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PROJET EXPERIMENTAL ET NUMERIQUE

SUJET : La Latéralité

La Latéralité :
La latéralité est le fait d'utiliser plus facilement une moitié du corps : la droite ou la gauche. Cette
prédominance fonctionnelle apparaît souvent et clairement pour l'usage de la main directrice.
Le terme de dominance hémisphérique (ou dominance cérébrale) est traditionnellement utilisé en neurologie
pour faire référence aux processus présumés à l’origine de latéralisation hémisphérique du cerveau. D’un point
de vue strictement morphologique, les deux hémisphères diffèrent significativement pour leur anatomie
corticale et pour certaines régions sous-corticales.
La question de la signification fonctionnelle de ces asymétries occupe le centre des débats, en particulier en
ce qui concerne les deux fonctions les mieux connues comme latéralisées : la préférence manuelle
(‘manualité’) et le langage. Il n’y a pas de lien univoque prouvé entre ces asymétries et la latéralité. Concernant
l’origine même des asymétries, il est probable que, bien que déjà présentes sur les cerveaux de nouveau-né,
leurs mécanismes intimes ne soient qu’incomplètement déterminés par des facteurs génétiques ou prénatals.
Au contraire, tout laisse penser que des facteurs liés au milieu, en particulier durant l’enfance, soient capables
de moduler les caractéristiques ultérieures d’asymétrie cérébrale, et que l’asymétrie même des fonctions
puisse induire une asymétrie des structures qui les contrôlent.

Déroulement des séances :

Séance 1 : Objectifs : poser une problématique, concevoir un protocole expérimental.


Séance 2 : Objectifs : réaliser votre expérience, relever des données.
Séance 3 : Objectifs : analyser des données via un traitement numérique.
Séance 4 : Objectifs : réaliser un poster scientifique.

Production attendue : Réalisation d’un poster scientifique contenant :

• une introduction
• une présentation de votre expérience (matériels et protocole)
• vos résultats et analyses
• une conclusion répondant à votre problématique avec ouvertures sur les limites de l’expérience

Matériel à disposition :

- Téléphone (appareil photo, caméra),


- Divers objets du quotidien,
- Groupe test (vos camarades),
- Logiciels ordinateur (Excel, Word…) avec leurs fiches techniques,
- Logiciel d’imageries médicales Eduanat2 et sa fiche technique,
- IRM anatomiques et fonctionnelles : 1311 avec 13111 et 13112,
1313 avec 13132 et 13133, 1314 avec 13141 et 13142.
Corpus documentaire :

Document 1 : Les différentes formes de latéralité :


De nombreuses terminologies sont associées à la notion de latéralité et
concernent la plupart du temps la latéralité de la main :
La latéralité de nécessité (ou imposée) existe lorsqu’un des deux membres est
paralysé ; l’individu n’ayant alors plus le choix de sa main pour son utilisation
quotidienne.
Une latéralité homogène s’observe lorsqu’un individu montre des dominances
de l’œil, de la main et du pied, du même côté de son corps.
On parle de latéralité hétérogène (ou croisée), par exemple lorsqu’une droitière
de la main est gauchère de l’œil (et pourquoi pas droitière au niveau du pied). À noter que les cas de latéralité
hétérogène sont fréquents et non pathologiques.
L’ambidextrie, désignant une habileté égale dans les deux côtés du corps, est très rare contrairement aux idées
reçues. Elle est souvent confondue avec une latéralité mal affirmée, sans dominance claire qui se constate
chez une personne qui emploie parfois une main, parfois l’autre pour une même action, avec une certaine
maladresse.
L’ambilatéralité s’observe lorsqu’une personne préfère réaliser certaines tâches
avec une main mais certaines autres avec l’autre main.
La latéralité contrariée concerne principalement les gauchers, lorsque la
préférence naturelle a été détournée par l’influence de l’entourage et/ou du
matériel à disposition.
Enfin, les psychomotriciens peuvent évaluer une latéralité discordante (ou
dyslatéralité) en cas d’inadéquation entre la latéralité neurologique (par l’appréciation des dominances de
tonicité) et la latéralité d’utilisation (par l’observation des préférences de manipulation au quotidien). Cette
analyse peut confirmer une latéralité contrariée.

