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DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT
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Abdou Lawane
2015
Dédicace
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Définition des poutres - Forces appliquées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Définition des poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.2 Forces appliquées aux poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Les hypothèses fondamentales de la théorie des poutres . . . . . . . . . . . . . 3
1.3.1 Première hypothèse- Principe de Saint-Venant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3.2 Deuxième hypothèse- Principe de Navier-Bernouilli . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3.3 Principe de superposition des effets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Problèmes posés par l’étude des poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1 Introduction
Les problèmes d’équilibre qui font intervenir des systèmes d’équations aux dérivées partielles sont en
générale des problèmes d’Analyse (Mathématique) très difficiles qui n’ont été résolus que dans quelques
cas particuliers.
Pour résoudre les nombreux problèmes posés par les constructions, les ingénieurs ont été conduits à
adjoindre aux hypothèses fondamentales de la théorie de l’élasticité des nouvelles hypothèses simplifica-
trices permettant d’obtenir des solutions approchées. C’est ainsi que s’est constituée la Résistance des
Matériaux (RDM), dont l’objet principal est l’étude des poutres. Toutefois le degré d’approximation
des hypothèses adoptées doit être contrôlé par confrontation des résultats du calcul avec les résultats
expérimentaux. C’est pourquoi, en RDM, les Ingénieurs ont été amenés à rejeter, dans certains cas,
les hypothèses fondamentales de la théorie de l’élasticité : par exemple l’hypothèse de la petitesse des
déformations dans l’étude de flambement et des ponts suspendus, ou encore l’hypothèse de relations
linéaires entre les contraintes et les déformations dans l’étude du comportement des constructions
au-delà de la limite élastique.
En résumé, la théorie de l’élasticité ne peut, seule, servir de bases aux théories simplifiées de la RDM ;
il est indispensable de tenir compte des résultats fournis par les études expérimentales des propriétés
mécaniques des matériaux.
Dans ce chapitre consacré aux généralités sur les poutres, après avoir défini une poutre, il sera rappeler les
différents types de forces appliquées aux poutres, les hypothèses de la théorie des poutres et les problèmes
posés par l’étude des poutres.
2 Chapitre 1. Généralités sur les poutres
La section normale S est aussi appelée la section droite de la poutre. Elle peut être constante ou variable.
• Si la fibre moyenne est une droite, la poutre est dite droite ;
• Si la poutre a un plan de symétrie qui contient la fibre moyenne, la poutre est dite à plan moyen ;
• Si le chargement de la poutre se fait dans ce plan moyen, la poutre est dite chargée dans son plan ;
• Si ces trois conditions sont réunies, on dit que la poutre est droite à plan moyen chargée dans son
plan.
Nous étudierons dans la suite ce dernier type de poutre. Par ailleurs, il est important de noter que toutes
les hypothèses posées par la suite pour la théorie des poutres, ne donnent des résultats acceptables que si
les dimensions transversales de la poutre considérée sont petites par rapport à sa longueur (sans toutefois
être trop faibles pour que la poutre devienne très déformable).
Pour une poutre droite, le rapport de la hauteur de la section droite à la longueur de la poutre doit être
1 h 1
compris en 1/5 et 1/30 ( < < ) . Les valeurs courantes sont entre 1/10 et 1/15.
30 l 5
Pour les poutres courbes (arcs), ce rapport peut être réduit à 1/50 voire 1/100. En plus :
– le rayon de courbure de la fibre moyenne est suffisamment grand par rapport à la dimension transversale
de la poutre (r > 5h) ;
1.3. Les hypothèses fondamentales de la théorie des poutres 3
– si la section de la poutre est variable, la variation de la section doit être lente et progressive (angle de
variation doit être inférieur à 15˚)
Les contraintes et les déformations produites par un système de forces appliquées à une poutre dans une
section S, éloignée des points d’application de ces forces, ne dépendent que de la résultante générale des
forces et du moment résultant (appliqués au centre de gravité de la section) du système SG des forces
appliquées à gauche de la S (dans le sens de parcours de la poutre). INSERER UNE FIGURE
Sous l’effet des sollicitations, Les sections droites perpendiculaires à la ligne moyenne restent planes après
déformation. INSERER UNE FIGURE
4 Chapitre 1. Généralités sur les poutres
Traction- compression
Sommaire
2.1 Introduction/hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Expressions de contrainte et déformation dues à l’effort normal . . . . . . . . 7
2.4 Allongement ou raccourcissement d’une poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.5 Déformation transversale - Cœfficient de Poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.6 Travail de la déformation due à l’effort normal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1 Introduction/hypothèses
Dans ce chapitre et les suivants, on étudie les corps longs : théorie des poutres. Les calculs faits selon
la théorie de l’élasticité montrent que la théorie des poutres est applicable sans erreur appréciable aux
corps remplissant les conditions suivantes (figure 2.1) :
1. Les dimensions transversales de la poutre sont très petites par rapport aux dimensions longitudi-
1
nales ( dimensions transversales ≤ longueur) ;
5
2. Le rayon de courbure r de la fibre moyenne est très grand par rapport aux dimensions transversales
h (r ≥ 5h) ;
3. La section varie lentement (α ≤ 15˚). Cette variation doit être progressive ;
4. La poutre ne doit pas être déformable. Même si il y a déformation, elle doit être très petite par
rapport aux dimensions transversales. Ceci permet de simplifier l’écriture de l’équilibre en prenant
pour géométrie de calcul d’équilibre la géométrie initiale (c’est à dire la géométrie avant application
des charges à la poutre). Toutefois, dans l’étude de l’instabilité de la structure, on prend en compte
la géométrie déformée.
2.2 Définitions
Ce chapitre est consacré à l’étude de l’effort normal (N) d’une poutre droite c’est à dire que la ligne
moyenne est une droite.
6 Chapitre 2. Contraintes et déformations produites par l’effort normal
Soit (S) une section droite d’une poutre qui la sépare en une partie de droite et une partie de gauche
→
− −
→
(figure 2.2). S et M les éléments de réductions de toutes les forces appliquées à droite au centre de
gravité G de la section (S).
→
−
N est la composante de S suivant Gx qui tangente à la ligne moyenne de la poutre. Son extrémité est
du coté où on considère les forces (ici à droite). De ceci, il découle que :
– N>0 s’il s’agit d’un effort normal de traction
– N<0 s’il s’agit d’un effort normal de compression
Dans ce chapitre, les poutres étudiées sont droites ; c’est à dire que la ligne moyenne est une droite.
2.3. Expressions de contrainte et déformation dues à l’effort normal 7
Le repère (G,x, y, z) est un repère direct et les axes Gx et Gy sont des axes principaux d’inertie de la
section (S).
→
− −
→
Dans le repère (G,x, y, z), les éléments de réduction S et M peuvent se décomposer en :
– un effort normal N suivant Gx ;
– un effort tranchant T dans le plan Gyz qui se décompose en un effort tranchant Ty suivant Gy et un
effort tranchant Tz suivant Gz ;
– un moment fléchissant M qui se décompose en moment de torsion Mx suivant Gx, un moment fléchissant
My suivant Gy et un moment fléchissant Mz suivant Gz
Dans ce chapitre, on étudiera que les effets produits par le l’effort normal N. On négligera les effets du
moment de torsion Mx , des moments fléchisants My etMz et des efforts tranchants Ty et Tz .
Comme la section S n’est soumise qu’à l’effort normal, toutes les composantes des éléments de réduction
en G sont nuls excepté N . On doit avoir alors :
R
N= (s)
σ(y, z)ds (1.1)
R
Ty = 0 ⇒ τy (y, z)ds = 0 (1.2)
R(s)
Tz = 0
⇒ τz (y, z)ds = 0 (1.3)
R(s)
(S1 ) Mx = 0 ⇒ (τy (y, z).z − τz (y, z).y)ds = 0 (1.4)
R(s)
My = 0 ⇒ σ(y, z).z.ds = 0 (1.5)
R(s)
M =0
z ⇒ (s)
σ(y, z).y.ds = 0 (1.5)
Ces équations ne définissent pas la répartition des contraintes dans la section (S). Pour connaitre cette
répartition, on fait l’hypothèse supplémentaire de de Navier- Bernoulli qui dit : “sous l’effet de l’effort
normal, toute section droite reste plane”.
Comme les contraintes tangentielles sont nulles, les seules composantes non nulles du déplacement relatif
des deux sections voisines Ss et Ss+ds sont la translation suivant Gx , la rotation suivant Gy et la rotation
suivant Gz . Donc, selon cette hypothèse de Navier- Bernoulli, la déformation εx du tube de section ds
est une fonction linéaire de y et z :
εx = αy + βz + δ (2.1)
Détermination des α, β, δ :
N
ε =δ=
x
ES
(S2 )
σx = Eεx = N
S
La contrainte et la déformation dues à l’effort normal sont donc uniformes sur toute les sections de la
poutre. La théorie de l’élasticité permet de confirmer ces résultats dans des cas simples et démontrer
d’ailleurs que σy = 0, σz = 0 et τyz = 0.
Figure 2.4 – Répartition des contraintes dans des sections éloignées de la charge
10 Chapitre 2. Contraintes et déformations produites par l’effort normal
N
∆l = l (2.7)
ES
Le Tableau 2.1 donne les valeurs du cœfficient de Poisson de certains matériaux couramment utilisés.
Or ;
dεx = εx dα
2.6. Travail de la déformation due à l’effort normal 11
1 N2
dWi = dx (2.9)
2 ES
l
N2
Z
1
Wi = dx (2.10)
2 0 ES
Si la poutre a une section constante S et reçoit une effort normal constant sur toute sa longueur L, alors
l’énergie emmagasinée est :
1 N2 1
Wi = l = N ∆l (2.11)
2 ES 2
Chapitre 3
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.2 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.3 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.4 Flexion droite (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et My 6= 0) . . . . . . . . . . . . . 15
3.4.1 Convention de signe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.4.2 Expressions de contrainte et déformation dues à la flexion droite . . . . . . . . . . 15
3.4.3 Déplacement relatif de deux sections voisines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.4.4 Calcul d’une poutre en flexion droite : conditions de résistance- Module de Résistance 20
3.4.5 Formes les mieux adaptées pour la flexion droite- Rendement d’une section . . . . 21
3.4.6 Travail de la déformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.5 Flexion déviée (My 6= 0 et Mz 6= 0) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5.1 Expressions de contrainte et déformation dues à la flexion déviée . . . . . . . . . . 23
3.5.2 Axe neutre - centre de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.5.3 Formes les mieux adaptées pour la flexion déviée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.5.4 Travail de la déformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.6 Flexion composée ((My 6= 0 et/ou Mz 6= 0) et N 6= 0) . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.6.1 Expressions de contrainte et déformation dues à la flexion composée . . . . . . . . 25
3.6.2 Axe neutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.6.3 Centre de pression - Noyau central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1 Introduction
Soit (S) une section droite d’une poutre qui la sépare en une partie de droite et une partie de gauche
→
− −
→
(figure 3.1). S et M les éléments de réductions de toutes les forces appliquées à droite au centre de
gravité G de la section (S).
Dans ce chapitre, les poutres étudiées sont droites ; c’est à dire que la ligne moyenne est une droite.
Le repère (G,x, y, z) est un repère direct et les axes Gx et Gy sont des axes principaux d’inertie de la
section (S).
