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ISSN 1151-1516

techniques et méthodes
des laboratoires des ponts et chaussées

Guide technique

Recommandations pour la
durabilité des bétons durcis
soumis au gel
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Recommandations
pour la durabilité des bétons durcis
soumis au gel

Guide technique

Décembre 2003

Laboratoire Central des Ponts et Chaussées


58, bd Lefebvre, F 75732 Paris Cedex 15
Ce document a été élaboré par un groupe de travail animé par
le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées à partir d’un projet
proposé par le Groupe Rhône-Alpes.

Membres du groupe de travail du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées :


¾ V. Baroghel-Bouny (LCPC)
¾ M. Delort (ATILH)
¾ D. Devillebichot (EGF BTP)
¾ J. Dugat (Bouygues Construction)
¾ F. Dutruel (CERIB)
¾ B. Godart (LCPC)
¾ M. Guerinet (EIFFAGE Construction)
¾ F. Hawthorn (Unibeton - SNBPE)
¾ Y. Jaffré (SETRA)
¾ T. Kretz (LCPC)
¾ F. Leblanc (BONNA SABLA - FIB)
¾ D. Poineau (SETRA)
¾ J. Prost (CETE de Lyon - LRPC de Lyon)
¾ P. Rougeau (CERIB)
¾ R. Schell (RMC - SNBPE)
¾ P. Vuillemin (HOLCIM BETONS - SNBPE)

Membres du groupe de travail du Groupe Rhône-Alpes :


¾ P. Camporota (DDE de l’Isère - Laboratoire Départemental)
¾ C. Clergue (SIGMA BETON)
¾ Ph. Dutilloy (DDE de l’Isère- CDOA)
¾ Y. Guerpillon (SCETAUROUTE)
¾ F. Ielmoli (SCETAUROUTE)
¾ E. Plaut (DDE de la Savoie - CDOA)
¾ J. Prost (CETEde Lyon - LRPC de Lyon)
¾ A. Reymond (DDE de la Haute-Savoie - Laboratoire Départemental)

Pour commander cet ouvrage :


Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
IST-Diffusion des Éditions
58, boulevard Lefebvre
F-75732 PARIS CEDEX 15
Téléphone : 01 40 43 50 20
Télécopie : 01 40 43 54 95
Internet : http://www.lcpc.fr

Prix : 38 Euros HT

En couverture : Autoroute A40 - Viaduc de Poncin (Photothèque de Scetauroute).

Ce document est propriété du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées et ne peut être reproduit,
même partiellement, sans l’autorisation de son directeur général (ou de ses représentants autorisés).
© 2003 - LCPC
ISSN : 1151-1516
ISBN : 2-7208-0342-1
Sommaire

Avant-propos 7

Chapitre 1. Généralités 9

Chapitre 2. Domaine d’application 13


Généralités 15
2.1 Environnement des ouvrages 15
2.2 Classes d’environnement et classes d’exposition 17
2.3 Choix du type de béton en fonction du type de gel et du type de salage 17
2.3.1 Gel sévère 17
2.3.2 Gel modéré 17
2.4 Parties d’ouvrages concernées 21

Chapitre 3. Recommandations spécifiques


à l’élaboration des bétons 23
Généralités 25
3.1 Bétons traditionnels 27
3.1.1 Définition 27
3.1.2 Formulation, constituants et spécifications 27
3.1.2.1 Formulation des bétons 27
3.1.2.2 Constituants des bétons 31
3.1.2.2.1 Granulats 31
3.1.2.2.2 Ciments 33
3.1.2.2.3 Additions 33
3.1.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008 35
3.1.2.2.5 Adjuvants 35
3.1.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions 37
3.1.2.3.1 Méthodologie 37
3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées 39
3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d’espacement 41
3.1.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats 43
3.1.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments 43
3.1.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier la résistance du béton
durci soumis au gel et/ou au gel en présence de sels de déverglaçage 45
3.1.3 Fabrication et mise en œuvre 47
3.1.3.1 Fabrication 47
3.1.3.2 Méthodologie de mise en œuvre 47
3.1.4 Dispositions constructives 49
3.2 Bétons à hautes performances - BHP 51
3.2.1 Définition 51
3.2.2 Formulation, constituants et spécifications 51
3.2.2.1 Formulation des bétons 51
3.2.2.2 Constituants des bétons 57
3.2.2.2.1 Granulats 57
3.2.2.2.2 Ciments 59
3.2.2.2.3 Additions 59
3.2.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008 61
3.2.2.2.5 Adjuvants 61
3.2.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions 61
3.2.2.3.1 Méthodologie 61
3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées 65
3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement
pour les bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air 67
3.2.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats 67
3.2.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments 67
3.2.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier la résistance du béton
durci soumis au gel et/ou au gel en présence de sels de déverglaçage 69
3.2.2.4.1 Bétons avec agent entraîneur d'air 69
3.2.2.4.2 Bétons sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air 71
3.2.3 Fabrication et mise en œuvre 73
3.2.3.1 Fabrication 73
3.2.3.2 Méthodologie de mise en œuvre 73
3.2.4 Dispositions constructives 75
3.3 Bétons de technologie spécifique 77
3.3.1 Bétons à démoulage immédiat 79
3.3.1.1 Définition 79
3.3.1.2 Formulation, constituants et spécifications 79
3.3.1.2.1 Formulation des bétons 79
3.3.1.2.2 Constituants des bétons 85
3.3.1.2.2.1 Granulats 85
3.3.1.2.2.2 Ciments 87
3.3.1.2.2.3 Additions 87
3.3.1.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008 91
3.3.1.2.2.5 Adjuvants 91
3.3.1.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions 91
3.3.1.2.3.1 Méthodologie 91
3.3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées 95
3.3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d’espacement
pour les bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d’air 97
3.3.1.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats 97
3.3.1.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments 97
3.3.1.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier la résistance
du béton durci soumis au gel et/ou au gel en présence de sels de déverglaçage 99
3.3.1.2.4.1 Bétons avec agent entraîneur d’air 99
3.3.1.2.4.2 Bétons sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air 101
3.3.1.3 Fabrication et mise en œuvre 103
3.3.1.3.1 Fabrication 103
3.3.1.3.2 Méthodologie de mise en œuvre 103
3.3.1.4 Dispositions constructives 105
3.3.2 Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant 107
3.3.2.1 Définition 107
3.3.2.2 Formulation, constituants et spécifications 107
3.3.2.2.1 Formulation des bétons 107
3.3.2.2.2 Constituants des bétons 111
3.3.2.2.2.1 Granulats 111
3.3.2.2.2.2 Ciments 113
3.3.2.2.2.3 Additions 113
3.3.2.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008 115
3.3.2.2.2.5 Adjuvants 115
3.3.2.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions 115
3.3.2.2.3.1 Méthodologie 115
3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées 117
3.3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limité spécifiée du facteur d’espacement 117
3.3.2.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats 119
3.3.2.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments 119
3.3.2.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier la résistance du béton
durci soumis au gel et/ou au gel en présence de sels de déverglaçage 121
3.3.2.3 Fabrication et mise en œuvre 123
3.3.2.3.1 Fabrication 123
3.3.2.3.2 Méthodologie de mise en œuvre 123
3.3.2.4 Dispositions constructives 123
3.3.3 Bétons projetés 125
3.3.3.1 Béton projeté par voie sèche 125
3.3.3.2 Béton projeté par voie mouillée 127

Chapitre 4. Épreuves d’étude,


de convenance et de contrôle des bétons 129

4.1 Épreuve d’étude 131


4.1.1 Dispositions générales 131
4.1.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve destinés aux essais 135
4.1.3 Conduite de l’épreuve d’étude 135
4.2 Épreuve de convenance 141
4.2.1 Dispositions générales 141
4.2.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve destinés aux essais 143
4.2.3 Conduite de l’épreuve de convenance 143
4.2.4 Mesure des indicateurs rapides de suivi de la production du béton 143
4.3 Épreuve de contrôle 149
4.3.1 Conduite des épreuves de contrôle 149
4.3.1.1 Contrôle interne 149
4.3.1.2 Contrôle extérieur 151
4.3.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve destinés aux essais 153
4.3.3 Programme des contrôles 153

Annexes 159
Glossaire des termes et abréviations 161
Extraits du guide pratique d’aide à l’élaboration du Dossier d’Organisation Viabilité
Hivernale (DOVH) - Document du SETRA de novembre 1994 163
Fiches thématiques B1 - Climatologie hivernale 163
Classement des zones de rigueur hivernale Hi ou carte de salage 165
Carte des zones de gel en France 167

Chaque catégorie de bétons est traitée dans un chapitre spécifique conçu comme un
ensemble complet afin d'en simplifier la consultation.
Avant-propos

B
eaucoup de gestionnaires d'ouvrages sont confrontés aux conséquences,
quelquefois très pénalisantes, des cycles gel-dégel sur la durabilité du béton.
Murs de soutènement, ouvrages d'art, structure de génie civil des remontées
mécaniques, et même quelquefois certains bâtiments, construits avec des bétons
inadaptés, sont ainsi fortement agressés. La nécessité de maintenir une bonne viabi-
lité hivernale des itinéraires routiers et autoroutiers, les automobilistes ne souhaitant
plus circuler autrement que sur des routes dégagées de toute trace de neige ou de
glace, oblige à répandre sur les chaussées, à titres préventif et curatif, d'importantes
quantités de sels de déverglaçage, appelés aussi fondants routiers. La combinaison
des cycles gel-dégel et des sels de déverglaçage aggrave notablement les dégrada-
tions du béton. Les ponts et les têtes de tunnels n'échappent malheureusement pas à
ce salage généralisé.
Il ne faut pas imaginer que seules les structures construites en altitude subissent les
dégradations dues au gel. Certaines régions, classées en gel modéré, sont également
concernées notamment du fait d'une fréquence plus élevée des cycles gel-dégel. On
constate assez fréquemment dans ces régions une dégradation de surface des bétons
par écaillage.
Il n'est donc plus possible de construire les infrastructures routières sans essayer
d'améliorer la qualité et la durabilité du béton.
Dès 1987, un groupe de travail connu sous le sigle GRA - Groupe Rhône-Alpes -
comprenant des maîtres d'œuvre et des laboratoires privés et publics de la région
Rhône-Alpes a engagé des études et proposé des solutions. Les résultats de cette
réflexion ont été concrétisés en mars 1992 par un document intitulé Recommandations
spécifiques à l'élaboration des bétons pour les parties d'ouvrage non protégées des intempéries
et soumises à l'action du gel.
Aujourd'hui, on constate que les parties d'ouvrages construites avec des bétons
contenant de l'air entraîné, qu'il s'agisse des corniches, des longrines d'ancrage des
dispositifs de sécurité, des piles, des culées et des murs de soutènement, pour ne citer
qu'eux, présentent un très bon comportement aux cycles gel-dégel en présence de sels
de déverglaçage six ou huit ans après leur réalisation.
Le LCPC et le SETRA ont décidé de généraliser l'application des recommandations au
plan national, en adaptant les spécifications à l'environnement des différentes
régions françaises.
L'évolution des composants des bétons, ciments, adjuvants, etc., les nombreux
retours d'expérience et les échanges entre spécialistes ont permis d'approfondir les
connaissances et de faire évoluer les recommandations de mars 1992. Le présent
document permet une meilleure compréhension des phénomènes. Il est établi à partir

7
de l'expérience acquise sur de nombreux ouvrages. Les règles proposées sont
adaptées à des bétons pour lesquels les retours d'expérience ont permis de vérifier
leur bien fondé.
Dans ces conditions, les présentes recommandations ne s'appliquent pas à des
nouveaux bétons, par exemple les bétons auto plaçants - BAP - et les bétons de fibres
ultra performants - BFUP - dont les développements sont rapides et prometteurs.
Cette restriction ne préjuge toutefois pas de leur aptitude à l'emploi en environne-
ment froid qui doit être vérifiée par des essais de durabilité au gel.
Par rapport aux recommandations du GRA, les classes d'environnement et les classes
d'exposition ainsi que le niveau de salage sont pris en compte, la gamme des ciments
est élargie, les seuils des valeurs de l'écaillage à respecter sont moins contraignants.
Différentes catégories de bétons, bétons traditionnels, bétons hautes performances,
bétons destinés aux produits fabriqués par démoulage immédiat et par moulage in
situ, sont traitées.
Les présentes recommandations doivent être appliquées avec discernement. Les
régions classées, au sens du fascicule 65-A, en gel sévère sont concernées, celles
classées en gel modéré le sont uniquement lorsque les itinéraires sont traités avec des
sels de déverglaçage. Les conditions d'application détaillées sont précisées au para-
graphe traitant des classes d'environnement et des classes d'exposition.
Ces recommandations ont été établies pour les ouvrages de Génie Civil construits
dans le cadre des marchés publics, pour lesquels les cahiers des clauses techniques
générales s'appliquent et en particulier le fascicule 65-A dans lequel elles sont citées.
Elles peuvent également être adoptées à la demande des maîtres d'ouvrage pour des
structures spécifiques.
Elles peuvent aussi servir de référence dans les marchés privés, si elles sont explicite-
ment spécifiées dans les documents particuliers du marché, à condition que ce
dernier précise les conditions d'application du fascicule 65-A, lorsque les recomman-
dations font référence à ce fascicule. Pour ces marchés, il est également possible de se
référer aux exigences liées aux classes d'exposition de la norme NF EN 206-1 ou aux
conditions d'exposition définies dans la norme NF-EN 13369.
Lorsque l'application de ces recommandations est prévue dans le marché, celui-
ci doit préciser les données caractérisant l'environnement dans lequel sont
situées les différentes parties de l'ouvrage ainsi que les classes d'environnement
ou les classes d'exposition.
Les niveaux d'exigences formulés dans ces recommandations sont adaptés aux
ouvrages d'importance stratégique relevant du fascicule 65-A et de son additif, en
visant une durabilité normale soit 100 ans pour un ouvrage d'art par exemple.
Pour les ouvrages relevant du fascicule 65-B, il est de la responsabilité du maître
d'ouvrage d'ajuster les niveaux d'exigences à l'importance de leurs ouvrages et à la
durée de vie souhaitée.
Pour faciliter la lecture du document chaque catégorie de bétons est traitée dans un
chapitre spécifique, les renvois entre les chapitres sont limités au strict minimum.

8
CHAPITRE 1
Généralités
COMMENTAIRES

W Figure 1
Écaillage sur des éléments
de corniches.

Figure 2 X
Gel interne d’un mur
de soutènement.

W Figure 3
Écaillage et gel interne d’un caniveau.

10 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

La politique de surveillance des ouvrages d'art instaurée en France à partir du début


des années 1980 a permis de mettre en évidence, dans plusieurs régions et notam-
ment en montagne, des dégradations des bétons caractéristiques des effets du gel.
Les recherches et les expérimentations menées en région Rhône-Alpes ont conduit à
la mise au point de recommandations régionales diffusées en mars 1992 dans un
document intitulé Recommandations spécifiques à l'élaboration des bétons pour les parties
d'ouvrage non protégées des intempéries et soumises à l'action du gel.
Les résultats de recherches plus récentes, les retours d'expérience ainsi que l'évo-
lution des techniques, des normes et des règlements, permettent de présenter
aujourd'hui un document mieux adapté et plus complet.
Ce document concerne le gel du béton durci, ayant effectué sa prise et son durcisse-
ment dans des conditions normales. Les problèmes liés au gel du béton frais, ou en
cours de prise, sont traités par les règles du bétonnage par temps froid.

RAPPEL SUR LES MÉCANISMES DE DÉGRADATION DUS AU GEL

Le réseau de capillaires des bétons, même âgés, contient toujours de l'eau non
combinée. Lorsque la température du béton descend sensiblement au-dessous de
0 °C (- 3 à - 4 °C) une partie de l'eau gèle. En effet, seule l'eau contenue dans les
capillaires de plus grande taille se transforme en glace, celle contenue dans les
capillaires les plus fins reste à l'état liquide. La transformation de l'eau en glace
s'accompagne d'une augmentation de volume de 9 % qui engendre des pressions
hydrauliques sur l'eau des capillaires restée à l'état liquide.
La glace étant formée à partir de l'eau pure, son apparition engendre des différences
de concentrations en sels dissous entre l'eau située à proximité des lentilles de glace
et l'eau des capillaires les plus petits. Ces concentrations vont avoir tendance à
s'équilibrer par effet d'osmose créant ainsi des pressions dites pressions osmotiques.
Lorsque les pressions hydrauliques ou les pressions osmotiques, ou plus générale-
ment les deux cumulées deviennent supérieures à la résistance à la traction du béton,
celui-ci se fissure.
Les cycles gel-dégel répétés peuvent provoquer deux formes de dégradations :
¾ une microfissuration, voire une fissuration dans la masse du béton, les détériora-
tions se présentant le plus souvent sous forme d'un feuilletage parallèle aux faces
exposées. C'est le gel pur ou gel interne.
¾ une dégradation de surface sous l'effet conjugué des cycles de gel-dégel et des sels
de déverglaçage. La diffusion des sels dans le milieu interstitiel de la peau du béton
développe des pressions osmotiques élevées produisant un phénomène d'écaillage
du béton.
Dans le cas du béton armé, ce processus peut dénuder rapidement les armatures.
Les chocs thermiques engendrés dans la couche superficielle du béton par l'applica-
tion, à titre curatif, de sels de déverglaçage sur un film de glace, peuvent amplifier ces
phénomènes.
En fonction de leur exposition et de leur environnement, les bétons peuvent
présenter une seule forme de dégradation ou les deux simultanément.

CHAPITRE 1 - Généralités 11
COMMENTAIRES

* Les recommandations ne concernent pas :


¾ les bétons de chaussées,
¾ les bétons compactés au rouleau - BCR,
¾ les bétons légers,
¾ les bétons auto plaçants - BAP,
¾ les bétons de fibres ultra performants - BFUP.

Cette liste de bétons spéciaux n’est pas exhaustive.

12
CHAPITRE 2
Domaine d’application *
COMMENTAIRES

** Pour les cas autres que ceux définis dans les documents visés, par exemple :
mortiers, produits de réparation, etc., on appliquera la même démarche d'évaluation des
produits par référence aux textes réglementaires.

*** Les classes de gel sévère, modéré et faible sont définies par les conditions suivantes
mesurées en moyenne annuelle sur les trente dernières années :
- gel faible : pas plus de deux jours ayant atteint une température inférieure à - 5°C,
- gel sévère : plus de dix jours ayant atteint une température inférieure à - 10°C,
- gel modéré : entre gel faible et gel sévère.

*** * Le degré de saturation en eau du béton n'étant pas facile à apprécier, on peut
adopter la répartition ci-après, suivant l'exposition du parement de la partie d'ouvrage
considérée :
Saturation en eau modérée :
¾ surfaces verticales de béton exposées à la pluie, au gel ainsi qu'au gel et à l'air
véhiculant des sels de déverglaçage ou des brouillards salins.
Forte saturation en eau :
¾ surfaces sensiblement horizontales de béton exposées à la pluie et au gel avec ou sans
sels de déverglaçage,
¾ surfaces verticales de béton exposées au gel et directement soumises aux projections
de sels de déverglaçage.

*** ** Le nombre de jours de salage est la valeur moyenne annuelle estimée sur les dix
dernières années.

*** *** La classification de l'environnement vis-à-vis de l'exposition au salage doit


être définie en prenant en compte l'objectif de qualité du service hivernal (ou niveau de
service N) fixé pour l'itinéraire et la rigueur de l'hiver Hi de la zone considérée.
Les objectifs de qualité (ou niveaux de service) sont définis dans la circulaire de la
Direction des Routes du 31 octobre 1996 relative à la viabilité hivernale, dans le guide
méthodologique Viabilité hivernale - définition des objectifs de qualité, édition du
SETRA de juillet 1992 et dans le guide pratique Aide à l'élaboration du dossier d'orga-
nisation de la viabilité hivernale, édition du SETRA de novembre 1994. Les zones de
rigueur hivernale sont définies dans ce dernier document.
La définition de la climatologie hivernale et la carte des zones de rigueur hivernale Hi
ou carte de salage, extraits du guide pratique de novembre 1994 cité ci-dessus, sont
jointes en annexe.
À défaut de pouvoir apprécier ces données, le cahier des charges mentionnera le niveau
de salage à partir de la classification suivante :
¾ salage peu fréquent ou inexistant pour la zone de rigueur hivernale H1,
¾ salage fréquent pour la zone de rigueur hivernale H2,
¾ salage très fréquent pour les zones de rigueur hivernale H3 et H4.

14 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

GÉNÉRALITÉS

Ces recommandations sont établies pour les ouvrages de génie civil construits dans le
cadre des marchés publics, pour lesquels les Cahiers des Clauses Techniques
Générales - CCTG - s'appliquent. Ces recommandations sont visées dans le fascicule
65-A. Elles peuvent servir de référence dans d'autres cas, comme indiqué dans
l'avant-propos.
Le présent document concerne la plupart des bétons durcis soumis au gel qu'ils
soient réalisés sur chantiers, en centrales de béton prêt à l'emploi - BPE - ou en usines
de préfabrication.
La définition et les spécifications des bétons sont fixées par les documents parti-
culiers du marché**.
Pour tenir compte des spécificités de l'industrie du béton destiné aux éléments préfa-
briqués, des adaptations sont prévues, en particulier pour les bétons à démoulage
immédiat.
Les éléments en béton préfabriqués en usine conformes à des textes normatifs
prévoyant des spécifications concernant le comportement au gel avec ou sans sels de
déverglaçage, pour les conditions d'environnement définies au paragraphe
2.2 Classes d'environnement et classes d'exposition, et dont la conformité est attestée par
une certification de produit accréditée COFRAC (par exemple le QUALIF IB éléments
architecturaux fabriqués en usine), ne sont pas concernés par le présent document,
sauf dispositions contraires mentionnées dans les clauses du marché.

2.1 ENVIRONNEMENT DES OUVRAGES


Le présent document concerne les bétons soumis à deux types d'expositions particu-
lières :
¾ le gel pur,
¾ le gel en présence de sels de déverglaçage.
Trois classes de gel, faible, modéré et sévère, sont définies dans le fascicule 65-A et la
norme XP P 18-305***. On trouvera en annexe la carte des zones de gel.
Deux degrés de saturation en eau du béton, fort et modéré, sont définis dans la norme
NF EN 206-1*** *.
L’article 71-2 Environnement du fascicule 65-A définit notamment deux types de
salage en fonction du nombre de jours de salage. Le salage est fréquent lorsque le
nombre n de jours de salage est inférieur à 30, il est très fréquent lorsque n est supé-
rieur ou égal à 30.
En complément des informations données par le fascicule 65-A, le salage est consi-
déré comme peu fréquent lorsque le nombre de jours de salage est inférieur à
10*** **.

La classification de l'environnement vis-à-vis de la classe de gel et de l'exposition


au salage*** *** et les degrés de saturation en eau du béton*** * doivent être
indiqués dans le CCTP du marché.

CHAPITRE 2 - Domaine d’application 15


COMMENTAIRES

* Rappel de la définition des classes d'environnement et des classes d'exposition :


Fascicule 65-A
EA 1 Milieu non agressif, humide, sans gel, ou avec gel faible ou gel modéré.
EA 2 Milieu non agressif, humide avec gel sévère.
EB 2 Milieu faiblement agressif, humide avec gel sévère ou milieu non agressif ou
faiblement agressif avec gel modéré et fondants moins de trente jours par an.
EC 2 Milieux marins, élément partiellement immergé, ou soumis à des éclaboussures,
ou exposé à un air saturé en sel avec gel modéré ou gel sévère, cette classe ne
concerne pas les ouvrages construits en France métropolitaine.
ED 2 Milieu moyennement à fortement agressif, humide, avec gel sévère, ou milieu
non agressif ou faiblement à fortement agressif, humide, avec gel modéré et
fondants plus de trente jours par an, ou avec gel sévère et fondants.

Nome XP P 18-305
2b1 Environnement humide avec gel modéré.
2b2 Environnement humide avec gel sévère.
3 Environnement humide avec gel modéré ou sévère et produits dégivrants.
4b Environnement marin avec gel modéré ou sévère, cette classe ne concerne pas les
ouvrages construits en France métropolitaine.

Norme NF EN 206-1
XF 1 Saturation modérée en eau du béton, sans agent de déverglaçage.
XF 2 Saturation modérée en eau du béton, avec agents de déverglaçage.
XF3 Forte saturation en eau du béton, sans agent de déverglaçage.
XF 4 Forte saturation en eau du béton, avec agents de déverglaçage ou eau de mer.

** Les produits utilisés pour lutter contre le verglas ont des appellations différentes
suivant les documents. Vis-à-vis des problèmes que visent à résoudre les présentes
recommandations, les appellations suivantes sont considérées comme équivalentes :
sels de déverglaçage Q agents de déverglaçage Q fondants routiers Q produits
dégivrants.

16 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

2.2 CLASSES D’ENVIRONNEMENT ET CLASSES D’EXPOSITION*


À titre indicatif le tableau ci-dessous indique les classes d'environnement mention-
nées dans le fascicule 65-A et la norme XP P 18-305 et les classes d'exposition
mentionnées dans la norme NF EN 206-1, dans lesquelles se classent les bétons
d'après le type de gel et le type de salage définis au paragraphe 2.1 Environnement des
ouvrages.

Classes d’environnement Type de gel


et classes d’exposition
concernant la durabilité au gel des bétons Modéré Sévère
Peu fréquent EA1 XF1 EA2 XF3
2b1 EB2 2b2
Type de salage Fréquent EB2 XF2 ou XF4 ED2 XF4
3 3
Très fréquent EC2 XF4 EC2 XF4
ED2 3 ou 4b ED2 3 ou 4b

La classification ci-dessus permet de comprendre dans quel milieu se situent les


bétons dans les trois documents de référence. Il n'y a toutefois pas d'équivalence
entre les classes de ces documents. Il n'y en a pas non plus entre les exigences.

2.3 CHOIX DU TYPE DE BÉTON


EN FONCTION DU TYPE DE GEL ET DU TYPE DE SALAGE**

2.3.1 Gel sévère


Les bétons devant résister au gel sévère sans sels de déverglaçage ou avec un salage
peu fréquent sont classés :
bétons G
Les bétons devant résister au gel sévère en présence de sels de déverglaçage, salage
fréquent ou salage très fréquent, sont classés :

bétons G + S

2.3.2 Gel modéré


Les bétons devant résister au gel modéré sont définis ci-dessous :

Gel modéré sans ou avec peu de sels de déverglaçage, salage peu fréquent
Les prescriptions des textes en vigueur relatifs aux granulats et au dosage minimal en
ciment sont considérées comme suffisantes pour conférer aux bétons un comporte-
ment acceptable au gel.

CHAPITRE 2 - Domaine d’application 17


COMMENTAIRES

* Béton formulé en respectant les prescriptions des textes en vigueur, XP P 18-305 ou


fascicule 65-A ou NF EN 206-1, et possédant une bonne compacité.

** Béton formulé dans les conditions précédentes dans lequel est incorporée une
quantité d'air minimale de 4 % pour satisfaire à la durabilité au gel dans les cas de gel
modéré et de salage fréquent.

18 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Gel modéré en présence de sels de déverglaçage, salage fréquent ou salage très fréquent
L'examen attentif des structures en béton montre que les parements peuvent être
dégradés de façon significative. Les ouvrages d'art situés en plaine ne sont pas
épargnés, quelles que soient les températures extérieures négatives enregistrées,
notamment lorsque les bétons sont formulés sans précautions particulières. En effet,
ce sont les passages répétés d'une température positive à une température négative et
l'inverse ainsi que l'effet aggravant des sels de déverglaçage qui, après un certain
nombre de cycles, provoquent la dégradation des bétons en surface. Il y a toutefois
lieu de faire la distinction suivante :
a - Lorsque le nombre de jours de salage, comptabilisé par année, est compris entre
dix et trente, salage fréquent, il y a lieu, en général, d'incorporer dans le béton un
adjuvant entraîneur d'air afin d'obtenir dans le béton durci une quantité d'air occlus
de 4 % au minimum, comme l'indiquent le fascicule 65-A , la norme XP P 18-305 et la
norme NF EN 206-1. On peut déroger à cette prescription en justifiant de la résistance
au gel et aux sels de déverglaçage par des essais de durabilité au gel définis dans les
chapitres suivants. Ces bétons ne sont toutefois pas concernés par les présentes
recommandations.
b - Lorsque le nombre de jours de salage est supérieur ou égal à trente par an, salage
très fréquent, il convient de formuler les bétons suivant les prescriptions définies
dans les présentes recommandations. Ces bétons devant résister au gel modéré en
présence de sels de déverglaçage, salage très fréquent, sont classés bétons G + S.
Le tableau ci-dessous donne la classification des bétons soumis au gel et/ou aux sels
de déverglaçage en fonction du type de gel et du type de salage définis précé-
demment.

Seuls les bétons figurant dans les cases bleues sont concernés par les présentes
recommandations.

Type de gel
Choix du type de béton
Modéré Sévère
Peu fréquent Béton approprié* Béton G

Béton approprié
Type de salage avec teneur en air
Fréquent minimale = 4 %** Béton G + S
ou essais de durabilité au gel

Très fréquent Béton G + S Béton G + S

CHAPITRE 2 - Domaine d’application 19


COMMENTAIRES

* Les parties d'ouvrages les plus exposées à l'action du gel ou du gel en présence de sels
de déverglaçage sont en général les suivantes :
¾ les corniches et bordures,
¾ les contre-corniches et contre-bordures,
¾ les plots ou longrines de fixation des dispositifs de retenue et leurs scellements,
¾ les longrines d'ancrage des joints de chaussée,
¾ les ouvrages d'assainissement exposés au gel, notamment les caniveaux,
¾ les piles, chevêtres et piédroits dans les zones de rejaillissements,
¾ les tabliers, en cas de gel sévère.
Une bonne conception de l'étanchéité minimise les risques pour ces parties
d'ouvrage généralement plus massives ; néanmoins les encorbellements, les abouts
des tabliers et les zones d'environnement des joints de chaussée restent des parties
exposées et vulnérables. Quoiqu'il en soit, l'appréciation doit être faite au cas par cas
notamment lorsque l'itinéraire comporte des tabliers décalés,
¾ les murs de soutènement,
¾ les murs antibruit à l'exclusion de ceux en béton caverneux,
¾ les séparateurs en béton,
¾ les massifs d'ancrage des remontées mécaniques, pylônes et structures des extrémités
de ligne,
¾ les massifs d'ancrage des portiques, potences et hauts mâts,
¾ les planchers des parkings, particulièrement en partie supérieure, lorsqu'ils ne sont
pas protégés.

