématoires
faisaient ensuite disparaître toute trace des victimes. Les nazis
récupéraient leurs bagages et leurs vêtements, mais aussi les
chevelures et les dents en or des cadavres, et faisaient du
savon à partir des cendres. [réf. nécessaire]
Conséquences de la guerre voulue par le IIIe Reich, les
bombardements et les batailles de rue dans les villes du
IIIe Reich amenèrent la destruction de nombreuses villes
allemandes à plus de 50, 75 ou 90 %. Ainsi de Berlin, Dresde,
Hambourg, Cologne ou Breslau. Une part considérable du
patrimoine artistique fut perdue[58].

« Legs politique » et mémoire

La défaite finale du IIIe Reich laisse l'Allemagne en ruines et


soumise à un régime d'administration militaire par les Alliés. Elle
disparaît en tant qu'État indépendant jusqu'en 1949, date à
laquelle sont proclamées, à quelques mois d'intervalle et dans le
cadre de la Guerre froide, la RFA à l'ouest sur les zones
d'occupation américaine, britannique et française et la RDA à l'est
sur la zone d'occupation soviétique. L'Allemagne, divisée en deux
États politiquement rivaux, cesse d'exister en tant que pays unifié
jusqu'à sa réunification en 1990. Cinq millions de soldats
allemands sont morts au front et trois millions de civils sous les
bombes. 11 millions d'Allemands présents depuis des siècles
sont chassés des pays d'Europe centrale et orientale en
représailles aux exactions du IIIe Reich. L'actuel territoire de la
République fédérale d'Allemagne est inférieur d'un tiers à celui du
Reich de 1914.

Kurt Georg Kiesinger, politicien allemand, membre du parti nazi puis chancelier allemand.

Après leur capture, les 16 plus hauts dirigeants du IIIe Reich


encore vivants sont jugés aux procès de Nuremberg en 1946,
lequel déclare également organisation criminelle plusieurs piliers
du régime : le NSDAP, la SS, la Gestapo et le cabinet du Reich.
Plusieurs chefs nazis se sont suicidés, tels Adolf Hitler, Heinrich
Himmler, Joseph Goebbels. D'autres, en fuite, seront traqués et
retrouvés, tels Adolf Eichmann, jugé et pendu à Jérusalem en
1962. D'autres sont morts libres après s'être réfugiés en Amérique
du Sud (Josef Mengele) ou dans le monde arabe. La
dénazification imposée à l'Allemagne après 1945, ainsi qu'une
série de procès et de révocations, n'a pas empêché de très
nombreux serviteurs du IIIe Reich de faire de bonnes carrières
administratives, économiques ou politiques après la guerre, sans
être jamais inquiétés, même lorsque très compromis. Tout
comme les Russes, les Américains recyclèrent des agents
gestapistes, tels Klaus Barbie, entré au service de la CIA, ou des
scientifiques compromis tels Wernher von Braun.

Adolf Hitler et Joseph Staline ont brisé la continuité historique de


leur pays[59] ; de surcroît, la « catastrophe allemande »[60]
[réf. incomplète] ne s'est pas produite dans un pays arriéré aux
mœurs traditionnellement brutales. Les Nazis accèdent au
pouvoir légalement, dans l'un des pays les plus développés et les
plus cultivés du monde, célèbre pour son abondance de
philosophes, d'artistes et de savants. Dès lors, la question de la
« culpabilité » du peuple allemand dans l'avènement du IIIe Reich
et de son degré d'adhésion à ses actes (Schuldfrage) n'a cessé de
hanter la conscience nationale depuis la fin de la guerre. Elle a
longtemps pesé lourdement sur l'image de l'Allemagne et des
Allemands à l'étranger, et sur sa place en Europe et dans le
monde. Pendant la guerre froide, RFA et RDA se renvoyèrent
l'accusation d'être les continuateurs du IIIe Reich. Des
personnalités comme le philosophe Martin Heidegger ou le chef
d'orchestre Herbert von Karajan ont traîné toute leur vie comme
un boulet le fait d'avoir adhéré au parti nazi et de s'être montrés
incapables de s'expliquer clairement sur cette adhésion.
Camp de Buchenwald, près de Weimar, le 24 avril 1945.

En dépit de ce passé, quelques nostalgiques, ainsi que les néo-


nazis ou les négationnistes, vantent encore aujourd'hui la
grandeur du IIIe Reich, prétendant par exemple que « le procès de
Nuremberg c'est celui de l'homme blanc, que les chambres à gaz
n'ont jamais existé, elles sont tout droit sorties du néant »[61]. Ces
individus, parfois apparentés au mouvement skinhead nazi, sont
ultra-minoritaires et guère médiatisés, et ce sont surtout leurs
frasques violentes qui les mettent en lumière, comme en
Angleterre avec le paki bashing.