→
− −
→
Dans le repère (G,x, y, z), les éléments de réduction S et M peuvent se décomposer en :
14 Chapitre 3. Contraintes et déformations produites par le moment fléchissant
3.2 Définitions
Par définitions :
• si l’une des composante My ou Mz est nulle ; c’est à dire (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et
My 6= 0), la flexion est dite droite (si le moment est une constante, la flexion est pure) ;
• si les deux composantes sont non nulles (My 6= 0 et Mz 6= 0) ), la flexion est dite déviée ;
• si l’effort tranchant T est nul ; c’est à dire si la poutre est soumise à un moment fléchissant constant
dM
(nécessairement T = = 0) ; le flexion est dite pure ou circulaire ;
dx
• si en plus du moment fléchissant, il existe un effort normal non nul (N 6= 0) ; la flexion est dite
composée.
3.3 Hypothèses
Les hypothèses annoncées dans le chapitre 1 sont toujours valables dans ce chapitre (la section de la
poutre varie lentement, dimension de la section droite faible devant la longueur, rayon de courbure très
grand, principe de Navier-Bernoulli, principe de Saint-Venant....). En plus de ces hypothèses, les poutres
3.4. Flexion droite (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et My 6= 0) 15
sont aussi à plan moyen, c’est à dire l’un des axes Gy ou Gz est un axe de symétrie de la poutre. Par la
suite nous étudierons tours à tours les différents types de flexion définis au paragraphe précédent.
Ces équations ne définissent pas la répartition des contraintes dans la section (S). Pour connaitre cette
répartition, on fait l’hypothèse supplémentaire de de Navier- Bernoulli qui dit : “sous l’effet d’un moment
fléchissant, toute section droite reste plane”.
Comme les contraintes tangentielles sont nulles, les seules composantes non nulles du déplacement relatif
des deux sections voisines Ss et Ss+ds sont la translation suivant Gx , la rotation suivant Gy et la rotation
suivant Gz . Donc, selon cette hypothèse de Navier- Bernoulli, la déformation εx du tube de section ds
est une fonction linéaire de y et z :
εx = αy + βz + δ (3.1)
Détermination des α, β, δ :
L’équation (1.1) combinée à l’équation (2.1)donnent :
Z
E(αy + βz + δ)ds = 0 (3.3)
(s)
R R R
Eα (s)
yds + Eβ (s)
zds + Eδ (s)
ds = 0
or :
R
– (s) yds = 0 car c’est le moment statique de (S) par rapport à l’axe z qui passe par son centre de
gravité.
R
– (s)
zds = 0 car c’est le moment statique de (S) par rapport à l’axe y qui passe par son centre de
gravité.
R
– (s) ds = S car c’est la somme des ds.
D’où :
3.4. Flexion droite (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et My 6= 0) 17
EδS = 0 ⇒ δ =0
Les contraintes sont donc proportionnelles à y. L’axe neutre (point ou les contraintes sont nulles) est la
droite d’équation y = 0. L’axe neutre passe par le centre de gravité de la section. Les points extrêmes de
la section sont donc soumises aux contraintes extrêmes.
En conclusion, il faut retenir que comme pour l’effort normal, toutes les contraintes tangentes τy , τz , les
contraintes σy , σz sont pratiquement nulles. La seule contrainte non nulle de la déformation est εx
KL − F G BC − F G rdϕ − (r − y)dϕ
εx = = = (3.6)
KL KL rdϕ
3.4. Flexion droite (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et My 6= 0) 19
Finalement,
y
εx = (3.7)
r
Mz
Or, dx = rdϕ et εx = y
EIz
D’où la rotation autour de l’axe Gz est égale à :
M
dϕ = dx (3.8)
EI
M
φ= (3.9)
EI
La poutre s’incurve alors avec un rayon de courbure D’où la rotation autour de l’axe Gz est égale à :
dx EI 1
r= = = (3.10)
dϕ M φ
Ou,
1 M
= =φ (3.11)
r EI
1
Le rapport = φ est appelé courbure de la poutre.
r
Pour calculer la rotation entre deux sections d’une poutre quelconque (figure3.6), distant de l, il faut
intégrer dϕ entre ces deux section.
Z l
M (x)
ϕB − ϕA = dx (3.12)
0 EI(x)
Si M(x) et I(x) sont constants (poutre de section constante soumise à un moment constant), cette
expression devient :
Ml
ϕA − ϕB = (3.13)
EI
20 Chapitre 3. Contraintes et déformations produites par le moment fléchissant
Comme les contraintes maximales en traction ou en compression se situent sur les fibres les plus éloignées
repérées par ymax = v 0 et ymin = v, les conditions de résistance de cette section sont donc traduites par
le système d’inéquations ci-dessous :
M 0
z 0
v ≤ σa
Iz
(S3 )
Mz v ≤ σ a
Iz
0 Iz Iz
Si l’on pose ω = et ω = , les conditions de résistance en flexion droite se traduisent par :
v0 v
Mz
0
0 ≤ σa
ω
(S4 )
Mz
v ≤ σa
ω
0
La résistance d’une poutre à la flexion est mesurée par les quantités ω et ω (unité cm3 ) qui sont des
modules de résistance à la flexion en traction et en compression.
3.4. Flexion droite (My = 0 et Mz 6= 0) ou (Mz = 0 et My 6= 0) 21
Pour les profilés courants, les valeur de I, v et ω sont données dans des tables (voir les livres de structures).
Si la section droite n’a pas de plan de symétrie, il suffit que les axes Gy et Gz soient des axes principaux
d’inertie pour que les formules de ce chapitre soient encore valables.
3.4.5 Formes les mieux adaptées pour la flexion droite- Rendement d’une
section
La quantité de la matière étant proportionnelle à la section S, une forme est bien adaptée pour résister
0
à la flexion droite si ω et ω sont grand par rapport à S. On appelle rendement d’une section la quantité
notée :
I %2
η= 0
= 0 (3.14)
Svv vv
r
I
Avec % = = rayon de giration.
S
Pour avoir un rendement élevé, il faut que la matière soit éloigné de l’axe neutre (ou du centre de gravité).
La figure 3.8 donne quelques rendements des sections les plus courantes.
Le dimensionnement est correct si aux points les plus éloignés de la fibre moyenne, la contrainte ne
dépasse pas la contrainte admissible du matériau. Mais en tout point, la contrainte est inférieure à la
contrainte admissible et elle est même nulle dans la fibre neutre : le matériau est mal utilisé. Il est
généralement intéressant de minimiser la quantité de la matière près de l’axe neutre, d’où la notion de
profilé économique dont le I est le prototype. D’un point de vu industriel, on utilise aujourd’hui dans les
22 Chapitre 3. Contraintes et déformations produites par le moment fléchissant
constructions des poutres en I (à semelles égales ou inégales) avec les variantes IPN, HEA, HEB, ..., des
profilés de section rectangulaire ou circulaires creuses. Aujourd’hui, les profilés économique classiques
pour les poutres droites soumises à la flexion sont les “OUTIL”, c’est à dire le carré, rectangle ou rond
creux, les profilés en U, en T, en I et la cornière L.
M2
dWi = dx (3.15)
2IE
L’énergie interne d’une poutre entre deux point d’abscisse xA et xB est donc donnée par l’équation :
3.5. Flexion déviée (My 6= 0 et Mz 6= 0) 23
xB
M2
Z
Wi = ( )dx (3.16)
xA 2IE
Pour une poutre de longueur l, de moment constant M et de EI constant, cette équation devient :
M 2l
Wi = (3.17)
2IE
Mz My
εx (y, z) = y+ z
EIz EIy
(S5 )
Mz My
σx (y, z) = y+ z
Iz Iy
Dans cette expression My > 0 s’il tend le côté de z > 0 et Mz > 0 s’il tend le côté de y > 0. Si on avait
considéré la convention mathématique, on aurait obtenu :
Mz My
εx (y, z) = − y+ z
EIz EIy
(S6 )
Mz My
σx (y, z) = − y+ z
Iz Iy
Mz My
σx (y, z) = y+ z=0 (3.18)
Iz Iy
L’axe neutre est donc une droite qui passe par le centre de gravité de la section est qui fait un angle α
avec l’axe de y (figure 3.10) avec :
I y Mz
m = tan(α) = − .
Iz My
L’axe autour duquel la flexion est l’axe qui a une direction conjuguée à l’axe neutre (figure 3.10). Cet
axe est défini par un angle α0 tel que :
My
m0 = tan(α0 ) = .
Mz
24 Chapitre 3. Contraintes et déformations produites par le moment fléchissant
Mz My
On appelle centre de pression le point de coordonnées C ( , ).
N N
En flexion déviée ce point est sur l’axe de la flexion et est rejeté à l’infini car N = 0.
Iy %2y
Le produit m.m0 = − = − 2 avec %y et ρz les rayons de giration principaux. Ce produit montre bien
Iz ρz
que l’axe GC et l’axe neutre ont des direction conjuguées et que l’axe neutre n’est pas confondu à l’axe
autour duquel se fait la flexion.
Mz2 My2
dWi = ( + )dx (3.19)
2EIz 2EIy
3.6. Flexion composée ((My 6= 0 et/ou Mz 6= 0) et N 6= 0) 25
l
Mz2 My2
Z
Wi = ( + )dx (3.20)
0 2EIz 2EIy
N Mz My
σx (y, z) = + y+ z=0 (3.21)
S Iz Iy
Il ne passe plus par le centre de gravité de la section. La contrainte σx (y, z) est proportionnelle à la
distance par rapport à l’axe neutre.
Pour que, si N est une compression, la section soit entièrement comprimée, il faut, par définition, que le
centre de pression appartienne au noyau central de la section.
Si N est une traction et si le centre de pression appartient au noyau central, alors la section est entièrement
tendue. Dans le cas du béton, on parle dans ce cas du décollement.
Le déplacement de deux sections voisines dans le cas de la flexion composée se compose de :
– une translation parallèle à Gx
– une rotation autour de l’axe neutre
Mz
y = ez =
c
N
(S8 )
zc = ey = My
N
En combinant ce système d’équation (S8 ) avec l’équation de l’axe neutre on trouve :
1 yc .y zc .z
N( + + )=0
S Iz Iy
Soit
N S.ey .y S.ez .z
(1 + + )=0
S Iz Iy
S 1 S 1
Or, = 2 et = 2 (rayon de giration suivant Gz et Gy), d’où l’équation de l’axe neutre devient :
Iz ρz Iy ρy
ey .y ez .z
1+ + 2 =0 (3.22)
ρ2z ρy
On appelle noyau central de la section (S), la surface à l’intérieur de laquelle doit se trouver le centre
de pression pour que toute section soit entièrement comprimé (si N est de compression). Pour que cette
section soit entièrement comprimée, il faut et il suffit que l’axe neutre ne coupe pas la section ou tangente
à la section. Cette condition définit les limites du noyau central.
Exemple :
Soit la section rectangulaire de la figure 3.12 de hauteur h et de base b. Déterminer le noyau centrale de
la section.
