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Préface

Le premier texte de ce livre entend évoquer, l’aventure collective des cafés-philo, commencée en
France au début des années 1990, mais n’en constitue ni une Histoire complète et détaillée, ni une
archive-enquête, sociologique et intellectuelle, parce que de tels livres, qui, à ma connaissance,
n’existent pas, pourraient advenir par le fait d’un travailleur-démiurge capable d’aller chercher des
matériaux éparpillés partout en France, de les assembler, enrichir, en accomplissant un travail
titanesque qui est hors de ma portée, ou par un effort collectif d’animateurs et d’habitués de ces
lieux. En outre, il ne peut se confondre avec de telles possibilités, puisque ce texte propose une
critique des cafés-philo, non pas sur leur principe, mais sur ce qu’ils furent et sont, en général, et ce, quoi
qu’il en soit de la bonne volonté des uns et des autres. Il s’agit donc d’exprimer cette critique, ses
raisons. Le second texte traite de la situation des professeur(e)s en France, et, parmi eux,
notamment des professeur(e)s de Philosophie, dans le cadre d’une Histoire, critique et
progressiste, de l’Éducation Nationale en France, depuis ses pénibles commencements sous la
tutelle d’un Jules Ferry, nationaliste et raciste. Il s’agit, quand cela est nécessaire, d’aider à dessiller
les yeux sur le rapport entre l’État et l’Éducation Nationale, à mille lieues de toute philanthropie -
hélas.

Ainsi, il est possible d’établir que la plupart des Ministres de l’Éducation Nationale n’ont
nullement eu en vue le bien de TOUTE la jeunesse, dont celle issue des familles pauvres, modestes,
ni celle de TOUS les professeurs, à l’exception notable de la maigre aristocratie enseignante, et que,
de ce fait, son dernier pénible avatar, le Blanquérisme a été, pendant 5 ans, une continuité de cette
Histoire, marquée, évidemment, par une aggravation dans les mesures anti sociales comme anti
enseignantes. Là encore, comme pour le premier texte, il n’y a pas, à ma connaissance, d’ouvrage
qui traite sérieusement de cette Histoire, d’une manière, précise, critique, radicale. Autant pour le
premier sujet, les cafés-philo et la Philosophie, que pour le second, une Histoire critique de
l’Éducation Nationale, l’humiliation des professeur(s) dans ce cadre et notamment à notre époque,
ces deux textes sont ouverts au dialogue avec tous les concernés, et, en fonction des échanges à
venir, selon qu’ils existent, un peu, beaucoup, ou pas du tout, ce livre est susceptible de compter de
nouvelles éditions, pour tenir compte, des principaux éléments et des principales conclusions, des
objections, suggestions, critiques, textes, que les uns et les autres voudront m’adresser, dès lors
qu’ils sont fondés, argumentés. Mais même s’il ne devait pas y avoir de nouvelles éditions de, nous
avons besoin de tels livres qui travaillent ces sujets, en globalité ou en partie. Le temps dira si…

Extrait de «  Cafés-Philo en France : un malentendu & un échec ? Education Nationale et


Philosophie », de Jean-Christophe Grellety

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