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TRIBUNE.

Pascal Canfin : « Il faut


lutter contre les tentations
nationalistes et accélérer le Green
Deal »
Dans une tribune, l’eurodéputé Renew Pascal Canfin, président de la
commission Environnement au Parlement européen, appelle à redoubler
d’efforts pour atteindre l’objectif de réduire de 57 % les émissions de gaz à
effet de serre de l’Union européenne, dès 2030. Et ce malgré la guerre en
Ukraine et ses conséquences économiques.

Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement


européen03/12/2022 à 19:30, Mis à jour le 27/01/2023 à 05:08

L’eurodéputé Renew Pascal Canfin. © snapshot/Future Image/D Anoragan/SIPA

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Voici sa tribune : « En juillet 2019, Ursula von der Leyen annonçait pour


la première fois devant le Parlement européen son plan pour faire bifurquer
le continent vers l’objectif de neutralité carbone. Ce premier exercice de
planification à l’échelle d’un continent, c’est le Green Deal  : 54 réformes
législatives, un choc transformationnel et systémique sans précédent pour
réussir, en à peine trente ans, la révolution de l’économie zéro carbone.
C’est cet agenda que je viendrai défendre vendredi à Berlin lors de la clôture
des Rencontres du développement durable organisées par l’Institut Open
Diplomacy.

Lire aussi - Pascal Canfin au JDD : « La feuille de route, c’est


énergies renouvelables, EPR et efficacité énergétique »

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Depuis cette date, et malgré deux crises majeures, la pandémie et le retour


de la guerre en Europe, nous avons avancé sans relâche avec nos
partenaires européens en fixant notamment un objectif ambitieux visant à
réduire nos émissions de 57 % dès 2030 et en déployant une série de
législations, souvent uniques au monde, pour atteindre cet objectif.
Nous construisons les briques d’une Europe puissance qui,
grâce à la force de son marché unique, retrouve de la
souveraineté

Pour y parvenir, nous construisons les briques d’une Europe puissance qui,
grâce à la force de son marché unique, retrouve de la souveraineté. Nous
sommes les premiers au monde à mettre en place une « taxe carbone aux
frontières ». Nous protégeons ainsi nos industries des risques d’une
concurrence déloyale venant de zones du monde qui en font moins que nous
pour le climat. Nous sommes aussi les premiers à adopter une loi qui mettra
fin à la déforestation importée. En faisant cela, nous fixons une règle
commerciale nouvelle qui aura un impact, du Brésil à l’Indonésie, car aucun
des grands acteurs de l’agroalimentaire ne peut se passer du plus grand
marché du monde.

Cette Europe est aussi une puissance industrielle. Nous pouvons être fiers
d’être ceux disposant le plus de brevets verts. Nous pouvons être fiers de
construire grâce à l’alliance européenne des batteries une nouvelle filière
industrielle. Il y a quelques années, aucune batterie – objet industriel clé de
la transition – n’était produite en Europe. Dans quelques années, nous
serons les deuxièmes producteurs au monde. Nous devons maintenant faire
de même pour les panneaux solaires nouvelle génération, pour les
électrolyseurs essentiels à la production d’hydrogène décarboné…

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Le contexte lié au retour de la guerre en Europe ne doit pas nous


faire ralentir

Le contexte lié au retour de la guerre en Europe ne doit pas nous faire


ralentir mais au contraire redoubler de volonté, de solidarité et de
créativité. Les prix historiquement élevés de l’énergie constituent
clairement une menace pour nos sociétés et notre compétitivité. À court
terme, nous devons tout faire pour continuer à baisser les prix. Le Conseil
européen de la mi-décembre sera décisif en la matière. D’autre part, il faut
accompagner les investissements dans la décarbonation. Alors que les
États-Unis viennent de mettre 390 milliards de dollars pour booster les
technologies vertes, les outils de soutien européens existent mais doivent
être simplifiés, car ils sont trop complexes et pas assez prévisibles pour les
industries.

L’histoire récente a révélé la puissante capacité européenne de réaction et


d’accélération face à l’adversité. En réponse à la pandémie, nous avons su
imaginer un plan de relance inédit et faire coopérer les acteurs européens de
la recherche pour concevoir rapidement les vaccins qui nous ont permis de
nous protéger et de devenir les premiers producteurs au monde. Ces
résultats remarquables doivent nous inspirer aujourd’hui. Dans une époque
de grandes tensions géopolitiques, il faut lutter contre les tentations
nationalistes et, au contraire, créer les conditions de la coopération de
toutes les forces progressistes en Europe pour accélérer le Green Deal. »

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