A partir de la condition du paragraphe précédent, pour que toute la section soit comprimée il faut que
l’axe neutre soit tangente à la section ou en dehors de la section. Prenons le cas ou l’axe neutre est
tangent à la section. En ce moment l’axe neutre est donné par l’une des quatre équations suivantes :
3.6. Flexion composée ((My 6= 0 et/ou Mz 6= 0) et N 6= 0) 27
h 2
y= =⇒ 1− y=0
2 h
−h 2
y= =⇒ 1+ y=0
2 h
(S9 )
b 2
z= =⇒ 1− z =0
2 b
z = −b 2
=⇒ 1+ z =0
2 b
Pour une section rectangulaire, les rayons de giration suivant Gy et Gz sont :
Iy hb3 b2
2
ρ = = =
y
S 12hb 12
(S10 )
3 2
ρ2 = I z = h b = h
z
S 12hb 12
L’équation de l’axe neutre pour la section rectangulaire devient alors :
12ey 12ez
1+ y+ 2 z=0 (3.23)
h2 b
En identifiant cette équation avec chacune des équations de la tangente à la section (S9), on détermine
les coordonnées du centre de pression pour chaque cas : Les coordonnées de ces point sont :
28 Chapitre 3. Contraintes et déformations produites par le moment fléchissant
h
C1 (− , 0)
6
C2 ( h , 0)
(S11 ) 6
b
C3 (0, − )
6
C (0, b )
4
6
Ces quatre points déterminent donc le contour du noyau central de la section rectangulaire. C’est un
losange centré et délimité par ces quatre points (figure 3.12).
r
Le noyau central d’une section circulaire de rayon r est une section circulaire centré de rayon .
4
Chapitre 4
Cisaillement
Sommaire
4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.4.1 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1 Définition
Dans une poutre sollicitée par des forces transversales perpendiculaires à l’axe de la poutre, il y a appa-
rition non seulement des contraintes de flexion parallèles à l’axe de la poutre mais aussi des contraintes
de cisaillement sur les sections de la poutre perpendiculaires à son axe.
On dit qu’une section d’une poutre est sollicitée en cisaillement pur lorsque la résultante de cisaillement
(effort tranchant) est le seul élément de réduction non nul des forces situées d’un même coté de la section.
Contrairement aux autres sollicitations simples, le cisaillement ne permet pas de concevoir une poutre
soumise dans toutes ses sections à un cisaillement pur uniforme, ni même non uniforme. En effet, un
cisaillement est généralement accompagné par une flexion qui a des effets plus prépondérants que l’effort
tranchant du fait que ce dernier est la dérivé du moment fléchissant ; donc négligeable devant le moment
fléchissant.
30 Chapitre 4. Contraintes et déformations dues à l’effort tranchant
Considérons un élément de poutre de longueur dx (figure 4.1). Étudions l’équilibre de la partie hachurée.
Sous l’effet de l’effort tranchant (et du moment fléchissant) des contraintes naissent à l’intérieur de
La partie hachurée étant en équilibre et M 6= M + dM , il existe forcement une force horizontale pour
créer l’équilibre. Cette force horizontale est certainement provoquée par une contrainte tangentielle entre
la partie hachurée et la partie en dessous. Si nous appelons cette contriante τ , l’équation d’équilibre de
4.3. Expression de τxy au niveau du centre de gravité 31
D’où, Z yb
dM
τ= y.ds = 0 (4.4)
yd I.b.dx
dM Ry
Or :yc = yd , ya = yb , = T et ydb y.ds = m(Σ) (moment statique de la partie hachurée (Σ) par
dx
rapport à l’axe neutre). Donc,
T m(Σ)
τ= (4.5)
I.b.
I
Si l’on pose z = , on peut écrire simplement :
m(Σ)
T
τ= (4.6)
z.b.
Pour section de forme quelconque, on peut étendre cette formule en prenant pour (Σ) la partie au dessus
de y (partie hachurée) :
T m(y)
τxy (y, z) = τxy (y) = (4.7)
I.b(y)
m(y) = moment statique de Σ par rapport à l’axe Gz
I = moment d’inertie de toute la section
Avec :
b(y) =largeur de la section au niveau de y
τ (y) = contrainte moyenne au niveau de y
xy
T
S∗ = (4.8)
τ.max
4.4.1 Application
Déterminer la section réduite de la section rectangulaire de la figure 4.2.
T
S∗ =
τ.max
Calcul de τ.max :
32 Chapitre 4. Contraintes et déformations dues à l’effort tranchant
T m(y)
τxy (y) =
I.b(y)
Considérons la partie hachurée au dessus de y :
h
– Sa surface est : S(y) = b( − y)
2
h 1 h
– Son moment statique par rapport à Gz est : m(y) = b( − y). ( + y)
2 2 2
bh3
– Le moment d’inertie du rectangle est I =
12
6T h2 3T 3T 2
D’où, τxy (y) = 3 ( 2
). τxy (y) est maximale pour y = 0. D’où τmax = = et S ∗ = S
bh 4 − y 2 bh 2S 3
Soit un élément de poutre de longueur dx entre la section Σ et Σ0 voisines dans laquelle la résultante de
cisaillement est T. On admet que la section Σ est suffisamment proche de la section Σ0 pour qu’on puisse
négliger les effets du moment dans les sections intermédiaires (figure 4.4).
On a vu qu’en traction ou compression, un effort normal provoque un allongement suivant Gx, qu’un
moment flêchissant provoque une rotation de même axe que le moment. Par analogie, il est raisonnable
d’imaginer que l’effort tranchant t provoque un glissement ou déplacement transversal élémentaire dv,
lui même très petit devant dx. Le déplacement transversal relatif ou déformation transversale linéique
ou glissement relatif est defini par :
dv
γ ≈ tan γ = (4.9)
dx
Dans le cas du cisaillement, la loi de Hooke énonce que le glissement relatif γ est proportionnel à la
contrainte de cisaillement provoquée. Le coefficient de proportionnalité entre ces deux grandeurs est le
module de cisaillement G.
τ = G.γ (4.10)
Remarque : cette déformation est incompatible avec l’hypothèse de Bernouilli qui suppose que la
section droite reste droite. C’est l’hypothèse de Bernouilli qui est fausse : pour simplifier, elle néglige le
cisaillement. C’est généralement sans grand dommage car le cisaillement est peu important.
Bien que l’hypothèse de Bernouilli soit incompatible avec l’image retenue pour le cisaillement d’une
section droite d’une poutre, si on admet que la section subit un glissement d’ensemble sans se déformer, le
glissement relatif est le même en tout point de la section, et donc également la contrainte de cisaillement :
T
τ= (4.11)
S
34 Chapitre 4. Contraintes et déformations dues à l’effort tranchant
Et donc,
T
dv = dx (4.12)
GS
T T
En réalité, τ n’est pas constant, donc dv 6= dx mais plutôt proportionnel à dx avec un coefficient
GS GS
de proportionnalité χ (χ > 1)dépendant de la section. Alors on écrit plutôt :
T
dv = χ. dx (4.13)
GS
Pour une section donnée, on détermine χ en écrivant l’équation de la conservation de l’énergie. Ainsi on
définie une section réduite énergétique (S1 6= S∗) :
S
S1 = (4.14)
χ
Z y 00
dx T.m(y) 2
Wi = [ ] .b(y).dy (4.15)
2G y0 I.b(y)
Dans cette expression, T, I étant constants,
y 00
T2 m2 (y)
Z
Wi = dx [ ]dy (4.16)
2GI 2 y0 b(y)
1 1 R y00 m2 (y)
Si l’on pose = 2 y0 [ ]dy (S1 = section réduite énergétique vue au paragraphe précédent),
S1 I b(y)
alors l’énergie produite par la déformation du cisaillement s’écrit simplement :
4.6. Travail de la déformation 35
T2
Wi = dx (4.17)
2G.S1
Quelques valeurs des sections réduites énergétique sont données à la figure 4.6.
Sommaire
5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2 Description du phénomène de flambage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5.3 Charge critique de l’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
5.4 Élancement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.5 Influence des liaisons aux appuis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
5.6 Contrainte critique de l’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
5.7 Critères de dimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.7.1 Critère en contrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.7.2 Critère en charge (condition de non flambement) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
5.8 Exercices d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5.1 Définition
Le flambage est la tendance qu’a un matériau soumis à une force de compression longitudinale à fléchir,
et donc à se déformer dans une direction perpendiculaire à la force appliquée.
Le terme flambement (utilisé en Génie civil) est synonyme de flambage.
Dans le domaine de la résistance des matériaux, le flambage est la tendance qu’a une poutre sollicitée en
compression longitudinale à fléchir, et donc à se déformer dans une direction perpendiculaire à la force
appliquée.
Prenez par exemple une règle de plastique flexible. Si vous tenez cette règle par les extrémités et tirez, la
force que vous exercez devra produire dans la règle des contraintes égales à la résistance mécanique à la
traction du plastique qui la compose avant qu’elle ne se rompe. Par contre, si vous tenez cette règle entre
les paumes de vos mains et poussez, celle-ci, au lieu de prendre la sollicitation gentiment de manière
longitudinale, finira par plier et se brisera beaucoup plus facilement que celle sollicitée en traction. C’est
ce phénomène que l’on nomme le flambage.
Tous les éléments de structure longs et minces ont un comportement similaire en compression. Lorsque
la charge de compression augmente lentement, on atteint une valeur pour laquelle l’élément mince, au
38 Chapitre 5. Flambement des poutres droites comprimées
lieu de simplement se raccourcir, s’infléchit, et d’ordinaire se rompt. Cette valeur critique est appelée :
charge de flambement. Dans le cas du flambage, les formules établies tiennent compte des déformations
qui ne peuvent plus être supposées infiniment petites et négligées comme dans les chapitres précédents, de
même, les forces extérieures ne sont plus proportionnelles aux déformations. Le phénomène d’instabilité
transversale sous un effort de compression porte le nom de flambement.
Les formules de flambage sont utilisées avec prudence, c’est-à-dire en prenant un coefficient de sécurité
très grand. Les pièces soumises au flambage doivent impérativement être droite et ne doivent pas avoir
subit des déformations précédemment.
Le flambage se produit d’autant plus facilement que la poutre est longue et de faible section. La tendance
au flambage dépend aussi du type d’attache de la poutre. Même si le terme poutre est employé ici, cer-
taines hypothèses de la théorie des poutres (hypothèse des petits déplacements) doivent être abandonnées
pour que le modèle fournisse un résultat crédible. Nous devons accepter une théorie du second ordre car
les déplacements ne sont pas infinitésimaux.
On observe qu’en dessous d’une certaine valeur de F la poutre est en équilibre stable (Si on l’écarte de sa
position (légère flexion), lorsque la perturbation cesse, elle retrouve sa rectitude). Au-delà d’une certaine
valeur, l’état d’équilibre devient instable (Si l’on écarte la poutre de sa position d’équilibre, elle atteint
un autre état d’équilibre stable cette fois là).Le problème du flambement revient donc à déterminer le
seuil de compression à partir duquel il y a bifurcation d’équilibre, une instabilité de structure. Ce seuil
est la force critique d ?Euler.
5.3. Charge critique de l’Euler 39
D’où,
EIy 00 (x) + F y(x) = 0 (5.3)
F
y 00 (x) + y(x) = 0 (5.4)
EI
nπx
Cette équation différentielle est une solution de la forme : y(x) = C sin . Sa dérivée seconde est :
L
π2 πx
y 00 (x) = −C 2
sin .
L L
Pour n=1 : la déformée est une arche de sinusoïde et la poutre est flambée.