Du fait de l'ampleur inédite de ses crimes, le IIIe Reich est reconnu


aujourd'hui comme l'un des épisodes les plus noirs et les plus
traumatisants de l'histoire de l'Allemagne et de celle de
l'humanité. Ses emblèmes et son apologie sont interdits dans la
plupart des pays occidentaux. Certains ont aussi adopté des lois
contre les négateurs de ses crimes contre l'humanité, comme en
France, en Autriche ou en Allemagne même. Sans équivalents
même dans l'URSS stalinienne, sa « violence congénitale »[62]
[réf. incomplète], son idéologie raciste et ses volontés
expansionnistes et génocidaires, et surtout la spécificité radicale
amplement établie de la Shoah, singularisent communément le
IIIe Reich comme un régime intrinsèquement criminel. Il pose de
ce fait à l'historiographie, mais aussi à la conscience universelle,
des angoisses et des interrogations jamais totalement résolues.
Notes et références

Notes

a. Nom utilisé de 1943 à 1945 : « Reich grand-allemand » ou


« Grand Reich allemand » (Großdeutsches Reich).
b. Démocratie de jure car la Constitution de Weimar n'est pas
abrogée, bien qu'elle devienne caduque de facto et qu'Adolf
Hitler utilise le titre de Führer en fusionnant les fonctions de
chancelier du Reich et de président du Reich, qui est
cependant repris par son successeur Karl Dönitz, lors des
dernières semaines du régime.
1. Incluant les territoires annexés et incorporés de facto.

Références

1. Lauryssens 1999, p. 102.


2. J.M. Argelès, « La terreur en Allemagne avant 1939 », in
Stéphane Courtois Une si longue nuit. [réf. incomplète].
3. Pierre Milza, Les Fascismes, Paris, Ed. du Seuil, coll. « Points
Histoire » (no 147), 1991 (ISBN 978-2-02-012863-6,
OCLC 23921366 (https://worldcat.org/fr/title/23921366) ),
p. 242.
4. Déclaration publique de Borman en 1941 : « Le national-
socialisme et le christianisme sont inconciliables. » cité par
William L. Shirer, op. cit. p. 262.
5. Le système concentrationnaire nazi, L’histoire des camps,
Étape 1: la terreur politique et totalitaire : 1933-1937 (http://ww
w.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=13&pChapi
treId=4645&pSousChapitreId=4646)  [archive].
6. Site du mémorial de la Shoah lire en ligne (http://memorial-wlc.
recette.lbn.fr/article.php?lang=fr&ModuleId=229)  [archive].
7. Eugen Fischer sur le site de l'Université du Minnesota lire en
ligne (http://www.chgs.umn.edu/histories/documentary/hada
mar/racism.html)  [archive].
8. Jean-Yves Le Naour, La honte noire : L'Allemagne et les troupes
coloniales françaises 1914-1945, Paris, Hachette Littératures,
2003, 276 p. (ISBN 978-2-01-235674-0,
OCLC 417583465 (https://worldcat.org/fr/title/417583465) ).
9. Eric A Johnson (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat), La terreur
nazie : la Gestapo, les Juifs et les Allemands « ordinaires »
[« Nazi Terror, The Gestapo, Jews, and ordinary Germans »],
Paris, A. Michel, 2001, 581 p. (ISBN 978-2-226-12697-9,
OCLC 49657549 (https://worldcat.org/fr/title/49657549) ).
10. Ian Kershaw (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat), Opinion
allemande sous le nazisme : Bavière 1933-1945, Paris, CNRS
Editions, 2002, 375 p. (ISBN 978-2-271-06037-2).
11. Ian Kershaw Qu'est-ce que le nazisme essai d'historiographie.
12. 11 cheminots français (dont Paul Arbios) furent décapités à la
hache pour sabotage le 13 septembre 1944 à Brandenbourg (h
ttp://railetmemoire.blog4ever.com/blog/lirarticle-203016-7959
71.html)  [archive].
13. Robert O Paxton (trad. William Olivier Desmond), Le fascisme
en action, Paris, Éditions du Seuil, coll. « XXe siècle », 2004,
435 p. (ISBN 978-2-02-059192-8,
OCLC 55957602 (https://worldcat.org/fr/title/55957602) ).
14. Walter Warlimont, cinq ans au GQG d'Adolf Hitler.
15. Martin Broszat.
16. Propos d'Adolf Hitler à ses généraux rapporté par Hannah
Arendt.
17. Kershaw [réf. incomplète].
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19. Albert Speer.
20. Jean-Marie Brohm, 1936, Jeux olympiques à Berlin, Bruxelles
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30. les 3 K : Kirche, Kinder, Küche en français « église, enfants,
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40. Cette formulation découle du Generalplan Ost.
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60. Friedrich Meinecke.
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62. Philippe Burrin.

Annexes

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Articles connexes
Architecture nazie
Art dégénéré
Camps de concentration nazis
Centres d'extermination nazis
Chronologie du Troisième Reich
Collaboration dans l'Europe occupée par les nazis
Complexe militaro-industriel allemand
Crimes de guerre de la Wehrmacht
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Liste des camps de concentration nazis
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