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Rapport technique
RP/1 9 7 9 - 8 0 / 2 / 7 . 2 / 0 1 REPUBLIQUE
DU BURUNDI
Promotion générale des activités
nationales et régionales dans
le cadre du M A B

Les problèmes qui se posent


aux forêts ombrophiles tropicales

par Michel Maldague

N ° de série : F M R / S C / E C Q / 8 0 / 1 1 4

J! [S il
Paris, 1 9 8 0
REPUBLIQUE DU 3URUNDI

LES PROBLEMES. QUI SE POSENT


AUX FORETS OMBROPHILES
TROPICALES

par Michel Maldague

Rapport établi â l'intention du


Gouvernement de la République du
Burundi par l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture (Unesco)

U N E SC 0
Rapport techniaue
RP/I979-8O/2/7.V0I
FMR/SC/EC 0/8 0/114(MaIdague)
le 30 novembre 1980
© Unesco 1980
Printed in France
TABLE DES MATIERES'

• 1 PREMIERE PARTIE
Carte du Burundi , ; frontispiece
Introduction
Liste des recommandations 3
Déroulement de la mission Unesco effectuée au Burundi du 13 au 17
mars 1979 4
Aperçu général sur le Burundi 6

Situation géographique , 6
Renseignements généraux 6
. Ragions orographiques naturelles . • 6
Climatologie. . . . 7
- Rythme saisonnier S
Hydrologie 9
- -Lac Tanganyika 9
Flore et végétation .9
Forêts. . 10
Faune . • 10
- Oiseaux. .11
- Mammifères 11
Agriculture , • 11
Elevage • 11

• 2 DEUXIEME PARTIE

Problème de la conservation des sols et des ressources naturelles


. 13

Objectif fondamental de conservation des sols et des eaux . 13


- Réserves de la biosphère et développement intégré 14
- Antécédents 14
Conservation des ressources naturelles et protection de la Nature au.
Burundi. Extraits de Reekmans (1975). . . , 15
- Vue d'ensemble du problème de la protection de la nature . . .15
- Création de la réserve naturelle de la Crête Congo-Nil (1933). 16
- Création d'un Comité pour la Conservation de la Nature (1963). 16
- Mission FAO (1963) . . 16
- Zones d'intérêt scientifique a. protéger (1966) 16
- Accord de principe à la Convention d'Alger (1968) 17
- Intervention de Lewalle (1972) 17
- Symposium forestier (1973) 17
- Mission R. Bider, FAO (1974).. .17
Extraits commentés du Rapport de mission du Dr J. Verschuren (1976) . . . .17
- Diagnostique sur la conservation de la nature au Burundi . . .17
- Commentaire sur la proposition de créer 1 ' INBCN 18
- Politique nationale d'aménagement global du territoire- . . . 18
Symposium forestier tenu à Bujumbura, du 20 au 22 mars 1973, à l'initia-
tive du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage du Burundi. .18
- Conclusions du Symposium forestier 18
Symposium sur l'écologie et la protection de la nature, organisé par le
Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, à Bujumbura.; du
28 mars au 4 avril 1-975 . T 21
.- Eléments d'une politique de conservation de la nature et de
ses ressources ¿1
- Politique forestière ¿2
- Moyens d'action 22
(ü)

• 3 TROISIEME PARTIE

Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza I 23


23
Situation et description générale du Bufundu - Mugamba
23
- Crête Zaïre-Nil _
- Climat de la région de la crête
2
- Flore et végétation ^
- Faune mammalienne. 24
- Faune ornithologique - . . 26
Aspect général des hauts sommets de la crête Zaïre-Nil 28
- Climat des hauts sommets 28
- Actions anthropiques 28
- Faune des hauts sommets 30
Description de la forêt naturelle de la crête Zaïre-Nil 30
- Aperçu général . : 30
- Variations altitudinales ".30
." Etage . inférieur • 30
Données climatiques ' 30
Strates de végétation 32
. Etage moyen. 32
Données climatiques 32
Strates de végétation 32
. Etage supérieur. . ^2
Données climatiques 32
Strates de végétation 33
. Etage afro-alpin 33
Données climatiques 33
Strates de végétation 33
Fonctions de la forêt ombrophile de montagne . 33
- Rôle hydrologique , .35
- Intérêt scientifique 35
- Extension actuelle de la forêt . . 35
Création du Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza 37
- Recommandation 1 - Création du GRB du Mont Teza . 37
Mesures de protection antérieures . .' 37
- Ordonnance de 1933 37
Projet de protection de la forêt de crê.te: projet de la Kibira 39
- Vue d'ensemble du projet 39
- Tracé de la piste 40
- Longueur de la piste i 40
- Implantation de la piste '40
- Reboisements 40
- Espèces 41
- Priparation du terrain - 41
- Réalisation du projet 41
Organisation spatiale du Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza. 42
- Noyau du GRB du Mont Teza 42
. Aire céntralo , 42
. Zones tampons 42
. Réserves de la biosphère expérimentales (RBE) 43
--RBE dtr Mont Bona . . .' 43
- RBE du Mont Mugongo-Manga. , . . . . 43
(üi)
Synthèse: GRB du Mont Teza 44
Protection de la Réserve de la Biosphère du Mont Teza 44
- Aspects juridiques.. :. . 44
. Ordonnance de 1933. . . . . . . . . . . . . . . . . 44
. Limites du GRB du Mont Teza 44
. Mission de législation forestière 45
- Recommandation I- Reconnaissance juridique du GRB de Mont Teza 4 5
- Aspects administratifs • • 45
. Dispositions envisagées dans le cas du projet de "protec-
tion de la Kibira" . . . . 45
. Responsabilité du Groupe de Réserves de la Biosphère du
46
Mont Teza '
- Recommandation 3 - Protection et surveillance du GRB du
47
Mont Teza
. Coordination entre le GRB du Mont Teza, le projet "Protec-
tion de la Kibira et l'Université Nationale du Burundi. . 47
- Recommandation if - Coordination des efforts en vue de me-
ner à bien le projet de GRB du Mont Teza 48
- Personnel et logement • • • • 48
. Infrastructures requises pour le projet "protection de la
Kibira" _ •* 48
. Personnel et infrastructures requis pour le GRB du Mont Teza 49
. Evaluation du système de protection sur le terrain . . . 49
Programme de recherches du GRB du Mont Teza '50
- Programme no. 1: poursuite de recherches fondamentales dans
le domaine de la connaissance de la flore et de la faune. . .50
- Programme no. 2: utilisations agronomiques du territoire et
analyse de l'exploitation du milieu par les populations loca-
les • 50
- Programme no. 3: aménagement forestier et protection des sols
5
et des eaux ' ~
- Programme no. 4: connaissance des plantes médicinales. . . 51
Besoins matériels nécessaires à la recherche . . . . . . . . . . . . ¡51
- Météorologie et hydrologie -51
- Véhicule tout terrain 51
- Recommandation 5 - Couverture aérienne des réserves de la
biosphère et fixation des limites des différentes zones sur
le terrain . . . . . . . . 52
- Recommandation 6 - Assistance matérielle au Projet MAB du
Burundi . . . . . . . . • > . . . . 52
Presentation standard pour la soumission des informations au Secré-
tariat du MAB et au Bureau du CIC relatives au choix des réserves de
la biosphère. - 54
• 4 QUATRIEME PARTIE
Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi . 59

Description générale du milieu 59


. - L'Imbo 59
- Climat de 1 ' Imbo 59
Vue d'ensemble de la flore et de la végétation de 1 ' Imbo 60
- Associations végétales . . . 60
- Faune . 61
Plaine de la Basse-Rusizi. 61
- Situation géographique et orographie 61
- Secteur de la Basse-Rusizi 61
Description de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi 62
- Conditions climatiques et océrophilie 62
- Formations végétales 63
. Steppe à Bulbine 64
. Bosquets jcérophiles 64
. Association à Hyphaene (Palmeraie). " . . . . ' 64
- Evolution du milieu sous l'effet d'actions anthropiques. . . . 6 5
Oiseaux de la plaine de la Basse-Rusizi " 66
Colonisation humaine de la plaine de la Basse-Rusizi 66
- Création de paysannats 66
- Echec de la colonisation de la plaine de la Basse-Rusizi . . . 66
- Conséquences sur le milieu naturel 67
Autres impacts négatifs dans la plaine de la Basse-Rusizi 67
67
- Elevage, surpâturages et feux saisonniers.
• 5 CINQUIEME PARTIE

Reserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi 69

Territoire retenu comme Réserve de la Biosphère 69


Antécédents 69
- Extrait du Rapport de la FAO sur la "Conservation et gestion
de la faune et de la flore au Burundi":. Parc aux Hyphaene _ 69
- Extrait du Rapport de la FAO (1974) 70
Création de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi 71
- Recommandation ? - Création de la Réserve de la Biosphère
de la Basse-Rusizi 71
Organisation spatiale de là RB de la Basse-Rusizi 71
- Aire centrale _ 7.1
-Réserves de la Biosphère expérimentales (RBE) . . T 73
- Localisation des RBE ' ; 73
Tenure et utilisation des sols dans la zone retenue pour la Réserve de la
Biosphère de la Basse-Rusizi . . . . . ; 75
Statut légal 75
- Recommandation 8 - Promulgation d'un décret créant la RB
de la Basse-Rusizi 77
Surveillance de la RB de la Basse-Rusizi et infrastructures 77
• - Recommandation 3 - Protection et surveillance de la RB
de la Basse-Rusizi . . . . . 79
Programme de recherches 79
- Thème général des recherches dans la RB de la Basse-Rusizi . . 79
- Programme no. 1: recherches écologiques 81
- Programme no. 2: recherches sur* les interrelations élevage/
milieu '81
- Programme no. 3: recherches sur les.interrelations agriculture/
milieu 81
- Programme no. 4: recherches sur l'érosion des sols 81 -
- Programme no. 5: éducation et formation 82
Remarques sur l'utilisation de la réserve de la biosphère de la Basse-
Rusizi à des fins touristiques et récréatives 82
Note sur l'interdisciplinarité des recherches 82
Ressources humaines pour la recherche 82
- Botanique 83
- Zoologie 83
83
- Chimie
- Géologie 83
Ouverture des RB aux visiteurs 83
Description des sentiers ..... 84
Présentation standard pour la-soumission des informations au Secrétariat
du' MAB et au Bureau du CIC relatives au choix des réserves de-la biosphère . 86
(v)

• 6 SIXIEME PARTIE

Réserve écologique du Delta de la Grande Rusizi 91

Delta de la Rusizi 91
- Configuration générale 91
- Intérêt orithologique. 91
Statut à accorder au système delta-lagunes de la Grande Rusizi 93
- Recommandation 1" - Création d'une réserve écologique dans
la zone du delta et des lagunes de la Grande Rusizi. . . . . 93
Remarques .... . - ,, , ^ • -, ^ • -, n,
n
- Nécessite d'une legislation souple 94
- Protection de la reserve écologique 94
Programmes de recherches. 95
Surveillance de la Réserve écologique du delta de la Grande Rusizi. . . . 95
• 7 SEPTIEME PARTIE
Comptes rendus abrégés des entretiens . . 96
Note préliminaire. 96
Mardi 13 mars 1979, 6h30 - Accueil à l'aéroport de Bujumbura par M.
Balthazar Nahimana, secrétaire permanent de la Comnission Na-
tionale de l'Unesco 96
Mardi 13 mars 1979, 14h00 - Séance de travail à la Faculté des Sciences
de l'Université Nationale du Burundi 96
- Points de discussion 98
. Situation géographique des RB 98
. Zonage 98
98
. Tenure
. Aspects touchant à la protection 99
. Autorité responsable des RB 99
. Programme de recherches 99
. Moyens ' .... 99
. Aspects éducatifs l nfl
. Diffusion des connaissances accumulées ., ioo
. Documentation.. . 100
Mercredi 14 mars 1979, 14h00 - Entretien avec M. Balthazar Nahimana, secré-
taire permanent de la Commission Nationale pour l'Unesco. . ~. .101
Vendredi 16 mars 1979, 14h00 - Séance de travail à la Faculté des Sciences.102
- Points de discussion 102
. Stages 102
. Semaine nationale de l'Environnement et séminaire 103
. Matériel audio-visuel 103
. Administration des projets M B 103
. Protection effective sur le terrain. _^_ . ..__... • ._ • . • • ...• _•. 104
. Logement des gardes-forestiers f.04
. . Couverture aérienne. 104
. Appellation des réserves de la Biosphère. . . . . . . . . . 104
• 8 HUITIEME PARTIE
Education mësoloqique dans le contexte du Projet MAB/Burundi. " 106
- Symposium de 1975 -'. 106
(vi)

Education en vue de l'utilisation rationnelle des ressources 106


Formation du développement intégré 107
Aspects éducatifs des Réserves de la Biosphère 107
Recommandations liées à la fonction de formation et d'éducation des Réser-
ves de la Biosphère 108
- Recommandation 11 - Projet-pilote de reboisement autour
des écoles 108
- Recommandation 42 - Programme de stages pour jeunes cher-
cheurs dans le contexte du projet MAB/Burundi 108
- Recommandation 13 - Organisation d'une semaine nationale
de l'Environnement, en 1980, associée à un séminaire sur le
projet MAB/Burundi 109
- Recommandation d't - Accumulation de la documentation et
conservation des archives ayant trait aux réserves de la
biosphère et projets apparentés 109

Documents catographiques ' 111


- Carte no 1 . . . Frontispiece
- Carte no 2 . . . 115
- Carte no 3 116
- Carte no 4 117
- carte-no 5 118
- Carte ho 6 119
- Carte no 7 120
- Carte no 8 . . . ' 121
- Carte no 9 , . ; 122
- Carte no 10 123

Références 124

v
Annexes 126
Annexe I: Liste du Comité National MAB du Burundi "127
Annexe II: O.R.U. No 83 bis/Agri du 12 décembre 1933, établissant des
réserves forestières ' • 129
Annexe III: Oiseaux fréquentant les zones humides de la Basse-Rusizi . . . . 131
Annexe IV: Données sur l'érosion des sols 134
INTRODUCTION

A la demande des gouvernements du Burundi et du Rwanda, un consul-


tant de l'Unesco, M. Michel Maldague, a effectué, en mars 1979, une mission
dans ces deux pays, au titre du Programme "L'Homme et la Biosphère" (MAB),
en vue d'examiner avec les autorités officielles, les problèmes qui se
posent aux forêts ombrophiles tropicales et d'envisager différentes mesures
qui seraient susceptibles d'assurer une protection satisfaisante à certaines
régions forestières menacées.

Cette mission se rapporte plus particulièrement aux projets MAB 1


et 8 intitulés :

- Projet 1: "Effets écologiques du développement des activités


humaines sur les écosystèmes des forêts tropicales et sub-
tropicales".

- Projet 8: "Conservation des zones naturel-l-es et des ressources


génétiques qu'elles continnent"..

Dans ces deux pays, la situation du couvert forestier est alarmante.


Les forêts naturelles qui occupaient la Crête Zaire-Nil ont été dégradées,
et il n'en subsistent plus, surtout au Burundi, que des lambeaux gravement
menacés de disparaître par suite de l'empiétement de l'homme par des cultures
de rapport (thé ou pyrèthre, p. ex.), le surpâturage, les incendies de
brousse, l'abattage du bois, la destruction d'espèces animales.

Le consultant a.rencontré, dans les deux pays visités, des inter-


locuteurs bien au fait de la gravité de la situation, et il lui a été
possible, de commun accord avec les. autorités gouvernementales concernées,
d'en arriver à des propositions concrètes qui devraient permettre d'assurer
une protection accrue à plusieurs formations remarquables, tout en poursui-
vant des activités en vue de l'amélioration de la mise en valeur des
ressources.

Les problèmes rencontrés dans ces deux pays, qui se trouvent dans
des conditions bio-physiques et démographiques analogues, sont très voisins.
Les ressources naturelles y sont sujettes à une pression considérable qui
se solde par une atteinte aux ressources de base, les sols et l'eau, se
manifestant entre autres par des processus aigus d'érosion creusante.

L'intérêt des autorités pour la conservation de la nature, des


forêts en particulier, et l'utilisation rationnelle des ressources, est
considérable, et se traduit par leur désir d'organiser des activités propres
à sensibiliser la population et les preneurs de décision aux problèmes de .
l'environnement. Cette attitude doit de toute évidence être encouragée.

Le consultant a noté avec intérêt et satisfaction les intentions


des responsables d'organiser des séminaires et des semaines nationales de
l'environnement en 1980. Ces activités sont parmi les meilleures qui soient
dans.les conditions actuelles, tant il est vrai que la situation ne pourra
- 2 -

s'améliorer si les décideurs et le public ne comprennent pas l'urgente


nécessité de protéger les ressources et d'aménager le territoire de
manière rationnelle, dans le contexte du développement intégré, c'est-
à-dire un développement qui réponde avant tout aux besoins essentiels de
la plus grande partie de la population.

Le présent rapport est consacré au Burundi, où nous recommandons


la création de trois entités protégées, à savoir:

- le Groupe de Reserves de la Biosphère du Mont leza, forme


de protection de la forêt ombrophile de montagne de la
Crête Zaire-Nil;

- la Réserve de la Biosphère de ,1a Basse-Rusizi, forme de


protection de la Palmeraie à Hyphaene bsnguellsns'Ls var
ventvioosa;

- la Reserve écologique de la Grande-Rusizi, incluant le


• delta et les lagunes.

Le consultant tient à exprimer ses plus vifs remerciements à


MM. Audace Kabayanda, Directeur des Eaux et Forêts, Président du Comité
national MAB, Joseph Katihabwa, Doyen de la-Faculté des sciences, Balthazar
Nahimana, Secrétaire Permanent de la Commission nationale de l'Unesco,
Marcel Reekmans, Professeur à l'Université nationale du Burundi et
Secrétaire de la Faculté des sciences, Claude Pôuilloux, Conseiller à
la Direction des Eaux et Forêts et Yves Gaugris, Professeur à l'Université
nationale du Burundi.
- 3-

>• LISTE DES RECOMMANDATIONS <<

1. Création du Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza (3.44)


2. Reconnaissance juridique du GRB du Mont Teza (3.93)
3. Protection et surveillance du GRB du Mont Teza (3.102)
4. Coordination des efforts en vue de mener à bien le proj et de GRB
du Mont Teza (3.105)
5. Couverture aérienne des réserves de la biosphère et fixation des
limites des différentes zones sur le terrain (3.128)
6. Assistance matérielle au projet MAB du Burundi (3.129)
7. Création de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi (5.7)
8. Promulgation d'un décret créant la Réserve de la Biosphère de la
Basse-Rusizi (5.20) . "
9. Protection et surveillance de la RB de la Basse-Rusizi (5.25)
10. Création d'une réserve écologique dans la zone du delta et des lagu-
nes de la Grande-Rusizi (6.11)
11. Projet-pilote de reboisement autour des écoles (8.8)
12. Programme de stages pour jeunes chercheurs dans le contexte du Pro-
jet MAB/Burundi (8.9)
13. Organisation d'une semaine nationale de l'environnement, en 1980,
associée à un séminaire sur le projet MAB/Burundi (8.10)
14. Accumulation de la documentation et conservation des archives ayant
trait aux réserves de la biosphère et projets apparentés (8.11)
>> DÉROULEMENT DE LA MISSION UNESCO EFFECTUEE AU BURUNDI ^
DU 13 AU 17 MARS 1979

Mardi 13.mars 1979, 6h30


- Arrivée à l'aéroport de Bujumbura. Accueil par M. Balthazar Nahimana,
Secrétaire permanent de la Commission Nationale pour 1'UNESCO.
- Discussion à l'Hôtel "Source du Nil" sur l'organisation de la mission
et établissement d'un horaire d'activités (Cf. 7.2).
Mardi 13 mars, après-midi
- Première réunion du groupe de travail du Comité MAB. Cf. Compte rendu
aux points 7.3 à 7.23.
Mercredi 14 mars, matinée
- Visites sur le terrain avec MM. Balthazar Nahimana, M. Reekmans et Y.
Gaugris: .
En chaloupe à moteur: Béserve écologique du delta et des lagunes
de la Grande Busiz-i

en voiture: Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi, avec notam-


ment la Palmeraie à Hyphaene benguellensis var. ventricosa.

- Après-midi : Discussion à la Commission Nationale pour l'Unesco de pro-


jets d'éducation relative à l'environnement, proposés par M. Nahimana
(Cf. 7.24 à- 7.30).
Jeudi 15 mars, matinée
- Visite à la Forêt de Teza

- Après-midi : Deuxième réunion du groupe de travail, consacrée â la


Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi et à la Réserve écologique
du delta et des lagunes.
Vendredi 16 mars, matinée
- 8h00: Visite au Représentant résident du PNUD, M. Fabrizio Ossella.
- llhOO: La rencontre qui devait avoir lieu au Ministère de la Culture
(Centre d'étude pour la civilisation ourv.ndaise) n'a pas eu lieuparce
que les fonctionnaires étaient invités à se rendre â l'aéroport pour
le départ en Chine du Président de la République du Burundi.
- 5 -

Cette rencontre aurait eu pour but de montrer l'intérêt pour le Burundi


de la Convention- concernant la protection au patrimoine mondial3 cultu-
rel et naturel, que ce pays n'a pas encore ratifiée. A propos de cette
Convention, on semble se trouver encore ici au stade de l'inventaire.

- Aprës-midi: 3 e Réunion du Groupe de travail, consacrée au Croupe de


Réserves de la Biosphère du Mont-Teza.

- Soirée: Invitation chez M. Audace Kabayanda, Président du Comité Natio-


nal MAB du Burundi et Directeur des Eaux et Forêts.

Samedi 17 mars

- Remise de documents préparés par M. Reekmans, Y. Gaugris et Cl. Pouil-


leux, notamment des films développés.

- Déjeûner chez le Représentant résident du PNUD et visite, au cours de


l'après-midi, de collines érodées, aux environs de Bujumbura; aspects
variés d'érosion .par ruissellement, ravinements et mauvaise utilisation
des sols de montagne.

- 19h00: Dîner chez M. Joseph Katihabwa, Doyen de la Faculté des Sciences


de l'Université du Burundi..

Dimanche 18 mars

Vol Bujumbura-Kigali.
- 6-

PARTIE I

^> APERÇU GENERAL SUR LE BURUNDI ^

Situation géographique (carte no 1)

1.1 Située au coeur même de l'Afrique, la République du Burundi


a une superficie totale de 27 834 km2; elle s'étend entre les parallèles
de 2° 45' et 4° 28' 30" de latitude Sud, et entre les méridiens de 29°
et 30° 53' de longitude Est. Les limites géographiques sont au Nord, la
République du Rwanda, à l'Est et au Sud, la République de Tanzanie, et à
l'Ouest, la République du Zaïre dont elle e'st séparée par la rivière
Rusizi et par le lac Tanganyika. Sur presque toute la longueur de cette
frontière avec le Zaïre, s'étend une plaine, appelée en terme général
"l'Imbo". La partie la plus large de cette étendue est la plaine de la
Rusizi (Cf. Régions orographiques naturelles; carte no 2).

Renseignements généraux1

1.2 - Superficie: 27 834 km2


- Population: 3 970 000 habitants (hb)
- "Densité: 142 hb/km2
- Terres cultivées: 45%
- Rendement en céréales: 1127 kg/ha
- Nombre de calories par jour: 2342
- PNB par habitant.:, 700 Ffrançais

Régions orographiques naturelles (carte no 2)

1.3 D'Ouest en Est, le Burundi présente les régions orographiques sui-


vantes2:

- l'Imbo ou fond du Graben qui comporte les plaines de la Rusizi


et du lac Tanganyika;

- le MumiriXL qui est la zone de transition entre l'Imbo et les •


hauts sommets de la crête;

- le Buf'unâu-Mugamba ou crête Congo-Nil;

- le haut pic-eau central;

1 Cf Atlas économique et politique mondial. Le Nouvel observateur, 1979,


p. 73. . -
2 Cf. M. Reekmans, thèse doctorale. Extraits (D8225).
les dépressions de l'Est, Bugessva, Buvubu et '¿osso.

1.4 A chacune de ces régions orographiques, corresponden" plus ou


moins une ou plusieurs régions naturelles, à conditions écologiques et
biocénotiques caractéristiques, dont l'établissement a été influencé par
plusieurs facteurs parai lesquels Valtitude semble avoir joué un rôle
prépondérant. Au Burundi occidental, l'altitude passe de 773 m,, niveau
du lac Tanganyika, à 2665 m, sommet du Mont Teza, en moins de 20 km.

1.5 De la plaine de l'Imbo, à 800 m d'altitude environ, le pays s'é-


lève pour atteindre la ligne de partage des eaux de la crête Zaïre-Nil,
constituée d'une chaîne de montagne assez imposante dépassant souvent
2000 m. Vers le Nord, les montagnes de la crête-sont plus élevées; le
plus, haut sommet y atteint 2665 m, au Mont Teza.

1.6 La plus grande partie du Burundi consiste donc en un plateau


dont l'altitude varie entre 1500 et 2000 m. Il -est- presqu1exclusivement
consacré à l'agriculture et à l'élevage. Il en est de même de la région
montagneuse située entre le.Nil et le Zaïre, au sud de Muramvya.

C'est la partie la plus peuplée du pays; deux régions y sont


particulièrement intéressantes. A l'extrême Nord-Est du pays, on trouve
la^région des lacs et, vers le.sud du plateau, en suivant une direction
"plus ou moins Nord-Ouest, la vallée de la Ruvubu avec son tributaire,
la rivière Kayongozi qui se situe au Sud et est parallèle à la Ruvubu.

1.7 En revanche, plus au nord, et jusqu'à la frontière du Rwanda, se


trouvent des forêts de montagne qui sont parmi les derniers vestiges de
la forêt naturelle du pays.

1.8 Du Lac Tanganyika (750 m d'altitude) au plateau, les pentes sont-


en général abruptes. Il y a cependant des exceptions, comme-la. plaine de
la Ruzizi, le pays Mosso, les régions du Lac Tshohaha-Sud et le Lac Rugwero,
ainsi que certaines parties de la Ruvufcu.

1.9 Le long de la frontière Sud-Ouest du pays qui commence au lac


Tanganyika., sur une longueur d'à peu près 300 km, se trouve le Mssso qui
comprend les bassins de drainage de la Malagarazi, de la Lumpumgu et de la
Lugusi qui font partie du bassin du Zaïre. Le Mosso a une élévation très
faible; il comprend de grands marais et, dans les périodes pluviales,
présente de grandes étendues inondées.

Climatologie

1.10 Nous empruntons à Reekmans1 les données de température et de


précipitations pour les stations suivantes:'

- Station de Rumonge; altitude: 800 m; Imbo Sud (Tabl.,1)


- Station de Rwegura (proche de Teza); altitude: 2317 m (Tabl. 1)
Station de Bujumbura; altitude: 7S3 m; Ir.bo Nord, Basse
Rusizi (Tableau 1).
1 Cf. M. Reékmans. - Thèse doctorale. Extraits (D8225).
Tableau 1. Données de température et de précipitations mensuelles pour les
stations de Rumonge (Imbo Sud), Rwegura (Crête Zaïre-Nil), Bujum-
bura (Imbo Nord) (D8225).