L’équation différentielle devient :
π2 πx F πx
−C 2
sin + C sin =0 (5.5)
L L EI L
D’où
π 2 EI
F = (5.6)
L2
40 Chapitre 5. Flambement des poutres droites comprimées
Cette valeur de F est donc l’effort de compression qui est le seuil de flambement, nommée Charge critique
d’Euler et notée :
π 2 EI
Fc = (5.7)
L2
Remarque : La flexion se produit selon la direction perpendiculaire à l’axe de la section (S) qui donne
le moment quadratique le plus faible (donc I = Imin ).
Plusieurs cas sont possibles pour la poutre :
– F < Fc : la barre est rectiligne, en équilibre stable en compression simple ;
– F = Fc : La barre est en équilibre instable, il peut y avoir changement d’état d’équilibre pour atteindre
un état d’équilibre stable en flexion composée ;
– F > Fc : Le seul état possible est instable.
5.4 Élancement
La compression est remplacée par du flambage si la poutre est longue et ses dimensions transversales
sont faibles. Cette proportion est caractérisée par :
L
λ= (5.8)
ρ
avec,
– λ : élancement d’une poutre (sans unité).
– L : longueur libre de flambage (mm) (remplacée par lf si r les conditions d’attache varient).
Imin
– ρ : rayon de giration de la section (mm), défini par : ρ =
S
– S : air de la section droite (mm2 ).
– Imin : moment quadratique minimal de la section suivant l’axe principal perpendiculaire à la direction
de la déformation (mm4 ).
π 2 EImin
Fc = (5.9)
lf2
Le facteur lf représente une longueur équivalente à celle d’une poutre articulée - articulée. Il s’agit de
la distance séparant deux points d’inflexions de la poutre. Ainsi, nous exprimons dans le tableau de la
figure 5.3 la longueur de flambement selon le type de liaison :
– pour une poutre articulée aux deux extrémités, lf = 1L ;
– pour une poutre encastrée aux deux extrémités, lf = 0, 5L ;
– pour une poutre encastrée-articulée, lf = 0, 7L ;
5.6. Contrainte critique de l’Euler 41
Fc π 2 EImin
σc = = (5.10)
S Slf2
r
lf Imin
Sachant que λ = et ρ = , la contrainte critique de l’Euler peut s’écrire :
ρ S
π2 E
σc = (5.11)
λ2
Supposons que la poutre soit parfaitement rectiligne, que l’effort de compression (F) soit centré et que
F
le matériau soit parfaitement homogène. Soit : σ = .
S
La contrainte dans la poutre peut être comme ci-dessous :
– Si σc < σe ( où σe est la limite élastique) : il y aura ruine par flambement dès que σ atteindra la valeur
σc (σ = σc ). Le dimensionnement se fait au flambement.
42 Chapitre 5. Flambement des poutres droites comprimées
– Si σc > σe : la poutre périra par écrasement (ou compression simple sans flambement) dès que σ
atteindra la valeurσe (σ = σe ). Dans ce cas, il n’y a aucun risque de flambement. Le dimensionnement
se fait en compression simple.
Remarque : Ce raisonnement n’est plus valable en flexion composée (si la poutre a un défaut de rectitude
ou si F n’est pas bien centrée, ...). Le flambement surviendra dans ce cas avant que σ n ?atteigne σc .
La relation (5.11) fait apparaître la notion d’élancement critique (pour σc = σe ), à partir duquel la
poutre devra être calculée au flambement :
r
E
λc = π (5.12)
σc
Notons que cette valeur de élancement critique ne dépend que des caractéristiques mécaniques du maté-
riau.
Fs × σ ≤ σe (5.13)
Ou,
σe
σ≤ (5.14)
Fs
où Fs est un coefficient de sécurité > 1.
Fs0 × F ≤ Fc (5.15)
Ou,
Fc
F ≤ (5.16)
Fs0
où Fs0 est un coefficient de sécurité > 1.
En pratique, la formule d’Euler n’est pas directement utilisée pour dimensionner une poutre. Mais elle
est plutôt employée sous la forme (5.12) car optimiser le dimensionnement d’une poutre c’est choisir une
section pour laquelle la résistance à la compression (liée à la limite élastique) sera sensiblement égale à
la résistance au flambement (charge critique). On peut alors déterminer la charge critique Fc applicable
sur une poutre en comparant sa valeur d’élancement λ à la valeur critique λc .
Trois cas peuvent alors être distingués :
– Si λ 6 20 (poutre courte), la poutre est en compression simple :
5.8. Exercices d’application 43
Fc = σc × S (5.17)
2σe × S
Fc = (5.18)
λ
1 + ( )2
λc
– Si λ > λc (poutre élancée), on utilise alors la formule d’Euler, qui peut se réécrire sous la forme :
σe × S
Fc = (5.19)
λ
( )2
λc
.
Exercice 2
Considérons une barre en acier de section transversale rectangulaire (40mm x 50mm), articulée à ses
deux extrémités et soumise à une compression axiale. Si la limite d’élasticité du matériau est égale à 230
MPa et le module de Young égal à 200 MPa : Déterminer la longueur minimale pour laquelle la théorie
d’Euler est valable pour déterminer la charge de flambement.
Solution Exercice 1
Le moment d’inertie minimal de la section est :
b × h3 50 × 403
Imin = = = 2.67 × 105 mm4
12 12
44 Chapitre 5. Flambement des poutres droites comprimées
Sommaire
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
6.2 Rappel de statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.2.1 Conventions de signe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.2.2 Relations entre M(x), T(x) et p(x) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.3 Méthode de résolution des poutres hyperstatiques . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6.3.1 Équation différentielle de la ligne élastique d’une poutre . . . . . . . . . . . . . . . 48
6.3.2 Formules de Navier Bresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
6.4 Poutre droite à une travée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.4.1 Constantes mécaniques ou coefficients élastiques d’une poutre . . . . . . . . . . . . 55
6.4.2 Relation entre le moment, l’effort tranchant les moments d’extrémité . . . . . . . . 56
6.4.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
6.4.4 Poutre encastrée à une extrémité et simplement appuyée à l’autre . . . . . . . . . 57
6.4.5 Poutre encastrée aux deux extrémités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
6.5 Poutres continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.5.1 Définition -Degré d’hyperstatisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.5.2 Méthodes de résolutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.5.3 Équations des 3 moments ou formule de Clapeyron . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
6.6 Petit formulaire des coefficients élastiques et des rotations isostatiques . . . . 72
6.1 Introduction
Une poutre hyperstatique est une poutre dont le degré d’hyperstaticité est supérieure à zéro (H > 0) ;
c’est à dire une poutre dont les liaisons sont surabondantes.
Les liaisons introduisent des forces de liaisons appelées, en statique, des inconnues principales ou réactions
d’appui. On rappelle que, selon le nombre de ces inconnues principales comparé au nombre des équations
traduisant le principe fondamental de la statique , on distingue les poutres isostatiques (H = 0), les
poutres hypostatiques (H < 0) et les poutres hyperstatiques (H > 0).
Pour les poutres hypostatique, il n’y a pas lieu d’en faire un problème car l’équilibre n’est pas assuré
(les liaisons sont insuffisantes pour assurer l’équilibre du système). Dans les constructions il faut d’abord
assurée l’équilibre.
Pour les poutres isostatiques, les équations fondamentales de la statiques permettent de calculer les forces
de liaisons car le nombre d’inconnue est égal au nombre d’équation de la statique.
46 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
Par contre, le problème reste indéterminé pour les poutres hyperstatiques car le nombre d’inconnue est
supérieur au nombre d’équation de la statique. Ces équations sont donc insuffisantes.
Pour un solide indéformable le problème serait effectivement indéterminé. Mais les systèmes réels (comme
les poutres) sont tous déformables et les déformations sont fonction de toutes les forces extérieures ap-
pliquées. Ce sont ces relations qui constituent des équations supplémentaires permettant de résoudre le
problème de la statique, lequel a bien une solution, car physiquement toutes les inconnues ont bien une
valeur déterminé. Ce chapitre consacré à la résolution des poutres hyperstatique constitue un champs
d’application très important de la RDM car dans la réalité, les structures sont généralement hypersta-
tiques.
Ce chapitre traitera uniquement les poutres droites à plan moyen chargé dans son plan, c’est à dire les
poutre à ligne moyenne droite ayant une section droite symétrique par rapport à un axe principale de la
section (GY par exemple) et que le chargement est dans le plan de symétrie de la poutre (Gxy). De ce
fait, le moment de tortion est nul et la seule composante non nulle est le moment fléchissant suivant GZ
La convention de signe des charges sont celle de la figure 6.2. Cette convention implique une flèche
positive est provoquée par les charges positives et une flèche négative par un chargement négatif.
charge repartie p(x) sur un tronçon de la poutre sont définies par les formules suivantes
dM (x)
= T (x) (6.1)
dx
d2 M (x) dT (x)
= = −p(x) (6.2)
dx2 dx
On dit alors que :
– L’effort tranchant représente ainsi la pente de la courbe de Moment fléchissant M(x) en tout point
d’abscisse x. que la courbure de la courbe de M(x) en x est -p(x) ;
– -p(x) représente la pente de la courbe de l’effort tranchant T(x) en tout point d’abscisse x où une
charge repartie est appliquée ;
– -p(x) est la courbure de la courbe de M(x) en tout point d’abscisse x où une charge repartie est
appliquée.
Il existe de nombreuses méthodes pour calculer les effets hyperstatiques et les déplacements. Ces méthodes
sont bien valables pour les systèmes isostatiques ou hyperstatiques. On peut les classer en deux grandes
familles :
– les méthodes directes ou géométriques qui utilisent l’équation différentielle de la ligne moyenne, les
formules de Bresse, ... ;
– la méthode énergétique (théorème des travaux virtuels, théorème de Castigliano, théorème de Mana-
bréa, ...)
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons qu’aux méthodes géométriques, la méthode énergétique fera
l’objet du chapitre suivant.
Dans un première partie, nous allons établir les formules des méthodes géométriques pour calculer les dé-
formations des poutres. Dans la deuxième partie, ces formules seront utilisées pour calculer les inconnues
hyperstatiques des poutres.
48 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
N(x) a pour effet de modifier la longueur de la ligne moyenne. Ici, nous nous occupons que des effets de
M(x) et de de T(x) ; ceux de N(x) étant indépendant de ces derniers (ou du moins on ignore les plan du
flambement).
Aussi, les déformations dues à T(x) sont généralement négligeables devant celles dues à M(x). Ainsi, on
peut les négliger dans un premier temps.
Nous avons vu au chapitre 3, équation (3.11) que M(x) incurve la ligne moyenne (initialement droite,
1 M
portée par l’axe x) avec une courbure de : = = φ ; toutes les quantité r, M , E et I étant relatives
r EI
à l’abscisse x.
En mathématique, pour une courbe plane y(x), la courbure s’exprime assez aisément par l’équation
1 y 00
différentielle : = ± .
r (1 + y 02 )3/2
Dans le cas de la déformée d’une poutre droite, les déplacements sont considérés petits ; donc la pente
y 0 (x) = tanϕ ≈ ϕ (rotation) est très petit devant 1 et peut être négligée devant ce nombre. D’où la
1
courbure de la ligne élastique ou de la déformé peut s’écrire = ±y 00 (x)
r
Ainsi, on déduit l’équation de la déformée ou équation de la ligne élastique traduite par l’équation
différentielle ci dessous :
M (x)
y 00 (x) = ± . (6.3)
EI
En mathématique, il est démontré que y”(x) est positif quand la concavité du y(x) est du coté de y>0
(figure 6.4) ; d’où avec nos convention de signe, l’équation différentielle de la déformée s’écrit : :
M (x)
y 00 (x) = − . (6.4)
EI
Cette équation différentielle est particulièrement simple puisqu’elle donne la courbe de la ligne élastique
M (x)
y(x) par deux intégrations successives de − .
