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ENSEIGNANTE
DÉCEMBRE 2020 ÉTUDIANT
MME ANNABELLE ISZATT THEO RECCHI
ANNÉE
MÉMOIRE S9 2022
L'AVANT GARDE
DANS L'OEUVRE DE
BJARKE INGELS
OCT. / NOV. 2020
MEMBRES DU JURY
ANNABELLE ISZATT, ARCHITECTE, DOCTEUR, ENSEIGNANT CHERCHEUR ENSAM
STÉPHANE BOSC, ARCHITECTE, DOCTEUR, ENSEIGNANT CHERCHEUR ENSAM
1
LAURENT DUPORT, ARCHITECTE, ENSEIGNANT CHERCHEUR ENSAM
FLORENCE CLAUSEL BOREL, ARCHITECTE

Remerciements
Mes remerciements vont à toutes les personnes qui m’ont aidé lors de la
rédaction de ce mémoire.
Un grand merci à Madame Esther MAZUR pour ses conseils et son aide
dans toutes mes démarches administratives.
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Sommaire
Remerciements…………………………………………………………………….. 2
Introduction……………………………………………………………………….. 5
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II - L'émergence d'une nouvelle pensée, celle de Bjarke Ingels……….. 36
1. Introduction…………………………………………………………………….. 37
1.1 Dé nitions………………………………………………………………….. 37
Conclusion……………………………………………………………………….. 74
Credit photo………………………………………………………………………. 76
Bibliographie……………………………………………………………………… 78
4