Rumonge Rwegura Buj umbura


Mois
800 m 2317 m 783 m

T P T P T P

Juillet (s) 23,2 4,7 - 14,8 10 22,6 6,8


Août (s) 23,5 8,8 15,4 13 23,3 9,9
Septembre (t) 23,8 31,3 15,8 78 23,8 36,9

Octobre (p) 24,1 66,9 15,4 126 23,6 61,8


Novembre (p) 22,8 135,5 14,3 173 22,7 97,5
Décembre (p) 22,6 138,7 14,9 194 22,9 115,5

Janvier (p) 23,0 116,1 15,0 154 23,1 90,9


Février (p) 23,1 106,6 14,7 179 23,0 109,7
Mars (p) 22,9 47,6 14,5 193 22,7 120,1

Avril (p) . 22,7 165,5 : 14,7 222 23,1 124,8


Mai Ct) 23,2 77,5 . 14,5 139 23,1 54,2
Juin (s) 23,2 15,5 14,3 23 22,9 10,8

Pour 1'année 23,2 1014,7 14,8 1510 23,1 838,2

T: température moyenne mensuelle en °C


P: précipitations mensuelles en mm
s: saison sèche; p: saison des pluies; t: transition

Les températures moyennes mensuelles varient très peu au cours de


l'année mais il existe des écarts sensibles entre les températures de sta-
tions situées à des altitudes différentes.

Rythme saisonnier

1.11 Si on se réfère au régime pluviométrique, c'est-à-dire à l'apport


de chaque mois dans un total annuel ramené à lOOOmmde chute d'eau, on
remarque qu'il est quasi uniforme pour l'ensemble du pays. Il fait appa-
raître :

- L'existence d'une saison sèche (s) qui comprend le mois de


juin, juillet et août, dont l'ensemble des précipitations inter-
vient pour au plus 4% du total annuel ;

l'existence d'une saison des pluies (p) qui va d'octobre à avril

de deux mois de transition; mai et septembre.


- 9 -

1.12 Moyenne journalière de température à Bujumbura, de 1959 à 1968


(783 m d'altitude); 23,1°C.

- Minimum absolu: 12,1°C


- Minimum moyen: 18,0°C
- Maximum moyen: 29,3°C
- Maximum absolu: 35,0°C
Heures d'insolation: 2442.

Hydrologie
1.13 La crête Zaïre-Nil, qui culmine à 2665 m, au Mont Teza, et dont
l'orientation générale est NNO-SSE, au Nord, et N-S, au Sud du parallèle
du Bujumbura, sépare les deux grands bassins hydrographiques1:

- 'Le bassin" du Nil, dont les principaux affluents au Burundi sont


la Akanyaru, la Ruvubu, la Mubarazi, la Ruvironza, dont la
source située non loin de Rutovu constitue d'ailleurs la source
la plus méridionale du Nil.

Le bassin du Zaïre qui comprend les bassins de la Rusizi-


pièce maîtresse du réseau hydrographique du Burundi - , du
Tanganyika et de la Malagarazi qui draine le Masso et se jette
finalement dans le lac Tanganyika, en Tanzanie. La superficie
drainée par les affluents du Zaïre est plus importante que
celle drainéepar les affluents du Nil.

1.14 Lac Tanganyika

Le fossé du Tanganyika est le plus long et le plus typique de toute


l'Afrique orientale. Le lac est, à l'exception du lac Baïkal de l'URSS, le
plus profond du Monde, avec 1 500 m. Il couvre une superficie de 32,000 km2;
le lac Kivu, par comparaison, a 2700 km2 et le lac Victoria 68 000 km2. Le
bassin veisant du lac Tanganyika s'étend sur 244 490 km2.

Flore et végétation
1J5 Le Burundi possède encore malgré les graves déprédations dont ¿1
a êïé l'objet, une flore et des végétations à la fois riches et variées, à
classer parmi les plus intéressantes et les plus belles de toute l'Afrique.

Cette prodigieuse variété floristique, écrit. Marcel- Reekmans2, le


Burundi la doit à l'action conjugée de sa situation privilégiée au coeur de
l'Afrique, c'est-à-dire au carrefour d'influencesfloristiques diverses, et
surtout à son relief très particulier. En effet, en ^oins de 20 km, on y
passe de l'altitude 770 m (delta de la Rusizi) à l'altitude 2670 m (sommet
du Mont Teza), ce qui ne manque pas de provoquer un étalement très caracté-
ristique de la végétation, allant des formations de type ¡aóriguinéen (Forêt

1. Cf. M. Reekmans, thèse de doctorat, op. ait.

2 Cf. M. Reekmans, communication personnelle écrite, 1979, (D8211),


- 10 -

de Kigwena) aux formations afrosubalpines, en passant par tous les stades


intermédiaires de savanes herbeuses plus ou moins boisées et de forêts plus
ou moins denses.

1.16 Dans quelques cas, des micro ou mésoclimats, associés à des con-
ditions édaphiques particulières, ont présidé à' l'installation de .végéta-
tions exceptionnelles à cette latitude, groupant des espèces endémiques du
plus haut intérêt scientifique. Les zones floristiques particulièrement
intéressantes sont la plaine de la Rusizi, la forêt du Mont Teza, les ré-
gions des rivières Kigwena et Sikuvyaye.

1.17 On doit au Professeur M. Reekmans, de l'Université du Burundi,


une importante collection de la flore du pays. Nous reviendrons plus loin (Cf.
9.13 â 9.21)sur l'importance des collections botaniques qui ont été réali-
sées au Burundi et recommanderons qu'une assitance soit accordée pour
l'édition d'une flore (Cf. Recommandation 6 ;3.129).

Forêts

1.18 De la futaie qui couvrait une grande partie du pays, le seul peu-
plement de quelque importance qui soit demeure est situé au Nord de Muram-
vya; il s'agit de la forêt de crête entre le Zaïre et le Nil, proposée comme
Réserve de la Biosphère. La superficie de cette forêt se réduit d'année en
année. Diverses reconnaissances, entreprises ces. dernières années, font
état de nombreuses zones de défrichements ainsi que de traces d'incendies
étendus. De plus, les bovins pâturent à la limite de la forêt bien au-
dessus de la courbe de niveau de 2100 m.

1.19 II y a"dans la région du Rumonge d'autres zones forestières sur


lesquelles nous ne nous étendrons pas dans le présent rapport, mais là
aussi les défrichements agricoles empiètent sur la forêt.

1.20 La forêt de" crête constitue un bassin de réception d'importance


vitale pour l'approvisionnement en eau douce de la plaine de la Rujizi.
Il y a donc lieu de protéger aussi efficacement que possible cette forêt.
Comme nous le verrons plus loin, un important projet - le projet de protec-
tion de la Kibira" - existe qui va tout-à-fait dans le sens des objectifs
poursuivis par les réserves de la biosphère de 1'Unesco.

Faune

1.21 Du fait de l'augmentation du cheptel bovin, et sans doute aussi


de l'exode de la région de Bugesera/Busoni, des zones autrefois abrouties
sans excès sont maintemant pâturées à l'excès par les bovins, qui de la
sorte concurrencent en certains endroits le gibier beaucoup plus sérieuse-
ment que précédemment. La plaine de la Rusizi est un bon exemple de cette
situation. Il y a 12 ans encore, on y trouvait une faune abondante, et
notamment des Eléphants, des Hippopotames, des Buffles, des Kobs et des
Sitatungas. Mais la région de"savane à sol sableux à Hyphaene et Acacia '
("Kihanga") est actuellement gravement surpâturée, (Cf. 4.44), ce qui, avec
la coupe incontrôlée de bois de chauffage et les ravages de la chasse, a
réduit la faune à un effectif très faible.
- 11 -
Oiseaux

1.22 La plaine de la Rusizi semble être un carrefour d'Oiseaux de


l'£"st et du Centre de l'Afrique. Plus de 400 espèces ont été observées.

Mammifères

1.23 II y a quelques années1, on rencontrait dans la région de Giteranyi,


au Burundi, des Zèbres, Antilopes, Léopards et quelques Eléphants. On trou-
vait, dans le Mosso, de nombreux Eléphants, Antilopes, Elans du Cap, Bubales
.de Liechtenstein, Hippotragues et d'énormes troupeaux de Buffles.

Dans la région Sud du pays, an forêt claire et dans les marais, vivaient des
Buffles rouges et des Guépards. Dans la plaine de la Ru-sizi, de Bujumbura à
Cibitoke, étaient inféodés des Buffles rouges, des Eléphants, des Hippotra-
gues et des Guibs harnachés ("Bushjbuck"}.

Trente-six peaux de Léopards furent exportées du Burundi en 1961-


•1962. A cette époque, on trouvait encore des Lions dans plusieurs régions.

Le pays étant petit, les chasseurs nombreux, les territoires de


chasse accessibles/ et le contrôle presque inexistant, il ne reste, qu'une
très faible partie de cette faune.

1.24 II y aurait encore une vingtaine de Chimpanzés dans ce qui Teste


des forêts de Teza2.

Agriculture

1.25 Le Burundi est essentiellement un pays agricole avec 84% de sa


population active s'y consacrant et 45% du territoire constitué de terres
arables. Ce pays surpeuplé, près de 4 millions d'habitants et une densité
de 140 habitants par km 2 , possède un habitat extrêmement dispersé; la capi-
tale Bujumbura rassemble moins de 2% de la population totale.

La première culture pour la surface cultivée est le mais 3 qui occu-


pe 11% des terres arables, suivi du sorgho.

1.26 La zone la plus favorable à l'agriculture se trouve entre 1700 et


2000 m; l'activité agricole se déroule cependant à toutes les altitudes;
les cultures vivrières sont très diversifiées: plantain, manioc, patates
douces, sorgho, haricots, maïs, pois, palmier à huile et légumes. Outre le
tabac, les deux principales cultures d'exportation sont le café et le coton.
Il faut également mentionner l'essor de la théiculture.

Elevage

1.27 L'élevage est actif. En 1958, le cheptel bovin, ovin et caprin


était estimé respectivement à 415,500, 709,500 et 246,000 têtes; la densité
de ces animaux par km2 était donc approximativement de 16, 27 et 9 têtes
1 Cf. Rapport de la FAO, "Conservation et gestion de la faune et de la
flore au Burundi"', Rome 1974 (D8207).
•2 Cf. Rapport FAO, cité (1974), p. 5 (D8207).
3 Cf. Atlas économique et politique mondial. Le Nouvel Observateur, 1979,
p. 73.
- 12 -

respectivement pour les bovins, ovins et caprins1.

Le cheptel bovin a augmenté depuis 1958, et il est estimé actuel-


lement à 460 000 têtes, présentes dans tout le pays mais surtout nombreuses
dans la région du plateau. .On estime que le troupeau de bovins, chèvres
et moutons, totalise actuellement 1,7 million de têtes2.

1.28 Depuis le début du siècle, dans le Bugesera (Rwanda) qui se pro-


longe dans le Busoni (Burundi), le cheptel bovin qui avait probablement
atteint un effectif maximum de 50,000 à 60,000 têtes sur une superficie de
90,000 ha, a été sérieusement décimé à 3 reprises par différentes épizoo-
ties: (1) la fièvre aphteuse en 1914-18; (2) le charbon en 1924-25 et
(3) la peste bovine en 1933-34. Depuis 1950, la trypanosomia.se tue beau-
coup de bovins 3.

1 Cf. Doc. D8204, p.5.


2 Cf. Atlas économique et politique mondial, op. cit., p. 75
3 Cf. C. Gakuma. - Aperçu historique du Bugesera depuis 1900. Rapport
de l'INEAC. Cité in D8204, p. 3.
- 13 -

DEUXIÈME PARTIE
• PROBLÈME DE LA CONSERVATION DES SOLS ET DES ^
RESSOURCES NATURELLES-

Objectif fondamental de la conservation des sols et des eaux .


2.1 La création,recommandée plus loin, de la Réserve de la Biosphère
du Mont Teza s'inscrit dans le contexte de la conservation des sols du
Burundi, gravement affectés par l'érosion. La priorité dans les préoccu-
pations du développement au Burundi devrait aller à la protection des sols.
Il n'est pas exagéré d'écrire que le Burundi est en train de se détruire.
On pourrait même calculer, relativement facilement, le nombre d'années qui lui
resteraient, si des mesures importantes n'étaient pas prises d'urgence.

2.2 La dégradation des sols qui est la résultante de la destruction


des forêts est l'indice'd'un déséquilibre dans les relations entre l'homme
et son milieu. La pression démographique élevée et la topographie acciden-
tée sont des facteurs qui rendent plus aigu encore "le maintien des sols
dans un état propice à la production agricole. A ce titre, le Prograisne
MAB s'avère bénéfique, puisqu'il vise non seulement la protection de reli-
ques d'une nature déjà très largement dégradée, mais encore la mise en
valeur rationnelle des ressources.

2.3 Les deux réserves de la biosphère proposées devront être beaucoup


plus que deux périmètres de "conservation de la nature". Elles devront
être le symbole de la lutte de tous les instants qu'il y a lieu de mener
pour sauver ce pays du désastre qui l'attend inéluctablement si on ne mobi-
lise pas toutes les énergies et toutes les ressources en vue de conserver
le substrat.
v.
Il faudra entreprendre en outre une vaste sensibilisation des
responsables afin d'amener un changement dans leurs attitudes et leurs,
.comportements, par c'est à l'Etat et à ses décideurs qu'il revient de concen-
trer tous les efforts dans cette guerre quril y a lieu de mener sans répit à
la dégradation des sols. Ce n'est pas en effet de la part des pauvres paysans.,
"qui ont besoîrr~de bois pour leurs besoins essentiels qu'il faut attendre des
actions en mesure de circonscrire la crise.

2.4 La conservation des sols et des eaux, la protection de la flore


et de la faune, l'aménagement du territoire posent au Burundi de grands
problèmes du fait du rapide essor, démographique du pays, déjà fort peuplé
(plus de 4 millions d'habitants pour 27 854 km2) et de son taux élevé
d'accroissement.
- 14 -

Réserves de la biosphère et développement intégré

2.5 Une prise de conscience de l'urgence de lutter contre la dégra-


dation des ressources de base existe. Y ont contribué non seulement les
rapports et recommandations de plusieurs missions d'experts, mais égale-
ment l'organisation de plusieurs séminaires ou symposiums, tenus ces der-
nières années (¿.S). Le point faible cependant réside dans la difficulté
dé mettre en oeuvre les mesures coordonnées qui s'imposent et qui seules
pourraient conduire à une gestion plus rationnelle des ressources. Bien
sûr le problème est complexe dans un pays aux ressources limitées et à la
population en pleine expansion. Nous ne croyons cependant pas que la solu-
tion réside dans la création d'une structure qui serait responsable de la
"conservation de la nature"* comme cela a été déjà proposé1.

2.6 / L a solution ne réside pas non plus, dans le contexte du Burundi, dans la
créationiune série de parcs ou de réserves, car c'est un effort d'ensemble
qui s'impose, entrepris au niveau de toutes les interventions de dévelop-
pement. Par sa philosophie de base, le programme MAB, qui met l'accent
sur l'examen des interrelations entre l'Homme et la Biosphère, l'approche
interdisciplinaire des problèmes et la recherche applicable à l'améliora-
tion des systèmes de production, peut apporter une contribution importante
à la situation, puisqu'il devrait être en mesure de mobiliser toutes les
énergies en vue d'interventions dynamiques. La création des réserves de
la biosphère avec leurs aires expérimentales peut contribuer à ouvrir la
voie à un développement intégré. Nous insistons sur le fait .qu'il ne faut
pas confondre le concept, relativement statique, de parc national, de
réserve naturelle intégrale ou de réserve écologique, avec le concept, dyna-.
mique et rationnellement interventioniste de "réserve de la biosphère".

Antécédents

2.7 Par souci, d'analyser la situation dans son contexte global, et


pour montrer l'importance des préoccupations de conservation des ressources
de base au Burundi, nous nous référerons à plusieurs reprises à des rap-
ports ou à des symposiums qui ont mis l'accent sur les problèmes et ont
proposé diverses solutions.

2.8 Mentionnons en particulier les documents suivants:

- Symposium forestier, 20, 21, 22 mars 1973, tenu à Bujumbura à l'initia-


tion du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage du Burundi

- Symposium sur l'écologie et la protection de la nature, organisé par le


Ministère de l'agriculture et de l'Elevage, Bujumbura, 28 mars - 4 avril
1975. ' -

- Thèse de M. Reekmans, 1975. Chapitre consacré à la conservation des res-


sources naturelles et à la protection de la Nature au Burundi.

1 Cf. Rapport de mission de J. Verschuren, 1976 (08224). Le Dr Verschuren


recommande que soit créé un "Institut national Eurundais pour la conser-
vation de la Nature" (INBCN).
- 15 -

- Rapport de Mission-du Dr Jacques Verschuren 1976 (D8224)


- Mission de la FAO, 1963 (Cf. 2.13)
Rapport de J. Bider
- Semaine de protection consacrée à la faune par le Centre culturel
français*

Conservation des ressources naturelles et protection de la Nature au


Burundi. Extraits, de Reekmans (1975)^

Vue d'ensemble du problème, de la protection de la nature

2.9 Le Burundi est le seul pays d'Afrique centrale à ne disposer


d'aucun parc national, ni d'aucune réserve naturelle digne de ce nom. En
avril 1975, cependant, à l'issue du Symposium sur l'écologie et la protec-
tion de la Nature au Burundi (l-lro.^o), des décisions de principe en vue
de la création d'une réserve naturelle englobant la plus grande partie de
la palmeraie de la Basse Rusizi et ses associations annexes, et de mise
en valeur d'un mini-parc3 furent prises'*. A ce jour cependant, les mesures
d'exécution, et notamment la fixation des limites des périmètres, n'ont
pas encore été arrêtées. Le problème de la conservation de la nature au -
Burundi reste donc quasi entier. La situation des biotopes les plus pres-
tigieux est même de plus en plus précaire car il n'existe toujours pas de
service de protection ni de surveillance fonctionnel.

2.10 Les coupes de bois illicites restent fréquentes partout et sur-


tout le braconnage et la chasse à blanc sévissent encore sur la majeure
partie du pays. La législation en la matière n'est pas appliquée et sur-
tout elle reste- totalement inadaptée aux circonstances actuelles, ainsi
les principales dispositions en matière de chasse et de protection de la
faune et de la flore, actuellement en vigueur, reposent encore en grande
partie sur des ordonnances remontant à 1937, varie dans certains cas, à
1930. Si certaines d'entre elles ont été plusieurs fois remaniées, il n'en
1 Evénement cité dans le Rapport de J. Verschuren (D8224)
2 Extrait du chapitre 3, Reekmans, .1975. (D8226, p. 35 et suiv.)
3 Cf. à propos de ce projet de "mini-parc", Verschuren (J.). - Rapport de
mission, 1976. Cf. à propos de ce projet la "note personnelle qui est
donnée ci-dessous.
4. Note personnelle: Ce projet de "mini-parc" ne nous semble pas devoir-
être retenu. Dans le contexte de notre mission et de la situation d'en-
semble, la forme la plus appropriée à la mise en valeur cohérente des
ressources de la Basse-Rusizi consiste à créer une réserve de la bio-
sphère - objet de notre recommandation ?-et d'ouvrir certains secteurs
de celle-ci aux visiteurs pour des activités d'ordre éducatif essentiel-
lement. Le concept de "réserve de la biosphère" répond de manière opti-
male aux besoins, tant de mise en valeur rationnelle des ressources
que de protection. Il n'est plus temps, au Burundi, de chercher à "en-
fermer" la protection de la nature dans des parcs. C'est tout l'aména-
gement du territoire qui doit être la manière par excellence d'assurer
la conservation des ressources de base.
- 16 -

apparaît pas moins qu'elles ne sont de toute façon plus adaptées à


la situation qui prévaut actuellement.

Création de la réserve naturelle de la Crête Congo-Nil (1933)

2.11 La prise de conscience de la gravité de la situation en matière


de protection de la nature au Burundi n'est cependant pas récente. Dès 1930,
les forestiers ont été les premiers à attirer l'attention des autorités sur
la dégradation progressive et irréversible de leur domaine, et des mesures
furent prises pour tenter d'enrayer les abus dont la forêt était victime.
La portee de ces mesures fut assurément des plus limitées, puisqu1en 1933
il fallut pour sauver la forêt de la crête Congo-Nil l'iriger en réserve
naturelle.

Création d'un Comité pour la conservation de la nature (1963)

2.12 Ces mesures se révélèrent encore inefficaces et au lendemain de


l'accession du Burundi à l'Indépendance, en 1963, les autorités décidaient
la création d'un Comité pour la conservation de la Nature. Il avait dans
ses attributions "tout ce qui concerne la conservation et l'aménagement
des ressources naturelles) notamment la flore et la faune". Un sous-comité
élabora un projet de loi qui fut soumis pour avis à la FAO et à l'UICN.

Mission FAQ (1963)

2.13 En 1963 également, la FAO délégua au Burundi un expert en matière


de faune et de chasse. Parmi ses recommandations, se trouvait la nécessité
d'adopter et de promulguer le plus rapidement possible le projet de loi
élaboré par le Comité pour la conservation de la Nature.

Ce Comité existe encore, mais il n'a pas été possible de se faire


une idée de ses activités entre 1963 et 1'époque .actuelle. "

Zone d'intérêt scientifique à protéger (1966)

2.14 Pendant cette période, on note cependant une série d'interventions


en faveur de la protection des sites les plus menacés du Burundi. Ainsi en
1966, à l'issue du Symposium consacré à la conservation de la Nature en
Afrique au Sud du Sahara! tenu à Uppsala en Suède1, une liste des localités
dignes d'intérêt scientifique et réclamant une protection immédiate a été
transmise aux autorités du Burundi. Y figurent notamment, les forêts de
la crête et de Kigwena, les vallées de la 3_yguvyaye, de la Ruvubu et de
la Malagarazi, la région des lacs du N-E du pays et la plaine de la Rusizi
(Lewalle, 1968).

2.15 Cette même organisation s'est encore intéressée au problème de


réserves naturelles du Burundi, à l'occasion de ses VII et VIII t Assemblées
générales, tenues respectivement à Munich en 1970 et à Genève, en 1974.

1. Symposium tenu à l'occasion de "la VIe.Assemblée genérale de l'AETFAT


(Association pour l'étude taxonomique de la flore d'Afrique tropicale).
- 17 -

Aoaovd de principe à la Convention d'Alger (1968)

2.16 En 1968, le Burundi a marqué un accord de principe d'adhésion


aux résolutions de la Convention africaine pour la Conservation de la
Nature et de ses ressources naturelles (Alger, septembre 1968). A ce
jour, cet accord de participation n'a cependant pas encore été ratifié par
le Gouvernement du Burundi.

Intervention de Lewalle (1972)

2.17 En 1972, Lewalle dénonce à nouveau la situation alarmante dans


laquelle se trouvent la plupart des groupements plus ou moins naturels du
Burundi occidental. Il insiste à nouveau pour que soit immédiatement pro-
tégé les lambeaux de forêt îcérophylle à Strychnos potatorum du Nord de
l'Imbo, les associations à Euphorbia dawei du ravin de la Katunguru, la
forêt périguinéenne de Kigwena, la forêt de la crête et les galeries fores-
tières encore intactes du Mumirwa.

Symposium forestier (1973)

2.18 En 1973, un Symposium forestier ( 2.24), réuni à Bujumbura, à


l'initiative du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage du Burundi a
adopté plusieurs résolut-ions et recommandations visant à assurer la sauve-
garde immédiate des sites les plus caractéristiques du Burundi. Les pro-
blèmes posés par la création- éventuelle de parcs et de réserves naturel-
les y furent aussi largement débattus.

Mission E. Bider, FAQ (1974)

2.19 En 1974, faisant suite aux recommandations du symposium précité,


la FAO délégua à nouveau au Burundi, un expert en matière de création de
parcs nationaux et de réserves naturelles... Un rapport détaillé a été
déposé au Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, en juin 1974 l .

Ex-traits commentés du Rapport de mission du Dr J. Verschuren (1976)

Diagnostique sur la conservation de la nature au Burundi

2.20 Considérant les problèmes de la conservation de la nature au Burundi,


le Dr Jacques Verschuren notait dans les conclusions de sa mission dans ce
pays2: "La. surpâturation due à l'excès de bétail est à peu près générale,
sauf dans l'Est, Le coefficient de recouvrement forestier est un des plus bas
d'Afrique ('1,5% à peine, de forêt ombrophiles, d'ailleurs généralement dégra-
dées; 0,5% de forêts galeries et 5% environ si l'on inclut les forêts sèches,
toutes sujettes au feu). Jusqu'il y a peu de temps aucune mesure pratique
n 'avait été mise en oeuvre pour stopper cette destruction... Si le feu est
théoriquement interdit, la quasi totalité des zones non cultivées en souffre
chaque année... si des mesures de plus en plus énergiques né sont pas prises
une partie du pays risque de devenir un... "caillou pelé"!.. "Tout est tué
par n'importe qui et il n'y a pas de contrôle effectif... Il n'est que de
rappeler qu'il y a un peu plus de 30 ans la plaine de la Rusizi constituait
1 Cf. R. Bider, Rapport Mission FAO, 1974.
2 Mission de 1976 (D8224).
- 18 -

un remarquable réservoir de faune; actuellement cette plaine est un semi-


désert zoologique, du moins pour les grands Mammifères. Dans cette région
qui fut uns des plus giboyeuses d1'Afrique, on a exterminé d'abord les Elé-
phants, puis les Buffles, puis les Antilopes, puis les Pintades. Actuel-
lement on s'en prend aux Francolins, déjà aux Pigeons. Resteront les pe-
tits Passereaux qui risqueront d'être détruits à leur tour... et il ne
subsistera que des Rats...et tout cela pour l'intérêt de quelques trafi-
cants ou viandeurs et de chasseurs du dimanche. Sans intérêt aucun, le
Burundi aura perdu un des patrimoines les plus valables et les plus au-
thentiques".

Commentaire -sur la proposition de créer l'INBCN1

2.21 Considérant la création d'un organe spécifique de conservation


de la Nature, l'INBCN, l'auteur cité ajoute: "Rien ne pourra être réalisé
tant que cet organisme à la création duquel nous attachons une priorité
absolue ne sera pas mis en place". Comme nous l'avon's souligné plus haut
(Cf. 2.6), ce n'est pas la création de structures de cette nature qui
conduira à voir traiter de manière adéquate les problèmes du développement
intégré, car c'est bien de cela qu'il s'agit,et non pas seulement de mettre
quelques territoires à l'abri de la destruction, risquant en outre, de ce
fait, de provoquer le "réflexe de l'alibi", qui consiste à ne plus associer
les principes de conservation à l'utilisation des ressources et à l'aména-
gement du territoire en général.

"Politique nationale d'aménagement global du territoire

2.22 II convient de considérer les problèmes de conservation de la


nature, non pas en les séparant du contexte économique et social, mais en
les intégrant dans une politique nationale d'aménagement global du terri-
toire. La philosophie du Programme-MAB peut fournir ici les principes
d'une action cohérente. En regard des dramatiques problèmes de mise en va-
leur des ressources, vouloir séparer les problèmes de conservation de la
nature de leur contexte réel, qui est celui de la planification générale
de l'utilisation des ressources, peut apparaître comme une simplification
des problèmes, et retarder de ce fait des décisions qui s'imposent.