20 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

2.4 PARTIES D’OUVRAGES CONCERNÉES*


Les prescriptions décrites dans ce document s'appliquent aux bétons utilisés pour
réaliser des parties d'ouvrages généralement non protégées des intempéries, ou en
contact avec l'eau, et soumises à l'action du gel ou du gel en présence de sels de
déverglaçage.
Les ouvrages ou parties d'ouvrages soumis à l'action du gel et des sels de dévergla-
çage sont précisés dans le cahier des charges. À défaut, les parties d'ouvrages concer-
nées sont les superstructures des ouvrages d'art routiers et les parties d'ouvrages
soumises à l'action des sels de déverglaçage ou situées dans des zones de rejaillisse-
ment.
Les équipements des ponts routiers restent les parties les plus vulnérables à l'action
combinée du gel et des sels de déverglaçage. Tout ou partie des appuis, des piles, des
culées et des tabliers peuvent également être concernés lorsque les conditions clima-
tiques sont sévères.
L'attention du lecteur est attirée sur le fait que des parties d'ouvrages peuvent être
protégées des intempéries mais cependant soumises à des projections d'eau chargée
de saumure.
Tous les bétons soumis, même occasionnellement, aux sels de déverglaçage doivent
être formulés en prenant en compte les risques de pénétration des chlorures vis-à-vis
des armatures.
Les altérations liées au gel interne et à l'écaillage affectent la durabilité des struc-
tures ; l'écaillage à lui seul peut en outre engendrer des défauts d'aspect inaccepta-
bles pour les parties vues à faible distance.
La bonne conception des ouvrages, notamment la qualité de l'étanchéité ainsi que le
respect de l'enrobage des armatures, l'efficacité du drainage et de l'évacuation des
eaux, reste néanmoins déterminante.

CHAPITRE 2 - Domaine d’application 21


COMMENTAIRES
CHAPITRE 3
Recommandations spécifiques
à l’élaboration des bétons
C OMMENTAIRES

* Facteur d'espacement⎯L
Norme ASTM C 457-98 - Détermination au microscope des vides d'air et des paramè-
tres du réseau de vides d'air dans le béton durci, Partie 2 - méthode modifiée de
comptage par point.
Le facteur d'espacement⎯L, appelé couramment L barre, est la principale caractéris-
tique du réseau de bulles d'air. Il représente la demi-distance moyenne entre deux
parois de bulles d'air, autrement dit la distance moyenne maximale que l'eau doit
parcourir pour atteindre une bulle d'air, qui en cas de gel joue le rôle d'un vase
d'expansion.
Le⎯L est mesuré sur le béton durci à partir de quatre à cinq jours d'âge.
Il permet d'évaluer la résistance au gel interne des bétons G et G + S formulés avec un
agent entraîneur d'air.

Figure 4 K
Cristal de glace
Cristal de glace et solution saline
Fragment de pâte de ciment et solution saline
contenant un capillaire et deux
bulles d’air. Des cristaux de
glace se sont formés dans Pâte Mouvement
Pâte Cristal de glace d'eau
le capillaire et les bulles, Vide d'air et solution saline
au contact de leur paroi.
L’eau afflue vers ces cristaux Vide d'air
(Université Laval). Capillaires

Gel interne
Norme P 18-424 - Bétons - Essais de gel sur béton durci. Gel dans l'eau - Dégel dans
l'eau.
Cette norme est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en eau du
béton.
Norme P 18-425 - Bétons - Essais de gel sur béton durci. Gel dans l'air - Dégel dans
l'eau.
Cette norme est appliquée dans les deux cas suivants :
¾ gel modéré, quel que soit le degré de saturation en eau du béton,
¾ gel sévère avec une saturation modérée en eau du béton.
Ces essais sont appelés essais de performance dans la suite du document.
La durée de ces essais est de trois mois et demi à partir de la date de la confection des
échantillons.

Écaillage
Norme XP P 18-420 - Béton - Essai d'écaillage des surfaces de béton durci exposées au
gel en présence d'une solution saline.
Cette norme permet d'évaluer le comportement de la peau du béton soumis aux cycles
gel-dégel en présence de sels de déverglaçage.
La durée de cet essai est de trois mois environ à partir de la date de la confection des
échantillons.

24 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

GÉNÉRALITÉS
Les bétons concernés par ces recommandations sont :

¢ les bétons traditionnels, chapitre 3.1,

¢ les bétons à hautes performances, chapitre 3.2,

¢ les bétons de technologie spécifique, chapitre 3.3 :

¾ bétons à démoulage immédiat, chapitre 3.3.1,

¾ bétons moulés sur site avec machine à coffrage glissant,


chapitre 3.3.2,

¾ bétons projetés, chapitre 3.3.3.

La résistance au gel des bétons traditionnels et des bétons moulés sur site est obtenue
en incorporant dans le béton un agent entraîneur d'air.
Pour les bétons à hautes performances et les bétons destinés aux éléments à démou-
lage immédiat, l'utilisation d'un agent entraîneur d'air n'est pas toujours possible ni
nécessaire, notamment lorsque le rapport eau sur ciment est faible.

Pour les bétons projetés, les paramètres influençant le comportement au gel sont
insuffisamment connus à l'heure actuelle. Quelques règles sont cependant proposées.
Dans le cas de gel même modéré avec salage très fréquent, les bétons subissent
souvent une dégradation importante. Ils doivent donc être formulés suivant les
prescriptions du présent document.
L'évaluation de la durabilité au gel des bétons est obtenue par l'application d'essais
normalisés*.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 25


C OMMENTAIRES

* Vis-à-vis de la durabilité au gel, la valeur limite de la résistance à la compression


entre les bétons traditionnels et les BHP est fixée à 50 MPa. En effet, au-delà la formu-
lation des bétons avec un agent entraîneur d'air résistants au gel devient plus délicate,
(cf. chapitre 3.2 Bétons à hautes performances).
fc28 est obtenue à partir des résultats d'essais réalisés sur cylindres φ 16 cm h 32 cm.

** L'expérience montre que les quantités respectives des adjuvants nécessaires pour
obtenir un béton conforme au marché sont susceptibles de varier notablement entre les
conditions de laboratoire et les conditions de fabrication industrielles, principalement
en raison de la différence de l'efficacité du malaxage, de la masse de béton malaxée et de
la température ambiante. Il est donc fortement conseillé de compléter l'épreuve d'étude
par la fabrication de gâchées en vraie grandeur, à la centrale de béton retenue, afin
d'ajuster les quantités d'adjuvants (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de convenance et
de contrôle des bétons).

26 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1 BÉTONS TRADITIONNELS

3.1.1 Définition
Il s'agit des bétons, armés ou précontraints, à démoulage différé dont la résistance
caractéristique fc28 est inférieure à 50 MPa*. Leur consistance répond aux critères
définis dans la norme XP P 18-305 article 4.2 - tableau 2. Leur fabrication ne nécessite
pas de moyens particuliers. Leur mise en place est effectuée soit à la benne soit à la
pompe avec des moyens de vibration standards tels que les aiguilles vibrantes ou,
dans certains cas particuliers, avec des vibreurs externes.
Ces bétons peuvent être fabriqués sur chantiers, en centrales de BPE ou en usines de
préfabrication.
Ces bétons devant résister au gel G ou au gel en présence de sels de déverglaçage
G + S, leur dénomination spécifique inclut l'abréviation correspondante, dans les cas

Bétons traditionnels
de gel sévère et de gel modéré avec salage très fréquent :
Exemple : B 30 G
B 35 G + S
Pour les bétons non armés, il suffit d'appliquer les prescriptions générales du
fascicule 65-A article 71-2 Environnement.

3.1.2 Formulation, constituants et spécifications

3.1.2.1 Formulation des bétons


Les formules des bétons G et G + S sont mises au point avec les méthodes de formu-
lation traditionnelles utilisées pour ces bétons. La spécificité G ou G + S des bétons
traditionnels s'obtient en utilisant un adjuvant entraîneur d'air. L'étude de formu-
lation doit donc prendre en compte la présence de cet adjuvant et notamment la
compatibilité avec d'autres adjuvants et avec le ciment.
La quantité d'air incorporée au béton n'est pas un critère suffisant pour garantir une
bonne résistance au gel. Il faut en effet créer dans le béton un réseau de bulles d'air
approprié et stable, tout en conservant une rhéologie compatible avec les structures à
construire, les résistances mécaniques et les délais de transport et de mise en
œuvre**.
Dès le stade de l'étude de formulation du béton, il convient donc d'apprécier sa
résistance au gel en appliquant les essais de durabilité définis précédemment au
paragraphe Généralités.
Les spécifications exigées, nécessaires pour garantir la résistance au gel du béton,
sont données dans le tableau paragraphe 3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications
exigées. Elles sont généralement obtenues lorsque les spécifications des constituants
du béton, demandées paragraphe 3.1.2.2 Constituants du béton, sont satisfaites sous
réserve d'une part d'avoir un rapport E/C, une mise en place, un compactage et une
cure adaptés et d'autre part d'obtenir dans le béton durci un bon réseau de bulles
d'air comme cela est précisé dans les articles suivants. Toutefois, des variantes dans le
choix des granulats sont possibles.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons ♦ Bétons traditionnels 27


C OMMENTAIRES

Figure 5 K
Appareillage
permettant d’évaluer
le facteur d’espacement.

* On attire également l'attention sur la maîtrise du risque de réaction sulfatique


interne des ouvrages massifs ou des éléments préfabriqués faisant l'objet d'un traite-
ment thermique. Pour minimiser ce risque il est nécessaire, lors du durcissement du
béton, de s'assurer de la compatibilité entre la température °C maximale atteinte dans le
béton et ses constituants - ciment, granulats, adjuvants - et d'apprécier les conditions
d'environnement. Pour plus d'informations, il est recommandé de s'informer de
l'évolution récente des connaissances dans le domaine.
On rappelle enfin que le retrait thermique des pièces massives engendre des auto-
contraintes de traction élevées qui génèrent une fissuration éventuellement préjudi-
ciable à la durabilité des structures.

28 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

On peut donc envisager le schéma suivant :

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.1.2.2
Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant le facteur d'espacement⎯L pour les bétons G, le facteur d'espace-
ment⎯L et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.
Intérêt de cette solution : méthode rapide car le respect des spécifications sur
les constituants confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour
le⎯L et l'écaillage.
Un dépassement de la valeur du facteur d'espacement limite spécifiée est
possible. Dans ce cas la nouvelle valeur du facteur d'espacement est celle du
béton répondant aux critères d'acceptation de l'essai de performance.

2 - Variante

Bétons traditionnels
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, la valeur spécifiée du
facteur d'espacement⎯L doit être impérativement satisfaite.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis la mesure du⎯L et l'essai d'écaillage et
d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de convenance.

L'étude de béton doit répondre aux spécifications des fascicules 65-A, 65-A additif,
65-B, ou aux spécifications de la norme XP P 18-305 et dans tous les cas aux présentes
recommandations ainsi qu'aux besoins exprimés par l'entreprise titulaire du marché,
pour ce qui concerne plus spécifiquement la résistance mécanique initiale du béton,
le niveau de la consistance et son maintien dans le temps.
Les programmes des épreuves d'étude et de convenance sont définis au chapitre 4
Épreuves d'étude, de convenance et de contrôle des bétons. L'entreprise peut proposer une
composition déjà utilisée lors de travaux antérieurs si celle-ci possède des références
probantes (cf. fascicule 65-A article 75.2 Justification de la composition des bétons).

Remarque : Les formules des bétons G et G + S peuvent présenter des teneurs en


alcalins élevées, notamment du fait des dosages en ciment minimaux prescrits. Pour
éviter tout dommage, il convient donc d'appliquer les Recommandations pour la
prévention des désordres dus à l'alcali-réaction éditées par le LCPC en juin 1994* et le
Guide pour la rédaction des pièces écrites des marchés - Prévention des désordres dus à
l’alcali-réaction édité par le SETRA en juin 1996.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons ♦ Bétons traditionnels 29


C OMMENTAIRES

* Chaque sable utilisé seul ou comme composant d'un mélange doit satisfaire aux
valeurs spécifiées pour la propreté et, dans le cas de sables dont le Dmax est supérieur à
1 mm, aux valeurs spécifiées pour la friabilité.

** Le passant à 0,08 mm comprend d'éventuelles additions utilisées comme correcteur


de la granularité des sables.
Les sables comportant une teneur en fines supérieure à 10 %, dans les mêmes condi-
tions que ci-dessus, peuvent engendrer un mauvais comportement au gel. Leur emploi
peut toutefois être envisagé à condition de vérifier dans l'épreuve d'étude que les spéci-
fications exigées au pagragraphe 3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées
sont respectées.

*** La limite supérieure du module de finesse Ls et l'étendue e s'appliquent au sable


n'ayant pas fait l'objet d'un mélange et au sable reconstitué par le producteur de
granulats.
Pour le sable recomposé sur la centrale à bétons, le module de finesse correspond au
centième de la moyenne pondérée des refus cumulés des sables constituant le mélange,
exprimés en pourcentage. Les refus correspondent aux tamis entrant dans la définition
du module de finesse. La pondération est effectuée suivant les proportions relatives des
sables entrant dans le mélange. L'exigence concernant l'étendue du module de finesse
est satisfaite lorsque l'étendue de chaque composant du sable recomposé est conforme à
la valeur indiquée dans le tableau du paragraphe 3.1.2.2.1 Granulats.

*** * Seul le critère absorption d'eau défini dans la norme NF EN 12620, Ab, est
retenu pour qualifier la résistance au gel des gravillons.
Chaque classe granulaire doit satisfaire à une valeur d'absorption d'eau Ab ≤ 1,2 %.
Dans les régions où cette spécification ne peut être satisfaite, il est possible d'utiliser
des gravillons caractérisés par une valeur de Ab > à 1,2 %, à condition que ceux-ci
soient résistants au gel et classés dans la catégorie F1 définie dans la norme NF EN
12620.
Dans ce cas, la résistance au gel est déterminée suivant la norme NF EN 1367-1 -
Essais pour déterminer les propriétés thermiques et l'altérabilité des granulats.
Partie 1 : Détermination de la résistance au gel-dégel.
Toutefois cette approche nouvelle doit être considérée comme une variante sur les carac-
téristiques des granulats. Cette variante est définie au paragraphe 3.1.2.3.4 Variante
sur les spécifications des granulats.

30 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.2 Constituants des bétons

3.1.2.2.1 Granulats
Les granulats sont soit alluvionnaires, soit issus de roches massives. Les caractéris-
tiques de chaque granulat doivent correspondre d'une part à la catégorie A article 10
de la norme XP P 18-540, sauf pour le coefficient d'aplatissement qui peut être celui
de la catégorie B, et d'autre part aux spécifications complémentaires ou modifiées
mentionnées dans le tableau ci-dessous.
Le sable peut être l'un des trois sables suivants :
¾ Sable n'ayant pas fait l'objet d'un mélange, issu directement de la chaîne de fabri-
cation des granulats.
¾ Sable reconstitué sur l'aire de fabrication des granulats, sur une installation de
dosage pondéral.
¾ Sable recomposé par dosage pondéral sur la centrale à bétons.
Dans les deux derniers cas, les mélanges sont obtenus à partir de sables dont les

Bétons traditionnels
caractéristiques satisfont à la catégorie A.
Nota : Les commentaires mentionnés ci-contre sont particulièrement importants.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Sable : friabilité* FS ≤ 40*


P 18-576
Sable : propreté PS sur la fraction 0/2 mm limitée alluvionnaires et concassés
à 10 % de fines* PS ≥ 70*
P 18-597 quelle que soit la valeur de VB
Sable : passant à 0,08 mm** ≤ 10 % e=3
Sable : module de finesse*** Ls ≤ 2,8 e = 0,6
Gravillons : sensibilité au gel - absorption d’eau pour chaque classe granulaire
P 18-554*** * Ab ≤ 1,2 %
Gravillons : diamètre maxi ≤ 40 mm ≤ 31,5 mm

Nota : La norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons - indice de classement P 18-601


s'applique. Toutefois la norme XP P 18-540 reste la référence jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur des documents d’application de la norme NF EN 12620, notamment la
norme expérimentale XP P 18-545.
La caractérisation de la résistance au gel des gravillons est effectuée conformément à
la norme NF EN 12620 et à la norme NF EN 1367-1*** * car la norme P 18-593 -
Granulats - sensibilité au gel est très contestée. Les recommandations feront l'objet
d'un addenda en temps opportun.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 31


C OMMENTAIRES

Les fines des sables et des sables de correction granulaire passant au tamis de 0,08 mm,
(cf. tableau paragraphe 3.1.2.2.1 Granulats), ne peuvent pas être comptabilisées dans le
ciment au sens de la norme XP P 18-305.

* Il est demandé d'utiliser des ciments PM ou ES, au sens des normes NF P 15-317 et
NF P 15-319, pour réduire les risques de réaction sulfatique en présence de sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est > à 3 %.

** Il faut limiter la microfissuration superficielle du béton et de ce fait la pénétration


des chlorures, en utilisant des ciments peu exothermiques, en particulier pour la réali-
sation des pièces massives ; l'utilisation des ciments R est alors déconseillée.

*** Si les dosages minimaux en ciment, fixés dans le tableau ci-contre, pour les
marchés régis par le fascicule 65-A, ne permettent pas d'obtenir les performances
souhaitées, il est possible d'ajouter les additions recommandées dans les conditions
définies au paragraphe 3.1.2.2.3 Additions, b. Addition au ciment.
Les présentes recommandations sont rédigées en supposant que le béton est formulé en
respectant les exigences du fascicule 65-A. La réduction des dosages minimaux en
ciment en-dessous des prescriptions mentionnées dans le fascicule 65-A n'est donc pas
traitée dans le présent document.

*** * Une substitution partielle au ciment par des additions est possible uniquement
pour les bétons G suivant les dispositions mentionnées au paragraphe
3.1.2.2.3 Additions, c. Substitution partielle au ciment. Le dosage minimal s'applique
alors au liant recomposé ciment + addition.

*** ** Bien dosées et bien utilisées, les additions peuvent améliorer la durabilité du
béton, car elles permettent d'augmenter la compacité de la matrice.
L'étude du béton devra prendre en compte la présence des additions. Les paramètres qui
peuvent être modifiés sont en premier lieu la porosité mais aussi la résistance à l'alcali-
réaction, la résistance au gel, le temps de prise et de durcissement et la résistance
mécanique au jeune âge.

*** *** Les cendres volantes contiennent des imbrûlés pouvant atteindre 7 % en
masse (cf. norme NF EN 450). Le carbone imbrûlé modifie en règle générale l'efficacité
des adjuvants. En particulier, il peut « piéger » une fraction de la quantité d'air
contenu dans le béton.

32 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.2.2 Ciments
Les ciments doivent être conformes à la norme NF EN 197-1.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Type et classe CEM I CEM I


PM ou ES*
ou ou
CEM II/A et B CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes PM ou ES*
42,5 N - 42,5 R** 42,5 N - 42,5 R**
52,5 N - 52,5 R** 52,5 N - 52,5 R**
Dosage minimal***

Bétons traditionnels
pour un béton armé ou précontraint 0/20 avec 385 kg/m3*** * 385 kg/m3
Dmax = 20 mm

Lorsque le diamètre maximal du granulat - Dmax - est différent de 20 mm, la quantité


de ciment à ajouter ou à déduire, en pourcentage de la valeur indiquée dans le
tableau précédent, est donnée dans le fascicule 65-A.

3.1.2.2.3 Additions
Les additions peuvent être utilisées de trois manières*** ** :
¾ comme correcteur de la granularité des sables,
¾ en addition au ciment (cf. paragraphe b. page suivante),
¾ en substitution partielle au ciment (cf. paragraphe c. page suivante).
Parmi les additions énumérées dans le fascicule 65-A et la norme XP P 18-305, seuls
les laitiers moulus et les fumées de silice sont susceptibles de ne pas altérer la
résistance au gel des bétons durcis.
Les cendres volantes sont interdites dans tous les cas *** ***.

a. Correcteur de la granularité des sables


Le sable corrigé doit être conforme aux spécifications mentionnées dans le tableau du
paragraphe 3.1.2.2.1 Granulats. La quantité maximale des additions admise dans le
béton ne peut toutefois pas être supérieure à celle correspondant aux dosages
prescrits page suivante, paragraphe b. Addition au ciment.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 33


C OMMENTAIRES

* L’attention est attirée sur le fait que certaines additions calcaires peuvent augmenter
la sensibilité à l'écaillage.

** Les additions calcaires sont conformes aux exigences de l'article 5-2-6 de la norme
EN 197.1.

*** Par prudence, les eaux recyclées chargées sont interdites en l'absence de connais-
sances précises sur l'incidence de leur emploi sur la résistance au gel des bétons,
notamment à l’écaillage.
*** *L'utilisation d'un réducteur d'eau est fortement conseillée pour pallier les
baisses éventuelles de résistances mécaniques consécutives à la présence de l'air
entraîné. L'épreuve d'étude permet également de vérifier que le couple adjuvants-
ciment n'induit pas de modification notable de la rhéologie du béton pouvant engendrer
des difficultés dans sa mise en œuvre. Il est également utile de vérifier l'efficacité de
l'agent entraîneur d'air en présence de superplastifiant.

34 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

b. Addition au ciment
¾ utilisation d'un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus et/ou des fumées de silice,
¾ utilisation des additions calcaires*,
¾ respect des dosages maximaux suivants par rapport au poids du ciment :
10 % pour les fumées de silice ,
30 % pour les laitiers moulus,
15 % pour les additions calcaires.
Le total du dosage en additions calcaires et laitiers moulus ne doit pas dépasser 30 %.

c. Substitution partielle au ciment


Elle n'est autorisée que pour les bétons G. Le dosage minimal, mentionné dans le
tableau paragraphe 3.1.2.2.2 Ciments, s'applique au liant recomposé ciment +
addition
¾ utilisation d'un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus, ou des additions calcaires**, ou des fumées de silice

Bétons traditionnels
avec les quantités maximales suivantes en kg/m3, une seule addition est autorisée en
substitution dans une formule donnée :
z pour un béton 0/20 soit Dmax = 20 mm :

Classes d'environnement
Valeurs exprimées en kg/m3

EA EB ED
Laitiers moulus 50 50 0
Fumées de silice 30 30 0
Additions calcaires 50 0 0

Préconisation différente ou complémentaire de celle donnée par le fascicule 65-A.

z lorsque le diamètre maximal du granulat - Dmax - est différent de 20 mm, les


quantités d'additions A à ajouter ou à déduire, en pourcentage des valeurs indiquées
dans le tableau précédent, sont données dans le fascicule 65-A.

3.1.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008***


Les eaux recyclées décantées sont autorisées.

3.1.2.2.5 Adjuvants*** *
L'agent entraîneur d'air et les éventuels autres adjuvants utilisés doivent être obliga-
toirement conformes à la norme NF EN 934-2 et titulaires du droit d'usage de la
« marque NF » ou équivalent. Il convient de s'assurer, lors de l'épreuve d'étude, que
les adjuvants sont compatibles entre eux et avec les autres constituants.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 35


C OMMENTAIRES

* Le facteur d'espacement⎯L , appelé couramment L barre, est la principale caractéris-


tique du réseau de bulles d'air. Il représente la demi-distance moyenne entre deux
parois de bulles d'air, autrement dit la distance moyenne maximale que l'eau doit
parcourir pour atteindre une bulle d'air, qui en cas de gel joue le rôle d'un vase
d'expansion.
Le⎯L est mesuré sur béton durci à partir de quatre à cinq jours d'âge suivant la norme
ASTM C 457-98 Partie 2 - méthode modifiée de comptage par point.

** Saturation modérée en eau :


¾ surfaces verticales de béton exposées à la pluie, au gel ainsi qu'au gel et à l'air véhi-
culant des sels de déverglaçage ou des brouillards salins.
Forte saturation en eau :
¾ surfaces sensiblement horizontales de béton exposées à la pluie et au gel avec ou sans
sels de déverglaçage,
¾ surfaces verticales de béton exposées au gel et directement soumises aux projections
de sels de déverglaçage.

*** La vérification de la stabilité du réseau de bulles d'air est absolument nécessaire,


notamment dans le cas d'utilisation de superplastifiants. En effet, ces adjuvants sont
susceptibles de le déstabiliser.

*** *Pour avoir une information plus rapide sur la qualité du béton, notamment dans
le cadre du contrôle, la quantité de l'air entraîné dans le béton frais est mesurée avec un
aéromètre, suivant la norme NF P 18-353. Les prélèvements de béton sont effectués sur
le chantier, avant la mise en œuvre de celui-ci, en
sortie de bétonnière portée ou en sortie de pompe
par exemple ou effectués en sortie de malaxeur
dans les usines de préfabrication.
Le pourcentage d'air entraîné obtenu peut consti-
tuer un critère d'acceptation ou de refus du béton.
Il sera toutefois nécessaire de déterminer la valeur
minimale de ce pourcentage, permettant d'obtenir
le⎯L spécifié. Pour cela des essais de calage doivent
être réalisés au cours de l'épreuve de convenance
dans les mêmes conditions de transport et de mise
en place que celles du chantier. Le pourcentage
d'air entraîné dans le béton frais généralement
nécessaire pour obtenir le ⎯L spécifié est :
¾ béton 0/40 mm : 3 à 7 %
¾ béton 0/20 mm : 4 à 8 %,
¾ béton 0/15 mm : 5 à 9 %,
¾ béton 0/10 mm : 6 à 10 %.
F Figure 6 Ces valeurs sont données à titre indicatif et ne
Aéromètre à béton. peuvent donc pas être contractualisées.

*** **Le marché peut prévoir d'autres états de surface que les parements coffrés, tels
que ceux donnés ci-contre à titre d'exemples.

36 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions

3.1.2.3.1 Méthodologie
Comme indiqué dans le paragraphe 3.1.2.1 Formulation du béton, la quantité d'air
incorporée au béton n'est pas un critère suffisant pour garantir une bonne résistance
au gel. Il est donc nécessaire de créer dans le béton un bon réseau de bulles d'air et de
vérifier ses caractéristiques.
Il convient d'apprécier la résistance au gel du béton dès le stade des études de
formulation en évaluant sa résistance au gel interne et sa résistance à l'écaillage
lorsque les parements sont exposés aux sels de déverglaçage ou aux rejaillissements
de saumure, comme indiqué ci-après :

Résistance au gel interne


Il s'agit d'étudier le comportement du béton dans sa « masse ».
L'évaluation de la résistance au gel interne est effectuée en déterminant le facteur

Bétons traditionnels
d'espacement⎯L *.
En cas de non respect de la valeur spécifiée pour le⎯L, pour le béton dont les
constituants vérifient toutes les spécifications définies dans le paragraphe
3.1.2.2 Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES du ciment, il est
possible de dépasser la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement après vérifica-
tion de la résistance au gel du béton par application de l'essai de performance défini
dans les normes P 18-424 ou P 18-425. Cette possibilité est explicitée dans le para-
graphe 3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1**.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation en eau du béton, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1**.
La stabilité dans le temps*** du réseau de bulles d'air doit être vérifiée, en particulier
au cours de l'épreuve de convenance. Si tm est la durée maximale d'utilisation du
béton, comptée à partir de la fin du malaxage t, une mesure du facteur d'espace-
ment*** * est effectuée sur des éprouvettes prélevées après une simulation du temps
de transport ou sur le lieu de la mise en œuvre du béton dans le cadre du contrôle, en
sortie de bétonnière portée ou de pompe par exemple. La mesure est réalisée à t et à
tm.

Résistance à l’écaillage
Il s'agit d'étudier le comportement du parement du béton - brut de décoffrage,
taloché, sablé, désactivé, etc. - soumis aux cycles gel/dégel en présence de sels de
déverglaçage. L'évaluation de la résistance à l'écaillage est effectuée en mesurant la
quantité de particules écaillées suivant la norme XP P 18-420. L'essai conventionnel
est réalisé sur le béton coffré - face fond de moule de l'éprouvette - sauf spécifications
particulières prévues dans le marché*** **.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 37


C OMMENTAIRES

* L'évaluation du facteur d'espacement nécessite de respecter avec une très grande


rigueur le mode opératoire de la norme : prélèvement des échantillons, nombre d'échan-
tillons, qualité du polissage, etc. Cette opération doit être réalisée par un personnel
qualifié et par un organisme certifié COFRAC.

** Dans le cas des bétons bruts de décoffrage destinés à des parties d'ouvrage dont
l'esthétique est une fonction particulièrement importante, on peut limiter les valeurs
d'écaillage à 150 g/m² pour les épreuves d'étude et de convenance et à 200 g/m² pour les
épreuves de contrôle. Ces valeurs très basses nécessitent des conditions de fabrication
très élaborées. Elles sont imposées uniquement pour les parties d'ouvrage visibles à très
courte distance, 2 à 3 m, et exigeant un aspect d'une qualité exceptionnelle. Elles
doivent être spécifiées dans le CCTP du marché.
Il est nécessaire de préciser que le respect des valeurs d'écaillage maximales, indiquées
dans le tableau ci-contre, est suffisant pour donner aux bétons une bonne résistance à
l'action combinée du gel et des sels de déverglaçage et donc éviter une altération préju-
diciable à la qualité du parement.