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Introduction
6

1 - La remise en cause de l'architecture pragmatique : l'exemple de
Ludwig Mies Van Der Rohe
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1.2 L'architecture dans son rapport à la forme
Ludwig Mies Van Der Rohe comptait parmi les enseignants de l'école du
Bauhaus. La création de l'école a permis l'apparition d'un nouveau style
architectural comme le “style international”, privilégiant l’utilisation du verre
et de l’acier pour des bâtiments sobres et fonctionnels. Ce courant a
commencé à se développer aux Etats-Unis, avec son arrivée à Chicago en
1930, lorsqu’il devient le nouveau directeur de l’école du Bauhaus.
C’est avant tout, un art minimaliste. Ludwig Mies Van Der Rohe intègre dans
ses projets l’un des piliers de l'éthique moderne, celui du plan libre.
L’architecte l'a rme d'ailleurs au travers de la citation suivante :
A travers les projets de Ludwig Mies Van Der Rohe on retrouve dans
l'agencement spatial de ses plans une juxtaposition des pièces avec une
suppression d'éléments de circulation comme les couloirs ou les
dégagements. Il s'agit également d'une architecture dans laquelle les
éléments de conception transmettent un message de simplicité. On utilise
des formes géométriques de base et des éléments sans décoration.
3 Conférence sur Mies Van Der Rohe, Gilles Ragot, mars 2014
https://www.les-caue-occitanie.fr/video-podcast/mies-van-der-rohe-1886-1969-lethique-
minimaliste
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Le bâtiment repose sur une une plateforme en granit gris sur laquelle
s’installe une grande salle d'une seule travée. La toiture est constituée de
dalles carrées de 65 m2, soutenues par des poutres de 1m80 d'épaisseur,
soudées entre elles, pour former une grille, aux modules de 3m60 de côté.
L'ensemble de cette toiture est soutenu par huit piliers en acier.
L'espace est ouvert et homogène. Les seuls éléments xes non porteurs
sont deux parallélépipèdes en marbre vert (visibles sur la photographie ci-
dessous). Le plan libre o re une grande uidité et permet de supprimer les
espaces de circulation par juxtaposition des pièces.4
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4 Ludwig Mies Van Der Rohe, Leoni Giovanni, Actes Sud, 7 septembre 2009
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1.2 L'architecture dans son rapport à la forme
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Le bâtiment est situé au 375 Park Avenue, entre la 52ème et la 53ème rue
dans le centre de Manhattan. Ce gigantesque parallélépipède est posé sur
un socle en granit qui fait o ce de place. Cette forme permet d'inscrire le
bâtiment au mieux dans la parcelle tout en créant un espace public au
niveau de la base a n de laisser des zones de respiration dans un maillage
déjà très dense.
Le Seagram est construit sur une ossature en béton armé sur laquelle est
suspendue la façade-rideau. Ludwig Mies van Der Rohe souhaitait une
ossature métallique apparente, mais les règles en vigueur aux Etats-Unis
imposaient que toutes les structures résistent aux ammes en cas
d'incendie, il a donc été nécessaire de masquer cette ossature.
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1.3 L'architecture dans son rapport à la fonction
Selon Louis Sullivan « La forme suit la fonction »6. Cet architecte s’inscrivait
dans le mouvement international d'architecture fonctionnaliste émergeant
dans le cadre de la vague du modernisme. La première règle du
fonctionnalisme repose sur le fait que la forme doit re éter la fonction ou plus
exactement l'exprimer. Cette règle s’applique aux espaces architecturaux
mais aussi à tous les éléments constructifs. Pour un fonctionnaliste, aucune
œuvre architecturale ne sera considérée comme telle si l’on ne peut
percevoir et apercevoir le caractère dominant de cette œuvre à savoir : la
fonction de l’édi ce.8
Lorsque l'on est dans une approche qui dé nit le design comme étant au
service de la fonction, la créativité est davantage perçue comme un travail
d'ingénieur car celle-ci favorise l'e cacité de la technique.
Dans cette partie nous allons nous attacher à étudier le projet "Appartments
Lake Shore ». Il s'agit d'un édi ce dans lequel le design permet de créer une
nouvelle façon d’habiter.
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Après l'incendie de 1871 ayant ravagé une partie de Chicago, les architectes
et les ingénieurs ont été confrontés à de nouveaux enjeux. Il était impératif
de reconstruire une grande ville aux États-Unis a n de trouver une solution
pour faire face à l'accroissement de la population. Cet immense dé a
dessiné la ville de Chicago avec une structure d’immeubles de grande
hauteur.
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1.3 L'architecture dans son rapport à la fonction
Cependant, selon Ludwig Mies Van Der Rohe « L'architecture est un langage.
Quand tu es très bon, tu peux être poète. »10 Cette phrase signi e que la
symbolique n'est pas forcément telle qu'on la perçoit. La nature de ses
projets s'apparenterait plutôt à un langage précis dont la nature des mots
serait totalement comprise. Dans l'ouvrage "Learning from Las Vegas",
Robert Venturi a rme que les architectes du mouvement moderne comme
Ludwig Mies Van Der Rohe ont écarté le symbolisme de l'éclectisme
historique, jugé dépassé, pour y substituer celui du langage industriel.11
17