2.23 Notre position ne signifie pas qu'il ne faille pas charger une
institution gouvernementale de la responsabilité de veiller à la conserva-
tion de la nature et de ses ressources, mais il ne faut pas nécessairement
pour cela créer une nouvelle structure, et encore moins voir dans la conser-
vation de la nature un secteur séparé de l'aménagement global du territoire
dans une perspective de développement intégré.

Symposium forestier tenu 5 Bujumbura, du 20 au 22 mars 1973, 5 l'initiative


du Ministère de l'Agriculture.et de l'Elevage du Burundi

Conclusions du Symposium forestier


2.14 Après avoir examiné une série de communications pendant les journées

1 INBCN: Institut national Burundais pour la Conservation de la Nautre.-


La création d'un tel Institut avait été recommandée par Verschuren,
en 1976.
- 19 -

des 20 et 21 mars, les participants au Symposium forestier ont dégagé cer-


taines recommandations dont je reprends ci-dessous celles qui ont une rela-
tion avec les projets actuels du Comité National MAB du Burundi.

Io "Vu l'utilité indirecte de la forêt dense en montagne, sa superficie


réduite, les emprises continuelles des cultures itinérantes et les
exploitations illicites, le symposium propose:

- la mise en réserve de superficies bien déterminées de terres fores-


tières j ou ex-forestières, ou. même ¿t pâturages peu productifs dans
le but d'une réoccupation ou d'enrichissement forestier;
la matérialisation sur le terrain par des lignes de cordons feuil-
lus des réserves retenues, tâche que prendra en charge le service
forestier;

- une exploitation de certaines de ces réserves pourra toutefois être


prévue ou admise, mais elle ne pourra se faire qu'après garantie
que le mûit&u. n'en sera pas modifié et qu'aucune rétrogradation
n'interviendra;

- des interventions culturales en vue d'augmenter le potentiel."

2° "Outre les cultures itinérantes, la fabrication du charbon de bois est


souvent cause de destruction des groupements forestiers aux diverses
altitudes et principalement autour des grands centres; aussi est-il
proposé la délimitation de blocs boisés ou non qui seront pris en consi-
dération pour la production forestière directe ou pour des raisons de
protection. Il faudra également délimiter des cantons dans lesquels
la fabrication du charbon de bois est autorisée, sous certaines condi-
tions d'ordre cultural, sur les aires de carbonisation, en attendant de
limiter la carbonisation à certaines espèces."

3°. "Vu la dégradation continue de certains biotopes comprenant des spéci-


mens rares, parfois presque uniques, de la flore, et l'impossibilité de
regrouper toutes ces-plantes dans une même aire, il est suggéré la
création de petites réserves à surveillance aisée et bien délimitées
sur le terrain, ou la transplantation dans un endroit à surveillance
plus aisée encore de certaines d'entre elles."

4 "Dans un intérêt didactique, scientifique et touristique, il est propo-


sé la création d'une réserve à gibier et autres espèces animales repré-
sentées jadis dans la région, dans la zone à Eyphaene, près de la ville
de Bujumbura. Elle devra être délimitée rapidement, mais il est rap-
pelé1 que la végétation à épineux qui suit la dégradation de la savane
est responsable du retour de la Mouche Tsé-Tsé; il faudra donc veiller
à garder un biotope bien spécidique."

5° "Dans le cas d'aménagement des bassins-versants, les terres à réoccuper


par la forêt ne seront déterminées qu'après étude de la vocation de
celles-ci.. .".
- 20 -

6o "Le Service forestier est responsable, après enquête préalable de la


vocation des terres, de la délimitation des objets repris aux points
1 à 5, et de l'application stricte de la réglementation forestière
en vigueur."

7° "L'application de la législation répressive est dans bien des cas ino-


pérante; aussi est-il proposé:

Véducation de la masse par la publication de brochures de vulga-


risation;

1'organisation de cours dans les écoles à tous les degrés, ceci


afin que la population prenne conscience de l'importance pour l'ave-
nir du pays des groupements forestiers existants."

8° "Le Service forestier devra être étoffé si l'on veut que les mesures
proposées soient efficientes et il a été suggéré de former rapidement
des"gardes forestiers au CCDxde Kitega et jde recycler les moniteurs
de ce service au même endroit. Semblables dispositions seront prisés
également avec l'ITAB2 pour les agronomes du service forestier. Enfin
le service forestier gagnerait à être restructuré et des propositions
seront faites dans ce sens."

9° "La législation, l'administration des forêts, la gestion des forêts


.et notamment le rôle de conseiller pour la gestion des bois commu-
naux ou particuliers sont du domaine du service forestier;

la partie sylvicole expérimentale, les introductions, les études


sur les techniques de traitement sont du domaine de l'ISABU qui
poursuivra sa tâche dans ce sens. Une collaboration constante et
efficace, entre le Service forestier et l'ISABU, sera maintenue pour
- les travaux d'exécution sur le terrain en dehors des stations ISABU;

- des parcelles de comportement pour Vimplantation d'espèces nouvelles


seront installées de commun accord dans de nombreuses régions du pays
afin d'arriver à des propositions concrètes pour.les boisements du
Gouvernement."

10° "De même, vu la nécessité de la production rapide des bois de chauffage,


de bois de service dans certaines régions alors que d'autres en sont
largement pourvues, il faudra selon les nécessités, élaborer une poli-
tique forestière régionale, sinon communale, des boisements existants,
en vue de leur éventuelle amélioration ou conversion. L'inventaire pré-
liminaire devra porter sur la productivité des boisements et devra
envisager la conversion ou l'enrichissement des boisements."

11° "La mise en défense contre le pâturage et le passage du bétail dans les
peuplements établis est une obligation des pouvoirs publics. Parallè-
lement, l'amélioration des pâturages en vue de réduire la superficie
des terres nécessaires au bétail sera entreprise."

12° "Il faudra d'urgence compléter la couverture aérienne du pays en vue


~ï CCD"!
2 ITAB: Institut de Technolode acricole du Burundi.
- 21 -

de définir les zones à vocation forestière pour la production de bois


de chauffage ou la production économique (et faciliter l'aménagement
des bassins versants)."

13° "L'Inventaire de la composition des forêts existantes en vue de déga-


ger la représentation des espèces qui pourraient convenir pour l'ins-
tallation de certaines industries de transformation (déroulage) est
à" continuer et même à accélérer."

14° "La Sauvegarde de la richesse floristique du pays dont certaines espè-


ces sont en voie 3e disparition est à garantir. Il est dès lors sou-
haitable que les amis de la nature déposent leurs récoltes dans un
Museum d'Histoire naturelle dont la réalisation est en cours d'examen
et qui sera prochainement créé. Ceci est également valable pour les
collections géologiques et autres."

Symposium sur l'écologie et la protection de la nature, organisé par le


Ministère de 1'Agriculture et de l'Elevage, à Bujumbura, du 28 mars au
4 avril 197P '

2.25 L'orientation générale des exposés et des débats démontre la né-


cessité et l'extrême urgence d'une politique efficiente de la conservation
de la nature et des ressources naturelles au Burundi.

Eléments d'une politique de conservation de la nature et de ses ressources

2.26 Ces justifications et les objectifs d'une telle politique sont


multiples. Le Symposium de 1975 les résume comme suit:

Io Sur le plan scientifique, le Burundi compte encore une gamme de bioto-


pes, une flore et une faune variées, dont l'importance est grande pour
la connaissance des problèmes biogéographiques de tout l'est de l'Afri-
que centrale. Certaines recherches sont encore à réaliser pour arriver
à un inventaire relativement exhaustif de ces êtres vivants et de ces
milieux de la vie sauvage.

2° Sur le didactique et éducatif, la protection de cette gamme de milieux


est indispensable à l'enseignement et à la formation des cadres du pays;
en particulier, l'essor de l'étude du milieu à tous les niveaux de cet
enseignement ainsi que la qualité de la formation des futurs biologis-
tes et agronomes en dépendent.

3° Sur le plan touristique, l'originalité et la diversité des sites scien-


tifiques dont la conservation définitive est proposée constituent un
facteur important de promotion d'un tourisme de qualité.

4° Sur le plan économique, outre l'importance évidente du tourisme, d'au-


tres aspects ne sont pas négligeables, notamment les ressources tirées
de plantes sauvages utiles à l'homme telles les plantes médicinales
et certaines essences forestières indigènes, les faunes piscicole-s et
aviaires, etc.
1 Cf. Document D 8205.
- 22 -

5o En complément à ces divers aspects de la conservation de la nature


au sens strict, la protection de certains biotopes, alliée d'ailleurs
à la recréation d'un manteau forestier dans certaines zones actuelle-
ment déboisées, est un élément important dans tout le problème de la
planification du pays.

Parmi les sites représentatifs, considérés à l'occasion de ce


Symposium, se trouvent ceux qui font l'objet du présent rapport, à savoir:

A. "Une partie de la savane palmeraie de la basse-Rusizi et son delta:


formations végétales variées dont la palmeraie pratiquement unique en
Afrique, présence de plantes endémiques, faune aviaire riche et variée,
probabilité de ré-installation d'une grande faune mammalienne."

G. "Le massif forestier de Teza, avec sa belle zonation des formations


forestières s'étageant depuis 2100 m jusqu'à 2680, et ses crêtes pré-
sentant des fru.ticées à bruyères arborescentes et des pelouses pique-
tées de multiples espèces végétales".

2.27 Les participants du Symposium insistent également sur la néces-


sité de réaliser un syllabus de la flore et de la faune du pays. Ceci
fait l'objet de notre recommandation 6 (3.129)'.

Politique forestière

2.28 Parmi les problèmes de.conservation des ressources naturelles,


deux ont particulièrement retenu l'attention du Symposium: la politique
forestière et 1'exploitation des ressources du lac Tanganyika.

2.29 - En ce qui concerne la politique forestière, "le premier impéra-


tif est évidemment la stricte protection du capital forestier existant;
les surfaces boisées doivent par ailleurs être étendues, à la fois pour
satisfaire aux besoins du pays en matière ligneuse et pour assurer la
protection des sols, gravement menacés par l'érosion, et la régulation du
régime hydrique"1.

2.30 Les moyens à mettre en oeuvre sont divers, et les suivants sont
mentionnés dans les conclusions du Symposium de 1975:

Io Effort national, tant d'initiative privée que publique.

2° Formation des cadres et d'un personnel spécialisé en matière


forestière.

3 Sensibilisation des populations rurales et des services admi-


nistratifs en ce qui regarde les fonctions des boisements et
la nécessité de les respecter.
4° Diversification des essences plantées en vue de satisfaire aux
objectifs à court et à long terme de cette politique forestière.
5° Intensification de la recherche scientifique en matière fores-
tière, comme base irremplaçable d'un tel essor dans ce sec c sur.

ois
1 Cf. Document D 8205, p. 4.
- 23 -

3
^ GROUPE DE RÉSERVES DE LA BIOSPHÈRE DU MONT TEZA . <4

Situation et description genérale du Bufundu-Mugamba (Carte No 3)

Crête Zaïre-Nil

3.1 Le Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza dont nous


recommandons la création (Cf. Recommandation l}-3. 44 ) e s t situé dans
la région orographique du. Bufundu-Mugamba ou Crête Congo [Zaire] - Nil 1
(Cf. Carte No 2 ) .

3.2 Le Bufundu-Mugamba comprend la partie de la crête Zaîre-Nil,


comprise entre 1600 et 2500 m, et apparaît comme un vaste massif surélevé
dominant les plateaux du Burundi central, il se présente sous l'aspect
d'une longue succession de collines â sommets arrondis et de vallées lar-
ges, peu profondes, souvent marécageuses.

3.3 Le Bufundu-Mugamba est issu des grands mouvements.tectoniques


du Tertiaire qui ont fait surgir au Burundi une imposante crête en bordure
du graben du Tanganyika.

Du point de vue pédologique, on y distingue deux associations


caractéristiques:

les associations de la forêt de montagne, localisées avant


tput dans le Nord;

les associations des prairies d'altitude qui dominent dans


le Sud.

3.4 Ces deux associations se distinguent surtout par la nature et


la structure de leur couche humifère. Sous couvert forestier dense, une
litière épaisse' (souvent de plusieurs centimètres) recouvre un horizon
humifère noir, profond, à teneur en C organique souvent supérieur à 5%.
C'est un horizon meuble, friable, de densité apparente faible et à haute
saturation cationique. Son pH varie normalement entre 5 et 5,5. C'est
un sol de grande valeur agricole mais très fragile et qui après defores-
tation disparaît très rapidement. Dans cette région "de sols forestiers,
les affleurements de lithosols sont déjà fréquents et des histosols colo-
nisent généralement les fonds de vallée.

3.5 Vers le Sud, la forêt a été largement entamée de longue date;


elle a presque complètement disparu et des vrairiss d'alzizude se sont
1 Cf. M. Reekmans, op. cit. (D8225)
- 24 -

installées présidant ainsi à l'édification de sols particuliers à horizons


humifères réduits et à litière quasi nulle.

L'horizon humifère est très acide et fortement dénaturé. Ce sont


des sols pauvres de constitution très fragile. Dans les parties Sad de la
crête, les affleurements tabulaires latérdtiques sont fréquents et les li-
thosols occupent des espaces de plus en plus vastes; les fonds de vallées
sont occupés par des histosols.

Climat de la rêaion de la arête

3.6 D'après la classification de KiJppen, les régions forestières de


la partie Nord de la crête appartiennent à la clause Cf. Les précipita-
tions y sont abondantes et dépassent 1400 mm (Cf. tableau 1), la tempéra-
ture moyenne annuelle de l'air est de l'ordre de 15°C; la saison sèche,
dure moins de 110 jours.

Les régions de prairies d'altitude appartiennent plutôt à la


classe C w .

Flore et végétation1

3.7 Comme dans les autres régions de montagne, le facteur humain


a eu et a encore un impact considérable sur la végétation naturelle. La
forêt qui recouvrait entièrement la crête a reculé sous les coups de
boutoir des populations à la recherche de terre neuve et productive.

Actuellement très réduite et limitée à la partie Nord de la crête,


la forêt subit encore actuellement les assauts répétés des producteurs de
charbon de bois, et ses essences les plus intéressantes ont presque entiè-
rement disparu. Depuis peu, elle subit les attaques incessantes des plan-
teurs de thê qui ont trouvé dans cette région, à la fois des sols propices
et le climat que réclame cette culture.

3.8 La forêt est donc très réduite en superficie et sa composition


floristique est en partie altérée. Elle manifeste presque partout des
signes évidents de secondarisation avancée. Ça et là, des massifs de bam-
bous Amndinaria alpina existent encore; ils n'occupent cependant jamais
des espaces très importants et ne constituent en tout cas-jamais un étage
de végétation différencié, comme c'est le cas dans d'autres régions de
montagne de l'Afrique centrale, au Kahuzi ou au Ruhenzori notamment.

L'horizon inférieur de la forêt de montagne (1600 à 1900 m) a


presque entièrement disparu et. ne subsiste qu'à l'état de lambeau fores-
tier, localisé à quelques fonds de vallée.

•Faune marrmali&nne-

3.9 Le recul de la forêt a évidemment entraîné une régression alar-


mante de la faune qui continue à être activement pourchassée. Il est assez
difficile, écrit Reekmans, de se faire une idée précise du potentiel zoolo-
gique de la forêt de crête. Traqués de toute part, les animaux fuient l'homme

• -1 Cf. M.. Reekmans, op. cit. (D8225)


- 25 -

Photo 3.1. - Paysage de la région de Teza: Collines avec plantations de thé;


à l'arrière-plan, la crête boisée Zaïre-Nil; au centre, Polyscias
fulva (Photo C. Pouilloux).

Photo 3.2. - Paysage de la région de Teza. Empiétement des plantations de thé


sur la forêt de montagne (Photo C. Pouilloux).
- 26 -

et ne se laissent que très difficilement observer, tandis que le caractère


inextricable de la forêt ne fait qu'augmenter la difficulté de telles obser-
vations.

3.10 Reekmans ajoute1: "Il ne nous a été donné que très rarement de
pouvoir observer des Mammifères dans le Bufundu-Mugamba, mais des témoigna-
ges dignes de foi, semble-t-il, font état de l'existence dans oette région
de colonies peut-être encore importantes de Primates variés."

3.11 Dans la forêt de Teza, on signale la présence d'au moins -6 espèces


différentes de Prasimiens et de Primates2:

- Potto de Bosman (?), Perodicticus potto (Potto)


Galago à queue épaisse, Galago crassicaudatus (Tick-tailed
Bushbaby), Galagidaej
- Cynocéphale, Papio cynocephalus (Yellow Baboon), Cercopi-
thèque;

- Cercopithèque à diadème, Cercopithecus mitis (Diademed Guenon);


- Colobe blanc et noir d'Angola (?), Colobus polykomos (Southern
Black and White Colólus);
- Chimpanzé, Pan troglodytes.
3.12 A propos des Mammifères, Y. Gaugris 3 estime à juste titre qu'ils
devraient y être sérieusement inventoriés. "Suivant les informations recueil-
lies, ajoute Gaugris, on peut y rencontrer avec certitude de nombreux Chim-
panzés (Pan troglodytes troglodytes)3 des Cercopithèques (Cercopithecus sp.),
des Anomalures1* (Anomalurus sp.). On y rencontrerait également le Léopard
(Panthera- pardus)."

Faune ornithologique

3.13 Du point de vue ornithologique, la forêt de Teza abrite une gamme


très riche d'espèces de forêt de montagne. Certains oiseaux sont même des
endémiques du coeur de l'Afrique, considérant la région qui comprend la zone
du Kivu, atteignant le Sud-Ouest du Rwanda et le Nord-Ouest du Burundi.

Tel est le cas des:


Ploceidae: Cryptospiza salvadori
" jacksoni
" shelleyi

Nectarinidae: Cinnyris regiu.s


" rockefelleri
1 Op. cit. Communication personnelle D 8225, p. 33.
2 II ne semble pas que cette faune ait fait l'objet de recensements précis,
récents. La plus grande prudence s'impose dès lors (M. Ma1dague).
3 Cf. Y. Gaugris
4 Les Ancmaluridae sont une famille d'Ecureuils volants qui vit en Afrique
tropicale; ris se caractérisent par une queue écailleuse.
- 27 -

_. -ver* r * ^ ^ I V ^ r ^ S g î s53*íK^

Photo 3.3. - Limite entre plantations de thé et forêt ombrophile de montagne.


Région de Teza, Burundi (Photo C. Pouilloux).

Photo 3.4 - Zone de contact entre la forêt de montagne et-une plantation de


thé à Teza (Photo C. Pouilloux).
- 28 -

3.14 Parmi les prédateurs, la présence de l'Aigle couronné (Stepha-


noaëtus aoronatus) indiquerait un état de conservation satisfaisant de la
forêt.

3.15 La liste des Oiseaux de la forêt de Teza n'est pas complète et une
étude poussée devrait y être entreprise.

Aspects général des hauts sommets de la crête Zaïre-Nil

3.16 Les sommets ne représentent au Burundi qu'une infime partie du


territoire et se limitent aux quelques-points dont l'altitude est supérieure
à 2500 m. Ce sont les monts Teza (2680 m ) , Heka (2600 m) et Manga-l4ugongo
(2515 m)j intégrés au Bufundu-Mugamba, dont ils constituent en fait des acci-
dents topographiques.

3.17 Les sols de ces sommets sont superficiels, "lessivés et instables;


leur couche humifère est très réduite, voire même souvent inexistante; les
affleurements rocheux sont nombreux et en pleine extension. Ils sont même
nettement dominants au sommet du Mont Manga-Mugongo. Ce sont des sols très
pauvres qui se caractérisent par leur pouvoir de rétention d'eau particuliè-
rement faible.

Climat des hauts sommets

3.18 II règne sur ces hauts sommets des conditions climatiques sévères;
la température moyenne est basse, de l'ordre de 11 à 12°CL(Cf. tableau 1);
des chutes brutales parfois importantes de t° ont souvent lieu dans le cou-
rant d'une même journée et les "coups de froid" n'y sont pas rares. L'insolation
est intense et riche en ultra-violets, pourtant l'humidité atmosphérique
est constamment élevée et presque toujours supérieure à 90%.

Actions anthropiques1

3.19 Au Burundi, la végétation de ces sommets est très réduite et pro-,


gressivement entamée par l'homme et par le bétail en transhumance; ceux-ci
causent des dégâts irréparables; des incendies, intentionnellement allumés
chaque année dans le but de fournir aux troupeaux des espaces de plus en
plus vastes et une repousse bien appétée, transforment ainsi le manteau vé-
gétal ligneux en landes herbeuses à Eragrostis hispida, Eragvostis molliov,
Loudetia simplex3 Exotheca abyssinioa et Monoaywiuw cevesiiforme. Landes
à équilibre précaire et agrémentée en début de saison des pluies par les
riches' floraisons d'Orchidées variées.

3.20 De nouveaux incendies et un surpâturage intense achèvent de ruiner


ces formations herbeuses. Les affleurements rocheux gagnent progressivement
en extension pour devenir finalement, comme c'est déjà le cas au sommet du
Mont Manga- Mugongo nettement dominants. Ces rochers sont alors colonisés
et envahis par des Lichens variées et par les Algues; ils abritent dans leurs
fissures des Mousses en coussin et des Fougères bien adaptées à ces condi-
tions rigoureuses.

1 Cf. M. Reekmans, op. cii.} (D8226, p. 35).


- 29 -

Photo 3.5. - Paysage de la région de Teza: à l'avant-plan, plantations de thé;


à i'arrière-plan, forêt ombrophile de montagne de la "crête Zaïre-
Nil (Photo C. Pouilloux).

Vs* fi

ùr^%

Photo 3.6. - Réserve de la Biosphère du Mont Teza, Burundi, Vue de la forêt


ombrophile de montagne (Photo C. Pouilloux).
- 30 -

Faune des hauts sommets

3.21 II est probable, suivant Reekmans, que sur des aires aussi res-
treintes, le gros gibier n'a jamais abonde. En tout cas, à l'heure actuelle,
il a déserté ces endroits hostiles. Seuls des Oiseaux, des Reptiles et
quelques Amphibiens se rencontrent encore assez fréquemment.

Description de la forêt naturelle de la crête- Zaire-Nil (carte no 3 ) .

3.22 Cette forêt est connue sous diffentes appellations, comme "forêt
naturelle de la Zibira", "forêt ombrophile â.e montagne de Teza"} "forêt
¿.s. lz crête ZaZre-HiV.

Aver cru aénéral

3.23 Aux plus hautes altitudes du Burundi, la formation climacique


est une forêt humide sempervirente de montagne. Elle devait s'étendre au-
trefois sur toutes les parties du pays dont l'altitude dépassait 1750 m.
.Située dans des conditions écologiques difficiles, par suite des vents, des
températures relativement basses et de la pauvreté de la roche-mère, souvent
quartzitique, cette forêt est fragile malgré une apparence de puissance due
à de très grands arbres comme Entandrophragma excelsim ("UMUYOVE"), Podo-
carpus milanjianus ("UMUFU") ou Prunus africana ("UMUREMERA").

3.24 Cette forêt est en fait très largement secondarisée actuellement,


et ce à différents stades: depuis la forêt Polyscias fulva ("UMWUNGO") ou
Symphonia globulifera ("UMUSHISHI") jusqu'aux affleurements de quartzites
portant Philippia bengueJlensis ("IGISHASHARA"), Erioa bequartii ("IGISHA-
SHARA") ou Agauria salicifolia ("IGIWUNDWA") entre les touffes d'Eragrostis
hispida ("UBUSUGA"), en passant par les vastes surfaces occupées presqu'ex-
clusivement par les bambous Arundinaria alpina ("UMUGANO").
Cette forêt abritait encore, en 1978, des populations de Chim-
panzés. Il semblerait que tel est encore le cas en 1979.

Variations altitudinales

3.25 On distingue en fonction des limites altitudinales les étages sui-


vants (LEWALLE, 1972) :

- étage inférieur: 1600 à 1900 m;


- étage moyen: 1900 à 2250 m;
- étage supérieur: 2250 à 2450 m.

Etage inférieur Q600 à 1900 m)

3.26 Cet étage occupe les parties les plus basses de la crête; il n'est
plus représenté à Teza.

^ Données climatiques:

3.27 - température moyenne: 1S°C;


.- pluviosité annuelle: 1400 mm;
.- saison sèche: 100 jours.
- 31 -

.Photo 3.7. - Vue générale de la forêt de montagne avec floraison de Scrichostachys


tomentosa. A l'avant-plan, plantation de thé (Photo C. Pouilloux).

Photo 3.8. - Vue d'ensemble de la forêt de montagne dans la région de Teza, avec
floraison de Scrichostachys tomentosa (Photo C. Pouilloux).
- 32 -

• Strates de végétation peu distinctes:

3.28 I o Essences dominantes: Anthonotha pynaertii, Parinari excel-


sa. 3 Albizia gummifera. Prunus africana.
2° Strate dominée: Garapa grandiflora, Seouridaaa welwitschii,
Schefflera barteri.

3° Sous-bois: souvent impénétrable, avec epiphytes abondants


et variés.

Etagejnoyen C1900 à 2250 m)

3.29 Cet étage est largement représente! Teza.

• Données olimatiqu.es:

3.30 - température moyenne: 15°C;


- pluviosité annuelle: 1450 mm;
humidité relative constamment élevée.

.• Strates de végétation bien marquées:

.3.31 I o Strate arborescente (30-40^: Ehtqndrophragma excelsum.


Prunus africana, Parinari excelsa; essences secondaires:
Polyscias fulva notamment.
2° Strate arborescente dominée: tabernaemontana johnstonii,
Symphonia globulifera, Strombosia scheffieri, Neobcutonia
macrocalyx, Xymalos monospora, Macaranga neomildbraediana,
etc. ;

3° Strate arbustive: Dracaena afromontana; Galiniera coffe-


oides, Allophyllus oreophilus, etc.; Lianes nombreuses:
. Culoasia scandens, Coccinia mildbraedii.

4° Strate suffrutescente et herbacée: Graminées et nombreuses


fougères.

5° Epiphytes très abondants: Fougères et Orchidées.

Etage supérieur (2250 à 2450 m)

3.32 Etage largement représenté à Teza.

^Données climatiques:

3.33 - température moyenne: 12 à 13°C;


- pluviosité annuelle: 1450 mm;
humidité atmosphérique constante et élevée.
- 33 -

• Strates de végétation:

3.34 I o Strate arborescente (15 m ) : Syzygium parvifolium3 Fioalhoa


laurifolia.

2° Strate arbustive: Monanthotaxis orophila, Maytervus aoumi-


natuSj Rapanaea pulchra, etc.

3° Epiphytes: Lichens de type Usnea, en forme de "barbes";


Lycopodinées epiphytes: Huperzia afromontana et H. mild-
braedii.

4° Strate herbacée: pauvre et discontinue.

Etage afro-subalpin

• Données climatiques:

3.35 - température annuelle: 11-12°C;


- humidité relative, élevée;

3.36 Les sols sont squelettiques, superficiels, lessivés, sans humus.


Le milieu se caractérise par sa xérophilie et l'installation de fruti-
cées sclérophylles à Ericacées.