EI
Si EI est une constante, en dérivant cette équation on aura :
6.3. Méthode de résolution des poutres hyperstatiques 49
dM (x)
= T (x) = −EIy 000 (x) (6.5)
dx
Et si en plus, sur un tronçon où est appliquée une charge répartie p(x), une seconde dérivation donne :
d2 M (x) T (x)
= = −p(x) = −EIy 0000 (x) (6.6)
dx2 dx
Si EI n’est pas une constante, il faudra tenir compte dans la le calcul des dérivées.
La solution est obtenue en intégrant deux fois successivement l’équation différentielle de la ligne élastique
(Équation 5.4). Il faudra remarque que cette solution est définie à Ax + B prés ; c’est dire que y(x) est
de la forme : y(x) = f (x) + Ax + B, A, B étant des constantes arbitraires d’intégration. Or le problème
physique de la poutre n’est qu’une solution. Il convient donc de rechercher des constantes A et B qui
conviennent pour que la courbe satisfasse les liaisons imposées à la poutres. Ce sont les conditions
aux limites. Ainsi selon les appuis nous avons les conditions aux limites suivantes pour déterminé les
constantes A et B :
– en un appui simple ou double, y(x) = 0 ;
– en un encastrement, y(x) = 0 et y 0 (x) = ϕ(x) = 0 (rotation de la poutre)
– en un point de raccordement de deux tronçon, même valeur de y(x) et de y’(x) de part et d’autre du
point.
– en un appui élastique de raideur k, R = ky(x).
Pour les poutres isostatiques, on peut directement déterminer les effets M(x) et T(x). D’où on peut partir
deEIy 00 (x) = −M (x). Par deux intégrations successives, puis en considérant les conditions aux limites
de la poutre, calculer y(x) et ϕ(x).
Pour les poutres hyperstatiques, on procède de la même manière, en expriment M(x) en fonction des
charges et des moments ou réactions hyperstatiques. Les moments ou réactions hyperstatiques et les
constantes d’intégrations étant déterminés par les conditions aux limites .
6.3.1.2 Applications
Déterminer l’équation de la ligne élastique et de la rotation en tout point de la poutre ci dessous. Déduire
les angles de rotation en A et B et la flèche maximale fmax
Ici on peut facilement calculer les réactions d’appuis, puis M(x) et T(x) :
ql
RA = RB =
2
1 1 1 ql
M (x) = qx2 − RA x = qx2 − qlx et T (x) = qx − RA = qx −
2 2 2 2
00 1 2 ql 0 1 3 1 2 1
EIy (x) = −M (x) = − qx + x =⇒ EIy (x) = − qx + qlx + C1 =⇒ EIy(x) = − qx4 +
2 2 6 4 24
1
qlx3 + C1 x + C2
12
Cette poutre est hyperstatique de degré 1. Elle est soumise à une charge uniforme p(x) = −q. Le calcul des
réactions d’appuis est pour le moment impossible pour exprimer M(x). Il faut utiliser plutôt l’équation :
EIy 0000 (x) = p(x)
EIy 0000 (x) = −q
EIy 000 (x) = −qx + C1
1
EIy 00 (x) = − qx2 + C1 x + C2
2
1 1
EIy 0 (x) = − qx3 + C1 x2 + C2 x + C3
6 2
1 4 1 1
EIy(x) = − qx + C1 x3 + C2 x2 + C3 x + C4
24 6 2
Après calcul des déformations dues à T pour des sections simples (par exemple pour une section rec-
tangulaire), on constatera qu’elles sont négligeables devant celle due à M (de l’ordre de 20 % pour le
rectangle). Ce exemple montre qu’on, peut négliger les déformations dues à T devant celles dues à M.
Dans la suite, sauf précision contraire, nous négligerons les déformations dues à T.
A partir de l’équation différentielle de la ligne moyenne on peut facilement établir les relations (formules
de Navier Bresse) ci-dessus :
Z x
N (λ)
µ(x) = µ0 + dλ + α∆t.x(ou − εr .x)
ES
0
Z x
M (λ)
ϕ(x) = ϕ(0) − dλ (6.7)
EI
Z0 x
x
M (λ)(x − λ)
Z
T (λ)
y(x) = y(0) + ϕ(0)x − dλ + dλ
0 EI 0 GS1
avec :
α∆t.x et −εr .x respectivement des termes pour la dilatation thermique ou le retrait,
µ(x) le déplacement suivant l’axe x de la poutre dû à l’effort normal.
R l T (λ)
Le terme 0 dλ (déplacement dû l’effort tranchant T) est généralement négligeable devant le dépla-
GS1
cement dû au moment fléchissant.
Dans ces relations, E, G, S, I, S1 , T, M, N sont fonction de λ. Si ES, EI, GS1 sont constants, on peut
les sortir des intégrales.
6.3.2.1 Applications
Exemple 1 :Calculer la rotation et la flèche en tout point de la poutre encastrée de la figure ci dessous.
EI = constante
6.3. Méthode de résolution des poutres hyperstatiques 53
qλ2
M (λ) =
2
x
qλ2 1 qx3
Z
ϕ(x) = ϕ(0) − dλ = ϕ(0) −
0 2EI 6 EI
1 ql3 q
Un encastrement en B, ϕ(l) = 0 =⇒ ϕ(0) = ; d’où ϕ(x) = (l3 − x3 )
6 EI 6EI
x
qλ2
Z
q 3
y(x) = y(0) + l x− (x − λ)dλ
6EI 0 2EI
ql4 q x4 3
Un encastrement en B, y(l) = 0 =⇒ y(0) = − . D’où y(x) = (l3 x − − l4 )
8EI 6EI 4 4
Exemple 2 : Déterminer ϕ(A) et ϕ(B) pour la poutre sur appuis simples supportant une charge ponc-
tuelle.
Qb
M (λ) = − λ, pour 0 ≤ λ ≤ a
l
Qa
M (λ) = (lλ), pour a ≤ λ ≤ l
l
Bresse =⇒
l
M (λ)(l − λ)
Z
y(l) = y(0) + ϕ(0)l − dλ
0 EI
Or, y(l) =y(0)=0, d’où :
a l
−Qbλ(l − λ) Qa(l − λ)2
Z Z
1
ϕ(0) = [ dλ + dλ]
EIl 0 l a l
Qab l + b Qab l + a
Donc ϕ(A) = ϕ(0) = − et par symétrie ϕ(B) = ϕ(0) =
6EI l 6EI l
Exemple 3 : Soit la poutre encastrée de la figure ci dessous. EI = constante. Calculer la rotation ϕ(A)
et la flèche y(A).
La déformée se présente comme suit :
M (λ) = 0, pour 0 ≤ λ ≤ a
Q(λ − a)2
M (λ) = , pour a ≤ λ ≤ l + a
2
54 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
Bresse =⇒ Z x
M (λ)
ϕ(x) = ϕ(0) − dλ
0 EI
Au point B (x=l+a), l’équation s’écrit :
Z l+a
M (λ)
ϕ(l + a) = ϕ(0) − dλ
0 EI
l+a
Q(λ − a)2
Z
ϕ(0) = dλ
a 2EI
Ql3
ϕ(A) = ϕ(0) =
6EI
l+a
M (λ)(l + a − λ)
Z
y(l + a) = y(0) + ϕ(0)(l + a) − dλ
0 EI
Or, y(l+a)=0, d’où :
l+a
M (λ)(l + a − λ)
Z
y(0) = −ϕ(0)(l + a) + dλ
0 EI
l+a
Q(λ − a)2 (l + a − λ)
Z
y(A) = y(0) = −ϕ(0)(l + a) + dλ
a 2EI
(calcul à poursuivre)
6.4. Poutre droite à une travée 55
Mb
En un point d’abscisse λ, M (λ) = λ
l
D’après Bresse,
l
Mb l − λ
Z
y(l) = y(0) + ϕ(0).l − λ dλ
0 l EI
Comme la poutre est sur appuis simple en A et B , y(0) = y(l) = 0. D’où :
l
λ l − λ dλ
Z
ϕA = ϕ(0) = Mb (6.8)
0 l l EI
D’après Bresse,
Z l
Mb λ dλ
ϕ(l) = ϕ(0) − .
0 l EI
D’où,
l
λ2 dλ
Z
ϕB = ϕ(l) = −Mb (6.9)
0 l2 EI
Si la poutre supporte plutôt une charge Ma en A (figure ci dessous), de façon analogue on établit les
relations suivantes :
l
(l − λ)2 dλ
Z
ϕA = ϕ(0) = Ma (6.10)
0 l2 EI
56 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
l
λ l − λ dλ
Z
ϕB = ϕ(l) = −Ma (6.11)
0 l l EI
On pose :
Z l
λ 2 dλ
a= (1 − ) .
0 l EI
Z l
λ λ dλ
b= (1 − ) .
0 l l EI
Z l
λ dλ
c= ( )2 .
0 l EI
a, b et c sont appelés les constantes mécanique de la poutre. Connaissant ces constantes, on déduit
immédiatement les rotation en A et B dues à un moment appliqué en A ou B. Les figures suivantes
donnent l’allure de la déformée et les valeurs des angles en A et B pour chaque type de chargement.
; ϕA = bMb ϕB = −cMb
; ϕA = aMa ϕB = −bMa
l l
Si EI= une constante sur toute la poutre, alors a = c = et b = .
3EI 6EI
Il faut donc remarque que l’angle de rotation à l’appui où la charge est appliquée est le double de l’angle
de l’appui sans charge. Il existe des tableaux donnant les coefficient a, b, c pour certaines variations
d’inertie. Les angles de rotation des appuis en fonction de type de chargement sont également donnés
dans des formulaires.
M0 (x) est appelé le moment de la poutre isostatique associée ; c’est à dire le moment dû aux chargements
(calcul simple puis que la poutre est isostatique) ;
M1 (x) est appelé le moment hyperstatique ou moment dû aux encastrement.
Ma − M b M b − Ma
Les réactions d’appuis de la poutre (3) sont donc : R1a = et R1b =
l l
M b − Ma
Le moment hyperstatique est : M1 (x) = Ma + x
l
Mb − Ma
l’effort tranchant T1 (x) =
l
Les effets dans la poutre (1) sont donc donnés par les équations suivantes :
Mb − Ma
M (x) = M0 (x) + Ma + x (6.12)
l
Mb − Ma
T (x) = T0 (x) + (6.13)
l
M a − Mb
Ra = R0a + (6.14)
l
Mb − Ma
Rb = R0b + (6.15)
l
Ces équations concernant la poutre encastrée s’appliquent aussi bien aux poutres continues et aux por-
tiques encastrés ou sur appuis simple (Ma = 0 si appui simple en A).