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1.4 L'architecture dans son rapport à l'esthétique
C12
15 https://www.alter-architecture.com/apropos
On peut dire également, que l'acier permet de réduire la section des poteaux
et des poutres et ainsi contribue à l'e acement du projet dans le paysage.
Sur le plan situé ci-dessus on remarque que la structure s'a ranchit de murs
porteurs et créé de grandes surfaces vitrées. Il y a une interconnexion entre
espaces intérieurs et espaces extérieurs, rendue possible par l’absence de
vis-à-vis.
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1.4 L'architecture dans son rapport à l'esthétique
18 O.M.A., Rem Koolhaas & Bruce Mau, S,M,L,XL, New York : The Monacelli Press, 1995
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Le pavillon de Barcelone, conçu par Ludwig Mies Van Der Rohe pour
l’exposition internationale de la ville en 1929, a constitué l'introduction au
monde du mouvement architectural moderne. Il a été conçu pour accueillir la
réception o cielle présidée par le roi Alfonso XIII avec les autorités
allemandes. Sur la photo, ci-dessous, et sur le plan ci-dessus, on remarque
que ce projet reprend à lui seul tous les points évoqués précédemment. Les
murs ne créent pas de fermeture et permettent de laisser l’utilisateur
s’approprier l’espace comme il le souhaite. La fonction peut donc évoluer
dans le temps. L’utilisation du marbre et du verre renforce la transparence du
projet et contribue à réduire son impact visuel. En n la répétition des
éléments de structure contribue à créer une trame et un espace homogène
qui nous renvoient à cette notion de neutralité.
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2. La remise en cause de l'architecture utopique : l'exemple de Robert
Venturi
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2.2 L'architecture dans son rapport à la forme
Robert Venturi occupe une position centrale parmi les architectes qui, au
cours des années 60 et 70, se sont détournés de l'architecture i sue du
Mouvement Moderne pour chercher son inspiration dans les époques
antérieures. L'architecte est l’un des premiers dont l'ins tisfaction s'est
exprimée en une ré exion aussi élaborée. Sa remise en cause du
Mouvement moderne a ensuite eu un impact majeur sur la r exion et la
vision architecturale contemporaine.
Dans son essai « Learning from Las Vegas » Robert Venturi aborde la
question de l'ornementation dans l'architecture. Il classe chacun des projets
qu'il analyse en deux catégories : d'un côté l'architecture hangar et de l'autre
l'architecture canard. Les hangars décorés sont des boîtes avec des
ornements dessus, comme les palais de la Renaissance. Les canards, sont à
la fois des bâtiments et des symboles. Mais il y a des cas particuliers,
comme les cathédrales, à la fois hangars décorés et canards : « La
cathédrale d’Amiens est un panneau publicitaire avec un bâtiment derrière. »
20
Dans son livre « Learning from Las Vegas » Robert Venturi aborde la question
de l’ornementation au travers de projets qu’il aperçoit sur le bord de la route
à Las Vegas. Comme il s’agit d’un architecte avant tout théoricien nous
analyserons les projets qu’il évoque dans son ouvrage, pour aborder la
question de l’architecture utopique telle qu’il l’imagine.
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22 Op.cit
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2.2 L'architecture dans son rapport à la forme
Selon Robert Venturi, l’architecture doit être perçue comme un symbole dans
l'espace avant d'être une forme. Pour trouver du symbolisme en architecture
il faudrait, selon lui, s’inspirer des faubourgs de nos villes existantes car
ceux-ci sont attrayants symboliquement plutôt que formellement.
Cet architecte rejette fortement l'éthique moderne qui est en rupture avec
l'éclectisme historique. Il oppose d'ailleurs l'iconographie historique avec
l'iconographie industrielle, en a rmant que Ludwig Mies Van Der Rohe a
copié la forme du hangar en y introduisant un langage di érent, celui de la
science et de la technologie.
Robert Venturi déplore d’ailleurs le déclin des symboles populaires. Selon lui,
les historiens qui ont mis en évidence le déclin des symboles dans l’art, ont
soutenu les architectes modernes orthodoxes qui ont évité tout symbolisme
des formes, qu’ils considèrent comme une expression ou un renforcement
du contenu. Pour ces architectes, la signi cation ne doit pas être
communiquée à travers des allusions à des formes déjà connues, mais par
des caractéristiques physiologiques inhérentes de la forme.
23 Op.cit
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L’architecte est d’ailleurs émerveillé devant toutes les formes, les lumières,
les couleurs, qu’il a pu voir dans la ville de Las Vegas. C’est ce qui l’a en
partie inspiré pour réaliser ses projets. Sa vision de l’utopie en architecture
réside principalement dans le fait de prôner un retour au symbolisme qui,
selon lui, pour les modernes, a été abandonné.
L’image du Long Island Duck est reprise dans le manifeste de Bjarke Ingels,
« Yes is more » pour dénoncer un utopisme à l’origine d’une avant-garde
d’idées folles qui seraient déconnectées de la réalité. C’est aussi un moyen
pour Big d’annoncer sa nouvelle théorie l’utopie pragmatique.
27