Figure 7 K
Essais d’écaillage - Vue des échantillons
dans l’enceinte climatique.

Couvercle Saumure

Eprouvette de béton

Isolation

Etanchéité

F Figure 8
Configuration d’un échantillon destiné à l’essai d’écaillage.

38 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Rapport E/C (E = eau efficace et C = ciment ou liant ≤ 0,50 ≤ 0,45


recomposé pour les bétons G)

Résistance caractéristique en compression fc28 ≥ 30 MPa ≥ 35 MPa

Facteur d’espacement ⎯L norme ASTM C457*


- étude et convenance ≤ 250 µm ≤ 200 µm
- contrôle ≤ 300 µm ≤ 250 µm
Écaillage norme XP P 18-420
- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2**

Bétons traditionnels
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2**

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 39


C OMMENTAIRES

* Les critères d'évaluation décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425 doivent être
conformes aux valeurs suivantes à l'échéance des 300 cycles gel/dégel. Les valeurs à
obtenir au cours des épreuves d'étude et de convenance sont déduites des valeurs impo-
sées par ces normes pour l'épreuve de contrôle. Le coefficient 0,8 prend en compte les
hétérogénéités de fabrication sur les chantiers ou en usines.

Étude et convenance Contrôle

Allongement relatif ≤ 400 µm/m ≤ 500 µm/m


soit l’allongement imposé en contrôle
500 µm/m × 0,8

Rapport des carrés des ≥ 75


fréquences de résonance soit la valeur imposée en contrôle ≥ 60
60 : 0,8

La fréquence de résonance est mesurée suivant la norme P 18-414.

** Les valeurs de k, données ci-dessous, dépendent du niveau de⎯Lb . Elles sont


susceptibles d'évoluer en fonction de l'expérience acquise.

Béton G Béton G + S k

250 µm <⎯Lb ≤ 300 µm 200 µm <⎯Lb ≤ 250 µm 1,2

300 µm <⎯Lb ≤ 400 µm 250 µm <⎯Lb ≤ 350 µm 1,1

*** Lorsque⎯Lb est supérieur à 400 μm pour le béton G et supérieur à 350 μm pour le
béton G + S (cf. tableau ci-dessus), il est possible de prendre en compte le facteur
d'espacement critique ⎯Lcrit pour lequel la méthode d'évaluation est décrite dans le
chapite 3.2 Bétons Hautes Performances - paragraphe 3.2.2.3.3 Dépassement de la
valeur limite spécifiée du facteur d'espacement pour les bétons de classe 1 formulés avec
un agent entraîneur d'air.
Toutefois cette méthode est complexe et d’un coût élevé.

40 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement


Pour les bétons vérifiant toutes les spécifications mentionnées dans le paragraphe
3.1.2.2 Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES des ciments, il est
possible de dépasser, au cours de l'épreuve d'étude, les valeurs du facteur d'espa-
cement⎯L, définies dans le tableau paragraphe 3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifi-
cations exigées. Dans ce cas, le béton proposé est soumis à l'un ou l'autre des essais de
performance définis dans les normes P 18-424 et P 18-425 et rappelés para-
graphe 3.1.2.3.1 Méthodologie - Résistance au gel interne. Le béton doit satisfaire aux
critères d'évaluation correspondants, à savoir allongement et rapport des carrés des
fréquences de résonance*. Dans cette hypothèse la valeur du facteur d'espace-
ment⎯Lb obtenue sur le béton étudié est prise comme valeur de référence pour
qualifier la conformité du béton dans le cadre de l'épreuve de contrôle, à condition
que cette valeur soit inférieure à 400 μm pour le béton G et à 350 μm pour le béton
G + S.
Pour le contrôle, la valeur de⎯Lb obtenue est toutefois majorée par un coefficient k**,
pour tenir compte de la variabilité de la fabrication du béton sur le chantier ou en

Bétons traditionnels
usine. La valeur de k⎯Lb est alors considérée comme une valeur maximale et tous les
résultats de contrôle doivent lui être inférieurs***.
Dans le cas contraire, la formule du béton doit être modifiée.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 41


C OMMENTAIRES

* cf. norme NF P 98-180 - Service hivernal. Chlorure de sodium utilisé comme fondant
routier. Spécification.
Il s'agit des sels de la classe A et ceux de la classe B dont la teneur en sulfates solubles
est à ≤ 3%, sauf justification complémentaire.

Figure 9 K
Évaluation de la résistance
à l’écaillage.
Échantillon avant
et après essais.

42 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats


Il est possible d'assouplir les prescriptions données dans le tableau du paragraphe
3.1.2.2.1 Granulats, dans la limite des spécifications de la catégorie A de la norme
XP P 18-540.
Toutefois vis-à-vis de la résistance au gel, chaque classe de gravillons doit être classée
en catégorie F1 selon la norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons.
Dans ce cas, la valeur du facteur d'espacement⎯L doit être impérativement respectée.
Les exigences sur les résultats de l'essai d'écaillage doivent également être satisfaites.

3.1.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments


Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.1.2.2.2 Ciments),
peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %*.

Bétons traditionnels

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 43


C OMMENTAIRES

Poids cumulés des particules écaillées en g/m2


5000

4500
Dossier : ……... Lot N˚
4000 Plaques N1 - 2 - 3 - 4 .

3500

3300

2500
Figure 10 K
Exemple de courbe représentant 2000
les quantités de particules
écaillées en fonction du nombre 1500
de cycles.

1000

900
800
700
600
500
400
300
200

100

10

0 7 14 21 28 35 42 49 56
Cycles

* Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.1.2.2.2 Ciments)


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %.

Figure 11 K

Caractéristiques d’un bon réseau


de bulles d’air⎯L ≤ 250 µm
(cf. tableau paragraphe
3.1.2.3.2 Caractéristiques
et spécifications exigées).

44 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier


la résistance du béton durci soumis au gel et/ou au gel en présence
de sels de déverglaçage

Béton G Béton G + S

CEM I
CEM I
PM ou ES
ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes
PM ou ES

Bétons traditionnels
Vérification Vérification
de la résistance au gel de la résistance
interne à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Mesure du⎯L Mesure du⎯L Essai d’écaillage

Dépassement
Le⎯L est ≤ de la valeur limite Le⎯L doit être ≤ L’écaillage doit être ≤
aux valeurs exigées spécifiée du⎯L aux valeurs exigées aux valeurs exigées

Exécution de l’essai de
performance
critère à respecter
⎯ L ≤ k⎯ Lb

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 45


C OMMENTAIRES

* Le terme « mousse » désigne l'émulsion de laitance et de petites bulles d'air suscepti-


bles de remonter à la surface du béton.
** Il ne doit pas s'écouler plus de 90 minutes entre le début de fabrication et la fin de
mise en œuvre pour une température ambiante de 20 °C, 60 minutes à 25 °C,
120 minutes à 10 °C par exemple. Pour des délais de mise en œuvre plus importants, et
ou une température ambiante supérieure à 25 °C, l'utilisation d'un retardateur de prise
peut être préconisée. Cette possibilité doit être étudiée au stade de l'épreuve d'étude et
vérifiée au stade de l'épreuve de convenance (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de
convenance et de contrôle des bétons).
Il peut être nécessaire de réduire ces délais si la formulation du béton conduit à une
prise rapide. Dans tous les cas, il est nécessaire de vérifier la stabilité du réseau de
bulles d'air au cours de ces épreuves.

*** L'objectif est de permettre aux grosses bulles de remonter et d'éclater en surface
sans affecter le réseau de bulles d'air nécessaire à la résistance au gel.

F Figure 12
Bon état d’un béton de corniches B 35 G + S
soumis aux projections de saumure, sept ans
après la mise en service de l’ouvrage.

Figure 13 K
Aspect d’un parement de pile
d’un passage supérieur construit
avec un béton B 35 G + S
suivant les recommandations.

46 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.1.3 Fabrication et mise en œuvre

3.1.3.1 Fabrication
Les centrales de chantier doivent répondre aux prescriptions définies dans le
fascicule 65-A, article 73.2 Fabrication sur site.
Les centrales de béton prêt à l'emploi doivent être titulaires de la marque NF-BPE et
les centrales des usines de préfabrication doivent être conformes aux exigences expri-
mées dans le document FIB/CERIB : Recommandations professionnelles pour les centrales
à béton destinées aux éléments préfabriqués pour les marchés relevant du fascicule 65-A.
La norme NF-EN 13369 constitue la référence pour les produits fabriqués en usine.
La fabrication du béton doit être obligatoirement précédée d'un complément d'étude
à la centrale de béton retenue pour ajuster certains paramètres, tels que l'eau efficace,
les quantités d'adjuvants nécessaires pour obtenir la consistance souhaitée, et le
temps de malaxage. Ces ajustements permettent de tenir compte de l'efficacité du

Bétons traditionnels
malaxage, des effets de masse par rapport aux conditions de laboratoire et de
l'influence de la température ambiante. Ce complément d'étude permet également de
s'assurer que le béton ne présente pas de ressuage ni de zones riches en « mousse »*.
La fabrication des bétons G et G + S demande une attention particulière ; il faut
notamment réaliser un suivi de la consistance au moyen d'un wattmètre enregistreur
par exemple, ou de moyens similaires, et un contrôle régulier de la quantité d'air.

3.1.3.2 Méthodologie de mise en œuvre


Le délai compris entre le début de malaxage du béton et la fin de sa mise en œuvre
doit être compatible avec le maintien de sa rhéologie et de la stabilité de son réseau
de bulles d'air**.
La mise en œuvre doit être faite par couches successives relativement minces, ≤ 50 cm
par exemple pour le béton banché, sans excès de vibration***.

Talochage
Les surfaces non coffrées sont talochées sans excès afin d'éviter les remontées de
laitance et d'eau. Il est interdit d'utiliser des truelles ou des taloches métalliques, pour
éviter de déstabiliser le réseau de bulles d'air en surface.

Préparation des coffrages


Afin de limiter au maximum le bullage, le choix des produits démoulants - huile ou
cire - est fait en fonction de leur capacité à permettre le glissement de l'air ou de l'eau
sur les parois des coffrages. L'application de ces produits doit être très uniforme,
pour éviter toute accumulation locale et un mélange avec la laitance. Ceci peut
donner une peau de mauvaise qualité du point de vue de la durabilité et de l'esthé-
tique.

Traitement thermique du béton


Il doit respecter le fascicule 65-A additif article 43 Prescriptions relatives aux cycles
de température. Des essais de gel interne et d'écaillage sont effectués sur des échan-
tillons ayant subi le même traitement thermique.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 47


C OMMENTAIRES

* Dans le cas où les parties d'ouvrages présentent une pente transversale et une pente
longitudinale, la valeur est relative à la ligne de plus grande pente.

** Les valeurs d'enrobage des armatures doivent être prises en compte dès la concep-
tion des ouvrages et/ou des éléments préfabriqués, en particulier pour déterminer les
épaisseurs des voiles et la forme des rainures éventuelles. En présence de ces dernières,
la valeur minimale de l'enrobage est prise à partir du fond des rainures comme le mon-
tre le croquis ci-dessous.

Armature

Figure 14 K

Enrobage

En tout état de cause, les valeurs d'enrobage minimales doivent être précisées dans le
marché.

48 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Cure et maturation
La cure du béton sur les surfaces non coffrées et sur les surfaces après décoffrage ou
démoulage permet d'obtenir d'une part de bonnes caractéristiques de surface, notam-
ment une bonne compacité, grâce à une hydratation correcte de la peau du béton et
de limiter d'autre part la microfissuration, voire la fissuration, engendrée par le
retrait plastique et le retrait de dessiccation aux jeunes âges. En environnement froid,
la cure doit être réalisée avec un soin particulier car les cycles gel/dégel développent
dans le béton des pressions hydrauliques et osmotiques qui ont pour effet d'amplifier
ces défauts et d'accélérer la migration des chlorures jusqu'aux aciers.
Le décoffrage ou le démoulage et le stockage doivent être réalisés de façon à ne pas
provoquer un écart de températures entre le béton d'enrobage au droit des armatures
et l'ambiance de plus de :
¾ 30 °C pour des températures ambiantes positives,
¾ 15 °C pour des températures ambiantes négatives.
Le béton ne doit pas être exposé à des températures négatives avant d'avoir atteint
une résistance en compression ≥ 15 MPa.

Bétons traditionnels
3.1.4 Dispositions constructives
Les surfaces horizontales ne sont pas admises : les pentes* des parties d'ouvrage
directement en contact avec la saumure et les rejaillissements seront supérieures à
2 %.
Par ailleurs, il convient de prendre des dispositions constructives adaptées pour
obtenir une bonne efficacité du drainage et des évacuations d'eau, afin d'éviter une
humidification excessive et permanente du béton.
La protection des armatures est définie dans le BAEL 91 article A-7-1.
Pour les bétons G + S, l'enrobage minimal des armatures est renforcé pour toutes les
surfaces exposées :

Cas général
L'enrobage des armatures est d'au moins 40 mm**, sans excéder 60 mm** afin
d'éviter une microfissuration de la peau du béton induite par le retrait.

Cas des éléments préfabriqués


Les spécifications portant sur les enrobages des armatures sont prévues dans la
norme NF EN 13369 et ses dispositions nationales.
Toutefois pour toute surface extérieure exposée aux intempéries et aux sels de déver-
glaçage, bétons G + S, l'enrobage minimal** des armatures sera de 35 mm.
Les enrobages minimaux des armatures doivent être strictement assurés à l'exé-
cution, autrement dit les tolérances en moins doivent être nulles.
Nota : Pour les éléments secondaires et facilement remplaçables, pour lesquels les
exigences de durabilité sont moindres, ce qui n'est pas le cas des corniches d'ouvra-
ges, les enrobages mentionnés ci-dessus peuvent être réduits dans la limite des
valeurs réglementaires, sauf spécifications contraires du marché.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 49


C OMMENTAIRES

* Vis-à-vis de la durabilité au gel, la valeur limite de la résistance à la compression


entre les bétons traditionnels et les BHP est fixée à 50 MPa. En effet, au-delà la formu-
lation des bétons avec agent entraîneur d'air résistants au gel devient plus délicate.
fc28 est obtenue à partir des résultats d'essais réalisés sur cylindres φ 16 cm, h 32 cm et
éventuellement φ 11 cm, h 22 cm.

** Il convient de rappeler que résistance élevée n'est pas synonyme de haute perfor-
mance vis-à-vis de la durabilité au gel.

*** Au-delà, on peut utiliser d'autres méthodes telles que la méthode mortier béton
équivalent - MBE - etc.

*** *L'expérience montre que les quantités respectives des adjuvants nécessaires pour
obtenir un béton conforme au marché sont susceptibles de varier notablement entre les
conditions de laboratoire et les conditions de fabrication industrielles principalement en
raison de la différence de l'efficacité du malaxage, de la masse de béton malaxée et de la
température ambiante. Il est donc fortement conseillé de compléter l'épreuve d'étude
par la fabrication de gâchées en vraie grandeur, à la centrale de béton retenue, afin
d'ajuster les quantités d'adjuvants (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de convenance et
de contrôle des bétons).

50 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2 BÉTONS À HAUTES PERFORMANCES - BHP

3.2.1 Définition
Par dérogation aux définitions données dans le BAEL et le BPEL, la limite de la résis-
tance caractéristique fc28 entre les bétons traditionnels et les BHP, vis-à-vis de la
durabilité au gel, est fixée à 50 MPa*.

Bétons à hautes performances - BHP


La fabrication de ces bétons ne nécessite pas de moyens particuliers. Leur mise en
place est effectuée soit à la benne soit à la pompe, avec des moyens de vibration stan-
dards tels que aiguilles vibrantes, table vibrante ou vibreurs externes.
Ces bétons peuvent être fabriqués sur chantiers, en centrales de BPE ou en usines de
préfabrication.
Les BHP devant résister au gel G ou au gel en présence de sels de déverglaçage G + S,
leur dénomination spécifique inclut l'abréviation correspondante, dans les cas de gel
sévère et de gel modéré avec salage très fréquent :
Exemple : B 80 G**
B 80 G + S**

3.2.2 Formulation, constituants et spécifications

3.2.2.1 Formulation des bétons


Entre 50 et 60 MPa, les formules des bétons G et G + S peuvent être mises au point
avec les méthodes de formulation utilisées pour les bétons traditionnels***.
La spécificité G ou G + S implique dans certains cas l'utilisation d'un agent entraî-
neur d'air. L'étude de formulation doit alors prendre en compte la présence de cet
adjuvant et notamment la compatibilité avec d'autres adjuvants et avec le ciment. En
effet, dans ce cas le but recherché est la création dans le béton d'un réseau de bulles
d'air stable, tout en conservant une rhéologie compatible avec les structures à
construire et les délais de transport et de mise en œuvre*** *.
Dès le stade de l'étude de formulation du béton, il convient donc d'apprécier sa résis-
tance au gel en appliquant les essais de durabilité définis au paragraphe Généralités
du chapitre 3.
En l'état actuel des connaissances, on peut distinguer deux classes de bétons en
fonction du rapport E/C dans lequel E est l'eau efficace et C le ciment :
Classe 1 : E/C ≥ 0,32
Classe 2 : E/C < 0,32
Les bétons de classe 1 ont un comportement au gel difficilement prévisible et il est
nécessaire de les traiter au cas par cas, notamment pour décider d'incorporer ou non
un agent entraîneur d'air.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 51


C OMMENTAIRES

52 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Les bétons de la classe 2 sont des bétons caractérisés par un rapport E/C très bas,
l'absence d'un agent entraîneur d'air et une résistance mécanique généralement supé-
rieure ou égale à 80 MPa d'où une compacité très élevée. De ce fait, ils contiennent
une très faible quantité d'eau libre susceptible de se transformer en glace. Leur forte
compacité réduit considérablement les risques d'absorption d'eau venant de
l'extérieur. Dans ces conditions, ces bétons résistent généralement aux cycles
gel/dégel en présence ou non de sels de déverglaçage.

Les spécifications exigées, nécessaires pour garantir la résistance au gel du béton,

Bétons à hautes performances - BHP


sont données dans le tableau paragraphe 3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications
exigées. Elles sont généralement obtenues lorsque les spécifications des consti-
tuants du béton demandées paragraphe 3.2.2.2 Constituants du béton sont satisfaites
sous réserve d'une part d'avoir un rapport E/C, une mise en place, un compactage et
une cure adaptés comme cela est précisé dans les articles suivants et d'autre part
d'obtenir dans le béton durci un bon réseau de bulles d'air, dans le cas des bétons
formulés avec un agent entraîneur d'air. Toutefois, des variantes dans le choix des
granulats sont possibles suivant les dispositions ci-dessous.

Bétons de la classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.2.2.2
Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant le facteur d'espacement⎯L pour les bétons G, le facteur d'espace-
ment⎯L et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.
Intérêt de cette solution : méthode rapide car le respect des spécifications sur
les constituants confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour
le⎯L et l'écaillage.
Un dépassement de la valeur du facteur d'espacement limite spécifiée est
possible. Dans ce cas la nouvelle valeur du facteur d'espacement est celle du
béton répondant aux critères d'acceptation de l'essai de performance.

2 - Variante
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, la valeur spécifiée du
facteur d'espacement⎯L doit être impérativement satisfaite.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis la mesure du⎯L et l'essai d'écaillage et
d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de convenance.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 53


C OMMENTAIRES

* On attire également l'attention sur la maîtrise du risque de réaction sulfatique


interne des ouvrages massifs ou des éléments préfabriqués faisant l'objet d'un traite-
ment thermique. Pour minimiser ce risque il est nécessaire, lors du durcissement du
béton, de s'assurer de la compatibilité entre la température °C maximale atteinte dans le
béton et ses constituants - ciment, granulats, adjuvants - et d'apprécier les conditions
d'environnement. Pour plus d'informations, il est recommandé de s'informer de
l'évolution récente des connaissances dans le domaine.
On rappelle enfin que le retrait thermique des pièces massives engendre des auto-
contraintes de traction élevées qui génèrent une fissuration éventuellement préjudi-
ciable à la durabilité des structures.

54 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Bétons de la classe 1 formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air


et bétons de la classe 2

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.2.2.2
Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant la résistance au gel interne pour les bétons G et G + S, par applica-
tion de l'essai de performance, et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.

Bétons à hautes performances - BHP


Intérêt de cette solution : le respect des spécifications sur les constituants
confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour le gel interne et
l’écaillage.

2 - Variante
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, les spécifications exigées
concernant la résistance au gel interne pour les bétons G et G + S et la résistance
à l'écaillage pour les bétons G + S doivent être respectées.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis l'essai de performance et l'essai
d'écaillage et d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de conve-
nance.

L'étude de béton doit répondre aux spécifications du fascicule 65-A, 65-A additif, ou
aux spécifications de la norme XP P 18-305 et dans tous les cas aux présentes recom-
mandations ainsi qu'aux besoins exprimés par l'entreprise titulaire du marché, pour
ce qui concerne plus spécifiquement la résistance mécanique initiale du béton, le
niveau de la plasticité et son maintien dans le temps.
Les programmes des épreuves d'étude et de convenance sont définis au chapitre 4
Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons. L'entreprise peut proposer une
composition déjà utilisée lors de travaux antérieurs si celle-ci possède des références
probantes (cf. fascicule 65-A article 75.2 Justification de la composition des bétons).

Remarque : Les formules des bétons G et G + S peuvent présenter des teneurs en


alcalins élevées, notamment du fait des dosages en ciment minimaux prescrits. Pour
éviter tout dommage, il convient donc d'appliquer les Recommandations pour la
prévention des désordres dus à l'alcali-réaction éditées par le LCPC en juin 1994* et le
Guide pour la rédaction des pièces écrites des marchés - Préventions des désordres dus à
l'alcali-réaction édité par le SETRA en juin 1996.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 55


C OMMENTAIRES

* Chaque sable utilisé seul ou comme composant d'un mélange doit satisfaire aux
valeurs spécifiées pour la propreté et, dans le cas de sables dont le Dmax est supérieur à
1 mm, aux valeurs spécifiées pour la friabilité.

** Le passant à 0,08 mm comprend d'éventuelles additions utilisées comme correcteur


de la granularité des sables.
Les sables comportant une teneur en fines supérieure à 10 %, dans les mêmes condi-
tions que ci-dessus, peuvent engendrer un mauvais comportement au gel. Leur emploi
peut toutefois être envisagé à condition de vérifier dans l'épreuve d'étude que les spéci-
fications exigées au paragraphe 3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées sont
respectées.

*** La limite supérieure du module de finesse Ls et l'étendue e s'appliquent au sable


n'ayant pas fait l'objet d'un mélange et au sable reconstitué par le producteur de
granulats.
Pour le sable recomposé sur la centrale à bétons, le module de finesse correspond au
centième de la moyenne pondérée des refus cumulés des sables constituant le mélange,
exprimés en pourcentage. Les refus correspondent aux tamis entrant dans la définition
du module de finesse. La pondération est effectuée suivant les proportions relatives des
sables entrant dans le mélange. L'exigence concernant l'étendue du module de
finesse est satisfaite lorsque l'étendue de chaque composant du sable recomposé est
conforme à la valeur indiquée dans le tableau du paragraphe 3.2.2.2.1 Granulats.

*** * Seul le critère absorption d'eau défini dans la norme NF EN 12620, Ab, est
retenu pour qualifier la résistance au gel des gravillons.
Chaque classe granulaire doit satisfaire à une valeur d'absorption d'eau Ab ≤ 1,2 %.
Dans les régions où cette spécification ne peut être satisfaite, il est possible d'utiliser
des gravillons caractérisés par une valeur de Ab > à 1,2 %, à condition que ceux-ci
soient résistants au gel et classés dans la catégorie F1 définie dans la norme NF EN
12620.
Dans ce cas, la résistance au gel est déterminée suivant la norme NF EN 1367-1 -
Essais pour déterminer les propriétés thermiques et l'altérabilité des granulats.
Partie 1 : Détermination de la résistance au gel-dégel.
Toutefois cette approche nouvelle doit être considérée comme une variante sur les carac-
téristiques des granulats. Cette variante est définie au paragraphe 3.2.2.3.4 Variante
sur les spécifications des granulats.

56 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.2 Constituants des bétons

3.2.2.2.1 Granulats
Les granulats sont soit alluvionnaires, soit issus de roches massives. Les caractéris-
tiques de chaque granulat doivent correspondre d'une part à la catégorie A article 10
de la norme XP P 18-540, sauf pour le coefficient d'aplatissement qui peut être celui
de la catégorie B, et d'autre part aux spécifications complémentaires ou modifiées
mentionnées dans le tableau ci-dessous.

Bétons à hautes performances - BHP


Le sable peut être l'un des trois sables suivants :
¾ Sable n'ayant pas fait l'objet d'un mélange, issu directement de la chaîne de fabri-
cation des granulats.
¾ Sable reconstitué sur l'aire de fabrication des granulats, sur une installation de
dosage pondéral.
¾ Sable recomposé par dosage pondéral sur la centrale à bétons.
Dans les deux derniers cas, les mélanges sont obtenus à partir de sables dont les
caractéristiques satisfont à la catégorie A.
Nota : Les commentaires mentionnés ci-contre sont particulièrement importants.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Sable : friabilité* FS ≤ 40*


P 18-576
Sable : propreté PS sur la fraction 0/2 mm limitée alluvionnaires et concassés
à 10 % de fines* PS ≥ 70*
P 18-597 quelle que soit la valeur de VB
Sable : passant à 0,08 mm** ≤ 10 % e=3
Sable : module de finesse*** Ls ≤ 2,8 e = 0,6
Gravillons : sensibilité au gel - absorption d’eau pour chaque classe granulaire
P 18-554*** * Ab ≤ 1,2 %
Gravillons : diamètre maxi ≤ 40 mm ≤ 31,5 mm

Nota : La norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons - indice de classement P 18-601


s'applique. Toutefois la norme XP P 18-540 reste la référence jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur des documents d’application de la norme NF EN 12620, notamment la
norme expérimentale XP P 18-545.
La caractérisation de la résistance au gel des gravillons est effectuée conformément à
la norme NF EN 12620 et à la norme NF EN 1367-1*** * car la norme P 18-593 -
Granulats - sensibilité au gel est très contestée. Les recommandations feront l'objet
d'un addenda en temps opportun.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 57


C OMMENTAIRES

Les fines des sables et des sables de correction granulaire passant au tamis de 0,08 mm
(cf. tableau paragraphe 3.2.2.2.1 Granulats), ne peuvent pas être comptabilisées dans le
ciment au sens de la norme XP P 18-305.
* Il est demandé d'utiliser des ciments PM ou ES, au sens des normes NF P 15-317 et
NF P 15-319, pour réduire les risques de réaction sulfatique en présence de sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est > à 3 %.

** Il faut limiter la microfissuration superficielle du béton et de ce fait la pénétration


des chlorures, en utilisant des ciments peu exothermiques en particulier pour la réalisa-
tion des pièces massives, l'utilisation des ciments R est donc déconseillée.

*** Si les dosages minimaux en ciment, fixés dans le tableau ci-contre, pour les mar-
chés régis par le fascicule 65-A, ne permettent pas d'obtenir les performances souhai-
tées, il est possible d'ajouter les additions recommandées dans les conditions définies au
paragraphe 3.2.2.2.3 Additions, b. Addition au ciment ci-contre.
Les présentes recommandations sont rédigées en supposant que le béton est formulé en
respectant les exigences du fascicule 65-A. La réduction des dosages minimaux en
ciment en-dessous des prescriptions mentionnées dans le fascicule 65-A n'est donc pas
traitée dans le présent document.

*** * Les substitutions au ciment ne sont pas admises.

*** ** Bien dosées et bien utilisées les additions peuvent améliorer la durabilité du
béton, car elles permettent d'augmenter la compacité de la matrice.
L'étude du béton devra prendre en compte la présence des additions. Les paramètres qui
peuvent être modifiés sont en premier lieu la porosité mais aussi la résistance à l'alcali-
réaction, la résistance au gel, le temps de prise et de durcissement et la résistance méca-
nique au jeune âge.

*** *** Les cendres volantes contiennent des imbrûlés pouvant atteindre 7 % en
masse (cf. norme NF EN 450). Le carbone imbrûlé modifie en règle générale l'efficacité
des adjuvants. En particulier, il peut « piéger » une fraction de la quantité d'air
contenu dans le béton.

*** *** * L'attention est attirée sur le fait que les additions calcaires peuvent
augmenter la sensibilité à l'écaillage.

58 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.2.2 Ciments
Les ciments doivent être conformes à la norme NF EN 197-1.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Type et classe CEM I CEM I


PM ou ES*

Bétons à hautes performances - BHP


ou ou
CEM II/A et B CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes PM ou ES*
52,5 N - 52,5 R** 52,5 N - 52,5 R**
Dosage minimal***
pour un béton armé ou précontraint 0/20 avec 385 kg/m3*** *
Dmax = 20 mm

Lorsque le diamètre maximal du granulat - Dmax - est différent de 20 mm, la quantité


de ciment à ajouter ou à déduire, en pourcentage de la valeur indiquée dans le
tableau précédent, est donnée dans le fascicule 65-A.

3.2.2.2.3 Additions
Les additions peuvent être utilisées de deux manières*** ** :
¾ comme correcteur de la granularité des sables,
¾ en addition au ciment.
Parmi les additions énumérées dans le fascicule 65-A et la norme XP P 18-305, seuls
les laitiers moulus et les fumées de silice sont susceptibles de ne pas altérer la résis-
tance au gel des bétons durcis.
Les cendres volantes sont interdites dans tous les cas*** ***.
a. Correcteur de la granularité des sables
Le sable corrigé doit être conforme aux spécifications mentionnées dans le tableau du
paragraphe 3.2.2.2.1 Granulats. La quantité maximale des additions admise dans le
béton ne peut toutefois pas être supérieure à celle correspondant aux dosages
prescrits ci-dessous, paragraphe b. Addition au ciment.

b. Addition au ciment
¾ utilisation d'un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus et/ou des fumées de silice,
¾ utilisation des additions calcaires*** *** *,
¾ respect des dosages maximaux suivants par rapport au poids du ciment :
10 % pour les fumées de silice ,
15 % pour les additions calcaires,
20 % pour les laitiers moulus.
Toutefois avec certains laitiers moulus finement - finesse Blaine ≥ 4500 m2/g - cette
limite est portée à 30 %.
Le total du dosage en additions calcaires et laitiers moulus ne doit pas dépasser 20 %
ou 30 % suivant la finesse des laitiers moulus.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 59


C OMMENTAIRES

* Par prudence, les eaux recyclées chargées sont interdites en l'absence de connais-
sances précises sur l'incidence de leur emploi sur la résistance au gel des bétons,
notamment à l’écaillage.

