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REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
DIRECTION DE L'ENSEIGNEMENT
MOYEN ET SECONDAIRE GÉNÉRAL

METHODES D’ETUDE DE

L’ENVIRONNEMENT
DOCUMENT A L’USAGE DES ENSEIGNANTS

Document proposé par la Coordination Nationale de la


Formation Continue du Moyen et Secondaire
SCIENCES de la VIE et de la TERRE

Juillet 2004

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


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Ce document est une synthèse d’une production réalisée par l’équipe pédagogique suivante :

Souleymane Ba (CPI au PRF de Thiès)


Roger Binaux (CPI au PRF de Ziguinchor)
Abdoulaye Camara (CPI au PRF de Tambacounda)
Amadou Diagne (CPI au PRF de Dakar)
Amadou Moussa Diaïté (CPI au PRF de Ziguinchor)
Deurgueune Dieng (CPI au PRF de Louga)
Baïdy Demba Diop (CPI au PRF de Dakar)
Cheikh Tidiane Diop (CPN à la CNSFC-Dakar)
Déthié Thiendella Fall (CPI au PRF de Saint-Louis)
Alioune Mbacké (CPI au PRF de Diourbel)
Paul Mendy (CPI au PRF de Kolda)
Adama Moussa (CP au BAP de Zinder)
Emile Ndiaye (CPI au PRF de Kaolack)
Abdoulaye Ndour (CPI au PRF de Fatick)
Demba Diop Pouye (CPI au PRF de Matam)
Mamadou Senghor (CPI au PRF de Dakar)
Papa Birane Thiandoum (CPI au PRF de Thiès)

Nos remerciements,
- pour leur participation aux ateliers de validation du document à

Adama Diène (ENS)


Papa Goumba Lo (IGEN)
Amadou Moctar Ndiaye (IGEN en retraite)
Hélène Sakiliba (IGEN)

- pour leur appui logistique sympathique et efficace

L’IRD de Dakar
L’IRD de Mbour

– La synthèse a été réalisée en Mars 2009 par Deurgueune DIENG

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Table des matières

Chapitre I : La préparation de la sortie

1. Préparation administrative page 4


2. Choix du lieu, de l'itinéraire page 4
3. Choix du moment page 4
En milieu terrestre, par rapport aux saisons
En milieu marin, par rapport aux marées
4. Préparation en classe avec les élèves page 6
Définition des objectifs
Le matériel à emporter page 6
La préparation pédagogique
L'organisation du travail page 7

Chapitre II : Le travail sur le terrain : récolte des données

A - Le cadre géographique

1. Les cartes topographiques page 7


La couverture topographique du Sénégal
Les éléments de la carte topographique au 1 : 200 000
2. Les autres cartes page 8
pédologiques
géologiques
3. L 'orientation et la localisation sur le terrain page 8
L'orientation
La localisation
4. L'observation et l'analyse du paysage page 9
Le relief
La végétation
La présence humaine
5. La délimitation de surfaces d'étude page 10
6. La réalisation de documents page 10
Les croquis du paysage
Les plans
Les profils

B - Le milieu physique

1. Les roches, la géologie page 12


La recherche des affleurements
Les notes à prendre
La récolte d'échantillons
2. Les sols, la pédologie page 12
L'étude d'un profil pédologique sur le terrain
Les prélèvements de sols
3. L'eau, l'hydrologie page 14
Le sol au bord de l'eau, le rivage
Le fond
L'eau
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Les mouvements de l'eau


4. Les éléments du climat, la météorologie page 14 - 15
Les observations et les mesures sur le terrain et près de la classe
Les enquêtes complémentaires

C - Les Etres vivants

1. Les plantes, la flore page 16


Reconnaissance, détermination des espèces
Récolte d'échantillons
Etude de la répartition horizontale des végétaux
Etude de la répartition verticale des végétaux
Les types biologiques
2. Les animaux, la faune page 20
Observation des animaux dans la nature
Indices de présence
Capture
Mise en réserve des animaux capturés
Enquêtes

Chapitre III : Le travail en classe et au laboratoire : exploitation des données récoltées

A - Le cadre géographique

Mise en forme des notes, croquis, plans et profils sur le paysage page 23

B - Le milieu physique

1. Etude des roches récoltées : quelques T.P. de géologie page 25


Identification des échantillons
Utilisation des roches
Mise en collection
2. Etude des échantillons de sols récoltés : quelques T.P. de pédologie page 28
Analyse de la texture
La structure
Les vides du sol
Mise en évidence de quelques constituants organiques et minéraux
3. Etude des eaux rencontrées : quelques notions d'hydrologie page 34
Quelques TP sur les caractères physico-chimiques de l'eau
Les eaux continentales
Les eaux marines
4. Exploitation des données climatiques : quelques T.P. de météorologie page 37
Exploitation des données récoltées par la classe
Exploitation des données de la météorologie nationale

C - Les Etres vivants

1. Identification des espèces rencontrées


Pourquoi un nom scientifique ? page 41
La nomenclature binominale page 41
La détermination des espèces : utilisation d'une faune, d'une flore page 42
2. Classification, notions de systématique
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Les bases de la systématique page 42 - 43


Les subdivisions de la systématique page 43
La classification des êtres vivants page 43
Les grands groupes
Le Règne végétal : vue d'ensemble page 43
Les Angiospermes, Classe des Dicotylédones page 44
Les Angiospermes, Classe des Monocotylédones page 46
Le Règne animal : vue d'ensemble page 47
Les Eumétazoaires, invertébrés page 47
Les Vertébrés page 50
Adapter l'enseignement de la systématique aux différents niveaux
3. Inventaire des Etres vivants rencontrés
La description des espèces page 55
L'inventaire des espèces
La liste faunistique page 56
La liste floristique page 56
Les ensembles d'Etres vivants
Les populations, les aires de distribution page 56
Les associations, les groupements page 57
4. Les collections
Les objectifs : pourquoi monter des collections page 57
L'herbier page 57
Prélèvements
Séchage des plantes
Montage
Manipulation de l'herbier
Conservation
Les collections zoologiques page 59
Conservation en milieu liquide page 59
Conservation à sec page 61
5. Quelques mises en culture. Le jardin scolaire page 63
6. Quelques élevages réalisables en classe page 63

Bibliographie page 64

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Chapitre I : LA PREPARATION DE LA SORTIE


1. Préparation administrative.
Les droits d'inscription versés par les élèves incluent une assurance scolaire.
Le professeur devra au préalable, et suffisamment de temps à l'avance, aviser la Direction de son
établissement de l'organisation d'une sortie sur le terrain, en précisant les jour et heures, le lieu, la classe
et le nombre d'élèves concernés. Eventuellement, si l'effectif est important, il pourra demander la
collaboration d'un collègue pour l'encadrement de la sortie. Les autorisations de sortie visées par le chef
d’établissement seront signées pour tous les élèves par les parents (ou tuteurs).
Certaines localités présentent d'autres lieux intéressants à visiter, là où sont menées des actions
environnementales : service des eaux et forêts, pépinières, jardins, fixation de dunes, réalisation de
barrages, carrières, fabriques, laboratoires, etc.Avant d'effectuer la visite de ces lieux, le professeur devra
prendre contact avec les autorités concernées pour obtenir les autorisations nécessaires.

2. Choix du lieu, de l'itinéraire.


Ce choix portera de préférence sur un endroit proche de l'établissement, de façon à éviter tout problème
de transport. Dans tous les cas, il est conseillé de ne pas donner rendez-vous aux élèves sur le site ; il vaut
mieux les y convoyer.
Il faut définir un itinéraire que la classe pourra effectuer à pied et relativement rapidement (une heure
minimum, trois maximum). Si nécessaire, le professeur pourra s'arranger avec ses collègues pour
regrouper 2 ou 3 heures consécutives.

Cet itinéraire doit permettre aux élèves de rencontrer le maximum d'éléments intéressants
permettant d'introduire la suite du programme prévu.
Si on a la possibilité d'étudier un milieu aquatique, il est toujours préférable de choisir un milieu
aquatique naturel : mer, fleuve, rivière, lac, étang, mare.
Le professeur devra donc préparer soigneusement chaque sortie en effectuant préalablement plusieurs
trajets de reconnaissance, en relevant les arrêts intéressants, les activités à effectuer avec les élèves et leur
durée, les notes à prendre en vue d'exploitation, etc.
La longueur de l'itinéraire dépendra des objectifs qui seront fixés :
- si l'on dispose de suffisamment de matériel pour multiplier les activités de mesure, il vaudra mieux se
limiter à un itinéraire court et peu éloigné de l'établissement
- si on veut accorder plus d'importance à l'aspect descriptif, à l'inventaire du milieu, on pourra
travailler sur de plus longues distances.
Un croquis préalable permettra de présenter cet itinéraire aux élèves et de localiser les stations étudiées.

3. Choix du moment.
3.1. En milieu terrestre : tenir compte des saisons.

On rencontre beaucoup plus d'espèces en hivernage qu'en saison sèche. Par contre, la marche dans la
nature n'est pas facilitée par le développement de la végétation, en particulier des Graminées.
La période de sortie sera donc choisie avec précision en fonction des objectifs fixés.

3.2. Les étendues d’eau continentales :

Il s’avère souvent nécessaire d’effectuer la sortie dès le début de l’année scolaire alors que les eaux
stagnantes ne sont pas encore desséchées (plongeoir, vallées fossiles, etc.)

3.2. En milieu marin : tenir compte des marées.

Pour réaliser une sortie en milieu marin, le choix d'une bonne marée est fondamental car il détermine le
chronogramme de la sortie, la richesse des récoltes et la sécurité du groupe.
Néanmoins, pour préparer correctement une sortie, nous disposons de plusieurs éléments d'utilisation
incontournable mais relativement simple :

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3.2.1. l'horaire des marées.


On peut contacter le centre de recherche océanographique de Thiaroye (CROT), la capitainerie du port,
le service météorologique national, les boutiques de pêche et, sur l’internet, le « Service Hydrologique et
Océanographique de la Marine » (S.H.O.M. :www.shom.fr) qui, en France, calcule et publie chaque
année un "Annuaire des marées" dans lequel on trouve les horaires (pleines mers et basses mers) et les
hauteurs des marées pour tous les grands ports du Monde et pour chaque jour de l'année.
On peut ainsi repérer plus facilement les jours où la mer baisse beaucoup (hauteurs 0,25 à 0,35), qui se
situent au voisinage des nouvelles lune et des pleines lunes, et pour lesquels la mer est basse l'après midi.
Ce sont les jours les plus favorables aux sorties. Les heures des marées sont aussi publiées dans les
quotidiens et annoncées dans les bulletins météo des radios et de la télévision.

3.2.2. le décalage horaire pour les autres zones.

Le phénomène de la marée se propage comme une onde, Lieu Pleine mer Basse mer
qui n'atteint pas tous les points de la côte en même temps. Saint-Louis + 0h 48min + 0h 48min
L'annuaire des marées du S.H.O.M. indique aussi les Rufisque - -
décalages horaires pour les marées hautes et les marées Popenguine - 0h 10min -
basses des principaux points remarquables situés sur la côte Mbour + 0h 15min + 0h 35min
du pays, par rapport au port principal. Pointe de Sangomar + 0h 45min + 0h 33min
Ainsi, au Sénégal, les corrections sont les suivantes par (embouchure du Saloum)
rapport à Dakar : Djogué (embouchure de + 0h 44min + 0h 42min
Ces corrections sont pratiquement constantes toute l'année. la Casamance)
Il faudra donc, pour avoir les heures de marée de la
Ziguinchor + 4h 30min + 4h 15min
localité, ajouter ces corrections aux heures relevées sur la
feuille de Dakar.

3.2.3. la "loi des douzièmes".


L'étale est le moment où la mer, à marée haute ou à marée basse ne bouge apparemment plus. Le
marnage est la différence de hauteur du niveau de la mer entre la marée basse et la marée haute.
La mer ne monte pas et ne descend pas de manière régulière entre les étales. On peut calculer exactement
la hauteur de la mer à un instant donné avec une formule mathématique complexe, mais une
simplification très pratique permet d'avoir une idée satisfaisante de l'état de la marée : c'est la "loi des
douzièmes".
On suppose que la période entre deux étales est approximativement de 6 heures.
Par rapport au marnage total, la mer monte ou descend de :
• 1/12 la 1ère heure
• 2/12 la 2ème heure
• 3/12 la 3ème heure
• 3/12 la 4ème heure
• 2/12 la 5ème heure
• 1/12 la 6ème heure
Ainsi donc, au cours d'une sortie :
- on pourra étudier la totalité de la zone découverte pendant les deux dernières heures de la marée
descendante
- il faudra faire attention de la deuxième à la quatrième heure de la marée montante, car la mer effectue
pendant cette période la moitié de sa montée totale!

3.2.4. les variations saisonnières.


Les marnages seront plus élevés autour des équinoxes (23 mars et 22 septembre), lorsque la Terre est
plus proche du Soleil : ce sont les périodes de "grandes marées". Ils seront plus faibles autour des
solstices (21 juin et 21 décembre) lorsque la Terre est plus éloignée du Soleil.

3.2.5. Le choix pour la sortie.


Pour étudier complètement avec les élèves la répartition des êtres vivants sur la côte, il faudra donc tenir
compte de tous ces paramètres :
• choisir une "bonne" marée basse (hauteur 0,25 à 0,35 m) sur le calendrier des marées
• vérifier qu'elle à bien lieu un jour qui convienne
• vérifier que l'heure de la marée basse laisse le temps de rejoindre la côte, d'y passer au moins deux
heures en toute sécurité avant l'étale, et de revenir avant la nuit!
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• si la localité le permet, choisir si possible un endroit où on pourra étudier côte sableuse et côte rocheuse.

4. Préparation en classe avec les élèves


4.1. Définition des objectifs.

A partir de l'analyse des contenus du programme, le professeur s'attachera à définir , avec ses élèves, le
but de la sortie : inventaire des êtres vivants, étude de certains êtres vivants, étude de phénomènes
particuliers, études saisonnières, étude des roches, étude des interventions humaines, etc. On définira
aussi les objectifs visés pour chacune des activités prévues sur le terrain
Plusieurs sorties, judicieusement réparties dans l'année, seront souvent nécessaires.
Chaque sortie gardera un aspect pluridisciplinaire. Le tri de ce qui sera exploité pour traiter le programme
se fera après. Tout ce qui aura été ramené de la sortie (notes, croquis, photos, schémas, échantillons,...)
pourra un jour être exploité.
4.2. Le matériel à emporter.

La liste qui suit est une "liste idéale", mais l'imagination et le bricolage peuvent parfois permettre de
pallier au manque ! De même, professeur et élèves peuvent aussi parfois posséder du matériel qui servira
à tous. Certains organismes (Agriculture, Eaux et forêts, ...) peuvent aussi prêter du matériel.

4.2.1. le matériel collectif.


- matériel d'orientation : boussole, compas, cartes (topographique surtout) ;
- matériel d'observation : loupe(s) pour les petits échantillons, jumelles pour les animaux, les oiseaux
en particulier ;
- matériel de mesures :
.double décimètre, mètre, décamètre, ou cordes étalonnées
.indicateur de pH et eau distillée
.thermomètre
.appareil "fabriqué" pour mesurer la hauteur des arbres
- matériel de récolte :
. géologie - pédologie : marteau, burin, pelle, piochon, boites de conserves, bocaux
. botanique : sécateur, couteau, cuillère, vieux journaux entre deux planches (pour l'herbier)
. zoologie : filet à insectes, filet troubleau, bocal pour tuer les insectes(avec formol ou éther), boites, bocaux...
sans oublier, pour tous les échantillons, des poches plastiques et des étiquettes de marquage, du
scotch pour les coller ou de la ficelle pour fermer les poches et boites. Il ne faut pas oublier que pour
un scientifique, un échantillon non marqué est à moitié inexploitable, ou même perdu !
- des documents (si l'on en possède) pour une première approche de la détermination de quelques
espèces animales et végétales : flore, guide ornithologique,...
De toutes façons, l'essentiel de ce travail se fera en classe après la sortie.

4.2.2. le matériel individuel des élèves


- du matériel de prise de notes : cahier ou carnet, crayon, gomme, stylo ;
- du matériel de récolte d'échantillons individuels : boites, poches plastiques.
N.B. Il faut des chaussures et vêtements adaptés au milieu étudié (brousse, eau...).

4.3. Les méthodes utilisées :

Pour gagner du temps pendant le déroulement de la sortie, le professeur pourra expliquer en classe aux
élèves les différentes méthodes qui seront utilisées :
- principes d'orientation ;
- utilisation d'une carte ;
- méthodes d'observation du paysage, des végétaux, des animaux ou de leurs traces ;
- méthodes de mesures ;
- méthodes de prélèvement d'échantillons de sols et de roches ;
- méthodes de récolte d'échantillons végétaux ;
- méthodes de capture et de récolte d'animaux susceptibles d'être rencontrés ;
- comportement et respect de la nature lorsque l'on pratique ces prélèvements.
Le matériel à emporter sera préparé, regroupé ou fabriqué avec les élèves.

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4.4. L'organisation du travail.

4.4.1. La constitution des équipes.


Le professeur fera avec les élèves l'inventaire des activités qui se dérouleront pendant la sortie.
Certaines activités seront faites avec toute la classe :
- orientation, observation du paysage
- observation et identification de roches, de sols, de végétaux, d’animaux.
D'autres activités pourront être effectuées par différentes équipes :
- schémas de paysages
- réalisation de plans, de profils
- mesures, comptages
- récolte et étiquetage des échantillons : sols, roches, végétaux, animaux
4.4.2. Les consignes de discipline et de sécurité.
Le milieu devra être respecté :
- pour les plantes, on ne récoltera que ce qui est nécessaire, la sortie n'est pas une campagne de défrichage !
- si on a l'occasion d'observer des animaux, on le fera en silence et avec le minimum de mouvements. La
récolte ne dégénérera pas en partie de chasse ou en massacre !
- sur une côte, on remettra en place les pierres retournées au cours de la récolte, afin de ne pas détruire par
exposition au soleil les micro-systèmes qui se sont stabilisés sous ces pierres.
Le comportement du groupe fera l'objet d'une attention particulière :
- la sortie ne doit pas tourner à la promenade ;
- on respectera les activités des personnes qui peuvent évoluer dans les sites visités (agriculteurs, éleveurs,
pêcheurs...).
- on évitera de laisser des détritus.
La sécurité de tous sera assurée :
- attention aux blessures, aux épines
- attention aux animaux dangereux
- en milieu stagnant, l'eau douce peut transmettre de nombreuses maladies, en particulier la bilharziose
dans certains milieux contaminés. Il faut donc se renseigner sur les risques avant d'envoyer patauger les élèves !
- attention aux courants
- attention à la marée montante
- attention aux endroits mouvants : boue, sable...
Pour résumer, le professeur devra en toute circonstance inculquer la notion de respect de l'environnement
à l'élève.

4.4.3. Le chronogramme de la sortie.


Il faudra fixer l'heure et le lieu de rendez-vous avec précision.
Il faudra prévoir du temps pour le retour en classe.
Il faudra également prévoir avec les élèves les tâches à accomplir en rentrant de la sortie : nettoyage et
rangement du matériel, sauvegarde des échantillons, éventuellement mise de quelques animaux en
élevages, de quelques plantes en culture. Si l'on reporte ces activités à la semaine suivante, on risque de
perdre beaucoup d'échantillons!

Chapitre II : LE TRAVAIL SUR LE TERRAIN


A - LE CADRE GEOGRAPHIQUE
Le cadre géographique dans lequel l'étude se déroulera devra être tracé de la façon la plus précise possible :
- repérage, situation, orientation
- observation et analyse du paysage, définition de ses caractéristiques
- réalisation de croquis, de plans, de profils...
Il faudra donc utiliser des cartes, des instruments d'orientation, et aussi des instruments de mesure ; leurs
principes d'utilisation pourront déjà être abordés au cours de la préparation de la sortie

1. Les cartes topographiques


Une carte topographique donne des indications sur l'organisation d'une région : agglomérations, routes,
relief, hydrographie, végétation...Il en existe à différentes échelles. Une échelle à petit dénominateur est
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une grande échelle (beaucoup de détails sur une région limitée) ; une échelle à grand dénominateur est
une petite échelle (moins de détails mais sur une région plus vaste ).

2. Les autres cartes


Les cartes topographiques sont utilisées comme fonds de cartes pour réaliser des cartes spécialisées
comme les cartes géologiques, les cartes pédologiques, les cartes climatiques, les cartes
biogéographiques.... De nombreuses cartes sont regroupées dans l'Atlas National du Sénégal (IGN
1977), l'Atlas du Sénégal (Ed. Jeune Afrique 1983) et dans internet.

2.1. Les cartes pédologiques.


Les cartes pédologiques, accompagnées de leur notice, donnent des indications sur la nature des sols, leur
origine et leur mode de formation.
Des cartes ont été dressées pour le Sénégal :
Exemple : carte au 1/200 000, par le C.R.A. de Bambey nommée feuille de Louga, 1954

2.2. Les cartes géologiques.


Sur ces cartes sont reportées les données géologiques relevées sur le terrain, et celles résultant de
l'interprétation de photographies aériennes ; une légende détaillée ainsi qu'une notice explicative
accompagnent la carte : limites des affleurements, nature des roches, stratigraphie, tectonique, histoire de
la région...Il existe plusieurs cartes géologiques pour le Sénégal :
Exemple carte au 1/500 000 :• carte géologique du Sénégal, Service des Mines et de la Géologie de la
République du Sénégal, 1962.

3. La localisation et l'orientation sur le terrain


L'observation, la description, l'analyse des paysages, leur représentation sous forme de croquis, de plans ou de
profils nécessitent obligatoirement une orientation correcte, ainsi qu'une bonne localisation des lieux étudiés.

3.1. L'orientation est le repérage des lieux étudiés par rapport aux points cardinaux Nord (N), Sud (S),
Est (E) et Ouest (W). Les moyens dont on dispose pour s'orienter peuvent être variables, allant du très
simple au plus sophistiqué.

3.1.1. Sans instrument.


Il faudra se repérer grâce au soleil, qui se lève à l'Est et se couche à l'Ouest. Si ce repérage est facile à
faire le matin et le soir, il devient plus problématique aux alentours de midi, où le soleil est voisin du
zénith. Une fois repéré Est ou Ouest, on estime la position des trois autres points cardinaux.

3.1.2. Avec une montre.

Il existe un moyen de repérer la


direction Nord - Sud à l'aide d'une
montre : le cadran à l'horizontale, on
vise le soleil avec la petite aiguille,
qui indique l'heure ; la bissectrice de
l'angle formé par la petite aiguille et la
position "12 heures" donne
approximativement la direction Nord -
Sud :

3.1.3. Avec une boussole.


L’aiguille aimantée désigne le nord. Il faut tenir la boussole entre soi et le repère choisi
et évaluer la distance qui sépare le site de ce denier.

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3.2. La localisation est le repérage du lieu où on se trouve par rapport à l'environnement géographique
connu ; elle peut se faire :
- à partir d'observations faites avec les élèves : chemin suivi, direction de départ, changement de
direction, traversée de villages, reliefs remarquables...
- grâce à des mesures faites avec des instruments sur le terrain et reportées sur une carte
topographique.
Il est souhaitable de dresser une carte sommaire à partir des observations faites, de distances estimées (en
comptant des pas par exemple), et éventuellement de relevés faits avec des instruments d'orientation, si on
en dispose.

3.2.1. La localisation avec le compas.C'est


un instrument de navigation, qui est en fait
une boussole améliorée, comportant un
système de visée permettant de relever des
caps :
Un cap est l'angle mesuré entre une
certaine direction et la direction Nord :
- le Nord (N) est donc au cap 0° (et aussi
360°, le cadran étant circulaire).
- l'Est (E) est au cap 90°.
- le Sud (S) est au cap 180°.
- l'Ouest (W) est au cap 270°.

Pour "relever" le cap d'un repère du paysage


(butte, dune, arbre, château d'eau...) :
1 - on place le compas horizontalement
devant soi
2 - on vise le repère (butte n°1) avec la flèche
d'orientation de la plaque support
3 - en gardant cette position, on tourne le
boîtier orientable pour faire coïncider sa ligne
Nord - Sud avec l'aiguille aimantée
4 - on lit le cap sur le cadran gradué, face à la
flèche d'orientation : dans l'exemple choisi
(feuille de Bakel, alentours de Kidira), le cap
relevé est 320°. La butte (cap n°1) est située
au Nord-Ouest (NW) de l'observateur.

Les caps peuvent être reportés sur une carte. Le point d’intersection de 2 caps différents permet de
déterminer avec exactitude la position de l’observateur sur la carte.

3.2.2. La localisation avec le Global Position System ou "GPS".


Le GPS est un "mini-ordinateur", de la taille d'un livre de poche, et équipé d'une petite antenne. Celle-ci
lui permet de capter des signaux émis par des satellites dits géostationnaires A partir des informations
reçues de 4, 6 satellites ou plus, le GPS calcule sa position et affiche sur un écran à cristaux liquides ses
coordonnées géographiques - latitude et longitude, altitude - avec une précision d'à peine 100 m pour les
GPS du commerce. On peut ensuite reporter cette position sur une carte. Cet instrument permet de repérer
avec précision des lieux d'étude particuliers : stations intéressantes, gisements, sites archéologiques...

4. L'observation et l'analyse du paysage


Une fois la localisation et l’orientation faites, on passe à l'étape suivante, l'observation du paysage, qui
permettra de dresser le cadre général de l'étude.
L’observation du paysage devra conduire d’abord à une description. Puis on s'aidera des cartes
topographique, géologique et pédologique pour l’analyser. Plusieurs éléments seront à prendre en
considération.

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4.1. Le relief.