• Strates de végétation:

3.37 I o Strate arbustive dominante (6 à 8 m): Philippia benguel-


lensisj Erica kingaeensis ssp. rugegensis, Faurea saligna,
Protea welwitschii.

2° Strate herbacée: Eragrostis olivácea, Xyris div. sp., As-


plenivm friesiorum, Cyanotis lanata, Utricularia troupinii.

3° Epiphytes peu nombreux.

Fonctions de la forêt ombrophile de montagne

3.38 La forêt de crête Zai're-Nil a longtemps joué un rôle de réserve


de bois et de banque de terre pour le pays. Pour plusieurs raisons qui
sont invoquées ci-dessous, elle ne peut plus cependant répondre actuelle-
ment à de tels besoins. Il y a donc lieu d'en revoir l'affectation. On
reconnaît d'ailleurs à cette forêt, depuis 1933, le statut de "réserve
naturelle"', ce qui n'a pas empêche de voir se poursuivre d'année en année
sa dégradation. Or cette forêt a un rôle fondamental à jouer dans la
conservation des sols et des eaux, et par le fait même dans l'aménagement
du territoire. La meilleure manière d'intégrer cette forêt dans la plani-
fication des ressources, assurant à la fois sa protection, sa fonction
hydrologique et son rôle comme base pour l'amélioration scientifique des
systèmes de production est de lui reconnaître le statut de réserve àe la
biosphère.
- 34 -

WK^SJ^^RS'^ ^ w s ^ s ^ — w ^ ^ p ^ P ? ^

Photo 3.9. - Gros plan de Seviohostachys tomentosa. Reserve de la Biospher_e


du Mont Teza, Burundi (Photo C. Pouilloux).

Photo 3.10. - Poluscias fvlva} à proximité d'un abattage. Réserve de la Biosphère


du Mont. Teza, Burundi (Photo C. Pouilloux).
- 35 -

3.39 Les raisons pour lesquelles cette forêt ne peut plus servir de
réserve de bois et de terre sont les suivantes:

Io son extension est désormais trop réduite;

2° son défrichement ne mettrait à la disposition de l'agricul-


ture que des sols extrêmement fragiles, très rapidement
erodes, par suite des fortes pentes;

3° les volumes de bois que procurerait son exploitation seraient


dérisoires en regard des besoins du Burundi.

Rôle hydrologique

3.40 La disparition de la forêt de montagne aurait des conséquences


catastrophiques pour l'équilibre hydrologique du pays. Véritable toit sur
la ligne de partage des eaux entre le bassin du Zaïre et celui du Nil, la
forêt de crête constitue la seule formation régulatrice des débits de ri-
vières comme la Mpanda, qui alimente le périmètre irrigué réalisé dans la
plaine de l'Imbo1, ou. menace le périmètre cotonnier du Murukaramu réalisé
en aval2.

3.41 Les crues violentes de la Mutimbuzi compromettent l'agriculture


de la plaine (rizières au Nord de Bujumbura) et ne pourront être régula-
risées que par le reboisement3 des hauts bassins afin de compléter l'ac-
tion de la forêt.

Intérêt scientifique

3.42 Outre cette fonction hydrologique, et probablement alimatologique,


primordiale pour l'agriculture du pays et son développement, la forêt de
crête présente également un intérêt scientifique., du fait "notamment que ce
biotope renferme des Primates, et didactique. Ces aspects ne font que
renforcer la volonté des Autorités Burundaises de voir cette forêt effica-
cement protégée.

Extension actuelle de la forêt

3.43 Les études de GU1GONIS et POUILLOUX, en 1972-73, et de BOISSET et


POUILLOUX, en 1976, ont permis de réaliser une cartographie précise de la
forêt entre Bugarama et Rwegura. Elles ont mis en évidence que ce bloc
n'occupe plus que 18 300 ha, y incluant des parties dégradées se trouvant
à l'état de prairies d'altitude. La forêt se trouve réduite à une mince
lanière, à cheval sur la crête, depuis la côte 2 000 environ, à l'Ouest,
tandis qu'à l'Est, la lisière réelle est souvent repoussée jusqu'à la crête;
tel est par exemple le cas au Mont Teza (2650 m); la largeur de la forêt
varie entre 1 et 7 km, sur une longueur, du Nord au Sud, de 35 km.

1 Sur financement FED. Réf. Pouilloux, 1978 (DS2o2.)


2 Sur financement F.A.C. Ibid.
"5 Reboisement entrepris sur 3200 ha, sur financement conjoint Burundi-FED.
- 36 -

Photo 3.11. - Forêt ombrophile-de montagne (Crête Zaïre-Nil). - Reserve de "la


Biosphère du Mont Teza, Burundi (Photo C. Pouilloux).

Photo 3.12. - Crête Zaïre-Nil dans la Région de Teza. Réserve de la Biosphère


du Mont Teza, Burundi -(Photo C. Pouilloux).
- 37 -

Création du Groupe de Réserves de la biosphère du Mont Teza

• Recommandation 1 Création du GRB du Mont Teza

3.44 - COMPTE TENU de l'importance de la forêt de crête Zaïre-Nil


pour la conservation des sols et des eaux au Burundi;
- CONSIDERANT l'intérêt scientifique et éducatif de cette fo-
rêt;

- PRENANT EN COMPTE les mesures de protection qui ont été pri-


ses dans le passé en vue d'assurer la sauvegarde de cette
forêt ;

- CONSCIENT des dégradations dont elle est sans cesse la cible


et de la nécessité de renforcer la protection de ce terri-
toire;

- SOULIGNANT l'intéressant projet de "Protection de la Kibira"


entrepris par la Mission forestière Crête Zaïre-Nil du Dépar-
tement des Eaux et Forêts;

IL EST RECOMMANDE que soit créé dans la région de la Crête Zaïre-


Nil, au Burundi, un Groupe de Réserves de la Biosphère, connu sous l'appel-
lation de GRB du Mont Teza> et englobant en outre les Monts Mugongo-Manga
et Bona (Cf.' Cartes no 3 et 4 ) .

Cibles: Gouvernement du Burundi. - Unesco. - Comité National MAB du Burun-


di. - Commission Nationale, pour l'Unesco du Burundi. - Université Nationale
du Burundi.

Mesures de protection antérieures

3.45 . La forêt de Teza fait partie de l'ancienne forêt qui recouvrait


toute la crête Congo-Nil. Ses intérêts tant scientifiques, qu'écologiques
avaient déjà dû être remarqués en 1933 car c'est de cette époque que date
sa mise sous statut de réserve forestière.

Ordonnance de 19331

3.46 Cette ordonnance a institué la réserve de la forêt de montagne de


la ligne de partage des eaux Zaïre-Nil. Cette ordonnance en fixait non
seulement les limites mais y interdisait aussi tout abattage systématique,
feux, défrichement et culture temporaire ou définitive. Elle y proscrivait
également toute construction d'habitation pour l'homme ou pour le bétail.

Plusieurs espèces jouissaient même d'une protection spéciale;


Entandrophragma ezcelsum, Pdoocarpus milanjianus3 Fodoccrpus usanbaren-
sisí Carava grandiflora, Symphonia globulifera.
1 Réf. ÔRU no 83 bis/Agri, modifiée par ORU no 53/Agri du 24 mai 1934!
- 38 -

3.47 Cette même ordonnance stipulait aussi que les droits coutumiers
des indigènes seraient conservés notamment pour ce qui concerne la coupe
de bois de chauffage, d'outils et de charbon destinés au seul usage per-
sonnel, à condition que la coupe ne porte que sur des arbres morts sur
pied ou sur des arbres chablis. Ce texte est toujours en vigueur. De
plus depuis quelques années, toute délivrance de permis de coupe dans
la forêt a été suspendue.

3.48 Si cette législation apparaît presque- parfaite, il semble néan-


moins qu'elle n'a pas eu les effets escomptés car, depuis 1933, les limi-
tes de la forêt de la crête n'ont cessé de reculer.

3.49 Bien mieux, d'importantes plantations de thé y ont été instal-


lées et l'équilibre même de la forêt paraît de plus en plus compromis1.
Pourtant l'ISABU, promoteur du projet thé au Burundi; insistait (anonyme,
1965) pour que soient réservés de larges lambeaux de forêt, à proximité
immédiate des plantations de thé, et que ne soient proposés au défriche-
ment que les seuls terrains dont la pente, les sols, la situation répon-
daient à des critères sévères.

3.50 Tout récemment, en 1974, 100 ha supplémentaires de forêt ont


été abattus, défrichés, mis en culture, et il apparaît que de nouvelles
menaces pèsent lourdement sur le reste de cette forêt.

3.51 A la suite de la promulgation de l'ordonnace de 1933, la plan-


tation d'un rideau d'essences exotiques (Eucalyptus et Cupressus) fut
exécutée tout le long du périmètre de la forêt. La plus grande partie de
ce rideau existe encore, mais, en de nombreux endroits, et plus particu-
lièrement sur le versant Nil, la population a respecté les exotiques de la
bordure, tout en défrichant largement à l'intérieur de la forêt (Cf. carte
no 2).

3.52 Les mesures de protection antérieures se sont donc avérées assez


inefficaces, pour deux raisons essentielles2:

Io La première est liée aux difficultés de surveillance d'une


réserve forestière à laquelle on ne peut accéder que radia-
lement, sans possibilité d'en faire le tour rapidement et
régulièrement; ceci est particulièrement vrai dans la zone
entre Musigati etRwegura, lieu actuel des atteintes les plus
importantes.

2° La seconde est liée à l'insuffisance d'un simple rideau mono-


arbre pour reformer la lisière d'une forêt qui recule.

3.53 On sait que cette lisière a une structure très particulière,


réunissant des arbres bas-branchus, des lianes, des arbustes qui forment
écran aux agents atmosphériques extérieures, garantissant, derrière eux,
la régularisation des températures, de la lumière, de l'humidité, et l'ab-

1 Cf. M. Reekmans, op. cit. (D3226, p. 40-41)


2 Cf. Pouilloux.. - "Protection de la Kibira", Mission forestière crête
Zaïre-Nil, Département des Eaux et Forêts.
- 39 -

sence de vent, caractéristiques de "l'ambiance forestière", et conditions


qui seules permettent l'évolution normale du sol forestier et, par suite,
la pérennité de la formation végétale qu'il porte. Une fois supprimées
les agressions anthropiques, cette lisière pourrait se reformer d'elle-
même, mais loin en retrait de la limite actuelle, ce qui est grave vu la
très faible largeur de la forêt de crête.

3.54 De par l'ordonnance de 1933, les terrains, à l'intérieur de la


limite matérialisée par la plantation considérée, sont domaniaux. La
gestion et le contrôle du périmètre ainsi défini sont du ressort du Dépar-
tement des Eaux et Forêts du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et
du Développement rural.

3.55 Afin d'apporter les mesures de correction et de protection qui


s'imposent, le Département des Eaux et Forêts a entrepris le projet "Pro-
tection de la Kibira" dont nous donnons ci-dessous les grandes lignes.

Il est intéressant de remarquer que- le projet de GRB du Mont


Teza bénéficiera directement du projet de protection de la Kibira..

Projet de protection de la forêt de crête: Projet de la Kibira

Vue d'ensemble du projet

3.56 Nous donnons ci-dessous les grandes lignes du projet "Protec-


tion de la Kibira" entrepris par la Mission forestière Crête Zaïre-Nil-
du Département des Eaux et Forêts, et qui porte sur le territoire retenu
comme GRB du Mont Teza.

L'objet du projet est d'assurer une protection efficace de la


forêt de crête et une stabilisation de son étendue actuelle, sauvegarde
•des bassins versants contre l'érosion et l'irrégularité des débits des
émissaires.

3.57 Comme cela a été mentionné (Cf.î.VÉ), les mesures prises antéri-
eurement ont été insuffisantes, car elles ne permettaient pas de surveil-
ler efficacement la réserve forestière, d'.une part, et parce qu'elles
n'assuraient pas la fermeture adéquate de la lisière, d'autre part.

3.58 Afin de répondre à ces deux conditions, nécessaires à la pro-


tection efficace du massif forestier, le projet envisage1:

Io l'ouverture d'une piste tout autour de la forêt;

2° le reboisement en essences à croissance rapide des terrains


compris entre l'ancienne limite et cette nouvelle piste,
sur une largeur de 50 m environ.

1 . Cf. Pouillôux, Protection de la Kibira, Mission•forstière, Crête Zaire-


Nil. Département des Eaux et Forêts.
- 40 -

Tracé de la piste

3.59 Cette piste pourra être mise à profit pour la surveillance régu-
lière du GRB du Mont Teza. Du Sud au Nord: à l'Ouest, partant de Bugarama,
la piste longera d'abord la forêt jusqu'à la vallée de la Nzitwe. Le fran-
chissement de cette rivière n'est pas prévu car il exigerait des travaux
trop importants (nombreux lacets). Mais comme il existe actuellement une
piste qui travers-e la forêt par la colline Busekera, on l'empruntera pour
rejoindre la colline Kirama, puis longer la forêt jusqu'à la colline Kumu-
buga, où une liaison sera faite avec le réseau de desserte du projet "pro-
duativn de bois d'oeuvre dans le îaumirwa", en cours d'exécution. La piste
traversera ensuite les collines Rutshe, Rwamvugwe, Kabanga, Butare et Rumu-
biro. Traversant alors la rivière Mpanda, elle continuera par les collines
Masare, Kunbiva, Nyarurura, Ruhinga, Kiziba, Nyakarako, Mwigahiro, Rusika-
buye. La limite de la foret est alors matérialisée par la rivière Kitenge
que suit la route Ndora-Rwegura (indiquée à la carte no 3).

Quittant la plantation de thé de Rwegura à la colline Mokoro, la


piste gagnera vers le Sud, à l'Est de la forêt, les collines Marangara,
Nyakashiro, Gitwe, Kitagari, Rwantsinda, Nyambo, et rejoindra, à la colline
Muyaro, la piste ouverte en forêt par la Société théicole de Teza au travers
des collines Busanganya et Kigereka.

Longueur de la piste

3.60 Au total, le périmètre de la forêt ainsi défini représente une^


longueur de 86 km. Sur certaines sections, on empruntera des pistes déjà
ouvertes (plantations de thé). Tenant compte des passages de rivières ou
thalwegs délicats, nécessitant des lacets, la longueur de la piste à ouvrir
est estimée à 100 km.

Implantation de la piste

3.61 La piste sera implantée à une distance moyenne de 50 m du rideau


d'exotiques fixant actuellement la lisière officielle de la forêt. Cette
distance pourTa cependant varier, notamment au passage des thalwegs, afin
de diminuer le nombre de lacets du tracé, et donc le coût de la piste.

3.62 II n'est pas nécessaire de donner ici les caractéristiques techni-


ques de la piste1; contentons-nous de mentionner que la largeur de la plate-
forme sera de 5.5 m et qu'elle sera pourvue de fossés d'évacuation des eaux,
à section triangulaire, de 50 cm de largeur et de 30 cm de profondeur.

Reboisements

3.63 Les terrains compris entre la piste, qui deviendra de ¿ure et de


facto la limite officielle de la réserve forestière Cet celle aussi du GRB
du Mont Teza}, et la limite actuelle, seront domanialisés par les Autorités
Burundaises, leurs occupants indemnisés, et les sols reboisés en espèces
exotiques à croissance rapide pour refermer la forêt et la protéger des
agressions extérieures.

1 Cf. D8200, p. 6.
- 41 -

Espèces

3.64 . Les reboisements s'étendront tous au-dessus de 2000 m d'altitude.


On y connaît bien le comportement de certains Eucalyptus (3otryoidssi Mai-
deni, Globulus) qui ne constituent jamais, en peuplement pur, un couvert
ni un sol forestier, ou celui de Cupressus lusitanica} pour lequel les
causes du dépérissement, observé depuis plusieurs années, ne sont pas
clairement définies, et que l'on écartera pour cette raison.

3.65 On retiendra pour les boisements:

- -Acacia elata3 au fût très droit, fournissant un excellent


tois d'oeuvre et d'excellents poteaux de ligne. Il en existe
un peuplement à Teza, au couvert dense et refermé.

- Araucaria angustifolia, aux aiguilles acérées qui constitue


des peuplements impénétrables dans leur jeune âge, ce qui est
excellent dans un but de protection. 11 existe au Burundi
une source de graines à Kisozi (Station de l'Institut des .
Sciences agronomiques du Burundi).

-, Pinus patula ou Firms elliottii, très bien venants à cette


altitude. Leur production en pépinière est parfaitement
maîtrisée après les travaux du projet "expérimentation fores-
tière dans le Mumirwa".

Préparation du terrain

3.66 Une bande de boisement, de 50 m de largeur moyenne sur une lon-


gueur de 100 km, représente 500 ha de plantations. Une telle superficie
ne justifie pas le recours au travail mécanique du sol; de plus les for-
tes pentes ne le permettraient pas.

3.67 La préparation du terrain en "tiapiafia" (terrasses individuel-


les à profil inversé avec fossé d'infiltration amont) a été largement tes-
tée par le projet d'expérimentation forestière dans le Mumirwa. Elle peut
être exécutée sur les plus fortes pentes et présente de nombreux avantages:

excellente rétention de l'eau et action anti-érosive immé-


diate;

- bonne aération du sol (effet talus);

contrôle aisé de l'exécution correcte des travaux;

- un seul entretien, l'année de la plantation, la "tiapiafia"


restant propre.

Réalisation du projet

3.68 Pour la première année, les travaux de plantation commenceront


autour de la plantation de thé de Teza, où la piste existe déjà et ou la
pression sur la forêt est forte. Puis les plantations suivront l'avance-
ment de l'ouverture de la piste.
- 42 -

3.69 Au total, trois ans seront nécessaires pour l'achèvement du pro-


jet. Les entretiens de la 3 e tranche de plantations seront assurés dans
le cadre de la gestion ultérieure du périmètre.

• Organisation spatiale du Groupe de Reserves de la Biosphère du Mont Teza

3.70 Le Groupe de Réserves de la Biosphère (GRB) du Mont Teza com-


prendra la réserve de la biosphère du Mont Teza, c'est-à-dire l'actuelle
"réserve forestière'.', à laquelle seront associés, à titre de réserves de
la biosphère expérimentales (RBE) les Monts Mugongo-Manga et Bona.

Noyau du GRB du Mont Teza ÇCf. Carte no 4)

3.71 En ce qui concerne le noyau du GRB, il sera constitué par l'aire


centrale, formée par la forêt naturelle, avec le Mont Teza, et de deux
(23 zones tampons.

• Aire centrale

3.72 Le Mont Teza est encore bien boisé. Même s'il y a eu des attein-
tes à sa couverture forestière, il peut être retenu comme écosystème natu-
rel de référence, constituant l'aire centrale du GRB. Il sera possible de
lui comparer des collines, situées dans les mêmes conditions écologiques
générales, mais où la végétation forestière a été détruite. De telles
collines constitueront les réserves de la biosphère expérimentales. On
trouvera les limites de l'aire centrale à la carte no 4.

• Zone tampon

3.73 Deux zones tampons assureront la protection de l'aire centrale;

3.74 - l'une - la zone tampon 1 - est une zone tampon naturel le}
formée par la forêt, située autour et en lisière de l'aire
centrale; elle a été l'objet d'un certain nombre de dégrada-
tions;

3.75 - l'autre - la zone tampon 2 - est une zone tampon artificiellet


constituée par le reboisement qui sera établi sur le pourtour
de la forêt naturelle et limitée du côté extérieur par la piste
de ceinture dont il a été question plus haut et dont l'implan-
tation est prévue dans le projet de "Protection de la Kibira"
(Cf. 3.56). Cette piste permettra une bonne surveillance de
la réserve de la biosphère. La zone tampon 2 pourra également
servir aux observations scientifiques, notamment pour ce qui
est de l'efficacité d'un tel reboisement en regard de la pro-
tection de la forêt naturelle et de l'amélioration des condi-
tions écologiques, pédologiques et hydrologiques en région de
collines.

3.76' Il pourrait être également intéressant d'étendre les observations


aux plantations de thé avoisinantes afin d'examiner de quelle manière évolue
- 43 -

le sol lorsque la couverture forestière des collines est remplacée par des
cultures de thé. Les effets, de cette substitution sur le sol et les phéno-
mènes' érosifs sont particulièrement à retenir comme objet de recherches.

- Réserves de la biosphère expérimentales (RBE) (Cf. Carte no 3)

3.77 Les RBE auront essentiellement deux objectifs, l'un, allant dans
le sens de la reconstitution d'un milieu forestier, l'autre, visant l'ins-
tallation de spéculations agricoles sur des terres à l'origine boisées.
Les programmes de recherches devront s'attacher à suivre l'évolution des
conditions écologiques^dans chacune de ces alternatives. Le groupe de tra-
vail a décidé dans cette perspective de retenir respectivement le Mont Teza
et le Mont Mugongo-Manga. .

y TIBE du Mont Bona (Cf. Carte no 3 ) .

3.78 Le Mont Bona sera institué en réserve de la bisohère expérimen-


tale en vue des recherches sur le reboisement.

son altitude est de 2050 m; des quartzites sont apparentes à son


sommet. Le Mont Bona est la station centrale du "projet d'aménagement
agro-sylv o-pastoral pilote et d 'experimentation forestière dans le Mumi-
rwa". • Le reboisement du Mont Bona doit comprendre 400 ha au total. Ces
reboisements sont une composante de l'aménagement de la vallée de la Musa-
oaga.

3.79 A l'heure actuelle, une centaine d'hectares ont été reboisés,


avec introduction et réintroduction de plus.de 200 espèces. Les résultats
des expérimentations seront publiés en relation avec le Centre Technique
Forestier Tropical (CTFT) qui assume le contrôle technique de l'opération.

3.80 On y trouve des parcelles pour la mesure de l'érosion ainsi qu'une


station-pilote où se poursuivent des observations sur la végétation, les di-
vers aspects du reboisement, notamment des tests de pépinières ainsi que
des recherches sur les phénomènes érosifs; on y poursuit également un
aménagement-pilote de bassin versant. Nous donnons à l'annexe 4 quelques don-
nées sur les projets d'étude sur l'érosion.

3.81 Un inventaire floristique a été réalisé au Mont Bona par M. Reek-


mans, en 1977.

• RBE du Mont Mugongo-Manga

3.82 Le Mont Mugongo-rManga offre le cas d'une colline dont l'affecta-


tion est devenue agricole, et où se pratiquent la culture et l'élevage. Il
conviendrait d'y poursuivre des recherches ayant pour objet la mise au
point de méthodes d'utilisation des sols permettant ces nouvelles spécula-
tions sans porter préjudice aux ressources de base, réduisant notamment
au minimum les effets négatifs, telle que l'érosion des sols. Cette RBE
constituera également un lieu propice à l'analyse des dégradations résul-
tant de mauvaises pratiques culturales et du surpâturage.
- 44 -

3.83 Le Mont Mugongo-Manga est une arête quartzitique qui culmine à


2400 m. Il était certainement couvert autrefois par une forêt, sans doute
réduite à des Ericacées dans sa partie supérieure, comme c'est encore le
cas à Teza. Actuellement, la roche est à nu sur une bonne partie de la
surface et les troupeaux paissent les rares touffes d'Eragrostis qui sub-
sistent. De nombreux relevés floristiques ont été effectués par LEWALLE
et REEKMANS.

Synthèse: GRB du Mont Teza

3.84 Le G.R.B. du Mont Teza comprendra 3 entités:

la réserve de la biosphère avec l'aire centrale du Mont Teza et ses deux


zones tampon et une R.B.E. ayant pour objet l'étude de l'influence de la
culture du thé sur les sols déforestés;

la R.B.E. du Mugongo-Manga, en vue de suivre les impacts de l'élevage


et de l'agriculture;

la R.B.E. du Mont Bona où s'étudient dis à présent certains phénomènes


d!érosion et l'influence sur ceux-ci de projets de reboisement.

Protection de la Réserve de la Biosphère du Mont Teza

Aspects juridiques
Ordonnance de 1933

3.85 Le territoire destiné à recevoir le statut de réserve de la bio-


sphère constitue, depuis 1933, la réserve forestière de la ligne de partage
des eaux Zai're-Nil. Ce territoire est ainsi placé sous le contrôle de
l'Etat.

3.86 La "Réserve forestière de la ligne de partage Congo-Nil" a'été


établie par "l'ordonnance du Rwanda-Urundi"'_, en date du 12 décembre 1935
(O.R.U. no 83 bis/Agri).

3.87 Nous donnons à l'annexe X les éléments de cette ordonnance qui


concernent la partie de cette réserve qui se trouve au Burundi. L'ordon-
nance de 1933 s'appliquait à un territoire plus vaste qui s'étendait à la
fois au Rwanda- et du Burundi.

3.88 C'est toujours ce texte de 1933 qui est en vigueur, à l'excep-


tion d'un certain nombre d'articles devenus sans objet du fait qu'ils con-
cernaient la délivrance de permis de coupe, supprimée depuis deux ans.

Limites du GRB du Mont Teza

3.89 La définition des limites de la réserve de la biosphère du Mont


Teza sera celle du tracé de la piste (Cf .3.5"9 ) dont l'implantation' est pré-
vue dans le contexte du projet de_"protection de la Kibira".
- 45 -

Mission de législation forestière

3.90 La réglementation en vigueur à ce jour, à savoir l'ordonnance


de 1933, devra être révisée.

3.91 Les interdictions de coupe, pâturage, transhumance, culture ou


cueillette devront être renforcées. La protection totale de la faune
(celle des Primates en particulier) devra être assurée. Les sanctions à
l'égard des contrevenants devront être renforcées.

3.92 La mission d'expert en "législation forestière"} accordée par


la France, et dont i\L est question dans le projet "Protection de la. Ki-
bira1" devra être mise à profit pour entreprendre la révision de la légis-
lation en vigueur pour 1$. protection de la forêt. Elle devra également te-
nir compte du nouveau statut de la forêt de.crête, dès que celle-ci aura
été reconnue comme "réserve de la Biosphère".

• RECOMMANDATION 2. Reconnaissance juridique du GRB du Mont Teza

3.93 - CONSIDERANT que la forêt naturelle de la crête Congo-Nil a


été instituée en réserve forestière, conformément à une or-
donnance de 1933, toujours en vigueur;

- COMPTE TENU qu'il est recommandé par ailleurs (Cf. Recomman-


dation 1) que cette forêt naturelle soit inscrite sur la lis-
te des réserve*de la biosphère du Programme MAB de 1*Unesco;

- TENANT COMPTE du projet de "législation forestière" dont il


a été question au point 3.32;

IL EST RECOMMANDE que des mesures soient prises pour reconnaître


aux entités territoriales considérées comme constituant le Groupe de Ré-
serves de la Biosphère du Mont Teza, un statut juridique approprié, assu-
rant à cette zone la protection nécessaire à la poursuite de ses objec-
tifs spécifiques; cette reconnaissance peut être intégrée dans le projet
de législation forestière considéré, pour autant que les objectifs du GRB
y soient satisfaits sur le plan de la protection.

Cibles: Gouvernement du Burundi. - Direction des Eaux et Forêts. - Respon-


sables du proj-et de "législation forestière". - Unesco, Comité National
MAB pour 1'Unesco. - Commission Nationale du Burundi pour 1'Unesco.