** Il est toutefois difficile de réaliser des bétons de résistance supérieure à B60 avec un
agent entraîneur d’air.

*** L'épreuve d'étude permet de vérifier que le couple adjuvants-ciment n'induit pas
de modification notable de la rhéologie du béton pouvant engendrer des difficultés dans
sa mise en œuvre. Dans le cas de l'utilisation d'un agent entraîneur d'air, il est utile de
vérifier son efficacité en présence de superplastifiant et de fumées de silice et son
influence sur les résistances mécaniques du béton.

*** *Le facteur d'espacement ⎯L , appelé couramment L barre, est la principale carac-
téristique du réseau de bulles d'air. Il représente la demi-distance moyenne entre deux
parois de bulles d'air, autrement dit la distance moyenne maximale que l'eau doit
parcourir pour atteindre une bulle d'air, qui en cas de gel joue le rôle d'un vase
d'expansion.

Le⎯L est mesuré sur béton durci à partir de 4 à 5 jours d'âge suivant la norme
ASTM C 457-98 Partie 2 - méthode modifiée de comptage par point.

*** **Saturation modérée en eau :


¾ surfaces verticales de béton exposées à la pluie, au gel ainsi qu'au gel et à l'air véhi-
culant des sels de déverglaçage ou des brouillards salins.
Forte saturation en eau :
¾ surfaces sensiblement horizontales de béton exposées à la pluie et au gel avec ou sans
sels de déverglaçage,
¾ surfaces verticales de béton exposées au gel et directement soumises aux projections
de sels de déverglaçage.

Figure 15 K
Essai de gel suivant la
norme P18-424.
Vue des échantillons dans
l’enceinte climatique.

60 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008*.


Les eaux recyclées décantées sont autorisées.

3.2.2.2.5 Adjuvants
L'utilisation d'un agent entraîneur d'air est parfois nécessaire pour les bétons de la
classe 1**. Par ailleurs les BHP nécessitent dans la majorité des cas l'emploi d'un
superplastifiant. Ces adjuvants doivent être obligatoirement conformes à la norme
NF EN 934-2 et titulaires du droit d'usage de la « marque NF » ou équivalent.

Bétons à hautes performances - BHP


Il convient de s'assurer, lors de l'épreuve d'étude***, que les adjuvants sont compati-
bles entre eux et avec les autres constituants.

3.2.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions

3.2.2.3.1 Méthodologie
Il convient d'apprécier la résistance au gel du béton dès le stade des études de formu-
lation en évaluant sa résistance au gel interne, et sa résistance à l'écaillage lorsque les
parements sont exposés aux sels de déverglaçage ou aux rejaillissements de saumure,
comme indiqué ci-après :

Résistance au gel interne


Il s'agit d'étudier le comportement du béton dans sa « masse ».

1. Bétons formulés avec un agent entraîneur d'air


La quantité d'air incorporée au béton n'est pas un critère suffisant pour garantir une
bonne résistance au gel. Il est donc nécessaire de créer dans le béton un bon réseau de
bulles d'air et de vérifier ses caractéristiques.
L'évaluation de la résistance au gel interne est effectuée en déterminant le facteur
d'espacement⎯L *** *.
En cas de non respect de la valeur spécifiée pour le⎯L , pour le béton dont les consti-
tuants vérifient toutes les spécifications définies dans le paragraphe 3.2.2.2
Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES des ciments, il est possible
de dépasser la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement après vérification de la
résistance au gel du béton par application de l'essai de performance défini dans les
normes P 18-424 ou P 18-425. Cette possibilité est explicitée dans le para-
graphe 3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement pour les
bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1*** **.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation du béton en eau, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1*** **.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 61


C OMMENTAIRES

* La vérification de la stabilité du réseau de bulles d'air est absolument nécessaire,


notamment dans le cas d'utilisation de superplastifiants. En effet ces adjuvants sont
susceptibles de le déstabiliser.

** Pour avoir une information plus rapide sur la qualité du béton, notamment dans le
cadre du contrôle, la quantité de l'air entraîné dans le béton frais est mesurée avec un
aéromètre, suivant la norme NF P 18-353. Les prélèvements de béton sont effectués sur
le chantier, avant la mise en œuvre de celui-ci, en sortie de bétonnière portée ou en sortie
de pompe par exemple ou effectués en sortie de malaxeur dans les usines de préfabrica-
tion. Le pourcentage d'air entraîné obtenu peut constituer un critère d'acceptation ou
de refus du béton. Il est toutefois nécessaire de déterminer la valeur minimale de ce
pourcentage, permettant d'obtenir le⎯L spécifié. Pour cela des essais de calage doivent
être réalisés au cours de l'épreuve de convenance dans les mêmes conditions de
transport et de mise en place que celles du chantier.

*** Le marché peut prévoir d'autres états de surface que les parements coffrés, tels que
ceux donnés ci-contre à titre d'exemples.

Figure 16 K
Évaluation de la résistance
au gel interne.
Échantillon avant et après
essais d’un béton B35
ne répondant pas
aux spécifications.

62 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

La stabilité dans le temps* du réseau de bulles d'air doit être vérifiée, en particulier
au cours de l'épreuve de convenance. Si tm est la durée maximale d'utilisation du
béton, comptée à partir de la fin du malaxage t, une mesure du facteur d'espace-
ment** sera effectuée sur des éprouvettes prélevées après une simulation du temps
de transport ou sur le lieu de la mise en œuvre du béton dans le cadre du contrôle, en
sortie de bétonnière portée ou de pompe par exemple. La mesure est réalisée à t et à
tm.

2. Bétons formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air

Bétons à hautes performances - BHP


L'évaluation de la résistance au gel des bétons est déterminée par application de la
norme P 18-424 et de la norme P 18-425.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation en eau du béton, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1.

Résistance à l’écaillage
Il s'agit d'étudier le comportement du parement du béton - brut de décoffrage,
taloché, sablé, désactivé etc., soumis aux cycles gel/dégel en présence de sels de
déverglaçage. L'évaluation de la résistance à l'écaillage est effectuée en mesurant la
quantité de particules écaillées suivant la norme XP P 18-420. L'essai conventionnel
est réalisé sur le béton coffré - face fond de moule de l'éprouvette - sauf spécifications
particulières prévues dans le marché***.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 63


C OMMENTAIRES

* L'évaluation du facteur d'espacement nécessite de respecter avec une très grande


rigueur le mode opératoire de la norme : prélèvement des échantillons, nombre d'échan-
tillons, qualité du polissage, etc. Cette opération doit être réalisée par un personnel
qualifié et par un organisme certifié COFRAC.

** Dans le cas des bétons bruts de décoffrage destinés à des parties d'ouvrage dont
l'esthétique est une fonction particulièrement importante, on peut limiter les valeurs
d'écaillage à 150 g/m² pour les épreuves d'étude et de convenance et à 200 g/m² pour les
épreuves de contrôle. Ces valeurs très basses nécessitent des conditions de fabrication
très élaborées. Elles ne sont donc imposées que dans le cas de parties d'ouvrage visibles
à très courte distance, 2 à 3 m, et exigeant un aspect d'une qualité exceptionnelle. Elles
doivent être spécifiées dans le CCTP du marché.

Il est nécessaire de préciser que le respect des valeurs d'écaillage maximales indiquées
dans le tableau ci-contre est suffisant pour donner aux bétons une bonne résistance à
l'action combinée du gel et des sels de déverglaçage et donc éviter une altération préju-
diciable à la qualité du parement.

*** Lorsque les résultats des essais de performance, réalisés suivant les normes P 18-
424 ou P 18-425, sont proches des limites admissibles, l'introduction dans le béton
d'une faible quantité d'agent entraîneur d'air, entraînant par exemple moins de 2 %
d'air, peut permettre, dans certains cas, d'atteindre les caractéristiques requises.

*** * Les critères d'évaluation décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425 doivent
être conformes aux valeurs suivantes à l'échéance des 300 cycles gel/dégel. Les valeurs
à obtenir au cours des épreuves d'étude et de convenance sont déduites des valeurs
imposées par ces normes pour l'épreuve de contrôle. Le coefficient 0,8 prend en compte
les hétérogénéités de fabrication sur les chantiers ou en usines.

Étude et convenance Contrôle

Allongement relatif ≤ 400 µm/m ≤ 500 µm/m


soit l’allongement imposé en contrôle
500 µm/m × 0,8

Rapport des carrés des ≥ 75


fréquences de résonance soit la valeur imposée en contrôle ≥ 60
60 : 0,8

La fréquence de résonance est mesurée suivant la norme P 18-414.

64 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées

Spécifications

Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Résistance caractéristique en compression fc28 ≥ 50 MPa

Bétons à hautes performances - BHP


Deux méthodes de vérification sont proposées :

Méthode 1 - Utilisable uniquement pour les bétons


formulés avec un agent entraîneur d’air
Facteur d’espacement⎯L norme ASTM C457*
- étude et convenance ≤ 250 µm ≤ 200 µm
- contrôle ≤ 300 µm ≤ 250 µm
Écaillage norme XP P 18-420
- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2**
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2**

Méthode 2 - Utilisable pour les bétons formulés


sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air***

Gel interne*** * normes P 18-424 ou P 18-425


- étude et convenance
allongement Δl/l, ≤ 400 µm/m ≤ 400 µm/m
rapport du carré des fréquences de résonance
f 21/f 20 × 100 ≥ 75 ≥ 75
- contrôle
Δl/l, ≤ 500 µm/m ≤ 500 µm/m
f 21/f 20 × 100 ≥ 60 ≥ 60

Écaillage norme XP P 18-420


- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2**
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2**

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 65


C OMMENTAIRES

* Les valeurs de k, données ci-dessous, dépendent du niveau de⎯Lb . Elles sont suscepti-
bles d'évoluer en fonction de l'expérience acquise.

Béton G Béton G + S k

250 µm <⎯Lb ≤ 300 µm 200 µm <⎯Lb ≤ 250 µm 1,2

300 µm <⎯Lb ≤ 400 µm 250 µm <⎯Lb ≤ 350 µm 1,1

Allongement (μm / m) après 300 cycles ** Evaluation du facteur d'espace-


3000 ment critique⎯Lcrit :
2750 Le⎯Lcrit est la valeur du facteur
d'espacement correspondant à la
2500
valeur maximale admissible de l'al-
2250 longement relatif à l'issue des 300
cycles gel-dégel soit 400 μm/m en
2000 étude ou en convenance. Le⎯Lcrit est
déterminé expérimentalement sur la
1750 courbe allongements relatifs/facteurs
d'espacement (cf. exemple ci-contre).
1500
Pour obtenir cette courbe, la formule
1250 de béton obtenue à l'issue de l'étude
de formulation fait l'objet d'une
1000
modification des quantités du consti-
750
tuant qui a la plus grande influence
sur les caractéristiques du réseau de
500 bulles d'air. Il s'agit en général de la
400 quantité d'agent entraîneur d'air,
250 plus rarement de l'adjuvant réduc-
L crit teur d'eau ou d'une addition. Dans
0
certains cas spécifiques, on peut envi-
0 200 400 600 800
sager de retenir une combinaison fixe
Facteur d'espacement L (μm)
de plusieurs constituants, par exem-
ple un agent entraîneur d'air et un
F Figure 17 - Détermination du⎯Lcrit. adjuvant réducteur d'eau.

Pour établir la courbe expérimentale la formule est alors soumise à une série d'essais de
gel interne avec différentes quantités de ce constituant, par exemple la quantité d'air
entraîné, si l'agent entraîneur d'air est le paramètre de formulation qui est modifié.
La valeur du facteur d'espacement critique⎯Lcrit, obtenue au cours des épreuves
d'étude ou de convenance, est retenue comme valeur maximale du facteur d'espacement
pour vérifier la conformité au gel interne des bétons dans le cadre du contrôle. Ceci afin
de prendre en compte la variabilité de la fabrication du béton en phase industrielle.

*** cf. norme NF P 98-180 - Service hivernal. Chlorure de sodium utilisé comme
fondant routier. Spécification.
Il s'agit des sels de la classe A et ceux de la classe B dont la teneur en sulfates solubles
est ≤ à 3 %, sauf justification complémentaire.

66 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement


pour les bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air
Pour les bétons vérifiant toutes les spécifications mentionnées dans le para-
graphe 3.2.2.2 Constituants du béton à l'exception du caractère PM ou ES des ciments,
il est possible de dépasser, au cours de l'épreuve d'étude, les valeurs du facteur
d'espacement⎯L données dans le tableau paragraphe 3.2.2.3.2 Caractéristiques et
spécifications exigées. Dans ce cas le béton proposé est soumis à l'un ou l'autre des
essais de performance définis dans les normes P 18-424 et P 18-425 citées
paragraphe 3.2.2.3.1 Méthodologie (cf. Résistance au gel interne). Le béton doit satisfaire

Bétons à hautes performances - BHP


aux critères d'évaluation correspondants, à savoir allongement et rapport des carrés
des fréquences de résonance (cf. commentaire quatre astérisques cité page précé-
dente). Dans cette hypothèse la valeur du facteur d'espacement b obtenue sur le
béton étudié est prise comme valeur de référence pour qualifier la conformité du
béton dans le cadre de l'épreuve de contrôle, à condition que cette valeur soit
inférieure à 400 μm pour le béton G et à 350 μm pour le béton G + S.
Pour le contrôle, la valeur de⎯Lb obtenue est toutefois majorée par un coefficient k*,
pour tenir compte de la variabilité de la fabrication du béton sur le chantier ou en
usine. La valeur k⎯Lb est alors considérée comme une valeur maximale et tous les
résultats de contrôle doivent lui être inférieurs.
Lorsque⎯Lb est supérieur à 400 μm pour le béton G et supérieur à 350 μm pour le
béton G + S (cf. tableau ci-contre), il convient de déterminer le facteur d'espacement
critique⎯Lcrit**. La valeur⎯Lcrit est retenue comme valeur maximale du facteur
d'espacement pour qualifier la conformité du béton dans le cadre de l'épreuve de
contrôle et tous les résultats de contrôle doivent lui être inférieurs.
Dans le cas contraire, la formule de béton doit être modifiée.

3.2.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats

1. Bétons de la classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air


Il est possible d'assouplir les prescriptions données dans le tableau du paragraphe
3.2.2.2.1 Granulats, dans la limite des spécifications de la catégorie A de la norme
XP P 18-540. Toutefois vis-à-vis de la résistance au gel, chaque classe de gravillons
doit être classée en catégorie F1 selon la norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons.
Dans ce cas, la valeur du facteur d'espacement⎯L doit être impérativement respectée.
Les exigences sur les résultats de l'essai d'écaillage doivent également être satisfaites.

2. Bétons de la classe 1 formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air et bétons de la
classe 2
Le recours à l'assouplissement sur les prescriptions relatives aux granulats est égale-
ment possible, suivant les mêmes modalités que ci-dessus, à condition de satisfaire
aux exigences sur les résultats de l'essai de performance et de l'essai d'écaillage.

3.2.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments


Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES, paragraphe 3.2.2.2.2 Ciments, peuvent
être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de dévergla-
çage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %***.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 67


C OMMENTAIRES

* Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.2.2.2.2 Ciments)


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %.

68 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier


la résistance du béton durci soumis au gel et/ou au gel en présence
de sels de déverglaçage
3.2.2.4.1 Bétons avec un agent entraîneur d’air

Béton G Béton G + S

Bétons à hautes performances - BHP


CEM I
CEM I
PM ou ES
ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes
PM ou ES

Vérification Vérification
de la résistance au gel de la résistance
interne à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Mesure du⎯L Mesure du⎯L Essai d’écaillage

Dépassement
Le⎯L est ≤ de la valeur limite Le⎯L doit être ≤ L’écaillage doit être ≤
aux valeurs exigées spécifiée du⎯L aux valeurs exigées aux valeurs exigées

Exécution de l’essai de
performance
critère à respecter
⎯ L ≤ k⎯ Lb

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 69


C OMMENTAIRES

* Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.2.2.2.2 Ciments)


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %.

70 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.2.4.2 Bétons sans ou avec peu d’agent entraîneur d'air

Béton G Béton G + S

Bétons à hautes performances - BHP


CEM I
CEM I
PM ou ES
ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes
PM ou ES

Vérification
Vérification
de la résistance
de la résistance au gel interne
à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Essai de performance Essai d’écaillage

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 71


C OMMENTAIRES

* Il ne doit pas s'écouler plus de 90 minutes entre le début de fabrication et la fin de


mise en œuvre pour une température ambiante de 20 °C, 60 minutes à 25 °C,
120 minutes à 10 °C par exemple. Pour des délais de mise en œuvre plus importants, et
ou une température ambiante supérieure à 25 °C, l'utilisation d'un retardateur de prise
peut être préconisée. Cette possibilité doit être étudiée au stade de l'épreuve d'étude et
vérifiée au stade de l'épreuve de convenance (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de conve-
nance et de contrôle des bétons).
Il peut être nécessaire de réduire ces délais si la formulation du béton conduit à une
prise rapide. Dans tous les cas, il est nécessaire de vérifier la stabilité du réseau de
bulles d'air au cours de ces épreuves.

** L'objectif est de permettre aux grosses bulles de remonter et d'éclater en surface


sans affecter le réseau de bulles d'air nécessaire à la résistance au gel.

72 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.2.3 Fabrication et mise en œuvre

3.2.3.1 Fabrication
Les centrales de chantier doivent répondre aux prescriptions définies dans le
fascicule 65-A, paragraphe 73.2 Fabrication sur site.
Les centrales de béton prêt à l'emploi doivent être titulaires de la marque NF-BPE et
les centrales des usines de préfabrication doivent être conformes aux exigences expri-
mées dans le document FIB/CERIB : Recommandations professionnelles pour les centrales

Bétons à hautes performances - BHP


à béton destinées aux éléments préfabriqués pour les marchés relevant du fascicule 65-A.
La norme NF-EN 13369 constitue la référence pour les produits fabriqués en usine.
La fabrication du béton doit être obligatoirement précédée d'une épreuve de conve-
nance à la centrale de béton retenue. Il s'agit d'ajuster certains paramètres, tels que
l'eau efficace, les quantités d'adjuvants nécessaires pour obtenir la consistance
souhaitée, et le temps de malaxage. Ces ajustements permettent de tenir compte de
l'efficacité et des caractéristiques du malaxeur ainsi que des effets de masse par
rapport aux conditions de laboratoire et de l'influence de la température ambiante.
Ces épreuves permettent également de s'assurer que le béton ne présente pas de
ressuage ni de remontées importantes de petites bulles d'air. La fabrication des
bétons G et G + S demande une attention particulière ; il faut notamment réaliser un
suivi de la consistance au moyen d'un wattmètre enregistreur par exemple, ou de
moyens similaires.
Lorsqu'il est nécessaire d'employer un agent entraîneur d'air, le contrôle de la
quantité d'air entraîné et de sa stabilité dans le temps doit être effectué régulière-
ment. En effet, une grande fluidité du béton et son éventuelle évolution dans le temps
ne facilitent pas le maintien des caractéristiques du réseau de bulles d'air pendant la
durée du transport et de la mise en œuvre du béton.
Le temps de malaxage est généralement plus long, surtout en présence de fumée de
silice. Ce temps peut excéder deux minutes et dépend pour une large part du type de
malaxeur.

3.2.3.2 Méthodologie de mise en œuvre


Le délai compris entre le début de malaxage du béton et la fin de sa mise en œuvre
doit être compatible avec le maintien de sa rhéologie et de la stabilité de son réseau
de bulles d'air*, lorsque le béton contient un agent entraîneur d'air.
La mise en œuvre doit être faite par couches successives relativement minces, ≤ 50 cm
par exemple pour le béton banché, sans excès de vibration**.

Talochage
Les surfaces non coffrées sont talochées sans excès afin d'éviter les remontées de
laitance et d'eau. Il est interdit d'utiliser des truelles ou des taloches métalliques, sauf
dans les cas où les bétons sont formulés sans agent entraîneur d'air, pour éviter de
déstabiliser le réseau de bulles d'air en surface.

Préparation des coffrages


Afin de limiter au maximum le bullage, le choix des produits démoulants - huile ou
cire - est fait en fonction de leur capacité à permettre le glissement de l'air ou de l'eau
sur les parois des coffrages. L'application de ces produits doit être très uniforme,
pour éviter toute accumulation locale et un mélange avec la laitance. Ceci peut don-
ner une peau de mauvaise qualité du point de vue de la durabilité et de l'esthétique.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 73


C OMMENTAIRES

* Dans le cas où les parties d'ouvrages présentent une pente transversale et une pente
longitudinale, la valeur est relative à la ligne de plus grande pente.

** Ce point doit être traité avec la même rigueur que celle adoptée pour les bétons
traditionnels.
Remarque : Les meilleures performances des BHP, compacité, porosité etc., obtenues en
laboratoire, qui confèrent à ces bétons une meilleure durabilité par rapport aux bétons
traditionnels, ne doivent pas faire oublier que les conditions de mise en œuvre, sur
chantiers, sont d'une façon générale nettement plus délicates.

*** Les valeurs d'enrobage des armatures doivent être prises en compte dès la concep-
tion des ouvrages et/ou des éléments préfabriqués, en particulier pour déterminer les
épaisseurs des voiles et la forme des rainures éventuelles. En présence de ces dernières,
la valeur minimale de l'enrobage est prise à partir du fond des rainures comme le
montre le croquis ci-dessous.

Armature

Figure 18 K

Enrobage

En tout état de cause, les valeurs d’enrobage minimales doivent être précisées dans le
marché.

74 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Traitement thermique du béton


Il doit respecter le fascicule 65-A additif article 43 Prescriptions relatives aux cycles
de température. Des essais de gel interne et d'écaillage sont effectués sur des échan-
tillons ayant subi le même traitement thermique.

Cure et maturation
La cure du béton sur les surfaces non coffrées et sur les surfaces après décoffrage ou
démoulage permet d'obtenir d'une part de bonnes caractéristiques de surface, notam-
ment une bonne compacité, grâce à une hydratation correcte de la peau du béton et

Bétons à hautes performances - BHP


de limiter d'autre part la microfissuration, voire la fissuration, engendrée par le
retrait de dessiccation. En environnement froid la cure doit être réalisée avec un soin
particulier car les cycles gel/dégel développent dans le béton des pressions hydrau-
liques et osmotiques qui ont pour effet d'amplifier ces défauts et d'accélérer la migra-
tion des chlorures jusqu'aux aciers.
Le décoffrage ou le démoulage et le stockage doivent être réalisés de façon à ne pas
provoquer un écart de températures entre le béton d'enrobage au droit des armatures
et l'ambiance de plus de :
¾ 30 °C pour des températures ambiantes positives,
¾ 15 °C pour des températures ambiantes négatives.
Le béton ne doit pas être exposé à des températures négatives avant d'avoir atteint
une résistance en compression ≥ 15 MPa.
Les BHP sont plus sensibles que les bétons traditionnels à la dessiccation et par
conséquent à la microfissuration. Les points particuliers relatifs à la mise en œuvre
des BHP ont été étudiés dans le cadre du Projet National BHP 2000.

3.2.4. Dispositions constructives


Les surfaces horizontales ne sont pas admises : les pentes* des parties d'ouvrage
directement en contact avec la saumure et les rejaillissements seront supérieures à
2 %. Le maintien de la pente du béton frais peut toutefois poser un problème en
raison de la fluidité, souvent très importante, des BHP.
Il convient de prendre des dispositions constructives adaptées** pour obtenir une
bonne efficacité du drainage et des évacuations d'eau, afin d'éviter une humidifica-
tion excessive et permanente du béton.
La protection des armatures est définie dans le BAEL 91 article A-7-1. Pour les
éléments préfabriqués, les spécifications portant sur les enrobages sont prévues dans
la norme NF-EN 13369 et ses dispositions nationales.
Pour les bétons G + S, l'enrobage minimal des armatures pour toutes les surfaces
exposées est mentionné dans le tableau ci-dessous :

Tous types de structures Éléments préfabriqués


en usine

B 50 à B 60 35 mm 30 mm
> B 60 30 mm 25 mm

Les enrobages minimaux des armatures doivent être strictement assurés à l’exé-
cution, autrement dit les tolérances en moins doivent être nulles***.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 75


C OMMENTAIRES

76 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3 BÉTONS DE TECHNOLOGIE SPÉCIFIQUE


Il s'agit :

¢ des bétons à démoulage immédiat, chapitre 3.3.1,

¢ des bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant,


chapitre 3.3.2,

Bétons de technologie spécifique


¢ des bétons projetés, chapitre 3.3.3.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 77


C OMMENTAIRES

Figure 19 K
Ilot réalisé avec des bordures
en béton bouchardé.

* L'expérience montre que les quantités respectives des adjuvants nécessaires pour
obtenir un béton conforme au marché sont susceptibles de varier notablement entre les
conditions de laboratoire et les conditions de fabrication industrielles principalement en
raison de la différence de l'efficacité du malaxage, de la masse de béton malaxée et de la
température ambiante. Il est donc fortement conseillé de compléter l'épreuve d'étude
par la fabrication de gâchées en vraie grandeur, à la centrale de béton, afin d'ajuster les
quantités d'adjuvants (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de convenance et de contrôle des
bétons).

78 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1. BÉTONS À DÉMOULAGE IMMÉDIAT

3.3.1.1 Définition
Il s'agit des bétons fabriqués en usine de préfabrication, de consistance suffisamment
ferme pour qu'ils puissent être démoulés immédiatement après leur mise en place
dans les moules. Leur courbe granulométrique est comparable à celle des bétons
traditionnels. Ces bétons se distinguent entre autres par un faible rapport E/C.
Les parties d'ouvrages concernées sont principalement :
¾ les bordures,

Bétons à démoulage immédiat


¾ les ouvrages d'assainissement lorsqu'ils sont exposés au gel,
¾ les murs de soutènement,
¾ les dalles alvéolées.
Ces bétons devant résister au gel G ou au gel en présence de sels de déverglaçage
G + S, leur dénomination spécifique inclut l'abréviation correspondante dans les cas
de gel sévère et de gel modéré avec salage très fréquent :
exemple : B 30 G
B 35 G + S.

3.3.1.2 Formulation, constituants et spécifications

3.3.1.2.1 Formulation des bétons


La spécificité G ou G + S implique dans certains cas l'utilisation d'un agent entraî-
neur d'air. L'étude de formulation doit alors prendre en compte la présence de cet
adjuvant et notamment la compatibilité avec d'autres adjuvants et avec le ciment. En
effet, dans ce cas le but recherché est la création dans le béton d'un réseau de bulles
d'air stable, tout en conservant une rhéologie compatible avec les éléments à
fabriquer*.
Dès le stade de l'étude de formulation du béton, il convient donc d'apprécier sa résis-
tance au gel en appliquant les essais de durabilité définis au paragraphe Généralités
du chapitre 3.
En l'état actuel des connaissances, on peut distinguer deux classes de bétons en fonc-
tion du rapport E/C dans lequel E est l'eau efficace et C le ciment ou liant recomposé
pour les bétons G :
Classe 1 : 0,32 ≤ E/C ≤ 0,45
Classe 2 : E/C < 0,32.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 79


C OMMENTAIRES

Figure 20 K
Caniveaux.

80 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Les bétons de classe 1 nécessitent une qualification expérimentale pour décider


d'incorporer ou non un agent entraîneur d'air. Dans le cas de l'utilisation de cet adju-
vant, l'étude de formulation doit alors prendre en compte sa présence et notamment
sa compatibilité avec d'autres adjuvants et avec le ciment.
Les bétons de classe 2 ne contiennent généralement pas d'agent entraîneur d'air. Leur
rapport E/C très bas leur confère en théorie une bonne résistance aux cycles gel-dégel
en présence ou non de sels de déverglaçage.

Les spécifications exigées, nécessaires pour garantir la résistance au gel du béton sont
données dans le tableau paragraphe 3.3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées.
Elles sont généralement obtenues lorsque les spécifications des constituants du
béton demandées paragraphe 3.3.1.2.2 Constituants du béton sont satisfaites sous

Bétons à démoulage immédiat


réserve d'une part d'avoir un rapport E/C, une mise en place, un compactage et une
cure adaptés comme cela est précisé dans les articles suivants, et d'autre part
d'obtenir dans le béton durci un bon réseau de bulles d'air dans le cas des bétons
formulés avec un agent entraîneur d'air. Toutefois des variantes dans le choix des
granulats sont possibles suivant les dispositions ci-dessous.

Bétons de la classe 1 formulés avec un agent entraîneur d’air

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.3.1.2.2
Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant le facteur d'espacement⎯L pour les bétons G, le facteur d'espace-
ment⎯L et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.
Intérêt de cette solution : méthode rapide car le respect des spécifications sur
les constituants confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour
le⎯L et l'écaillage.
Un dépassement de la valeur du facteur d'espacement limite spécifiée est
possible. Dans ce cas la nouvelle valeur du facteur d'espacement est celle du
béton répondant aux critères d'acceptation de l'essai de performance.