On relèvera tous les éléments remarquables :


- présence de reliefs rocheux, de dunes, de collines...
- présence d'une dépression, d'une vallée, d'une antenne radio, d'un village...
- présence d'eau : mer, mare, cours d'eau...
L'étude des cartes pourra déjà fournir quelques éléments d'explication : nature des roches, des sols.....
On pourra s'interroger sur l'action des agents qui ont pu aboutir à la formation de ce type de relief, c'est à
dire des agents d'érosion et d'accumulation :
- le vent, qui a pu arracher des particules, les transporter et les déposer
- la mer si on est sur le littoral
- les eaux de ruissellement, qui laissent des traces plus ou moins profondes dans le paysage
- les écarts de température, qui ont aussi une action sur la désagrégation des roches

4.2. La végétation.

C'est l'aspect de l'ensemble des plantes dans le paysage.


On essayera de délimiter des zones de végétation d'allures différentes, d'évaluer l'importance du couvert végétal :
- zones sur lesquelles la couverture végétale est absente - zones où il y a des arbres
- zones à végétation herbacée - zones sèches, zones vertes
- zones avec arbustes - zones de culture ou végétation naturelle

4.3. La présence humaine.

Les manifestations de l'action humaine seront notées :


- présence de village, de cases - zones d'exploitation du sol et du sous-sol :
- zones de culture, espèces cultivées, zones de jachère carrières de pierres, d'argile...
- zones de pâturage, de passage de troupeaux - gestion de l'eau : aménagement de barrages,
- zones de pêche de mares, puits...
- zones de déboisement - zones de destructions
- zones de plantations, de lutte contre l'érosion - pollutions diverses
On pourra ainsi évaluer la portée des actions humaines sur le milieu naturel : actions bénéfiques, actions péjoratives...
Cette première analyse permettra de sélectionner les stations à étudier ensuite dans le détail, en se rendant
sur des sites particuliers, de délimiter des surfaces d'étude.
Les informations recueillies sur le relief et la végétation seront exploitées en classe et mises en
relation avec les actions du vent, de la mer, des eaux de ruissellement, des écarts de température, de
l’Homme, pour expliquer le paysage. Pour cela on tiendra compte des objectifs des différents
thèmes du programme et des niveaux.

5. La délimitation de surfaces d'étude


Pour pouvoir récolter des données exploitables en classe, il va falloir étudier en détail certaines zones
typiques et judicieusement choisies.
La délimitation de ces surfaces d'étude permettra de faire l'étude de détail du milieu (voir plus loin
"Milieu physique" et "Etres vivants) :

6. La réalisation de documents
Différents types de documents pourront être réalisés ; des croquis seront pris sur le terrain par les élèves
ou les groupes d'élèves. Ils sont destinés à l'élaboration de documents de synthèse pour l'ensemble de la
classe :

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- des croquis du paysage, qui feront


apparaître les caractéristiques des
principaux éléments observés :
relief, végétation, activités
humaines...
Un croquis est un résumé des
observations. Tous les éléments du
paysage ne pourront pas être
identifiés immédiatement sur cette
vue d'ensemble

Exemple : croquis d'un paysage en


milieu sahélien

- un plan général de l'itinéraire


suivi dans ce paysage, sur
lequel on reportera itinéraire,
arrêts, affleurements, zones de
végétation, habitations, points
remarquables...

Exemple : plan d'un itinéraire


allant de la route goudronnée
jusqu'au village
A-B =NNW-SSE
B-C =NW-SE.

- des plans de détail de certains sites particuliers : mare, affleurement rocheux, carrière...

- des profils sur lesquels seront


représentés les accidents de terrain
non notés sur la carte topographique
(en raison de l'échelle) ; on pourra y
reporter les différentes zones et strates
de végétation observées, les espèces
identifiées. Si le profil est trop long, il
peut être découpé en plusieurs
segments représentant des
changements de direction :

Exemple : profil (en deux sections) de


l'itinéraire allant du goudron jusqu'au
village

Pour chaque document, il faut :


- noter l'orientation
- porter des légendes provisoires
- indiquer, même approximativement, les distances
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14

Ces documents seront complétés progressivement, pendant la sortie pour identifier, si cela est possible,
les éléments observés de loin (roches, végétaux, éléments du paysage) Après la sortie, les dernières
identifications seront faites en classe.
Plus on recueillera d'informations, plus la synthèse collective sera précise! (voir le paragraphe du
chapitre III concernant le cadre géographique ).

B - LE MILIEU PHYSIQUE

1. Les roches, la géologie


Les roches sont les constituants du sous-sol.
Par altération, sous l'action de différents processus physiques, chimiques, et biologiques, avec l'apport de
substances organiques, elles donnent naissance aux sols.
Dans la nature, elles sont donc très souvent recouvertes par le sol. On peut néanmoins les observer aux
endroits où elles ressortent : ce sont des affleurements.
Même au niveau de ces affleurements, elles ont souvent été altérées par les agents d'érosion : eau, air,
différences de températures.

Le travail sur le terrain consistera donc à repérer les affleurements et à prélever des échantillons
1.1. La recherche des affleurements

1.1.1. Observation du paysage.


On essayera de repérer dans le paysage les reliefs, escarpements, vallées encaissées, dénivelés, accidents
qui peuvent signaler la présence de ces affleurements.
Les carrières sont aussi des endroits intéressants dans lesquels les roches du sous-sol sont mises à nu de
même que les cours d’eau.

1.1.2. Etude de la carte géologique.


Elle permet d'interpréter les observations faites dans le paysage, de rechercher les endroits où se trouvent
les différents types de roches.
Chaque ensemble couleur-figuré représente une roche, et la légende indique la nature et l'âge de cette
roche. Les accidents (failles, plis...) sont aussi représentés sur la carte.

1.2. Les notes

Des illustrations (croquis, schémas, photos…) regrouperont les observations faites sur l'affleurement :
localisation, orientation, aspect, dimensions, pendage des couches, etc.

1.3. La récolte d'échantillons :

Une fois sur l'affleurement, il faudra rechercher s'il est constitué par une seule roche, ou par une
association. Là encore, l'observation jouera un rôle important, et l'étude de la carte géologique sera d'un
grand secours.
La récolte se fera à l'aide d'un marteau, et parfois d'un burin (par exemple pour dégager des fossiles).
Les échantillons récoltés seront marqués ; on peut inscrire dessus (feutre, vernis, craie...) un numéro, cette
référence étant soigneusement reportée sur un carnet avec les indications de lieu de récolte, de
détermination provisoire ; une loupe à main rendra de grands services.

2. Les sols, la pédologie

Définition
« Le sol représente la formation naturelle de surface à structure meuble et d’épaisseur variable, résultant
de la transformation de la roche mère sous-jacente sous l’influence de différents processus physiques,
chimiques et biologiques » ( A. Demolon ).

2 1. Etude d’un profil sur le terrain


LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
15

2.1.1. Qu'est-ce qu'un profil pédologique ?


Une coupe de terrain fraîchement réalisée ( carrière, tranchée pour travaux routiers, ou trou creusé pour
l'étude, pouvant atteindre un mètre de profondeur, et si possible jusqu'à la roche-mère) permet d’observer
directement le sol. Sur une telle coupe, ou profil pédologique, on peut identifier plusieurs "couches"
superposées, de couleur, de nature et de texture souvent différentes appelées horizons et désignées par
convention par des lettres majuscules. Les horizons A et B correspondent aux couches supérieures du sol
et l’horizon C à la roche mère.

Un profil typique - ou profil pédologique - présente :

- la litière, dépôt organique constitué de débris de plantes et


animaux morts : A00
- une couche de décomposition des éléments organiques : A0
- une zone enrichie en matières organiques, ou horizon
humifère A1
- une zone appauvrie en éléments fins ou solubles (argiles,
oxydes), par suite de leur entraînement en profondeur par les
eaux d’infiltration : c'est l'horizon éluvial ou lessivé A2
- l'horizon inférieur enrichi en éléments provenant de la partie
supérieure (Fe2O3, argile) constituant l'horizon illuvial ou
d’accumulation, désigné par la lettre B affectée d’un indice
s’il y a lieu de subdiviser : B1, B2, B3,. . .
- sous les horizons B, on trouve la roche-mère, désignée par
la lettre C.

Les horizons A sont organo-minéraux, les horizons B et C uniquement minéraux


Suivant les régions, les climats, la nature de la roche-mère, le nombre, l’épaisseur et la composition des
horizons peuvent varier ; leurs caractéristiques permettent de déterminer différentes catégories de sols.

2.1.2. Etude d'ensemble du profil.


Il faudra noter :
- la localisation géographique, l’altitude, la topographie, le climat local.
- la nature de la roche mère
- la végétation, les groupements végétaux.
- les traces de vie, la présence de galeries creusées par des animaux...
- à quel type de sol appartient le profil observé (on pourra s'aider de la carte pédologique)

2..1.3. Etude de chaque horizon.


Pour chaque horizon il convient de noter :
- La désignation pédologique ( Horizon A - B ou C )
- L’épaisseur
- La couleur : gris foncé - brun - jaune etc.
- La limite avec l’horizon sous-jacent. Elle peut être nette, graduelle, rectiligne, ondulée...
- La texture, appréciée entre les doigts sur un échantillon de terre sèche (que l’on écrase) ou de terre
humide (que l’on pétrit) ; elle donne une première idée de la richesse en argile, en sable. . . Une étude
au laboratoire de la granulométrie permettra de compléter ce critère.
- La structure ; elle représente le mode d’assemblage des constituants du sol ; elle peut être compacte,
grumeleuse, particulaire.
- Le contenu : la matière organique, galeries d’animaux ( lombrics. . . ), disposition et abondance des
racines, abondance des graviers, des cailloux. La teneur en calcaire peut être appréciée avec le test à
l’acide chlorhydrique.
Pour terminer, on fera un schéma du profil pédologique en repérant bien l’échelle.

2.2. Les prélèvements de sol

On pourra effectuer deux types de prélèvements :


- prélèvement, à l'aide d'une petite pelle ou d'une cuillère, d'échantillons de chaque horizon et de la roche
mère qui seront placés dans des sacs en plastique étiquetés. Ces échantillons seront destinés à compléter
l'étude du sol en classe.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
16

- prélèvement au moyen d’un cylindre de volume déterminé, pouvant être fermé aux deux extrémités. On
peut utiliser une boîte de conserve de volume connu ouverte d’un côté et dont le fond est percé de
nombreux trous. Ce type de prélèvement, qui doit préserver la structure du sol, est indispensable pour la
détermination de la porosité au laboratoire. La technique de prélèvement est la suivante :

• enfoncer la boite grâce à des


mouvements rotatifs (1) jusqu'à ce
qu'elle soit pleine (2)
• creuser latéralement et fermer la boite
(3)
• retirer la boite, et l'enfermer dans un
sac de plastique bien serré sur les deux
cotés.

3. L'eau, l'hydrologie
3.1. Le bord de l'eau, le rivage

On notera les principaux caractères du sol observables sur le terrain :


• nature du sol, taille des éléments (vase, sable, • sol uniforme ou craquelé, présence de "fentes
gravier, galets,...) de retrait"
• sol sec ou humide • présence ou absence de végétation
Des prélèvements (voir page précédente) seront faits pour poursuivre l'étude au laboratoire.
Sur une plage sableuse, il est intéressant de faire des prélèvements à différents niveaux.
3.2. Le fond
En faisant des prélèvements, on notera si le fond est vaseux, sableux, argileux, rocheux, et s'il contient des
débris organiques végétaux ou animaux.
Si on étudie un puits, on pourra avec une corde mesurer la profondeur du niveau de l'eau. On notera
également la présence éventuelle de forages.

3.3. L'eau.
Il peut être intéressant de mesurer la profondeur, si l'opération n'est pas dangereuse ! Un cordage lesté
convient pour effectuer cette opération.
Sur les eaux de surface (mer, lacs, mares, cours d'eau), différentes observations pourront être faites :
• la transparence de l'eau • la température à différentes profondeurs
• la coloration (thermomètre fixé sur une corde lestée)
• la présence de débris végétaux • le pH
Des prélèvements permettront de faire des analyses sommaires au laboratoire.

3.4. Les mouvements de l'eau

3.4.1. Les variations du niveau.


On peut les déceler en observant les débris ou les épaves laissés par le retrait des eaux (les laisses), les
différents types de végétation et les variations de couleur du sol.
En rapprochant ces observations, on peut en déduire si les mouvements sont fréquents (bord de mer par
exemple) ou étalés sur plusieurs mois (cours d'eau, mares).

3.4.2. Les vagues.


Elles sont en général provoquées par le vent. On notera donc leur direction ainsi que celle du vent. On
pourra aussi observer les mouvements des objets flottants ou des bateaux provoqués par les vagues,
apprécier leur hauteur et la distance qui sépare deux vagues successives.

3.4.3. Les courants.


On peut les déceler à l'aide d'objets flottants qui se déplacent, ou en jetant un fil légèrement plombé dans
l'eau : le déplacement du plomb indique alors la direction du courant. On peut aussi essayer d'apprécier sa
vitesse.
4. Les éléments du climat, la météorologie

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17

L'étude des éléments du climat demande un minimum d'équipement permettant de faire des mesures
régulières. Aussi, au niveau de la classe, ces mesures seront souvent réduites à celle de la température, si
l'établissement dispose d'un thermomètre. En dehors de ces relevés de températures, les observations
seront purement qualitatives, mais néanmoins notées régulièrement.

4.1. Les observations et les mesures sur le terrain et près de la classe


4.1.1. La température.
Pendant la sortie, on peut faire quelques relevés de températures, en notant à chaque fois l'heure de la
mesure et la hauteur du thermomètre par rapport au sol.
Des mesures plus régulières peuvent être faites aux
abords de la classe, en chargeant quelques élèves
d'effectuer ces mesures.
Le thermomètre sera placé à l'ombre. On peut faire
varier différents paramètres :
- la hauteur de la mesure : on suspend le thermomètre
à des hauteurs différentes au dessus du sol :
- l'heure de la mesure.
Les mesures seront reportées dans un tableau qui
permettra de faire une étude graphique en classe :

8h 9h 10 h 11 h 12 h 13 h 14 h 15 h 16 h 17 h 18 h
150 cm du sol
100 cm du sol
50 cm du sol
sol

4.1.2. L'ensoleillement, ou éclairement.


Les mesures se font normalement avec un posemètre, ou un luxmètre.
En l'absence d'appareil de mesure, on peut noter si le ciel est clair ou nuageux
(nébulosité) ; on peut aussi évaluer l'angle d'incidence des rayons du soleil sur le sol,
en mesurant l'ombre portée d'une règle ou d'un bâton sur le sol (voir page 28).
Plus l'angle d'incidence est grand (valeur maximum 90°), plus l'éclairement est
important.
Plusieurs mesures peuvent être faites :
- à différentes heures de la journée, mesures faites au même endroit
- à différentes périodes de l'année, mesures faites au même endroit et aux mêmes
heures, par exemple à intervalles d'un mois.
Des comparaisons permettront de connaître comment varie cet angle, et donc
l'ensoleillement en fonction:
- de l'heure de la journée
- de la saison.

Mesure de l’angle d’incidence des rayons


Solaires par la méthode de l’ombre portée
- 1) on plante la règle ou le bâton
verticalement dans le sol et on mesure
sa longueur L
- 2) on mesure la longueur de l'ombre
portée l
- 3) on calcule L/l ; c'est la Tangente
de l'angle i c.a.d tg i = L/l
- 4) on cherche dans la table de
trigonométrie la valeur de l'angle
d'incidence des rayons solaires i

4.1.3. La pluviosité.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
18

On la mesure avec un pluviomètre.


A l'école, un jour de pluie, on peut la mesurer avec un entonnoir et un récipient gradué :

On calculera la surface S de la
grande ouverture de l'entonnoir,
puis la hauteur d'eau, en
millimètres, qui correspond à un
cylindre ayant cette surface pour
base.
V = h x S On en déduit :h = V/S

4.1.4. L'humidité atmosphérique.


Elle se mesure avec un hygromètre.
En classe, on peut essayer de l'évaluer en mesurant le temps de séchage d'un carré de papier filtre imbibé
d'eau.Cette expérience peut être réalisée :
- à des moments différents de la journée - des jours différents
- à des endroits différents - des mois différents.
Les résultats obtenus ne donneront pas de valeurs absolues, mais serviront à faire des comparaisons .

4.1.5. Le vent.
Sa direction peut être évaluée avec un filet à papillons et une boussole par exemple.
Sa vitesse se mesure avec un anémomètre. Si on n'a pas cet instrument, on peut essayer d'évaluer la force
du vent en lui attribuant des numéros.

4.2. Les enquêtes

Des enquêtes peuvent être menées par des équipes d'élèves auprès des services de la Météorologie
Nationale (aéroports, eaux et forêts, Centres d’Expansion Rurale - CER, Sous-Préfecture…) afin d'obtenir
des données précises, régulières, qui serviront à interpréter et à compléter les observations et mesures
faites en classe et sur le terrain.
On pourra ainsi obtenir les relevés de températures maxima, minima, de pluviométrie, d'hygrométrie, de
vitesse du vent...

C - LES ETRES VIVANTS


L'étude des êtres vivants sur le terrain présente des difficultés que l'on ne rencontre pas lorsqu'on étudie le
milieu physique. En effet, si les sols et les roches nous "attendent sur place" pendant de très nombreuses
années, les êtres vivants bougent, eux. Les cycles de développement, les activités, sont intimement liés au
climat ; de plus, certaines populations sont fragiles. Les observations peuvent être très différentes d'une
année sur l'autre et même d'un mois sur l'autre.
Il sera donc intéressant de faire plusieurs sorties comparatives (par exemple une en fin d'hivernage et une
en pleine saison sèche) pour avoir une vue plus large sur les êtres vivants qui peuplent une région, et
comprendre comment ils s'adaptent aux conditions difficiles que représente la saison sèche..

1. Les plantes, la flore


1.1. Reconnaissance, détermination des espèces

Une bonne identification de chaque espèce est l'étape préalable à toute étude, que ce soit une étude de
population, de répartition, d'association, une étude de cycle biologique ou une étude d'adaptation aux
conditions climatiques.
Suivant le niveau dans lequel on fait l'étude (enseignement élémentaire, moyen, secondaire), on pourra se
contenter d'un nom local, ou rechercher le nom scientifique.

1.1.1. Les plantes que les enseignants, les élèves, ou les habitants connaissent
1.1.2. Les plantes les plus courantes sont parfois déjà connues de l'enseignant ou des élèves, sous le nom
utilisé localement.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


19

1.1.3. Le travail en groupe permet donc de faire un inventaire rapide et plus ou moins complet des espèces
rencontrées.
Il arrive qu'on ne puisse pas déterminer une plante sur le terrain ; on peut alors faire appel aux personnes
présentes sur les lieux pour obtenir le nom de la plante en langue locale. L'utilisation d'un lexique permet
de trouver éventuellement d'autres noms dans des langues différentes, ainsi que le nom scientifique.

1.1.2. L'utilisation d'une "flore"


Il est toutefois recommandé de consulter une flore pour confirmer la détermination et obtenir des
renseignements complémentaires.
Une flore est un ouvrage botanique conçu pour la détermination des plantes.
Les critères de détermination utilisés sont multiples : caractères des feuilles, des fleurs, des tiges, des
fruits, des épines....
On obtient le nom scientifique (en latin) de la plante. L'utilisation d'un lexique permet de trouver les
noms utilisés dans les langues locales ou noms vernaculaires.
Les flores couramment utilisées ne traitant que les plantes à fleurs ou Phanérogames,
pour les Algues rencontrées, on se contentera donc de distinguer les trois catégories déterminées par leurs
pigments : • Algues vertes • Algues rouges • Algues brunes.

1.1.3. Les renseignements à noter :


- le lieu et la date de l'observation, la nature du sol - son état végétatif :
- la taille de la plante • feuillage présent ou absent, vert ou jaune...
• présence de fleurs, de fruits

1.2. Récolte d'échantillons (les plus complets possible)

La récolte d'échantillons peut permettre de préciser en classe la détermination de certaines espèces, mais
aussi de constituer une collection de référence - l'herbier - qui restera dans l'établissement. Les élèves
intéressés peuvent aussi constituer un herbier personnel.
Si on prélève des échantillons, ceux-ci sèchent très vite ; il est donc indispensable, si on ne les prépare pas
sur le champ, de les conserver dans des poches plastiques (‘mbouss’) fermées pour les ramener jusqu'à la
classe.

1.2.1. Pour préparer la constitution d'un herbier sur le terrain, il faut choisir des plantes ou des parties de
plante que l'on peut aplatir et sécher :

- chaque plante récoltée pour être mise en


herbier sera placée entre deux feuilles de papier
journal, convenablement étalée : le papier
journal va absorber l'humidité et accélérer le
séchage.
- on notera sur la feuille de journal le nom de la
plante (si on le connaît), le lieu et la date de la
récolte, ainsi que les autres indications
intéressantes : taille de la plante entière, aspect
des fruits, ....
- toutes les plantes ainsi préparées seront
regroupées entre deux plaques de carton fort ou
de contre-plaqué ficelées serrées. La suite des
opérations se déroulera en classe.

1.2.2. On peut ramener des échantillons destinés à être mis en culture :


- plantes entières, prélevées avec leurs racines et un peu de terre, et transportées dans une poche
plastique humide
- graines que l'on fera germer en classe
1.3. Etude de la répartition horizontale des végétaux

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20

Il s'agit de caractériser l'importance de la végétation sur les surfaces étudiées dans les différentes stations
choisies : nombre d'espèces, nombre d'individus de chaque espèce, et taille des individus. Ce travail peut
être réalisé par plusieurs équipes d'élèves.
Le premier problème est, pour chaque station, de déterminer la taille de la surface à analyser, de façon à
ce que le nombre des espèces relevées soit représentatif de l'ensemble de la station.

1.3.1. Détermination de l'aire minima


- Le matériel : 4 piquets, et une ficelle d'une trentaine de mètres ; chaque mètre est matérialisé par un
nœud, avec un morceau de tissu coloré tous les 5 mètres, et un morceau de tissu d'une autre couleur
tous les 10 mètres.
- La méthode : on délimite avec la ficelle et les 4 piquets une surface de 1 m2, et on compte le nombre
d'espèces présentes sur cette surface.

On délimite ensuite une surface double de la précédente, c'est à Ficelle Surface Nombre Nombre
dire de 2 m2, et on dénombre les espèces nouvelles. d’espèces cumulatif
On recommence avec une surface double de la précédente : 4 m 2, nouvelles d'espèces
et ainsi de suite jusqu'à ce que le nombre cumulatif d'espèces nouvelles
trouvées reste constant : 1 m x 1m 1 m2 2 2
La surface à partir de laquelle le nombre d'espèces n'augmente 1mx2m 2 m2 2 4
plus s'appelle "aire minima". Dans notre exemple, elle est de 16 2mx2m 4 m2 3 7
m2. Ceci signifie que sur cette station, pour avoir un échantillon 2mx4m 8 m2 2 9
de végétation homogène et représentatif, il faut faire le 4mx4m 16 m2 1 10
dénombrement sur une surface au moins égale à 16 m 2 .Mais 4mx8m 32 m2 0 10
cette aire varie suivant les types de groupements végétaux.
8mx8m 64 m2 0 10

1.3.2. appréciation de l'abondance-dominance

° Sur l'aire étudiée, une espèce peut être représentée par un nombre plus ou moins important d'individus :
elle est plus ou moins abondante.
° D'autre part, les individus d'une espèce occupent sur cette aire une surface plus ou moins importante, ce
qui caractérise la dominance de cette espèce : un kad (Faidherbia albida) couvre une surface supérieure
à celle couverte par 5 ou 6 pieds de ndiandam (Boscia senegalensis) ; on dit qu'il a une plus forte
dominance.
° On attribue globalement à chaque espèce un coefficient d'abondance-dominance à l'aide d'une échelle
conventionnelle :
5 : espèce couvrant plus de 75% de la surface, nombre d'individus quelconque
4 : espèce couvrant de 50 à 75% de la surface, nombre d'individus quelconque
3 : espèce couvrant de 25 à 50% de la surface, nombre d'individus quelconque
2 : espèce couvrant de 5 à 25% de la surface, individus très abondants
1 : espèce couvrant peu de surface, individus assez abondants
+ : espèce couvrant très peu de surface, individus peu abondants.

1.3.3. évaluation de la sociabilité


Les individus d'une espèce peuvent vivre isolés, ou groupés en populations plus ou moins denses. Cette
densité caractérise la sociabilité de l'espèce en un lieu donné, que l'on évalue aussi avec une échelle
conventionnelle :
5 : espèce en peuplement presque pur
4 : espèce en tapis étendus plus ou moins jointifs (en colonies)
3 : espèce en taches assez étendues et séparées (en coussinets)
2 : espèce en touffes
1 : individus isolés.

1.4. Etude de la répartition verticale des végétaux

1.4.1. la stratification
Les végétaux que l'on rencontre ont des hauteurs variables. On peut en général distinguer trois "étages",
que l'on appelle des strates :
- la strate herbacée, regroupant les végétaux de petite taille : les "herbes", dont certaines peuvent tout
de même atteindre 1m à 1,5 m, ainsi que les très jeunes arbres et arbustes
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21

- la strate arbustive, constituée par les arbrisseaux (50 cm à 2 m) et les arbustes (2 à 10 m), parfois
regroupés en buissons
- la strate arborescente, constituée par les arbres de 10 à 20 m ou plus, et qui sont surtout caractérisés
par la taille de leur tronc.