Aspects administratifs

Çi5P25iHi?Bs en
yisagées dans le cas du projet de "protection de la Kibira"

3.94 Dans le contexte du projet de protection de la Kibira, il est pré-


vu que les travaux de recolonisation forestière des zones déboisées, à
l'intérieur des limites, ou les opérations d'enrichissement des parties
dégradées, seront confiés à un Agronome forestier. Celui-ci n'aura pas

1 Cf. Dossier du projet "Protection de la Kibira", p. 12 (D8200).


- 46 -

d'autres attributions; au lieu d'être rattaché à une province, il dépen-


dra directement du Département des Eaux et Forêts.

3.95 Ce rattachement direct s'impose, d'une part, du fait de l'exten-


sion de la réserve sur trois provinces (Muramvya, Ngozi, Bubanza), et,
d'autre part, en raison de la grande spécificité des tâches à accomplir
par rapport à la mission ordinaire d'un Agronome de province.

3.96 Cet agronome disposera d'un véhicule pour pouvoir effectuer plu-
sieurs fois par semaine des tournées de contrôle. Il sera basé à Teza
dans les bâtiments du projet de "Protection de la Kibira".

3.97 II est prévu que cet agronome forestier aura sous ses ordres 4
moniteurs chargés chacun d'un secteur de 25 km de périmètre. Ils devront,
dans ce secteur, contrôler le respect de l'intégrité de la forêt de crête,
l'entretien de la piste et des boisements, ainsi que .l'exécution des tra-
vaux de recolonisation ou d'enrichissement à l'intérieur des limites.

Responsabilité du Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza

3.98 C'est au Comité National MAB du Burundi qu'il revient d'assumer


la responsabilité scientifique des réserves de la .biosphère aussi bien que
leur administration. De fait, le Comité National MAB comprend deux entités:

- un secrétariat administratif et
- un secrétariat scientifique dont font notamment partie le Pro-
fesseur J. Katihab^a, Doyen de la Faculté des Sciences, ainsi que plusieurs
professeurs de cette Faculté.

3.99 Avant même leur désignation officielle, on constate que le¿RB


sont intégrées à la fois à une institution d'enseignement supérieur et de
recherche, ainsi qu'à une structure officielle, gouvernementale, la Direc-
tion des Eaux et.Forêts. Ces conditions, d'encadrement sont très favorables,
et devraient permettre à ces projets- de jouer un rôle important sur le
plan de la recherche scientifique.

3.100 Nous donnons à l'annexe i la liste des membres du Comité MAB du


Burundi. Bon nombre d'autres scientifiques, sans être membres de ce Comité,
poursuivent ou sont susceptibles de poursuivre des recherches dans ces ré-
serves. La collaboration de la .Faculté des Sciences, de la Faculté d'agro-
nomie et de l'ISABU {Institut des Sciences agronomiques du Burundi) est assu-
rée.

3.101 Sur le plan de la protection et de la surveillance de terrain, le


contexte est particulièrement favorable actuellement pour assurer au GRB du
Mont Teza une protection optimum, tant sur le plan des infrastructures que
sur le plan juridique et administratif. Ceci tient au fait que la Direction
des Eaux et Forêts a entrepris, un vaste projet de protection de la forêt de
Crête.. Cest évidemment dans ce contexte que doit s'inscrire la protection
du GRB du Mont Teza. Tel est -l'objet de la recommandation ^
- 47 -

Recommandation 3. Protection- et surveillance du GRB du Mont Teza

3.102 - COMPTE TENU des mesures de protection dès à présent envisagées


. dans le cadre du projet de "protection de la Kibira";

- CONSIDERANT qu'en particulier du personnel sera affecté à la


surveillance de la forêt de crête et que des travaux y seront
effectuée [boisements; piste; enrichissement forestier; etc.];

- SOULIGNAiNT que l'ensemble du projet de protection de la Kibira


est placé sous l'autorité administrative du Directeur des Eaux
et Forêts du Burundi, responsable également, à titre Nde prési-
dent, du Comité National MAB de l'Unesco;

IL EST RECOMMANDE:

Io QUE toutes les mesures de protection et de surveillance qui


ont été arrêtées dans le contexte du projet de protection de
la Kibira soient étendues à la protection du Groupe de Réser-
ves de la Biosphère du Mont Teza;

2° QUE f*Agronome forestier dont il est question au point 3.94


relève directement de la Direction des Eaux et Forêts;

3° QUE cet Agronome forestier, pour autant que sa charge le lui


permette, soit nommé "Responsable de la gestion des opérations
courantes " (RGOC) du GRB du Mont Teza, et qu'il accomplisse
cette tâche sous la responsabilité du Comité National MAB du
Burundi.

Cibles: Direction des Eaux et Forêts. - Comité National MAB du Burundi. -


Responsable du projet "protection de la Kibira".

Coordination entre le GRB du Mont Teza, le projet "Protection de la Kibira"


et ï'Onîvêriîte N£tîôn£ïë~du Burundi" " - - -

3.103 Le projet de "Protection de la Kibira" constitue un acquis consi-


dérable pour le proj-et de GRB du Mont Teza, et ceci sur tous les plans,
juridiques (avec le projet de "législation forestière"), administratif (avec
le personnel et l'équipement), logistiques (construction de piste, de bâti-
ments), protection (boisements, enrichissement de la forêt). Il est donc
évident qu'unecoordination s'impose; celle-ci est d'autant plus facile que
les deux projets relèvent de la Direction des Eaux et Forêts.

3.104 II convient par ailleurs que soient intégrées au projet de GRB


du Mont Teza toutes les ressources humaines, et matérielles[celles-ci étant
très restreintes] de l'Université Nationale du Burundi, et en particulier
celles de la Faculté des Sciences qui a joué un rôle fort important dans
l'étude des écosystèmes de la forêt de Crête.

Cette coordination fait l'objet de notre recommandation ^ .


- 48 -

Recommandation 4. Coordination des efforts en vue de mener à bien le pro-


jet de GRB du Mont Teza

3.105 - CONSIDERANT le rôle majeur dévolu à la mission forestière respon-


sable du projet de "Protection de la Kibira", sous la respon-
sabilité administrative de la Direction des Eaux et Forêts du
Burundi, en vue de la sauvegarde de la forêt naturelle de la crête;

- CONSIDERANT que le projet de GRB du Mont Teza relève du Comité


National MAB du Burundi;

- CONSIDERANT le rôle que la Faculté des Sciences de l'Université


Nationale du Burundi a joué et est appelé à continuer à jouer
dans les domaines de la recherche et de l'éducation, en rapport
avec le projet MAB de 1'Unesco;

IL EST RECOMMANDE:

Io QUE toutes les parties intéressées veillent à une coordination


efficace de leurs efforts;

2° QUE cette coordination soit assurée par le Comité National du -


Burundi pour le Programme MAB:

3° QU'AFIN de s'assurer la meilleure coordination, le Comité Na-


tional MAB comprenne toutes les personnes concernées par le
projet;

4° QUE le responsable de la gestion des opérations courantes (RGOC)


du GRB du Mont Teza soit membre, à part entière du Comité National
MAB.

Cibles: Direction des Eaux et Forêts. - Comité National MAB du Burundi. -


Responsable de la Mission forestière chargée du projet de "Protection de la
Kibira. - R.G.O.C.

Personnel et logement

Infrastructures requises p_our le pjrojet "protection de_la Kibira"

3.106 Nous nous référons ci-dessous aux dispositions, prévues dans le cadre
du projet de "-protection de la Kibira". Conformément à la recommandation 3,
toutes ces mesures, tant en ce qui concerne le personnel de surveillance que
le logement, devraient être étendues au nouveau contexte qui résulte, advenant
la création du GRB du Mont Teza, de 1'existence d'un groupe de réserves de la
biosphère, incluant la forêt de crête, le Mont Bona et le Mont Mugongo-Manga.

3.107 La réalisation du projet de "protection de la Kibira" sera dirigée


par un technicien supérieur expatrié, sous le contrôle du Département des
Eaux et Forêts, maître d'oeuvre. Il sera secondé par deux assistants fores-
tiers nationaux, détachés au projet par le Département .des Eaux et Forêts;
l'un sera plus spécialement chargé de l'ouverture de la piste, l'autre des
travaux de reboisement.
- 49 -

3.108 Le logement de ce personnel sera assuré par des constructions:

- à Teza: une maison de type A, deux logements de type C, bureau-


magasin et hangar (50 m 2 ) ;

- à Rwegura: deux logements de type C pour la dernière phase du


proj et.

Les constructions bénéficieront des infrastructures (eau, électricité) exis-


tantes dans les sociétés théicoles de Teza et Rwegura.

3.109 A l'issue du projet, ces bâtiments reviendront au Département des


Eaux et Forêts et serviront aux Agents chargés de la surveillance et de la
gestion de la Réserve de la Biosphère (Cf. 3.36).

Personnel et infrastructures requis pour le GRB du Mont Teza

3.110 II résulte des discussions rapportées aux points 7.41, que la


protection effective des réserves de la bisohère sera assurée par des gardes
forestiers placés sous la direction du R.G.O.C. Ces gardes porteront sur
leur univorme un insigne les identifiant comme gardes des R.B.

3.111 . Il est prévu de construire à Rwegura (Cf. Carte 3 ) des logements


pour l'agronome-forestier et des gardes, à savoir:

- une maison de type A;


- deux logements de type C (Cf.iioS)

3.112 Outre ces logements pour le personnel de surveillance du GRB, il


serait nécessaire de disposer d'un g€te qui serait réservé aux chercheurs
(3.124). La composition de ce gîte pour le MAB pourrait être la suivante:

- une maison àyec: cuisine, salon, salle à manger, 4 chambres


avec douche en annexe;

- un laboratoire.
3.113 Un tel gîte se justifie non seulement à cause de la distance qui
sépare Bujumbura de la Forêt de Teza - 45 à 50 km -, distance en soi res-
treinte, mais surtout à cause des difficultés de déplacement résultant d'un
manque de véhicules et d'une pénurie fréquente de carburants.

Evaluation du système de protection sur le terrain

3.114 Un système de protection a commencé à être mis en place à la Forêt


de Teza. Un agronome est en permanence sur le terrain ainsi qu'une équipe
de gardes forestiers. Bien que le code forestier (Cf. 3.31) n'existe pas
encore, des dispositions ont déjà été prises pour assurer la protection de
la forêt. Toutes ces dispositions, prises dans le cadre du projet de "pro-
tection de la Kibira"3 devraient s'étendre ipso facto au. GRB du Mont Teza,
conformément à la recommandation 3. Nous ne disposons pas de données permet-
tant de savoir si la protection prévue est suffisante pour les besoins du
groupe de réserves de la biosphère. Cette question devra être suivie par
le RGOC.
- 50 -

Programme de recherches du GRB du Mont Teza

3.115 II résulte des discussions que nous avons eues avec les responsa-
bles du Comité National MAB du Burundi que le programme de recherches dont
il est question ci-dessous pourrait être mené à bien, grâce au concours de
la Faculté des Sciences de L'Université Nationale du Burundi, de l'Institut
des Sciences agronomiques du Burundi (ISABU) et d'autres institutions de
recherches.

3.116 Les quatre programmes de recherches suivants ont été retenus:

Programme no 1: Poursuite de recherches fondamentales dans le domaine de


la connaissance de la flore et de la faune.

3.117 Des progrès considérables ont été réalisés.de 1964 à nos jours.
Malgré cela, il existe d'énormes lacunes, tant en ce qui concerne la végé-
tation (associations végétales, notamment) que la faune; en fait, des
recherches systématiques devraient être entreprises sur la description, le
fonctionnement et l'évolution des écosystèmes naturels.

3.118 Par ailleurs, en ce qui regarde les données recueillies jusqu'à


présent, on n'a pas encore pu trouver le moyen de les diffuser. Cette si-
tuation est préjudiciable à l'avancement des connaissances et nous faisons
une recommandation (Cf. Recommandation 6, I o ; 3.129) en vue de remédier à
cette situation.

Programme no 2: Utilisations agronomiques du territoire et analyse de l'ex-


ploitation du milieu par les populations locales

3.119 Ce programme pourrait inclure les opérations de recherches suivantes:

Io Etude des impacts occasionnés au milieu à la suite des divers


modes d'utilisation des terres;

2° Examen des causes des échecs observés dans l'utilisation de


certains territoires par la population.

3.120 Comme il y a dans ces projets d'importantes implications anthropo-


logiques, il faudra prévoir l'intégration de spécialistes des sciences hu-
maines aux équipes de recherches. Ce programme de recherches mettra à pro-
fit la RBE du Mont Mugongo-Manga.

Programme no 3: Aménagement forestier et protection, des sols et des eaux

3.121 Opérations de recherches:

Io Régénération naturelle de la forêt.

2° Recherches sur le reboisement et sur l'enrichissement de la


forêt.

3° Recherches sur l'érosion des sols: importance du phénomène;


causes; mesures préventives et correctrices-.
- 51 -

Ce programme se poursuivra à la fois-dans l'aire centrale, à titre


de milieu de référence, et à la RBE au Mont Bona, où il est prévu d'installer
une station de recherches sur le reboisement.

O Programme no 4: Connaissance des plantes médicinales

3.122 Le Ministère de la Santé et celui de la Culture s'intéressent à


ce domaine et se sont mis à cet égard en rapport avec 1'Unesco dans le but
de développer un programme de recherches pertinent. Celui-ci pourrait s'in-
tégrer aux recherches du Projet MAB du Mont Teza

REMARQUE

3.123 On est amené à remarquer que les recherches ont été poursuivies,
jusqu'à présent, d'une façon insuffisamment coordonnées en ce qui concerne
l'agronomie', la sylviculture et l'élevage. .Dans ce dernier cas, il faudrait
également examiner la question de l'enrichissement des pâturages.

Besoins matériels nécessaires à la recherche

3.124 A côté des infrastructures touchant le logement-du personnel, d'une


part, et le projet de construction d'un gîte, réservé aux chercheurs, d'autre
part, aspects dont il a été question plus haut (Cf.3.M2 ), la poursuite des
programmes de recherches implique un certain nombre de conditions dont il
a été question à l'occasion des discussions que nous avons eues à Bujumbura.

Météorologie et hydrologie

3.125 Les besoins suivants devraient, être satisfaits: installation d'une


station météorologique, comprenant notamment une tour pour la mesure de la
vitesse du vent et des appareils pour la mesure de la radiation; mise an
place d'instruments pour l'évaluation de certaines phases du cycle hydrologi-
que, comme l'interception des précipitationrpar la végétation, etc.

Véhicule tout terrain (Cf. 7.18)

3.126 L'absence d'un'véhicule tout terrain est considéré comme un fac-


teur limitant, particulièrement sérieux (Cf.?-. {$). La disponibilité d'un tel
véhicule permettrait de faire des observations régulières sur le terrain
ainsi que des resoltes de. spécimens botaniques, des captures de faune, des
bagages d'Oiseaux, etc._ Ceci n-est actuellement possible que durant certai-
nes périodes de l'année, étant donné le mauvais état des routes durant la
saison des pluies. Ces conditions ne constitueraient plus un obstacle si
l'on disposait d'un véhicule tout terrain.

Ce véhicule se justifie pleinement du simple fait qu'un travail


considérable a été réalisé, entre 1964 et 1979, malgré des conditions fort
difficiles. Il est évident, dans ces conditions,que l'amélioration du con-
texte matériel des recherches permettrait d'en accroiître encore l'efficaci-
té. L'importance des inventaires qui sont effectués au Burundi peut être
illustrée par les nombreuses demandes d'information qui proviennent de nom-
breux pays.
- 52 -

3.127 Ce véhicule serait également nécessaire pour assurer la liaison


entre les deux réserves de la biosphère projetées (£fljJde la Forêt de Teza
et RB de la Basse Rusizi). En effet, ces deux sites ne sont pas étrangers
l'un par rapport à l'autre; bien que séparés géographiquensent, des inter-
relations existent entre eux, en ce sens que toute dégradation qui se pro-
duit dans la forêt de Teza entraîne l'apparition de phénomènes érosifs et un
alluvionnement accru dans la Basse Rusizi, avec formation de dépôts et de
cordons littoraux dans la zone du delta. Il est pleinement justifié, sur
le plan scientifique, de chercher à suivre l'évolution des écosystèmes, tout
au long de l'année.

+ Recommandation 5. Couverture aérienne des réserves de la- biosphère et


fixation des limites des différentes zones sur le ter-
rain.

3.128 - COMPTE TENU de l'importance de disposer.d'une cartographie


adéquate des réserves de la biosphère;

- CONSIDERANT la nécessité de fixer les limites et les zones des


réserves de la biosphère;

SOULIGNANT l'intérêt de la comparaison de photographies aérien-


nes pour suivre l'évolution des milieux;

IL EST RECOMMANDE :

Io QU'une couverture aérienne soit réalisée pour le groupe de


Réserves de la Biosphère du Mont Teza, pour la Réserve de la
Biosphère de la Basse-Rusizi et pour la Réserve écologique de
-la Grande-Rusizi;

2° QUE des mesures soient prises pour fixer sur terrain, les
limites des RB et de leurs différentes zones.

Cibles: Département des Eaux et Forêts. - Comité National MAB du Burundi.


- Commission Nationale pour l'Unesco du Burundi.

•• Recommandation 6. Assistance matérielle au Projet MAB du Burundi

3.129 - COMPTE TENU des discussions que nous avons eues avec les respon-
sables du programme MAB du Burundi.

TENANT COMPTE des grandes difficultés ressenties sur le plan


matériel notamment à l'Université Nationale du Burundi;

SOULIGNANT l'importance du travail accompli sur les plan de l'in-


ventaire et de la connaissance de la flore et de la faune du
Burundi;

CONSIDERANT que par suite du manque de ressources, l'exploita-


tion de ce matériel n'a pu être faite jusqu'à présent, en dehors
des milieux scientifiques proprement dits;
- 53 -

- ESTIMANT QU'une aide permettrait d'amplifier le travail des.


chercheurs et la diffusion des connaissances dès à présent ac-
cumulées ;

IL EST RECOMMANDE

Io QUE 1'Unesco, conjointement avec le PNUE, accorde une assis-


tance financière de l'ordre de $5000.00 en vue de la prépa-
ration et de l'édition d'une flore du Burundi et que ce tra-
vail soit confié au Professeur Marcel Reekmans.

2° QUE 1'Unesco, conjointement avec le PNUE, prenne les disposi-


tions en vue de l'achat d'un évhicule tout terrain (type Land-
Rover avec traction aux quatre roues ) qui serait mis à la
disposition des chercheurs agréés par le Comité National MAB eiu.
Burundi, et dont la gestion sera contrôlée par le Responsable
de la gestion des opérations courantes (R.G.O.C).

3° QUE 1'Unesco, conjointement avec le PNUE, encourage la pour-


suite de la préparation de diapositives sur la faune ornitho-
logique du Burundi.1

4° QUE l'Unesco envisage d'accorder un certain matériel audio-


visuel afin de permettre la diffusion de documents sur la
faune et la flore,et la conservation de la nature en vue
de promouvoir l'éducation mésologique au Burundi.

Cibles: Unesco. - PNUE. - Comité National MAB du Burundi. - Prof. Marcel


Reekmans. - M. Yves Ga gris. - Commission Nationale de l'Unesco pour le
Burundi.

1. Cf. "Les Ois eaux du Burundi". Connaissance du Burundi, No 1. Ministère


de la jeunesse, des sports et de la culture du Burundi. [Il s'agit d'une
série de 30 diapositives, présentées en pochette].
- 54 -

• Présentation standard pour la soumission des informations au Secrétariat -^


du MAB et au Bureau du CIC relatives au choix des réserves de la bio-
sphère.

• Groupe de réserves de la biosphère du Mont Teza

Note

3.130 Nous donnons ci-dessous une synthèse des informations se rappor-


tant au "Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza", en suivant
l'ordre de la "présentation standard" du Programme MAB. Nous renvoyons
au texte pour des informations supplémentaires.

• Nom

3.131 Groupe de réserves de la biosphère du Mont Teza. Cette forêt


a reçu différentes appellations (3.22). »

• Situation géographique

3.132 Les limites extrêmes de la forêt de Crête sont les suivantes:


• 2° 37* à 3° 59* de latitude Sud; 29° 14' et 29° 37* de longitude Est.

A Teza, la distance à vol d'oiseau de Bujumbura est d'environ


20 km.

• Etendue

3.133 La forêt ombrophile de montagne formait, jusqu'à la fin du siè-


cle dernier un bloc unique couvrant toute la Crête Zai're-Nil.

Cette forêt est actuellement morcelée, comportant 3 blocs-prin-


cipaux:

- la forêt -de Bururi, au Sud: 3° 55' - 3° 59' lat. Sud; 29° 35'-
29° 37* long. Est; altitude: 1700 à 2100 m; superficie: 1500
ha;

- la forêt de Kibezi: il s'agit d'une succession de galeries


forestières de 1550 ha, située au centre de la Crête;

- la forêt de Bwegura-Teza: elle s'étend sur la Crête, entre


les coordonnées extrêmes: 2° 37' à 3° 17' lat. Sud; 29° 14'
à 29° 36' long. Est; altitude: 1800 à 2670 m; le secteur de
Teza, le plus intéressant, couvre environ 10 000 ha.

A propos de l'extension actuelle de la forêt, voir 3.43

• Protection légale

3.134 Les forêts de Bururi et de Teza bénéficient d'un statut de


"réserve", depuis 1952. C'est d'une façon plus précise 1 'Crdonna-cse de
1335 qui définit les dispositions relatives "à la protection légale de la
forêt du Mont Teza (Cf. 3.45 à 3.55, et l'annexe -¿ ) •
- 55 -

Comme on le mentionne au point 3.52, les mesures de protection


antérieures se sont avérées assez inefficaces.

La protection de ce territoire bénéficie dès à présent du "Pro-


jet de protection de la forêt de crête: Projet de la Kibira", dont nous
décrivons les caractéristiques aux points 3.56 à 3.69. L'objet de ce
-projet est d'assurer une protection efficace de la forêt de crête et
une stabilisation de son étendue actuelle.

• Régime foncier

3.135 Forêt du gouvernement central

• Particularités physiques. Végétation. Fa-une remarquable

3.136 Nous référons ici aux points 3.1 à 3.37 du présent rapport,
où nous synthétisons un ensemble de données sur:

- la crête Zai're-Nil (3.1 à 3.5; 3.16 à 3.17)


- le climat de là région de la Crête (3.6; 3.18)
- la flore et la végétation (3.7 à 3.8)
la faune mammalienne (3.9 à 3.12)
- la faune ornithologique (3.13 à 3.15)
la description de la forêt naturelle de la Crête Zai're-Nil
(3.22 à 3.37; carte no 3).

La Crête Zaïre-Nil culmine à Teza (2670 m ) ; son relief est


très accentué.

Le rôle écologique ou les fonctions de la forêt ombrophile de


montagne sont très importants en ce qui concerne la conservation des
sols et des eaux (3.38 à 3.40).

• Répartition par zone

3.137 L'organisation spatiale du groupe de Réserves de la Biosphère


du Mont Teza est décrite aux points 3.70 à 3.84.

Le GRB du Mont Teza comprendra (voir carte no 4);

- une aire centrale (3.71);


- une zone tampon (3.73 à 3.76);
deux réserves de la biosphère expérimentales (3.77);
- la RBE du Mont Teza (Carte no 3; 3.78 à 3.81)
- la RBE du Mont Mugongo-Manga (3.82 à 3.83).

La première RBE permettra d'étudier les phénomènes d'érosion et


l'influence de ceux-ci sur les projets de reboisement; la deuxième REE
est instituée en vue de suivre les impacts sur le milieu de l'élevage et
de l'agriculture.
- 56 -

Les limites de la Réserve de la Biosphère du Mont Teza corres-


pondent au tracé de la piste prévue dans le contexte du "projet de la
Kibira" (voir 3.59).

• Modification par l'homme

3.138 Le problème des impacts de l'homme est à ce point aigu, au


Burundi, que nous lui avons consacré la partie 2 ("Problème de la con-
servation des sols et des ressources naturelles au Burundi") du Rapport.

Les interventions humaines sont très sensibles dans la région


de la forêt du Mont Teza; elles se traduisent par un empiétement sur le
territoire forestier et par une secondarisation du couvert. Les photos 3.1
montrent l'emprise grandissante des plantations de thé. La situation
est particulièrement grave dans le Secteur Nord, aux environs de Rwegura-
Ndora.

C'est en vue de réduire cet impact que nous faisons la recomman-


dation 2 portant sur la "Reconnaissance juridique du GRB du Mont Teza"
(3.85 à 3.93).

• Possibilités de recherche scientifique


3.139 Thème général : Etude du rôle des forêts ombrophiles de monta-
gne dans la protection des sols et la régularisation des facteurs pluvio-
mêtriques, et dans la mise en valeur des sols de montagnes'1.
Quatre programmes de recherche sont définis (3.115-3.116), à sa-
voir:

Programme no 1 : Poursuite de recherches fondamentales dans


le domaine de la connaissance de la flore et de la faune (3.117-3.118)
- Programme no 2: Utilisations agronomiques du territoire et
analyse de l'exploitation du milieu par les populations locales (3.119-'
3.120).

Programme no 3 : Aménagement forestier et protection des


sols et des eaux (3.121);
Programme no 4: Connaissances des plantes médidinales
(3.122).

• Matériel de référence particulier

3.14-0 -Un très important matériel scientifique a été accumulé, spécia-


lement dans le domaine de la botanique (9.13 - 9.21) et dans le domaine
de l'ornithologie.

Des études ont été consacrées à la connaissance de la forêt de


Crête, dans les domaines de la botanique, de la zoologie,, de" la climato-
logie, de la géologie et de la pédologie (Cf. Références à la partie 9
du présent Rapport).
- 57 -

O Personnel et logement

3.141 Du personnel est prévu dans le cadre du projet "protection de


la Kibira" (¿.106-3.107). Les besoins en logement de ce personnel sont
considérés aux points 3.108 - 3.111.

Il est prévu en outre un gîte qui serait réservé aux chercheurs


(points 3.112-3.113).

O Budget

3.142 Le budget alloué annuellement comme salaire pour assurer la


protection de la forêt du Mont Teza s'élève (chiffre, obtenu en 1979)
à 500 000 francs Burundais. .

Adresse de l'administration locale

3.143 M. Audace Kabayanda


Directeur
Département des Eaux et Forêts
Ministère de l'agriculture, de- l'Elevage et du Développement rural
B.P. 631
Bujumbura, République du Burundi

Recommandations se rapportant au GRB du Mont Teza

3.144 1. Création du Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont


Teza (3.44)

2. Reconnaissance juridique du GRB du Mont Teza (3.93)

3. Protection et surveillance du GRB du Mont Teza (3.102)

4. Coordination des efforts en vue de mener à bien le projet


de GRB du Mont Teza (3.105)

5. Couverture aérienne des réserves de la biosphère et fixa-


tion des limites des différentes zones sur le terrain
(3.128)

6. Assistance matérielle au projet MAB du Burundi (3.129).

Cartes se rapportant au GRB du Mont Teza

3.145 Carte no 3: Groupe de Réserves de la Biosphère. Forêt de Teza,


Burundi (9.5)

Carte no 4: Réserve de la Biosphère. Forêt de Teza. Plan de


zonage (9.6)

3.146 Photos: 3.1 à 3.10.


- 59 -

• DESCRIPTION DE- LA PLAINE DE LA BASSE ^


BASSE - RUSIZI

Description générale du milieu

L'Imbo (Cf. Carte no 2).