2 - Variante
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, la valeur spécifiée du
facteur d'espacement⎯L doit être impérativement satisfaite.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis la mesure du⎯L et l'essai d'écaillage et
d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de convenance.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 81


C OMMENTAIRES

* On attire également l'attention sur la maîtrise du risque de réaction sulfatique


interne des ouvrages massifs ou des éléments préfabriqués faisant l'objet d'un traite-
ment thermique. Pour minimiser ce risque il est nécessaire, lors du durcissement du
béton, de s'assurer de la compatibilité entre la température °C maximale atteinte dans le
béton et ses constituants - ciment, granulats, adjuvants - et d'apprécier les conditions
d'environnement. Pour plus d'informations, il est recommandé de s'informer de l'évo-
lution récente des connaissances dans le domaine.

82 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Bétons de la classe 1 formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air


et bétons de la classe 2

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.3.1.2.2
Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant la résistance au gel interne pour les bétons G et G + S, par applica-
tion de l'essai de performance, et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.
Intérêt de cette solution : le respect des spécifications sur les constituants
confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour le gel interne et
l’écaillage.

Bétons à démoulage immédiat


2 - Variante
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats.
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, les spécifications exigées
concernant la résistance au gel interne pour les bétons G et G + S et la résistance
à l'écaillage pour les bétons G + S doivent être respectées.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis l'essai de performance et l'essai
d'écaillage et d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de conve-
nance.

L'étude de béton doit répondre aux présentes recommandations ainsi qu'aux besoins
exprimés par l'entreprise titulaire du marché. Les programmes des épreuves d'étude
et de convenance sont définis au chapitre 4 Épreuves d'étude, de convenance et de
contrôle des bétons.

Remarque : Les formules des bétons G et G + S peuvent présenter des teneurs en


alcalins élevées, notamment du fait des dosages en ciment minimaux prescrits. Pour
éviter tout dommage, il convient donc d'appliquer les Recommandations pour la pré-
vention des désordres dus à l'alcali-réaction éditées par le LCPC en juin 1994* et le Guide
pour la rédaction des pièces écrites des marchés - Préventions des désordres dus à l'alcali-
réaction édité par le SETRA en juin 1996.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 83


C OMMENTAIRES

* Chaque sable utilisé seul ou comme composant d'un mélange doit satisfaire aux
valeurs spécifiées pour la propreté et, dans le cas de sables dont le Dmax est supérieur à
1 mm, aux valeurs spécifiées pour la friabilité.

** Le passant à 0,08 mm comprend d'éventuelles additions utilisées comme correcteur


de la granularité des sables.
Les sables comportant une teneur en fines supérieure à 10 %, dans les mêmes
conditions que ci-dessus, peuvent engendrer un mauvais comportement au gel. Leur
emploi peut toutefois être envisagé à condition de vérifier dans l'épreuve d'étude que les
spécifications exigées au paragraphe 3.3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exi-
gées sont respectées.

*** La limite supérieure du module de finesse Ls et l'étendue e s'appliquent au sable


n'ayant pas fait l'objet d'un mélange et au sable reconstitué par le producteur de
granulats.
Pour le sable recomposé sur la centrale à bétons, le module de finesse correspond au
centième de la moyenne pondérée des refus cumulés des sables constituant le mélange,
exprimés en pourcentage. Les refus correspondent aux tamis entrant dans la définition
du module de finesse. La pondération est effectuée suivant les proportions relatives des
sables entrant dans le mélange.
L'exigence concernant l'étendue du module de finesse est satisfaite lorsque l'étendue de
chaque composant du sable recomposé est conforme à la valeur indiquée dans le
tableau du paragraphe 3.3.1.2.2.1 Granulats.

*** * Seul le critère absorption d'eau défini dans la norme NF EN 12620, Ab, est
retenu pour qualifier la résistance au gel des gravillons.
Chaque classe granulaire doit satisfaire à une valeur d'absorption d'eau Ab ≤ 1,2 %.
Dans les régions où cette spécification ne peut être satisfaite, il est possible d'utiliser
des gravillons caractérisés par une valeur de Ab > à 1,2 %, à condition que ceux-ci
soient résistants au gel et classés dans la catégorie F1 définie dans la norme NF EN
12620.
Dans ce cas, la résistance au gel est déterminée suivant la norme NF EN 1367-1 -
Essais pour déterminer les propriétés thermiques et l'altérabilité des granulats.
Partie 1 : Détermination de la résistance au gel-dégel.
Toutefois cette approche nouvelle doit être considérée comme une variante sur les carac-
téristiques des granulats. Cette variante est définie au paragraphe 3.3.1.2.3.4 Variante
sur les spécifications des granulats.

84 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.2 Constituants des bétons

3.3.1.2.2.1 Granulats
Les granulats sont soit alluvionnaires, soit issus de roches massives. Les caractéris-
tiques de chaque granulat doivent correspondre d'une part à la catégorie A article 10
de la norme XP P 18-540, sauf pour le coefficient d'aplatissement qui peut être celui
de la catégorie B, et d'autre part aux spécifications complémentaires ou modifiées
mentionnées dans le tableau ci-dessous.
Le sable peut être l'un des trois sables suivants :
¾ Sable n'ayant pas fait l'objet d'un mélange, issu directement de la chaîne de fabri-
cation des granulats.

Bétons à démoulage immédiat


¾ Sable reconstitué sur l'aire de fabrication des granulats, sur une installation de
dosage pondéral.
¾ Sable recomposé par dosage pondéral sur la centrale à bétons.
Dans les deux derniers cas, les mélanges sont obtenus à partir de sables dont les
caractéristiques satisfont à la catégorie A.
Nota : Les commentaires mentionnés ci-contre sont particulièrement importants.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Sable : friabilité* FS ≤ 40*


P 18-576
Sable : propreté PS sur la fraction 0/2 mm limitée alluvionnaires et concassés
à 10 % de fines* PS ≥ 70*
P 18-597 quelle que soit la valeur de VB
Sable : passant à 0,08 mm** ≤ 10 % e=3
Sable : module de finesse*** Ls ≤ 2,8 e = 0,6
Gravillons : sensibilité au gel - absorption d’eau pour chaque classe granulaire
P 18-554*** * Ab ≤ 1,2 %
Gravillons : diamètre maxi ≤ 40 mm ≤ 31,5 mm

Nota : La norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons - indice de classement P 18-601


s'applique. Toutefois la norme XP P 18-540 reste la référence jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur des documents d’application de la norme NF EN 12620, notamment la
norme expérimentale XP P 18-545.
La caractérisation de la résistance au gel des gravillons est effectuée conformément à
la norme NF EN 12620 et à la norme NF EN 1367-1*** * car la norme P 18-593 -
Granulats - sensibilité au gel est très contestée. Les recommandations feront l'objet
d'un addenda en temps opportun.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 85


C OMMENTAIRES

Les fines des sables et des sables de correction granulaire passant au tamis de 0,08 mm
(cf. tableau paragraphe 3.3.1.2.2.1 Granulats, ne peuvent pas être comptabilisées dans
le ciment au sens de la norme XP P 18-305.

* Il faut limiter la microfissuration superficielle du béton et de ce fait la pénétration des


chlorures, en utilisant des ciments peu exothermiques.

** Il est demandé d'utiliser des ciments PM ou ES, au sens des normes NF P 15-317 et
NF P 15-319, pour réduire les risques de réaction sulfatique en présence de sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est > à 3 %.

*** Si les dosages minimaux en ciment, fixés dans le tableau ci-contre, pour les
marchés régis par le fascicule 65-A, ne permettent pas d'obtenir les performances
souhaitées, il est possible d'ajouter les additions recommandées dans les conditions
définies au paragraphe 3.3.1.2.2.3 Additions, b. Addition au ciment.
Les présentes recommandations sont rédigées en supposant que le béton est formulé en
respectant les exigences du fascicule 65-A. La réduction des dosages minimaux en
ciment en-dessous des prescriptions mentionnées dans le fascicule 65-A n'est donc pas
traitée dans le présent document.

*** * Une substitution partielle au ciment par des additions est possible uniquement
pour les bétons G suivant les prescriptions mentionnées au paragraphe 3.3.1.2.2.3
Additions, c. Substitution partielle au ciment. Le dosage minimal s'applique alors au
liant recomposé ciment + addition.

*** **Bien dosées et bien utilisées les additions peuvent améliorer la durabilité du
béton, car elles permettent d'augmenter la compacité de la matrice.
L'étude du béton devra prendre en compte la présence des additions. Les paramètres qui
peuvent être modifiés sont en premier lieu la porosité mais aussi la résistance à l'alcali-
réaction, la résistance au gel, le temps de prise et de durcissement et la résistance
mécanique au jeune âge.

*** *** Les cendres volantes contiennent des imbrûlés pouvant atteindre 7 % en
masse (cf. norme NF EN 450). Le carbone imbrûlé modifie en règle générale l'efficacité
des adjuvants. En particulier, il peut « piéger » une fraction de la quantité d'air
contenu dans le béton.

86 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.2.2 Ciments
Les ciments doivent être conformes à la norme NF EN 197-1.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Type et classe* CEM I CEM I


ou PM ou ES**
CEM II/A et B ou
sauf cendres volantes CEM II/A (S, D)

Bétons à démoulage immédiat


PM ou ES **

42,5 N - 42,5 R 42,5 N - 42,5 R


52,5 N - 52,5 R 52,5 N - 52,5 R

Dosage minimal***
- pour un béton 0/25 340 kg/m3*** * 340 kg/m3
- pour un béton 0/20 350 kg/m3*** * 350 kg/m3
- pour un béton 0/10 385 kg/m3*** * 385 kg/m3

3.3.1.2.2.3 Additions
Les additions peuvent être utilisées de trois manières*** ** :
¾ comme correcteur de la granularité des sables,
¾ en addition au ciment (cf. paragraphe b. page suivante),
¾ en substitution partielle au ciment (cf. paragraphe c. page suivante).
Parmi les additions énumérées dans le fascicule 65-A et la norme XP P 18-305, seuls
les laitiers moulus et les fumées de silice sont susceptibles de ne pas altérer la résis-
tance au gel des bétons durcis.
Les cendres volantes sont interdites dans tous les cas*** ***.
a. Correcteur de la granularité des sables
Le sable corrigé doit être conforme aux spécifications mentionnées dans le tableau
du paragraphe 3.3.1.2.2.1 Granulats. La quantité maximale des additions admise dans
le béton ne peut toutefois pas être supérieure à celle correspondant aux dosages
prescrits page suivante, paragraphe b. Addition au ciment.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 87


C OMMENTAIRES

* L'attention est attirée sur le fait que les additions calcaires peuvent augmenter la
sensibilité à l'écaillage.

** Les additions calcaires sont conformes aux exigences de l'article 5-2-6 de la norme
EN 197-1.

88 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

b. Addition au ciment
¾ utilisation d'un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus et/ou des fumées de silice,
¾ utilisation des additions calcaires*,
¾ respect des dosages maximaux suivants par rapport au poids du ciment :
10 % pour les fumées de silice ,
30 % pour les laitiers moulus,
15 % pour les additions calcaires.
Le total du dosage en additions calcaires et laitiers moulus ne doit pas dépasser 30 %.

c. Substitution partielle au ciment


Elle n'est autorisée que pour les bétons G. Le dosage minimal, mentionné dans le

Bétons à démoulage immédiat


tableau du paragraphe 3.3.1.2.2.2 Ciments, s'applique au liant recomposé ciment +
addition
¾ utilisation d'un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus, des additions calcaires**, et/ou des fumées de silice
avec les quantités maximales suivantes en kg/m3 :
z pour un béton 0/20 soit Dmax = 20 mm :

Classes d'environnement
Valeurs exprimées en kg/m3

EA EB ED
Laitiers moulus 50 50 0
Fumées de silice 30 30 0
Additions calcaires 50 0 0

Préconisation différente ou complémentaire de celle donnée par le fascicule 65-A.

zlorsque le diamètre maximal du granulat - Dmax - est différent de 20 mm, les


quantités d'additions A à ajouter ou à déduire, en pourcentage des valeurs indiquées
dans le tableau précédent, sont données dans le fascicule 65-A.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 89


C OMMENTAIRES

* Par prudence, les eaux recyclées chargées sont interdites en l'absence de connais-
sances précises sur l'incidence de leur emploi sur la résistance au gel des bétons,
notamment à l’écaillage.

** L'utilisation d'un réducteur d'eau est fortement conseillée pour pallier les baisses
éventuelles de résistances mécaniques consécutives à la présence de l'air entraîné.
L'épreuve d'étude permet également de vérifier que le couple adjuvants-ciment
n'induit pas de modification notable de la rhéologie du béton pouvant engendrer des
difficultés dans sa mise en œuvre. Il est également utile de vérifier l'efficacité de l'agent
entraîneur d'air en présence de superplastifiant et de fumées de silice et son influence
sur les résistances mécaniques du béton.

*** Le facteur d'espacement⎯L , appelé couramment L barre, est la principale caracté-


ristique du réseau de bulles d'air. Il représente la demi-distance moyenne entre deux
parois de bulles d'air, autrement dit la distance moyenne maximale que l'eau doit
parcourir pour atteindre une bulle d'air, qui en cas de gel joue le rôle d'un vase
d'expansion.
Le⎯L est mesuré sur béton durci à partir de quatre à cinq jours d'âge suivant la norme
ASTM C 457-98 Partie 2 - méthode modifiée de comptage par point.
La vérification de la stabilité du réseau de bulles d'air est nécessaire, lorsque le temps
séparant la fin du malaxage et la fin de la mise en œuvre du béton dépasse 15 minutes,
notamment dans le cas d'utilisation de superplastifiants. En effet ces adjuvants sont
susceptibles de le déstabiliser.
Pour avoir une information plus rapide sur la qualité du béton, notamment dans le
cadre du contrôle, la quantité de l'air entraîné dans le béton frais est mesurée avec un
aéromètre, suivant la norme NF P 18-353. Les prélèvements sont effectués en sortie de
malaxeur. Le pourcentage d'air entraîné obtenu peut constituer un critère d'accepta-
tion ou de refus du béton. Il est toutefois nécessaire de déterminer la valeur minimale de
ce pourcentage permettant d'obtenir le⎯L spécifié. Pour cela des essais de calage doivent
être réalisés au cours de l'épreuve de convenance dans les mêmes conditions de
transport et de mise en place que celles de la phase industrielle de fabrication.

*** * Saturation modérée en eau :


¾ surfaces verticales de béton exposées à la pluie, au gel ainsi qu'au gel et à l'air véhi-
culant des sels de déverglaçage ou des brouillards salins.
Forte saturation en eau :
¾ surfaces sensiblement horizontales de béton exposées à la pluie et au gel avec ou sans
sels de déverglaçage,
¾ surfaces verticales de béton exposées au gel et directement soumises aux projections
de sels de déverglaçage.

90 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008*


Les eaux recyclées décantées sont autorisées.

3.3.1.2.2.5 Adjuvants
L'utilisation d'un agent entraîneur d'air est parfois nécessaire. Les adjuvants utilisés
doivent être obligatoirement conformes à la norme NF EN 934-2 et titulaires du droit
d'usage de la « marque NF » ou équivalent.
Il convient de s'assurer, lors de l'épreuve d'étude**, que les adjuvants sont compati-
bles entre eux et avec les autres constituants.

3.3.1.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions

Bétons à démoulage immédiat


3.3.1.2.3.1 Méthodologie
Il convient d'apprécier la résistance au gel du béton dès le stade des études de formu-
lation en évaluant sa résistance au gel interne et sa résistance à l'écaillage lorsque les
parements sont exposés aux sels de déverglaçage ou aux rejaillissements de saumure,
comme indiqué ci-après :

Résistance au gel interne


Il s'agit d'étudier le comportement du béton dans sa « masse ».

1 - Bétons formulés avec un agent entraîneur d’air


La quantité d'air incorporée au béton n'est pas un critère suffisant pour garantir une
bonne résistance au gel. Il est donc nécessaire de créer dans le béton un bon réseau de
bulles d'air et de vérifier ses caractéristiques.
L'évaluation de la résistance au gel interne est effectuée en déterminant le facteur
d'espacement⎯L ***.
En cas de non respect de la valeur spécifiée pour le⎯L , pour le béton dont les
constituants vérifient toutes les spécifications définies dans le paragraphe
3.3.1.2.2 Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES des ciments, il est
possible de dépasser la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement après vérifi-
cation de la résistance au gel du béton par application de l'essai de performance
défini dans les normes P 18-424 ou P 18-425. Cette possibilité est explicitée dans le
paragraphe 3.3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement
pour les bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1*** *.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation en eau du béton, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1*** *.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 91


C OMMENTAIRES

* Le marché peut prévoir d’autres états de surface que les parements coffrés, tels que
ceux donnés ci-contre à titre d’exemples.

92 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

2 - Bétons formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air


L'évaluation de la résistance au gel des bétons est déterminée par application de la
norme P 18-424 et de la norme P 18-425.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation en eau du béton, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1.

Résistance à l’écaillage
Il s'agit d'étudier le comportement du parement du béton, brut de décoffrage,

Bétons à démoulage immédiat


taloché, sablé, désactivé, etc. soumis aux cycles gel/dégel en présence de sels de
déverglaçage. L'évaluation de la résistance à l'écaillage est effectuée en mesurant la
quantité de particules écaillées suivant la norme XP P 18-420. L'essai conventionnel
est réalisé sur le béton coffré, face fond de moule de l'éprouvette, sauf spécifications
particulières prévues dans le marché*.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 93


C OMMENTAIRES

* fc28 est obtenue à partir des résultats d'essais réalisés sur cylindres ø 16 cm h 32 cm.

** L'évaluation du facteur d'espacement nécessite de respecter avec une très grande


rigueur le mode opératoire de la norme - prélèvement des échantillons, nombre d'échan-
tillons, qualité du polissage, etc. Cette opération doit être réalisée par un personnel
qualifié et par un organisme certifié COFRAC.

*** Dans le cas des bétons bruts de décoffrage destinés à des parties d'ouvrage dont
l'esthétique est une fonction particulièrement importante, on peut limiter les valeurs
d'écaillage à 150 g/m2 pour les épreuves d'étude et de convenance et à 200 g/m2 pour les
épreuves de contrôle. Ces valeurs très basses nécessitent des conditions de fabrication
très élaborées. Elles sont imposées uniquement pour les parties d'ouvrage visibles à très
courte distance, 2 à 3 m, et exigeant un aspect d'une qualité exceptionnelle. Elles
doivent être spécifiées dans le CCTP du marché.
Il est nécessaire de préciser que le respect des valeurs d'écaillage maximales indiquées
dans le tableau ci-contre est suffisant pour donner aux bétons une bonne résistance à
l'action combinée du gel et des sels de déverglaçage et donc éviter une altération
préjudiciable à la qualité du parement.

*** *Lorsque les résultats des essais de performance, réalisés suivant les normes P 18-
424 ou P 18-425, sont proches des limites admissibles, l'introduction dans le béton
d'une faible quantité d'agent entraîneur d'air, entraînant par exemple moins de 2 %
d'air, peut permettre, dans certains cas, d'atteindre les caractéristiques requises.

*** **Les critères d'évaluation décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425 doivent
être conformes aux valeurs suivantes à l'échéance des 300 cycles gel/dégel. Les valeurs
à obtenir au cours des épreuves d'étude et de convenance sont déduites des valeurs
imposées par ces normes pour l'épreuve de contrôle. Le coefficient 0,8 prend en compte
les hétérogénéités lors de la fabrication.

Étude et convenance Contrôle

Allongement relatif ≤ 400 µm/m ≤ 500 µm/m


soit l’allongement imposé en contrôle
500 µm/m × 0,8

Rapport des carrés des ≥ 75


fréquences de résonance soit la valeur imposée en contrôle ≥ 60
60 : 0,8

La fréquence de résonance est mesurée suivant la norme P 18-414.

94 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées

Spécifications

Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Résistance caractéristique en compression fc28* ≥ 30 MPa ≥ 35 MPa

Deux méthodes de vérification sont proposées :

Méthode 1 - Utilisable uniquement pour les bétons

Bétons à démoulage immédiat


formulés avec un agent entraîneur d’air
Facteur d’espacement⎯L norme ASTM C457**
- étude et convenance ≤ 250 µm ≤ 200 µm
- contrôle ≤ 300 µm ≤ 250 µm
Écaillage norme XP P 18-420
- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2***
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2***

Méthode 2 - Utilisable pour les bétons formulés


sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air***

Gel interne*** ** normes P 18-424 ou P 18-425


- étude et convenance
allongement Δl/l, ≤ 400 µm/m ≤ 400 µm/m
rapport du carré des fréquences de résonance
f 21/f 20 × 100 ≥ 75 ≥ 75
- contrôle
Δl/l, ≤ 500 µm/m ≤ 500 µm/m
f 21/f 20 × 100 ≥ 60 ≥ 60

Écaillage norme XP P 18-420


- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2***
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2***

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 95


C OMMENTAIRES

* Les valeurs de k, données ci-dessous, dépendent du niveau de⎯Lb . Elles sont suscepti-
bles d'évoluer en fonction de l'expérience acquise.

Béton G Béton G + S k

250 µm <⎯Lb ≤ 300 µm 200 µm <⎯Lb ≤ 250 µm 1,2

300 µm <⎯Lb ≤ 400 µm 250 µm <⎯Lb ≤ 350 µm 1,1

Allongement (μm / m) après 300 cycles ** Evaluation du facteur d'espace-


3000 ment critique⎯Lcrit :
2750
Le⎯Lcrit est la valeur du facteur
2500
d'espacement correspondant à la
valeur maximale admissible de l'al-
2250 longement relatif à l'issue des 300
cycles gel-dégel soit 400 μm/m en
2000 étude ou en convenance. Le⎯Lcrit est
déterminé expérimentalement sur la
1750
courbe allongements relatifs/facteurs
1500
d'espacement (cf. exemple ci-contre).
Pour obtenir cette courbe, la formule
1250 de béton obtenue à l'issue de l'étude
de formulation fait l'objet d'une
1000
modification des quantités du consti-
750 tuant qui a la plus grande influence
sur les caractéristiques du réseau de
500 bulles d'air. Il s'agit en général de la
400 quantité d'agent entraîneur d'air,
250 plus rarement de l'adjuvant réduc-
L crit teur d'eau ou d'une addition. Dans
0
certains cas spécifiques, on peut envi-
0 200 400 600 800
Facteur d'espacement L (μm)
sager de retenir une combinaison fixe
de plusieurs constituants, par exem-
ple un agent entraîneur d'air et un
F Figure 21 - Détermination du⎯Lcrit. adjuvant réducteur d'eau.
Pour établir la courbe expérimentale la formule est alors soumise à une série d'essais de
gel interne avec différentes quantités de ce constituant, par exemple la quantité d'air
entraîné, si l'agent entraîneur d'air est le paramètre de formulation qui est modifié.
La valeur du facteur d'espacement critique⎯Lcrit, obtenue au cours des épreuves
d'étude ou de convenance, est retenue comme valeur maximale du facteur d'espacement
pour vérifier la conformité au gel interne des bétons dans le cadre du contrôle. Ceci afin
de prendre en compte la variabilité de la fabrication du béton en phase industrielle.

*** cf. norme NF P 98-180 - Service hivernal. Chlorure de sodium utilisé comme
fondant routier. Spécification.
Il s'agit des sels de la classe A et ceux de la classe B dont la teneur en sulfates solubles
est ≤ à 3 %, sauf justification complémentaire.

96 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement


pour les bétons de classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air
Pour les bétons vérifiant toutes les spécifications mentionnées dans le para-
graphe 3.3.1.2.2 Constituants du béton à l'exception du caractère PM ou ES des
ciments, il est possible de dépasser, au cours de l'épreuve d'étude, les valeurs du
facteur d'espacement⎯L données dans le tableau paragraphe 3.3.1.2.3.2
Caractéristiques et spécifications exigées. Dans ce cas le béton proposé est soumis à l'un
ou l'autre des essais de performance définis dans les normes P 18-424 et P 18-425
citées paragraphe 3.3.1.2.3.1 Méthodologie (cf. Résistance au gel interne). Le béton doit
satisfaire aux critères d'évaluation correspondants, à savoir allongement et rapport
des carrés des fréquences de résonance (cf. commentaire quatre astérisques cité page
précédente). Dans cette hypothèse la valeur du facteur d'espacement⎯Lb obtenue sur

Bétons à démoulage immédiat


le béton étudié est prise comme valeur de référence pour qualifier la conformité du
béton dans le cadre de l'épreuve de contrôle, à condition que cette valeur soit
inférieure à 400 μm pour le béton G et à 350 μm pour le béton G + S.
Pour le contrôle, la valeur de⎯Lb obtenue est toutefois majorée par un coefficient k*,
pour tenir compte de la variabilité de la fabrication du béton. La valeur k⎯Lb est alors
considérée comme une valeur maximale et tous les résultats de contrôle doivent lui
être inférieurs.
Lorsque⎯Lb est supérieur à 400 μm pour le béton G et supérieur à 350 μm pour le
béton G + S (cf. tableau ci-contre), il convient de déterminer le facteur d'espacement
critique⎯Lcrit**. La valeur⎯Lcrit est retenue comme valeur maximale du facteur
d'espacement pour qualifier la conformité du béton dans le cadre de l'épreuve de
contrôle et tous les résultats de contrôle doivent lui être inférieurs.
Dans le cas contraire, la formule de béton doit être modifiée.

3.3.1.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats

1 - Bétons de la classe 1 formulés avec un agent entraîneur d'air


Il est possible d'assouplir les prescriptions données dans le tableau du paragraphe
3.3.1.2.2.1 Granulats, dans la limite des spécifications de la catégorie A de la norme
XP P 18-540. Toutefois vis-à-vis de la résistance au gel, chaque classe de gravillons
doit être classée en catégorie F1 selon la norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons.
Dans ce cas, la valeur du facteur d'espacement⎯L doit être impérativement respectée.
Les exigences sur les résultats de l'essai d'écaillage doivent également être satisfaites.

2 - Bétons de la classe 1 formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air et bétons de la
classe 2
Le recours à l'assouplissement sur les prescriptions relatives aux granulats est égale-
ment possible, suivant les mêmes modalités que ci-dessus, à condition de satisfaire
aux exigences sur les résultats de l'essai de performance et de l'essai d'écaillage.

3.3.1.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments


Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES, paragraphe 3.3.1.2.2.2 Ciments,
peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %***.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 97


C OMMENTAIRES

* Les ciments n’ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.3.1.2.2.2 Ciments)


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ 3 %.

98 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier


la résistance du béton durci soumis au gel et/ou au gel en présence
de sels de déverglaçage

3.3.1.2.4.1 Bétons avec un agent entraîneur d’air

Béton G Béton G + S

CEM I
CEM I
PM ou ES

Bétons à démoulage immédiat


ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes
PM ou ES

Vérification Vérification
de la résistance au gel de la résistance
interne à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Mesure du⎯L Mesure du⎯L Essai d’écaillage

Dépassement
Le⎯L est ≤ de la valeur limite Le⎯L doit être ≤ L’écaillage doit être ≤
aux valeurs exigées spécifiée du⎯L aux valeurs exigées aux valeurs exigées

Exécution de l’essai de
performance
critère à respecter
⎯ L ≤ k⎯ Lb

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 99


C OMMENTAIRES

* Les ciments n’ayant pas un caractère PM ou ES (cf. paragraphe 3.3.1.2.2.2 Ciments)


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ 3 %.

100 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.2.4.2 Bétons sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air

Béton G Béton G + S

CEM I
CEM I
PM ou ES
ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S, D)
sauf cendres volantes

Bétons à démoulage immédiat


PM ou ES

Vérification Vérification
de la résistance au gel de la résistance
interne à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Essai de performance Essai d’écaillage

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 101


C OMMENTAIRES

* L’objectif est de permettre aux grosses bulles de remonter et d’éclater en surface sans
affecter le réseau de bulles d’air nécessaire à la résistance au gel.

102 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.1.3 Fabrication et mise en œuvre


Les techniques de fabrication et de mise en œuvre sont spécifiques aux usines de
préfabrication.

3.3.1.3.1 Fabrication
Les centrales de béton prêt à l'emploi doivent être titulaires de la marque NF-BPE.
Les centrales des usines de préfabrication doivent être conformes aux exigences
exprimées dans le document FIB/CERIB : Recommandations professionnelles pour les
centrales à béton destinées aux éléments préfabriqués pour les marchés relevant du fascicule
65-A.

Bétons à démoulage immédiat


La norme NF-EN 13369 constitue la référence.
La fabrication du béton doit être obligatoirement précédée d'une épreuve de conve-
nance à la centrale de béton. Il s'agit d'ajuster certains paramètres, tels que l'eau
efficace, les quantités d'adjuvants nécessaires pour obtenir la consistance souhaitée,
et le temps de malaxage. Ces ajustements permettent de tenir compte de l'efficacité et
des caractéristiques du malaxeur ainsi que des effets de masse par rapport aux condi-
tions de laboratoire. L'épreuve de convenance comprend la réalisation d'un élément
préfabriqué sur lequel sont vérifiées les caractéristiques du béton. La fabrication des
bétons G et G + S demande une attention particulière ; il faut notamment réaliser un
suivi de la consistance au moyen d'un wattmètre enregistreur par exemple, ou de
moyens similaires.
Lorsqu'il est nécessaire d'employer un agent entraîneur d'air, le contrôle de la quan-
tité d'air entraîné et de sa stabilité dans le temps est effectué régulièrement.
Le temps de malaxage est généralement plus long, surtout en présence de fumée de
silice. Ce temps peut excéder 2 minutes et dépend pour une large part du type de
malaxeur.

3.3.1.3.2 Méthodologie de mise en œuvre


¾ Le délai compris entre le début de malaxage du béton et la fin de sa mise en œuvre
doit être compatible avec le maintien de sa rhéologie et de la stabilité de son réseau
de bulles d'air, lorsque le béton contient un agent entraîneur d'air.
¾ La mise en œuvre doit être faite par couches successives relativement minces,
≤ 50 cm par exemple pour le béton banché, sans excès de vibration*.