1.4.2. mesure de la taille des végétaux

On peut mesurer la taille des végétaux les


plus petits à l'aide d’une règle ou d’un ruban
d'un mètre.
Pour les plus grands, on utilisera un appareil
de mesure que l'on peut facilement fabriquer
en classe avec du carton ou du contre-
plaqué :

Pour effectuer la mesure, on procède de la façon suivante :


1) on reporte sur le tronc la hauteur h1 du support de l'appareil ; un élève peut tenir une feuille de
papier contre l'arbre pour repérer cette hauteur (point f )
2) on s'éloigne avec l'appareil d'une distance D (que l'on mesure) suffisante pour pouvoir viser le
sommet de l'arbre S
3) avec la réglette fixe, on vise le point f , puis sans bouger l'appareil, on vise avec la réglette mobile le
sommet S de l'arbre :
4) on lit la valeur de l'angle "a" ainsi mesurée
sur le cadran gradué.
5) on se reporte à la table de trigonométrie
(page 28), dans laquelle on recherche la
Tangente de l'angle a
6) cette tangente nous permet de calculer la
hauteur h2 : h2 = D x tg a
La hauteur de l'arbre est donc : H = h1 + h2
Les plantes rencontrées pourront ainsi être
classées, suivant leur taille, dans l'une des trois
strates : herbacée, arbustive, arborescente.

1.4.3. la zonation des algues sur les côtes rocheuses


n remarque que les Algues sont distribuées en zones horizontales successives plus ou moins nettes suivant
les rochers, chaque espèce occupant la plupart du temps le même niveau, plusieurs espèces étant souvent
mélangées.
Un groupe d'élèves peut étudier cette zonation, en récoltant les Algues séparément espèce par espèce et
en étiquetant soigneusement (par des numéros) les étages de récolte.

1.5. Les types biologiques

Suivant l'époque de l'année à laquelle on fait la sortie, l'aspect de la végétation varie considérablement.
Ces changements sont dus aux variations climatiques. En saison sèche, beaucoup de plantes perdent leurs
feuilles, et certaines disparaissent même de notre vue, bien que subsistant sous des formes qui passent
inaperçues au niveau du sol.
On peut essayer, en saison sèche, de rattacher selon les critères suivants, les végétaux rencontrés à l'un de
ces six types biologiques (classification de Raunkiaer, 1910)) :

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22

- les Phanérophytes, dont les parties aériennes


dressées se trouvent exposées continuellement aux
agressions du climat.
Certaines, dont des feuilles sont adaptées pour
limiter les pertes en eau par évapotranspiration
(feuilles coriaces, feuilles réduites, ou
épineuses) gardent leur feuillage toutes l'année,
par exemple Piliostigma reticulatum, Bauhinia
rufescens.
Beaucoup d'autres perdent leurs feuilles, mais
leurs bourgeons résistent pendant la période
aride : des arbres, arbustes, arbrisseaux comme
les acacias, les combretum, ainsi que des
plantes succulentes
- les Chaméphytes, de taille inférieure, qui
résistent mieux, près du sol, aux rigueurs du
climat, et qui conservent leur partie
aérienne comme Pergularia tomentosa.

- les Hémicryptophytes, dont la partie


aérienne, herbacée, sèche et protège les
bourgeons situés au ras du sol. C'est le cas des
Graminées.
- les Cryptophytes, dont l'appareil aérien
disparaît complètement, et dont les parties vivaces subsistent abritées dans le sol (Géophytes). Ce sont
les plantes à bulbes, rhizomes, et tubercules.
- les Thérophytes, dont la totalité de la plante disparaît en saison sèche, et dont ne subsistent que les
graines. C'est le cas de nombreuses plantes herbacées de nos régions. Dans la zone désertique,
certaines espèces sont capables de développer leur cycle complet très rapidement à la suite d'une seule
pluie : ce sont les Ephémérophites.
- les Epiphytes, qui se développent en grimpant sur des plantes-supports, comme Leptadenia hastata
ou Cissus quadrangularis.

2. Les animaux, la faune


Dans un milieu naturel, les animaux sont les acteurs dont l'étude présente le plus de difficultés, une des
caractéristiques principales du Règne animal étant la mobilité.
Contrairement aux éléments minéraux et aux végétaux, les animaux se déplacent, fuient, se cachent,
migrent, et parfois attaquent quand ils se sentent menacés.
Pour les observer dans la nature, il faut faire preuve de patience, de discrétion, de ténacité, de prudence et
d'ingéniosité. Alors, les capturer afin de les étudier plus en détail est encore plus difficile.
La grande faune sauvage a pratiquement disparu des zones habitées par l'Homme. Néanmoins, si l'on sait
s'y prendre, toute sortie dans la nature, même aux alentours d'un établissement scolaire, est loin d'être
infructueuse quant à l'observation et à la récolte des animaux.

2.1. L'observation d’animaux dans la nature

2.1.1. Les précautions à prendre.


- avant tout, ne pas déranger les animaux, donc ne pas faire de bruit, ni de mouvements brusques
- préférer se retirer si l'on risque de causer des préjudices aux animaux observés, ce qui peut être le cas
pour des oiseaux en train de nicher par exemple
- certains animaux peuvent être dangereux, il faut donc toujours rester hors d'atteinte d'une attaque
possible : quelques mètres pour un serpent venimeux, un nid de guêpes, un demi mètre pour un
scorpion ou une fourmilière...
2.1.2. Les instruments d'observation
On n'en dispose pas toujours hélas, mais leur utilisation facilite la tâche :
- loupe à main pour les petits animaux - jumelles pour les animaux éloignés.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
23

2.1.3. Ce que l'on doit observer et noter


- l'identification de l'animal. Il n'est pas toujours possible de la faire immédiatement avec exactitude,
mais on peut toujours noter s'il s'agit d'un oiseau, d'un mammifère, d'un reptile, d'un insecte...On peut
s'aider de livres spécialisés appelés "faunes" si on en a apporté, sans cela on précisera la détermination
en classe.
- la taille approximative - les couleurs
- l'allure de l'animal, au repos et quand il se déplace - s'il est isolé ou en groupe
- dans quel milieu se fait l'observation, la date de l'observation.

2.2. Des indices de présence

Même lorsque les animaux ne sont pas directement visibles, on peut déceler des indices de leur présence :
- cadavres, coquilles, carapaces, mues... - traces d'habitat : terriers, toiles d'araignées...
- traces de déplacements, cris, chants - traces de reproduction : nids, cocons...
- restes de repas, pelotes de régurgitation de rapaces, déjections

2.3. Des techniques de capture

2.3.1. La capture "à la main".


Souvent facile pour certains animaux (quelques insectes, mollusques, crapauds, caméléons, tortues...), elle
requiert pour d'autres (crustacés, insectes, poissons, grenouilles, lézards, rongeurs...) des qualités de
rapidité et d'agilité que possèdent beaucoup d'élèves ! Toutefois, de même que pour l'observation, la
capture d'animaux dangereux (scorpions, guêpes, araignées, serpents...) doit faire l'objet de précautions
particulières, et l'on peut alors utiliser des accessoires indispensables tels que gants, pinces, bâtons...

2.3.2. La capture au filet.

Elle est surtout pratiquée pour les insectes


volants, comme les papillons et les libellules.
Il est facile de confectionner en classe un
filet à papillons, en utilisant un tissu léger
(du voile par exemple), et un manche
suffisamment long ( au moins deux mètres) :
Les papillons sont des insectes très fragiles,
leurs ailes étant recouvertes d'écailles qui
partent au moindre toucher. Dès que le
papillon est pris, on laisse le filet sur le sol,
et on remonte le fond du filet. Le papillon se
dirige vers le fond, où on le bloque entre le
pouce et l'index, au niveau du thorax. On le
sort alors du filet en retournant la poche, et
en prenant garde de ne pas lui abîmer les
ailes.

On procédera de même pour les libellules. Les coléoptères demandent moins de précautions. Pour les
guêpes, les abeilles, attention aux piqûres !
Beaucoup d'animaux aquatiques peuvent être capturés avec un "filet troubleau", avec lequel on racle le
fond, et qui doit donc être nettement plus solide qu'un filet à papillons. La poche est moins longue ; elle
peut être confectionnée à partir de sac d’oignons ou de pommes de terre.

2.3.3. Les pièges.


Ils ont pour but d'attirer et de capturer les animaux. Certains d'entre eux présentent, hélas, l'inconvénient
de tuer les animaux, comme par exemple les pièges à ressort. On doit donc les utiliser en dernier recours :

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


24

- les pièges à ressort, utilisés surtout pour les rongeurs.


L'animal provoque la détente du ressort en touchant à la
nourriture, et il est tué en général. On peut ainsi récolter
des souris, campagnols, rats, oiseaux avec ces pièges.
- les trappes, pour les oiseaux qui ne sont pas
exclusivement insectivoresLorsqu'un oiseau est sous la
trappe, on tire sur la ficelle.

- les pièges à hisser, (d’après "Réaliser une collection d'insectes" d'A. Ricono - BAP de Niamey
1997)pour les papillons et les coléoptères. Une boite de conserve peut constituer un piège
rudimentaire. Pour un piège fabriqué, l'espace laissé entre le cadre métallique et le contre-plaqué doit
permettre de passer la main, et il est maintenu béant par une jonction souple (ficelle).
Les appâts utilisés sont variés, les insectes réagissant mieux à certaines odeurs :
. les fruits pourris : bananes, papayes. Les mangues attirent surtout les mouches!
. l'urine, les excréments : l'urine humaine attire les papillons. Les excréments les plus prisés des
chasseurs de papillons sont ceux des carnivores.
. les cadavres d'animaux (rongeurs, reptiles, poissons).
Il faut toujours descendre le piège très lentement, sinon les papillons, posés sur le filet, se sauveront.
Lors de la confection du filet, il faut prévoir une zone sans couture qui permettra de passer la main
pour attraper facilement les insectes.
- les pièges creusés, permettent de récolter de
nombreux insectes , et aussi de petits
mammifères insectivores comme les
musaraignes. On appâte avec des fruits
pourris ou des cadavres d'animaux. La paroi
lisse de la boite empêche la fuite des animaux.
- la récolte de nuit, à la lumière. La lumière
blanche attire un grand nombre d'insectes :
papillons nocturnes, criquets, mantes religieuses,
coléoptères, éphémères, punaises... Il suffit de se
placer au pied d'un réverbère, d'un mur éclairé, ou
d'éclairer un drap blanc tendu entre deux arbres,
pour récolter un grand nombre d'insectes différents.
Le rayonnement ultraviolet, composante de la lumière blanche, est le plus attractif.
- les nasses pour quelques animaux aquatiques (poissons, crustacés) : ce sont des paniers en bois ou en
métal, équipés d'une entrée en forme d'entonnoir avec un appât à l’intérieur.
- la pêche à l'hameçon pour les poissons.

2.4. La mise en réserve des animaux capturés.


Les animaux capturés doivent être
conservés dans de bonnes conditions
jusqu'au retour en classe, où ils seront
traités en fonction de l'utilisation qu'on
prévoit d'en faire.
- si on désire les conserver vivants
pour les mettre en élevage et les
observer, il faudra les enfermer dans
des sacs ou des boites suffisamment
spacieux pour leur permettre de
respirer, et les protéger de la chaleur.
- si on veut les mettre en collection,
il faudra les conserver à une
température la moins élevée possible,
et les traiter dès le retour en classe.
Pour les insectes, on peut procéder de
la façon suivante :
. les papillons peuvent être tués par
pression du thorax entre le pouce et
l'index (ce qui brise les relations entre
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
25

les muscles du vol et les attaches internes de l'exosquelette), puis mis en papillotes (papier pour
envelopper).
. les autres insectes seront tués dans une "boite de chasse" :
On placera dans cette boite de chasse un tampon de coton imbibé d'un liquide toxique : insecticide en
bombe, éther, essence. Le liquide ne doit pas couler dans la boite
2.5. Les enquêtes
Des enquêtes complémentaires peuvent être menées par les élèves pour compléter l'inventaire de la faune
de la région.

Chapitre III : LE TRAVAIL EN CLASSE


ET AU LABORATOIRE : EXPLOITATION
DES DONNEES RECOLTEES
La sortie sur le terrain a permis d'observer, de noter, de faire des croquis, de mesurer, de récolter des
échantillons. Dès le retour en classe, il faut assurer les tâches les plus urgentes. Il s'agit surtout de
préserver les échantillons récoltés, en particulier les êtres vivants :
- pour conserver en vie ce que l'on veut mettre en élevage ou en culture :
• placer les animaux dans un espace suffisant pour leur permettre de respirer (terrarium, aquarium,
boite, bocal et en leur donnant à manger.
• mettre en terre (pot ou jardin scolaire) les plantes ramenées avec leurs racines, et arroser la terre.
- pour assurer la bonne conservation de ce que l'on veut garder en collections :
• on peut garder quelques heures les échantillons zoologiques au réfrigérateur en attendant de les
traiter.
• il vaut mieux placer les plantes le plus rapidement possible dans des feuilles de journal pour
commencer le séchage pendant qu'elles sont en bon état.
La deuxième étape consistera à rassembler et à classer toutes les notes prises par la classe.Il faudra
ensuite essayer de déterminer (à partir des notes ou des échantillons rapportés) tout ce qui n'a pas été
identifié sur le terrain. On se servira pour cela d'ouvrages et de documents spécialisés.
L'exploitation du stock de données ainsi récoltées pourra s'étaler sur plusieurs semaines et même
sur plusieurs mois. Tout ce qui a été collecté servira de point de départ concret à la plupart des
leçons de l'année.
L'enseignant devra organiser cette exploitation conformément à la progression annuelle qu'il a prévue en
fonction du niveau de la classe et des objectifs fixés par le programme.

A - LE CADRE GEOGRAPHIQUE
Les croquis des élèves serviront à réaliser pour toute la classe un document de synthèse de chaque type,
complété par la détermination des éléments non identifiés sur le terrain (sols, roches, plantes...) : c’est la
mise en commun.
Voici quelques exemples pris dans des milieux variés :

-un ou des croquis de paysage, par exemple :croquis d’un

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26

Paysage sahélien

-le plan général d’un itinéraire de la sortie allant de la route goudronnée


au village : exemple du plan correspondant au paysage ci-dessus

- les profils relevés pendant la sortie seront


complétés, affinés et mis au propre.
On peut reporter les relevés de végétation sur
les profils : on obtient alors des transects
(voir plus loin le paragraphe sur la répartition
horizontale de la végétation). Exemple : transects
suivant les coupes A-B et B-C du plan de la page
précédente :

Remarque à propos des échelles des profils :


Si on prenait la même échelle pour les longueurs et pour les hauteurs - par exemple 1 cm pour 50 m -
un parcours de 500 m serait représenté par 10 cm, mais une dune de 10 m de hauteur ne ferait que 2
mm sur le schéma, et un arbre de 2 m seulement 0,4 mm !Il est matériellement impossible de réaliser
un tel tracé sur le papier, et on est donc obligé de prendre une échelle beaucoup plus grande pour les
hauteurs, même si elle semble disproportionnée par rapport à celle des distances parcourues. C’est la
seule façon de faire apparaître les reliefs sur les profils. (NB : en plus de l’échelle horizontale, on
précisera donc l’échelle verticale)
- les plans de détail et transects de certains sites particuliers : ils permettent de préciser des détails du
paysage.
Pour chaque document, il faudra bien :
- préciser l'orientation
- porter une légende complète, sans
oublier la localisation du site
- indiquer l'échelle sur les plans et
profils.

(D'après Sylvie Di Lazzaro "Etude du


milieu" - INDRAP Niamey n° 112)
Exemple: plan et transect d'une
mare d'eau douce telle qu'on en
rencontre dans la région du fleuve

B - LE MILIEU PHYSIQUE

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


27

L'étude du milieu physique concerne le sous-sol (les roches), les sols, les eaux et le climat. Les caractères
du sol, des eaux et du climat sont déterminants pour les Etres vivants, et leur connaissance est essentielle
pour comprendre l'installation, la distribution, le mode de vie (ou de survie) des espèces en un lieu donné.
Leur place est par conséquent très importante dans l'étude de l'environnement.

1. Etude des roches récoltées : quelques TP de géologie


1.1. Identification des échantillons

L'étude et l'identification se feront souvent simultanément (l'une devant mener à l'autre), sous forme
d’observations à l’oeil nu, à la loupe à main ou à la loupe binoculaire, et d'expériences-tests
complémentaires.
Si la région n'est pas très diversifiée sur le plan géologique (ce qui est souvent le cas au Sénégal), il
faudra compléter l'étude des roches régionales par l'étude de roches provenant d'autres localités.
L’utilisation de cartes géologiques accompagnées de leur notice, de livres et de documents spécialisés
peut rendre des services appréciables.
Les conclusions devront permettre d’identifier les minéraux, de déterminer et de classer les roches.
1.1.1. L’observation d’un échantillon de roche.

Elle se fera d'abord à l'oeil nu, puis à la loupe à main et à la loupe binoculaire, si l'établissement en
possède. Le microscope, qui permet d'observer des objets par transparence, ne sert pas à grand chose ici,
car on ne dispose pas du matériel nécessaire à la réalisation de lames minces de roches. Une roche sera
d'abord observée dans son ensemble, et ensuite en détail. On s'efforcera donc de définir en premier lieu
les caractères visibles à l'oeil nu :
- forme : quelconque, cristallisée... - couleur d’ensemble
- cohérence : compacte, friable, plastique, meuble, liquide... - texture : grossière, fine...
- structure : grenue, cristalline, rubanée, litée, feuilletée... - toucher : rugueuse, lisse, glissante...
- homogénéité : homogène, hétérogène - présence éventuelle de fossiles.
En s'aidant d'une loupe, on s'efforcera de détailler les caractères observés à l'oeil nu.
Si l’échantillon est hétérogène (il comporte plusieurs types d'éléments), il faut étudier chacun des
éléments séparément, tout en rendant compte des relations existant entre eux (s’ils sont soudés, s’il y a
des espaces entre eux, des pores...).
Quelques tests convenablement choisis en fonction des échantillons viendront compléter ces observations:

1.1.2. Les tests aidant à l'identification.


- Le test de dureté. Tests de dureté
C'est un test qui permet de comparer la Echelle de Mohs Echelle approchée d'usage courant
dureté d'une roche ou d'un minéral à celle N° dureté Minéral Matériel - test Qualification
d'une échelle de dureté étalon, appelée 1 Talc 1
Ongle très tendre
échelle de Mohs. Elle a été établie par 2 Gypse 2
Friedrich Mohs, qui a classé 10 minéraux du Pièce de bronze (25 F), cuivre tendre
3 Calcite 3
plus tendre (le talc, dureté 1) au plus dur (le Fer, couteau ordinaire moyennement dur
diamant, dureté 10). Comme on ne dispose 4 Fluorite 4
pas souvent de ces minéraux, on a évalué la 5 Apatite 5
dureté de matériaux usuels, ce qui permet de Couteau inox dur
faire le test avec une précision relative. 6 Orthose 6
Verre, lame de scie à métaux très dur
Remarque 1 : Chaque minéral raye celui qui 7 Quartz 7
le précède et est rayé par celui qui le suit Topaze
8
.
Remarque 2 : il ne faut pas confondre dureté 9 Corindon
et cohérence ; deux exemples : 10 Diamant
- le sable coule entre les doigts, on peut le
creuser facilement, et pourtant, il raye le verre (vitres, lunettes !) : c'est une roche meuble, mais dure.
- beaucoup de calcaires sont employés en construction, pourtant on peut rayer la plupart d'entre eux
avec un couteau, parfois même avec une pièce de monnaie : ce sont des roches compactes, mais
moyennement dures, ou tendres.
- L'action de l’acide chlorhydrique dilué à froid.
L’acide agit sur les carbonates en donnant un dégagement de gaz carbonique mousseux appelé
effervescence. Ce test caractérise les roches contenant des carbonates :
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
28

- carbonate de calcium,de sodium, de magnésium, etc


- L'action de la chaleur.
Certaines roches ou minéraux soumis à l'action de la chaleur ou d'une flamme permettent d'observer des
changements :éclatement(sel) ;fonte(le soufre) ;combustion( la tourbe, le lignite) ;coloration
caractéristique de la flamme(verte pour les minéraux contenant du cuivre, rouge orangé pour ceux
contenant du sodium).
- L'action de l’eau.
Il s’agit d’étudier le comportement de la roche vis à vis de l’eau. Elle peut être :
. imperméable
. avide d’eau, poreuse, perméable
. pâteuse, plastique avec l’eau
. soluble, insoluble..
- La saveur.
Elle est caractéristique pour les roches salines, comme le sel gemme.
Minéraux Système Forme Couleur Éclat Cassure Trait Altération Tra
cristallin
rhomboédrique xénomorphe ou variable (violette, vitreux à gras conchoïdale blanc rare acide chlorhy
Quartz section rouge, noire, blanc
hexagonale laiteux, jaune) mais en
général incolore
triclinique automorphe blanche ou grise vitreux à nacré conchoïdale blanc séricite ou eau distillée
Plagioclase (section épidote,
(+s variétés) rectangulaire) calcite,
albite
Feldspath triclinique section blanche, grise, rose vitreux ou conchoïdale blanc kaolinite acide dilué
potassique rectangulaire à jaunâtre nacré ou séricite
(microcline) xénomorphe
monoclinique section brune, verte, jaune, métallique à incolore chlorite acide dilué
Biotite hexagonale noire vitreux
monoclinique tabulaire blanche, grise, jaune vitreux ou incolore stable acide dilué
Muscovite nacré
Amphibole monoclinique prisme allongé brune, noire, grise, vitreux à nacré esquilleuse brun-vert chlorite, eau distillée
clinoamphibol verte épidote,
e calcite et
(+s variétés) talc
Amphibole orthorhombique prisme, baguette, blanche à veret ou vitreux talc acide oxaliqu
Orthoamphibo fibre brune
le
Pyroxène monoclinique prisme trapu brun foncé à noire vitreux conchoïdale gris-vert amphibole, acide dilué
clinopyroxène à irrégulière chlorite,
(CPX) épidote
Pyroxène orthorhombique grain irrégulier blanc gris, verte métallique serpentine, acide dilué
orthpyroxène jaunâtre, brun foncé amphibole
(OPX) ou chlorite
Olivine orthorhombique grain arroundi vert olive vitreux conchoïdale incolore iddingsite, acide oxaliqu
péridots ou serpentine,
jaunâtre magnétite
Calcite rhomboédrique prisme blanche à grise ou vitreux à nacré conchoïdale blanc eau distillée
losansique rouge, jaune, noire effervescence

Chlorite monoclinique lamelle verte nacré à mat esquilleuse blanc à eau distillée
vert
Épidote monoclinique prisme, fibre, vert-brun, vert-bleu, vitreux conchoïdale gris acide dilué
(v. sénégalite) grain noire

Caractéristiques macroscopiques des principaux minéraux des roches (R.) magmatiques du Sénégal oriental

1.1.3. Synthèse des observations et des résultats des tests.


Les observations effectuées ainsi que les résultats des tests doivent permettre de préciser si on a affaire à
un minéral pur ou à une roche
La grille d'identification suivante (d'après C. Pellant "Roches et Minéraux" - Bordas 1994) propose une
démarche en 3 étapes :

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29

Etape 1 : détermination du groupe de roches

Structure Cristalline Non cristalline


Fossiles Non Oui, pas toujours
Statification sur le Non Rare Oui
terrain
Foliation Non Oui, pas toujours Parfois
Roche Magmatique Métamorphique Sédimentaire
Etape 3 Etape 2 : taille des cristaux et des grains

Gros Moyens Fins


.granites .microgranites .rhyolithes
Couleur pâle
.pegmatites .microsyénites
(roche acide)
.syénites
.granites à minéraux .porphyres .andésites
Roche Couleur lourds .trachytes
magmatique intermédiaire .diorites
.syénite à néphéline
Couleur .gabbros .dolérites .basaltes
sombre .pyroxénites .obsidiennes
(roche basique) .péridotites
.gneiss .micaschistes .ardoises
Roche Foliée .migmatites .schistes micacés
méta- .amphibolites
morphique .granulites .marbres .quartzites .marbres fins
Non foliée
.marbres .quartzites fines
Fragments de .conglomérats .brèches
roches
.brèches quartziques .grès .silex
Quartz .argiles à quartz
dominant
.siltites, mudstones
Roche .brèches calcaires .calcaires oolitiques .craie
sédimentaire .calcaires .calcaires coquilliers .calcaires coralliens
Carbonate de pisolitiques .travertins .calcaires
calcium dominant .calcaires à coquilliers
crinoïdes .calcaires
nummulitiques
.conglomérats .gypse .sylvinite .argiles
Autres
.brèches .dolomite .loess
minéraux .minerais de Fer .roches carbonées

L'identification des fossiles, un peu particulière car elle fait appel à des notions de botanique et de
zoologie, sera faite avec des ouvrages spécialisés. On se contentera la plupart du temps du nom de groupe
: Huître, Gastéropode, Ammonite, Fougère...

1.2. L'utilisation des roches.

1.2.1. Les vestiges du passé


Il arrive parfois de rencontrer au cours de sorties des vestiges d'activités humaines plus ou moins
anciennes : tessons de poteries, ustensiles, coquillages, outils et armes de pierre, perles, objets en cuivre
ou en fer, traces d'industries (pierre, fer)....
1.2.2. Quelques travaux pratiques sur l'utilisation des roches.
Nous ne ferons que rappeler quelques manipulations connues et réalisables en classe :
L'argile étant présente pratiquement partout, on pourra faire quelques expériences simples mettant en
évidence les propriétés qui permettent de l'utiliser :
• imperméabilité • plasticité, malléabilité
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
30

• séchage d'une plaque d'argile : fentes de rétraction, ré hydratation possible


• séchage d'un mélange d'argile et de sable grossier, de gravillons ou d'herbes : pas de fentes de rétraction,
ré hydratation possible ; fabrication du banco
• cuisson : durcissement et ré hydratation impossible ; fabrication des poteries, des briques,...
La cristallisation du sel par évaporation d'une solution (eau de mer ou autre) est aussi une expérience
facile et amusante, permettant l'observation de beaux cristaux.