4.1 C'est dans la région de l'Irabo que se trouvera la "Réserve de la


biosphère de la Basse-Rusizi" que nous recommandons de créer. L'Imbo com- -
porte les parties les plus basses du Burundi. Son altitude moyenne varie
entre 775 m, dans le delta de la Rusizi, et 1000 m, -isohypse qui marque
le début d'un abrupt de faille assez raide. Son relief, presque unifor-
mément plat, n'est marqué que par les seules terrasses fluviátiles de la
Rusizi ou par. les. contreforts des collines avoisinantes. L'Imbo fait
partie du système des grands rifts africains et appartient au graben du Tan-
ganyika. C'est'une plaine récente, à la fois lacustre et fluviatile, occu-
pée par des vertisols, des sols solonetziques et des alluvions diverses
qui dominent en extension des entisols sur sables de dunes et des affleu-
rement rocheux. Ces sols se caractérisent par leur faible teneur en col-
loïdes humiques et leur grande richesse en éléments minéraux: Ca, Na, Mg,
K. De plus une accumulation d'argile, à faible profondeur, a donné nais-
sance à_un horizon très dur, empêchant tout enracinement et freinant la
percolation de l'eau. Seul un mince horizon supérieur sableaux, peu humi-
fère et très lessivé, peut être occupé par le système radiculaire; la va-
leur agricole de ces sols est très faible.

Climat de l'Imbo

4.2 Selon la classification de Kifppen, la plaine de la Rusizi jouit


d'un climat de type Aw 4s (la saison sèche y dure donc 4 mois). La tempé-
rature moyenne y est élevée et de l'ordre de 23°C (Cf. tableau 1). Les
écarts moyens de température enregistrés sont dans la moyenne Rusizi de
l'ordre de 15°C, dans la basse Rusizi de l'ordre de 14°C et dans 1'Imbo
Sud, de l'ordre de 12°C. Quant aux écarts extrêmes de température, ils
sont respectivement de l'ordre de 27, 29 et 18°C.

4.3 En ce qui concerne les précipitations dans la basse Rusizi, le


total des précipitations annuelles atteint 810 mm pour 150 jours de pluie.

En résumé, 1'Imbo jouit de conditions écologiques assez sévères.


Son profil uniformément plat, la proximité permanente d'une nappe phréa-
tique riche en sels, la nature même du sol et les pluies, non seulement
peu abondantes mais aussi et surtout inégalement réparties, sont autant de
facteurs peu propices, encore aggravés par le fait d'une situation géogra-
phique peu favorable. En effet, adossé à la crête Zai're-Nil, il subit,
- 60 -

surtout pendant la saison sèche,, l'influence de vents violents et dessé-


chantsqui descendent des hauts sommets "et s'engouffrent dans la dépression
du Tanganyika. Pendant la saison des pluies, il subit le contrecoup des
fortes précipitations qui s'abattent sur la crête déboisée et reçoit alors
des torrents d'eau qui le transforment souvent en immense marécage.

4.4 II en résulte une alternance de longues périodes arides et de


longues périodes d'inondation, conditions évidemment peu favorables pour
la végétation et que seules des espèces particulièrement bien adaptées
peuvent supporter.

4.5 II faut ajouter aussi que depuis longtemps le facteur humain et


ses corrolaires inévitables ont joué un rôle important dans l'Imbo; ils
ont largement contribué à modifier le faciès original de la couverture végé-
tale, au point qu'à l'heure actuelle les formations naturelles, voire même
secondaires ou édaphiques, n'y occupent plus que desespaces restreints et
progressivement encore réduits.

Vue d'ensemble de la flore et de la végétation de l'Imbo1


4.6 Diverses recherches, concourrent à démontrer le caractère nette-
ment xérique de la végétation de la plaine de-la Rusizi, où on trouve une
mozaïque d'associations et de groupements souvent en pleine évolution.

Associations végétales (Cf. Cartes, 5, 7, 8 et 9)

4.7 La plupart des associations végétales appartiennent à des séries


de dégradations diverses ou à des séries édaphiques. L'association à
Ryphaene ventricosa fait partie de ces dernières. Elle constitue (LEWALLE,
1972) "un des paysages les plus spectaculaires de la plaine de la Rusizi"
et couvre encore actuellement la plus grande partie des terrasses fluviá-
tiles basses de la Rusizi. Cette association - dont une partie consti-
tuera l'aire centrale de la RB de la Basse-Rusizi - abrite quelques espèces
strictement endémiques et des stations du plus haut intérêt scientifique.

4.8 Confinées le long de la Rusizi et du lac Tanganyika, certaines


formations aquatiques, semi-aquatiques ou amphibies abritent des espèces
rares, voire exceptionnelles, à cette latitude, notamment Isoetes. Elles
servent également de refuges à une faune ornithologique particulièrement
riche en nombre d'espèces (Cf. annexe HT).

4.9 A propos de la protection à assurer à cette zone, Reekmans note:


" c'est à la suite de nos interventions répétées auprès des autorités res-
ponsables du Burundi que récemment (¿uillet, 1974)3 la législation en
matière de chasse sur cette partie du territoire a été remise en vigueur et
appliquée avec la rigueur qui s'impose. Elle devrait y aboutir à court
terme à la constitution d'un véritable, bird sanctuary ".

1. Cf. M. Reekmans, op. ait. (D8225)


2 Ibid, j D8225, p. -30.
- 61 -

Faune
4.10 Dans son libre "Mourir pour les Eléphants", Verschuren (cité par
Reekmans) traite encore avec admiration de la plaine de la Rusizi et de
ses tropeaux d'Eléphants. .Hélas, ce temps semble à jamais révolu, et les
immenses troupeaux de Buffles, d'Eléphants et d'Antilopes ont entièrement
disparu, victimes d'abattages incontrôlés, ou progressivement refoulés
vers le Zaïre sous la pression d'autres troupeaux de Bovidés.

4.11 Les Oiseaux de la plaine ont eux aussi été trop souvent des vic-
times faciles de parties de massacre cynégétique. Des populations entiè-
res ont ainsi été décimées, on peut cependant espérer que la récente
remise en vigueur de la législation sur la chasse dans 1 »Imbo Nord, les
sauvegardera d'une disparition qui apparaissait certaine.

Plaine de la Basse-Rusizi
Situation géographique et orographie

4.12 ^ Située de part et d'autre de la rivière qui lui a donné son nom,
la plaine de la Rusizi participe à la fois de la république du Zaïre, de
là République du Rwanda et de la République "du Burundi. Elle couvre'une
superficie^' environ 175 000 ha (1750 km 2 ); allongée suivant un axe S-E/N-0,
elle se présente sous forme d'une bande de terrain étroite, longue d'envi-
ron 100 km; sa plus grande largeur ne dépasse pas 30 km.

4.13 La plaine de la Rusizi fait partie du système des grands rifts


africains et occupe le secteur Nord du Graben d.u Tanganyika. C'est une
plaine_sédimentaire récente, à la fois lacustre et fluviatile. Son relief .
est faible, presque nul. Elle est bordée par des escarpements spectaculaires;
à l'Ouest, c'est-à-dire du côté zaïrois, le plateau'de l'Itombwe culmine à
plus de 3200 m, et à l'Est, c'est-à-dire du côté Burundi, le massif de
Teza culmine à 2665 m environ.

4.14 La plaine de la Rusizi est enserrée dans un vaste cirque de mon-


tagnes et se présente sour la forme d'une immense cuvette dont les carac-
téristiques géologiques,•orographiques, pédologiques, climatiques et hydro-
logiques constituent autant de particularités qui lui confèrent un carac-
tère propre.

4.15 Au Burundi, la plaine de la Rusizi fait parte de 1'Imbo Nord et


couvre une superficie d'environ 95 000 ha. Large au Sud, et plus parti-
culièrement à hauteur de l'aéroport de Bujumbura, où elle atteint 30 km, la
plaine de l'a Rusizi se rétrécit progressivement vers le Nord et atteint sa
largeur minimale, de quelques centaines de m seulement, <au km 35 de la route
Bujumtiura-Cibitoke; elle s'élargit ensuite à nouveau pour former la petite
plaine de la Cibitoke-Mparambo. Le goulot du km 35 délimite deux secteurs,
moyenne et basse Rusizi, à flore et à végétation essentiellement différentes.

Secteur de la Basse-Rusizi

4.16 La Rusizi, qui est le déversoir du lac Kivu, draine toute la


plaine. Dans la partie méridionale de la plaine de la Rusizi, c'est-à-dire
- 62 -

dans sa partie située au sud du goulot du km 35 de la route Bujumbura-


Cibitoke , dénommée secteur de la Basse Rusizi, on peut distinguer deux
sous-secteurs: le sous-secteur des alluvions lacustres anciennes et le
sous-secteur des alluvions fluviátiles plus récentes.

4.17 La transition entre les dépôts alluvionnaires et lacustres an-


ciens, et l'actuel niveau alluvionnaire de la Rusizi est marquée, dans le
secteur Nord de la Basse-Rusizi par un abrupt d('environ 30 m de haut. Cet
abrupt est entaillé de ravins d'érosion à débit intermittent. Vers le
Sud, le commandement de cet abrupt s'amenuise progressivement. Au ni-
veau de la confluence Mpanda-Rusizi, il n'est plus que de l'ordre de 1 ou
2 m et s'établit par une simple inflexion de pente. Entre ces 2 points,
on remarque-l'existence de terrasses fluviátiles, parallèles au cours de
la Rusizi et d'orientation générale Nord-Sud. Ces terrasses sont le plus
souvent au nombre de 2;

4.18 - la terrasse basse est formée d'alluvions récentes, périodique-


ment inondées; elle domine de quelques mètres le's alluvions actuels et
les lobes de méandres de la Rusizi;

la terrasse haute, large de 200 à 1500 m, surplombe la terrasse


basse par un abrupt de quelques m de hauteur.

Description de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi1 (fig. l)


4.19 La végétation de la plaine de la basse Rusizi apparaît comme
urne vaste mozai'que en relation directe avec la nature et la structure du
substrat qui la supporte. Un examen comparatif de la carte des sols
(Cf. carte no 6) et de la carte des associations végétales (Cf. carte no 5]
apparaît d'ailleurs, à'ce point de vue, très significatif.

Conditions climatiques et xérophilie

4.20 Des conditions climatiques sévères régnent sur toute cette par-
tie de la plaine:

la température moyenne de l'air y est constamment élevée;


la pluviosité est relativement faible, de l'ordre de 850 à 900
mm; dans quelques zones particulièrement défavorisées, elle
ne dépasse même pas 500 mm;;
le pouvoir évaporant de l'air est tris élevé;
- l'insolation est partout intense;
- les vents desséchants y soufflent à longueur d'année;
la saison sèche dure plus de quatre mois.

1 Cf. Reekmans .(M.) - Chapitre V: Les formations végétales. 'Thèse de


doctorat, Université de Liège (D8220).
- 63 -

4.21 II en résulte une xêrophilie quasi permanente. Si on y ajoute


encore les conditions édaphiques particulières qui y régnent, à savoir:
l'absence presque totale de relief, la proximité permanente de la nappe
phréatique, et le fait que les sols, formés surtout d'alluvions récentes,
à caractère filtrant, sont complètement gorgés d'eau, voire inondés, pen-
dant la majeure partie.de la saison des pluies, -et totalement arides pen-
dant toute la durée de la saison sèche, on comprendra que seules des espè-
ces bien adaptées ont pu s'y installer et surtout y subsister.

4.22 La plaine lacustre se caractérise par ses solonetz à horizon B


très dur, qui empêchent tout enracinement profond. C'est l'ensemble de
toutes ces particularités qui confère à la plaine de la basse Rusizi, son
caractère exceptionnel.

4.23 Cependant le facteur humain et ses corollaires inévitables ont


joué, surtout pendant ces dernières années,"un rôle capital sur le cou-
vert végétal de la plaine, au point qu'actuellement, les formations natu-
relles n'y occupent plus que des espaces assez restreints.

Formations végétales (Carte no 9)

4.24 A partir de photos aériennes (de juillet 1972) et d'observations


réalisées sur le terrain, M. Reekmans a pu établir la carte des formations
végétales les plus typiques du périmètre étudié (Cf. carte 3 ). Il en res-
sort que 10 types de formations nettement différenciées s'y rencontrent.
Ce sont:

I o Les formations aquatiques, très limitées en superficie,


occupant les abords immédiats de la Rusizi et de la Kajeke, les anciens
méandres recoupés de la Rusizi et les dépressions les plus profondes de la
plaine lacustre.

2° Les formations semi-aquatiques des rives et des marais de la


Rusizi et de la Kajeke.

3° Les formations.amphibies, ainsi dénommées dû fait qu'elles


présentent en saison sèche et en saison des pluies, des faciès totalement
différents, en relation avec la quantité d'eau disponible.

4° Les steppes à Bulbine abyssinioa, localisées à la partie


Nord de notre secteur.

5° Les bosquets xérophiles à Cadaba farinosa subsp. adenotricha


et Commiphora madagasaariensis f. habessinica, et les pelouses surpâturées
qui y sont associées.

6° Les formations de type forestier plus dense à Hypkaene benguel-


lensis var. ventricosa apparaît nettement dominant.

7° Les formations forestières de ravins, reliques de forêts de


type nettement sclérophyl.les, limitées essentiellement aux flancs et fonds
de vallées des rivières temporaires.
- 64 -

8° Les formations de recolonisation à Acacia hockii, en exten-


sion constante dans les ravins d'érosion les plus dégradés. -

9° Les formations culturales et post-culturales, qui ont envahi


les anciens paysannats.

10° Les formations rudérales, liées -à la présence actuelle ou


trè«s récente d'habitations.

Steppe à Bulbine

4.25 La steppe à Bulbine abyssinica est l'une des associations les


plus caractéristiques de la plaine de la Basse-Rusizi, surtout quand, pen-
dant les mois d'octobre et de novembre, la floraison de Bulbine et autres
bulbeuses y bat son plein. La steppe à Bulbine semble se comporter en
groupement pionnier de recolonisation des jachères postculturales.

Bosquets xérophiles

4.26 Les bosquets xérophiles à Cabada farinosa jyp. adenotvicha et


Commiphora madagascariensis f. habessinica devaient se présenter autre-
fois sous l'aspect d'une savane boisée où la végétation arborescente et
arbustive était probablement plus dense qu'actuellement. Comme toutes
les autres associations de la plaine, elle a dû subir les assauts répétés
des populations à la recherche de bois de.chauffage (rare dans la région),
des incendies, volontaires, allumés plusieurs fois par an, et du surpâtu-
rage intense. Son aspect originel s'en trouve donc certainement altéré.

A l'heure actuelle, cette association se présente sous la forme


de boqueteaux d'étendue variable, largement dispersés dans une pelouse
rase et surpâturée.

Association à Hyphaene (Palmeraie) (Cf. Cartes no 5, 7, 8, 9)

4.27 L'association à Hyphaene benguellensis var. ventricosa est de


loin l'association la plus spectaculaire de la plaine sinon de tout le
Burundi. Si, en formation serrée, elle occupe encore à l'heure actuelle1
quelque 1200 ha, en 1951, elle en couvrait cependant plus de 2800. Il
s'agit d'une formation exceptionnelle, voire unique, que Reekmans, et Le-
walle (1972) rangent dans le groupe des bosquets xérophiles, plutôt que
dans les savanes herbeuses (Germain 1952 ) . Son origine édaphique
est indiscutable, précise Reekmans. En effet, si on compare la carte de
la végétation (surtout celle de 1951; carte 5) et la carte des sols (car-
te 6), on remarque immédiatement que la limite Est de la palmeraie coïn-
cide exactement avec la rupture de pente qui isole la terrasse fluvia-
tile basse de la Rusizi. A l'Ouest, elle est totalement absente des sols
hydromorphes les plus récents.

1. Date de la thèse de M. Reekmans, soit 1974-75.


- 65 -

4.28 En conséquence, en formation serrée, l'association à Eyphaene


ventriaosa se limite à la seule terrasse basse de la Rusizi- où elle est
en relation directe avec la nappe phréatique toute proche de la rivière.
Le caractère "forestier" de cette association paraît évident; on peut
de ce fait la considérer comme une "véritable forêt de palmiers"^ et d'une
façon plus précise comme uns "forêt sclérophylle d'origine édaphique et
liée aux sols salins"1.

4.29 La palmeraie n'est pas partout homogène: on y rencontre des .


zones denses, voire même très denses, en alternance avec des zones plus
claires à strate herbacée développée. La cime des palmiers les plus
élancés culmine à 22 m.

Evolution du milieu sous l'-effet d'actions anthropiau.es

4.30 Depuis 1952, la plaine de la Rusizi est soumise à un surpâtu-


rage intense, affectant en tout premier lieu les graminées les plus appâ-
tées, au point que certaines d'entre elles ont pratiquement disparu du
secteur. Tel semble être particulièrement le cas pour Themeda triandraA
graminée devenue rarissime dans la plaine de la Rusizi - alors qu'elle y
était abondamment représentée en 1952-, et dans une certaine mesure pour
les Eyparrhenia, qui n'ont manifestement pas supporté un tel surpâturage.
Par contre, Sporobolus pyramidalis (espèce peu appétée) a non seulement
gardé toute son importance, mais semble même être en extension.

4.31 Au Burundi, où Eyphaene benguellensis var. véntricosa atteint


la limite septentrionale de son aire de distribution, on ne rencontre ce
palmier que dans la seule plaine de la Rusizi, dont il n'occupe en forma-
tion serrée que la s.eule terrasse fluviatile basse. Il ne remonte dans
la plaine lacustre qu'-à la faveur des ravins d'érosion régressive des
rivières importantes et n'y atteint jamais une densité de peuplement fort
importante.

4.32 - En plus de cette espèce si caractéristique, on rencontre aussi


dans la palmeraie Cynura ruziziensis, espèce d'ombre dont les capitules
•orangés sont facilement repêrables. C'est une Compositae qui apparaît
être endémique de la plaine de la Rusizi, où elle semble trouver son bio-
tope optimum, Bien que moins élective, on peut signaler aussi la présence
fréquente de Braohiaria ruziziensis, petite graminée dont l'aire de dis-
persion semble actuellement plus large qu'en endémisme à la plaine de la
Rusizi.

4.33 A propos de l'évolution de l'association à Eyphaene, Reekmans3


note: "Il est assez hasardeux de vouloir situer cette formation végétale
dans son cadre évolutif. On doit tenir compte du fait que dans le Nord de
son périmètre, et aussi dans ses parties les plus ['claires", elle a été
progressivement envahie par des espèces d'apport caractéristiques de l'asso-
ciation à 'Stryohnos potatorum (•••) et des formations sclérophylles
en général, espèces qui s'accomodent bien de ces sols salés; on serait dès
lors tenté de la considérer comme un groupement pionnier des terrains salés
1 Cf. M. Reekmans, op. cit., p. 22"8
2 Ibid., p. 230
3 Cf. Reekmans, op. cit., p. 234.
- 66 -

de la Rusizi, succédant aux groupements herbacés à Cyperus laevigatus et


voué à une évolution vers la formation climacique à Strychnos potatorum.

4.34 A la suite des dégradations dont elle a été victime dans ces der-
nières décennies, sa transformation en savane à épineux, à Acacia hockii
dominant, paraissait pourtant inévitable. Sa récente mise en réserve natu-
relle1, et sa survivance par le fait même assurée, repose en tous cas le
problème de son évolution future". La forêt à .Strychnos potatorum est
considérée par Germain (1952) et Lewalle (1972) comme la formation clima-
cique ou paraclimacique de la plaine de la Rusizi.

Oiseaux de la plaine de la Basse-Rusizi2


4.35 Alors qu'à la région du delta sont inféodées de grandes colonies
d'oiseaux nicheurs, il faut souligner que la Basse-Rusizi constitue une
étape capitale suivie par beaucoup de migrateurs. paLéarctiques. Il est donc
très important, note Gaugris, de garder ces zones humides dans un état de
conservation satisfaisant pour un grand nombre d'Oiseaux (voir la liste de
ces Oiseaux à l'annexe JH ) .

Colonisation humaine de la plaine de la Basse-Rusizi3


4.36 C'est en 1945 que la Direction de l'Agriculture du Rwanda-Urundi
décida d'implanter les paysannats dans la plaine de la Rusizi, et c'est en
1948 que les premiers travaux de mise en valeur de 1'Imbo débutèrent dans
la région de Rugombo. Suivant un plan de parcellement préétabli, le sec-
teur fut morcelle et chaque famille se vit ainsi attribuer un "lot".

4.37 Le plan de parcellement prévoyait le groupement des paysans le


long d'axes routiers secondaires, appelés transversales, tracés perpendi-
culairement à un axe routier principal ou dorsale et à égale distance les
uns des autres.

4.38 Dans le secteur qui nous intéresse (voir, cartes 5-9 ) , ce fut
l'axe routier Bujumbura-Cibitoke - frontière du Rwanda, qui servit de
dorsale. Son orientation générale étant Nord-Sud, les transversales re-
çurent donc une orientation Est-Ouest. La distance entre deux transversa-
les successives était de 1260 m et représentait la longueur de deux lots
adossés. Chaque lot, d'une profondeur uniforme de 630 m, était divisé en
10 parcelles de 40 ares (63 m x 63 m). De ce fait, chaque famille rece-
vait un lot de 4 ha. Les instructions culturales que recevait"le paysan
étaient, imperatives.... Tout un système d'encadrement des paysans .avait
été prévu, mais il se révéla rapidement inefficace.

Echec de la colonisation de la plaine de la Basse-Rusizi

4.39 Les premiers résultats furent assez encourageants et devant cette


réussite, il fut décidé d'étendre les paysannats à la basse plaine de la
1 Cf. Reekmans, op. cit., p. 234.
2 Cf. Gavgris (Y.), 1979. - Oiseaux fréquentant les zones humides de la
Basse Rusizi (document dactylographié, non publié) (D8203-B).
3 " Cf.. M. Reekmans. - Chapitre _II: Le facteur humain, Cp. cit-,, ' (DS227)
- 67 -

Rusizi. Les premiers travaux d'aménagement débutèrent en 1949;. il s'éche-


lonnèrent sur 6 ans. Il apparut pourtant très vite que les résultats
étaient loin d'atteindre les rendements escomptés, et que les conditions
écologiques de la plaine de la Basse-Rusizi étaient essentiellement diffé-
rentes de celles de 1'Imbo Nord. Les sols notamment y étaient tout diffé-
rents; vertisols et solonetz y abondent. Ce fut une source de découra-
gement total pour beaucoup de paysans. Difficiles à travailler, et à mau-
vais drainage, ces sols se révélèrent inaptes non seulement à* la culture
du coton, mais aussi et surtout à toute forme de cultures vivrières.

4.40 Plus bas encore dans la plaine, la situation fut plus désastreuse
encore en raison de la topographie même du -terrain, soumis périodiquement
à des inondations catastrophiques. Les paysannats furent rapidement aban-
donnés.

Conséquences sur le milieu naturel

4.41 En conclusion, un des plus beaux sites naturels du Burundi avait


ainsi été compromis à jamais. Il n'en subsistait en effet que de vastes
et tristes jachères bientôt envahies par d'imposants troupeaux de bovidés
qui achèvent encore d'en miner la végétation réduisant ainsi tout espoir
de recolonisation végétale future.

Pour toutes ces raisons, il s'avère urgent d'accorder un statut


de réserve de la biosphère à une partie de la plaine de la Basse-Rusizi
afin de sauvegarder an. vaste secteur de l'association remarquable à Hyphaene.
Tel estl'objet de la recommandation qui sera faite plus loin ( Rec. 7; 5.7).

Autres impacts négatifs dans la plaine de la Basse-Rusizi


Elevaget surpâturage et feux saisonniers

4.43 II convient aussi de signaler l'installation récente du périmètre


d'élevage, dit "du km 14" de la route Bujumbura-Cibitoke. Dans cette zone,
où il est généralement admis que le couvert herbacé, en équilibre précaire,
peut supporter au plus 1 tête de bétail sur' 2 ha, on a vu affluer des trou-
peaux de plus en plus imposants. A certains moments de l'année, on dénom-
bre dans ce périmètre de quelque 10.000 ha, en principe réservé à l'élevage,
plus de 65,000 têtes; il règne donc dans le reste de la plaine de la Rusizi
un surpâturage excessif, encore aggravé par un piétinement important d'un
sol à horizon supérieur sableux, tantôt meuble et pulvérulent, tantôt sur-
saturé en eau.

4.44 Surpâturage et piétinement entraînent non seulement la régression


du couvert végétal mais aussi, et surtout, une altération de sa composition
floristique, qui se manifeste par une rudéralisation de plus en plus impor-
tante.

4.45 Devant les exigences d'un bétail pléthorique et peu productif par
nature, les éleveurs tentent de s'approprier de nouveaux espaces. Les incen-
dies volontaires sont ainsi allumés en périphérie de la palmeraie dense,
dont les limites reculent ainsi progressivement "chaque année. Les feuilles
pendantes et desséchées des Hyphaene constituent un matériau de choix pour
- 68 -

assurer la propagation du feu attisé par les vents violents qui balaient,
tantôt dans un sens tantôt dans l'autre, toute la plaine de la Rusizi
pendant la saison sèche.

4.46 Dans la plaine herbeuse, et plus particulièrement aux abords


immédiats des marais, des feux sont allumés, dès la fin de la saison
des pluies, pour provoquer une repousse éphémère qui retardera de quel-
ques jours la transhumance du bétail vers les piedmonts et collines pro-
ches. On peut estimer à 60% la superficie du secteur qui est ainsi, cha-
que année, soumise aux feux saisonniers.

• • •
- 69 -

> RÉSERVE DE LA BIOSPHÈRE DE LA BASSE-RUSIZI -4

Territoire retenu comme Réserve de la Biosphere

5.1 Lors de la séance de travail du 16 mars 1979, il a été décidé


de donner l'appellation de "Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi"
(Cf. 7.40 ) à une partie de la plaine, caractérisée notamment par la
palmeraie à Hyphaene benguellensis var. ventrieosa.

5.2 II a été accepté, par la même occasion, de ne pas inclure dans


cette- RB, comme cela avait été initialement prévu, ni le delta ni les
lagunes qui constituent des formations récentes résultant d'un intense
alluvionnement de matériaux arrachés aux hautes terres (Cf. 6.9 ). Ces
deux entités territoriales présentent un incontestable intérêt écologique
et devraient recevoir un statut de "réserve écologique", comme nous le
proposons plus loin (Cf. Recommandation 10 ) dans ce rapport.

5.3 Avant de considérer la recommandation visant la création de la


réserve de la biosphère de la Basse-Rusizi, il nous semble important de .
montrer que ce territoire n'a pas cessé d'attirer l'attention pour sa
valeur exceptionnelle. Nous nous référerons ci-dessus à deux missions
qui ont eu lieu au cours de la dernière décennie.