6.4.3 Applications
vertical). Pour calculer ces quatre inconnues, les trois équations de la statique sont insuffisantes. Il faut
rechercher une quatrième équation (dans les déformations) pour calculer les réactions d’appuis et les
sollicitations internes. Choisissons pour inconnue hyperstatique Mb et exprimons les autres inconnues en
fonction de .Mb .
Mb Qa
Mb − Rb l + Qa = 0 =⇒ Rb = +
l l
Mb Qb
Ra + Rb = Q =⇒ Ra = − +
l l
Mb Qb Mb Qab λ
M (λ) = λ− λ= λ− pour 0≤λ≤a
l l l l a
M (λ) = Mb λ − Qb Mb Qab l − λ
λ + Q(λ − a) = λ− pour a≤λ≤l
l l l l b
l
M (λ)(l − λ)
Z
y(l) = y(0) + ϕ(0)l − dλ = 0
0 EI
l Z l
M (λ)(l − λ)
Z
M (λ)l
dλ − dλ = 0
0 EI 0 EI
Z l
M (λ).λ.dλ = 0
0
a l
Qab l − λ
Z Z
Mb Qab λ Mb
( λ− ).λ.dλ + ( λ− ).λ.dλ = 0
0 l l a a l l b
Qab
Mb = (l + a)
2l2
Finalement tout est calculé :
6.4. Poutre droite à une travée 59
Qb Qab
Ra = − 3 (l + a)
l 2l
Qa Qab
Rb = + 3 (l + a)
l 2l
Qab
Mb = 2 (l + a)
2l
Mb Qab x
M (x) = x− pour 0≤x≤a
l l a
M (x) = Mb x − Qab l − x
pour a≤x≤l
l l b
– les coefficients élastique (cette méthode est la plus rapide si on a déjà calculé les coefficients élastique
et les déplacements isostatiques)
– la méthode énergétique (sera traitée au chapitre suivant)
Utilisons les coefficients élastiques. La poutre peut être décomposée en une isostatique qui n’a pas le
chargement et une poutre soumise aux deux moments d’encastrement.
ql3 Ml ql2
Or, ϕA = ϕ0A + ϕ1A = 0 =⇒ − + = 0. D’où, M =
24EI 2EI 8
A présent, les autres inconnues peuvent se calculer facilement :
ql q ql ql2
Poutre symétrique, chargée symétriquement =⇒ Ra = Rb = M (x) = M0 (x)+M1 (x) = x2 − x+
2 2 2 8
ql
et T (x) = qlx −
2
Cette méthode n’est pas valable s’il y a des charges concentrées (réactions d’appuis en particulier). D’où
il faut décomposer la poutre en tronçons ne comportant pas des charges concentrées.
En suite, il faudra exprimer les conditions connues :
– la continuité de la poutre à chaque coupure (relation entre rotation, flèches, moment fléchissant et
effort tranchant à gauche et à droite d’une coupure) ;
62 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
– la flèche est nulle à chaque appui ou égale à la dénivellation pour l’appui est une dénivellation ;
– pour un appui simple d’extrémité, le moment est nul ;
– pour un appui simple ou double d’extrémité, le moment est nul ;
– pour un encastrement la rotation est nulle ;
Avec ces conditions, on détermine les constantes d’intégration issues de la résolution de l’équation diffé-
rentielle.
L’emploi de cette méthode, s’il est possible en théorie est assez compliquée en pratique.
On exprime M(x) en fonction des charges et des inconnues hyperstatiques (réactions d’appuis Ri et
moments sur appuis Mi ). En utilisant les conduites connues du paragraphe précédent, on détermine les
réactions hyperstatiques Ri et Mi .
Cette méthode fera l’objet d’un chapitre spéciale. Elle est basée sur la conservation des énergies emma-
gasinées dans la poutre.
Cette méthode est la plus rapide car on utilise des résultats déjà obtenus dans l’étude des poutres à une
travée ou des résultats existant dans les formulaires. C’est cette dernière méthode conduit à des équations
spéciales appelées équations des 3 moments ou formule de Clapeyron. C’est ce que l’on va développer
dans la suite de ce chapitre.
Soit une poutre continue A0, A1, ..., An à EI variable et avec un chargement quelconque (reparties et
ponctuelles)
Calcul des Mi
Considérons les travées Ai−1 Ai et Ai Ai+1 . A l’appui Ai , l’angle de rotation à droite de l’appui doit être
égale à l’angle de rotation gauche de l’appui. Si on note ϕ0i et ϕ00i respectivement l’angle à gauche et
l’angle à droite de l’appui Ai , on doit avoir : ϕ0i = ϕ00i
Dans cette expression 3 moments apparaissent ; c’est l’équation de 3 moments ou formule de Clapeyron.
Il faut remarquer q=le second membre de l’équation est la différence des rotations isostatiques ; c’est à
dire des rotation dues uniquement au chargement.
Pour une poutre donnée de degré d’hyperstatisme n-1, on peut obtenir ainsi n-1 équations
de 3 moments. On formera ainsi un système de n-1 équations à n-1 inconnues dont la
résolution nous permet de déterminer les moments Mi .
64 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
Application
Exemple 1 : poutre sur appuis simples dont un double
Étudier la poutre à EI = constante de la figure ci-dessous
20 × 63 180
ϕ010 = − =−
24EI EI
6.5. Poutres continues 65
20 × 63 180
ϕ020 = =
24EI EI
• Calcul de ϕ0020 (Travée isostatique associée A2 A3 )
30 × 22 4 + 2 30
ϕ0020 = − ( )=−
6EI 4 EI
D’où l’équation 5.22 devient :
3M1 + 10M2 = 630 (6.23)
On
a désormais un système de 2 équations à 2 inconnues à résoudre :
3M1 + M2 = 202.5
M1 = 51.67kN.m
=⇒
3M1 + 10M2 = 630 M2 = 47.5kN.m
• Travée A0 A1
66 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
Pour la poutre isostatique associé qui supporte une charge ponctuelle au milieu, les réactions d’appuis
R00 = R01 = 20kN . D’où :
– Pour 0 ≤ x ≤ 1.5m, M0 (x) = −20x
– Pour 1.5 ≤ x ≤ 3m, M0 (x) = −20(3 − x) = 20x − 60
M1 − M0
Pour la poutre qui porte les moments hyperstatiques, M1 (x) = M0 + x = 17.22x
l1
0 ≤ x ≤ 1.5m, M( x) = −20x + 17.22x
= −2.78x
M (x) = M0 (x) + M1 (x) =⇒
1.5 ≤ x ≤ 3m, M (x) = 20x − 60 + 17.22x = 37.22x − 60
dM (x) 0 ≤ x ≤ 1.5m, T (x) = −2.78
T (x) = T0 (x) + T1 (x) = =⇒
dx
1.5 ≤ x ≤ 3m, T (x) = 37.22
• Travée A1 A2
Pour la poutre isostatique associé qui supporte la charge repartie, les réactions d’appuis R01 = R02 =
ql2
= 60kN . D’où :
2
– Pour M0 (x) = 10x2 − 60x
Pour la poutre qui porte les moments hyperstatiques :
M2 − M1 47.5 − 51.67
M1 (x) = M1 + x = 51.67 + x = −0.695x + 51.67
l2 6
M (x) = M0 (x) + M1 (x) =⇒ M (x) = 10x − 60x − 0.695x + 51.67 = 10x2 − 60.695x + 51.67
2
dM (x)
T (x) = T0 (x) + T1 (x) = =⇒ T (x) = 20x − 60.695
dx
• Travée A2 A3
Pour la poutre isostatique associée qui supporte une charge ponctuelle au milieu, les réactions d’appuis
R02 = R03 = 15kN . D’où :
– Pour 0 ≤ x ≤ 2m, M0 (x) = −15x
6.5. Poutres continues 67
Donc :
Ri = Ti− − Ti+ (6.25)
En regardant le diagramme de l’effort tranchant, on peut appliquer aisément cette formule pour calculer
les réactions d’appuis.
R0 = 0 − (−2.78) = 2.78kN
R1 = 37.2 − (−60.7) = 97.9kN
R2 = 59.3 − (−26.9) = 86.2kN
68 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
R3 = 3.12 − 0 = 3.12kN
Avant d’appliquer les équations de 3 moments, on ajoute une travée fictive de longueur l3 = 0 du coté où
il y a l’encastrement (du coté de A2 ). (on fait autant du coté deA0 si l’appui en A2 est un encastrement).
Au niveau de l’appui fictif A3 , le moment M3 =0 (appuis simple d’extrémité). Les angles de rotation
isostatique étant des fonction de la charge et de la longueur de la travée, les rotations au niveau des
appuis de cette travée fictive sont nulles (ici, ϕ0020 = ϕ030 = 0).
6.5. Poutres continues 69
• Travée A0 A1
Pour la poutre isostatique associé qui supporte une charge triangulaire, les réactions d’appuis R00 =
ql ql
= 7.5kN et R01 = 15kN . D’où :
6 3
5 15
– M0 (x) = x3 − x
6 2
M1 − M0
Pour la poutre qui porte les moments hyperstatiques, M1 (x) = M0 + x = 4.2x
l1
70 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
dM (x)
T (x) = T0 (x) + T1 (x) = =⇒ T (x) = 5x − 14.4
dx
Considérons le appuis Ai−1 , Ai et Ai+1 sont une dénivellation de yi−1 , yi et yi+1 positives du bas vers
le haut. En supposant que la poutre chargé, normalement les rotation isostatiques de part et d’autre de
l’appuis dues au chargement sont nulles.
yi − yi−1 yi+1 − yi
Cependant les dénivellations provoques des rotations isostatiques ϕ0i0 = et ϕ00i0 = .
li li+1
6.5. Poutres continues 71
D’où l’équation de 3 moments donnant les moments Mi dûs aux dénivellations d’appuis exprimée à
l’appui Ai est :
yi − yi−1 yi+1 − yi
bi Mi−1 + (ai+1 + ci )Mi + bi+1 Mi+1 = − (6.30)
li li+1
Si l’inertie de la poutre est constante on a :
yi − yi−1 yi+1 − yi
li Mi−1 + 2(li + li+1 )Mi + li+1 Mi+1 = 6EI( − ) (6.31)
li li+1
Si la poutre est chargée, il faudra tenir compte des rotations isostatiques dues aux chargement.
Application
Reprenons la poutre de l’exemple 1 en supposant que l’appui A1 a subi un tassement δ = 1cm.
δ δ
l1 M0 + 2(l1 + l2 )M1 + l2 M2 = 6EI(ϕ010 − ϕ0010 − − )
l1 l2
δ
l2 M1 + 2(l2 + l3 )M2 + l3 M3 = 6EI(ϕ020 − ϕ0020 + )
l2
72 Chapitre 6. Poutre droite hyperstatique
Les poutres sont à section constante (ES, EI = Cte) ; les déformations dues à l’effort tranchant T sont
négligeables.