1.3. La mise en collection

Pour qu'une collection de roches ait une valeur pédagogique et scientifique, il faut qu'elle soit conservée
dans de bonnes conditions.
Les échantillons (roches et fossiles) déterminés seront d'abord dépoussiérés et nettoyés.
Ensuite, ils seront soigneusement étiquetés (nom ou numéro). On peut, sur chaque échantillon, porter une
référence directement au marqueur, ou porter la référence sur une place passée au vernis blanc ("blanco"
correcteur), ce qui est plus visible. Ces références seront reportées dans une liste qui comportera sur
chaque ligne : le numéro de référence, le nom de la roche, le lieu et la date de récolte, éventuellement la
référence de localisation de ce lieu sur une carte, des renseignements complémentaires : famille,
composition, utilisations...
Les échantillons seront rangés dans des boites à l’abri de la poussière, les plus fragiles convenablement
protégés (dans du coton par exemple).
Cette collection pourra être enrichie avec des roches provenant d’autres régions.

2. Etude des échantillons de sols récoltés : quelques TP de pédologie


Les expériences décrites ci-dessous sont réalisables avec un matériel de laboratoire minimum (une
balance et quelques récipients gradués, une loupe...), des ustensiles courant (bassines, verres, entonnoirs,
élastiques, poches plastiques), le reste pouvant être fabriqué ou récupéré : boites de conserves, grillages à
tamiser du marché...

Chaque professeur pourra les réaliser avec des échantillons de sols de sa région, en tenant compte du
niveau de la classe dans laquelle se déroule la leçon.
2.1. Analyse de la texture

La texture du sol est liée à sa composition granulométrique, que l'on peut mettre en
évidence par sédimentation et, de façon plus précise, par tamisage.
2.1.1. Séparation des constituants par sédimentation dans l'eau.
- Matériel utilisé, pour l'étude d'un sol : Débris végétaux
. 1 balance précise
. 1 éprouvette graduée de 250 ml Eau
. 1 bécher de 75 ml
. 1 mortier et 1 pilon.
argiles + limons
- Déroulement de la manipulation :
. peser 100 g de sol limons + matières organiques
. remplir l'éprouvette d'eau jusqu'à 160 ml
. verser les 100 g de sol dans l'éprouvette (si l'échantillon est trop compact, le broyer sables fins
dans le mortier)
. compléter le niveau avec de l'eau jusqu'à 250 ml, et agiter fortement l'éprouvette
sables grossiers
. 30 mn après, la séparation est déjà visible, mais elle ne sera totalement réalisée que 15
jours après. Remarque : si on utilise de l'eau salée, la séparation est beaucoup plus
rapide, de l'ordre de 1 heure.
- Résultat : les particules les plus grosses se déposent d'abord, puis les particules de
plus
en plus fines (la vitesse de sédimentation est proportionnelle au carré du rayon de la
particule - loi de Stokes).

2.1.2. Séparation par tamisage humide.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


31

- Matériel utilisé : - Déroulement de la manipulation :


. 1 colonne de 6 tamis . peser 200 g de sol, et les verser en remuant dans une bassine remplie
superposés, dont la taille d'eau afin de désolidariser l'argile des grains de sable
des mailles est . verser le contenu de la bassine dans la colonne de tamis
décroissante du haut vers . rincer plusieurs fois à l'eau la bassine et le tamis. Cette technique
le bas : 1 mm, 0,5 mm, empêche la récupération de la fraction argilo-limoneuse < 0,05 mm car
0,315 mm, 0,160 mm, celle-ci est emportée avec l'eau de rinçage. Toutefois, elle pourra être
0,080 mm, 0,050 mm. ensuite évaluée par différence lors de la pesée. Les étages du tamis
. 1 balance de précision arrêtent les particules de plus en plus fines en allant du haut vers le bas.
. 1 bécher de 75 ml . mettre chaque fraction à sécher, et la peser soigneusement.
. eau courante et bassine
d'eau. - Les résultats reportés dans un tableau sont traduits en pourcentages.
Ils permettent de faire une représentation graphique du résultat, sous
forme d'histogramme.

2.1.3. Estimation du taux d'argile-limons par une méthode simple.

Matériel utilisé : - Déroulement de la manipulation :


. 200 g de sol . broyer l'échantillon de sol au mortier
. 1 mortier et 1 . ajouter de l'eau pour faire une pâte
pilon . avec cette pâte, essayer de confectionner un boudin, puis avec celui-ci un anneau
. de l'eau. - Résultat : il dépend du pourcentage d'argile dans le sol :
. impossible de faire un boudin : le sol contient moins de 20% d'argile
. on peut faire un boudin, mais l'anneau casse : le sol contient de 20 à 30% d'argile
. on peut faire un anneau : le sol contient plus de 30% d'argile..

2.1.4. Conclusions : diagramme à coordonnées trilinéaires.

En granulométrie, suivant le diamètre des particules,


on peut ainsi distinguer :
- les argiles, de diamètre inférieur à 0,002 mm
- les limons, de diamètre compris entre 0,002 mm
et 0,005 mm
- les limons grossiers, de diamètre compris entre
0,005 mm et 0,05 mm.
- les sables fins, de diamètre compris entre 0,05 et
0,2 mm
- les sables grossiers, de diamètre compris entre
0,2 et 2 mm
- les graviers, de diamètre compris entre 2 et 20 mm
- les cailloux, de diamètre supérieur à 20 mm
La colonne de tamis n'arrête donc pas les argiles et
limons, de taille inférieure à 0,05 mm. Diagramme à coordonnées trilinéaires
Le tamis supérieur retient les sables les plus grossiers, - le sol A contient 60% d'argile, 25% de limon et 15%
les graviers, et éventuellement les cailloux.Le de sable ; c'est une argile limono-sableuse, à texture
pourcentage de chacune des fractions obtenues permet argileuse
de définir le type de texture du sol étudié : argileux, - le sol B contient 40% de sable, 30% de limon et 30%
limoneux, sableux, avec tous les intermédiaires possibles. d'argile ; il a une texture de transition sablo-argilo-
On peut représenter les résultats graphiquement sur un limoneuse
diagramme à coordonnées trilinéaires, qui donne une - le sol C contient 75% de sable, 15% de limon et
idée immédiate de la texture du sol : 10% d'argile; c'est un sable limoneux, à texture sableuse

2.2. La structure
On peut la définir comme l'agencement des constituants du sol. Elle dépend de la présence dans le sol
d'argile et d'acides humiques qui, regroupés, constituent le complexe argilo-humique (CAH).

- Matériel utilisé : - Déroulement de la manipulation :


LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
32

. échantillon de sol prélevé quelques minutes avant . les échantillons de sol sont observés à la loupe
l'analyse, ou conservé en sac plastique binoculaire, sans eau, dans un verre de montre.
parfaitement étanche - Résultat : exemples de trois types de sols :
. loupe binoculaire, éclairage grumeleuse, particulaire et compacte.
. verres de montre.

- Si les particules colloïdales du CAH sont floculées (agglutinées entre elles), elles cimentent les
particules plus grosses (limon, sable) pour former des agrégats. Cet ensemble de particules du sol laisse
entre elles un réseau de lacunes relativement stables, qui peut être occupé par de l'air ou de l'eau : la
structure est dite "en agrégats" ou grumeleuse.
- Si les particules colloïdales du CAH sont dispersées, tous les éléments du sol de taille relativement
grands restent indépendants laissant entre eux des vides : la structure est "particulaire ou
monogranulaire"
- Si les particules sont constituées de colloïdes minéraux, il n’y a pas d’espace entre eux et la structure est
dite compacte. Il existe toutes les structures intermédiaires entre ces 3 cas.
2.3. Les "vides" du sol

Texture et structure du sol déterminent le pourcentage de volume occupé par les lacunes dans un certain
volume de sol. Ce pourcentage est appelé porosité totale du sol. Elle est constituée de deux fractions :
- la macroporosité, ou porosité non capillaire, correspondant aux grosses lacunes (taille supérieure à
0,008 mm) qui, après écoulement total de l'eau de gravité (jusqu'au point de ressuyage), se remplissent
d'air. C'est de la macroporosité que dépend la circulation de l'air et de l'eau dans le sol, et donc également
la circulation des substances solubles.
- la microporosité, ou porosité capillaire, correspondant aux espaces les plus fins (taille inférieure à
0,008 mm) retenant de l'eau par capillarité. La quantité maximum d'eau ainsi retenue après écoulement de
l'eau de gravité jusqu'au point de ressuyage est appelée capacité de rétention en eau du sol.

Ce sont ces caractéristiques du sol vis-à-vis de l'eau


SOL EAU Limites Pour la PLANTE
qui conditionnent le développement plus ou moins
important des plantes dans ce sol. Les plantes peuvent Saturation du sol en eau
air

air en place
utiliser toute l'eau de gravité, mais elles ne peuvent
eau de gravité
macroporosité

utiliser qu'une partie de l'eau capillaire, qui


porosité totale

constitue une réserve essentielle pour la saison sèche.


eau
humid ité en place

En effet, l'eau du sol est absorbée par les racines de la circulante


plante, qui exercent sur elle une force de succion eau
radiculaire qui s'oppose aux forces de rétention Point de ressuyage disponible
capillaire exercées par les particules du sol. Lorsque la
eau capillaire

Capacité de rétention
microporosité

quantité d'eau capillaire diminue, les forces de eau


utilisable
rétention capillaire augmentent. Au delà d'une certaine
limite (16 atmosphères), la force de succion Point de flétrissement
radiculaire devient insuffisante pour s'opposer aux
forces de rétention capillaire, et la plante ne peut plus Les mesures de ces différents paramètres sont intéressantes à
absorber d'eau : elle se fane. effectuer car elles permettent (en les rapprochant de l'étude des
Cette limite, qui dépend de la texture du sol, est données climatiques) d'expliquer les différences de végétation
appelée point de flétrissement permanent. Il observées sur différents types de sols et à différentes périodes de
correspond à la limite inférieure du volume d'eau l'année. La proportion d'air et d'eau contenus dans un sol varie
utilisable par la plante. suivant les périodes de pluie, d'arrosage, et d'évaporation due
aux périodes de sécheresse et de chaleur.

Tous les prélèvements seront effectués selon la technique décrite à la page 20, avec des boites de conserve
identiques : rayon de l'ouverture R, hauteur de la boite h, le volume de la boite V = 2πR2 x h.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
33

2.3.1. Mesure du volume d'air présent dans un échantillon de sol ou capacité en air du sol :

Cette mesure permet d'évaluer le pourcentage de volume Résultat : la différence M2 - M1 représente la


d'air contenu dans le sol frais à un moment précis. masse d'eau qui a rempli les espaces du sol
Matériel utilisé : occupés par l'air. Cette masse d'eau exprimée en
. boite de conserve (volume V) grammes correspond donc au volume d'air contenu
. morceaux de tissus, élastiques dans le sol, exprimé en millilitres :
. balance
. bassine, tamis. Le volume d'air en place ou CA :en %
Déroulement de la manipulation :
. peser l'ensemble boite + échantillon de sol = masse M1 M2 – M1
. fermer la boite d'un morceau de tissu tenu par un élastique CA = -------------- x 100
. immerger la boite dans la bassine d'eau, et attendre qu'il n'y V
ait plus de dégagement d'air (20 à 40 mn). A ce moment,
l'eau a remplacé l'air en remplissant tous les espaces.
. égoutter la boite quelques minutes sur un tamis
. peser la boite après avoir enlevé le tissu : masse M2

2.3.2. Mesure du volume d'eau présent dans un échantillon de sol.

• Mise en évidence de l'eau dans le sol : Lorsqu'on chauffe un prélèvement de sol dans un tube à essais, de
la vapeur d'eau apparaît, ce qui indique la présence d'eau.
• Mesure de l'humidité en place.
La teneur en eau du sol à un moment donné s'appelle l'humidité en place(Hp). C'est l'ensemble de l'eau
contenue dans les grandes lacunes, et de celle retenue par capillarité dans les petites lacunes.

Matériel utilisé : une balance. Résultat : la différence Mf - Ms représente


Déroulement de la manipulation : la masse d'eau qui remplissait les lacunes du
. peser l'échantillon de sol frais ; soit Mf cette sol. Cette masse d'eau exprimée en grammes
masse fraîche correspond donc au volume d'eau contenu
. laisse sécher cet échantillon au soleil après dans le sol, exprimé en millilitres.
l'avoir broyé (1 à 2 jours) Mf - Ms
. peser l'échantillon sec ; soit Ms cette masse Hp = ------------ x 100 (%)
sèche. V

2.3.3. Calcul de la porosité totale.


La porosité totale est le pourcentage de volume occupé par les lacunes du sol, qui sont remplies par l'air et par l'eau.
Les deux mesures précédentes ayant été réalisées sur le même sol :
Porosité totale PT en % = CA en % + Hp en %

2.3.4. Mesure de la perméabilité :


La perméabilité traduit la vitesse d'infiltration d'un certain volume d'eau à travers un sol.
Matériel utilisé : plastique
. éprouvette de 250 ml
boite à fond percé
. bécher de 100 ml
. entonnoir et support
225 ml de sol
. boite de conserve identique à celle servant à prélever les échantillons
Déroulement de la manipulation : tissu
. introduire dans la boite 225 ml de sol sec, et réaliser le montage suivant :
entonnoir
. verser sur le sol contenu dans la boite 100 ml d'eau
. mesurer le temps mis par l'eau pour disparaître de la surface du sol (temps T)
Résultat : 100
Perméabilité P = ------------
T x π R2 bécher de 100 ml

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


34

2.3.5. Mesure l'eau de gravité et de la capacité de rétention.


L'eau de gravité est le volume d'eau (exprimé en pourcentage par rapport au volume de sol sec) capable
de remplir les grandes lacunes du sol, puis de s'écouler par gravité. Elle traduit la macroporosité du sol.

Matériel utilisé : . attendre que l'eau cesse de s'écouler ; ceci pouvant


.on utilise le montage de l'expérience précédente durer plusieurs heures, on place un plastique serré
. plastique avec élastique. avec un élastique sur le haut de la boite pour
Déroulement de l'expérience : supprimer l'évaporation
. ajouter de l'eau en excès jusqu'à saturation du sol . mesurer la quantité recueillie dans le bécher : volume Vr.
. lorsque l'eau commence à s'écouler par le fond de la Résultat : Vr
boite, attendre que le niveau d'eau dans la boite arrive Eau de gravité Vg = ------ x100 (%)
au niveau du sol, et placer le bécher pour recueillir 225
l'eau de gravité

La capacité de rétention correspond au pourcentage du volume d'eau retenu par capillarité, après
écoulement de l'eau de gravité, par rapport au volume de sol sec. Elle traduit la microporosité du sol.
Matériel utilisé : Résultat : la différence Mh - Ms représente la masse
. l'échantillon de sol recueilli à la fin de l'expérience d'eau qui remplissait les espaces capillaires du sol.
précédente Cette masse d'eau exprimée en grammes correspond
. une balance donc au volume d'eau capillaire contenu dans le sol,
Déroulement de la manipulation : on mesure en fait exprimé en millilitres :
l'humidité en place dans le sol Capacité de rétention :
. peser l'échantillon humide : masse Mh. Mh - Ms
. faire sécher l'échantillon au soleil Cr = ------------ x 100 (%)
. peser l'échantillon sec : masse Ms. 225

2.3.6. Mesure du point de flétrissement permanent.


Lorsque l'eau du sol s'épuise et que la plante arrive à sa limite de capacité d'absorption de l'eau de
capillarité, elle dépérit et se flétrit. Le pourcentage d'eau restant alors en place dans le sol est appelé
"point de flétrissement permanent".
- Matériel utilisé:
. boite de conserve identique à celle servant à prélever
les échantillons
. jeune plante en bon état, avec ses racines plante plante
quelques jours flétrie
. plastique avec ruban adhésif et élastique.
plastique
- Déroulement de la manipulation: réaliser le élastique
montage ci-contre : boite de conserve mesure de
. prélever un échantillon du même sol que celui étudié l'humidité
sol gorgé d'eau en place
dans les expériences précédentes
. placer la plante dans le sol avec précautions, et verser fond perçé

de l'eau en abondance eau de gravité


. recouvrir avec un plastique tenu par un élastique (le
plastique sera fendu pour passer autour de la plante,
puis scotché) - Résultat: l'humidité en place mesurée Pf %
.laisser sortir l'eau de gravité représente l'eau de capillarité non utilisable
. surveiller la plante pendant quelques jours par la plante ; elle caractérise le point de
. lorsque la plante se flétrit, l'enlever, enlever le flétrissement.
plastique
. mesurer l'humidité en place comme expliqué au
paragraphe 2.3.2. page 39

2.3.7. Calcul de l'eau utilisable.


Le pourcentage d'eau utilisable par la plante Eu correspond à la différence entre la capacité de rétention et
le point de flétrissement :
Eu % = Cr % - Pf %

2.3.8. Migration ascendante d'une solution dans un sol irrigué mal drainé

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


35

On peut observer, sur certains périmètres irrigués mais dont les sols sont mal drainés, des remontées
salines qui nuisent considérablement aux rendements agricoles.
Il est possible de modéliser le phénomène de la façon suivante :

- Matériel utilisé: - Résultat: dans l'éprouvette n°1 uniquement, on


. 2 éprouvettes de 250 ml constate la présence en surface de beaux cristaux de
. 500 ml de sol NaCl que l'on peut prélever et observer à la loupe
. sel de cuisine (NaCl)
on ajoute de l'eau
- Déroulement de la manipulation:
. remplir chaque éprouvette de 70 ml de sol, ajouter de l'eau critaux de
de façon à détremper ce premier niveau, que nous NaCl
assimilerons à la nappe phréatique. sol sec sol sec + eau
. ajouter alors 70 ml de sol sec mélangé à 2 cuillères à café
10 jours
de NaCl. Cette couche représente la partie profonde du sol
riche en solutions salines.
sol + NaCl sol + NaCl
. ajouter enfin 70 ml de sol sec qui correspond à la partie
supérieure du sol exploitée pour les cultures.
. dans la première éprouvette, verser de l'eau afin de bien sol imbibé d'eau
imbiber les 70 ml du sol supérieur. Cette opération a pour
Eprouvette n°1 après 10 jours
but de simuler l'irrigation, le mauvais drainage étant figuré
binoculaire.
par la paroi étanche de l'éprouvette.
. la deuxième éprouvette sert de témoin
. laisser reposer pendant une dizaine de jours :

2.4. Mise en évidence de quelques constituants organiques et minéraux

2.4.1. Mise en évidence de la matière organique.

- Matériel utilisé : - Déroulement de la manipulation :


. brûleur (ou réchaud "bleuet") . dessécher l'échantillon de sol par chauffage pendant 1 à 2 mn
. toile métallique . partager l'échantillon en deux : la première fraction sert de
. têt à calciner témoin
. pince, agitateur . calciner la deuxième fraction pendant 15 mn. Si elle prend
une teinte sombre, c'est qu'elle contient de la matière
organique.

2.4.2. Mise en évidence des ions.

- Matériel utilisé : Ion Réactif Réaction positive


. balance recherché
. mortier, pilon Chlorure Nitrate d'Argent précipité blanc
. erlenmeyer (ou bocal) Cl- à 3% acide
. bécher (ou bocal) nitrique
. entonnoir, papier filtre Sulfates Chlorure de précipité blanc
. eau distillée SO4- - Baryum
. réactifs Phosphates Nitromolybdate précipité jaune
- Déroulement de la manipulation : PO4- - d'ammonium
. broyer 100 g de sol Carbonates Acide effervescence
. mettre 100 ml d'eau distillée dans l'erlenmeyer, CO3- - chlorhydrique
verser l'échantillon de sol, boucher, agiter et filtrer sur l'échantillon
. réaliser les tests sur le filtrat, dans des tubes à essais, Calcium Oxalate d'am- précipité blanc
avec les réactifs ci-contre Ca++ monium à 6%
. comparer les résultats avec un tube témoin, sur fond noir.
Ammonium Réactif de coloration jaune
. pour la recherche des carbonates, placer un fragment
NH4+ Nessler
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
36

de sol dans un verre de montre, et déposer une goutte Potassium Acide picrique cristaux jaunes
d'acide chlorhydrique. K+ allongés (à la loupe)

2.4.3. Mesure de l'acidité du sol, ou pH.

Cette mesure se fait sur le filtrat obtenu précédemment. On y trempe les électrodes d’un pHmètre ou un
fragment de papier spécial, appelé papier pH.
- pH < 7 : le sol est acide - pH = 7 : le sol est neutre - pH > 7 : le sol est basique.

3. Etude des eaux rencontrées : quelques notions d'hydrologie


On n'abordera dans ce paragraphe que l'exploitation des données récoltées sur le terrain, qui doivent
permettre de caractériser les eaux étudiées.
3.1. Quelques TP sur les caractères physico-chimiques de l'eau.

3.1.1. Mise en évidence des ions.


Sur les échantillons prélevés, on fera une recherche qualitative des ions présents dans l'eau en utilisant les
mêmes réactifs que ceux utilisés sur les filtrats de sols (tableau précédent).

3.1.2. Mesure du pH de l'eau.


Elle peut se faire avec du papier pH ou un pH-mètre. On comparera le pH de l'eau à celui des sols voisins.

3.1.3. La température.
Des mesures ont été faites pendant la sortie. Il est intéressant d'en faire plusieurs à différents moments de
la journée, puis de construire une courbe : la température de l'eau varie, et elle est fonction de
l'ensoleillement. On pourra comparer cette courbe à la courbe de variation de la température de l'air
pendant la même journée.

3.2. Les eaux continentales.


On recherchera à caractériser la zone étudiée.

3.2.1. Cours d'eau permanents


• l'eau est douce.
• elle coule toute l'année, de l'amont vers l'aval.
• le niveau est maximum en fin d'hivernage : c'est le niveau de crue, période pendant laquelle le fleuve
ou la rivière déborde dans sa vallée alluviale.
• le niveau est minimum en fin de saison sèche : c'est le niveau d'étiage, période pendant laquelle
apparaissent au fond du lit des bancs de sable et des seuils rocheux.

3.2.2. Cours d'eau temporaires


• l'eau est douce.
• elle ne coule que pendant et après l'hivernage, de l'amont vers l'aval.
• le cours d'eau ne coule plus pendant la saison sèche : il est tari.
• on peut rencontrer des vallées mortes, sèches, dans lesquelles l'eau ne coule plus jamais.

3.2.3. Eaux stagnantes permanentes


• ce sont des lacs ou de grandes mares.
• l'eau est douce.
• le niveau est maximum en fin d'hivernage (approvisionnement par les précipitations) et minimum en
fin de saison sèche (évaporation). Le retrait de l'eau s'accompagne souvent, sur les sols argileux, d'un
dessèchement marqué par des fentes de retrait. Une végétation particulière peut s'installer sur ces sols,
constituée surtout de plantes rampantes et en rosettes.
Une exception : le lac Retba, qui est une étendue d'eau salée permanente. C'est en fait une lagune salée
qui s'est installée dans le delta de la rivière de Sangalkam.
3.2.4. Eaux stagnantes temporaires
• ce sont des mares. L'eau est douce.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


37

• elles se remplissent pendant l'hivernage puis se vident progressivement pendant la saison sèche
(évaporation) jusqu'à disparition totale.
3.2.5. Nappes souterraines
• Les nappes phréatiques superficielles (dans les grès du Continental terminal et les calcaires de
l'Eocène), qui fournissent l'eau des puits entre -25 et -100 m.
Elles peuvent affleurer pour donner des mares et lacs permanents, comme dans les Niayes.
• La nappe maestrichtienne, plus profonde, atteinte par les forages entre -100 et -350 m.

3.3. Les eaux marines.

3.3.1. Le cadre géographique.


Au Sénégal, le milieu marin peut présenter des aspects fort différents :
• La côte, contact direct entre la terre et la mer. Elle peut être :
- rocheuse - sableuse - vaseuse

• Les embouchures, endroits où les cours d'eau se jettent (ou se jetaient!) dans la mer :
- les estuaires, dans lesquels l'apport d'eau douce est continu pendant toute l'année, et supérieur à
l'évaporation (Sénégal, Gambie) : le gradient de salinité augmente régulièrement de l'amont vers l'aval.
- les estuaires inverses, dans les quels l'apport en eau douce est faible (Casamance) ou inexistant
(Saloum), et inférieur à l'évaporation : le gradient de salinité augmente régulièrement de l'aval vers
l'amont. Ceci favorise l'exploitation du sel à Kaolack par exemple.
• Les lagunes, zones côtières envahies par la mer, aux grandes marées. Le reste du temps, elles sont
stagnantes et soumises à une évaporation intense qui provoque la concentration en sels. Des Bactéries et
des Algues très adaptées aux milieux sursalés (hyperhalophytes) s'y développent, donnant à l'eau une
couleur rose (lac rose).

3.3.2. Salinité, température, pH.


Dans l'eau de mer, on pourra mettre en évidence la présence de chlorures, de sulfates,de sodium (un morceau de
métal trempé dans l'eau de mer est passé dans une flamme), de calcium.
Le dosage exact est difficile à faire avec les moyens dont nous disposons dans les établissements. La
salinité globale est en moyenne de 35 g de sels / l d'eau de mer (35‰).
Elle varie essentiellement en fonction du rapport "apports en eau douce / évaporation".
La température varie avec la saison (de 14° en février à plus de 28° en juillet-août), mais aussi suivant les
localités (exposition au soleil) et la profondeur (plus faible en profondeur, 1° en grande profondeur).
Le pH est relativement constant, autour de 8,1 - 8,2.

3.3.3. Les mouvements de la mer.


Différents types de mouvements ont pu être observés sur le terrain. Certains affectent l'ensemble de la
masse océanique : ce sont les marées. D'autres sont des déplacements visibles à la surface de l'eau : les
courants et les vagues.