Talochage
Si les surfaces non coffrées sont talochées, elles doivent l'être sans excès afin d'éviter
les remontées de laitance et d'eau. Il est interdit d'utiliser des truelles ou des taloches
métalliques sauf dans les cas où les bétons sont formulés sans agent entraîneur d'air,
pour éviter de déstabiliser le réseau de bulles d'air en surface.

Préparation des moules


Afin de limiter au maximum le bullage, le choix des produits démoulants - huile ou
cire - est fait en fonction de leur capacité à permettre le glissement de l'air ou de l'eau
sur les parois des moules. L'application de ces produits doit être très uniforme, pour
éviter toute accumulation locale et un mélange avec la laitance. Ceci peut donner une
peau de mauvaise qualité du point de vue de la durabilité et de l'esthétique.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 103


C OMMENTAIRES

* Dans le cas où les parties d'ouvrages présentent une pente transversale et une pente
longitudinale, la valeur est relative à la ligne de plus grande pente.

** Ce point doit être traité avec la même rigueur que celle adoptée pour les bétons
traditionnels.

*** cf. paragraphe 3.3.1.2.1 Formulation du béton.

*** * Les valeurs d'enrobage des armatures doivent être prises en compte dès la
conception des parties d’ouvrages préfabriquées et/ou des éléments préfabriqués, en par-
ticulier pour déterminer les épaisseurs des voiles et la forme des rainures éventuelles.
En présence de ces dernières, la valeur minimale de l'enrobage est prise à partir du fond
des rainures comme le montre le croquis ci-dessous.

Armature

Figure 22 K
Enrobage

En tout état de cause, les valeurs d’enrobage minimales doivent être précisées dans le
marché.

104 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Traitement thermique du béton


Il doit respecter le fascicule 65-A additif article 43 Prescriptions relatives aux cycles
de température. Des essais de gel interne et d'écaillage sont effectués sur des échan-
tillons ayant subi le même traitement thermique.

Cure et maturation
La cure du béton sur les surfaces non moulées et sur les surfaces après démoulage
permet d'obtenir d'une part de bonnes caractéristiques de surface, notamment une
bonne compacité, grâce à une hydratation correcte de la peau du béton et de limiter
d'autre part la microfissuration, voire la fissuration, engendrée par le retrait
plastique et le retrait de desssiccation aux jeunes âges. En environnement froid la
cure doit être réalisée avec un soin particulier car les cycles gel/dégel développent

Bétons à démoulage immédiat


dans le béton des pressions hydrauliques et osmotiques qui ont pour effet d'amplifier
ces défauts et d'accélérer la migration des chlorures jusqu'aux aciers.
Le démoulage et le stockage doivent être réalisés de façon à ne pas provoquer un
écart de températures entre le béton d'enrobage au droit des armatures et l'ambiance
de plus de :
¾ 30 °C pour des températures ambiantes positives,
¾ 15 °C pour des températures ambiantes négatives.
Le béton ne doit pas être exposé à des températures négatives avant d'avoir atteint
une résistance en compression ≥ 15 MPa.

3.3.1.4. Dispositions constructives


Les surfaces horizontales ne sont pas admises : les pentes* des parties d'ouvrage
directement en contact avec la saumure et les rejaillissements seront supérieures à
2 %.
La protection des armatures est définie dans le BAEL 91 article A-7-1 et dans la norme
NF-EN 13369 et ses dispositions nationales.
Il convient de prendre des dispositions constructives adaptées** pour obtenir une
bonne efficacité du drainage et des évacuations d'eau, afin d'éviter une humidifica-
tion excessive et permanente du béton.
Pour les bétons G + S, l'enrobage minimal des armatures pour toutes les surfaces
exposées est mentionné dans le tableau ci-dessous :

Classe 1*** < B 50 35 mm


B 50 à B 60 30 mm
Classe 2*** > B 60 25 mm

Les enrobages minimaux des armatures doivent être strictement assurés à l’exé-
cution, autrement dit les tolérances en moins doivent être nulles*** *.
Nota : Pour les éléments secondaires et facilement remplaçables, pour lesquels les
exigences de durabilité sont moindres, ce qui n'est pas le cas des corniches d'ouvra-
ges, les enrobages mentionnés ci-dessus peuvent être réduits dans la limite des
valeurs réglementaires, sauf spécifications contraires du marché.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 105


C OMMENTAIRES

Figure 23 K
Réalisation d’une GBA par
machine à coffrage glissant.

* fc28 est obtenue à partir des résultats d’essais réalisés sur cylindres φ 16 cm, h 32 cm.

** L'expérience montre que les quantités respectives des adjuvants nécessaires pour
obtenir un béton conforme au marché sont susceptibles de varier notablement entre les
conditions de laboratoire et les conditions de fabrication industrielles, principalement
en raison de la différence de l'efficacité du malaxage, de la masse de béton malaxée et de
la température ambiante. Il est donc fortement conseillé de compléter l'épreuve d'étude
par la fabrication de gâchées en vraie grandeur, à la centrale de béton retenue, afin
d'ajuster les quantités d'adjuvants (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude, de convenance et
de contrôle des bétons).

106 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2 BÉTONS MOULÉS SUR SITE PAR MACHINE À COFFRAGE


GLISSANT

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


3.3.2.1 Définition
Il s'agit des bétons, parfois improprement appelés bétons extrudés, destinés aux
équipements suivants :
¾ dispositifs de sécurité en béton : GBA, DBA, murets, etc,
¾ bordures et contre-bordures,
¾ ouvrages d'assainissement, caniveaux à fente, caniveaux en U, cunettes, etc.
Les structures verticales ne sont donc pas concernées.
Leur résistance caractéristique fc28 est généralement comprise entre 30 et 35 MPa*. Ils
sont de consistance ferme, affaissement ≤ 4 cm. Leur fabrication ne nécessite pas de
moyens particuliers. Leur mise en place est effectuée au moyen de machines à
coffrage glissant.
Ces bétons devant résister au gel G ou au gel en présence de sels de déverglaçage
G + S, leur dénomination spécifique inclut l'abréviation correspondante :
exemple : B 30 G
B 35 G + S.

3.3.2.2 Formulation, constituants et spécifications

3.3.2.2.1 Formulation des bétons


Les formules des bétons G et G + S sont mises au point avec les méthodes de formu-
lation traditionnelles utilisées pour ces bétons. La spécificité G ou G + S implique
normalement l'utilisation d'un agent entraîneur d'air. L'étude de formulation doit
donc prendre en compte la présence de cet adjuvant et notamment la compatibilité
avec d'autres adjuvants et avec le ciment. La quantité d'air incorporée au béton n'est
pas un critère suffisant pour garantir une bonne résistance au gel. En effet, le but
recherché est la création dans le béton d'un réseau de bulles d'air stable, tout en
conservant une rhéologie compatible avec les structures à construire, les résistances
mécaniques et les délais de transport et de mise en œuvre**.
Dès le stade de l'étude de formulation du béton, il convient donc d'apprécier sa résis-
tance au gel en appliquant les essais de durabilité définis au paragraphe Généralités
du chapitre 3.
Les spécifications exigées, nécessaires pour garantir la résistance au gel du béton sont
données dans le tableau paragraphe 3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées.
Elles sont généralement obtenues lorsque les spécifications des constituants du
béton, demandées paragraphe 3.3.2.2.2 Constituants du béton, sont satisfaites sous
réserve d'une part d'avoir un rapport E/C, une mise en place, un compactage et une
cure adaptés comme cela est précisé dans les articles suivants, et d'autre part d'obte-
nir dans le béton durci un bon réseau de bulles d'air. Toutefois des variantes dans le
choix des granulats sont possibles. On peut donc envisager le schéma suivant :

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 107


C OMMENTAIRES

* On attire également l'attention sur la maîtrise du risque de réaction sulfatique


interne des ouvrages massifs ou des éléments préfabriqués faisant l'objet d'un traite-
ment thermique. Pour minimiser ce risque il est nécessaire, lors du durcissement du
béton, de s'assurer de la compatibilité entre la température °C maximale atteinte dans le
béton et ses constituants - ciment, granulats, adjuvants - et d'apprécier les conditions
d'environnement. Pour plus d'informations, il est recommandé de s'informer de
l'évolution récente des connaissances dans le domaine.

108 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

1 - Solution de base
Respect de toutes les spécifications sur les constituants du béton définies paragraphe 3.3.2.2.2

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


Constituants du béton
Cette solution nécessite la vérification et le respect des spécifications exigées
concernant le facteur d'espacement⎯L pour les bétons G, le facteur d'espace-
ment⎯L et la résistance à l'écaillage pour les bétons G + S.
Intérêt de cette solution : méthode rapide car le respect des spécifications sur
les constituants confère une forte probabilité de satisfaire aux seuils exigés pour
le⎯L et l'écaillage.
Un dépassement de la valeur du facteur d'espacement limite spécifiée est
possible. Dans ce cas la nouvelle valeur du facteur d'espacement est celle du
béton répondant aux critères d'acceptation de l'essai de performance.

2 - Variante
Ouverture possible concernant les spécifications sur les granulats
Dans le cas où cette ouverture est mise en pratique, la valeur spécifiée du
facteur d'espacement⎯L doit être impérativement satisfaite.
Inconvénient de cette variante : risque de ne pas satisfaire aux exigences et de
devoir reprendre la formulation, puis la mesure du⎯L et l'essai d'écaillage et
d'allonger ainsi les délais des épreuves d'étude et/ou de convenance.
L'étude de béton doit répondre aux spécifications des fascicules 65-A, 65-A additif,
65-B, ou aux spécifications de la norme XP P 18-305 et dans tous les cas aux présentes
recommandations ainsi qu'aux besoins exprimés par l'entreprise titulaire du marché,
pour ce qui concerne plus spécifiquement la résistance mécanique initiale du béton,
le niveau de la consistance et son maintien dans le temps.
Les programmes des épreuves d'étude et de convenance sont définis au chapitre 4
Épreuves d'étude, de convenance et de contrôle des bétons. L'entreprise peut proposer une
composition déjà utilisée lors de travaux antérieurs si celle-ci possède des références
probantes (cf. fascicule 65-A article 75.2 Justification de la composition des bétons).

Remarque : Les formules des bétons G et G + S peuvent présenter des teneurs en


alcalins élevées, notamment du fait des dosages en ciment minimaux prescrits. Pour
éviter tout dommage, il convient donc d'appliquer les Recommandations pour la
prévention des désordres dus à l'alcali-réaction éditées par le LCPC en juin 1994* et le
Guide pour la rédaction des pièces écrites des marchés - Prévention des désordres dus à
l’alcali-réaction édité par le SETRA en juin 1996.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 109


C OMMENTAIRES

* Chaque sable utilisé seul ou comme composant d'un mélange doit satisfaire aux
valeurs spécifiées pour la propreté et, dans le cas de sables dont le Dmax est supérieur à
1 mm, aux valeurs spécifiées pour la friabilité.

** Le passant à 0,08 mm comprend d'éventuelles additions utilisées comme correcteur


de la granularité des sables.
Les sables comportant une teneur en fines supérieure à 10 %, dans les mêmes
conditions que ci-dessus, peuvent engendrer un mauvais comportement au gel. Leur
emploi peut toutefois être envisagé à condition de vérifier dans l'épreuve d'étude que les
spécifications exigées au paragraphe 3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications
exigées sont respectées.

*** La limite supérieure du module de finesse Ls et l'étendue e s'appliquent au sable


n'ayant pas fait l'objet d'un mélange et au sable reconstitué par le producteur de
granulats.
Pour le sable recomposé sur la centrale à bétons, le module de finesse correspond au
centième de la moyenne pondérée des refus cumulés des sables constituant le mélange,
exprimés en pourcentage. Les refus correspondent aux tamis entrant dans la définition
du module de finesse. La pondération est effectuée suivant les proportions relatives des
sables entrant dans le mélange. L'exigence concernant l'étendue du module de finesse
est satisfaite lorsque l'étendue de chaque composant du sable recomposé est conforme
à la valeur indiquée dans le tableau du paragraphe 3.3.2.2.2.1 Granulats.

*** * Seul le critère absorption d'eau défini dans la norme NF EN 12620, Ab, est
retenu pour qualifier la résistance au gel des gravillons.
Chaque classe granulaire doit satisfaire à une valeur d'absorption d'eau Ab ≤ 1,2 %.
Dans les régions où cette spécification ne peut être satisfaite, il est possible d'utiliser
des gravillons caractérisés par une valeur de Ab > à 1,2 %, à condition que ceux-ci
soient résistants au gel et classés dans la catégorie F1 définie dans la norme NF EN
12620.
Dans ce cas, la résistance au gel est déterminée suivant la norme NF EN 1367-1 -
Essais pour déterminer les propriétés thermiques et l'altérabilité des granulats.
Partie 1 : Détermination de la résistance au gel-dégel.
Toutefois cette approche nouvelle doit être considérée comme une variante sur les carac-
téristiques des granulats. Cette variante est définie au paragraphe 3.3.2.2.3.4 Variante
sur les spécifications des granulats.

110 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2.2.2 Constituants des bétons

3.3.2.2.2.1 Granulats

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


Les granulats sont soit alluvionnaires, soit issus de roches massives. Les caractéris-
tiques de chaque granulat doivent correspondre d'une part à la catégorie A article 10
de la norme XP P 18-540, sauf pour le coefficient d'aplatissement qui peut être celui
de la catégorie B, et d'autre part aux spécifications complémentaires ou modifiées
mentionnées dans le tableau ci-dessous.
Le sable peut être l'un des trois sables suivants :
¾ Sable n'ayant pas fait l'objet d'un mélange, issu directement de la chaîne de fabri-
cation des granulats.
¾ Sable reconstitué sur l'aire de fabrication des granulats, sur une installation de
dosage pondéral.
¾ Sable recomposé par dosage pondéral sur la centrale à bétons.
Dans les deux derniers cas, les mélanges sont obtenus à partir de sables dont les
caractéristiques satisfont à la catégorie A.
Nota : Les commentaires mentionnés ci-contre sont particulièrement importants.

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Sable : friabilité* FS ≤ 40*


P 18-576
Sable : propreté PS sur la fraction 0/2 mm limitée alluvionnaires et concassés
à 10 % de fines* PS ≥ 70*
P 18-597 quelle que soit la valeur de VB
Sable : passant à 0,08 mm** ≤ 10 % e=3
Sable : module de finesse*** Ls ≤ 2,8 e = 0,6
Gravillons : sensibilité au gel - absorption d’eau pour chaque classe granulaire
P 18-554*** * Ab ≤ 1,2 %
Gravillons : diamètre maxi ≤ 40 mm ≤ 31,5 mm

Nota : La norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons - indice de classement P 18-601


s'applique. Toutefois la norme XP P 18-540 reste la référence jusqu'à la date de l'entrée
en vigueur des documents d’application de la norme NF EN 12620, notamment la
norme expérimentale XP P 18-545.
La caractérisation de la résistance au gel des gravillons est effectuée conformément à
la norme NF EN 12620 et à la norme NF EN 1367-1*** * car la norme P 18-593 -
Granulats - sensibilité au gel est très contestée. Les recommandations feront l'objet
d'un addenda en temps opportun.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 111


C OMMENTAIRES

Les fines des sables et des sables de correction granulaire passant au tamis de 0,08 mm
(cf. tableau paragraphe 3.3.2.2.2.1 Granulats), ne peuvent pas être comptabilisées dans
le ciment au sens de la norme XP P 18-305.

* Il faut limiter la microfissuration superficielle du béton et de ce fait la pénétration des


chlorures, en utilisant des ciments peu exothermiques.

** Il est demandé d'utiliser des ciments PM ou ES, au sens des normes NF P 15-317 et
NF P 15-319, pour réduire les risques de réaction sulfatique en présence de sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est > à 3 %.

*** S, D ou une combinaison de ces additions.

*** * L'utilisation des CEM III/A et des CEM III/B est interdite dans un environne-
ment gel sévère avec salage fréquent et très fréquent.
Nota : La teneur en laitier des CEM III/B est limitée à 70 %.
Le choix d'un CEM III/A ou B 32,5 N peut poser un problème pour atteindre la
résistance fc28 exigée au paragraphe 3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exi-
gées. Le respect de cette exigence devra être vérifié avec un soin particulier.

*** ** Si les dosages minimaux en ciment, fixés dans le tableau ci-contre, pour les
marchés régis par le fascicule 65-A, ne permettent pas d'obtenir les performances
souhaitées, il est possible d'ajouter les additions dans les conditions définies au para-
graphe 3.3.2.2.2.3 Additions ci-contre.

*** *** Les substitutions au ciment ne sont pas admises.

*** *** * Bien dosées et bien utilisées les additions peuvent améliorer la durabilité du
béton, car elles permettent d'augmenter la compacité de la matrice.
L'étude du béton devra prendre en compte la présence des additions. Les paramètres qui
peuvent être modifiés sont en premier lieu la porosité mais aussi la résistance à l'alcali-
réaction, la résistance au gel, le temps de prise et de durcissement et la résistance méca-
nique au jeune âge.

*** *** ** Les cendres volantes contiennent des imbrûlés pouvant atteindre 7 % en
masse (cf. norme NF EN 450). Le carbone imbrûlé modifie en règle générale l'efficacité
des adjuvants. En particulier, il peut « piéger » une fraction de la quantité d'air
contenu dans le béton.

*** *** *** L'attention est attirée sur le fait que les additions calcaires peuvent
augmenter la sensibilité à l'écaillage.

112 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2.2.2.2 Ciments
Les ciments doivent être conformes à la norme NF EN 197-1.

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


Spécifications
Ciment
Béton G Béton G + S
Type et classe* CEM I CEM I
ou PM ou ES**
CEM II/A et B ou
sauf cendres volantes CEM II/A (S, D)***
PM ou ES**
42,5 N - 42,5 R 42,5 N - 42,5 R
52,5 N - 52,5 R 52,5 N - 52,5 R
ou
ou CEM III/A*** *
CEM III/A*** * PM ou ES **
32,5 N et supérieure 32,5 N et supérieure
ou
ou CEM III/B *** *
CEM III/B*** * PM ou ES **
32,5 N et supérieure 32,5 N et supérieure
Dosage minimal*** **
- pour un béton 0/25 330 kg/m3*** ***
- pour un béton 0/20 330 kg/m3*** ***
- pour un béton 0/10 385 kg/m3*** ***

3.3.2.2.2.3 Additions
Les additions peuvent être utilisées de deux manières*** *** * :
¾ comme correcteur de la granularité des sables,
¾ en addition au ciment (cf. paragraphe b. ci-dessous).
Parmi les additions énumérées dans le fascicule 65-A et la norme XP P 18-305, seuls
les laitiers moulus et les fumées de silice sont susceptibles de ne pas altérer la résis-
tance au gel des bétons durcis.
Les cendres volantes sont interdites dans tous les cas*** *** **.
a. Correcteur de la granularité des sables
Le sable corrigé doit être conforme aux spécifications mentionnées dans le tableau
du paragraphe 3.3.2.2.2.1 Granulats. La quantité maximale des additions admise dans
le béton ne peut toutefois pas être supérieure à celle correspondant aux dosages
prescrits, paragraphe b. Addition au ciment.

b. Addition au ciment
¾ utilisation d’un ciment CEM I,
¾ utilisation des laitiers moulus et/ou des fumées de silice,
¾ utilisation des additions calcaires*** *** ***,
¾ respect des dosages maximaux suivants par rapport au poids du ciment :
10 % pour les fumées de silice,
30 % pour les laitiers moulus,
15 % pour les additions calcaires.
Le total du dosage en additions calcaires et laitiers moulus ne doit pas dépasser 30 %.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 113


C OMMENTAIRES

* Par prudence, les eaux recyclées chargées sont interdites en l'absence de connais-
sances précises sur l'incidence de leur emploi sur la résistance au gel des bétons,
notamment à l’écaillage.

** L'utilisation d'un réducteur d'eau est fortement conseillée pour pallier les baisses
éventuelles de résistances mécaniques consécutives à la présence de l'air entraîné.
L'épreuve d'étude permet également de vérifier que le couple adjuvants-ciment
n'induit pas de modification notable de la rhéologie du béton pouvant engendrer des
difficultés dans sa mise en œuvre. Il est également utile de vérifier l'efficacité de l'agent
entraîneur d'air en présence de superplastifiant.

*** Le facteur d'espacement⎯L, appelé couramment L barre, est la principale caracté-


ristique du réseau de bulles d'air. Il représente la demi-distance moyenne entre deux
parois de bulles d'air, autrement dit la distance moyenne maximale que l'eau doit
parcourir pour atteindre une bulle d'air, qui en cas de gel joue le rôle d'un vase
d'expansion.
Le⎯L est mesuré sur béton durci à partir de quatre à cinq jours d'âge suivant la norme
ASTM C 457-98 Partie 2 - méthode modifiée de comptage par point.

*** * Saturation modérée en eau :


¾ surfaces verticales de béton exposées à la pluie, au gel ainsi qu'au gel et à l'air
véhiculant des sels de déverglaçage ou des brouillards salins.
Forte saturation en eau :
¾ surfaces sensiblement horizontales de béton exposées à la pluie et au gel avec ou sans
sels de déverglaçage,
¾ surfaces verticales de béton exposées au gel et directement soumises aux projections
de sels de déverglaçage.

114 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2.2.2.4 Eau de gâchage : conforme à la norme NF EN 1008*


Les eaux recyclées décantées sont autorisées.

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


3.3.2.2.2.5 Adjuvants**
L'agent entraîneur d'air et les éventuels autres adjuvants utilisés doivent être obliga-
toirement conformes à la norme NF EN 934-2 et titulaires du droit d'usage de la
« marque NF » ou équivalent. Il convient de s'assurer lors de l'épreuve d'étude que
ces produits sont compatibles entre eux et avec les autres constituants.

3.3.2.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions

3.3.2.2.3.1 Méthodologie
Comme indiqué dans le paragraphe 3.3.2.2.1 Formulation du béton, la quantité d'air
incorporée au béton n'est pas un critère suffisant pour garantir une bonne résistance
au gel. Il est donc nécessaire de créer dans le béton un bon réseau de bulles d'air et de
vérifier ses caractéristiques.
Il convient d'apprécier la résistance au gel du béton dès le stade des études de formu-
lation en évaluant sa résistance au gel interne et sa résistance à l'écaillage lorsque les
parements sont exposés aux sels de déverglaçage ou aux rejaillissements de saumure
comme indiqué ci-après :

Résistance au gel interne


Il s'agit d'étudier le comportement du béton dans sa « masse ».
L'évaluation de la résistance au gel interne est effectuée en déterminant le facteur
d'espacement⎯L***.
En cas de non respect de la valeur spécifiée pour le⎯L, pour le béton dont les
constituants vérifient toutes les spécifications définies dans le paragraphe
3.3.2.2.2 Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES du ciment, il est
possible de dépasser la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement après vérifica-
tion de la résistance au gel du béton par application de l'essai de performance défini
dans les normes P 18-424 ou P 18-425. Cette possibilité est explicitée dans le para-
graphe 3.3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement.
La norme P 18-424 est appliquée dans le cas de gel sévère avec une forte saturation en
eau du béton au sens de la norme NF EN 206-1*** *.
La norme P 18-425 est appliquée dans les cas de gel modéré, quel que soit le degré de
saturation en eau du béton, et de gel sévère avec une saturation modérée en eau du
béton au sens de la norme NF EN 206-1*** *.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 115


C OMMENTAIRES

* La vérification de la stabilité du réseau de bulles d'air est absolument nécessaire,


notamment dans le cas d'utilisation de superplastifiants. En effet, ces adjuvants sont
susceptibles de le déstabiliser.

** Pour avoir une information plus rapide sur la qualité du béton, notamment dans le
cadre du contrôle, la quantité d'air incorporée dans le béton frais est mesurée avec un
aéromètre, suivant la norme NF P 18-353. Les prélèvements de béton sont effectués sur
le chantier, avant la mise en œuvre de celui-ci, en sortie de bétonnière portée par
exemple. Le pourcentage d'air entraîné obtenu peut constituer un critère d'acceptation
ou de refus du béton. Il est toutefois nécessaire de déterminer la valeur minimale de ce
pourcentage permettant d'obtenir le⎯L spécifié. Pour cela des essais de calage doivent
être réalisés au cours de l'épreuve de convenance dans les mêmes conditions de
transport et de mise en place que celles du chantier.
L'évaluation du facteur d'espacement nécessite de respecter avec une très grande
rigueur le mode opératoire de la norme (prélèvement des échantillons, nombre d'échan-
tillons, qualité du polissage, etc.). Cette opération doit être réalisée par un personnel
qualifié et par un organisme certifié COFRAC.
Le pourcentage d'air entraîné dans le béton frais généralement nécessaire pour obtenir
le⎯L spécifié est :
¾ béton 0/20 mm : 4 à 6 %,
¾ béton 0/15 mm : 5 à 7 %,
¾ béton 0/10 mm : 6 à 8 %.
Ces valeurs sont données à titre indicatif et ne peuvent donc pas être contractualisées.

*** Le marché peut prévoir d'autres états de surface que les parements coffrés, tels que
ceux donnés ci-contre à titre d'exemple.

*** * Les critères d'évaluation décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425 doivent
être conformes aux valeurs suivantes à l'échéance des 300 cycles gel/dégel. Les valeurs
à obtenir au cours des épreuves d'étude et de convenance sont déduites des valeurs
imposées par ces normes pour l'épreuve de contrôle. Le coefficient 0,8 prend en compte
les hétérogénéités lors de la fabrication.

Étude et convenance Contrôle

Allongement relatif ≤ 400 µm/m


soit l’allongement imposé en contrôle ≤ 500 µm/m
500 µm/m × 0,8

Rapport des carrés des ≥ 75


fréquences de résonance soit la valeur imposée en contrôle ≥ 60
60 : 0,8

La fréquence de résonance est mesurée suivant la norme P 18-414.

116 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

La stabilité dans le temps* du réseau de bulles d'air doit être vérifiée, en particulier
au cours de l'épreuve de convenance. Si tm est la durée maximale d'utilisation du
béton, comptée à partir de la fin du malaxage, une mesure du facteur d'espacement**

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


est effectuée sur des éprouvettes prélevées après une simulation du temps de
transport ou sur le lieu de la mise en œuvre du béton dans le cadre du contrôle, en
sortie de bétonnière portée par exemple. La mesure est réalisée à t et à tm.

Résistance à l’écaillage
Il s'agit d'étudier le comportement du parement du béton (brut de décoffrage,
taloché, sablé, désactivé etc.), soumis aux cycles gel/dégel en présence de sels de
déverglaçage. L'évaluation de la résistance à l'écaillage est effectuée en mesurant la
quantité de particules écaillées suivant la norme XP P 18-420. L'essai conventionnel
est réalisé sur le béton coffré, face fond de moule de l'éprouvette, sauf spécifications
particulières prévues dans le marché***.

3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées

Spécifications
Caractéristiques
Béton G Béton G + S

Rapport E/C (E = eau efficace et C = ciment) ≤ 0,50 ≤ 0,45

Résistance caractéristique en compression fc28 ≥ 30 MPa ≥ 35 MPa

Facteur d’espacement⎯L norme ASTM C457**


- étude et convenance ≤ 250 µm ≤ 200 µm
- contrôle ≤ 300 µm ≤ 250 µm
Écaillage norme XP P 18-420
- étude et convenance sans objet ≤ 600 g/m2
- contrôle sans objet ≤ 750 g/m2

3.3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur limite spécifiée du facteur d'espacement


Pour les bétons vérifiant toutes les spécifications mentionnées dans le para-
graphe 3.3.2.2.2 Constituants du béton, à l'exception du caractère PM ou ES des
ciments, il est possible de dépasser, au cours de l'épreuve d'étude, les valeurs du
facteur d'espacement⎯L définies dans le paragraphe 3.3.2.2.3.2 Caractéristiques et
spécifications exigées ci-dessus. Dans ce cas, le béton proposé est soumis à l'un ou
l'autre des essais de performance définis dans les normes P 18-424 et P 18-425 citées
page précédente (cf. 3.3.2.2.3.1 Méthodologie, paragraphe Résistance au gel interne). Le
béton doit satisfaire aux critères d'évaluation correspondants, à savoir allongement et
rapport des carrés des fréquences de résonance*** *. Dans cette hypothèse, la valeur
du facteur d'espacement⎯Lb obtenue sur le béton étudié est prise comme valeur de
référence pour qualifier la conformité du béton dans le cadre de l'épreuve de
contrôle, à condition que cette valeur soit inférieure à 400 μm pour le béton G et à
350 μm pour le béton G + S.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 117


C OMMENTAIRES

* Les valeurs de k, données ci-dessous, dépendent du niveau de⎯Lb . Elles sont


susceptibles d'évoluer en fonction de l'expérience acquise.

Béton G Béton G + S k

250 µm <⎯Lb ≤ 300 µm 200 µm <⎯Lb ≤ 250 µm 1,2

300 µm <⎯Lb ≤ 400 µm 250 µm <⎯Lb ≤ 350 µm 1,1

** Lorsque⎯L b est supérieur à 400 μm pour le béton G et supérieur à 350 μm pour le


béton G + S (cf. tableau ci-dessus), il est possible de prendre en compte le facteur d'espa-
cement critique⎯L crit pour lequel la méthode d'évaluation est décrite au paragraphe
3.2 Bétons à hautes performances, paragraphe 3.2.2.3.3 Dépassement de la valeur
limite spécifiée du facteur d'espacement pour les bétons de classe 1 formulés avec un
agent entraîneur d'air. Toutefois cette méthode est complexe et d'un coût élevé.

*** cf. norme NF P 98-180 - Service hivernal. Chlorure de sodium utilisé comme
fondant routier. Spécification.
Il s'agit des sels de la classe A et ceux de la classe B dont la teneur en sulfates solubles
est ≤ à 3 %, sauf justification complémentaire.