Antécédents:

• Extraits du Rapport de la FAO sur la "Conservation et gestion de la faune


et de la flore au Burundi": Faro aux Hyphaene

5.4 "Les conclusions suivantes sont pu être tirées:

que la zone des étangs pour ses associations semi-aquatiques soit rete-
nue par sa valeur avifaune;

qu'une section de savane à.. Hyphaene ventrieosa soit protégée;

- qu'une aire de bosquets sclérophylles soit incorporée dans la zone


pour qu'elle ait un potentiel touristique axé sur les mammifères (ongu-
lés), les oiseaux de prairie et de l'écotone"'

"L'aire choisie est la suivante:

au Nord, la continuation de la ligne T3 à partir de la fin de la route


T 3 (3 km) à la route Bujumbura-Cibitoke et allant jusqu'à la Rusizi;
- 70 -

à l'Est, une ligne parallèle à la route Bujumbura-Cibitoke à une dis-


tance de 3 km, l'extrémité Nord étant à la rencontre de la ligne T 3
et 1'extémité Sud la rivière Kajeke;

au Sud, le territoire serait délimité par la Kajeke même;

et à l'Ouest par la Ruzizi."

"La zone Sud à partir de la continuation de la transversale T 3


et allant jusqu'à la Kajeke a moins d'intérêt que la partie au nord de
cette aire, mais elle a été inclu pour son potentiel avifaune et parce que
la rivière était une limite naturelle.

La grandeur totale de l'aire est d'environ 3520 ha bien que quel-


que 800 ha seulement soient vraiment valables pour les Ongulés."

"La perte dans cette région des bosquets scléro phylles, qui
est évidemment l'association la plus importante au point de vue de l'éle-
vage, dévaloriserait le potentiel du parc. Sans les bosquets, il serait
presque impossible de voir des animaux et, de plus, les autres aires sont
si pauvres qu'il est certain que seul un petit nombre d'animaux pourraient
y survivre."

"La délimitation du parc devrait comprendre une clôture en po-


teaux de béton sur monticule et, à 5 m à l'extérieur de cette clôture,
une rangée d'Eucalyptus plantés proche l'un de l'autre pourrait éventuel-
lement; contrôler l'approche de braconniers en véhicule ou la migration
d'éléphants hors du parc."

• Extrait du Rapport de ta FAO (1974)1

5.5 Le Consultant de la FAO., J.R. Bider, tire, des discussions qu'il


a eues, à propos de la plaine de la Rusizi, lors de sa mission, les con-
clusions suivantes:

- que la zone des étangs avec ses associations semi-aquatiques soit rete-
nues pour sa valeur en ce qui concerne l'avifaune;

- qu'une section de savane à Hypkaene ventriaosa soit protégée;

- qu'une aire ¿Le bosquets sclérophylles soit incorporés dans la zone pour
qu'elle ait un potentiel touristique orienté vers les Mammifères (Ongu-
lés) et les Oiseaux de prairie.

1 Cf. Rapport de la FAO, 1974, p. 13 (DS207)


- 71 -

Création de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusiz.i

5.6 A la suite de notre présente mission, et des multiples discus-


sions que j'ai pu avoir sur les lieux, de la visite du territoire pres-
senti comme réserve de la biosphère et de l'étude des documents qu'il
m'a été donné de consulter, il apparaît pleinement justifié- de recomman-
der la création d'une réserve de la biosphère dans la plaine de la Basse-
Rusizi. Tel est l'objet de notre recommandation f.

•+ Recommandation 7 Création de la Réserve de la Biosphère de la Basse-


Rusizi (Cf. Carte no 10).

5.7 - COMPTE TENU de l'intérêt remarquable des formations végéta-


les de la plaine de la Basse-Rusizi;
- CONSIDERANT que ce site a fait l'objet dans le passé récent cU
multiples recommandations visant à assurer la protection,
entre autres, de la palmeraie naturelle à Eyphaene benguel-
lensis var. ventriaosa, ainsi que des bosquets xérophiles;

- TENANT COMPTE de 1'applicabilité au cas considéré des critè-


res de sélection requis pour la création d'une réserve de la
biosphère;

IL EST RECOMMANDE de créer dans la plaine de la Basse-Rusizi,


une réserve de la biosphère, connue sous l'appellation de "Ré-
serve de la Biosphère de la Basse-Rusizi"3 dont les limites
sont les suivantes:

- la limite Est est formée par la route de Bujumbura à Cibitoke;

- la limite Ouest est -formée par la rivière Ruzizi;

- la limite Nord est indiquée par le point de jonction de la


route Bujumbura-Cibitoke avec la rivière Katunguru;

- la limite Sud est fixée par la rivière Mpanda et la trans-


versale Nord de Katumba (au sud de l'île située entre la
Petite et la Grande Rusizi) (Cf. Carte no 10).

Cibles: Unesco. - Commission Nationale du Burundi pour 1'Unesco. - Comité


National MAB du Burundi. - Gouvernement du Burundi, a/s Direction des
Eaux et Forêts. - Université Nationale du Burundi, Faculté des Sciences.

Organisation spatiale de la RB de la Basse-Rusizi

Aire centrale (Cf. Carte no 10)

5.8 L'aire centrale comprend quelque 1000 ha. Elle est limitée à
l'Ouest par la rivière Rusizi, au Nord par le prolongement de~la ligne T 5 ,
- 72 -

Photo 5.1. - Vallée de la Basse Rusizi avec la palmeraie à.Hyphaene benguel-


lensis var. ventvicosa (Photo C. Pouilloux).

^
^^m^t-^^^àB'S&^rM
Photo 5.2. - Palmeraie à Hyphaene benguellensis var. ventvícosa. Aire cen-
trale de la Reserve de la Biosphère (Photo C. Pouilloux).
- 73 -

au Sud par le prolongement de la ligne T 8 , a l'Est par la première terras-


se de la riviêr-e qui sera matérialisée sur le terrain à l'aide de poteaux
en béton.

5.9 L'aire centrale est entourée par une zone tampon indiquée par
le chiffre no 2 sur la carte no 10.

La Réserve de la Biosphère inclut un certain nombre de réserves


de la biosphère expérimentales. L'objectif est de suivre l'utilisation
de ce territoire à diverses fins, en vue d'en rationnaliser l'usage.

Réserves de la biosphère expérimentales (RBE)

5.10 Outre le noyau - aire centrale et zone tampon -_,la réserve de


la biosphère comprendra plusieurs réserves de la biosphère expérimentales
(Cf. Carte no 10). Ceci signifie que toutes les activités humaines qui
se déroulent actuellement dans la réserve de la biosphère, délimitée con-
formément à la recommandation ^devront faire l'objet à la fois d'un con-
rôle régulier et d'observations scientifiques. Il faudra en particulier
chercher à-améliorer la mise en valeur des ressources qui sont exploitées
dans les différentes RBE.

Localisation des RBE

5.11 On distingue les RBE suivantes1 (Cf. Carte no 10):

(D Au Nord: un périmètre représentatif de phénomènes inten-


ses d'érosion du sol: RBE 1.

(D Au Sud de RBE 1: un périmètre de culture de coton sous pal-


miers mettant à profit les systèmes traditionnels
d'exploitation: RBE 3. •

@ A l'Est: une vaste zone constituant l'emplacement des an-


ciens paysannats; cette zone, abandonnée par les
agriculteurs, présente un grand intérêt en ce qui
concerne les processus de recolonisation et d'évo-
'lution de la végétation: RBE 4.

(ó) Plus au Sud, le long de la rivière Kajeke; le périmètre d'é-


levage expérimental, clôturé: RBE 6.

(7) A la limite Sud de la RB, on retrouve un périmètre cotonnier


sous palmiers, mais dans le cadre cette fois d'un
paysannat organisé : RBE S.

Il y aurait intérêt à comparer les systèmes d'uti-


lisation des sols dans chacun de ces périmètrei
(RBE 3 et RBE 7).

1 Note: Les chiffres correspondent à ceux de la carte no 10; le chiffre


2 correspond à la zone tampon, le chiffre 5, à l'aire centrale.
- 74 -

Photo 5.3. - Palmeraie à Hyphaene benguellensis var. ventvicosa. Aire cen-


trale de la Réserve de la Biosphère (Photo C. Pouilloux).

Photo 5.4. - Gros plan de la palmeraie à Ryphaeyie benguelZensis var. ventvicosa


(Photo C. Pouilloux).
- 75 -

Tenure et utilisation des sols dans la zone retenue pour la RB de la


Basse-Rusizi

5.12 II n'y a pas de terres privées sur le territoire de la future


RB. Dans la zone retenue, seuls de petits secteurs sont utilisés pour
la culture. Rappelons que les essais de paysannats se sont soldés, il
y a quelques années, par un échec total, dû aux très faibles précipita-
tions (400 mm/an), dans certains secteurs) et surtout à l'absence d'étu-
de préalable des sols à l'endroit choisi.

5.13 Les seules cultures qui persistent encore sont le coton sous
palmiers, sur la dernière terrasse de la Rusizi, ainsi que quelques
champs de manioc et un peu de tabac. L'ensemble de ces exploitations
ne comprend que quelques dizaines d'hectares, principalement dans le Nord
de la zone considérée1.

5.14 En revanche, sur l'ensemble du territoire de la réserve de la


biosphère dont la création est recommandée, vagabondent d'immenses trou-
peaux -de plusieurs dizaines de milliers de têtes, présents presque toute
l'année, sauf durant les mois d'extrême sécheresse, en août et au début
de septembre. Ces troupeaux sont beaucoup trop nombreux, ravagent la
végétation et détruisent les sols, par piétinement entre autre. '

5.15 II faut mentionner enfin les incendies qui sont allumés chaque
année afin de régénérer les pâturages "traditionnellement".

5.16 II va de soi qu'advenant la création de la réserve de la bio-


sphère recommandée, des mesures devront être prises afin de réduire l'im-
pact négatif de ces facteurs anthropiques dans le milieu et tout parti-
culièrement dans l'aire centrale de la réserve.

Statut légal

5.17 Dans le cas de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi;


il n'existe actuellement aucun texte législatif fixant le statut de ce
territoire, ou portant sur son utilisation ou sa protection. En réalité
ce territoire est constitué de "terres vacantes". On n'y. trouve aucune
propriété privée, ce qui n'empêche pas ces terres d'être utilisées par
des agriculteurs, comme nous l'avons vu plus haut (Cf. ¿".11).

5.18 Rien ne s'oppose en fait à l'établissement d'une loi-cadre qui


pourrait fixer légalement le statut du territoire de la RB projetée. Il
y a déjà eu plusieurs-projets pour ces terres, dans le passé, comme en témoi-
gnent les rapports de plusieurs consultants (Cf. 5~. V et J".r ), mais
aucune décision n'a encore été prise.

5.19 Les autorités concernées estiment que le moyen le plus efficace


d'arriver à une solution consisterait à préparer un projet de décret por-
tant sur l'utilisation de ce territoire comme Réserve de la Biosphère.

1 Cf. Y. Gaugris, communication personnelle écrite (D8222).


- 76 -

Photo 5.5. - Hyphaene benguellensis var. ventvicosa, gros plan (Photo C. Pouil-
loux).

Photo 5.6. - Limite de la palmeraie à Hyphaer.e beñg-usllsnsis var. ventries sa.


A l'avant plan, signes d'érosion du sol (Photo C. Pouilloux).
- 77 -

Afin de gagner du temps, ce projet pourrait être préparé par le Comité


National MAB, conformément à la recommantation %.

Recommandation 8 Promulgation d'un décret créant la Réserve de la


Biosphère de la Basse-Rusizi

5.20 - ETANT DONNE les nombreuses recommandations qui ont été


faites dans un passé récent à la suite de diverses missions
de consultation;

- COMPTE TENU de la recommandation f du présent rapport por-


tant sur la création de la RB de la Basse-Rusizi;

- ESTIMANT indispensable de reconnaître un statut juridique


à la RB proposée;

IL EST RECOMMANDE:

Io QU'un décret soit promulgué dans le but de conférer un sta-


tut légal à la RB de la Basse-Rusizi;

2° QUE des règlements d'application soient adoptés, par la


même occasion, afin de contrôler toutes les utilisations
du sol dans le périmètre de la RB;

3° QUE le Gouvernement du Burundi mette éventuellement à profit


la préparation d'une nouvelle législation forestière
( C-f . 3,31) pour se doter des instruments juridiques néces-
saires à la sauvegarde de territoires remarquables, qu'il
s'agisse de réserves ou de groupes de réserves de la bio-
sphère," de réserves écologiques, de biens du Patrimoine mon-
dial ou de Parcs Nationaux.

Cibles : Gouvernement du Burundi, a/s Département des Eaux et Forêts. -


Comrtê National MAB. - Commission Nationale du Burundi pour 1'Unesco.

Surveillance de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi et infra-


structures
5.21 Le problème de la protection effective de la Palmeraie de la
Basse-Rusizi est difficile à solutionner, du fait des passages incessants
des troupeaux dans cette partie de la plaine, durant la plus grande partie
de l'année. Il y a également d'autres formes d'utilisation de ce terri-
toire à contrôler.

5.22 La Réserve de la Biosphère devra donc faire l'objet d'une pro-


tection sur le terrain même. Des gardes forestiers devront être chargés
de cette protection qui sera supervisée par le RGOC (Responsable de.la
Gestion des Opérations courantes). Il est entendu que celui-ci aura à
superviser à la foir le GP.B du Mont Teza et la F.'b de la Easse-Eusizi.
- 78 -

Photo 5.9. - Réserve de la Biosphère de la Basse Rusizi. Zones des étangs,


A l'arrière plan, la palmeraie à Hyphaene benguellensis var.
ventricosa [Photo C. Pouilloux).
- 79 -

5.23 Afin d'assurer une surveillance adéquate de la RB, il faudra


que les gardes forestiers puissent disposer d'un logement de type C,
muni de deux chambres.

5.24 L'infrastructure de la RB devra être complétée par un labora-


toire de terrain muni d'un équipement léger. Il n'est pas nécessaire
ici de prévoir l'hébergement des chercheurs, du fait que la distance
entre la RB, et Bujumbura n'est que de 22 km.

Recommandation 9 Protection et surveillance de la RB de Ta Basse-


Rusizi

5.25 COMPTE TENU des multiples impacts qui affectent négativement


le périmètre retenu pour la RB de la Basse-Rusizi;

CONSIDERANT qu'il est vain d'instituer une réserve de la bio-


sphère si des moyens ne sont pas pris pour en assurer la pro-
tection et la surveillance, sur le terrain;

TENANT COMPTE de la proximité de la capitale Bujumbura et de


l'ouverture de certains se&teurs de la RB aux visiteurs et aux
touristes, dans le but de développer leur éducation en environ-
nement ;

IL EST RECOMMANDE:

Io QUE le Département des Eaux et Forêts désigne un certain


nombre de gardes-forestiers en vue d'assurer la surveillance
dans la RB de la Basse-Rusizi;

2° QUE des dispositions soient prises pour doter cette RB du


minimum d'infrastructures, tant pour ce qui est de la pro-
tection (i.e. logement pour les gardes-forestiers) que de
la recherche (laboratoire de terrain);

3° QUE toutes- les activités en rapport avec la RB soient sou-


mises à l'autorité du R.G.O.C, agissant au nom du Comité
National MAB du Burundi devant lequel il a à répondre de
sa gestion.

Cibles: Département des Eaux et Forêts du Burundi. - Comité National MAB


du Burundi. - Commission Nationale pour l'Unesco du Burundi.

Programme de recherches

• Thème général des recherches dans la RB de la Basse-Rusizi

5.26 "Etude du développement intégré d'un territoire offrant un po- .


tentiel sur les plans de la recherche écologique, de l'agriculture, de
l'élevage, de l'éducation et du tourisme, dans une perspective visant à
améliorer, voire à intensifier l'usage des ressources, tout en évitant les
conséquences négatives sur le milieu."
- 80 -

*&ï

v."' >/iáS5£
fc;t*¡K¿,_ . ... __ _ _

•-.•>• /'Sin-*'>^t^*>tá&4a

5.7

a.

Photo 5.7, 5, - Réserve de la Biosphère de la Basse Rusizi. Zone des étangs.


-Palmier Eyvhaer.e heng-j.eller.is var. vev.iriaosa (Photo C. Pouil-
loux).
- 81 -

9 Programme ño. 1: Recherches écologiques

5.27 - Etude des écosystèmes naturels; dans l'aire centrale. Les


recherches peuvent être diversifiées: écosystèmes des marais; migrateurs
paléarctiques; biologie des oiseaux; analyse de flore et de faune en
fonction des conditions du milieu; etc.

Recolonisation des' zones dégradées à la suite de l'installa-


tion de paysannats: étude de la réinstallation de formations végétales
et de la restauration du couvert; évolution du sol; dans RBE 3.

• Programme no. 2: Recherches sur les interrelations élevage/milieu dans


le;RBE 3 et 4

5.28 - Incidence du pâturage et des parcours sur la végétation et


les sols; surpâturage et ses conséquences."

- Effet des incendies sur la végétation naturelle, la qualité


du fourrage, la productivité des parcours et les caractéristiques édaphi-
.ques.

- Gestion de l'espace; recherches en vue de minimiser l'im-


pact de l'élevage sur le milieu.

• Programme no. 3: Recherches sur les interrelations agriculture/milieu


dans les RBE 2 et 5

5.29 - Recherches comparatives sur les systèmes traditionnels de


culture de coton sous palmiers et les systèmes améliorés (paysannats
organisés).

Impacts des différents systèmes sur le milieu, en particu-


lier sur les sols.

• Programme no. 4: Recherches sur l'érosion du sol

5.30 Dans la RBE 1 et dans l'aire centrale.

Ce programme devra en outre être coordonné avec les observations


sur les processus érosifs qu'il est prévu de poursuivre dans la réserve
écologique de la Grande-Rusizi, d'une part et dans le GRB du Mont Teza,
d'autre part.

- Etude des facteurs, tant d'ordre physique que sociologique,


qui sont à l'origine des phénomènes érosifs.

- Evolution et vitesse des phénomènes de dégradation des sols


en fonction des facteurs du milieu (intensité des précipitations; densité
et nature du couvert; pente; résistance des agrégats du sol).

- Méthodes de lutte contre l'érosion des sols et réhabilitation


des sols erodes.
- 82 -

O Programme no. 5: Education et formation

5.31 Toute réserve de la biosphère doit viser à développer l'éduca-


tion mésologique au sens large.

Utilisation de l'aire centrale et des RBE pour l'enseigne-


ment universitaire et la formation à la recherche.

Utilisation des zones tampons pour l'éducation du public en


. général et des milieux scolaires en particulier.

- Etude des infrastructures d'accueil et de l'encadrement


nécessaires à l'ouverture de la RB aux visiteurs; sentiers d'observa-
tion de la nature; brochures; informations sur le milieu et la conser-
vation de l'environnement.

Remarque sur l'util i s.ation de la réserve de la biosphère deja Basse-


Rusizi 5 des fins touristiques et récréatives

5.32 La proximité de cette RB de la capitale du Burundi, Bujumbura


(22 km), pose le problème de l'ouverture de la RB aux visiteurs résidents
et aux touristes. La solution réside dans "la conciliation de deux prin-
cipes, partiellement antagonistes:

- interdiction d'ouvrir l'aire centrale aux visiteurs afin de


minimiser la perturbation dans le milieu naturel; ceci est d'autant plus
nécessaire,, dans le cas présent, que ces écosystèmes ont déjà été consi-
dérablement affectés;

- nécessité de profiter des RB pour développer la conscience


du public dans les domaines de la conservation de. la nature, de la ges-
tion rationnelle des ressources, du respect de la flore et de la faune.

5.33 Ces deux principes peuvent être conciliés en ouvrant au public


certaines parties de la zone tampon, et en aménageant d'une manière adé-
quate les zones de fréquentation. Il faut que la visite de la RB soit
orientée vers l'éducation plutôt que vers le strict délassement.

Note sur l'interdisciplinarité des recherches

5.34 Le Programme MAB met l'accent sur l'approche interdisciplinaire


des problèmes; les programmes considérés ci-dessus impliquent, pour être
menés à bon terme, la collaboration de chercheurs de différentes discipli-
nes, tant du secteur des sciences naturelles que des sciences humaines et
des sciences appliquées. Le programme MAB doit à" cet égard contribuer
à l'apprentissage au travail en équipe.

Ressources humaines pour la recherche

5.36 Nous dressons ci-dessous la liste des ressources humaines en


mesure de participer aux programmes de recherches des différentes réserves
de la biosphère recommandées: RB de la Basse-Rusizi et GRB du Mont Teza.
- 83 -

• Botaniaue

Professeur: REEKMANS, Dr Se.tot.

Assistants: NDABANEZE, B.,Lie en Se.bot.


MPAWENAYO, B.,Lie. en Se. bot.
Mme KARIKURUBU , Lie. en Se. bot
BINDARIYE, A.,Lie. en Se. bot.
Mme BIGENDAKO, Lie. en Se. bot.

Zoologie

- Professeurs: Mme CORIN, Dr en Se. zool.


TAVERNE, Dr en Se. zool.
DERLEYN
GAUGRIS, Professeur à l'Institut d'Educ. Phys
et des sports, ornithologue amateur.

- Assistants: NTAKIMAZI, G., Lie. en Se. zool.


NDIKUMAKO, A., Lie. en Se. zool.
Mlle GASOGO, A., Lie. en Se. zool.
NTAHUGA, L., Lie. en Se. zool.
NIBARUTA, G., Lie. en Se. zool.

Chimie

Professeurs: KATIHABWA, Dr en Se. chim.


BERTAU, Dr en Se. chim.
MINETTI, Dr en Se. chim.
RWAKABISHYA, Dr en Se. chim. (3e cycle)

- Assistants: NIYINDEREYE, Lie. en Se. chim.


MUBAMBA,. Th., Lie. en Se. chim.
NDIKUMANA, Th., Lie. en Se. chim.
SAHIRI, C., Lie. en Se. chim.
BUNEKU, Lie. en Se. chim.

Géologie

Professeur: TACK, Dr en Se. géol. et min., Faculté d'agro-


nomie

Assistants: MIDENDE, Lie. en Se. géol.


NTUNGICIMPAYE, Lie. en Se. géol.

Ouverture des RB aux visiteurs

5.37 Les notes qui suivent sont extraites d'un document daté de mai
19761, portant sur certains aspects du tourisme au Burundi.
1 Cf. Document MFCZN 76/58 CD8206)
- 84 -

Le Burundi ne manque pas de ressources pour attirer les touris-


tes, bien que celles-ci soient sans commune mesure avec les potentialités
offertes par les pays de l'Est africain^pourvus depuis longtemps de parcs
nationaux organisés, et caractérisés par une grande faune sauvage proté-
gée.

Le Burundi peut en particulier compteT sur une richesse floris-


tique originale. Ces richesses demeurent cependant inconnues du profane
du fait qu'elles ne lui sont pas expliquées ni rendues accessibles -d'aucu-
ne façon.

5.38 A condition de prendre des dispositions appropriées, les tou-


ristes pourraient également trouver des distractions et des centres d'in-
térêt à observer des milieux où les ressources naturelles forment des
équilibres écologiques remarquables; des excursions bien organisées^
d'une journée ou d'une demi-journée dans des réserves - les réserves de la
biosphère en l'occurrence -, pourraient être pouf les visiteurs une source
de satisfaction indéniable. Dans un pays où les ressources sont limitées,
le fait de retenir ainsi les visiteurs un peu plus longtemps pourrait se
traduire, à la longue, par quelques retombées d'ordre économique non négli-
geables.

De tels centres d'intérêt existent à proximité de Bujumbura.


Certains de ceux-ci sont recommandés comme réserves de la biosphère; leur
utilisation à des. fins touristiques et récréatives pourrait se réaliser
grâce à la création de sentiers d'observation de la nature, dans le cadre
d'une politique d'information sur les ressources naturelles.

5.39 Parmi les 4 centres d'intérêt considérés dans le document-de


1976, deux sont recommandés dans le présent rapport comme réserves de la
biosphère; ce sont:

- La palmeraie de la plaine de la Ruziai; "cette forêt de


Palmiers endémiques est un paysage unique au monde". On y accède faci-
lement par la route de Cibitoke et la transversale S . (ou 3). Nombreux
Oiseaux.

La forêt de Teza, proche de la plantation de thé; un des


derniers vestiges de la forêt de crête, avec encore des arbres remarqua-
bles et une faune caractérisée en particulier par quelques Chimpanzés.
Remarquables vues sur la plaine.

5.40 Ces milieux sont actuellement quelque peu hermétiques aux non
initiés, mais un minimum d'infrastructures d'accueil suffirait â les
rendre plus attrayants. Un réseau de sentiers d'observation de la nature,
judicieusement aménagés, pourrait répondre aux besoins.

Descriptions des sentiers

5.41 Nous nous référons notamment, ici à la- description donnée dans le
document cité1 :
1 Cf. Document MFCZN 76/58, mai 1976, p..2 (D8206)
- 85 -

Le jjoint de départ est l'aménagement d'une petite aire de


stationnement pour les voitures, ombragée et gardée. La sentinelle,
rétribuée par les visiteurs, est également chargée de l'entretien de
cette zone de stationnement.

Proche de ce stationnement, se trouve un panneau explicatif


décrivant les principaux centres d'intérêt ainsi que les itinéraires pé-
destres et leur durée approximative. Ce panneau, présentant des" textes,
photos et plans de visites, peut être abrité par un toit de paille, papy-
rus , etc.

Les visiteurs s'engagent ensuite sur le sentier fléché, en


fonction de l'itinéraire qu'ils auront privilégié. Le chemin ne doit pas
être totalement aplani; il suffit qu'il soit suffisamment dégagé afin
d'être praticable sans effort excessif, aussi bien à des adultes qu'à
des enfants.

Le balisage du sentier s'accompagne d'un repérage par numé-


ros, des éléments les plus intéressants du milieu ou du pays~age. Ces
repères renvoient à des brochures explicatives succinctes, décrivant les
points d'intérêt. La rédaction et l'illustration de telles brochures
ne posent pas de difficultés particulière; leur impression pourrait être
réalisée par l'imprimerie du Bureau. d'Education Rurale (B.E.R.).

Ces sentiers devraient être placés sous la surveillance de


l'autorité chargée de la gestion des réserves de la biosphère. Les agents
affectés à la gestion des réserves de la biosphère devraient également
être en mesure de-donner des compléments d'information aux visiteurs qui
en font la demande. Ces agents portent "un uniforme ainsi que les insi-
gnes distinctifs de l'autorité qu'ils représentent; il y aurait lieu éga-
lement- qu' ils aient un badge spécifique des réserves de la Biosphère du
Programme MAB de 1'Unesco (NDLR).

Il conviendrait également d'édifier, au point de départ des


sentiers, un petit kiosque d'accueil qui pourrait avoir différentes fonc-
tions:

- point d'attache du personnel;


- lieu de vente des brochures éducatives;
service de réparation de première nécessité; etc.