• 3.3.3.1. Les marées


L'observation du niveau de la mer au cours de la journée ainsi que celle des laisses (algues, épaves...) a
permis de mettre en évidence les mouvements périodiques de montée et descente de la mer sur le rivage :
ce sont les marées. Hauteur en mètres
Ce graphique permet de visualiser les 2,00
oscillations du niveau de la mer, et de définir 1,90
1,80 P.M. P.M.
quelques termes: 1,70
1,60
- le niveau de pleine mer (PM) ou marée 1,50 1,40
haute, atteint à la fin de la marée montante 1,301,20 Flot Jusant
ou flot. 1,10
Marnage

1,00
- le niveau de basse mer (BM) ou marée 0,90
1,40

0,80
basse, atteint à la fin de la marée descendante 0,70
0,60
ou jusant. 0,50
0,40
6h19
B.M.
- le marnage, différence entre 2 de ces 0,30 12h38
8 juin
0,20 7 juin
niveaux, et amplitude de la marée. 0,10
25h
0,00
On remarquera qu'il y a 2 marées hautes et 2 0h21 6h10 12h44 19h03 1h22 7h06 13h44 20h07
marées basses en 24 heures : on dit que la
marée est de type semi-diurne.
Chaque jour, une marée prend du retard par rapport à la marée correspondante du jour précédent : entre
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
38

35 et 70 minutes, en moyenne 50 minutes. Il y a un décalage quotidien. L'intervalle moyen entre une


marée basse et une marée haute est donc d'environ 6 heures et 12 minutes.
Le rôle de la Lune apparaît donc comme prépondérant dans le déterminisme du phénomène des marées.
Les marées situées dans les périodes de pleine lune et de nouvelle lune ont un marnage plus important
: ce sont des marées de vive eau. Les marées situées dans les périodes de premier quartier et de dernier
quartier ont un marnage moins important : ce sont des marées de morte eau.

Le passage des marées de vive eau aux


marées de morte eau est progressif
Orbite terrestre
pendant le mois, avec des marées PQ
intermédiaires. (morte eau)
En étudiant les horaires des marées Orbite lunaire
d'une année entière, on constate que :
• les vives eaux les plus fortes et les
mortes eaux les plus faibles ont PL T
toujours lieu au voisinage de mars et de (vive eau) NL
(vive eau)
septembre SOLEIL
• les vives eaux les plus faibles et les
mortes eaux les plus fortes ont toujours
lieu au voisinage de juin et de
DQ
décembre. (morte eau)
• les vives eaux les plus fortes et les
mortes eaux les plus faibles ont lieu aux
équinoxes
• les vives eaux les plus faibles et les mortes eaux les plus fortes ont lieu aux solstices.
• la Lune et le Soleil exercent chacun une attraction sur les masses d'eau océaniques, qui représentent une
mince pellicule déformable (épaisseur 1200 fois inférieure au diamètre terrestre) à la surface de la Terre.
• l'attraction lunaire est supérieure (2,17 fois en moyenne) à l'attraction solaire.
• lorsque le Soleil, la Terre et la Lune sont alignés (en syzygie) à la nouvelle et à la pleine lune, les forces
d'attraction s'ajoutent et on a des marées de vives eaux.
• lorsque le Soleil, la Terre et la Lune forment un angle droit (en quadrature) aux premier et dernier
quartiers, les forces d'attraction se retranchent et on a des marées de mortes eaux.
D'autres facteurs comme les vents et la pression atmosphérique exercent une influence et peuvent
légèrement modifier les hauteurs des marées.

* Conséquences du phénomène des marées sur le rivage.


La bande de rivage comprise entre le niveau de pleine mer et celui de basse mer s'appelle l'estran.
Les périodes d'immersion et d'émersion ne sont pas les mêmes sur tous les niveaux de l'estran, et cela se
traduit par un étagement de la flore et de la faune suivant les exigences et les capacités de résistance à
l'émersion ou à l'immersion des différentes espèces ; on parle alors de zonation.
• 3.3.3.2. Les vagues, la houle
Les vagues sont des ondulations de la surface de l'eau. Au départ, elles sont provoquées par le vent qui
agite la surface de l'eau : ce sont les vagues forcées.
Puis, de proche en proche, les ondulations se propagent, parfois très loin et même dans des zones où il
n'y a plus de vent : ce sont les vagues libres, ou "houle".
Arrivée près du rivage, chaque ondulation est freinée en profondeur par la remontée du fond, alors que la
partie supérieure continue à la même vitesse. La vague se casse alors et retombe sur la côte : c'est le
ressac, agitation qui englobe beaucoup d'air, ce qui produit la mousse ou écume :
Le ressac, porteur
Vent vagues libres vagues déferlantes ressac
d'énergie, modèle la côte,
= houle
transportant de
nombreuses particules
qui, à la longue, érodent vagues forcées littoral
les roches du littoral.
remontée du fond
• 3.3.3.3. Les courants
Ils sont provoqués par
les différences de température et de densité existant en surface et en profondeur entre les masses d'eaux
océaniques. Les courants déterminent la répartition des Etres vivants au sein du milieu marin, ainsi que
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
39

les mécanismes qui déterminent leurs déplacements. Leurs mécanismes sont très complexes, se déroulent
à l'échelle planétaire, et dépendent largement du climat.
Au Sénégal, de décembre à avril, en période d'alizés, le courant froid des Canaries longe la côte du Nord au Sud.
Pendant l'hivernage, il est repoussé vers le Nord par le courant chaud de Guinée, Sud - Nord, qui est une branche
d'un courant plus important : le contre courant équatorial.

4. Exploitation de données climatiques : quelques TP de météorologie


4.1. Exploitation des données récoltées par la classe.
Les mesures effectuées avec les élèves seront exploitées en premier lieu, et celles récoltées au cours des
enquêtes viendront en complément indispensable.

4.1.1. L'ensoleillement.
On l'étudie près de la classe en mesurant les variations de l'angle d'incidence des rayons solaires sur le sol horizontal.
• Une série de mesures journalières montre que cet angle croit dans la matinée jusqu'à midi (position la plus haute
du soleil), puis décroît l'après-midi. La quantité de chaleur apportée par les rayons solaires se répartit donc de
manière inégale pendant une journée, ce qui explique les variations de température journalières.
• Une série de mesures annuelles faites à intervalles d'un mois, à la même heure, montre que l'angle
d'incidence varie pendant l'année. Il passe par un minimum en hiver (le 21 décembre, jour du solstice
d'hiver, qui est aussi le jour le plus court de l'année), et par un maximum en été (le 21 juin, jour du
solstice d'été, qui est aussi le jour le plus long de l'année). La quantité de chaleur apportée par les rayons
solaires se répartit donc de manière inégale pendant l'année, ce qui explique les variations de température
annuelles. Ces activités permettent d'introduire des leçons sur les saisons et les rythmes saisonniers.

4.1.2. L'humidité atmosphérique.


L'expérience réalisée se réduit à une mise en évidence. Elle permet néanmoins de montrer que l'humidité
atmosphérique est plus élevée en période d'hivernage que pendant la saison sèche.

4.1.3. Le vent
Les observations montrent :
- que la force du vent varie selon les journées, selon des règles qu'il nous est impossible d'appréhender
avec les moyens dont on dispose en classe.
- que la direction d'où vient le vent dépend de l'endroit où l'on se trouve et de la période de l'année.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


40

On comprendra à quoi correspondent ces


observations en étudiant les trois masses d'air qui
entrent en jeu, et dont l'influence varie suivant les
saisons :
• l'alizé maritime, provoqué par l'anticyclone des
Açores, dans l'Atlantique nord. Il souffle le long
de la côte, entrant à l'intérieur sur une bande
Les vents variant de 10 à 80 kilomètres, venant du nord-
en saison nord est, du nord ou du nord-nord ouest quand on
sèche se déplace du nord au sud du pays.
C'est un vent frais (ou froid) et humide (il
dépose de la rosée la nuit), dont la température
varie peu pendant la journée.
• l'alizé continental ou harmattan, venant du
Sahara. Il vient de l'est, il est sec (ce qui favorise
l'évaporation et la dessiccation), frais ou froid la
nuit et chaud ou brûlant le jour. Il peut se
charger de fines particules (brume sèche) ou de
sable (vent de sable).
Plus chaud, donc plus léger que l'alizé maritime,
il passe au dessus de celui ci au niveau de la
discontinuité d'alizés nord - sud.
• la mousson, branche de l'alizé maritime
provoqué par l'anticyclone de Sainte-Hélène,
dans l'Atlantique sud. Elle vient du sud ouest,
très humide et plus chaude que l'alizé maritime
du nord. Elle apporte donc les pluies.
Déplacements Elle suit la progression du front intertropicale
du F.I.T. (FIT), équateur météorologique qui se déplace
pendant du sud est vers le nord ouest de mars à juillet,
l’hivernage puis en sens inverse d'août à fin octobre.
En avançant vers le nord ouest, le FIT repousse
l'harmattan et l'alizé maritime, installant
progressivement la saison des pluies sur
l'ensemble du pays.
Circulation annuelle des trois grandes masses d’air au Sénégal (d’après « l’Atlas du Sénégal » - Ed. Jeune Afrique)

4.1.4. Les températures.


On mesure la température de l'air (page )
Les variations en fonction de la hauteur par rapport au sol : l'air et le sol ne s'échauffent pas à la même
vitesse sous l'action du soleil, et ils ne se refroidissent pas non plus à la même vitesse. On notera donc les
écarts enregistrés au cours de la journée pour en tirer des conclusions.
Les variations de température journalières relevées dans l'établissement, à 1 m du sol.
Les mesures faites par les élèves pendant les heures de classe (8h à 18h) permettent de construire une
courbe des températures relevées à 1 m du sol.
Que doit-on faire pour compléter cette étude ?
Premièrement, des relevés pendant la nuit, pour pouvoir construire une courbe sur 24 heures.
En second lieu, on peut s'interroger sur ce que montreront des mesures faites à d'autres périodes de
l'année, car tout le monde a pu constater qu'en décembre on peut avoir bien froid, et en mai bien chaud !
On va donc faire un relevé journalier complémentaire en décembre, et un autre en mai. Il faut que ces
relevés soient
- complets, c'est-à-dire réguliers et sur 24 heures
- réalisés dans les mêmes conditions, c'est-à-dire au même endroit, à l'ombre et à 1 mètre du sol.
Ensuite, on construit avec les élèves les courbes des 3 relevés, sur le même graphique :

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


41

Vari ations de la température au cours d'une journée


(en octobre, décembre et en mai) On peut ainsi constater que les 3
Temp. en °C Courbes
courbes, tout en ayant la même
Décembre

allure générale avec un minimum


Octobre
Heure

Mai

45°0 le matin et un maximum l'après-


amplitude 13°2 midi, ne sont pas placées à la
1 24°2 17°2 29°5 40°0 Mai
2 24°0 16°8 29°4
même hauteur dans le graphique
3 23°0 16°6 29°2 35°0 : les températures de décembre
4 22°8 16°3 29°1 sont dans l'ensemble plus basses,
5 22°5 16°2 28°9 30°0
6 22°0 15°7 30°0 et celles de mai plus élevées.
Température

7 23°0 16°0 30°5 Octobre De plus, compte tenu du


8 24°4 16°8 32°0 25°0
amplitude 15°3
9 25°3 17°3 32°3 calendrier scolaire, il est
10 27°5 18°9 35°2 20°0 impossible de faire des relevés
11 29°0 22°0 37°0
12 34°0 28°3 39°7 Décembre réguliers près de la classe toute
15°0 amplitude 14°4
13 37°3 29°6 40°5 l'année. On est donc obligés
14 37°8 30°1 41°8
15 36°0 30°0 42°1 10°0 d'aller recueillir les
16 33°0 27°0 42°0 renseignements auprès des
17 30°5 25°5 41°5 5°0
18 28°0 24°0 39°9 services de la météorologie
19 27°0 23°2 39°5 ° nationale, qui sont équipés
20 26°0 22°0 38°3
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
21 25°0 19°3 37°7 d'appareils enregistreurs
22 24°6 18°6 35°5 He ure de la jour née
23 24°5 17°5 32°0 fonctionnant continuellement, et
24 24°2 17°2 29°5 qui sont très coopératifs.

4.1.5. Les précipitations.


L'expérience décrite (II-B.4.1.3.) permet de montrer le principe de mesure de la pluviosité, mais pour les
mêmes raisons que celles énoncées précédemment et en particulier la place qu'occupe la saison des pluies
pendant les congés scolaires, on aura encore recours aux relevés effectués par la météorologie nationale,
que l'on pourra recueillir au cours des enquêtes menées par les élèves, en même temps que les relevés de
températures.

4.2. Exploitation des données de la météorologie nationale.


4.2.1. Les relevés mensuels.
On peut se procurer les relevés de températures (maxima et minima) et de pluviométrie effectués chaque mois.
Les relevés d'une journée fournissent les températures maximum et minimum relevées, et éventuellement
la hauteur des précipitations enregistrées. On peut donc chaque jour faire calculer aux élèves la
température moyenne journalière (en italique dans les colonnes du tableau) :

T Max + T min
T moy = ---------------------
2

Pour calculer les données caractéristiques du mois


-On va donc faire la moyenne des températures journalières pour avoir un résultat significatif :
. moyenne mensuelle des températures maxima journalières : M Max
. moyenne mensuelle des températures minima journalières : M min
. moyenne mensuelle des températures moyennes journalières : M moy
- un relevé pluviométrique est une mesure quantitative : on note la quantité d'eau tombée sur une
certaine surface de sol en une pluie. Pour obtenir une valeur mensuelle de la quantité d'eau tombée, il
suffit de faire la somme des précipitations journalières relevées pendant le mois.

4.2.2. Les relevés annuels.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


42

Les services de la météorologie nationale Données moyennes mens uelles


Précipitations Températures
effectuent chaque mois ces calculs de
Mois en mm Maxi Mini Moy
moyennes de températures et de cumuls de Janvier 29°3 14°3 21°8
précipitations. Février 33°3 19°2 26°3
A partir d'un tableau de relevés mensuels sur une Mars 33°7 19°6 26°7
année, on peut faire construire aux élèves : Avril 13,7 41°0 27°1 34°1
Mai 19,7 42°1 28°9 35°5
• la courbe des moyennes mensuelles des
Juin 19,3 39°0 27°1 33°1
maxima, et celle des moyennes mensuelles Juillet 189,4 34°5 24°6 29°5
des minima (graphe d gauche ci-dessous). Août 215,5 33°3 23°4 28°4
•un diagramme ombrothermique (ombros = Septembre 86,5 34°2 23°3 28°8
pluie, thermon = chaleur) de Gaussen : on Octobre 5 37°5 24°4 31°0
Novembre 32°0 19°6 25°8
représente sur le même graphique (ci-dessous Décembre 29°9 14°9 22°4
à droite) la courbe des températures ANNEE : 549,1 35°0 22°2 28°6
moyennes mensuelles, et l'histogramme des
précipitations mensuelles (une colonne
Maxima et minima
représente les précipitations d'un mois). Les Températures moyennes et précipitations
échelles sont choisies de telle façon que 1°C mm
45°0 45°0 225
en température corresponde à 5 mm de pluie : 40°0 40°0 200
En adoptant ces échelles, les périodes pendant 35°0 35°0 175
Max
lesquelles l'histogramme des précipitations 30°0 30°0 150
passe sous la courbe des températures 25°0 25°0 125
moyennes mensuelles sont des périodes de 20°0 min 20°0 100
sécheresse, pendant lesquelles le bilan 15°0 15°0 75
hydrique du sol (différence entre les apports 10°0 10°0 50
en eau et les pertes par évaporation et 5°0 5°0 25
transpiration végétale) est déficitaire : dans le ° ° 0
Novembre
Octobre

Décembre
Février
Mars
Avril
Mai

Novembre
Décembre
Octobre
Septembre
Janvier

Février
Mars
Août

Avril
Mai

Septembre
Janvier
Juin

Août
Juillet

Juin
Juillet
graphique ci-dessus, la période déficitaire
s'étend de janvier à juin et de septembre à
décembre, c'est-à-dire pendant 10 mois de l'année.

• un climogramme (ou climatogramme):


millimètres
c'est une seconde forme de représentation graphique de pluie
du climat d'une localité : on porte en abscisses les 250,0
Août
températures moyennes mensuelles, et en ordonnées
200,0
les précipitations. On obtient un polygone sur lequel Juillet

chaque angle caractérise un mois de l'année : c'est 150,0


leclimatogramme de la localité.
Pour les élèves, surtout ceux du cycle moyen, le 100,0
diagramme ombrothermique est plus direct et donc Septembre

plus facile à interpréter que le climogramme. 50,0


Les caractéristiques des diagrammes Juin
Mai
ombrothermiques et des climogrammes varient en 0,0
Janv Déc NF M
O
Av

fonction de la latitude, de la situation géographique 0°0


° 5°0 10°0 15°0 20°0 25°0 30°0 35°0 40°0
températures moyennes mensuelles
et aussi parfois l'altitude. Elles permettent de définir Climogramme
dans le pays un certain nombre de régions
climatiques.

C - LES ETRES VIVANTS


1. Identification des espèces rencontrées
Le travail sur le terrain a permis d'observer, d'identifier et de récolter un certain nombre de plantes et
d'animaux. Bien souvent, ces espèces étant assez communes, on a pu leur donner au moins un nom local,
ou nom vernaculaire. Il va falloir maintenant leur donner un nom scientifique.

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43

1.1. Pourquoi un nom scientifique ?

Un naturaliste curieux (comme le sont tous les naturalistes !) et voyageur (comme aimeraient l'être tous
les naturalistes !), circulant de Dakar à N’Djaména, tranquillement et en prenant son temps, interrogeant
les habitants des régions rencontrées pour connaître le nom de ce bel arbre très répandu, recueillerait,
selon la langue pratiquée localement et les différents accents, plus de 40 noms vernaculaires différents,
sans compter toutes les langues que l'on a oubliées !!!
Pour que l'on soit bien sûr d'avoir affaire à la même espèce même lorsqu'on ne parle pas la même langue,
les scientifiques ont adopté une seule dénomination, qui est le nom scientifique de l'espèce, reconnu par
tous sur le plan international. Notre exemple a été baptisé : "Faidherbia albida".
Dans ce système, chaque espèce est donc caractérisée par un nom appelé « nomenclature binominale ».

1.2. La nomenclature binominale


C'est Linné (1707 - 1778), naturaliste suédois, qui a mis au point cette nomenclature en classant, de 1753
à 1758, les 8500 espèces végétales et les 4200 espèces animales connues à son époque !

1.2.1. Principe de la nomenclature binominale : une espèce est caractérisée par son nom scientifique en
latin, composé du nom de genre, commençant toujours par une majuscule, et du nom d'espèce, qui
commence par une majuscule lorsqu'il est dédié à un lieu ou à une personne.

1.2.2. Choix du nom.


Les critères de choix des noms de genre et d'espèce sont très variables : reprise d'un nom commun latin ou
vernaculaire, qualificatif d'un caractère particulier anatomique, biologique ou comportemental, dédicace à
une personnalité scientifique ou autre...
Plusieurs espèces voisines peuvent être regroupées dans le même nom de genre.
Quelques exemples choisis parmi des espèces locales vont nous permettre d'illustrer ces possibilités de
choix :
• le genre "Canis" : canis était le nom latin du chien, et on a choisi ce nom pour désigner le genre ; pour
distinguer les différentes espèces, on a choisi pour chaque espèce un nom rappelant une caractéristique
principale :
- le Chien domestique a été nommé "Canis familiaris", littéralement le chien familier
- le Chacal doré : "Canis aureus", en latin le chien doré
- le Renard pâle des sables : "Canis pallidus".
• le nom du Caïlcédrat "Khaya senegalensis" vient de son nom wolof "Khay", et du premier échantillon
décrit qui provenait du Sénégal.
• le premier nom de genre donné par Adanson (naturaliste français, 1757) aux "Volutes", Gastéropodes
marins bien connus sur nos côtes était "Yetus", de leur nom wolof "yet". Ce nom de genre a été ensuite
changé en "Cymbium" pour des raisons que nous évoquerons plus loin.
• le baobab a été baptisé "Adansonia digitata" en l'honneur de ce même naturaliste Adanson. Le nom
d'espèce "digitata" fait allusion à l'aspect digité de ses feuilles.
• le nom de genre du palétuvier blanc "Avicennia africana" est dédié au célèbre médecin et philosophe
arabe Avicenne, qui a vécu de 980 à 1037 à Boukhara en Ouzbékistan.
• le Révérend Père - botaniste Jean Berhaut, qui a conçu la "Flore du Sénégal", a nommé "Dalbergia
Bignonae" une espèce végétale qu'il avait découverte dans la forêt des Kalounayes près de Bignona, et a
dédié deux autres espèces -"Tephrosia Sylviae" et "Dalbergia Adami"- à une botaniste Mlle Sylvie Adam.
• notre kad a été appelé "Faidherbia albida" en l'honneur du général Faidherbe, fondateur du port de
Dakar en 1857, et de la couleur claire (albida=blanc) de ses branches.
On peut parfois attribuer un troisième nom pour distinguer des sous-espèces : le "gonakié" Acacia
nilotica présente 3 formes qui se développent sur des sols légèrement différents, et que l'on distingue par
l'aspect de leurs gousses :
• Acacia nilotica sous espèce adansonii, à gousses larges
• Acacia nilotica sous espèce nilotica, à gousses glabres resserrées autour des graines
• Acacia nilotica sous espèce tomentosa, à gousses pubescentes resserrées autour des graines.
Ces sous espèces peuvent se croiser pour donner des hybrides.

1.2.3. Les règles de la nomenclature.


• Les synonymes, la règle de priorité.
Il arrive parfois que plusieurs chercheurs décrivent la même espèce sans avoir eu connaissance des
travaux de leurs collègues. On peut donc avoir des synonymes.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
44

Chaque nom d'espèce doit donc être lié à un exemplaire type archivé, consultable.
De plus, le nom d'espèce sera suivi du nom ou des premières lettres du nom du descripteur, et parfois de
l'année de la description : "Adansonia digitata L." signifie que le nom scientifique du baobab a été
attribué par Linné. En principe, en cas de descriptions multiples, c'est le nom le plus ancien qui prévaut.
Les livres de botanique donnent souvent la liste des synonymes :

• Les remises à jour, les changements de nom :


Des critères variés amènent parfois à renommer une espèce ou un genre .
C'est ce qui s'est passé il y a quelques années pour le kad "Faidherbia albida". Il a été longtemps appelé Acacia albida,
nommé par Delwaulle. En effet de nombreux caractères partagés avec d'autres espèces l'avaient fait ranger dans le genre
"Acacia" : feuilles, épines, fleurs, fruits.
Mais un caractère biologique particulier et remarquable a conduit à reconsidérer cette appartenance : alors que tous les autres
acacias ont des feuilles en saison humide et perdent leurs feuilles en saison sèche, le kad, lui, a un cycle inversé : c'est le seul
qui ait un feuillage bien fourni en saison sèche, et qui perde ses feuilles en hivernage. A. Chevalier a donc proposé en 1934 de
le renommer Faidherbia albida. Bien que de nombreux spécialistes soient d'accord et que cette proposition ait été acceptée,
on trouve encore très souvent le nom Acacia albida dans beaucoup d'ouvrages.

• Les espèces indéterminées :


Lorsqu'on n'arrive pas à déterminer une espèce (souvent par défaut de documentation), ou lorsqu'on parle
de plusieurs espèces d'un même genre, on fait suivre le nom de genre de la mention "sp." (species) :
Acacia sp. désignera l'ensemble des espèces du genre Acacia.

1.3. La détermination des espèces : utilisation d'une flore, d'une faune.

On se sert de "livres de détermination", qui peuvent utiliser des méthodes très différentes.
Beaucoup présentent des planches de dessins accompagnées de commentaires On cherche alors en
feuilletant jusqu'à ce qu'on tombe sur le dessin représentant l'espèce étudiée. Le texte permet de
confirmer la détermination.

Les ouvrages plus précis et plus spécialisés utilisent des clés de détermination dichotomiques, qui sont
basées sur des choix successifs à faire entre deux (parfois plus) propositions concernant des caractères
morphologiques plus ou moins faciles à observer. Ces livres sont appelés des "flores" et des "faunes".
Pour mieux comprendre ce système, nous allons prendre l'exemple de la "Flore du Sénégal" de Jean
Berhaut, ouvrage très complet (2000 espèces indigènes et 300 espèces introduites), publié en 1967, et qui
présente l'avantage de "classer les plantes en tenant compte de leurs aspects extérieurs sans s'occuper de
leur hiérarchie systématique".
Ce qui signifie qu'elle n'exige pas de connaissances botaniques approfondies, et qu'elle peut être utilisée
avec un minimum de connaissances morphologiques de base.
Voir connaissances morphologiques (document complet)

En plus d'indications (fleurs, gousses, graines) qui nous permettent de vérifier notre détermination, la
flore nous donne les noms vernaculaires en français, bambara (b.), diola (d.), sérère (s.) et wolof (v.).
L'indication (B 69) est la référence de cette plante dans l'herbier de l'auteur.
L'utilisation de flores plus spécialisées et des faunes pour la détermination des animaux (en particulier des
invertébrés), requière des connaissances beaucoup plus approfondies en botanique et en zoologie. On ne
les utilise donc que très rarement au niveau de l'enseignement moyen et secondaire.

Lorsque les espèces rencontrées auront été déterminées, il faudra essayer de les classer.
Des comparaisons permettront de montrer que certaines espèces se ressemblent beaucoup par certains
caractères : on peut même parfois les confondre. La ressemblance diminue au fur et à mesure que le
nombre de caractères communs diminue.
On va donc regrouper les espèces en les "rangeant dans des boites encastrées les unes dans les autres"
selon le nombre de caractères partagés : on va faire de la systématique.
Pour faciliter les choses, il n'est pas inutile de faire quelques rappels.