T × l2 M ×l T × l3 M × l2
ϕB = − yB = −
2EI EI 3EI 2EI
N ×l
µB =
ES
q × l3 q × l4
ϕB = − yB = −
6EI 8EI
Q × a2 Q × a2 (3l − a)
ϕB = − yB = −
2EI 6EI
Q × l2 Q × l3
Si a = l ϕB = − yB = −
2EI 3EI
q × l3 q × l3
ϕA0 = − ϕB0 =
24EI 24EI
Q × ab (l + b) Q × ab (l + a)
ϕA0 = − ϕB0 =
6EI l 6EI l
7q × l3 q × l3
ϕA0 = − ϕB0 = +
360EI 360EI
l l
ϕA0 = a × Ma = × Ma ϕB0 = −b × Ma = − × Ma
3EI 6EI
l l
ϕA0 = b × Mb = × Mb ϕB0 = −c × Mb = − × Mb
6EI 3EI
l l
avec a, b, c coefficients élastiques, et si EI constant a=c= b=
3EI 6EI
Mb × l
ϕA = 0 ϕB = −
4EI
4EI Mb 2EI
Si Ma est le moment d’encastrement, inversement Mb = − × ϕB Ma = − =− × ϕB
l 2 l
q × l3 q × l2
ϕb = Ma =
48EI 8
Q × b × a2 Q × b × (l2 − b2 )
ϕb = Ma =
4EI × l 2l2
Chapitre 7
Sommaire
7.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
7.2 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
7.3 Principe de conservation de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
7.4 Calcul de ∆We et ∆Wi si le solide est élastique (solide RDM) . . . . . . . . . . 76
7.4.1 Calcul de ∆We . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
7.4.2 Calcul de ∆Wi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
7.5 Les différents théorème des énergies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
7.5.1 Théorème des Betti-Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
7.5.2 Théorème de Castigliano . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
7.5.3 Théorème de Menabréa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
7.1 Définitions
L’énergie d’un système matériel est l’une de ses grandeurs caractéristiques. C’est une grandeur scalaire
extensive ; c’est à dire que la valeur pour un ensemble est la somme des valeurs pour les différentes parties
de l’ensemble. L’énergie a plusieurs composantes :
– énergies cinétiques de l’ensemble et des particules du système ;
– énergies potentielles des liaisons extérieures(pesenteur) ;
– énergies internes (électrochimique, nucléaire, ...) ;
– l’énergie calorifique ;
– ...
Le premier principe de la thermodynamique postule que l’énergie d’un système isolé est constante et
qu’elle s’échange intégralement (sans perte) entre des systèmes en interaction. Un système est isolé
lorsqu’il ne provoque aucune modification de ce qui lui est extérieur ; c’est à dire que ses interactions
avec les autres systèmes sont négligeables. Exemples : une masse en chute libre dans le vide, système au
repos à la température extérieure, système à l’intérieur d’une enceinte adiabatique indéformable.
Pour un système en interaction avec l’extérieur, les échanges d’énergie peuvent s’effectuer sous différentes
formes :
– travail mécanique ;
– travail électrique ;
76 Chapitre 7. Portiques - Théorème des énergies
– chaleur ;
– rayonnement ;
7.2 Hypothèses
• Nous nous limitons à l’étude des systèmes au repos, isothermes et sans déplacements d’ensemble
appréciables ;
• On ne retient que les variations de forme du système sous l’action des forces extérieures (sans
considérations relatives à la structure microscopique du matériau) ;
• Les forces sont appliquées au système de façon réversible et sans frottement ;
• Les forces sont toujours liées aux déplacements de façon linéaire (mécanique linéaire) ;
• L’état du système choisi comme état de référence est l’état de chargement nul (excepté le poids
propre) dit état naturel ;
• les déplacements provoqués par les poids sont suffisamment petits pour que l’on puisse confondre
la géométrie à la géométrie non déformée ; donc le travail correspondant aux poids est négligeable.
Si nous supposons qu’il n’y a pas de frottement dans le système entre les instants (t1 ) et (t2 ) : ∆Q = 0.
Si en outre nous supposons qu’ente les instants (t1 ) et (t2 ) la transformation est réversible (vitesse
constante) : ∆Ec = 0.
D’on on a alors :
∆We = ∆Wi (7.2)
∆We et ∆Wi ne dépendent que de l’état initial (t1 ) et de l’état final (t2 ). ∆We et ∆Wi sont indépendants
de l’ordre dans lequel sont appliquées les forces ainsi que de leur variation.
– pour état initial (1) le solide au repos (contraintes nulles en tout point du solide) ;
– pour état final (2) le solide chargé (forces Fi et couple Cj appliqués ) ;
Le travail de la déformation est donnée par l’équation :
1
∆We = We = [ΣFi λi + ΣCi ϕi ] (7.3)
2
avec :
– λi = projection sur la direction de la force Fi du déplacement du point d’application de Fi ;
– ϕi = rotation projetée sur l’axe du couple Ci de la section d’application de ce couple.
N2 T2 M2
Z
1
∆Wi = [ + + ]ds (7.5)
2 (S) ES GS1 EI
En effet :
– si on applique d’abord Fa puis Fb =⇒ (Wab )1 = Wa + Wb + Fa λab ;
– si on applique d’abord Fb puis Fa =⇒ (Wab )2 = Wb + Wa + Fb λba .
D’après le principe de l’état initial et de l’état final, on a (Wab )1 = (Wab )2 =⇒ Fa λab = Fb λba .
Si on a deux systèmes de forces et de couples (A) et (B) appliqués, le travail effectuée par le système (A)
pour les déplacements crées par le systèmes (B) est égal au travail effectuée par le système (B) pour les
déplacements crées par le systèmes (A)
7.5.1.2 Conséquence
Le déplacement (ou la rotation) produit en une section i par une force (ou un couple) unitaire agissant
dans la section j a même mesure que le déplacement (ou la rotation) produit en une section j par une
7.5. Les différents théorème des énergies 79
7.5.1.3 Applications
Soit un système constitué de matériau élastique. On suppose que les charges sont appliquées au système
de façon réversible et que le principe de superposition est applicable.
Soit F1 , F2 , ........Fk , .....Fn les forces appliquées à ce système ;
Soit A1 , A2 , ........Ak , .....An les points d’application de ces forces ;
Soit λk le déplacement de Ak dans la direction de Fk sous l’effet de des n forces ;
Alors, la dérivée partielle de l’énergie interne Wi par rapport à Fk vest égale au déplacement du point
d’application de Ak :
∂Wi
= λk (7.6)
∂Fk
Si les charges appliquées sont des couples C1 , C2 , ........Cj , .....Cm et que les projections des rotations
sont ϕ1 , ϕ2 , ........ϕj , .....ϕm , la relation de Castigliano s’écrit :
∂Wi
= ϕk (7.7)
∂Ck
7.5.2.2 Applications
Calculer la flèche et la rotation au point A de la poutre. Calculer ses valeurs au milieu de la poutre. On
néglige T.
Calcul de la flèche en A :
M (x) = Q.x
;
l
M (x)2
Z
Wi = dx
0 2EI
Z l
∂Wi M ∂M
λA = = dx
∂Q 0 EI ∂Q
∂M
Or, = x, d’où
∂Q
l
Qx2 x3 l Ql3
Z
λA = dx = [Q ]0 =
0 EI 3EI 3EI
80 Chapitre 7. Portiques - Théorème des énergies
M (x) = Q.x + C
l
M (x)2
Z
Wi = dx
0 2EI
Z l
∂Wi M ∂M
ϕA = = dx
∂C 0 EI ∂C
∂M
= 1, d’où
∂C
l
x2
Z
Qx + C Cx l
ϕA = dx = [Q + ]
0 EI 2EI EI 0
Or C n’existe pas =⇒ C = 0 , d’où :
x2 Ql2
ϕA = [Q +]l0 =
2EI 2EI
∂Wi
=0 (7.8)
∂Ri
∂Wi
=0 (7.9)
∂Mj
Dans l’équation de l’énergie interne, pour une poutre droite de longueur l, on néglige généralement T et
N et l’équation de vient :
l
M2
Z
1
∆Wi = dx (7.10)
2 0 EI
7.5. Les différents théorème des énergies 81
Ce théorème est très utile pour calculer les réactions d’appuis des structures hyperstatiques.
7.5.3.1 Applications
Ha − Hb = 0 =⇒ Ha = Hb
4Vb − 10 ∗ 4 ∗ 2 = 0 =⇒ Vb = 20
Va + Vb = 10 ∗ 4 =⇒ Va = 20
Écrivons aussi les moments des barres en fonction de l’inconnue hyperstatique :
Barre AC M1 (x) = Ha x =⇒ M1 (x) = Hb x
Barre CD M2 (x) = 3Ha − Va x + 5x2 =⇒ M2 (x) = 3Hb − 20x + 5x2
Barre BD M3 (x) = Hb x
Hb étant une réaction d’appuis, on applique le théorème de Ménabréa en négligeant les effets dûs à T et
N:
∂Wi
=0
∂Hb
Z 3 Z 4 Z 3
∂M1 M1 ∂M2 M2 ∂M3 M3
dx + dx + dx = 0
0 ∂Hb EI 0 ∂Hb EI 0 ∂Hb EI
∂M1 ∂M2 ∂M3
= x; = 3; =x
∂Hb ∂Hb ∂Hb
D’où : Z 3 Z 4 Z 3
x2 Hb dx + (9Hb − 60x + 15x2 )dx + x2 Hb dx = 0
0 0 0
x3
2[ Hb ]30 + [9xHb − 30x2 + 5x3 ]40 = 0
3
Hb = 2.96
Sommaire
8.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
8.2 Calcul des efforts par les méthodes générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
8.3 Application 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
8.4 Application 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
8.5 Application 3 : charge excentrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
8.1 Définition
Un portique est une structure composée d’un élément horizontal, soutenu par plusieurs éléments verti-
caux, entre lesquels il est possible de se déplacer.
– On supprime les liaisons surabondantes ; on remplace les liaisons supprimées par les efforts (de liaison)
correspondants. Le système ainsi obtenu est appelé système isostatique associé ;
– On écrit les compatibilités de déplacements ; les équations correspondantes permettent le calcul des
efforts de liaison.
On peut exprimer la compatibilité de déplacement :
– géométriquement : c’est facile lorsque la géométrique est simple (par exemple les poutres continues) ;
– en utilisant les relations de Navier Bresse : c’est difficile lorsque la géométrie de la structure est
compliquée(portique avec des angles non droits) ;
– en utilisant l’équation différentielle de la ligne moyenne : des compostions de déplacement à chaque
changement de déplacement rendent les calculs difficiles ;
– en utilisant la méthode énergétique : c’est pratiquement avantageux lorsque la géométrie de la structure
est compliquée.
Dans la pratique, on peut abréger les calculs en utilisant des résultats de calculs déjà faits dans les formu-
laires (coefficients élastiques ; intégrale de Morh ). Ces tableaux existent dans la plupart des formulaires
de RDM. Dans la suite de ce chapitre, on applique cette nouvelle méthode à des exemples simples.
8.3 Application 1
Le degré d’hyperstaticité de la structure est de 2. Donc, il faut deux équations supplémentaires en plus
des équations de la statique.
Équations de la statique
Σ(Fx ) = 0 ⇒ Ha = Hc
Σ(Fy ) = 0 ⇒ Va + Vc = ql
l2
Σ(M/A ) = 0 ⇒ Ma + Vc + Hc h − q =0
2
Si nous négligeons les déformations dues à l’effort normal N, les barres CB et BC ne vont pas augmenter
de longueur. Le point B va alors rester fixe.