118 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Pour le contrôle, la valeur de⎯Lb obtenue est toutefois majorée par un coefficient k*,
pour tenir compte de la variabilité de la fabrication du béton sur le chantier ou en
usine. La valeur k⎯Lb est alors considérée comme une valeur maximale et tous les

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


résultats de contrôle doivent lui être inférieurs**.
Dans le cas contraire, la formule du béton doit être modifiée.

3.3.2.2.3.4 Variante sur les spécifications des granulats


Il est possible d'assouplir les prescriptions données dans le tableau du paragraphe
3.3.2.2.2.1 Granulats, dans la limite des spécifications de la catégorie A de la norme
XP P 18-540.
Toutefois vis-à-vis de la résistance au gel, chaque classe de gravillons doit être classée
en catégorie F1 selon la norme NF EN 12620 - Granulats pour bétons.
Dans ce cas, la valeur du facteur d'espacement⎯L doit être impérativement respectée.
Les exigences sur les résultats de l'essai d'écaillage doivent également être satisfaites.

3.3.2.2.3.5 Variante sur les spécifications des ciments


Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES, paragraphe 3.3.2.2.2.2 Ciments,
peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates est ≤ à 3 %***.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 119


C OMMENTAIRES

* Les ciments n'ayant pas un caractère PM ou ES, paragraphe 3.3.2.2.2.2 Ciments,


peuvent être utilisés à condition de vérifier que les bétons sont soumis à des sels de
déverglaçage dont la teneur en sulfates solubles est ≤ à 3 %.

120 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2.2.4 Récapitulatif de la démarche à suivre pour vérifier


la résistance du béton durci soumis au gel et/ou au gel en présence
de sels de déverglaçage

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


Béton G Béton G + S

CEM I
CEM I - PM ou ES
ou
ou
CEM II/A et B
CEM II/A (S,D) - PM ou ES
sauf cendres volantes
ou
ou
CEM III/A - PM ou ES
CEM III/A
ou
ou
CEM III/B - PM ou ES
CEM III/B

Vérification Vérification
de la résistance au gel de la résistance
interne à l’écaillage

Respect Assouplissement
des spécifications sur les spécifications
sur les constituants* des granulats

Mesure du⎯L Mesure du⎯L Essai d’écaillage

Dépassement
Le⎯L est ≤ de la valeur limite Le⎯L doit être ≤ L’écaillage doit être ≤
aux valeurs exigées spécifiée du⎯L aux valeurs exigées aux valeurs exigées

Exécution de l’essai de
performance
critère à respecter
⎯ L ≤ k⎯ Lb

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 121


C OMMENTAIRES

* Il ne doit pas s'écouler plus de 90 minutes entre le début de fabrication et la fin de


mise en œuvre pour une température ambiante de 20 °C, 60 minutes à 25 °C,
120 minutes à 10 °C par exemple. Pour des délais de mise en œuvre plus importants,
et/ou une température ambiante supérieure à 25 °C, l'utilisation d'un retardateur de
prise peut être préconisée. Cette possibilité doit être étudiée au stade de l'épreuve
d'étude et vérifiée au stade de l'épreuve de convenance (cf. chapitre 4 Épreuves d'étude,
de convenance et de contrôle des bétons).
Il peut être nécessaire de réduire ces délais si la formulation du béton conduit à une
prise rapide. Dans tous les cas, il est nécessaire de vérifier la stabilité du réseau de
bulles d'air au cours de ces épreuves.

122 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.2.3 Fabrication et mise en œuvre


3.3.2.3.1 Fabrication

Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant


Les centrales de chantier doivent répondre aux prescriptions définies dans le
fascicule 65-A, article 73.2 Fabrication sur site. Les centrales de béton prêt à l'emploi
doivent être titulaires de la marque NF-BPE.
La fabrication du béton doit être obligatoirement précédée d'une épreuve de conve-
nance à la centrale de béton retenue. Il s'agit d'ajuster certains paramètres, tels que
l'eau efficace, les quantités d'adjuvants nécessaires pour obtenir la consistance
souhaitée et le temps de malaxage. Ces ajustements permettent de tenir compte de
l'efficacité et des caractéristiques du malaxeur ainsi que des effets de masse par
rapport aux conditions de laboratoire et de l'influence de la température ambiante.
La fabrication des bétons G et G + S demande une attention particulière ; il faut
notamment réaliser un suivi de la consistance au moyen d'un wattmètre enregistreur
par exemple, ou de moyens similaires, et un contrôle régulier de la quantité d'air.

3.3.2.3.2 Méthodologie de mise en œuvre


Elle doit être conforme aux prescriptions du fascicule 31 Bordures et caniveaux en
pierre naturelle ou en béton et dispositifs de retenue en béton et de plus aux normes
NF P 98-430 et NF P 98-431 Barrières de sécurité routières. Séparateurs et murets en
béton coulés en place.
¾ Le délai compris entre le début du malaxage du béton et la fin de sa mise en œuvre
doit être compatible avec le maintien de sa rhéologie et de la stabilité de son réseau
de bulles d'air*.
¾ La mise en œuvre des bétons moulés sur site est généralement faite au moyen
d'une machine à coffrage glissant.
¾ Les vibreurs couplés à la machine sont en nombre suffisant pour assurer une bonne
compacité du béton, mais aussi pour obtenir une bonne rigidité de l'élément moulé
avec un aspect de surface soigné et continu.
¾ En cas de fortes pluies, le bétonnage doit être arrêté.
Arrachements
Les imperfections de surface (arrachement, gros bullage, etc.) sont réparées avec la
même qualité de matériau que celle de l'élément moulé. La granularité doit être adaptée.
Il est déconseillé d'utiliser des truelles ou des taloches métalliques pour éviter de
déstabiliser le réseau de bulles d'air en peau.

Cure et maturation
La cure du béton permet d'obtenir d'une part de bonnes caractéristiques de surface,
notamment une bonne compacité, grâce à une hydratation correcte de la peau du
béton et de limiter d'autre part la microfissuration voire la fissuration engendrée par
le retrait plastique et le retrait de dessiccation aux jeunes âges. En environnement
froid la cure doit être réalisée avec un soin particulier car les cycles gel/dégel déve-
loppent dans le béton des pressions hydrauliques et osmotiques qui ont pour effet
d'amplifier ces défauts et d'accélérer la migration des chlorures jusqu'aux aciers.
La cure est réalisée sur le béton, au fur et à mesure de l'avancement de l'outil coffrant.

3.3.2.4 Dispositions constructives


Elles doivent être conformes aux prescriptions du fascicule 31 et de plus aux normes
NF P 98-430 et NF P 98-431.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 123


C OMMENTAIRES

* Dans le cas d'utilisation d'un mélange sec, un prémouillage en sortie de silo, compris
entre 2 et 4 %, est nécessaire pour limiter le dégagement de poussière.

** Elle peut être brute ou talochée.


Les valeurs d'écaillage sont définies suivant le type de parement :
¾ brut de projection ≤ 1500 g/m2
¾ taloché ≤ 750 g/m2

124 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.3 BÉTONS PROJETÉS

Les bétons mis en place par projection sont de deux types, ceux formulés pour être
projetés par voie sèche et ceux formulés pour être projetés par voie mouillée. Dans les
deux cas, les caractéristiques des granulats et du ciment sont celles définies dans le
paragraphe 3.1 Bétons traditionnels. Les règles et les précautions de mise en œuvre
sont celles définies dans la norme NF P 95-102 Réparation et renforcement des
ouvrages en béton et en maçonnerie - Béton projeté, complétées par les spécifications
définies ci-dessous.

3.3.3.1 Béton projeté par voie sèche


Ce type de béton est le plus employé pour la réparation ou le confortement des
ouvrages. Il diffère fondamentalement des bétons traditionnels. Les paramètres
influençant le comportement au gel sont insuffisamment connus. Dans l'attente d'une
meilleure connaissance du sujet, le respect rigoureux des règles de l'art suivantes
devrait permettre de conférer au béton le meilleur comportement vis-à-vis du gel :
¾ Dosage en ciment ≥ 360 kg/m3.
¾ Utilisation de produits prédosés secs recommandés*.

Bétons projetés
Les bétons prédosés en centrale de béton prêt à l'emploi sont acceptés mais ils
doivent être projetés dans un délai inférieur à 2 heures, à 20 °C, à partir du début du
malaxage des constituants.
La teneur en eau du mélange, ciment compris, admis dans la machine de projection
est inférieure à 4 %.
Le gravillon a un coefficient d'aplatissement mesuré suivant la norme P 18-561
inférieur à 15.
¾ Pression de projection en sortie de machine ≥ 0,4 MPa.
¾ Pression d'eau à l'anneau d'injection ≥ 0,8 MPa et au double de la pression d'air
dans la conduite de béton - obligation de disposer d'un surpresseur d'eau.
¾ Support humide mais non ruisselant.
¾ Distance de projection par rapport au support ≤ 1,20 m.
Il convient de vérifier la résistance au gel du béton projeté avec l'essai de perfor-
mance - gel interne - et l'essai d'écaillage normalisés ci-dessous :
¾ Essai de gel par application de la norme P 18-424 dans le cas du gel sévère ou de la
norme P 18-425 dans le cas du gel modéré. Les types de gel sont définis dans le para-
graphe 2.1 Environnement des ouvrages.
Les prismes 10 × 10 × 40 cm sont prélevés par sciage dans des caisses de béton projeté
confectionnées suivant les prescriptions de la norme NF P 95-102 article 8.1.1.1 Essai
sur béton durci.
¾ Essai d'écaillage par application de la norme XP P 18-420, en cas de contact avec les
sels de déverglaçage.
Les plaques 15 × 15 × 7 cm sont prélevées par sciage dans des caisses de béton projeté
confectionnées suivant les prescriptions de la norme mentionnée ci-dessus. La face
d'essai** est la face vue après projection.

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 125


C OMMENTAIRES

126 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

3.3.3.2 Béton projeté par voie mouillée


Ce type de béton est surtout employé pour les revêtements de tunnels. La projection
est réalisée soit par flux dense soit par flux dilué. Les recommandations qu'il convient
de retenir pour assurer un bon comportement au gel et à l'écaillage ne sont pas
définies. Pour la projection par flux dense, l'introduction d'un agent entraîneur d'air
paraît être la solution la plus satisfaisante, mais il convient de vérifier sa compati-
bilité avec les autres adjuvants utilisés. Les caractéristiques du réseau de bulles d'air
sont celles définies pour les bétons traditionnels au chapitre 3.1 Bétons traditionnels,
paragraphes 3.1.2.3 Évaluation de la durabilité au gel des bétons et prescriptions et
3.1.2.3.2 Caractéristiques et spécifications exigées. La technique du béton à flux dilué est
plus aléatoire.
Dans tous les cas, seuls l'essai de performance - gel interne - et l'essai d'écaillage
permettent de s'assurer du bon comportement du béton durci en environnement
froid.

Bétons projetés

CHAPITRE 3 - Recommandations spécifiques à l’élaboration des bétons 127


CHAPITRE 4
Épreuves d’étude,
de convenance
et de contrôle des bétons
COMMENTAIRES

* Les températures prévisibles dépendent de la localisation géographique de l'ouvrage


et de la période pendant laquelle il sera construit. La procédure doit prévoir d'ajuster la
quantité d'agent entraîneur d'air pour trois conditions climatiques : 20 °C, 10 °C et
30 °C.

130 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.1 ÉPREUVE D’ÉTUDE

4.1.1 Dispositions générales


L'épreuve d'étude a pour but de déterminer la quantité de chacun des composants
permettant d'atteindre les objectifs définis dans le marché. Elle est conduite et inter-
prétée conformément à l'article 75-2 Justification de la composition des bétons du
fascicule 65-A et à l'article 14-1 Epreuve d'étude de son additif.
Elle est complétée par la réalisation de gâchées supplémentaires et d'essais addition-
nels destinés à :
¾ évaluer la fourchette admissible de la quantité des adjuvants,
¾ étudier la reproductibilité des gâchées, en particulier dans le cas de l'utilisation
d'un agent entraîneur d'air,
¾ déterminer la consistance et la rhéologie,
¾ évaluer la résistance en compression à sept et vingt-huit jours,
¾ caractériser le comportement du béton au gel interne, ou au gel interne et à
l'écaillage.
Nota : Il paraît important d'attirer l'attention des maîtres d'ouvrages, des maîtres d'œuvre
et des entreprises sur les délais nécessaires à la réalisation des essais spécifiques de gel.
Ces délais sont relativement importants : trois mois et demi pour l'essai de gel interne et
près de trois mois pour l'essai d'écaillage.
L'expérience montre que les quantités respectives des adjuvants nécessaires pour
obtenir un béton conforme au marché sont susceptibles de varier notablement entre
les conditions de laboratoire et les conditions de fabrication industrielles principale-
ment en raison de la différence de l'efficacité du malaxage et de la masse de béton
malaxée. Il est donc fortement conseillé de compléter les épreuves d'étude par la
fabrication de gâchées en vraie grandeur, à la centrale de béton, afin d'ajuster les
quantités d'adjuvants.
La quantité d'agent entraîneur d'air doit être également ajustée en fonction de la tem-
pérature prévisible au moment de la fabrication du béton, pour obtenir la quantité
d'air entraînée voulue. Cette adaptation de la formule doit être prévue dans le PAQ
du producteur de bétons. La procédure correspondante doit être détaillée et justifiée,
soumise au maître d'œuvre après validation par l'entreprise titulaire du marché*. On
veillera à ce qu'elle reste simple et basée sur les résultats de l'épreuve d'étude initiale.
La quantité des autres adjuvants, en particulier celle des superplastifiants, peut
nécessiter la même démarche.
Ce complément d'étude ne peut être réalisé à la centrale à béton que si celle-ci a été
choisie par l'entreprise titulaire du marché à l'issue de l'épreuve d'étude. Ce complé-
ment permet :
¾ l'ajustement de la formule nominale retenue à l'issue de l'étude en laboratoire pour
obtenir un béton ayant les mêmes caractéristiques que le béton d'étude,
¾ la recherche de la sensibilité de la formule à la variation de la quantité d'air
entraîné à la centrale, résultant de la variation de la quantité de l'agent entraîneur
d'air, pour garantir d'une part le respect des caractéristiques vis-à-vis de la résistance
au gel et d'autre part le respect de la résistance mécanique.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 131


COMMENTAIRES

132 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

La recherche de la sensibilité de la formule aux variations de la quantité des autres


adjuvants peut également être nécessaire.
Les résultats de la recherche de la sensibilité de la formule du béton doivent être pris
en compte dans le PAQ du producteur de bétons, en particulier pour permettre de
respecter les quantités d'air entraîné admissibles à la centrale.
La conduite de l'étude à réaliser suivant que le béton est formulé ou non avec un
agent entraîneur d'air, est donnée dans les deux tableaux paragraphe 4.1.3 Conduite
de l'épreuve d'étude.

Nota 1 : Lorsque la centrale à béton n'est pas connue à l'issue de l'épreuve d'étude (choix de
l'entreprise non arrêté par exemple), la recherche de la sensibilité de la formule à la variation
de la quantité d'air entraîné doit être faite en laboratoire. Dans ce cas, l'ajustement de la
formule nominale et de la fourchette admissible de l'agent entraîneur d'air sont faits sur la
centrale, en préalable à l'épreuve de convenance, en respectant les quantités maximale et
minimale d'air entraîné obtenues en laboratoire.

Les essais de résistance mécanique et les essais concernant la durabilité au gel, faits
dans le cadre du complément d'étude, doivent être respectivement exécutés sur le
béton formulé avec la valeur maximale et la valeur minimale de la quantité d'air
entraîné et sur le béton correspondant à la formule nominale ajustée.

Nota 2 : Lorsque la centrale n'est pas connue au stade de l'épreuve d'étude, ces essais sont
effectués sur le béton étudié en laboratoire (cf. nota 1). Pour les bétons formulés avec un agent
entraîneur d’air, on vérifiera de plus, en centrale, sur le béton ajusté, que la valeur du facteur
d’espacement correspondant à la valeur minimale de la quantité d’air entraîné déterminée en
laboratoire est admissible. La résistance mécanique sera également vérifiée sur le béton ajusté
en centrale, le cas échéant à sept jours si l’on a déterminé en laboratoire la relation entre la
résistance à sept jours et la résistance à vingt-huit jours.

Cette démarche permet de connaître le plus rapidement possible les caractéristiques


des bétons, sachant que les délais de réalisation de l'essai de performance et de l'essai
d'écaillage sont importants. On mesure tout l'intérêt de cette démarche vis-à-vis du
démarrage du chantier.
Les essais spécifiques à effectuer sont les suivants :
¾ caractérisation des granulats,
¾ pourcentage d'air occlus sur béton frais,
¾ mesure du facteur d'espacement des bulles d'air sur béton durci,
¾ essai de performance lorsque le béton est formulé sans ou avec peu d'agent entraî-
neur d'air, pour les bétons autres que traditionnels, ou en cas de variantes,
¾ essai d'écaillage en cas de salage.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 133


COMMENTAIRES

* Le mode de fabrication et les conditions de conservation des échantillons avant leur


transport au laboratoire sont très importants :
¾ pour les éprouvettes confectionnées dans des moules, le mode de fabrication doit
respecter de manière rigoureuse les normes NF P18-404 et XP P 18-420. Toutefois,
pour assurer une homogénéité optimale du béton dans les prismes destinés aux essais
décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425, il est également conseillé de confection-
ner ces derniers sur une table vibrante (cf. norme NFP 18-421).
¾ les conditions de conservation dès la confection des éprouvettes, notamment la tem-
pérature ambiante et la protection contre la dessiccation des surfaces non coffrées des
échantillons, ont également une grande importance vis-à-vis de la résistance au gel.
Celles-ci doivent être protégées de l'évaporation et de l'action directe du soleil. En hiver
les échantillons doivent être conservés dans un local tempéré et en été à l'ombre mais
jamais dans un local de chantier non isolé thermiquement.
Pour les échantillons prélevés par sciage ou carottage, les conditions de conservation
sont définies dans la norme P 18-405.
Les échantillons doivent être transportés au laboratoire d'essais dans leur moule et au
maximum 48 heures après leur réalisation.
Les essais caractérisant la résistance au gel du béton, y compris le facteur d'espacement,
doivent être effectués par un laboratoire accrédité COFRAC.

** La face des échantillons soumise à l'essai d'écaillage doit être celle exposée sur le
site.

134 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.1.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve


destinés aux essais
Les échantillons testés doivent être représentatifs des bétons des ouvrages ou des
produits finaux*. Certaines parties d'ouvrages et les éléments préfabriqués en usine,
en particulier ceux fabriqués suivant la technique de démoulage immédiat, ainsi que
les structures en béton moulé sur site par machine à coffrage glissant peuvent
présenter des particularités de fabrication telles que les éprouvettes réalisées selon la
norme NF P 18-404 ne soient pas représentatives du béton des produits finaux. Dans
ce cas, les corps d'épreuve destinés aux essais peuvent être :
¾ des parties d'éléments prélevées par sciage ou carottage**,
¾ à défaut, des éprouvettes constituées du même béton et fabriquées à partir d'un
procédé représentatif (mise en place, cure, traitement thermique, entreposage, etc.)
des produits finaux.

4.1.3 Conduite de l’épreuve d’étude


Elle est donnée dans les deux tableaux ci-après et leurs commentaires.
L'étude de la sensibilité de la formule à la quantité d'air entraîné, dans le béton frais,
est réalisée de la façon suivante :
L'étude consiste à faire varier la quantité d'air entraîné dans une plage d'environ
± 2 % par rapport à la valeur nominale par exemple : (5 ± 2) %. Les résultats obtenus
permettent de construire une courbe donnant le facteur d'espacement en fonction du
pourcentage d'air entraîné. Les valeurs correspondantes de la résistance mécanique
sont également reportées sur la courbe.
Cette étude permet de déterminer la fourchette admissible sur l'air entraîné, pour res-
pecter le⎯L spécifié et la résistance mécanique demandée.
Dans l'exemple d'un béton G présenté ci-dessous, la courbe 1 montre que pour
respecter le ⎯L spécifié de 250 μm, la valeur basse de la fourchette de l'air entraîné
doit être limitée à Ae -1,5 %. De même la courbe 2 donne la limite de la valeur haute
de la fourchette de l'air entraîné vis-à-vis de la résistance mécanique.

L (μm) fc (MPa)

Courbe 1 Courbe 2

250 35

-1,5

-2 Ae +2 -2 Ae +2
Air entraîné (%) Air entraîné (%)

L’étude est réputée probante si toutes les spécifications énoncées dans le paragraphe
Caractéristiques et spécifications exigées relatif à chaque type de béton sont satisfaites.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 135


COMMENTAIRES

L'épreuve d'étude a pour objet la mise au point de formules de bétons devant répondre
aux recommandations et aux spécifications définies dans les chapitres précédents. Les
centrales de chantier et de BPE ainsi que les usines de préfabrication sont concernées.
La validité dans le temps de ces formules est régie par les prescriptions du fascicule
65-A et son additif.
Après avoir prélevé la quantité de béton nécessaire à la première série d'essais au temps
t, le reste de la gâchée est entretenu jusqu'à tm au moyen d'un dispositif approprié
(malaxeur à vitesse variable, simulateur de transport de béton, cuve d'attente, etc.),
permettant de simuler le temps de transport du béton sur le site y compris sa durée de
mise en œuvre.
* L'épreuve est réalisée conformément au fascicule 65-A ou à son additif suivant que le
béton est destiné à un ouvrage courant ou à un ouvrage dit exceptionnel au sens de la
définition donnée dans l'additif.
Remarque : les gâchées nominales 1, 2 et 3 à tm sont réalisées dans tous les cas. Elles
sont prévues pour étudier la reproductibilité des gâchées de béton en particulier dans le
cas de l'utilisation d'un agent entraîneur d'air.

** Il s'agit des essais réalisés avec le maniabilimètre, la table à secousses, le rhéomètre


ou autres.

*** L'évaluation de la résistance en compression à sept jours est nécessaire pour


connaître assez tôt l'incidence éventuelle de l'air entraîné sur les résistances méca-
niques. Sa valeur doit être au moins égale à 80 % de fc28.

*** * Les bétons G + S sont soumis à l'essai d'écaillage et aux essais permettant
d'évaluer leur résistance au gel interne.

*** ** t est généralement compris entre 5 et 10 minutes après la fin de fabrication


d'une gâchée.
tm est la durée maximale d'utilisation du béton. En l'absence d'indication particulière,
tm est pris égal à 90 minutes.
Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, il est réduit à 30 minutes.
*** *** s/(s + g + G) = poids du sable sur le poids total des granulats (sable(s) +
gravillons, par exemple 5/10 et 10/20).
*** *** * ± 5 l d'eau pour les BHP.
La résistance au gel, en particulier au gel interne, est altérée lorsque l'eau de gâchage
correspondant à la formule nominale augmente sensiblement.
Remarque : les BHP ne peuvent tolérer une variation de la quantité d'eau de ± 10 l par
m3 ; le producteur de bétons et l'entreprise doivent donc mettre en œuvre les moyens
spécifiques permettant de respecter les tolérances de ± 5 l par m3.

*** *** ** Le complément de l'étude est réalisé à la centrale si celle-ci est choisie à
l'issue de l'épreuve d'étude. Dans le cas contraire, la recherche de la fourchette admis-
sible de l'agent entraîneur d'air est faite en laboratoire, puis elle est optimisée à la
centrale après avoir effectué l'ajustement de la formule nominale (cf. paragraphe 4.1.1.
Dispositions générales).

136 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Épreuve d’étude des bétons G et G + S formulés avec un agent entraîneur d’air

Essais définis
Formule nominale et variantes par le fascicule 65-A Essais additionnels
et son additif* (caractéristiques à évaluer)
(caractéristiques à évaluer)

N° des Consistance Résistance Résistance Air Si référenceÉcaillage Spécifications


Partie de l’étude réalisée gâchées compression Rhéologie compression entraîné⎯L k⎯Lb G+S exigées
en laboratoire 28 jours
** 7 ***
jours
béton essai de uniquement
frais performance
****
gel interne

Formule nominale à :
t *** ** 1 x x x x x
tm *** ** 1 x x x x x x x x (cf. §
tm 2 x x x x 3.1.2.3.2,
tm 3 x x x x 3.2.2.3.2,
3.3.1.2.3.2,
Formule nominale à tm 3.3.2.2.3.2)
avec s/(s+g+G) + 10%*** *** 4 x x x x
s/(s+g+G) - 10 %*** *** 5 x x x x


Formule nominale à tm
avec - 10 l d’eau/m3*** *** * 6 x x x x
+ 10 l d’eau/m3*** *** * 7 x x x x x x x

Complément de l’étude réalisé à la centrale ou à défaut au laboratoire si la centrale n’est pas connue (cf. paragraphe 4.1.1) *** *** **
Ajustement de la formule
nominale
(seulement à la centrale)
àt 8 x x x x x x x x
Fourchette admissible de l’agent
entraîneur d’air
+ x % d’air entraîné t 9 x x x x x
- x % d’air entraîné t 10 x x x x x x

Fascicule 65-A et son additif x : essais à réaliser (se reporter aux informations données dans les commentaires)
Essais additionnels ⊕ : ne concerne pas les bétons à démoulage immédiat

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 137


COMMENTAIRES

L'épreuve d'étude a pour objet la mise au point de formules de bétons devant répondre
aux recommandations et aux spécifications définies dans les chapitres précédents. Les
centrales de chantier et de BPE ainsi que les usines de préfabrication sont concernées.
La validité dans le temps de ces formules est régie par les prescriptions du fascicule
65-A et son additif.
Après avoir prélevé la quantité de béton nécessaire à la première série d'essais au temps
t, le reste de la gâchée est entretenu jusqu'à tm au moyen d'un dispositif approprié
(malaxeur à vitesse variable, simulateur de transport de béton, cuve d'attente, etc.),
permettant de simuler le temps de transport du béton sur le site y compris sa durée de
mise en œuvre.
* L'épreuve est réalisée conformément au fascicule 65-A ou à son additif suivant que le
béton est destiné à un ouvrage courant ou à un ouvrage dit exceptionnel au sens de la
définition donnée dans l'additif.
Remarque : les gâchées nominales 1, 2 et 3 à tm sont réalisées dans tous les cas. Elles
sont prévues pour étudier la reproductibilité des gâchées de béton.

** Il s'agit des essais réalisés avec le maniabilimètre, la table à secousses, le rhéomètre


ou autres.
*** L'évaluation de la résistance en compression à 7 jours est nécessaire pour connaî-
tre assez tôt l'incidence éventuelle de l'air entraîné sur les résistances mécaniques des
bétons formulés avec peu d’agent entraîneur d’air. Sa valeur doit être au moins égale à
80 % de fc28.
*** * Les bétons G + S sont soumis à l'essai d'écaillage et aux essais permettant
d'évaluer leur résistance au gel interne.
*** ** t est généralement compris entre 5 et 10 minutes après la fin de fabrication
d'une gâchée.
tm est la durée maximale d'utilisation du béton. En l'absence d'indication particulière,
tm est pris égal à 90 minutes. Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, il
est réduit à 30 minutes.

*** *** s/(s + g + G) = poids du sable sur le poids total des granulats (sable (s) +
gravillons par exemple, 5/10 et 10/20).
*** *** * ± 5 l d'eau pour les BHP.
La résistance au gel, en particulier au gel interne, est altérée lorsque l'eau de gâchage,
correspondant à la formule nominale, augmente sensiblement.
Remarque : les BHP ne peuvent tolérer une variation de la quantité d'eau de ± 10 l
d'eau par m3 ; le producteur de bétons et l'entreprise doivent donc mettre en œuvre les
moyens spécifiques permettant de respecter les tolérances de ± 5 l par m3.

*** *** ** Rappel : le complément de l'étude est réalisé à la centrale si celle-ci est
choisie à l'issue de l'épreuve d'étude. Dans le cas contraire, l'ajustement de la formule
nominale sera effectué à la centrale (cf. paragraphe 4.1.1 Dispositions générales).

138 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Épreuve d’étude des bétons G et G + S formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air

Essais définis
par le fascicule 65-A Essais additionnels
Formule nominale et variantes et son additif* (caractéristiques à évaluer)
(caractéristiques à évaluer)
Spécifications
Partie de l’étude réalisée N° des Consistance Résistance Rhéologie Résistance Gel interne Écaillage exigées
en laboratoire gâchées compression ** compression essai de G+S
28 jours 7 jours performance uniquement
*** *** *
Formule nominale à t*** ** 1 x x x
tm*** ** 1 x x x x x x
tm 2 x x x
tm 3 x x x (cf. §
3.1.2.3.2,
Formule nominale à tm 3.2.2.3.2,
avec s/(s+g+G) + 10 %*** *** 4 x x x 3.3.1.2.3.2,
s/(s+g+G) - 10 %*** *** 5 x x x 3.3.2.2.3.2)


Formule nominale à tm
avec - 10 l d’eau/m3*** *** * 6 x x x x
+ 10 l d’eau/m3*** *** * 7 x x x x x x

Complément de l’étude réalisé à la centrale (cf. paragraphe 4.1.1)*** *** **


Ajustement de la formule
nominale àt 8 x x x x x x

Fascicule 65-A et son additif x : essais à réaliser (se reporter aux informations données dans les commentaires)
Essais additionnels ⊕ : ne concerne pas les bétons à démoulage immédiat

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 139


COMMENTAIRES

* Il est particulièrement important de vérifier la stabilité du réseau de bulles d’air au


cours de la simulation de la durée d’utilisation du béton.