2. Classification, notions de systématique


2.1. Les bases de la systématique.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


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Si Linné avait classé, en 1753, 8 500 espèces végétales et, en 1758, 4 200 espèces animales, l'évolution de
la recherche et des technologies scientifiques ont permis actuellement d'inventorier environ 400 000
espèces végétales et 1 200 000 espèces animales ! Et ce n'est pas terminé : on découvre rien qu'en Afrique
500 espèces nouvelles chaque année !
Le système de classification a donc été perfectionné, intégrant des données inconnues au XVIIIe siècle.

2.1.1. L'espèce, catégorie de base


Pour établir l'appartenance de 2 individus à une même espèce, on se fonde maintenant sur des critères
variés :
• morphologiques
• biologiques (fécondité par exemple)
• embryologiques
• paléontologiques
• génétiques
• géographiques.

2.1.2. La taxonomie (ou taxinomie).


C'est un nouvel aspect de la systématique, qui caractérise les groupes (taxons) en les analysant et en
tenant compte de leurs parentés sur le plan évolutif. Elle intègre donc également la classification des
espèces disparues.
On aboutit à une classification extrêmement complexe, que nous avons essayé de simplifier dans les
tableaux suivants, pour lui conserver un aspect "plus traditionnel" tout en tenant compte de la
modernisation du système.

2.2. Les subdivisions de la systématique.

Les grandes catégories sont, du général au particulier : le Règne, le Phylum, l'Embranchement, la


Classe, l'Ordre, la Famille, le Genre, l'Espèce.
Ces catégories principales peuvent elles mêmes être
• regroupées en super catégories
• subdivisées en sous catégories.
Le terme "Phylum" est surtout utilisé en botanique, il équivaut à celui "d'Embranchement".
En zoologie, il correspond à un super embranchement.
Pour simplifier, dans les tableaux, nous utiliserons les abréviations suivantes :

SR : super règne R : règne sR : sous-règne


E : embranchement sE : sous-embranchement
SC : super classe C : classe sC : sous-classe
SO : super ordre O : ordre sO : sous-ordre
SF : super famille F : famille sF : sous-famille
G : genre

2.3. La classification des êtres vivants.

La classification a évolué et ne se résume plus à "Règne animal - Règne végétal".


Au départ, les grands groupes se différencient les uns des autres par la structure du noyau et des critères
nutritionnels. La classification qui suit, bien que volumineuse, a été considérablement abrégée

2.3.1. Les grands groupes d'êtres vivants.


• Super Règne des Archéobactéries
• Super Règne des Eubactéries (3 600 espèces)

• Super Règne des Eucaryotes : cellules à "vrai" noyau


- Règne végétal (voir ci-dessous 2.3.2.)
- Règne animal (voir ci-dessous 2.3.4.)
2.3.2. Vue d'ensemble du Règne végétal,: 400 000 espèces

sR des Thallophytes (pas de rameau feuillé)


LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
46

• E des Algues. Eaux douces et eaux salées


- sE des Euglènophytes, unicellulaires
- sE des Chlorophytes, (11 000 espèces) dont
+ C des Chlorophycées, algues vertes
- sE des Dinophytes, unicellulaires
- sE des Chromophytes, (13 000 espèces) dont
+ C des Phaeophycées, algues brunes
- sE des Rhodophytes, algues rouges (4 000 espèces).

• E des Champignons
- sE des Myxomycètes (600 espèces)
- sE des Eumycètes, ou Champignons vrais
+ C des Phycomycètes (600 espèces), moisissures et parasites
+ C des Ascomycètes (20 000 espèces), moisissures et parasites
+ C des Basidiomycètes, Champignons à pied (15 000 espèces).

• E des Lichens : associations symbiotiques d’une Algue verte et d’un Champignon

sR des Cormophytes (l’appareil végétatif est un cormus :rameau feuillé)

• E des Bryophytes (forêts et lieux humides)


+ C des Hépatiques (10 000 espèces)
+ C des Mousses (16 000 espèces).

- SE des Rhizophytes, ou Plantes vasculaires

• E des Ptéridophytes
+ C des Lycopodiacées (400 espèces). Lycopodes.
+ C des Equisétacées (30 espèces) Prêles.
+ C des Filicinées (9 500 espèces), Fougères, forêts et lieux humides.

• E des Préspermaphytes
+ O des Cycadales. Seul genre en Afrique : Cycas, introduit.
+ C des Ginkgoales

• E des Spermaphytes, Plantes à graines.

- sE des Gymnospermes (à graine nue).


+ O des Coniférales

- sE des Chlamidospermes
Ephedra, Gnetum, Welwitschia (désert du Kalahari)

- sE des Angiospermes (graines protégées par un fruit). 250 000 espèces,


10 000 genres, 400 à 500 familles.
Elles représentent 99% des plantes que nous rencontrons habituellement.
(voir ci-dessous 2.3.3.)

2.3.3. La classification des Angiospermes.


170 à 200 familles sont représentées au Sénégal. Nous ne pouvons les citer toutes.
Nous citerons les sous-classes ( noms en « dées » , les ordres (noms en "ales") et les familles
(terminaisons en "acées") que nous avons des chances de trouver au Sénégal. Nous citerons quelques
exemples présentant un intérêt particulier.
Cette classification traditionnelle est basée sur les caractères de l'appareil reproducteur (évolution des
fleurs) ; on peut trouver dans une même famille des plantes d'aspects parfois fort différents (taille, types
de feuilles, herbacées ou ligneuses, répartition,...).
• Classe des Dicotylédones : graine à 2 cotylédons

sous-Classes
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* Ordres
# Familles

sC des Magnoliidées
* O des Magnoliales
# F des Myristicacées : Myristica, Pycnanthum angolensis
# F des Lauracées : Persea americana = Avocatier, Cassytha filiformis (parasite envahissant)
* O des Ranunculales : milieux humides et aquatiques
# F des Nymphéacées : Nénuphars :Nymphaea
# F des Cératophylacées : Ceratophyllum
* O des Pipérales
# F des Pipéracées : Piper guineensis = Poivrier
* O des Papavérales
# F des Papavéracées : Argemone mexicana = Chardon de Gorée
* O des Rosales
# F des Crassulacées : Kalanchoe
# F des Rosacées : Chrysobalanus, Parinari = « néw »
# F des Anacardiacées : Anacardium, Mangifera indica = mangue, Sclerocarya birrea = « bèèr »
* O des Fabales
# F des Mimosacées : Acacia, Faidherbia, Albizia, Dichrostachys, Entada, Mimosa, Prosopis
# F des Césalpiniacées : Cassia, Bauhinia, Piliostigma, Tamarindus
# F des Papilionacées : Dalbergia, Leucaena, Pterocarpus, Crotalaria, Arachis, Vigna, Sesbania, Indigofera
* O des Myrtales
# F des Lythracées : Lawsonia inermis = henné
# F des Punicacées : Grenadier
# F des Myrtacées : Eucalyptus, Psidium gajava = Goyavier
# F des Rhizophoracées : Rhizophora sp. = Palétuvier rouge
* O des Hammamédidales
# F des Combrétacées : Combretum = « douté, ratt », Guiera = nguèèr », Anogeisus, Terminalia
* O des Casuarinales
# F des Casuarinacées : Filao = Casuarina equisetifolia
* O des Urticales
# F des Ulmacées : Celtis
# F des Moracées : Ficus, Musanga = Parasolier
# F des Canabinacées : Cannabis = chanvre, Humulus = houblon
* O des Salicales
# F des Salicacées : Salix
* O des Santanales
# F des Loranthacées : Tapinanthus = Gui d'Afrique, hémiparasite
* O des Balanophorales
# F des Balanophoracées : parasite : Thonnin gia
* O des Caryophyllales
# F des Ménispermacées : Cocculus
# F des Caryophyllacées : Polycarpaea, Polycarpon
# F des Chénopodiacées : Salicornes, Arthrocnemum, Suaeda, Salsola, Cornulaca
# F des Nyctaginacées : Boerhaavia, Belle de nuit
# F des Ficoïdées = Aïzoacées : Sesuvium, Mesembryanthemum
# F des Amaranthacées : Alternanthera, Amaranthus
* O des Cactales
# F des Cactacées : Opuntia engelmani = Cactus-raquette = gargambossé
* O des Violales
# F des Droseracées : Drosera indica, plante "carnivore" des marais
# F des Tamaricacées : Tamarix senegalensis
# F des Passifloracées : Adenia lobata, Passiflora = passiflore = maracunja
# F des Caricacées : Carica papaya = Papayer
* O des Cucurbitales
# F des Cucurbitacées : Cucurbita, Momordica, Luffa, Cucumis, Merremia, Citrulus
* O des Capparales
# F des Résédacées : Caylusea
# F des Neuradacées : Neurada
# F des Capparidacées : Capparis, Boscia senegalensis = « ndiandam », Crateva, Maerua, Casuarina
# F des Salvadoracées : Salvadora
# F des Brassicacées = Crucifères : choux, persil, moutarde
# F des Burcéracées : Commiphora africana
* O des Ebénales
# F des Ebénacées : Diospyros
# F des Sapotacées : Manilkara, Butyrospermum parkii (= Vitelleria paradoxa) = karité, Achras sapota = Sapotillier
* O des Géraniales
# F des Géraniacées : Geranium
# F des Oxalidacées : Oxalis
# F des Zygophyllacées : Zygophyllum, Fagonia, Tribulus
* O des Rutales
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# F des Rutacées : Citrus = citronniers, orangers, pamplemoussiers


# F des Méliacées : Azadirachta indica = « niim », Khaya senegalensis = « khay »
# F des Nitariacées : Nitraria
# F des Balanitacées : Balanites aegyptiaca = « sump »
# F des Bignoniacées : Stereospermum, Tecoma, Bignonia
# F des Moringacées : Moringa oleifera = « neveday »
* O des Sapindales
# F des Sapindacées : Dodonaea, Cardiospermum
* O des Euphorbiales
# F des Euphorbiacées : Euphorbia, Jatropha curcas = « tabanané », Manihot = Manioc, Phyllanthus, Chrozophora,
Hevea, Alchornea, Ricinus
* O des Malvales
# F des Tiliacées : Grewia
# F des Malvacées : Hibiscus (bissap, gombo...), Gossypium = coton, Abutilon
# F des Sterculiacées : Sterculia, Cacaoyer, Cola, Waltheria
# F des Bombacacées : Adansonia, Bombax, Ceiba
* O des Célastrales
# F des Célastracées : Hippocratea, Maytenus
* O des Rhamnales
# F des Rhamnacées : Ziziphus = « sidem »
# F des Vitacées = Ampélidacées : Cissus
* O des Araliales
# F des Araliacées : Cussonia
# F des Ombellifères : Centella, Carotte
* O des Gentianales
# F des Loganiacées : Strychnos spinosa
# F des Asclépiadacées : Calotropis, Leptadenia, Caralluma, Pergularia
# F des Apocynacées : Adenium obesum = baobab du chacal, Strphanthus, Thevetia, Catharanthus = Pervenche de
Madagascar, Mada, Laurier rose, Plumeria rubra = Frangipannier
# F des Rubiacées : Mitracarpus, Mitragyna, Borreria, Caféier
* O des Tubiflorales
# F des Convolvulacées : Ipomaea (I. batatas = patate douce), Convolvulus
# F des Borraginacées : Cordia, Heliotropium
# F des Labiacées = Labiées : Laeonotis, Mentha = nana
# F des Verbénacées : Vitex, Lantana camara, Avicennia, Tek
# F des Solanacées : Solanum, Datura, Lycium, pomme de terre, tomate, diakhato, piment, tabac
# F des Scofulariacées : Striga (parasites), Scoparia
# F des Pédaliacées : Sesamum = sésame, Rogeria
# F des Orobanchacées : Cistanche, parasite
* O des Campanulales
# F des Campanulacées : Campanules
# F des Composées = Astéracées : Centaurea, Dicoma, Pulicaria, Acanthospermum

• Classe des Monocotylédones : graine à 1 cotylédon.


* Ordres
# Familles
* O des Hélobiales = Alismatales : plantes de marécages et aquatiques
# F des Alismatacées
# F des Butomacées
# F des Hydrocharitacées
# F des Potamogétonacées
# F des Zostéracées : Zostera, marines (herbiers)
# F des Cymodocéacées : Cymodocea, marines (herbiers)
* O des Liliales
# F des Liliacées : Asparagus, Gloriosa, Aloes, Sanseveria
# F des Amaryllidacées : Amaryllis, Hymenocalis, Pancratium
# F des Agavacées : Agave sisalana = sisal
# F des Dioscoréacées : Dioscorea bulbifera = igname
* O des Broméliales
# F des Broméliacées : Ananassa sativa = ananas
* O des Graminales
# F des Graminées = Poacées : Oryza = riz, Oxythenanthera abyssinica = bambou, Panicum, Pennisetum, Andropogon,
Cymbopogon, Eragrostis, Stipagrostis, Aristida, Cenchrus biflorus = « khakham », Schoenofeldia, Schizachyrium,
Sorghom = sorgho, Saccharum officinarum = canne à sucre, Zea mays = maïs
* O des Cypérales
# F des Cypéracées : Cyperus, Carex
* O des Pandanales
# F des Pandanacées : Pandanus
# F des Typhacées : Massettes
* O des Palmales
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# F des Aracées : tous les palmiers : Elaïs guineensis = P. à huile, Cocos nucifera = cocotier, Borassus flabellifer =
ronier, Hyphaena thebaïca = doum, Phoenix dactylifera = dattier
* O des Arales
# F des Aracées : Arum, Monstera = Phylodendron, Colocasia antiquorum = taro
# F des Lemnacées : aquatiques, lentilles d'eau : Lemna, Wolffia
* O des Zingibérales
# F des Musacées : Musa = bananier
# F des Zingibéracées : Gingembre
# F des Cannacées : Canna
# F des Marantacées : Maranta
* O des Orchidales
# F des Orchidacées : 20 000 espèces dans une seule famille! Beaucoup sont épiphytes en forêts denses.

2.3.4. Le Règne animal, vue d'ensemble : 1 200 000 espèces.


Le nombre d'espèces décrites représente 3 fois celui du règne végétal.
La détermination précise des espèces est plus difficile, et on pourra se contenter souvent d'une
détermination plus approchée, en employant un nom général de groupe : "c'est une crevette, c'est un ver
marin fixé, c'est un criquet non migrateur", etc... A chacun de voir, en fonction des documents de
détermination dont il dispose. L'important est de bien situer l'animal étudié dans l'ensemble de la
classification. La classification qui suit ira parfois jusqu'à la famille.
Les exemples sont choisis, si possible, dans la faune locale (sénégalaise ou africaine), mais certaines
espèces présentant un intérêt particulier (comme le Coelacanthe "Latimeria chalumnae") ont également
été citées.
• sR des Protozoaires : animaux unicellulaires
+ C des Flagellés : Euglènes, Trypanosomes
+ C des Rhizopodes : Amibes, Foraminifères, Radiolaires
+ C des Sporozoaires : Plasmodium
+ C des Cnidosporidés : nombreux parasites
+ C des Ciliés : Paramécie, Stentor
• sR des Métazoaires : animaux pluricellulaires, avec 2 phylums primitifs :
- Phylum des Mésozoaires : organisation simple
- Phylum des Parazoaires : éponges
- Phylum des Eumétazoaires : organisation complexe ou très complexe.

2.3.5. Les principaux Embranchements du phylum des Eumétazoaires.


Il y a plus de 20 embranchements. Nous ne citerons que les principaux, les classes, les ordres et les
familles les plus importants, ceux dont nous avons des chances de rencontrer des représentants.
• Embranchement
+ Classe
* Ordre
# Famille
• E des Cnidaires : aquatiques (eaux douces ou marines)
+ C des Hydrozoaires : fixés (polypes) ou libres (méduses)
+ C des Scyphozoaires : méduses
+ C des Anthozoaires : anémones de mer, coraux, gorgones
• E des Tentaculés : marins, fixés ou libres
+ C des Bryozoaires : coloniaux encroûtants
+ C des Brachiopodes : nombreux fossiles
• E des Plathelminthes = vers plats
+ C des Turbellariés : aquatiques, 4 000 espèces
+ C des Trématodes : 5 000 espèces, parasites : Douve du foie
+ C des Cestodes : 3 400 espèces, parasites, segmentés en "proglottis" : Ténia
• E des Némathelminthes : vers ronds, libres ou parasites de plantes ou d'animaux, 12 000 espèces
+ C des Nématodes : Ascaris, Oxyures, Ankylostomes, Trichine, Anguillule du vinaigre
• E des Mollusques : 130 000 espèces
. sE des Amphineures :
+ C des Polyplacophores : 8 plaques calcaires dorsales, marins : Chitons
+ C des Aplacophores : marins, vermiformes, sans coquille calcaire
. sE des Conchifères : coquille calcaire à 1 ou 2 valves
+ C des Monoplacophores : primitifs, peu connus
+ C des Gastéropodes : coquille torsadée, 105 000 espèces
+ sC des Prosobranches : branchies en avant du coeur
* O des Diotocardes : Patelles = chapeaux chinois = kèr, Fissurelles, Troques, Calliostomes
* O des Mésogastéropodes : Littorines = Bigorneaux, Turitelles, Cérithes, Calyptrées, Crépidules, Strombes, Natices,
Cyprées = porcelaines, Ovules, Casques
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* O des Néogastéropodes : Nasse, Murex = satiom, Pourpres, Thaïs, Buccins, Nasses, Volutes = « yets », Marginelles,
Olives, Mitres, Cônes, Térèbres
+ sC des Opistobranches : branchies en arrière du cœur, coquille réduite : Bulles, Aplysies = lièvres de mer = panarpuèy
+ sC des Pulmonés : cavité du manteau transformée en poumon
* O des Basommatophores : eaux douces : Limnées, Planorbes, ou marines : Siphonaires
* O des Stylommatophores : terrestres : Escargots, Achatines, Limicolaria
+ C des Lamellibranches = Bivalves (coquille à 2 valves), 20 000 espèces
* O des Anisomyaires : Moules, Huîtres = « yokhos »
* O des Schizodontes : moules d'eaux douce
* O des Hétérodontes : Arches = pagnes, Coques = buthie, Donax = sébèt
* O des Adapédontes : creusent le bois : Tarets
+ C des Scaphopodes : 1 valve tubulaire, 150 espèces : Dentale
+ C des Céphalopodes : 730 espèces
sC des Tétrabranchiaux : Nautile, Argonautes
sC des Dibranchiaux :
* O des Décapodes : Seiche, Calmar, Sépiole = yeureudeu
* O des Octopodes : Pieuvres = yarankö = mbot u guetj
• E des Annélides : vers annelés
+ C des Polychètes : 5 300 espèces marines
* O des Errantes : libres : Néréis
* O des Sédentaires : fixés ou tubicoles : Arénicoles
+ C des Oligochètes : Lombrics (terrestre)
+ C des Hirudinés : eaux douces : Sangsues
+ C des Echiurides : très grands, vivant dans les grands fonds (9 000 m)
• E des Arthropodes : 820 000 espèces !
. sE des Chélicérates
+ C des Mérostomes : Limules, animaux marins
+ C des Arachnides : 36 000 espèces, pratiquement toutes terrestres
* O des Scorpions : Buthus, Androctonus, Pandinus
* O des Pédipalpes : ressemblent à des araignées, d'assez grande taille, forêts
* O des Palpigrades : très petits
* O des Araignées : toiles : Néphiles, Argiopes, ou terriers : Mygales
* O des Pseudoscorpions : petits, ressemblent à des Scorpions sans abdomen allongé
* O des Opilions : ressemblent à de petites araignées à pattes très grêles
* O des Solifuges : Galéode, le "cheval des scorpions" = fassou djitt, semblable à une araignée très rapide avec deux
pinces dirigées vers l'avant
* O des Acariens : Tiques (hématophages), Sarcopte de la gale
. sE des Crustacés : 20 000 espèces, la plupart aquatiques. Les 4 premières classes étaient autrefois regroupées dans les
Entomostracés, petits Crustacés "inférieurs".
+ C des Ostracodes : 12 000 espèces, petite taille, carapace bivalve : Cypris
+ C des Copépodes : petits, corps en 2 parties : Cyclops
+ C des Branchioure :"poux" de poissons
+ C des Cirripèdes : fixés, organisme très modifié : Anatifes = kanakh, Balanes, Sacculines (parasites des crabes)
+ C des Malacostracés = Crustacés "supérieurs" : 14 000 espèces
* O des Péracarides : nombreux sous-ordres
. sO des Mysidacés : Mysis
. sO des Amphipodes : corps aplati latéralement : Gammares
. sO des Isopodes : corps aplati dorso-ventralement : Aselles, Ligies, et des formes terrestres : les Cloportes
* O des Eucarides = Décapodes, marcheurs ou nageurs
. sO des Macroures : Crevettes = sipakh, Langoustes = sum, Cigale de mer = köp köp
. sO des Brachyoures : Crabes marcheurs = kak, violonistes = niandos, nageurs = koti, tiangoy
. sO des Anomoures : corps disymétrique, s'abritent dans des coquilles de Gastéropodes : Pagure = Bernard l'ermite =
kakrikak
. sE des Antennates
+ C des Myriapodes : 6 000 espèces
* O des Chilopodes : Scolopendres, venimeux
* O des Diplopodes : Iules = mille-pattes
+ C des Insectes : 750 000 espèces ! C'est la classe la plus volumineuse du règne animal, elle contient plus de la moitié des
espèces animales connues, et on en découvre de nouvelles chaque jour.
sC des Aptérygotes : Insectes primitifs, aptères, de petite taille, faune du sol et de la litière végétale
sC des Ptérygotes : Insectes ailés (à part quelques formes, secondairement aptères).
Plusieurs possibilités de regroupement des nombreux ordres sont possibles, basées sur différents critères : structure des
ailes, cycle de reproduction.
La première série d'ordres constitue le groupe des Hétérométaboles, Insectes à métamorphoses incomplètes.

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1ère lignée : les Paléoptères : ailes à nervures simples, et non repliables le long du corps
* O des Ephéméroptères : 2 000 espèces : Ephémères
* O des Odonates : 4 700 espèces, larves aquatiques
. sO des Zygoptères : petites libellules, demoiselles
. sO des Anisoptères : grosses libellules : Aeschne
2ème lignée : les Néoptères : ailes à 3 articulations, et repliables le long de l'abdomen
* O des Plécoptères : 2 000 espèces, larves aquatiques : Perles
* O des Dermaptères : 1000 espèces : Forficule = pince-oreille = kéép koye
* O des Mantoïdes : 1 800 espèces, 1ère paire de pattes ravisseuses : mantes religieuses
* O des Blattoïdes : 3 500 espèces : cafards
* O des Isoptères : 2 000 espèces : Termites (coloniaux)
* O des Phasmoïdes : 2 500 espèces, mimétiques : Phasmes = bâtons du Diable, Phyllies
* O des Ensérifères : antennes longues : Sauterelles, Grillons, Courtilières
* O des Coelifères : antennes courtes : Criquets
* O des Zoraptères : poux du sol
* O des Phthiriaptères : poux, ectoparasites
* O des Hémiptères = Rhynchotes : 70 000 espèces
. sO des Hétéroptères : aquatiques (Nèpes, Notonectes, Gerris), ou parasites (Punaises phytophages et hématophages)
. sO des Homoptères : Cigales, Cicadelles, Cochenilles (parasites des végétaux)
La deuxième série d'ordres constitue le groupe des Holométaboles, Insectes à métamorphoses complètes. Ce sont tous
des Néoptères.
* O des Névroptères = Planipennes : 7 000 espèces, larves prédatrices bien adaptées : Myrmeleon = Fourmilion,
Chrysope = lion des pucerons
* O des Coléoptères : 350 000 espèces. Ailes antérieures transformées en élytres protectrices.
. sO des Adéphages
# F des Cicindélidés : Cicindelles
# F des Carabidés : 20 000 espèces : Carabes
# F des Dysticidés : aquatiques : Dytiques
# F des Gyrinidés : aquatiques de surface : Gyrins
. sOdes Polyphages
# F des Lampyridés : vers luisants
# F des Staphylinidés : 20 000 espèces : Staphylins
# F des Lucanidés : cerf volants
# F des Scarabidés : Bousiers
# F des Curculionidés : Charançons, parasites des cultures, 40 000 espèces
# F des Coccinellidés : 25 000 espèces
# F des Cérambycidés : Longicornes, xylophages
# F des Buprestidés : Buprestes, aux riches couleurs métallisées
* O des Hyménoptères : 100 000 espèces
. sO des Térébrants, à "taille de guêpe"
# F des Ichneumonidés : pondent leurs oeufs dans des larves d'Insectes nuisibles pour les cultures, Ils sont donc
intéressants pour la lutte biologique
# F des Cynipidés : parasites des végétaux, forment des galles
. sO des Aculéates à aiguillon venimeux
# F des Vespidés : Guêpes
# F des Pompilidés : Bourdons (ex : Xylocope, destructeur de bois)
# F des Apidés : Abeilles
# F des Formicidés : Fourmis, coloniales
* O des Lépidoptères = Papillons : 110 000 espèces
. sO des Zeugloptères : primitifs, pièces buccales broyeuses
. sO des Glossales : trompe suceuse, nombreuses familles
* O des Mécoptères : 350 espèces : Panorpe = Mouche-scorpion
* O des Diptères : 80 000 espèces. Ailes postérieures transformées en balanciers.
. sO des Nématocères : Moustiques
. sO des Brachycères : Mouches
* O des Aphaniptères : 1 600 espèces, aptères, sauteuses : Puces
• E des Echinodermes : 7 000 espèces, marines
+ C des Crinoïdes : 620 espèces, Lis de mer (fixés), Comatules (libres)
+ C des Astérides : 1 500 espèces, Etoiles de mer : 5 à 50 bras
+ C des Ophiurides : 2 000 espèces, Ophiures : corps discoïde, 5 bras grêles
+ C des Echinides : 860 espèces, corps globuleux hérissé de piquants
* O des réguliers : 440 espèces, symétrie axiale
* O des irréguliers : 420 espèces, symétrie bilatérale
+ C des Holothurides : 1 100 espèces, Concombres de mer.