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2.3 L'architecture dans son rapport à la fonction
L'ornement enrichit non seulement l'oeuvre des images qu'il donne voir
mais aussi de ce les qu'il voque. C'est cause de la fonction de
repr sentation, qu'il joue au sein de la communication que Robert Venturi fait
de l'ornement un l ment essentiel du type d'architecture qu'il pr ne, le
"hangar d cor ", avec, pour l'ornement historique, une pr sence dont
l'importance d coule dire tement de la richesse du sens port , des
signi cations accumul es au l des ges.15
En observant la ville de Las Vegas, Robert Venturi a rme que la ville entière
est conçue comme un vaste système de communication.
Robert Venturi estime que les architectes modernes sont opposés aux
enseignes, à l’intérieur du bâtiment, car si le plan est clair, on peut voir par
où il faut aller. Cependant, pour des programmes et des cadres d’utilisation
complexes, il faut employer des combinaisons de moyens trop complexes
pour la pure triade architecturale de la structure, de la forme et de la lumière
au service de l’espace. Ces programmes appellent donc à une architecture
de communication directe plutôt qu’une architecture d’expression subtile.
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24 Op.cit
25 Op.cit
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2.3 L'architecture dans son rapport à la fonction
Dans son ouvrage « Learning from Las Vegas » , il explique ensuite en quoi
l’architecture des villes peut constituer un élément de persuasion pour le
piéton et les gens motorisés à travers le passage suivant :
« Au long des ruelles étroites, le marchand exerce sur le client sa persuasion
orale au sujet d’une marchandise que celle-ci voit et sent. Dans les venelles
de la ville médiévale, bien qu’il s’y trouvât quelques enseignes, la persuasion
s’accomplissait essentiellement par la vue et par l’odorat : à travers les portes
et les fenêtres de la boulangerie, on apercevait et on sentait les gâteaux. Sur
la grand-rue, le long des trottoirs, les étalages dans les vitrines à l’usage des
piétons et les enseignes extérieures, perpendiculaire à la rue, s’adressant aux
gens motorisés, occupent la scène à part égale »16
26 Op.cit
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Sur l’image ci-dessus, on remarque que le Strip de Las Vegas s’étend sur
des kilomètres. C’est la rue la plus longue de la ville. La voie centrale dédiée
à l’automobile et les grandes enseignes situées de part et d’autre permettent
à l’automobiliste d’avoir un accès constant à l’information.
Sur l’image ci-dessous, on remarque que la nuit, les couleurs vives des
lumières et la monumentalité des édi ces permet de créer une architecture
de persuasion destinée à séduire les usagers en les renvoyant à la notion
d’utopie.
C21
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2.4 L'architecture dans son rapport à l'esthétique
De ses expériences, Robert Venturi retient que la cité ancienne et son tissu
« désordonné » offrent une richesse et une complexité, dont il va faire le
support de sa pensée. Selon lui « un bâtiment sans rien d’imparfait peut
n’avoir rien de parfait, parce que c’est le contraste qui est le support de la
signi cation ».27
32

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Dans son ouvrage « Learning from Las Vegas » l’architecte explique que ce
projet est une architecture d’expression. Le symbolisme utilisé est connotatif
car l’ornementation est expressive.
33

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2.4 L'architecture dans son rapport à l'esthétique
Dans son ouvrage « Learning from Las Vegas », Robert Venturi exprime son
engouement pour l’architecture du hangar décoré car celle-ci crée une
symbolique particulièrement riche. Dans la ville de Las Vegas la fulgurance
du décor est principalement visible la nuit. L’esthétique architecturale est
mise en valeur par la présence des lumières de la ville qui renforcent le
caractère symbolique des grandes enseignes.
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II - L'émergence d'une nouvelle
pensée, celle de Bjarke Ingels
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1. Introduction
1.1 Dé nitions
Le pragmatisme
« L'architecture semble être ancrée dans deux fronts tout aussi infertiles : soit
naïvement utopique, soit d'un pragmatisme pétri ant. Nous pensons qu'il
existe une troisième voie coincée dans le no-mans-land entre les opposés
diamétraux ; ou dans le petit mais très fertile chevauchement entre les deux.
Une architecture utopique pragmatique qui prend comme objectif pratique la
création de lieux socialement, économiquement et écologiquement parfaits. »
L’utopie
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L’avant-garde
Economique
3
Usage
Pragmatisme 1 Utopie
Avant-garde
Esthétique Symbolique
Social Ecologique
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L’utopie pragmatique :
Bjarke Ingels reprend la célèbre citation de Ludwig Mies Van Der Rohe « Less
is more » et la transforme en « Yes is more », traduite littéralement « oui c’est
plus ». En commençant cette phrase par un « oui », Bjarke Ingels souhaite
faire part, avant tout, à ses interlocuteurs, de sa vision hédoniste de
l’architecture qui peut se retrouver dans l’évocation de ses projets
emblématiques.
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1.2 Les projets emblématiques
40