140 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.2 ÉPREUVE DE CONVENANCE

4.2.1 Dispositions générales


L'épreuve de convenance a pour objet de vérifier que le matériel de fabrication des
bétons est conforme aux prescriptions du marché et que les bétons définis par leur
formule nominale, fabriqués, transportés et mis en œuvre dans les conditions du
chantier, satisfont aux exigences du marché*.
Si la centrale de béton n'est pas connue à l'issue de l'épreuve d'étude, l'épreuve de
convenance proprement dite doit être précédée par les deux opérations suivantes
(cf. paragraphe 4.1.1. Dispositions générales) :
¾ ajustement de la formule nominale,
¾ détermination de la fourchette admissible de l'agent entraîneur d'air, à respecter en
centrale, pour les bétons formulés avec un agent entraîneur d'air.
L'épreuve de convenance permet d'ajuster les quantités d'adjuvants et le rapport E/C,
dans lequel E est l'eau efficace et C le liant, définis au cours de l'étude.
L'épreuve de convenance est conduite et interprétée conformément aux articles 76.1
Épreuve de convenance et 76.2 Epreuve de contrôle, du fascicule 65-A. Elle est
complétée par la réalisation de gâchées supplémentaires et d'essais additionnels
destinés à :
¾ étudier la reproductibilité des gâchées, en particulier dans le cas de l'utilisation
d'un agent entraîneur d'air,
¾ déterminer la consistance et la rhéologie,
¾ évaluer la résistance en compression à sept et vingt-huit jours,
¾ caractériser le comportement du béton au gel interne, ou au gel interne et à
l'écaillage.
Les essais spécifiques à effectuer sont les suivants :
¾ pourcentage d'air occlus sur béton frais,
¾ facteur d'espacement des bulles d'air sur béton durci en présence d'un agent
entraîneur d'air,
¾ essai de performance lorsque le béton est formulé sans ou avec peu d'agent
entraîneur d'air ou en cas de variantes,
¾ essai d'écaillage en cas de salage.
Il paraît important de rappeler que les délais nécessaires à la réalisation des essais
spécifiques de gel sont relativement importants : trois mois et demi pour l'essai de
performance et près de trois mois pour l'essai d'écaillage.
La conduite de l'épreuve de convenance à réaliser, suivant que le béton est formulé
ou non avec un agent entraîneur d'air, est donnée dans les deux tableaux ci-après
paragraphe 4.2.3 Conduite de l’épreuve de convenance.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 141


COMMENTAIRES

* Le mode de fabrication et les conditions de conservation des échantillons avant leur


transport au laboratoire sont très importants :
¾ pour les éprouvettes confectionnées dans des moules, le mode de fabrication doit
respecter de manière rigoureuse les normes NF P 18-404 et XP P 18-420. Toutefois,
pour assurer une homogénéité optimale du béton dans les prismes destinés aux essais
décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425, il est également conseillé de confec-
tionner ces derniers sur une table vibrante (cf. norme NF P 18-421).
¾ les conditions de conservation dès la confection des éprouvettes, notamment la
température ambiante et la protection contre la dessiccation de la surface non coffrée des
échantillons, ont également une grande importance vis-à-vis de la résistance au gel.
Celles-ci doivent être protégées de l'évaporation et de l'action directe du soleil. En hiver
les échantillons doivent être conservés dans un local tempéré et en été à l'ombre mais
jamais dans un local de chantier non isolé thermiquement.
Pour les échantillons prélevés par sciage ou carottage, les conditions de conservation
sont définies dans la norme P 18-405.
Les échantillons doivent être transportés au laboratoire d'essais dans leur moule et au
maximum 48 heures après leur réalisation.
Les essais caractérisant la résistance au gel du béton, y compris le facteur d'espacement,
doivent être effectués par un laboratoire accrédité COFRAC.

** La face des échantillons soumise à l'essai d'écaillage doit être celle exposée sur le
site.

142 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.2.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve


destinés aux essais
Les échantillons testés doivent être représentatifs des bétons des ouvrages ou des
produits finaux*. Certaines parties d'ouvrage et les éléments préfabriqués en usine,
en particulier ceux fabriqués suivant la technique de démoulage immédiat, ainsi que
les structures en béton moulé sur site par machine à coffrage glissant peuvent
présenter des particularités de fabrication telles que les éprouvettes réalisées selon la
norme NF P 18-404 ne soient pas représentatives du béton des produits finaux. Dans
ce cas, les corps d'épreuve destinés aux essais peuvent être :
¾ des parties d'éléments prélevées par sciage ou carottage**,
¾ à défaut, des éprouvettes constituées du même béton et fabriquées à partir d'un
procédé représentatif (mise en place, cure, traitement thermique, entreposage, etc.),
des produits finaux.

4.2.3 Conduite de l’épreuve de convenance


Elle est donnée dans les deux tableaux ci-après et leurs commentaires.
L'étude de convenance est réputée probante si toutes les spécifications énoncées dans
le paragraphe Caractéristiques et spécifications exigées relatif à chaque type de béton
sont satisfaites.

4.2.4 Mesure des indicateurs rapides de suivi


de la production du béton
Il est possible d'effectuer le suivi de la production du béton avec les indicateurs
rapides cités dans le chapitre 4.3 Épreuve de contrôle. Le niveau des valeurs de ces
indicateurs doit être apprécié au cours de l'épreuve de convenance, à partir des
résultats des essais spécifiques permettant d'évaluer la résistance au gel.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 143


COMMENTAIRES

* Il s'agit des essais réalisés avec le maniabilimètre, la table à secousses ou le rhéomètre.

** L'évaluation de la résistance en compression à 7 jours est nécessaire pour connaître


assez tôt l'incidence éventuelle de l'air entraîné sur les résistances mécaniques. Sa
valeur doit être au moins égale à 80 % de fc28.

*** Les bétons G + S sont soumis à l'essai d'écaillage et aux essais permettant
d'évaluer leur résistance au gel interne.

*** * Rappel : l'ajustement de la formule nominale et l'optimisation de la fourchette


admissible de l'air entraîné ont été réalisés à la centrale à bétons dans le cadre du
complément de l'épreuve d'étude (cf. paragraphe 4.1.1 Dispositions générales).
Les gâchées nominales 1, 2 et 3 sont réalisées dans tous les cas. Elles sont prévues pour
étudier la reproductibilité des gâchées de béton.

*** ** t est généralement compris entre 5 et 10 minutes après la fin de fabrication


d'une gâchée.
tm est la durée maximale d'utilisation du béton. En l'absence de prescriptions particu-
lières, tm est pris égal à 90 minutes.
Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, il est réduit à 30 minutes.
Les essais à tm, sur une charge portée, permettent de vérifier l'influence du temps de
transport sur les caractéristiques du béton après simulation du temps de transport. Le
volume de la charge portée constitué de trois gâchées correspond au minimum à 50 %
de la capacité nominale de la toupie.
Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, le volume de la charge portée est
adapté aux dispositifs utilisés pour le transport du béton.

144 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Épreuve de convenance des bétons G et G + S formulés avec un agent entraîneur d’air

Essais définis
par le fascicule 65-A Essais additionnels
et son additif (caractéristiques à évaluer)
N° des (caractéristiques à évaluer)
Formule nominale gâchées
ou des Consistance Résistance Résistance Air Si référence Écaillage Spécifications
charges compression Rhéologie compression entraîné ⎯L k⎯Lb G+S exigées
portées 28 jours
* 7 **
jours
béton essai de uniquement
frais performance
***
gel interne

Variabilité de la fabrication*** *
t*** ** 1 x x x x x
t 2 x x x x (cf. §
t 3 x x x x x 3.1.2.3.2,
3.2.2.3.2,
3.3.1.2.3.2,
Simulation du temps de transport 3.3.2.2.3.2)
Stabilité du réseau de bulles d’air
tm*** ** charge x x x x x x x x
portée
(1+2+3)

Fascicule 65-A et son additif x : essais à réaliser (se reporter aux informations données dans les commentaires)
Essais additionnels

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 145


COMMENTAIRES

* Il s'agit des essais réalisés avec le maniabilimètre, la table à secousses ou le rhéomètre.

** L'évaluation de la résistance en compression à 7 jours est nécessaire pour connaître


assez tôt l'incidence éventuelle de l'air entraîné sur les résistances mécaniques des
bétons formulés avec peu d’agent entraîneur d’air. Sa valeur doit être au moins égale à
80 % de fc28.

*** Les bétons G + S sont soumis à l'essai d'écaillage et aux essais permettant d'éva-
luer leur résistance au gel interne.

*** * Rappel : l'ajustement de la formule nominale a été réalisé à la centrale dans le


cadre du complément de l'épreuve d'étude (cf. paragraphe 4.1.1 Dispositions géné-
rales).
Les gâchées nominales 1, 2 et 3 sont réalisées dans tous les cas. Elles sont prévues pour
étudier la reproductibilité des gâchées de béton.

*** ** t est généralement compris entre 5 et 10 minutes après la fin de fabrication


d'une gâchée.
tm est la durée maximale d'utilisation du béton. En l'absence d'indication particulière,
tm est pris égal à 90 minutes.
Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, il est réduit à 30 minutes.
Les essais à tm, sur une charge portée, permettent de vérifier l'influence du temps de
transport sur les caractéristiques du béton après simulation du temps de transport. Le
volume de la charge portée, constituée de 3 gâchées, correspond au minimum à 50 % de
la capacité nominale de la toupie.
Pour les usines fabriquant des éléments préfabriqués, le volume de la charge portée est
adapté aux dispositifs utilisés pour le transport du béton.

146 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Épreuve de convenance des bétons G et G + S formulés sans ou avec peu d’agent entraîneur d’air

Essais définis par le


fascicule 65-A et son additif Essais additionnels
N° des (caractéristiques à évaluer) (caractéristiques à évaluer)
gâchées
Formule nominale ou des Spécifications
charges Consistance Résistance Rhéologie Résistance Gel interne Écaillage exigées
portées compression * compression essai de G+ S
28 jours ** performance uniquement
7 jours ***
Variabilité de la fabrication*** *
t*** ** 1 x x
t 2 x x x
t 3 x x x (cf. §
3.1.2.3.2,
Simulation du temps de 3.2.2.3.2,
transport 3.3.1.2.3.2,
tm*** ** charge 3.3.2.2.3.2)
portée x x x x x x
(1+2+3)

Fascicule 65-A et son additif x : essais à réaliser (se reporter aux informations données dans les commentaires)
Essais additionnels

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 147


COMMENTAIRES

* On peut citer aussi la calorimétrie basse température - mesure de la quantité d’eau


gelable dans le béton.

148 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.3 ÉPREUVE DE CONTRÔLE

4.3.1 Conduite des épreuves de contrôle


Les épreuves de contrôle comprennent le contrôle interne réalisé par l'entreprise
titulaire du marché et le contrôle extérieur effectué par le maître d'œuvre.
La phase du contrôle décrite ci-après a pour but de vérifier la conformité des caracté-
ristiques des bétons fabriqués vis-à-vis des spécifications requises et définies dans les
chapitres précédents 3.1 Bétons traditionnels, 3.2 Bétons à hautes performances, 3.3.1
Bétons à démoulage immédiat et 3.3.2 Bétons moulés sur site par machine à coffrage glissant.
Elle est donc complémentaire des épreuves de contrôle conduites selon les modalités
d'exécution et d'interprétation données dans les articles 75 et 76-2 du fascicule 65-A,
ainsi que dans les articles 14-2 et 14-3 de l'additif du fascicule 65-A.
La nature des essais dépend du type de béton à contrôler suivant qu'il contient ou
non un agent entraîneur d'air.
Les essais caractérisant la résistance au gel du béton, y compris le facteur d'espace-
ment, doivent être effectués par un laboratoire accrédité COFRAC.

4.3.1.1 Contrôle interne


Il s'agit d'assurer le suivi de la production des bétons afin d'éviter les dérives qui
auraient pour conséquence la mise en œuvre de bétons non conformes aux prescrip-
tions du marché.
Par souci d'efficacité, le suivi de la production des bétons est réalisé en utilisant des
indicateurs rapides, les délais d'exécution des essais de performance - gel interne - et
des essais d'écaillage étant très longs (cf. paragraphe 4.1.1 Dispositions générales).
Parmi les indicateurs rapides possibles, on peut citer* :
¾ pour les bétons formulés avec un agent entraîneur d'air :
• la quantité d'air entraîné dans le béton frais,
• la quantité d'eau efficace,
• l'absorption d'eau selon le mode opératoire AFREM ou RILEM ou selon la norme
NF EN 13369 annexe G,
• le facteur d'espacement : celui-ci peut être considéré comme un indicateur utilisa-
ble car il est généralement déterminé sur le béton durci à moins de 7 jours,
¾ pour les bétons formulés sans ou avec peu d'agent entraîneur d'air :
• la quantité d'eau efficace,
• l'absorption d'eau selon le mode opératoire AFREM ou RILEM ou selon la norme
NF EN 13369 annexe G,
• la quantité d'air entraîné dans le béton frais lorsque le béton contient peu d'agent
entraîneur d'air.
La mise en place des indicateurs rapides permet de limiter le risque d'échec à l'essai
de performance et à l'essai d'écaillage mais, hormis le facteur d'espacement, ces indi-
cateurs ne peuvent en aucun cas remplacer ces essais.
Les valeurs des indicateurs rapides doivent être mesurées au cours de l'épreuve de
convenance. Le niveau des valeurs à prendre en compte pour le suivi de la produc-
tion des bétons est défini lorsque les résultats des essais concernant la résistance au
gel sont connus.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 149


COMMENTAIRES

150 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Pour la prise en compte de la quantité d'air entraîné mesuré sur le béton frais, par
exemple, il est nécessaire de procéder à des essais de calage avec le facteur d'espace-
ment.
On s'assure qu'il n'y a pas de dérive de la corrélation entre les indicateurs rapides et
les essais spécifiques de résistance au gel en effectuant régulièrement des essais
croisés, si les délais d'exécution du ou des ouvrages considérés le permettent.
La solution la plus fiable consiste à utiliser une formule locale dont les résultats des
essais croisés indicateurs rapides/essais spécifiques de résistance au gel sont connus.
Ce peut être le cas lorsque les bétons sont livrés par une centrale de BPE ou fabriqués
en usine.

4.3.1.2 Contrôle extérieur


Le contrôle extérieur est obligatoire. Il a pour but de vérifier que le béton fabriqué est
conforme aux prescriptions du marché. L'évaluation de la résistance au gel est
faite à partir des essais de gel normalisés - facteur d'espacement, essai de perfor-
mance, essai d'écaillage - rendus contractuels dans le marché, auxquels il est possible
d'associer la mesure des indicateurs de suivi de la production (cf. paragraphe 4.3.1.1
Contrôle interne).
Dans le cas des bétons contenant un agent entraîneur d'air, la mesure de l'air occlus
sur le béton frais est couramment effectuée.

Les essais permettant de caractériser la résistance au gel, et la mesure des indica-


teurs, dans le cadre du contrôle interne et du contrôle extérieur, doivent être effectués
selon les conditions spécifiées dans les normes et les modes opératoires de
référence. Les conditions de conservation des éprouvettes, durant la phase de
stockage sur chantier, avant transport au laboratoire chargé des essais, sont très
importantes (cf. chapitres 4.1 Épreuve d'étude et 4.2 Épreuve de convenance).

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 151


COMMENTAIRES

* Le mode de fabrication et les conditions de conservation des échantillons avant leur


transport au laboratoire sont très importants :
¾ pour les éprouvettes confectionnées dans des moules, le mode de fabrication doit
respecter de manière rigoureuse les normes NF P 18-404 et XP P 18-420. Toutefois,
pour assurer une homogénéité optimale du béton dans les prismes destinés aux essais
décrits dans les normes P 18-424 et P 18-425, il est également conseillé de confec-
tionner ces derniers sur une table vibrante (cf. norme NFP 18-421).
¾ les conditions de conservation dès la confection des éprouvettes, notamment la tem-
pérature ambiante et la protection contre la dessiccation de la surface non coffrée des
échantillons, ont également une grande importance vis-à-vis de la résistance au gel.
Celles-ci doivent être protégées de l'évaporation et de l'action directe du soleil. En hiver
les échantillons doivent être conservés dans un local tempéré et en été à l'ombre mais
jamais dans un local de chantier non isolé thermiquement.
Pour les échantillons prélevés par sciage ou carottage, les conditions de conservation
sont définies dans la norme P 18-405.
Les échantillons doivent être transportés au laboratoire d'essais dans leur moule et au
maximum 48 heures après leur réalisation.

** La face des échantillons soumise à l'essai d'écaillage doit être celle exposée sur le
site.

*** La nature et les fréquences des essais à réaliser, dans le cadre du contrôle extérieur,
dépendent de la démarche qualité définie dans le PAQ de l'entreprise titulaire du
marché et de l'importance de l'ouvrage à réaliser.
À titre indicatif, le contrôle extérieur minimal est de l'ordre du tiers du contrôle interne
minimal défini dans les deux tableaux pages suivantes.
Le contrôle extérieur doit permettre d'alerter le maître d'œuvre sur d'éventuelles
anomalies. Dans le cas d'un contrôle contradictoire de conformité la représentativité
des résultats nécessite, en général, d'augmenter la population des essais pour pouvoir
disposer d'un nombre suffisant de résultats pour effectuer un traitement par analyse
statistique.

152 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

4.3.2 Mode de prélèvement des corps d’épreuve


destinés aux essais
Les échantillons testés doivent être représentatifs des bétons des ouvrages ou des
produits finaux*. Certaines parties d'ouvrages et les éléments préfabriqués en usine,
en particulier ceux fabriqués suivant la technique de démoulage immédiat, les
structures en béton moulé sur site par machine à coffrage glissant peuvent présenter
des particularités de fabrication telles que les éprouvettes réalisées selon la norme
NF P 18-404 ne soient pas représentatives du béton des produits finaux. Dans ce cas,
les corps d'épreuve destinés aux essais peuvent être :
¾ des parties d'éléments prélevées par sciage ou carottage**,
¾ à défaut, des éprouvettes constituées du même béton et fabriquées à partir d'un
procédé représentatif (mise en place, cure, traitement thermique, entreposage, etc.),
des produits finaux.
Les résultats de l'épreuve de contrôle sont satisfaisants si toutes les spécifications
relatives aux essais cités dans ce paragraphe sont respectées.

4.3.3 Programme des contrôles


La nature et les fréquences minimales des essais à réaliser, dans le cadre du contrôle
interne, sont définies dans les deux tableaux ci-après.
Dans ces tableaux, les indicateurs rapides proposés, à titre d'exemple, sont l'eau
efficace, l'absorption d'eau et le pourcentage d'air occlus pour les bétons formulés
avec un agent entraîneur d'air***.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 153


COMMENTAIRES

154 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Contrôle interne des bétons formulés avec un agent entraîneur d’air

Fréquences minimales des contrôles


Nature des essais
Centrales de chantier et de BPE Usines de préfabrication

Indicateurs rapides (1) L’utilisation des indicateurs rapides est Une mesure par fraction ≤ à 80 m3 pour chaque
Eau efficace laissée à l’appréciation du responsable type de béton mis en œuvre avec un
Absorption d’eau de la centrale minimum de une mesure tous les mois

Indicateur rapide (1) Une mesure par fraction de 24 m3 pour Une mesure par fraction à ≤ 80 m3 pour chaque
% d’air entraîné chaque type de béton approvisionné sur le type de béton mis en œuvre avec un
chantier minimum de une mesure tous les mois

Facteur d’espacement (2) Une mesure par fraction ≤ à 500 m3 pour Une mesure effectuée tous les douze mois pour
chaque type de béton mis en œuvre, en chaque type de béton
début de fabrication de chaque fraction

Écaillage (2) Une mesure par fraction ≤ à 1000 m3 pour Une mesure effectuée tous les douze mois pour
Essai de performance (2) chaque type de béton mis en œuvre en début chaque type de béton
(dans le cas de variantes) de fabrication de chaque fraction. Si la durée
du chantier excède six mois, la fréquence des
essais sera adaptée en fonction des quantités
de béton et de la durée du chantier - par
fraction de 2000 m3 et au minimum tous les
six mois

(1) Les ajustements, en particulier « saisonniers », de la composition des bétons fabriqués par les centrales de chantier et de BPE
peuvent nécessiter de redéfinir les valeurs admissibles des indicateurs rapides.
(2) Les essais spécifiques de résistance au gel doivent être renouvelés si les indicateurs rapides montrent une évolution négative,
hors des limites de la fourchette définie au cours du complément de l'épreuve d'étude. Les indicateurs sont alors recalés en fonc-
tion des résultats de ces nouveaux essais qui, en tout état de cause, doivent être conformes aux caractéristiques exigées dans les
recommandations.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 155


COMMENTAIRES

156 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Contrôle interne des bétons formulés sans ou avec peu d’ agent entraîneur d’air

Fréquences minimales des contrôles


Nature des essais
Centrales de chantier et de BPE Usines de préfabrication

Indicateurs rapides (1) L’utilisation des indicateurs rapides est Une mesure par fraction ≤ à 80 m3 pour chaque
Eau efficace laissée à l’appréciation du responsable type de béton mis en œuvre avec un
Absorption d’eau de la centrale minimum de une mesure tous les mois

Essai de performance (2) Une mesure par fraction ≤ à 1000 m3, pour Une mesure effectuée tous les douze mois
Écaillage (2) chaque type de béton mis en œuvre en début pour chaque type de béton
de fabrication de chaque fraction. Si la durée
du chantier excède six mois, la fréquence des
essais sera adaptée en fonction des quantités
de béton et de la durée du chantier - par
fraction de 2000 m3 et au minimum tous les
six mois

(1) Les ajustements, en particulier « saisonniers », de la composition des bétons fabriqués par les centrales de chantier et de BPE
peuvent nécessiter de redéfinir les valeurs admissibles des indicateurs rapides.
(2) Les essais spécifiques de résistance au gel doivent être renouvelés si les indicateurs rapides montrent une évolution négative,
hors des limites de la fourchette définie au cours du complément de l'épreuve d'étude. Les indicateurs sont alors recalés en fonc-
tion des résultats de ces nouveaux essais qui, en tout état de cause, doivent être conformes aux caractéristiques exigées dans les
recommandations.

CHAPITRE 4 - Épreuves d’étude, de convenance et de contrôle des bétons 157


ANNEXES
C OMMENTAIRES

160 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Glossaire des termes et abréviations

Addition Matériau minéral finement divisé et pouvant être ajouté au béton pour
améliorer certaines de ses propriétés, ou pour lui conférer des propriétés
particulières.

AFGC Association française du génie civil.

AFREM Association française de recherches et d’essais sur les matériaux et les


constructions.

Béton G Béton formulé de manière à résister au gel interne seul.

Béton G + S Béton formulé de manière à résister au gel interne et à l'action des sels de
déverglaçage.

BNSR Bureau de normalisation des sols et routes.

DBA Double glissière en béton armé - barrière de sécurité.

E/C E = eau efficace


C = ciment.

Écaillage Dégradation de la surface du béton qui se traduit soit par une altération sous
forme d’écailles de la matrice cimentaire, voire des granulats, soit par une
altération superficielle et généralisée. Dans le premier cas, la progression de
l’altération peut entraîner le déchaussement des granulats et la corrosion des
aciers.

GBA Glissière en béton armé - barrière de sécurité.

Gel interne ou gel pur Dégradation de la masse du béton due au gel de l'eau contenue dans son
réseau de capillaires ; elle se manifeste d'abord par des micro-fissures, puis
par un feuilletage. Dans le cas du béton armé, les armatures finissent par être
exposées et leur oxydation accentue les désordres.

L (L barre) Facteur d'espacement. C'est la demi-distance moyenne entre les parois des
bulles d'air contenues dans le béton que doit parcourir l'eau pour trouver une
bulle d’air ayant la fonction de vase d'expansion.

Lettres symboles S = laitier vitrifié moulu de haut-fourneau


D = fumée de silice

Prescription Définition des moyens nécessaires pour satisfaire à un ensemble de spécifi-


cations.

RILEM Réseau international des laboratoires d’essais sur les matériaux

Spécification Document qui prescrit les exigences auxquelles le produit ou le service doit se
conformer (suivant norme NF X 50-120).
Les spécifications traduisent les exigences de résultats en s'appuyant sur un
ensemble de grandeurs d'essais, auxquelles elles fixent des limites.

ANNEXES 161
162 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel
TEXTE

Extraits du guide pratique d’aide à l’élaboration


du Dossier d’Organisation Viabilité Hivernale (DOVH)
Document du SETRA de novembre 1994

Fiches thématiques

B1 - Climatologie hivernale

Paramètres de classement de zones en situation normale


Selon la directive du 4 septembre 1978, la rigueur moyenne de l'hiver sur un territoire donné
est une grandeur repérable par la somme des trois termes suivants :
¾ J1, le nombre moyen annuel de jours au cours desquels est constatée une chute de neige
suffisante pour blanchir une chaussée ;
¾ J2, le nombre moyen annuel de jours au cours desquels est constatée l'apparition de ver-
glas sous précipitations (pluie sur sol gelé, pluie en surfusion) sauf ceux comptabilisés en J1 ;
¾ J3, le nombre moyen annuel de jours au cours desquels est constatée l'apparition de ver-
glas hors précipitations (givre, congélation d'humidité préexistante même consécutive à une
précipitation, dépôt de brouillard givrant) sauf ceux comptabilisés en J2.

Rigueur moyenne de l'hiver


J1 + J2 + J3 < 10 H1 : zone à hiver clément
10 < J1 + J2 + J3 < 30 H2 : zone à hiver peu rigoureux
30 < J1 + J2 + J3 < 50 H3 : zone à hiver assez rigoureux
50 < J1 + J2 + J3 < 90 H4 : zone à hiver rigoureux
Malgré l'imperfection de ces définitions, leur utilisation depuis de nombreuses années et
l'inexistence de bases statistiques sérieuses pour les remettre en cause, nous encouragent à les
reconduire telles quelles en tenant compte toutefois de légères modifications de la carte de la
directive de 1978 proposées par les DDE lors du dernier thème d'inspection sur le service
hivernal réalisé en 1984.
La carte remplace et annule celle de la directive du 4 septembre 1978. Elle est donnée page
suivante.
Une « zone H5 » (J1 + J2 + J3 > 90), « hiver extrêmement rigoureux » correspondant à des
routes en altitude soumises aux vents et aux fortes chutes de neige, est crée pour tenir compte
des spécificités de ces situations.

Intensité des chutes de neige


L'intensité des chutes de neige et la hauteur par chute sont des grandeurs adaptées en absence
de vent pour définir les paramètres techniques du déneigement (nature des outils de raclage,
nécessité d'engins évacuateurs, nature des pousseurs, nombre d'engins, rotation à assurer,
etc.). Il paraît opportun de conserver les catégories définies dans la circulaire de 1978 à savoir :

Zone à enneigement Chute horaire Cumul sur l’ensemble de la chute


E1 faible 2 à 3 cm/heure pouvant atteindre 5 cm/heure dépassant rarement 20 cm
E2 moyen pouvant atteindre 10 cm/heure dépassant rarement 60 cm
E3 fort dépassant couramment 10 cm/heure dépassant couramment 60 cm

ANNEXES 163
164 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel
TEXTE

Classement des zones


de rigueur hivernale Hi
ou
carte de salage

Hiver clément, salage peu fréquent

Hiver peu rigoureux, salage fréquent

Hiver assez rigoureux, salage très fréquent

Hiver rigoureux, salage très fréquent

ANNEXES 165
C OMMENTAIRES

166 Recommandations pour la durabilité des bétons durcis soumis au gel


TEXTE

Carte des zones de gel


en France

Document extrait de l’annexe nationale à la norme


NF EN 206-1 (indice de classement P 18-325-1).
La carte des zones de gel en France a été établie
suivant un classement : gel faible, gel modéré, gel
sévère à partir de données statistiques de stations
météorologiques de Météo France couvrant le terri-
toire national.
En tout état de cause, le classement qui est fait, à
partir de températures mesurées sous abri, ne prend
pas en compte le facteur exposition. De même, étant
fait à partir d'un nombre limité de stations d'observa-
tions, le classement ne considère pas non plus les
phénomènes micro-climatiques. Ainsi il est néces-
saire de prendre en compte les conditions
particulières existantes là où le béton est mis en
œuvre.
Pour certains départements, en particulier alpins, les
altitudes de référence entre gel modéré et gel sévère,
pris en compte dans le fascicule de documentation
Gel faible ou modéré FD P 18-326, ne tiennent pas compte des conditions
Stations météorologiques
locales d'environnement.
Gel modéré ou sévère
Toutefois à défaut de spécifications particulières indi-
Gel sévère quées dans le marché, on se référera au classement
de la carte ci-contre.

ANNEXES 167
Document publié par le LCPC sous le numéro J 1050342
Conception et réalisation LCPC-IST, Marie-Christine Pautré
Dessins LCPC-IST, Philippe Caquelard
Crédits photographiques LRPC de Lyon - DDE 74 - Scetauroute -
Entreprise EBM - CERIB
Flashage-Impression Bialec - Nancy (France)
Dépôt légal 4e trimestre 2003 - N° 59558
Ce guide est destiné aux gestionnaires d'ouvrages, confrontés aux conséquences des cycles gel-dégel
souvent associés à la présence de sels de déverglaçage sur la durabilité des bétons.
Les recherches et les expérimentations menées en région Rhône-Alpes ont conduit à la mise au
point de recommandations régionales diffusées en mars 1992 dans un document intitulé
"Recommandations spécifiques à l'élaboration des bétons pour les parties d'ouvrages non protégées
des intempéries et soumises à l'action du gel".
Les résultats de recherches plus récentes, les retours d'expérience ainsi que l'évolution des techniques
et des normes permettent de présenter aujourd'hui un document plus complet, dont les spécifications
sont adaptées à l'environnement des différentes régions françaises.

This guide has been intended for facility managers faced with the impacts of freezing-thawing cycles,
which often get associated with the presence of deicing salts, on the durability of concretes.
The research and experiments conducted in France's Rhone-Alps Region have led to deriving a set
of regional recommendations; these were disseminated in March 1992 in a document entitled:
"Recommendations specific to the design of concretes for the parts of structures unprotected from cli-
matic conditions and submitted to freezing action".
The results of more recent research, along with feedback from experimental work and advances in
techniques and standards, have all helped to present herein a more complete document, whose
specifications are now well-adapted to the environment of France's varied regions.

Réf. : RECDUR
Prix : 38 € HT

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