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• E des Cordés
. sE des Tuniciers : marins
+ C des Ascidies : 2 000 espèces, fixées
+ C des Thaliacés : 40 espèces, flottantes et transparentes : Salpes
. sE des Appendiculaires : flottants, semblables à des larves d'Ascidies
. sE des Acraniens = Céphalocordés : 30 espèces, qui n'ont qu'une importance phylogénique, car ils annoncent les Vertébrés :
Amphioxus
. sE des Vertébrés = Craniens : 54 000 espèces
. SC des Agnathes : "vertébrés sans mâchoire" : Lamproie
. SC des Gnathostomes : "vertébrés à mâchoire"
+ C des Chondrichtyens = Poissons cartilagineux, 600 espèces, fécondation interne
. sC des Elasmobranches = Sélaciens : Requins et Raies
. SO des Squalomorphes
* O des Squaliformes
# F des Squalidés : Squalus = thiour
. SO des Galéomorphes
* O des Lamniformes
# F des Odontaspididés : Requins-taureaux = buki guetthie (3 m)
# F des Cétorhinidés : Requin pélerin, énorme (14 m, 6 t) mais inoffensif (se nourrit de Crustacés et larves de
poissons)
# F des Lannidés : Requin taupe = guissando (4 m)
* O des Carcharhiniformes
# F des Scyliorhinidés : Roussettes
# F des Carcharinidés : Requins tigres, 5 à 7 m : gaïndé
# F des Sphyrnidés : Requins marteaux = dianga daw
. SO des Batoïdés
* O des Rajiformes
# F des Rhinobathidés : Raies-guitares = tanneu, thiauker
# F des Platyrhinidés : Raie tigrée = lakan
# F des Rajiidés : Raies
* O des Pristiformes
# F des Pristidés : Pristis = poissons scies = ndiassane
* O des Torpédiniformes
# F des Torpedinidés : Torpilles = meudj mbenjann guetj = raies électriques
* O des Myliobatiformes
# F des Dasyatidés : Pastenagues, raies à aiguillon(s) venimeux = law = irao
# F des Gymnuridés : Raies-papillons = bambay = köppor
# F des Myliobatidés : Aigles de mer = ndiaouratt
# F des Mobulidés : Raies manta, jusqu'à 2,20 m = ndiaouratt bédjène
. SO des Squatinomorphes
* O des Squatiniformes
# F des Squatinidés : Anges de mer = mbengue
. sC des Holocéphales : Chimères
+ C des Ostéichtyens = Poissons osseux
. sC des Choanichtyens : à narines internes s'ouvrant dans la bouche
* O des Dipneustes : la vessie natatoire faisant office de poumon, ils peuvent passer la saison sèche dans un cocon de
boue : Protoptères
* O des Crossoptérygiens : groupe ancien, avec une seule espèce vivante découverte en 1938 : Latimeria chalumnae,
le Coelacanthe. La structure squelettique de ses nageoires annonce le membre des vertébrés tétrapodes.
. sC des Actinoptérygiens, à nageoires rayonnées : 99% des poissons actuels
. SO des Chondrostéens
* O des Polyptérinés : vessie natatoire faisant office de poumon, dorsale tranchante : Polyptères, 10 espèces africaines
* O des Acipensérinés : bouche ventrale, l'Esturgeon, dont les œufs salés donnent le caviar
. SO des Holostéens : quelques espèces américaines
* O des Lépisostéidés : Lépisosteus
* O des Amiidés : Amia
. SO des Téléostéens, "vrais" poissons osseux. Etant donné le nombre d'ordres, de familles et d'espèces représentés au
Sénégal, nous ne donnerons que quelques exemples parmi les groupes les plus importants.
* O des Anguilliformes : corps allongé "serpentiforme"
# F des Muraenidés : Murènes = sik bu garé
# F des Muraenosocidés : Congres-brochets = diey
# F des Ophichtidés : poissons-serpents = siik, diani guetj

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* O des Clupéiformes
# F des Clupéidés : Sardines, Sardinelles (yaboy, kobo)
* O des Siluriformes
# F des Ariidés : mâchoiron = kong
# F des Siluridés : poissons-chats (plutôt d'eaux douces)
* O des Athériniformes
# F des Exocètidés : poissons-volants = firn, firndö
# F des Bélonidés : à machoires allongées : Orphies, Aiguilles = khessein, sambassilatt
* O des Gastéritéïformes
# F des Fistulariidés : poissons-trompettes = mbimbann, krawach netj
* O des Perciformes
# F des Serranidés :
bars = soroy, silinke
mérous = yetonto, khonkhé, tiof, kothie, dialakh, doy
serrans = sopa ngamé
# F des Potamomidés : Tassergal = ngot
# F des Carangidés :
carangues = sakaï, sotto, safar, tawett
liches = war angol, tiatiö, klau
trachynotes = terai, ndoumbou takh, fanta
chinchards = diay
# F des Lutjanidés : Lutjans = mam simer, yakh, diabar
# F des Pomadasyidés : sompatt = corogne, faïou
# F des Sparidés :
dorades = bande, diarègne, ragou
sars = ngaaté, pageot = tiki
# F des Cichlidés : Tilapia = waass
# F des Scianidés :
otolithes = feute, lao, dioto, tounoun
courbine = beur
# F des Ephippides : disques = tapandar, tilimpagne
# F des Mugilidés : Mulets = guiss, dem, thiar, khir
# F des Sphyraenidés : Barracudas = khéddé
# F des Polynémidés : capitaines = ndiané, siket mbaw
# F des Blennidés : Blennies = ndondo
# F des Gobiidés : Gobies = maouad mbakhir
# F des Scombridés :
thons et bonites = wockhandor, sipong, doulou doulou, oualass, kirikiri
maquereaux = ouo, ndioundé
# F des Istiophoridés : marlins, voiliers = dienou doungue
# F des Xiphiidés : Espadon
* O des Pleuronectiformes : poissons plats : soles, turbots, plies = palpalé, mbang
* O des Tétrodontiformes
# F des Tétraodontidés : poissons-globes = boun fokii
# F des Diodonidés : poissons-porcs-épics
+ C des Amphibiens : 2 800 espèces, larves aquatiques (eaux douces), adultes plus ou moins terrestres mais toujours liés
au milieu aquatique. Peau nue riche en glandes.
* O des Apodes : cavernicoles ou dans les sols, dépigmentés : Gymnopsis. Absents au Sénégal.
* O des Urodèles : possèdent une queue : Tritons, Salamandres. Absents au Sénégal.
* O des Anoures : sans queue, 2 000 espèces
# F des Pipidés : Pipa = Xenopus
# F des Ranidés : Rana, Discroglossus, Ptychadena = grenouilles
# F des Bufonidés : Bufo = crapauds
# F des Hylidés : arboricoles : rainettes
+ C des Reptiles : 5 900 espèces. Peau couverte de plaques et d'écailles cornées.
* O des Rhynchocéphales : archaïques, 1 seule espèce : Sphénodon (nouvelle Zélande)
* O des Squamates : 5 700 espèces
. sO des Lacertiliens : lézards
# F des Agamidés : Agames = margouillats, Uromastix = fouette queue
# F des Chamaeleontidés : Caméléon = kakatar
# F des Geckonidés : doigts garnis d'écailles adhésives : geckos, tarantes = hounk
# F des Lacertidés : lézards, Acanthodactyles
# F des Varanidés : varans : Varanus exanthematicus = varan de savane = mbeutt, Varanus niloticus = varan du Nil,
milieux aquatiques
# F des Scincidés : Scinques, lézards psammophiles à pattes grêles

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. sO des Ophidiens : serpents


# F des Typhlopidés : Typhlops, petits, vermiformes, fouisseurs
# F des Boïdés : 2 ergots, vestiges des pattes postérieures : Python
# F des Colubridés :
- sF des Dasypeltinés : serpents gobeurs d'oeufs
- sF des Colubrinés aglyphes : non venimeux : couleuvres
- sF des Colubrinés opistoglyphes : dents venimeuses en arrière, peuvent être dangereux : Psammophis,
Thélotornis, Malpolon
# F des Elapidés : protéroglyphes, dents venimeuses en avant, dangereux :
. Naja haje = cobra = balor, Naja nigricolis = cracheur = saaman
. Dendroaspis = mamba
# F des Vipéridés : solénoglyphes, dents venimeuses très développées en poignards, dangereux :
. Bitis arietans = vipère heurtante = thiéby
. Echis carinatus = vipère des pyramides = fosso-kéré
. Cerastes = vipères cornues
* O des Chéloniens : (Tortues)
# F des Testudinidés : terrestres : Testudo sulcata, qui peut vivre très longtemps (200 ans ?) en devenant très grosse
(100 kg)
# F des Emydidés : eaux douces ou saumâtres
# F des Trionychidés : eaux douces, parfois marines, carapace lisse, "nez" pointu
# F des Pelomédusidés : eaux douces, cou repliable latéralement
# F des Chelonidés : marines : Tortue carette, tortue caouane, tortue verte = mawâ, ndumar, dumal
# F des Dermochalidés : marines : tortue luth = bingèl = wanor
* O des Crocodiliens = Loricates : Crocodylus niloticus = diasik
+ C des Oiseaux : 8600 espèces. Peau couverte de plumes. Nous avons rappelé devant les principaux ordres les anciennes
dénominations.
* O des Sphéniciformes : ailes transformées en rames : Manchots, hémisphère sud
* O des Struthioniformes = ex Coureurs : ailes réduites, vol impossible, mais pattes très développées : oiseaux coureurs
# F des Struthionidés : Autruche
* O des Procellariiformes = ex Palmipèdes : oiseaux de haute mer, nichant sur les côtes rocheuses
# F des Procellaridés : Pétrels, Puffins
# F des Phaethontidés : Phaethon, oiseaux de l'hémisphère sud, dont certains nichent à Dakar (îles des Madeleines)
* O des Pélécaniformes = ex Palmipèdes
# F des Pélécanidés : Pélicans
# F des Sulidés : Fous
# F des Phalacrocoracidés : Cormorans
* O des Ciconiiformes = ex Echassiers
# F des Ardéidés : Hérons, Aigrettes, Butors
# F des Scopidés : Ombrette
# F des Ciconiidés : Cigognes, Tantales (appelés à tort cigognes en Casamance), Marabout
# F des Threskiornithidés : Ibis, Spatules
* O des Ansériformes = ex Palmipèdes, bec lamellaire : capture de la nourriture par filtration
# F des Phoenicoptéridés : Flamant rose (qui n'est pas un échassier malgré ses grandes pattes !)
# F des Anatidés : Canards, Sarcelles, Oies
* O des Falconiformes = ex Rapaces diurnes: bec crochu, serres
# F des Accipitridés : Vautours, Busards, Buses, Aigles, Milans, Eperviers, Autours, Balbuzard pêcheur
# F des Falconidés : Faucons
# F des Sgittariidés : Serpentaire
* O des Galliformes = ex Gallinacés
# F des Phasianidés Francolins, Cailles, Pintades, Poules de rochers
# F desRallidés : Râles, Poules d'eau
* O des Gruiformes : ex Echassiers
# F des Gruidés : Grue couronnée
# F des Otidés : Outardes
* O des Charadriiformes = ex Echassiers
# F des Jacanidés : Jacana
# F des Burhinidés : Oedicnèmes
# F des Hoematopodidés : Huîtrier pie
# F des Charadriidés : Vanneaux, Pluviers, Gravelots, Courlis, Barges, Chevaliers, Tournepierres, Bécassines,
Bécasseaux, Echasse
# F des Glaréolidés : Pluvian, Courvites, Glaréoles
# F des Laridés : Mouettes, Goélands, Sternes

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# F des Ptéroclididés : Gangas = Cailles de Barbarie


* O des Columbiformes = ex Colombins
# F des Columbidés : Pigeons, Tourterelles
* O des Psittaciformes
# F des Psittacidés : Perroquets, Perruches
* O des Cuculiformes
# F des Musophagidés : Touracos
# F des Cuculidés : Coucous, Coucals
* O des Strigiformes = ex Rapaces nocturnes
# F des Strigidés : Chouettes, Hiboux, Petits Moyens et Grands Ducs
* O des Apodiformes
# F des Caprimulgidés : Engoulevents
# F des Apodidés : Martinets
* O des Piciformes = ex Grimpeurs
# F des Collidés : Colious
# F des Trigonidés : Couroucous
# F des Alcénidés : Martin-pêcheurs
# F des Méropidés : Guêpiers
# F des Coracidés : Rolliers
# F des Upupidés : Huppe
# F des Bucerotidés : Calaos
# F des Capitonidés : Barbus
# F des Indicatoridés : Indicateurs
# F des Picidés : Pics
* O des Passériformes = ex Passereaux
# F des Alaudidés : Alouettes, Cochevis, Sirlis
# F des Hirudinidés : Hirondelles
# F des Motacillidés : Bergeronnettes
# F des Laniidés : Pies-grièches, Gonoleks
# F des Dicruridés : Drongos
# F des Sturnidés : Etourneaux, Merles métalliques, Pique-boeufs
# F des Corvidés : Corbeaux
# F des Picnonotidés : Bulbuls
# F des Turdidés : Traquets, Merle de roche, Merle bleu, Rouge-queues, Grives
# F des Sylvidés : Fauvettes, Rousserolles, Hypolaïs, Pouillots
# F des Muscicapidés : Gobe-mouches
# F des Nectarinidés : Soui-mangas, nectariphages
# F des Plocéidés : Tisserins, Gendarmes, Mange-mils, Veuves, Moineaux, Coumbassou
# F des Estrildidés : Sénégalis, Amarantes, Spermettes, Estrildes
+ C des Mammifères : 6 000 espèces, corps couvert de poils, allaitement des jeunes.
- sC des Monotrèmes = Protothériens : ovipares, allaitent les jeunes grâce à des zones mammaires qui produisent du lait.
Localisés à l'Australie et à la Nouvelle-Guinée : Ornithorynque, Echidné
- sC des Marsupiaux = Métathériens : les larves, qui naissent à un stade très précoce, finissent leur développement dans
une "poche marsupiale". Localisés à l'Australie et à l'Amérique du sud. : Kangourous, Koalas, Sarrigues, Opossum
- sC des Euthériens = Placentaires : placenta, naissance des jeunes à un stade de développement avancé.
* O des Insectivores : se nourrissent d'insectes, de vers, de mollusques et parfois de petits vertébrés (grenouilles,
lézards, serpents)
# F des Erinacéidés : Hérissons : poils du dos transformés en piquants. Se roulent en boule lorsqu'ils se sentent
menacés.
# F des Soricidés : Musaraignes : ressemblent à de petites souris au museau pointu et aux yeux très réduits
* O des Chiroptères : chauve-souris, seuls Mammifères réellement volants (d'autres peuvent planer).
- sO des Mégachiroptères : grandes chauve-souris frugivores
# F des Ptéropodidés : Roussettes
- sO des Microchiroptères : petites chauve-souris insectivores, qui repèrent leurs proies grace à des ultrasons émis par
le tragus et réceptionnés par les oreilles (écholocation) : Vespertillons, Rhinolophes, Murins, Pipistrelles, Oreillards
* O des Pholidotes
# F des Manidés : Pangolins : corps couvert d'écailles, pas de dents, langue vermiforme protractile : insectivores
(fourmis, termites)
* O des Tubulidentés
# F des Oryctéropodidés : Oryctérope : allure massive, nocturne, insectivore (surtout les termites)

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* O des Rongeurs
# F des Sciuridés : écureuils, Ecureuil fouisseur = Rat palmiste
# F des Anomaluridés : Ecureuils volants, qui peuvent planer grâce à une membrane tendue entre les membres
antérieurs et postérieurs.
# F des Hystricidés : Porc-épic, Athérure
# F des Cricetidés : Rat de Gambie
# F des Muridés : rats, souris
# F des Gerbillidés : Gerbilles, petites souris des steppes, sauteuses, nocturnes
# F des Dipodidés : Gerboises
# F des Thyronomiidés : Aulacodes = "agoutis", poils raides
* O des Lagomorphes
# F des Léporidés : Lièvres (appelés souvent "lapins"), qui ne font pas de terriers
* O des Périssodactyles
# F des Equidés : Ane, Zèbres, Cheval
# F des Rhinocérotidés : Rhinocéros
* O des Artiodactyles
# F des Suidés : Phacochère, Potamochère, Porc
# F des Hippopotamidés : Hippopotames
# F des Giraffidés : Girafes, Okapi
# F des Bovidés :
- sF des Bovinés : Buffle, Bœuf, Zébu
- sF des Céphalophinés : Céphalophes = biches-cochons
- sF des Tragelaphinés : Guibs, Eland, Koudou
- sF des Hippotraginés : Koba = Antilope-cheval, Addax
- sF des Reduncinés : Cobes, Reduncas
- sF des Alcelaphinés : Bubales, Damaliques
- sF des Gazellinés : Gazelles
- sF des Caprinés : Chèvres, Mouflon
- sF des Ovinés : Moutons
* O des Tylopodes
# F des Camélidés : Dromadaire
* O des Hyracoïdes
# F des Procaviidés : Damans, à allure de rongeurs, vivant dans les rochers
* O des Proboscidiens
# F des Eléphantidés : Eléphants
* O des Siréniens
# F des Trichechidés : Lamantin = lémal = "mamy wata", herbivores
* O des Cétacés
- sO des Odontocètes : Cétacés à dents
# F des Phocènidés : Marsouins
# F des Delphinidés : Dauphins = pipa = djinga = lampoti = gré = gilakh = soma, Globicéphales = mbonbon, Orques
= Epaulards = suddi
# F des Physétéridés : Cachalots
- sO des Mysticètes : Cétacés à fanons
# F des Balénidés : Baleine franche
# F des Balénoptéridés : = ndaga = bakönö = léréw = Baleine bleue, Rorquals, Baleine à bosse
* O des Carnivores
- sO des Fissipèdes : Carnivores terrestres
# F des Canidés : Chacals, Renards, Chiens, Lycaons
# F des Mustélidés : Zorilles, Ratel, Loutre,
# F des Vivérridés : Genettes, Civette, Nandinies, Mangoustes
# F des Hyènidés : Hyènes
# F des Félidés : Lion, Panthère, Guépard, Caracal, Serval, Chats
- sO des Pinnipèdes : Carnivores marins, membres transformés en nageoires
# F des Phocidés : Phoques
* O des Primates
- sO des Lémuriformes : Lémurs de Madagascar
- sO des Lorisiformes : Pottos, Galago du Sénégal
- sO des Tarsiiformes: Tarsier
- sO des Simiens = Anthropoïdes
. infra O des Platyrrhiniens : singes d'Amérique du sud, à queue préhensile
. infra O des Catarrhiniens : singes de l'Ancien Monde
x SF des Cercopithécoïdes
# F des Cercopithécidés : Patas = singe rouge, Grivet = Vervet, Cercopithèques de forêt
# F des Colobidés : Colobes
# F des Papiidés : Babouins, Cynocéphales, Drills, Mandrills

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x SF des Hominoïdes
# F des Hylobatidés : Gibbons, du Sud-est asiatique
# F des Pongidés = Anthropomorphes
- Orang Outan, asiatique
- Gorilles, africains
- Chimpanzés, africains
# F des Hominidés : nombreuses espèces fossiles, une seule espèce actuelle
- G Austrlopithècus
† A. bahrelghazali
† A. afarensis
† A. anamensis
† A. robustus
† A. boisei
† A. africanus
- G Homo
† H. habilis
† H. rudolfensis
† H. erectus
† H. ergaster
† H. antecessor
† H. heidelbergensis
† H. sapiens neanderthalensis
H. sapiens sapiens, espèce intelligente, certes, mais prétentieuse et imprudente !

"et qui a sous sa responsabilité la survie des 1 600 000 espèces connues et irrévérencieusement
compressées dans les 12 pages précédentes !" (Que leur étude nous incite à davantage d'humilité!)

2.4. Adapter l'enseignement de la systématique aux différents niveaux.

Cette classification est d'un niveau "enseignement supérieur". Elle a été détaillée pour certains groupes,
en pensant à la formation et à l'intérêt personnel des professeurs. Il est évidemment hors de question de la
donner telle quelle aux élèves de l'enseignement moyen et secondaire.
Pour les élèves de l'enseignement moyen, on se contentera :
• en botanique :
- des noms vernaculaires et de quelques noms scientifiques pour les espèces très courantes
- de quelques noms de familles pour celles qui sont bien représentées dans la région
- de quelques notions sur les deux classes : Dicotylédones et Monocotylédones
- de la notion de "plantes sans fleurs" (Algues, Fougères, Champignons) et "plantes à fleurs".
• en zoologie :
- des noms courants en français ou en langue locale, s'il en existe
- du nom du groupe si la détermination précise est trop compliquée : "c'est une grenouille, un
Coléoptère, un criquet, un hydraire, une méduse..."
- d'une localisation sommaire et générale au sein de la classification.
L'essentiel est de donner la notion de diversité du monde vivant et celle de classification, qui sert à s'y
retrouver dans cette diversité!
Pour les élèves de l'enseignement secondaire, la nomenclature scientifique sera plus généralisée, et les
notions de systématique plus poussées, car elles constitueront une base documentaire importante pour
l'étude de l'Espèce, de la Variation et de l'Évolution en classes de secondes.

3. Inventaire des Etres vivants rencontrés


La systématique et la taxinomie (ou taxonomie) sont donc des disciplines qui ont pour objets la
description et l'inventaire des espèces.

3.1. La description des espèces.

Pour souligner l'importance des qualités de l'observation sur le terrain et évaluer les compétences de
chacun dans ce domaine, on peut réaliser l'exercice suivant :
• on procède à une observation collective sur le terrain : plante, oiseau,...
• on demande ensuite aux élèves de décrire individuellement, par des phrases simples mais précises, ou
mieux par un dessin le sujet observé : on teste ainsi leurs compétences individuelles pour l'observation
et la mémorisation de cette observation

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• on répète l'exercice mais cette fois par équipes : les résultats sont en général meilleurs, car les apports
sont complémentaires, l'attention des élèves n'ayant pas forcément été attirée par les mêmes détails :
formes, couleurs, allure, comportement, taille...
On fera pour résumer, avec toute la classe, la description précise de quelques espèces représentatives,
ainsi que des dessins : ces activités associées permettront d'affiner les qualités d'observation des élèves, en
mettant l'accent sur les techniques d'observation.

3.2. L'inventaire des espèces.

On dressera une liste complète, éventuellement détaillée par stations étudiées, des espèces végétales (liste
floristique) et animales (liste faunistique) rencontrées pendant la sortie. Nous avons déjà évoqué la
différence de difficultés que l'on rencontre dans la détermination des espèces végétales et animales.
Il sera donc plus facile d'établir une liste floristique détaillée. Pour la liste faunistique, il faudra souvent se
contenter de la détermination des grands groupes.

Exemple : la liste faunistique d'un littoral sableux (pour des élèves de l'enseignement moyen) :

Groupes animaux Arrière dune Dune Plage Mer


Gastéropodes tèrèbres
Oiseaux Cormorans, corbeaux, Petits granivores, Gravelots, bécasseaux, Sternes
Etc.

La liste floristique peut la plupart du temps être poussée jusqu'au niveau de l'espèce.
Exemple : la liste floristique établie au cours d'une sortie dans une région sahélienne, avec inventaire des
espèces au cours d'arrêts dans 15 stations successives :

Classification des Plantes 15 stations


Numéro des espèces

Station n°10

Station n°11

Station n°12

Station n°13

Station n°14

Station n°15

Fréquence /
Station n°2

Station n°3

Station n°4

Station n°5

Station n°6

Station n°7

Station n°8

Station n°9
Station n°1

15 stations
Famille
Genre-
espèce

1 Faidherbia Mimosacée X X X X X X X X X X X 11
albida
2 Calotropis Asclépiadacée X X X X X X X 7
procera
… … … … … … … … … … … … … … … … … … …
15 Leptadenia Asclépiadacée X X X X 4
pyrotechnica
Nombre d’espèces observées par station

En comparant :
- pour chaque station, la liste des espèces végétales avec celle des caractéristiques physiques du milieu
(caractères du sol, humidité, présence d'eau, exposition au soleil, au vent...)
- les 15 stations entre elles
- la fréquence de chaque espèce sur l'ensemble des stations,
on peut déjà avoir une idée des préférences, des exigences, du degré d'adaptation et des conditions de vie
de chaque espèce.
La liste floristique, regroupant l'ensemble des espèces végétales rencontrées, représente la flore de la région étudiée.
La liste faunistique, regroupant l'ensemble des espèces animales rencontrées, représente la faune de la région étudiée.

3.3. Les ensembles d'Etres vivants.

3.3.1. Les populations.


Un ensemble d'individus de la même espèce constitue une population.
Dans une même région, on peut rencontrer plusieurs populations d'une même espèce, séparées par des
limites géographiques.

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Les relations existant au sein d'une population -relations intra spécifiques- peuvent aller du très simple
(populations végétales, rencontre pour la reproduction) au très complexe (sociétés animales).
Si l'environnement le permet, il est très intéressant d'étudier avec les élèves quelques types de relations au
sein d'une population ; les termites, les fourmis représentent des exemples assez courants et faciles à
étudier. L'ensemble des populations d'une espèce occupe à la surface du globe une aire particulière,
d'étendue variable, continue ou discontinue, et dépendant de nombreux facteurs externes : c'est l'aire de
distribution géographique de l'espèce.
La chorologie est la science qui étudie la délimitation des aires de distribution géographique des espèces

3.3.2. Les associations, les groupements.


A partir de :
• l'analyse des listes floristiques et faunistiques,
• l'étude de la répartition horizontale et verticale des êtres vivants,
• la connaissance des caractéristiques du milieu physique,
on peut montrer que :
• dans des conditions d'environnement physique semblables (caractères du climat, nature du sol), on
rencontre souvent les mêmes associations d'espèces végétales ou groupements végétaux, que l'on
appelle aussi des formations végétales.
• chaque groupement végétal, constitué d'un certain nombre d'herbes, d'arbustes et d'arbres, donne son
allure générale au paysage, appelée couramment "végétation" de la région.
• chaque groupement végétal héberge un lot d'espèces animales qui lui est propre. Cette communauté
d'êtres vivants animaux et végétaux est appelée biocénose.
La discipline de synthèse qui étudie les biocénoses est la biocénologie.