Sources :
https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1965_num_65_2_27442
https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal%3A229479/datastream/PDF_01/view
https://www.erudit.org/fr/revues/rse/1991-v17-n3-rse3533/900711ar.pdf
https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_21931.P001/REF.pdf
https://lejournal.cnrs.fr/articles/cerveau-se-partager-pour-mieux-penser

Document 2 : La latéralité et sa mise en place :


En grandissant, l’enfant développe une préférence plus marquée pour une de ses mains, qui s’observe
principalement lors des manipulations d’objets. La dominance manuelle est la plus évidente et la plus étudiée
car elle est déterminante dans les apprentissages (constructions, écriture…). C’est aussi la plus soumise à la
pression socioculturelle. Nous retrouvons également des dominances au niveau de l’œil et du pied. L’ensemble
de ces préférences spontanées d’un hémicorps par rapport à l’autre fait état de la latéralité d’un individu.
Ces dominances fonctionnelles sont le reflet d’un postulat neurologique : la répartition asymétrique des
fonctions des hémisphères cérébraux. Du fait du croisement des voies neurologiques concernées, la mise en
action d’une main est régie par la partie du cerveau opposée. De façon simplifiée, l’hémisphère cérébral droit
est le siège de la motricité volontaire et d’une majeure partie des perceptions sensorielles concernant la partie
gauche du corps et inversement. Ainsi, une main dominante renvoie à un hémisphère cérébral dominant.
L’origine exacte de la latéralité est méconnue mais elle est issue de l’association de différents facteurs
endogènes (facteurs génétiques, héréditaires, endocrinologiques…) et exogènes (imitation, pressions
socioculturelles, adaptations au milieu…).
Nous comptons 10 % de gauchers dans la population française (ce chiffre peut varier selon les différents pays
en fonction des différences d’acceptation sociale de la gaucherie).

Sources :
https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1965_num_65_2_27442
https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/object/boreal%3A229479/datastream/PDF_01/view
https://www.erudit.org/fr/revues/rse/1991-v17-n3-rse3533/900711ar.pdf
https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_21931.P001/REF.pdf
https://lejournal.cnrs.fr/articles/cerveau-se-partager-pour-mieux-penser
Document 3 : La latéralisation cérébrale :
En 2009, Michel Habib du Service de Neurologie Pédiatrique et Résodys du CHU Timone de Marseille a mis en
évidence que chez les droitiers, la production du langage est prise en charge de façon prédominante par des
zones cérébrales situées dans les aires frontales de l'hémisphère gauche du cerveau, mais chez les gauchers,
cette fonction est davantage répartie entre des aires situées dans les deux hémisphères.
La latéralité se développe à partir des compétences psychomotrices. Elle englobe les concepts et le
développement du schéma corporel, le développement musculaire lié à certaines activités et l’équilibre
nécessaire pour ces dernières. Par conséquent, dans le corps
des gauchers, le processus psychomoteur est différent que
dans celui des droitiers. Le gaucher renforce et donne la
préférence au côté gauche de son corps.
Quant à la latéralité cérébrale, le processus est différent.
Pour expliquer ce point, il est important de clarifier la
préférence hémisphérique trouvée dans la plupart des
cerveaux. Dans l’hémisphère gauche, on trouve plus de
contrôle sur les fonctions du langage et le traitement
séquentiel des informations. Pour sa part, l’hémisphère droit
est principalement lié aux activités spatiales et aux
informations sur le corps.

Document 4 : Les bases génétiques de la latéralité :


Divers scientifiques ont tenté de montrer que la latéralité était liée à un mécanisme purement génétique. Le
plus célèbre de ces modèles est celui proposé par M. Annett (2002), connu sous l’appellation de « right shift
theory ». Annett propose que la manualité soit déterminée par un gène, appelé RS (pour right shift, «
déplacement à droite ») comportant deux allèles, chacun provenant d’un des deux parents. L’allèle dominant
(RS+) induit un biais en faveur de la dominance de l’hémisphère gauche, à la fois pour la manualité et pour le
langage. Le gène récessif (RS-) n’induit aucune tendance à la latéralisation. A l’échelle d’une population, une
distribution aléatoire de ces caractères génétiques donne 50 % de sujets hétérozygotes (RS+-) et 25 % de
chacun des deux types homozygotes (RS++ et RS- - ). Seuls les RS-- ne reçoivent aucun biais vers l’hémisphère
gauche, le langage et la manualité se répartissant de manière aléatoire, ce qui donnerait 12,5 % de gauchers
(chiffre correspondant à celui généralement accepté comme incidence de la gaucherie). La figure 4 montre la
distribution théorique des 3 génotypes dans une population donnée. Selon Annett, la présence chez un
individu du gène RS est responsable d’une faiblesse relative de la main gauche et des fonctions hémisphériques
droites, dont le raisonnement spatial. En revanche, l’absence du gène serait responsable d’une faiblesse dans
les aptitudes linguistiques, en particulier phonolo- giques (Annett, 1995).

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