41

1.3 Le personnage de Bjarke Ingels
C26
Bjarke Ingels est avant tout un architecte qui exerce une in uence
considérable en raison de sa capacité à communiquer sur ses projets relayés
par la presse.
Il organise régulièrement des conférences dont l’une d’entre elle est même
disponible sur la plateforme Net ix. L’architecte veut donc di user un
maximum son architecture à travers le monde en se servant des outils
numériques et des réseaux sociaux. Il est également l’auteur du manifeste
« Yes is more » dans lequel il nous fait part de la construction de ses
di érents projets et vulgarise la pensée architecturale pour la rendre
accessible au plus grand nombre.
32 Andrew Rice, « Revealed: The Inside Story of the Last WTC Tower's Design »
42

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2. L'architecture dans son rapport à la forme
Bjarke Ingels est très sensible aux nouvelles approches qui garantissent un
développement durable. A l’image des villes danoises, il introduit dans ses
projets la possibilité de visiter un pavillon ou une exposition par l’utilisation
de voies douces, destinées aux piétons et aux cyclistes comme on peut le
retrouver dans un pavillon qu’il a conçu à Shanghai. Il fait également le
constat que dans les grandes villes les ports sont pollués et les habitants ne
peuvent pas s’y baigner. Il décide donc d’introduire au centre du pavillon
qu’il a réalisé un point d’eau dans lequel on a la possibilité de s’y baigner.
Toute la structure du pavillon est conçue comme un géant treillis tubulaire
a n de garantir un maximum de résistance et permettre de créer toutes ces
distorsions qui facilitent la visite du pavillon. La structure de son pavillon
permet également, autour de la piscine centrale d’accueillir l’exposition.
Cette géométrie permet de créer un parcours en boucle qui génère une
uidité au niveau des espaces de la circulation et de la structure.33
C27
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2.1 Une forme pragmatique
Dans ses explications sur la construction de ses projets Bjarke Ingels évoque
à de nombreuses reprises l’utilisation de diagrammes solaires et explique
leur in uence sur l’agencement de l’enveloppe notamment dans son projet
Little Denmark, CPH.
Ce projet est proposé comme un concept qui dé nit les points essentiels du
développement durable pour les villes futurs selon BIG.34
C30
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Cette approche, permet à l’architecte Bjarke Ingels de créer une forme au
service de l’enveloppe, c’est-à-dire une forme qui émane d’une ré exion
objective et rationnelle permettant de générer une réponse adaptée au
niveau de la matérialité et de la forme de cette enveloppe.
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Plutôt que de faire deux bâtiments séparés l'un à côté de l’autre, un parking
et un bloc de logements, Bjarke Ingels a décidé de fusionner les deux
fonctions dans une relation symbiotique. L'aire de stationnement doit être
reliée à la rue et les maisons ont besoin de soleil, d'air frais et de vues. Ainsi,
tous les appartements disposent de jardins sur le toit face au soleil, de vues
imprenables et d'un parking au 10ème étage. Les Mountain Dwellings
apparaissent comme un quartier suburbain de maisons avec jardins coulant
sur un immeuble de 10 étages comme nous pouvons le voir sur la coupe ci-
dessous.
C34
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2.2 Une forme utopique
C35
Il s’agit d’un outil de communication que BIG utilise pour di user son
architecture à travers le monde.
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C36
Dans ses projets, il véhicule des messages, notamment dans son projet
People’s building.
Le mot peuple prend tout son sens car il s’agit d’un lieu de vie conçu
essentiellement pour les citoyens de la ville de Shanghai.
REN = PEUPLE
49