8.3. Application 1 87
Les déformations dues à l’effort tranchant T sont négligeables devant celles dues au moment fléchissant
M (toujours possibles pour les poutres droites)
B étant fixe, la structure ci-contre est équivalente au portique à étudier. Mb étant tel que : en B
la rotation de la barre BA soit égale à celle de la barre BC (compatibilité des déplacements). Cette
condition détermine Mb . Calculons ces angles de rotation :
Mb h
- BarreAB : rotation en B : ϕ0B = −
4EI1
00 l3 Mb l
- Barre BC : rotation en B : ϕB = −q +
24EI2 3EI2
k1 ql2 1 h 1 l
Compatibilité des déplacements : ϕ0B = ϕ00B ⇒ Mb = ; avec = et =
k1 + k2 8 k1 4EI1 k2 3EI2
A présent , nous pouvons étudier chaque barre et tracer leur diagramme.
3 Mb
Barre AB : C’est une poutre encastrée à une extrémité et articulée sur l’autre : Ha = Hb = ;
2 h
Mb Mb 3 Mb
Ma = − et M (x) = Ma + xHa = − + x
2 2 2 h
3 Mb ql Mb
Barre BC : C’est une poutre isostatique sur deux appuis simples : Hc = Hb = ; Vb = + ;
2 h 2 l
ql Mb ql 2 ql Mb ql 2
Vc = − = Va et M (x) = Mb − xVb + x = Mb − ( + )x + x
2 l 2 2 l 2
88 Chapitre 8. Portiques - Méthodes des forces et des déplacements
8.4 Application 2
Soit le portique uniformément chargé de la figure ci-dessous. Le degré d’hyperstatisme de la structure
est deH = 3. Mais la symétrie de la structure et du chargement peut réduire le nombre d’équations à
rechercher.
.
Structure symétrique, chargée et chargée symétriquement ; donc on aura :
H = Hd
a
l
=⇒ Va = Vd = q
2
Ma = Md
Nous négligeons les déformations dues à N ⇒ B et C restent fixes ; ils se comportent comme des appuis
simple ou double ⇒ le portique est équivalent à la figure ci dessous.
B étant fixe, la structure ci-dessus est équivalente au portique à étudier. Mb étant tel que : en B
la rotation de la barre BA soit égale à celle de la barre BC (compatibilité des déplacements). Cette
8.5. Application 3 : charge excentrée 89
3 Mb
Barre AB : C’est une poutre encastrée à une extrémité et articulée sur l’autre : Ha = Hb = ;
2 h
Mb Mb 3 Mb ql
Ma = − et M (x) = Ma + xHa = − + x ; Va = Vb =
2 2 2 h 2
3 Mb ql
Barre BC : C’est une poutre isostatique sur deux appuis simples : Hc = Hb = ; Vb = Vc = ; et
2 h 2
ql 2
M (x) = Mb − xVb + x
2
Σ(Fx ) = 0 ⇒ Ha = Hd
Σ(Fy ) = 0 ⇒ Va + Vc = Q
a
Σ(M/E ) = 0 ⇒ b.Vd − a.Va + (Ha − Hd ).h = 0 ⇒ Vd = Va
b
b a
D’où ; Va = Q et Vb = Q
l l
90 Chapitre 8. Portiques - Méthodes des forces et des déplacements
On peut négliger les déformations dues à N ⇒ les poutres ne changeant pas de longueurs, les points B
et C n’ont pas de déplacement vertical. Par contre, la charge étant dissymétrique (excentrée), B et C
se déplacent horizontalement du coté le plus chargé. Leurs déplacements horizontaux sont égaux vu que
l’on néglige les déformations dues à N. On ne peut plus assimiler les points B et C à des appuis simples.
le portique est plutôt équivalent à la structure de droite sur la figue.
En décomposant la structure ainsi, chaque barre est en équilibre. En effet le principe de l’action et
de réaction a été utilisé pour équilibrer chaque barre. Étudions à présent l’équilibre de chaque Barre
Équilibre de la Barre AB
H = Ha
b
b
=⇒ Vb = Va = Q
l
Mb = Ha .h
Équilibre de la Barre CD
Hc = Hd
a
=⇒ Vc = Vd = Q
l
M = H .h
c c
Équilibre de la Barre BC
8.5. Application 3 : charge excentrée 91
Hb = Hc ⇒ H a = Hb = Hc = Hd = H
a
=⇒ Vc = Vd = Q
l
M =M =Hh
b c .
Déplacement en C
Barre CD
Déplacement Horizontal : δ
Q.a.b l + a H.h.l
Rotation : ϕ0C = ( )−
6EI2 l 2EI2
Barre AB
Déplacement Horizontal : δ
δ Md .h δ H.h.h
Rotation : ϕ00C = + = +
h 3EI1 h 3EI1
Qab 3 I2 .h
H= avec k =
2hl 3 + 2k I1 .l
Qab Qab 3 Qab 3 + 4k
On peut aussi calculer le moment en E : ME = − + ( )=− ( )
l 2l 3 + 2k 2l 3 + 2k
Chapitre 9
Sommaire
9.1 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
9.2 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
9.3 Ligne d’influence des réactions d’appuis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
9.3.1 Poutre sur appuis simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
9.3.2 Poutre sur appuis simples à porte à faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
9.3.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
9.4 Ligne d’influence de l’effort tranchant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
9.5 Ligne d’influence du moment fléchissant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
9.6 Effets d’un convoi - Théorème de Barré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
9.1 Hypothèses
On n’envisage dans ce chapitre que les cas des poutres à plan moyen chargé dans par des forces verticales
dans ce plan moyen. Après la définition globale, les applications ne concernent que les poutre droites.
9.2 Définition
Considérons une poutre, à plan moyen, soumise à des forces verticales appliquées dans son plan.
La détermination d’un effet élastique E (contrainte, sollicitation, réaction d’appui, déplacement d’une
section) se ramène à l’étude d’un effet f (α) dû à une force verticale unité appliquée à l’abscisse α.
94 Chapitre 9. Lignes d’influence des effets élastiques
La courbe représentative de la fonction f (α) est la ligne d’influence de l’effet envisagé, dû à l’action d’une
force verticale unité.
On définit de même les fonctions d’influence f1 (α) et f2 (α) ; d’un effet dû respectivement à une force
horizontale unité ou à un couple unité.
Figure 9.2 – Ligne d’influence pour une force horizontale et un moment unitaires
α α
On trouve : ra (α) = 1 − et rb (α) =
l l
Les courbe représentatives de ces deux fonctions quand α varie de o à l le long de la poutre sont appelées
ligne d”influence des réactions Ra et Rb .
α α
ra (α) = 1 − rb (α) =
l l
α
(a) Ligne d’influance de la réaction Ra : ra (α) = 1 −
l
α
(b) Ligne d’influance de la réaction Rb :rb (α) =
l
96 Chapitre 9. Lignes d’influence des effets élastiques
9.3.3 Applications
Exercice 1 : Calculer les réactions d’appuis de la poutre isostatique ci-dessous.
et Z αd
Rb = ΣPi rb (αi ) + p(α)rb (α)dα (9.3)
αc
α α
ra (α) = 1 − rb (α) =
l l
Le plus simple c’est de calculer les coefficients d’influence sous chaque charge et procéder à cette som-
mation facilement (figure ci-dessous).
R8 α
Ra = 0.9 ∗ 50 + 0.7 ∗ 40 + 0.1 ∗ 30 + 4 10(1 − )dα = 92kN
10
α R8
Rb = 0.1 ∗ 50 + 0.3 ∗ 40 + 0.9 ∗ 30 + 10(
)dα = 68kN
4
10
Remarque : sur la partie soumise à la charge uniformément repartie, pour calculer la contribution de
cette charge sur la longueur d’application, il suffit de multiplier la charge uniforme par la surface sous la
ligne d’influence.
(0.6 + 0.2) ∗ 4
Ra = 0.9 ∗ 50 + 0.7 ∗ 40 + 0.1 ∗ 30 + 10 = 92kN
2
(0.4 + 0.8) ∗ 4
Rb = 0.1 ∗ 50 + 0.3 ∗ 40 + 0.9 ∗ 30 + 10 = 68kN
2
9.4. Ligne d’influence de l’effort tranchant 97
α
t(x, α) = 1 − si α > x
l
(S7.1 )
t(x, α) = − α si α < x
l
Application : Calculer l’effort tranchant à la section d’abscisse x=6 de la poutre isostatique ci-dessous.
98 Chapitre 9. Lignes d’influence des effets élastiques
α
m(x, α) = x(1 − ) si α > x
l
(S7.1 )
m(x, α) = α(1 − x ) si α < x
l
Exercice d’application : Calculer le moment fléchissant à la section d’abscisse x=6 de la poutre
isostatique ci-dessous.
Exercice d’application : Soit une poutre en béton armé sur deux appuis simples, de longueur l =
AB = 10m. La section de la poutre est rectangulaire, de 1m de hauteur et de 0.6m de largeur. La poids
volumique du Béton armé est de 25kN/m3 . Outre son poids propre, la poutre supporte un convoi qui
composé de trois charges qui circule dans un seul sens (BA par exemple)
100 Chapitre 9. Lignes d’influence des effets élastiques
1. A partir des lignes d’influence de l’effort tranchant et du moment fléchissant, déduire les expressions
de T(x) et M(x), dûs au poids propre de la poutre, en une section d’abscisse x ;
2. Tracer les diagrammes de T(x) et M(x) dus au poids propre de la poutre ;
3. Calculer l’effort tranchant et le moment fléchissant maximaux du convoi en appliquant le théorème
de Barré ;
4. Quel est le moment maximum utilisé pour le dimensionnement de cette poutre.
Résolution
1. Le poids propre correspondant à la charge uniformément repartie de la poutre est :
p = 2.5kN/m3 × 1.00m × 0.60m = 15kN/m ;
T(x) et M(x) s’obtiennent en multipliant p par la surface sous la ligne d’influence de chaque
sollicitation.
1 −x p x
T (x) = p × x × + (l − x)(1 − ) = −15x + 75
2 l 2 l
x x(l − x) (l − x) x(l − x)
M (x) = p × +p× = −7.5x2 + 75x
2 l 2 l
2. Les diagrammes de T(x) et M(x) dus au poids propre de la poutre sont tracés aux figures ci-dessous ;
Sa distance à la ligne d’action de P1 est d, telle que d×R = 30×3+30×4.5 = 225 ; d’où d = 2.05m
On distingue 3 cas :
- La résultante R et l’essieu E1 sont Symétrique par rapport au milieu de la poutre (figure ci-
dessous). On trace alors la ligne d’influence pour x= 3.975m (abscisse de P1).
- La résultante R et l’essieu E2 sont symétriques par rapport au milieu de la poutre donne (faite
5.475 × 4.525 2.475 3.025
la figure) : M (E2 ) = (30 + 50 + 30 ) = 180kN.m
10 5.475 4.525
- On pourrait faire également pour R et l’essieu E3 symétriques par rapport au milieu de la poutre ;
on trouvera une valeur plus faible.
Donc le moment max est le maximun des trois moments observés sous les essieux E1 E2 et E3 :
Mm ax = 180kN.m observé quand l’essieu E2 est à 5.475 m de A.
4. Le moment maximum utilisé pour le dimensionnement de cette poutre. Ici on utilise la méthode
de superposition pour déterminer le moment de dimensionnement (moment max dû au convoi +
moment max dû au poids propre). Mdim = 180 + 187.5 = 367.5kN.m
102 Chapitre 9. Lignes d’influence des effets élastiques