4. Les collections
La constitution d'une collection est en elle même un exercice de détermination et de classement, qui
permet d'approfondir les connaissances sur les spécimens traités.
4.1. Les objectifs : pourquoi faire des collections ?

Ces objectifs sont nombreux, aussi nous contenterons nous d'en énumérer quelques uns :
• constituer une collection de référence qui doit aider les usagers dans leurs déterminations ultérieures
• permettre d'illustrer les leçons à tout moment de l'année sur des sujets divers : montrer une espèce
indisponible à ce moment, présenter des exemples anatomiques (différents types de feuilles), des
représentants d'un même groupe (classification), présenter au même moment plusieurs phases d'un cycle
(appareil végétatif - fleurs - fruits, œufs - larves - cocons - adultes, ...)
• montrer des espèces d'autres régions, récoltées en développant les échanges entre structures
(inspections, établissements, cellules pédagogiques, professeurs, clubs de sciences...)
• stocker des échantillons pour les TP au moment où on les trouve en abondance (criquets, graines, fruits...)
La liste des exemples n'est pas close ; à chacun d'organiser ses collections en fonction des objectifs qu'il se fixe !

4.2. L'herbier

Certaines parties de végétaux peuvent être conservées sans préparation spéciale : c'est le cas de rameaux
sans feuilles (intéressant pour les échantillons d'épineux), de fruits secs et de graines.
D'autres ne peuvent être conservées qu'en milieu liquide : fruits charnus, plantes succulentes, certaines
halophytes... On utilisera alors les mêmes liquides de conservation que ceux employés pour les animaux
(voir la suite : collections zoologiques en milieux liquides).
Dans les autres cas, on peut constituer un herbier, pour des plantes entières de petite taille ou des parties
de plantes volumineuses : les plantes sont conservées séchées et fixées sur un support cartonné.

4.2.1. Le prélèvement sur le terrain.

Afin de permettre un montage facile, l'échantillon récolté doit répondre à certaines exigences :
- ne pas être trop "touffu" ni trop épais : il faut, si besoin, éliminer des feuilles, des épines si elles
empêchent l'étalage à plat. On pourra fendre en 2 certaines parties (grosses tiges, grosses fleurs,
fruits,...) pour n'en conserver que la moitié. Chacun a ses "recettes", qui naissent avec la pratique !
- ne pas être trop grand : il doit pouvoir être collé sur une feuille de format A4. Les plantes de grande
taille pourront être fragmentées judicieusement, chaque partie étant présentée sur une feuille séparée
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60

- présenter le maximum d'aspects offerts par la plante pendant l'année.


Plusieurs prélèvements sont souvent nécessaires pour pouvoir montrer feuilles, fleurs, fruits...

4.2.2. Le séchage des plantes.


Le matériel utilisé a déjà été présenté page 19.La plante est pressée entre des feuilles de papier journal, qui
vont progressivement absorber l'humidité en aplatissant la plante. On respectera certaines précautions :
- suivant la teneur de la plante en eau, elle sera placée entre 2, 4, ou 6 feuilles de journal (pour les
plantes succulentes par exemple)
- au premier changement de journal, la plante aura perdu de son tonus ; on pourra alors en profiter pour
l'étaler correctement, en redressant les feuilles ou en supprimant les plis
- afin d'éviter l'apparition de moisissures, les feuilles de journal seront changées régulièrement, 2 fois
par jour les 2 premiers jours, 1 fois par jour par la suite. On pourra diminuer progressivement le
nombre de feuilles de journal utilisées
- à chaque fois, il faudra serrer au maximum les deux planches de la presse à l'aide de la corde ou de la
sangle, afin de bien aplatir les échantillons
- en fonction de leur teneur en eau lors de leur récolte, le séchage durera de 1 à 4 semaines.

4.2.3. Le montage définitif.


Il est important de présenter proprement
des échantillons facilement
reconnaissables et caractéristiques :
- chaque échantillon sera collé à l'aide
de papier adhésif transparent sur une
feuille de préférence rigide (les plantes
séchées sont très fragiles), comme du
papier bristol. Certaines plantes à feuilles
fragiles (Mimosacées par exemple)
nécessiteront un collage entier des feuilles,
afin que les foliolules ne se détachent pas.
- une étiquette sera collée sur la feuille
(en bas à droite si c'est possible). On y
portera le nom scientifique de la plante,
sa famille, les noms vernaculaires, la
date, le lieu (et le type de sol) de la
récolte ainsi que le nom de la personne
(ou du groupe) qui a fait la récolte, le
type de plante (herbacée, ligneuse,
arbuste, arbre, rampante, grimpante,
succulente...), les utilisations faites de
la plante ainsi que d'autres remarques
éventuelles.
- pour une meilleure protection, il est
souhaitable de placer la planche dans un
protège document en plastique.

4.2.4. La manipulation de l'herbier.


La manipulation des fiches doit se faire
avec délicatesse, les plantes séchées
étant très fragiles.
Les fiches seront placées dans des
classeurs ou dans des boites de carton.
On peut classer les fiches suivant
différents critères. On choisira celui qui Présentation d'une planche d'herbier
permettra ensuite la recherche la plus facile,
suivant les utilisations projetées :
par ordre alphabétique, par familles, par types (herbacées, arbustes, arbres, grimpantes...), par milieux, etc.
Un répertoire et un lexique permettront de retrouver plus facilement les plantes recherchées.

LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC


61

4.2.5. La conservation.
Les deux principaux ennemis de l'herbier sont les petits insectes et les moisissures, surtout pendant
l'hivernage. Il faudrait donc conserver l'herbier dans un endroit sec, fermé (armoire, placard, cantine...),
en introduisant régulièrement un insecticide (pulvérisation ou naphtaline...) dans l'endroit de conservation.

4.3. Les collections zoologiques.

Généralités.
Les méthodes de conservation des animaux sont multiples.
Certaines techniques de préparation font appel à un matériel très spécialisé et à des manipulations
délicates (naturalisation de mammifères et d'oiseaux, préparation de squelettes complets, inclusions sous
résine, etc.). Elles ne seront pas développées ici.
Le choix de la méthode se fera en fonction de l'animal et en fonction de son utilisation ultérieure.
En général, les échantillons destinés à être utilisés en Travaux Pratiques (pour des dissections par
exemple) devront être conservés en milieu liquide.
Pour les échantillons qui seront gardés en collections de démonstration, la technique variera suivant les
animaux : milieu d'origine, importance des parties dures par rapport aux parties molles, consistance
générale du corps... :
• les animaux qui possèdent une cuticule riche en chitine et parfois aussi en calcaire, pourront être
conservés séchés.
• on pourra aussi garder à sec les squelettes siliceux ou calcaires de nombreux animaux (Spongiaires,
Mollusques, Echinodermes, Vertébrés).
• les autres animaux, dont le corps est mou en totalité ou en partie, seront mis dans des liquides
conservateurs (alcool, formol).

Afin d'obtenir une bonne conservation, les animaux doivent être tués rapidement, proprement et en
douceur, ce qui impose parfois de les endormir (au chlorure de magnésium pour les animaux aquatiques),
afin qu'ils ne se détériorent pendant l'agonie.
Pour faciliter le choix des préparations, les différentes possibilités ont été regroupées dans le tableau
suivant. Lorsqu'il y en a plusieurs, la possibilité notée en caractères gras est la mieux adaptée :

Mis e à CONSERVATION
GROUPES mort Alcool Formol A sec
4.3.1. Conservation en milieu Eponges eau + MgCl2 squelette
liquide. Cnidaires puis 30° x squelette
Vers alcool 10° 50° x
Mollusques
• 4.3.1.1. Les flacons. aquatiques alcool 10° 70° x coquille
Il est préférable d'utiliser des terrestres eau bouillie 70° x coquille
récipients de verre à large Echinodermes
ouverture qui sont plus oursins eau douce 10° X test
pratiques. étoiles de mer eau douce 10° x entier
Les grands bocaux à Arthropodes
conserves conviennent Crustacés eau douce + MgCl2 70° x carapace
parfaitement, à la condition de Arachnides
fermer correctement pour s corpions As phyxie : x XX
éviter l'évaporation du liquide. araignées chloroforme,
Myriapodes éther, XX
Insectes es sence, 70°
• 4.3.1.2. Les liquides larves insecticide,
conservateurs. chenilles cyanure vidées
* l'alcool : on peut utiliser nymphes vides
les deux alcools suivants : adultes XX
- l'alcool éthylique ou éthanol Vertébrés As phyxie :
(alcool de pharmacie) sauf Amphibiens chloroforme, 70° X squelette
- l'alcool méthylique ou méthanol Amphibiens éther. Froid 50° X squelette
(alcool à brûler), beaucoup moins cher, et qui donne d'excellents résultats.
Le degré de l'alcool à utiliser dépend de l'animal traité. On pourra suivre les indications données par le
tableau ci-dessous (d'après Dekeyser et Villiers) pour effectuer les mélanges eau-alcool (pour les animaux
marins, on utilisera de l'eau de mer) afin d'obtenir le degré convenable :

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Degré désiré : 10° 30° 50° 60° 70° 80°


Vol. d'eau :
+ 100 cc alcool à 90° 805 cc 206 cc 85 cc 54 cc 31 cc 14 cc
Vol. d'eau :
+ 100 cc alcool à 95° 855 cc 224 cc 96 cc 63 cc 39 cc 21 cc

L'alcool :
- conserve une certaine souplesse
- conserve bien les couleurs en général, mais peut dissoudre certains pigments (par exemple les
pigments jaunes des reptiles)
- déshydrate les tissus s'il est trop concentré : les chairs prennent un aspect "fripé" et sèchent vite
une fois sorties du liquide
- nécessite des flacons très bien fermés, car il s'évente.

* le formol ou aldéhyde formique (solution de méthanal dans l'eau) : très bon pouvoir conservateur,
mais qui "raidit" les échantillons et altère un peu les couleurs. Le formol :
- s'utilise très étendu (5%) - durcit les tissus
- altère les couleurs à la longue - s'évente peu

• 4.3.1.3. La mise en conserve .


Le choix du liquide conservateur dépendra de ce que l'on veut faire des échantillons par la suite.
Par exemple, pour des échantillons destinés aux travaux pratiques, on pourra faire le choix suivant :
- formol pour les échantillons mous (Mollusques, Vers, Systèmes nerveux et appareils isolés, et la
plupart des Vertébrés)
- alcool de préférence pour les Arthropodes : les articulations restent souples alors qu'elles deviennent
cassantes dans le formol.
Avant d'être utilisés en travaux pratiques, les échantillons devront être sortis du liquide conservateur et
lavés dans l'eau.
Si on choisit l'alcool, l'animal mort est plongé dans le bocal contenant l'alcool de degré approprié.
Si on choisit le formol, l'animal subit un premier bain d'eau formolée à 10% pendant 5 ou 6 jours. Il est
ensuite conservé dans de l'eau formolée à 5%. Cette solution étendue dénature moins les couleurs tout en
permettant une bonne conservation.
Dans les deux cas, le volume de liquide conservateur ne doit pas être inférieur à celui des animaux
conservés.
Pour les gros animaux, il est préférable de faire, avant l'immersion, des injections en plusieurs endroits
avec le liquide conservateur, de façon à ce que les tissus soient imprégnés plus rapidement (voir ci-
dessous).
Il peut être intéressant, pour illustrer des leçons ou guider des travaux pratiques, de préparer des
appareils isolés montés sur lames de verre (appareils génitaux, urinaires, systèmes nerveux,
métamorphoses d'Amphibiens...). L'appareil est maintenu par des fils de Nylon. Les légendes sont portées
à l'encre de Chine, sous forme de numéros dont on trouvera la référence sur une fiche :

Points d'injection de formol dans une Grenouille


Appareil reproducteur d'une
Achatine, sur plaque de verre, dans
le formol

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63

4.3.2. Conservation à sec.

• 4.3.2.1. Les Insectes.


En général, ils ont été tués sur le lieu de récolte, dans une boite de chasse (voir page 25).L'idéal est d'étaler les
insectes le jour ou, au plus tard, le lendemain de leur capture, au moment où ils sont encore très souples.
Si on a été obligé d'attendre quelques jours, les insectes sont devenus raides. Il faut alors les ramollir dans
un ramollissoir : c'est une boite de plastique fermant hermétiquement et dans laquelle :
- le sable humide augmente l'hygrométrie
- la naphtaline empêche la prolifération des
moisissures :
Les insectes peuvent séjourner plusieurs jours dans
ce ramolissoir, jusqu'à ce qu'ils aient retrouvé une
souplesse qui permette leur étalage.
L'étalage : son principe général pour l'ensemble des
insectes est le suivant :
- le thorax de l'insecte est transpercé avec une
épingle, qui doit dépasser suffisamment pour
permettre plus tard de piquer l'insecte dans la boite
de collection, tout en portant une ou deux étiquettes.
Il est conseillé de choisir des épingles inoxydables.
L'idéal est de se procurer des "épingles à insectes" Un ramolissoir
spécialement prévues pour cet usage, et dont les différentes tailles sont adaptées celles des insectes.
- l'insecte est ensuite piqué sur un support, les pattes maintenues en place par des épingles et les ailes par
du papier lisse et transparent.
- une fois l'insecte sec (entre 8 jours et 3 semaines suivant la taille de l'insecte et les conditions de
séchage), on retire les épingles et le papier, et on le place en collection.
La technique varie légèrement dans le détail suivant les différents groupes d'insectes.

* Les Lépidoptères.

- l'épingle est enfoncée au milieu du thorax.


- le papillon est ensuite placé sur un étaloir,
qui peut être fabriqué selon plusieurs
modèles, en fonction des moyens disponibles.
* Les Odonates :
Pour les Libellules, la technique est la même,
mais une épingle placée dans l'abdomen
permet d'obtenir une meilleure rigidité de
celui-ci.

* Les Coléoptères.

- pour les Coléoptères, l'épingle est piquée dans l'élytre droit,


légèrement en oblique, de façon à sortir au milieu du corps

- l'insecte est piqué sur un support (polystyrène, carton...), les


pattes sont disposées de façon naturelle et maintenues en place par
des épingles croisées.
- on peut, si on le désire, étaler les ailes du coté gauche.

* Les Hémiptères.
On procède de la même manière que pour les Coléoptères, mais on peut piquer l'épingle dans
l'hémiélytre droit, ou dans le milieu du thorax.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
64

* Les Orthoptères et les Dictyoptères


Les criquets, sauterelles, mantes religieuses, cafards, ayant un abdomen assez charnu, il est préférable
de le vider et de le remettre en forme avec des petites bourres de coton. Ce procédé évite le
racornissement de l'abdomen.

* Gros Hyménoptères et Diptères : mêmes techniques.

* Les insectes de petite taille.


Les petits spécimens peuvent être fixés sur un
morceau de bristol : chaque patte est collée au
carton par un point de colle déposé à l'aide d'une
aiguille lancéolée. L'insecte sèche sur le carton.
Ce carton est percé d'une épingle qui permet de le
fixer dans la collection.

* Les chenilles et les chrysalides.

Les chenilles ont été ramassées sur des plantes, les cocons et les chrysalides ramassés sur les plantes, le
sol, les pierres, les anfractuosités.
Les chrysalides ne peuvent être conservées que dans l'alcool. Par contre, on peut garder l'enveloppe de la
chrysalide séchée une fois le papillon sorti.
Les chenilles peuvent être gardées dans l'alcool, ou peuvent être soufflées :

La présentation en collection.
- il faut étiqueter chaque insecte sur son épingle : une étiquette pour la date et le lieu
de capture, une autre pour les noms de genre et d'espèce, à défaut un nom commun,
et le nom de la famille.
- les insectes sont rangés dans des boites, que l'on peut fabriquer, en contre-plaqué ou
en carton fort.
- le fond de la boite est garni d'une couche de liège, de polystyrène ou de carton fort,
dans laquelle on pique les épingles.
- la boite doit être suffisamment hermétique pour empêcher les petits insectes de
venir se nourrir au détriment des collections. Pour plus de sécurité, on fixera une
boule de paradichlorobenzène ou de naphtaline dans chaque coin de la boite.
- les boites sont gardées dans un endroit sec, afin d'éviter le ramollissement des
insectes et l'apparition de moisissures.

Le classement peut se faire selon plusieurs choix :


- par groupes systématiques, chaque boite regroupant par exemple une famille ou un ordre.
- de façon écologique, chaque boite rassemblant les insectes rencontrés dans un même biotope.
- une boite peut être consacrée à une seule espèce, regroupant tous les stades du cycle de cette espèce.
Ce travail est facilement réalisable pour les criquets, les mantes, les blattes, certains papillons et
coléoptères... Il peut faire l'objet de séances de travaux pratiques.

• 4.3.2.2. Autres Arthropodes.

* Les Myriapodes.
On peut les faire sécher comme les insectes, en les maintenant en position avec des épingles.

* Les Arachnides :
- il est difficile de sécher les araignées, à cause de l'abdomen mou. En principe, il faut vider l'abdomen
et le bourrer de coton avant de faire sécher l'animal (comme on l'a expliqué pour les Orthoptères et
Dictyoptères). La meilleure méthode est encore celle de la conservation dans l'alcool.
- les scorpions sont faciles à préparer : on les laisse sécher en les maintenant en bonne position à l'aide
d'épingles. Les gros spécimens peuvent être piqués au formol avant d'être mis à sécher : on élimine
ainsi quelques risques de putréfaction.
LES METHODES D’ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT – CNFC
65

* Les Crustacés :
Les Crustacés possédant une carapace fortement calcifiée peuvent être gardés à sec : crabes, langoustes...
Il est conseillé de vider l'animal, dans la mesure du possible (on peut recoller les différentes pièces une
fois séchées) ou de le piquer au formol (en passant l'aiguille par les articulations plus molles), avant de le
faire sécher dans un endroit aéré et ensoleillé.

• 4.3.2.3. Animaux à pièces squelettiques calcaires.

* Mollusques.
Il est intéressant de disposer d'une collection de coquilles de Lamellibranches et de Gastéropodes, de
pièces de Céphalopodes (os de Seiche, plume de Calmar, becs....)
Aucun problème de préparation ne se pose. Une telle collection, peu fragile, peut servir de base, par
exemple, pour apprendre le dessin aux élèves.

* Echinodermes :
- on peut conserver les tests d'oursins après les avoir vidés et brossés sans les casser.
- les étoiles de mer peuvent également être séchées au soleil sans grande préparation. Il est préférable
de piquer les grands individus au formol (une piqûre dans chaque bras).
* Vertébrés.
Des squelettes de Vertébrés ou certaines pièces de ces squelettes (crânes, membres) permettront d'illustrer
un grand nombre de leçons (anatomie, adaptations, évolution...).
Les os peuvent être récupérés après cuisson quand il s'agit d'animaux destinés à la consommation.
Sinon, on enlèvera d'abord le maximum de viande au couteau et aux ciseaux, et ensuite on pourra :
- soit laisser sécher au soleil, et enlever la viande sèche à la pince
- soit placer les pièces dans une bassine d'eau et laisser macérer : en laissant couler un filet d'eau, peu à
peu, les chairs se désagrègent,
- soit placer les pièces dans une fourmilière jusqu'à nettoyage complet par les fourmis.
En général, il n'est pas conseillé de faire bouillir les pièces osseuses.
Les os peuvent être blanchis par un passage de quelques heures dans l'eau oxygénée, ou d'eau javellisée.
Pour des squelettes complets, il faut stopper la macération dans l'eau avant l'attaque des ligaments. Les
pièces squelettiques seront assemblées à la colle transparente.

5. Quelques mises en culture ; le jardin scolaire


Objectifs :
• sauvegarder les petites plantes récoltées
• étudier la croissance, la nutrition et le développement des plantes
• étudier la germination.
• Réaliser un jardin scolaire (maraîchage)
• Appliquer des pratiques culturales

6. Quelques élevages réalisables en classe


Objectifs :
• étudier la morphologie, le comportement (étude de facteurs externes), l’alimentation, la respiration,
la reproduction et le développement de divers animaux.
• Respecter les êtres vivants

Quelques élevages réalisables :


Milieu Dispositifs Animaux élevés
Terrestre cage, boite, terrarium, vivarium Oiseaux, petits Mammifères,
reptiles, Amphibiens, petits
rongeurs, mollusques, insectes
criquets, grillons, blattes
mixte Abords de l’aquarium de l’école Amphibiens, Tortues aquatiques
aquatique Aquarium, cristallisoirs (période plus courte) poissons, têtards, invertébrés aquatiques

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BIBLIOGRAPHIE
Les ouvrages les plus utiles pour les professeurs sont notés par un astérisque.

Ouvrages généraux
- Atlas de la Biologie Vogel G. Livre de 1994
et Angermann H. Poche
- Atlas de l'Ecologie Heinrich D. et Livre de 1993
Hergt M. Poche
- Guide des parcs Nationaux d'Afrique Bousquet B. Delachaux et 1992
Niestlé
* Atlas du Sénégal Pelissier P. Jeune Afrique 1983
et collaborateurs
- Initiation scientifique à l'école élémentaire Ly Youssouph NEA 1978
* Atlas National du Sénégal Equipe rédacteurs IGN 1977
- Géographie générale et physique, classe Journaux A. Hatier 1974
2de (programme africain et malgache)
- Activités scientifiques d'éveil Deunff J. OCDL 1972

Géologie
- Roches et Minéraux Chris Pellant Bordas 1994
- Comprendre les marées Guérin O. Guérin O. 1993
- Géologie en Mauritanie Carité D. Edisud 1989
- Les Fossiles Arduini P. etTeruzzi Nathan
* Notice explicative sur la carte géologique BRGM 1962
de le République du Sénégal, et carte

Botanique
- Plantes médicinales et médecine Sofowora A. Karthala 1996
traditionnelle d'Afrique
- Au jardin potager Cyrille Dossa Guide de la 1996
Famille
* Guide des plantes tropicales Bärtels A. Ulmer 1994
* Arbres et arbustes du Sahel von Maydell H-J. GTZ 1992
- Arbres et arbustes guérisseurs des Malgras D. ACCT-Karthala1992
savanes maliennes
- Plantes médicinales du Sahel Fortin D., Lô M. CECI-ENDA 1990
et Maynart G.
- Jardins et vergers d’Afrique Dupriez H., Leeners P.l’Harmattan 1987
- Contribution aux études ethnobotanistes Adjanohoun E.J. ACCT 1985
et floristiques au Niger
* Guide de terrain des ligneux sahéliens Geerling C. Veenman 1982
et soudano-guinéens et Zonen
- Le potager tropical Messiaen C.-M. PUF 1974
- Le jardin scolaire-Guide à l'usage des Montanary D. Ass Tech FAO 1973
maîtres
- Agriculture et petit élevage en zone Ernouly J. Classiques 1972
tropicale africains
* Flore du Sénégal Berhaut J. Clairafrique 1967
* Le Monde végétal en Afrique intertropicale Marche-Marchad J. Ed. de l'Ecole 1965
- Les plantes médicinales des régions arides Equipe UNESCO 1960

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Zoologie
- Les serpents de l'Afrique occidentale Chippaux J-P. IRD 1999
et centrale
- Réaliser une collection d'insectes Ricono A. BAP Niamey 1997
- Oiseaux du Parc National du Banc Gowthorpe P. et PNBA 1996
d'Arguin Lamarche B. Nouakchott
-Oiseaux d'Europe,d'Afrique du Nord Heinzel H., Fitter R. Delachaux et 1992
et du Moyen-Orient Parslow J. Niestlé
* Les oiseaux de Sénégambie Morel G. et M-Y. ORSTOM 1990
- Délicieux Insectes : les protéines du Comby B. Jouvence 1990
futur Genève
- Faune du Sahara 1- Poissons, Amphibiens Le Berre M. Lechevalier/ 1989
Reptiles Chabaud
- Faune du Sahara 2- Mammifères Le Berre M. Lechevalier/ 1989
Reptiles Chabaud
* Les Oiseaux de l'Ouest Africain Serle W.et Morel G. Delachaux et 1988
Niestlé
- Les Acridiens des formations herbeuses Mestre J. CIRAD 1988
d'Afrique de l'ouest
* Mammifères d'Afrique et de Madagascar Haltenorth T. Delachaux et 1985
et Diller H. Niestlé
* Poissons de mer de l'Ouest Africain Serret B. et Opic P. ORSTOM 1981
tropical
- Fiches FAO d'identification des espèces Fischer W., Bianchi G. FAO 1981
pour les besoins de la pêche - Atlantique et Scott W.B.
centre-est
- Mollusques marins fossiles du quaternaire Coulombelle A. CCF 1980
de Mauritanie Nouakchott
- La grande faune du Sénégal : Le Tallec J. NEA 1979
les mammifères
- Les Serpents de l'Ouest Africain Villiers A. IFAN 1975
- Constitution de collections zoologiques Binaux R. IPN Yaoundé 1973
dans les établissements scolaires
* Le Monde animal en Afrique intertropicale Marche-Marchad J. Ed. de l'Ecole 1969
- Arachnides de l'Afrique noire française Berland L. IFAN 1955
* Mollusques testacés marins de la côte Nicklès M. Lechevalier 1950
occidentale d'Afrique
- Récolte et préparation des collections Dekeyser P.L. et IFAN 1948
zoologiques Villiers A.
* Noms vernaculaires des principales Cadenat J. IFAN Dakar 1947
formes d'animaux marins des côtes de
l'Afrique Occidentale Française

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