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2.2 Une forme utopique
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3 L'architecture dans son rapport à la fonction
Certains des projets de BIG comme les « WM house », sont axés sur la
question économique. Il s’agit de savoir comment créer des logements pour
le plus grand nombre et à moindre coût. En e et le coût de revient de ce
projet est chi ré à environ 1000€/m2 alors qu’un logement classique en
France est en moyenne de 2000€/m2.
Cette estimation est tout de même à nuancer car le projet a été réalisé en
2005 et depuis les prix dans le secteur de la construction ont subi une forte
augmentation. En 2005 le coût de la construction moyen pour un promoteur
était d’environ 1300€.35
C38
35 https://www.anil.org/outils/indices-et-plafonds/indice-insee-du-cout-de-la-construction/
36 Insee
52

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53

3.1 Une fonction pragmatique
Bjarke Ingels mène actuellement des projets s’inscrivant dans une dimension
écologique. C’est le cas de son nouveau projet en Malaisie dans lequel il
repense les îles pour un avenir plus durable.
C41
37Architecture commerciale, Bjarke Ingels Group va repenser les îles Malaisiennes pour un
avenir écologique, 2010
54

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Les directives architecturales sont claires : l’équipe s’est inspirée des
traditions de Penang. Les magasins traditionnels de George Town, à
proximité, par exemple, utilisés par les marchands au XIXe siècle, présentent
des toits en pointe qui permettent une ventilation passive et évacuent l’eau
de pluie. Les structures sont également en porte-à-faux sur la rue, o rant
des arcades protégées pour les passants. Dans les rendus, BIG imagine des
bâtiments similaires bordant les canaux, permettant aux piétons de se
déplacer librement dans les rues quelles que soient les conditions
météorologiques.37
En n, les concepteurs ont incorporé une bande de littoral généreuse qui peut
être soulevée au l du temps. L’équipe de conception a également pris en
compte les habitats et a créé des zones en pente et peu profondes pour que
les écosystèmes et la faune résidente puissent migrer.
C42
38 Op.cit
55

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3.1 Une fonction pragmatique
C43
Big exprime sa volonté d’inscrire son projet dans une dimension sociale à
travers la citation suivante :
« C’est notre rôle d’être créatif, d'expérimenter des architectures avec leurs
surprises et d’appeler à un mode de vie fondé sur un sentiment de
communauté. Nous avons e ectivement élevé des installations communes
autour d’axes verticaux, de manière que les jardins, les arbres, les chemins
piétonniers suivent le corps de la structure connectant tous les chemins des
étages »38
Sur le plan d’étage ci-dessus, on remarque que les circulations qui font o ce
de voies douces pour les piétons et les vélos, permettent de connecter
l’ensemble du bâtiment et ainsi, créer une boucle. Cela renforce l’idée que
cette circulation centrale permet d’activer le lien social entre les habitants.
Pour résumer son projet Bjarke Ingels a rme à travers la citation suivante
que :
C45
40 Op.cit
57

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3.2 Une fonction utopique
C46
41Découvrez la Tour Géante en Forme de “O” conçue par le Groupe BIG à Hangzhou, en
Chine, Alexia Allard, 2021
58

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C47
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3.2 Une fonction utopique
C49
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C50
C51
43 Archdaily, Sluishuis Residential Building / BIG + Barcode Architects, Paula Pintos, 2022
61

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Le fait que le bâtiment soit construit sur l’eau apporte une ambiance calme
et sereine pour les habitants de « Sluishuis Residential Building ».
C52
C53
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A travers cette citation Bjarke Ingels met en évidence qu’il s’inspire d’un
symbole pour créer un nouveau design qu’il transposerait dans le monde
actuel.
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Ce prototype de pyramide l’a conduit à introduire ce concept dans la ville de
New York à travers le projet de la pyramide de la 57ème rue ouest. Il s’agit
d’un ouvrage dans lequel l’esthétique crée une rupture avec la forme des
bâtiments environnants.
Cette pyramide s'élève à 142 mètres jusqu'au sommet. Bien qu’elle soit de
30 mètres plus courte que la pyramide de Gizeh, le nouveau bâtiment
résidentiel reste toujours la plus haute structure pyramidale de New York.
C55
64

4.1 Une esthétique utopique
L'architecte danois multiplie, en e et, les projets et les rêves les plus fous,
comme celui de bâtir une ville sur la planète Mars. Il souhaite conquérir
l'espace et se lance un nouveau dé avec l'idée de Mars Science City.46
C56
C57
46Archdaily, UAE Announces $140 Million BIG-Designed Mars Science City, 2017
65

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C58
Réalisés avec du sable dubaïote, les espaces publics de Mars Science City
semblent plus vrais que nature.
C59
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4.2 Une esthétique pragmatique
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67

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Le bloc La spirale
et créer d’avantage de
connexions.
69

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Le contexte
Bjarke Ingels se pose la question de savoir comment créer des bâtiments qui
connectent avec le quartier et qui créent des liens entre eux au sein de la
zone dé nie en rouge (visible ci-dessus).
70

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Ces bâtiments connectent visuellement aux autres édi ces de Nye vers l’est,
et continuent dans une forme en spirale vers le coeur de la zone, le lac.
71

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4étage
3étages
2 étages
Tous les appartements ont accès à des terrasses privées et une plus grande
proximité avec la nature que la plupart des immeubles à plusieurs étages.
Piétons
Cyclistes
Raccourcis
Circulation
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Jardins communs
Jardins semi-privé/
terrasses
C63
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Conclusion
Dans chacun de ses projets Bjarke Ingels utilise une symbolique qui permet
de comprendre et d’analyser l’agencement de sa conception. Cette
symbolique renvoie directement à la notion d’utopie car celle-ci permet de
créer un imaginaire qui séduit. D’ailleurs Selon Bjarke Ingels « Le but de
l’architecture est de créer des projets qui ressemblent un peu plus à nos
rêves », autrement dit qui renvoie à cette même notion d’utopie.
Une chose est sûre, de nouveaux projets émergent, et semblent être encore
plus monumentaux. C’est le cas de « The line » conçu aux Émirats Arabes
Unis, dont le chantier à débuté depuis le 22 octobre 2022.
74

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Le projet suscite d'ores et déjà de multiples critiques pour son impact sur
l'écosystème et les populations locales, son empreinte environnementale et
les problématiques sociétales qui pourraient en découler.
Bjarke Ingels, qui a pour ambition de bâtir sur la planète Mars, n’a t’il pas
ouvert la boîte de Pandore permettant à de nouveaux architectes de rêver
encore plus grand, plus haut, dans une course e rénée à l’utopie ?
Même si l’on pourrait penser que nous avons atteint les limites de la
pragma-utopie, il semble tout au contraire que ces nouveaux projets
prennent le contre pied des idées de Bjarke Ingels, ou du moins ne
s’inscrivent pas complètement dans ce courant de pensée.
Il s’agit d’une impérieuse nécessité qui permettra de relever les dé s liés aux
bouleversements de nos sociétés.
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Crédit photographies
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Bibliographie
« Ludwig Mies Van Der Rohe, Leoni Giovanni, Actes Sud, 7 septembre
2009 »
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Références web :
https://big.dk/#projects
https://www.greenfacts.org/fr/glossaire/def/durabilite.htm
https://www. oornature.eu/bjarke-ingels-big-7063/
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Pragmatisme.htm
http://www.metamodernism.com/2011/01/14/bjarke-ingels-group-i/
https://www.cnrtl.fr/de nition/utopie
https://www.admagazine.fr/design/portraits/diaporama/rencontre-avec-le-
starchitecte-bjarke-ingels/5848 1
https://ted.com/qa_with_bjarke/
https://big.dk/#projects
https://www.ted.com/talks/bjarke_ingels_3_warp_speed_architecture_tales?
language=fr
https://www.youtube.com/watch?v=4Z82m-PxDO0
https://www.youtube.com/watch?v=rKeFCd1j5BE
https://www.les-caue-occitanie.fr/video-podcast/mies-van-der-
rohe-1886-1969-lethique-minimaliste
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