5.42 Bien qu'il soit difficile d'en faire une estimation chiffrée,
le coût de réalisation de tels sentiers, à condition de faire appel à des
ressources déjà existantes (i.e. personnel de surveillance-des réserves),
ne devrait pas être élevé.
- 86 -

^ Présentation standard pour la soumission des informations au Secrétariat


du MAB et au Bureau du CIC relatives au choix des réserves de la bio-
sphère

• Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi

Note

5.43 Nous donnons ci-dessous une synthèse des informations se rap-


portant à la "Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi", en suivant
l'ordre de la "présentation standard" du Programme MAB. Nous renvoyons
au texte pour des informations supplémentaires.

0 Nom

5.44 Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi (5.1)

• Situation géographique

5.45 La RB s'étend à une partie de la plaine, caractérisée notam-


ment par là palmeraie à Hyphaene benguellensis var. ventricosa.

La RB a pour coordonnées: 3° 07' à 3° 22' de latitude Sud et


29° 13' à 29° 20' de longitude Est. •

La RB comprend les marais de la Rusizi et la palmeraie, mais


non la zone du delta et les lagunes qu'il est préférable d'instituer en
"réserve écologique" (5.2), tout en associant celle-ci, sur le plan de
la gestion scientifique et administrative, et de la protection, à la RB
de la Basse-Rusizi (6.9-6.10).

• Altitude

5.46 L'altitude de la région de l'Imbo varie entre 775 m, dans le


delta de la Rusizi, à 1000 m. . La RB de la Basse-Rusizi se situe à une
altitude de l'ordre de 800 à 900 m (4.1).

• Etendue

5.47 Les limites de la RB de la Basse-Rusizi sont (cartes no 10):

' - à l'Est, la route de Bujumbura à Cibitoke ;

- à l'Ouest, la rivière Rusizi;

au Nord: le point de jonction "de la route Bujumbura-Cibitoke avec


la rivière Katunguru;
- 87 -

au Sud: la rivière Mpanda, à l'Est, et la transversal©- de Ka-tumba


(au sud de l'île située entre la Petite et la Grande Rusizi (5.7)).

L'aire centrale comprend 1000 ha, pour un total de l'ordre de


8000 ha (5.S); elle est.limitée (carte no 10):

à l'Ouest, par la rivière Rusizi;

au Nord, par le prolongement de la ligne T5;

au Sud, par le prolongement de la ligne T8;

- à l'Est, pai la première terrasse de la rivière.

e Protection légale

5.48 II n'existe actuellement aucun texte législatif fixant le sta-


tut de cette zone, ou portant sur son utilisation ou sa protection (5.17)

» Regime foncier

5.49 Ce territoire est constitué de "terres vacantes"; on n'y trouve


- aucune propriété privée, ce qui n'empêche pas ces terres d'être utilisées
par des agriculteurs (5.12; 5.17).

Rien ne s'oppose à l'établissement d'une loi-cadre qui fixerait


le statut légal du territoire, advenant la création de la RB de la Basse-
Rusizi. L.'objet de notre recommandation 8 {"Promulgation d'un décret
créant la RB de la Bas se-Rusizi")( 5.20) vise à corriger une situation qui
porte préjudice à la protection de la palmeraie. De nombreuses proposi-
tions ont déjà eu pour objet.la création à cet endroit d'une zone proté-
gée (Cf. Antécédents, 5.4 à 5.5), mais aucune n'a abouti à la mise en
application de mesures de protection.

• Particularités physiques. Vegetation. Faune

5.50 Toute la partie 4 de notre Rapport porte sur la "Description de


la plaine de la Basse-Rusizi". Il y est question de la description géné-
rale de l'Imbo (4.1 - 4.5), d'une vue d'ensemble de la flore et de la
végétation de l'Imbo (4.6 - 4.11), d'une description générale de la plai-
ne de la Basse-Rusizi (4.12 - 4.18), d'une description de la végétation^
de cette plaine (4.19 - 4.29).

L'annexe H E porte sur la faune ornithologique de la plaine


de la Basse-Rusizi.

De nombreuses cartes et photos illustrent cette description du


milieu bio-physique.
- 88 -

• Repartition par zone

5.51 L'organisation spatiale de la RB de la Basse-Rusizi est décrite


à la partie 5 du Rapport (5.8 - 5.11).

La RB comprend:

- une aire centrale (Cf. carte no 10; 5.8-5.9)

cinq réserves de la biosphère expérimentales, à savoir (5.11):

RBE 1: périmètre représentatif de phénomènes d'érosion intenses.

RBE 3: périmètre de culture de coton sous palmiers, mettant à pro-


fit les systèmes traditionnels d'exploitation

RBE 4: une zone correspondant à d'anciens" paysannats, intéressante


pour l'étude des processus de recolonisation et d'évolution
de la végétation

RBE 6: périmètre d'élevage expérimental

RBE 7: périmètre cotonnier sous palmiers, mais dans le cadre d'un


paysannat organisé.

O Modification par l'homme

5.52 La plaine de la Rusizi a été l'objet d'interventions anthropi- .


ques importantes à l'examen desquelles nous nous livrons dans la partie
4 de ce rapport (4.30 - 4.34; 4.36 - 4.46).

Parmi les impacts les plus considérables, mentionnons le surpâ-


turage intense qui affecte la plaine de la Rusizi, depuis 1952, ainsi que
les essais de colonisation humaine de la plaine de la Basse-Rusizi dont
le début remonte à 1945 et qui se sont soldés par un échec. (4.39 - 4.41).

Il s'avère urgent, en regard de ces impacts, d'accorder à une


partie de la plaine de la Basse-Rusizi, le statut de réserve de la bio-
sphère, ce qui devrait permettre <de sauvegarder un secteur important de
l'association végétale à Eyphaene benguellensis var. ventricosa. Il
sera nécessaire également deprendre des mesures, tant sur le plan légis-
latif qu'administratif pour assurer la protection du territoire réservé.
Tel est l'objet de nos. recommandations {""Promulgation d'un décret créant
la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi "j 5.20) et 9 {"Surveillance
de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi et infrastructures";
5.21 à 5.25).

• Possibilité de recherches scientifiques

5.53 Le thème général (5.26) retenu porte sur 1'"ézude du développe-


ment intégré d'un territoire offrant un potentiel sur le plans de la
recherche -écologique, de l'agriculture, de l'élevage, de l'édu-
- 89 -

cation et du tourisme, dans une perspective visant à améliorer, voire


à intensifier l'usage des ressources, tout en évitant les conséquences
négatives sur le milieu".

Cinq programmes de recherches ont été retenus :

- Programme no 1: Recherches écologiques (5.27).

Programme no 2: Recherches sur les interrelations élevage/milieu


(5.28)

Programme no 3: Recherches'sur les interrelations agriculture/


milieu (5.29)

Programme no 4: Recherches sur l'érosion du sol (5.30)

Programme no 5: Education et formation (5.31).

Il est en outre prévu une utilisation contrôlée de la RB de


la Basse-Rusizi à des fins touristiques et récréatives (5.32 - 5.35;
5.37 - 5.42).

Nous mentionnons dans le Rapport les ressources humaines dis-


ponibles pour la recherche (5.36).

Matériel de référence particulier

5.54 Plusieurs études, mentionnées dans les références, ont eu pour


objet la plaine de la Rusizi. Mentionnons spécialement les travaux de
Germain (1952),'Lewalle (1972), Reekmans (1975), dans le domaine de la
végétation, et les travaux de Ga gris (1976) en ce qui regarde la faune
ornithologique (voir annexe H T ) . D'importantes récoltes botaniques
ont été faites, spécialement par Lewalle et Reekmans (9.13 - 9.17).

Personnel

5.55 Aucun personnel n'est affecté actuellement de manière perma-


nente au territoire considéré. Le but de notre recommandation 9 porte
sur la nécessité d'affecter des gardes forestiers à la protection de ce
territoire (5.21-5.25).

Budget

5.56 Un certain budget, estimé, en 1979, à 180 000 francs burundais


est cependant affecté à la protection de la région.

Adresse de l'administration locale


5.57 M. Audace Kabayanda
Directeur
Département des Eaux et Forêts
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et du Développement rvr-àl
S.*P. 6 3 1
Bujumbura, République du Burundi
- 90 -

Recommandations se rapportant à la RB de la Basse-Rusizi

5.58 7. Création de la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi


(5.7)

8. Promulgation d'un décret créant la Réserve de la Biosphère


de la Basse-Rusizi (5.20)

9. Protection et surveillance de la RB de la Basse-Rusizi


(5.25)

10. Création d'une réserve écologique dans la zone du delta


et des lagunes de la Grande-Rusizi (6.11).

Cartes se rapportant a la RB de la Basse-Rusizi

5.59 Carte no 5: Densité de la végétation de la plaine de la Basse-


Rusizi en 1951 (9.7)

Carte no 6: Sols de la plaine de la Basse-Rusizi (9.8)

Carte no 7: Densité de- La végétation de la plaine de la Basse-


Rusizi, en 1962 (9.9)

Carte no 8: Densité de la végétation de la plaine de la


Basse-Rusizi, en 1973 (9.10)

Carte no 9: Densité de la végétation de la plaine de.la Basse-


Rusizi, en 1972 (9.11)

Carte no 10: Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi - Plan


de zonage, Burundi (9.12)

Photos

5.60 5.1 à 5.9: Réserve de la biosphère de la Basse-Rusizi (Palme-


raie à Hyp'hjzene- et étangs)

6.1 - 6.2: Réserve, écologique du delta et des lagunes de la


Grande-Rusizi.

B nE
- 91 -

ó
RESERVE ECOLOGIQUE DU DELTA
ET DES LAGUNES DE LA GRANDE-RUSIZI

Delta de la Rusizi
Configuration générale .

6.1 La rivière Rusizi, déversoir du lac Kivu, vient se jeter sur la


côte nord du lac Tanyanyika. Ses affluents ont leur bassin versant sur
la crête Zaïre-Nil burundaise.

6.2 A dix.kilomètres environ de son embouchure, la Rusizi se divise


en petite Rusizi vers l'Ouest (frontière Zaïre-Burundi) et grande Rusizi
vers le Sud-Est.

6.3 A son tour, la grande Rusizi, à proximité du lac,, se divise à


nouveau en deux bras principaux formant un beau delta dont la formation
remonte à une quinzaine d'années. Le bras Est a tendance à se combler
alors que le bras Ouest s'élargit et draine le flot principal de la ri-
vière. Le lit de ce bras Ouest est parsèmera son débouché dans le lac, de
nombreux îlots. Certaines années, comme ce fut le cas en 1978, ces îlots
abritent des colonies d'oiseaux aquatiques nicheurs (Ibis, Hérons)1.

6.4 La Rusizi charrie d'énormes quantités d'alluvions arrachées aux


bonnes terres des montagnes, déboisées, abusivement. Ces alluvions s'accu-
mulent vers l'Ouest grâce aux courants et tempêtes du lac.

En 1974, le cordon littoral, progressant rapidement, s'est refer-


mé sur deux grandes lagunes, faisant ainsi avancer la côte burundaise d'en-
viron un (1) kilomètre dans le lac.

Intérêt ornitKologique^

6.5 Cet ensemble delta-lagune est un paradis pour les Oiseaux aqua-
tiques, limicoles et grands échassiers, qui y trouvent nourriture, reposoirs
et lieux de nidification. C'est une étape importante pour les migrateurs
baléarctiques et un lieu de prédilection pour les oiseaux africains.

Parmi les oiseaux nicheurs, Gaugris retient principalement Cla-


reóla pratíncola (Glaréole), Phalaorocorax afrioanus (Petit Cormoran),
Plegadis faloinellus (Ibis falcinelle), Tkreskiornis aethiopica (Ibis
sacré), Bubulcus ibis (Héron garde-boeuf), Egretta intermedia (Aigrette
intermédiaire), Ardeola ralloides (Héron crabier), Nycticorax nycticorax
1 Cf. Y. Gaugris, 1979. - Description du delta de la Rusizi (note dactylo-
graphiée non publiée) (D8221).
- 92 -

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6.1

6.2

Photo 6.1, 6.2, - Reserve écologique du delta et des lagunes de'la Grande Rusizi
[Photo -C. Pouilloux).
- 93 -

(Héron bihoreau), Rynahops flavirostris (Bec en ciseau).

6.7 Octobre et novembre voient arriver toute la gamme des 1 imicoles,


européens, beaucoup de canards et bon nombre de Laridés. Les Hippopota-
mes y sont nombreux et on peut facilement y observer de gros crocodiles.

6.8 L'aspect botanique est typique des associations caractéristi-


ques des plages sableuses et des présales. Les zones humides sont des
marais à Cyperuslaevigatas et Ptuohea, Fhragmites et Typha.

Statut 5 accorder au système delta-lagunes de Ta Grande Rusizi

6.9 Ce système ne répond pas aux critères qui doivent être considé-
rés pour la création d'une réserve de la biosphère. Tel est notamment
le cas du critère de "représentativité" qui s'applique mal dans le cas
de cette zone qui est le résultat d'un processus d'érosion suivi d'une
sédimentation intense. On ne peut non plus voir dans cette manifesta-
tion géomorphologique une aire unique en son genre; sa viabilité en tant
qu'unité de conservation peut également être contestée. Ce système appa-
raît plutôt comme une conséquence aléatoire d'une mauvaise utilisation
du territoire, accentuant un processus naturel de sédimentation à l'embou-
chure de la Grande Rusizi dans le lac Tanganyika.

6.10 Le fait que cette unité territoriale ne peut prétendre à la recon-


naissance en tant que réserve de la biosphère ne diminue en rien son inté-
rêt écologique. Aussi est-il pleinement justifié que ce système delta-
lagunes fasse l'objet d'une protection légale et reçoive le statut de
réserve écologique. Bien que cette question ne relève pas directement de
l'objet de notre mission, nous estimons cependant légitime de faire la
recommandation suivante en vue d'assurer une protection à ce territoire.

+ Recommandation 10 Creation d'une reserve écologique dans la zone


du delta et des lagunes de la Grande RusizT '

6.11 - TENANT COMPTE de l'intérêt considérable du delta et des la-


gunes de la" Grande Rusizi au point de vue écologique, orni-
thologique en particulier, et notamment de son rôle en tant
qu'étape pour les migrateurs paléarctiques;

- CONSIDERANT l'intérêt géomorphologique de ce système en évo-


lution "et ses relations avec la dégradation des hautes ter-
res de la crête Zaïre-Nil;

- NONOBSTANT le fait que le territoire considéré ne répond pas


à l'ensemble des critères indispensables à la création d'une
réserve de la biosphère;

- . CONSIDERANT par ailleurs la proximité de la Réserve de la


Biosphère de la Easse-Rusizi;

IL EST RECOMMANDE que le système formé par le delta et les lagunes


de la Grande Rusizi reçoive un statut de réserve écologique lui
garantissant une protection effective.
- 94 -

Cibles: Gouvernement du Burundi. - Université Nationale du .Burundi.

Remarques

Nécessité d'une législation souple

SAZ II existe différentes dispositions en vue d'assurer la sauve-


garde de zones naturelles présentant un intérêt sur le plan naturel ou
culturel. L'attribution à un périmètre donné de tel ou tel statut doit
répondre dans chaque cas à une série de critères spécifiques. Chaque
pays doit attribuer aux différents éléments de son patrimoine un statut
correspondant aux caractères les plus spécifiques des sites à sauvegarder.
Mentionnons parmi les très nombreuses formes de protection les statuts
suivants: para national, réserve naturelle intégrale ou dirigée, réserve
écologique, monument national, site historique, réserve de la biosphère,
bien naturel ou culturel du Patrimoine mondial, "etc." Le choix dépend
des caractères propres de l'entité considérée, et du contexte historique,
culturel, socio-économique et écologique où l'on se trouve.

6.13 Ceci implique une législation souple, adaptée à la diversité


des situation-s qui se présentent mais qui a pour finalité, quelle que
soit le concept avoqué, d'assurer à l'entité territoriale considérée
la pleine protection que sa sauvegarde à long terme implique.

Protection de la réserve écologique

6.14 Nous désirons éviter que l'exclusion du delta et des lagunes de


la Grande Rusizi, hors de la RB de la Basse Rusizi, porte préjudice à la
protection effective de cette zone. Aussi suggérons-nous une stratégie
en deux étapes :

6.15 I o A court terme: étant donné l'incertitude où l'on se trouve


en ce qui concerne la possibilité de créer dans un avenir rapproché une
réserve écologique, conformément à la recommandation, il nous apparaît
judicieux d'associer, aux fins de protection légale et effective, la
réserve écologique delta-lagunes à la réserve de la biosphère de la Basse-
Rusizi. Ceci permettrait d'assurer rapidement la protection de ce terri-
toire.

6.16 2 A moyen terme, la réserve céologique delta-lagunes devrait


recevoir un statut légal de réserve écologique.

6.17 Afin d'éviter ces difficultés de procédure, il serait avantageux


pour le Burundi de promulguer une "Zçi-cadre" qui pourrait s'appliquer à
n'importe quel territoire requérant une protection (réserve de la biosphère,
patrimoine mondial, réserve écologique, parc national, monument classé,
e t c ) ; il suffirait dès lors d'un simple règlement d'application pour
assurer, dans de très brefs délais, la forme de protection requise. Le
tout pourrait s'intégrer dans le contexte de la législation forestière oui
est en voie d'élaboration (Cf. 3. 31 ) .
- 95 -

Programme de recherches

6.18 Outre les observations floristiques, phytosociologiques, orni-


thologiques, limnologiques et géoraorphologiques, il serait intéressant
de suivre l'évolution de ces formations deltaïques (îlots, dunes, lagunes,
cordons littoraux, etc.) en fonction de la dégradation des sols des
hautes terres et des mesures correctrices qui devraient y être prises de
toute urgence. Le projet de "protection de la Kibira" et la création du
GRB du Mont Teza devraient à long terme atténuer les phénomènes d'abla-
tion des sols.

6.19 Une partie des sols ¿rrachés dans les bassins versants des af-
fluents de la rivière Rusizi se dépose dans la région deltaïque et en
modifie la configuration géomorphologique, aussi bien que les limites
géographiques. Il serait utile de mesurer régulièrement les quantités
de sédiments entraînés dans le lac Tanganyika, d'une part, et déposés
dans les formations dunaires, insulaires et littorales, d'autre part.

Ces recherches pourraient être coordonnées avec celles de la


station de recherches sur l'érosion-des sols de Rushubi. D'autres re-
cherches pourraient porter sur l'étude des relations entre la composition
minérale des plantes et celle des sédiments arrachés à la montagne, et
les types de sols faisant l'objet de dégradation.

Surveillance de la Réserve écologique du delta de la Grande Rusizi


6.20 La surveillance de ce territoire pourra être confiée à un seul
garde, disposant d'un logement de type C et d'un "Zodiaa". Cette embar-
cation devrait être pourvue de 2 moteurs :

l'un, puissant, de 25 CV, par suite de la présence d'Hippo-


potames;

l'autre, de 5 CV et de préférence électrique, pour les obser-


vations sur l'avifaune aquatique.

6.21 A côté de ces'infrastructures pour la surveillance et la recher-


che, il y aura lieu d'envisager les besoins d'équipement pour l'accueil
des touristes, dès lors que le Comité National MAB déciderait d'ouvrir les
réserves de la biosphère aux visiteurs, moyennant un certain nombre de
conditions.
- 96 -

> COMPTES RENDUS ABREGES DES ENTRETIENS «4

Note préliminaire

7.1 Les comptes rendus qui suivent se bornent aux grandes lignes
des discussions. Tous les éléments concrets résultant des discussions
ont été intégrés dans les parties du rapport qui s'y rapportent.

Mardi- 13 mars 1979, 6h30: Accueil à l'aéroport de Bujumbura par M. Bal-


thazar Nahimana, secrétaire permanent de la Commission Nationale de 1'U-
nesco et attaché au Ministère de l'Education Nationale

7.2- Nous arrêtons, à l'hôtel "Source du N-Ll"3 les grandes lignes du


calendrier de la mission au Burundi:

- convocation d'un groupe de travail en vue d'obtenir toutes


les informations nécessaires sur les projets de réserves de
la biosphère;

- visites des différents projets avec'une équipe connaissant


bien le terrain;

- discussions à prévoir sur les points essentiels, à savoir:


le zonage des réserves de la biosphère projetées, la protec-
tion légale, la surveillance effective sur le terrain, les
limites géographiques des réserves et les projets de recher-
ches à poursuivre.

Mardi 13 mars 1979, 14h00: Séance de travail 5 la Faculté des Sciences


de l'Université Nationale du Burundi

7.3 Sont présents :

- M. Joseph Katihabwa, Doyen de la Faculté des Sciences


- M. Audace Kabayanda, Directeur des Eaux et Forêts, Président
du Comité national MAB du Burundi
M. Balthazar Nahimana, Secrétaire de la Commission nationale
de l'Unesco.
Professeur Marcel Reekmans, Secrétaire de la Faculté des
Sciences.
- M. Claude Pouilloux, Conseiller à la Direction des Eaux et
Forêts.
- 97 -

- M. Yves Gaugris, Professeur à l'Université du Burundi, Orni-


thologue.
- Dr Michel Maldague, Consultant de 1'Unesco.

7.4 Après quelques mots de présentation, M. Nahimana fait part de


son regret d'avoir dû convoquer cette réunion si rapidement.

7.5 M. Kabayanda remercia le consultant d'avoir bien voulu répondre


à la demande du Gouvernement du Burundi en vue de.hâter la mise en oeuvre
du projet MAB. Il est urgent de localiser les premiers sites des réserves
de la biosphère (RB). Les RB sont nécessaires à la conservation des res-
sources. Le but de la rencontre de l'apTès-midi est de fournir les infor-
mations nécessaires pour compléter les dossiers"déjà soumis. La matinée
de mercredi (le 14 mars) sera consacrée à la visite du projet de RB du.
delta de la Basse-Rusizi, tandis que l'on mettra à profit celle de jeudi
(le 15 mars) pour la visite de la forêt de Teza.

7.6 Prenant la parole à mon tour, je rappelle les objectifs des ré-
serves de la biosphère. J'insiste sur les points suivants:

distinction entre réserves de la bisophère, parcs nationaux, réserves


'écologiques/biens naturels du Patrimoine mondial;

caractère interdisciplinaire des projets: intégration des aspects


touchant aux sciences naturelles avec les actions humaines;

- historique de la création du Programme MAB qui a pris la"relève du


Programme Biologique Internationalj

organisation spatiale des réserves de la biosphère: aire centrale


(ou zone témoin), zone tampon, réserve de la biosphère expérimentale,
frange de la RB, notion de groupe de réserves de la biosphère.;

- finalité des RB: les RB sont une concrétisation, sur le terrain, des
objectifs mêmes du Programme MAB; sur la base d'une connaissance éco-
logique approfondie des équilibres naturels - données qui peuvent être
obtenues.à la suite d'observations menées dans l'aire centrale de la
RB-, et par comparaison avec ces zones d'équilibre, les RB doivent per-
mettre de comprendre ce qui s'est passé, ce qui se passe ou ce qui
pourrait se passer dans des écosystèmes similaires, modifiés par l'hom-
me; les programmes de recherche à entreprendre dans les RB doivent
considérer les différents facteurs de perturbation qui interviemienl,
comme p. ex., dans le cas du Burundi, les déboisements intempestifs
auxquels succède l'érosion des sols, les techniques culturales non
appropriées, la méconnaissance des facteurs hydrométéorologiques qui
peu-t entraîner des rotations sans avenir, le surpâturage, les feux
de brousse, etc. Ces différents impacts négatifs engendrent une série
évolutive ou régressive, entraînant peu à peu la ruine de territoires,
à la suite de la rupture irréversible des équilibres écologiques; la
finalité des programmes de recherches, poursuivis dans les RB, consiste
à mettre au point des systèmes d'utilisation des sols, améliorés, afin
- 98 -

de tirer parti de façon optimale des ressources, pour le bénéfice de


-la population; afin d'arriver à des résultats valables, il faut
mener parallèlement aux observations écologiques des études socio-
logiques ;
- but de la mission: examiner le potentiel offert par les différentes
propositions de- RB, introduites par le Burundi; à savoir, d'une part,
le projet de la Forêt de Teza, et, d'autre part, celui du delta et de
la plaine de' la Basse-Rusizi..

Points de discussion

1.1 . La suite de la séance est consacrée â une série d'aspects tech-


niques dont la substance a été intégrée dans les différentes parties du
présent rapport. Ces aspects sont:

7.8 I o Situation géographique des réserves de la biosphère propo-


sées et cartographie correspondante.

7.9 2 Zonage des réserves de la biosphère: délimitation pour


chaque RB de l'aire centrale (ou des aires centrales) - endroits non per-
turbés' par l'homme et représentatifs -, des zones tampons et des différen-
tes réserves de la biosphère expérimentales (RBE).

7.10 3° Tenure: il se dégage de la discussion qu'il serait utile


de disposer d'un décret de loi-type auquel on pourrait se référer pour
fixer le statut légal des RB; il devrait être possible d'obtenir à ce
sujet l'aide du C.I.D.E. {Conseil international de Droit de l'Environ-
nement1) ; il est important de conférer aux RB un statut légal afin d'en
assurer la permanence et. la protection. Dans un deuxième temps, il fau-
drait déterminer les règlements d'application en fonction de la spécifi-
cité des différents projets de RB.

7.11 M. Pouilloux mentionne l'existence d'un vaste projet de coopéra-


tion avec la France, en vue d'établir les bases d'une législation fores-
tière. Ce code, forestier du Burundi portera non seulement sur les forêts
proprement dites mais s'étendra aux galeries forestières, savanes et tous
autres endroits présentant un intérêt en ce qui concerne la conservation
de la nature; ce projet est actuellement en cours et est entièrement
financé. Dans un premier temps, on rassemblera à Paris une documentation
générale sur la législation forestière; elle inclura un ensemble de
textes législatifs de différents pays. A partir de cet inventaire, sera
élaboré un code forestier de base. Dans un deuxième temps, se déroulera
une mission de trois semaines, dans le but d'examiner avec les responsa-
bles des Eaux et Forêts du Burundi si ce code forestier est applicable
au Burundi et conforme aux besoins spécifiques du pays. La troisième éta-
pe consistera en un processus de rétro-action ("feedback") qui conduira à
rédiger un code forestier qui tiendra compte des observations recueillies
au cours de la 2 e phase. La quatrième phase enfin consistera en une nou-
velle mission au Burundi pour la présentation définitive du code forestier.

1. Le siège du C.I.D.E. se trouve à Bonn (25 Adenaueralleé).


- 99 -

7.12 Revenant ¡au'projet d'établissement d'un décret de loi, il res-


sort de la discussion que le temps nécessaire à la préparation d'un tel
décret, depuis le début de la procédure jusqu'à sa ratification, ne de-
vrait pas excéder, dans le cas présent, deux mois, étant donné qu'il n'y
a aucune expropriation à faire, toutes les terres concernées - tant à
Teza que dans la plaine de la Basse-Rusizi - étant du domaine public.
Pour hâter les démarche^ on pourrait se contenter dans un premier temps de
préparer la loi-cadre, quitte à attendre de mieux connaître les besoins
avant de prendre les décrets d'application.

7.13_ 4° Aspects touchant à la protection: une fois adoptées une


législation adaptée aux besoins des RB, ainsi que ses annexes - ou rè-
glements d'apolication-jil faudra mettre en place un système de protec-
tion efficient. Un tel système existe déjà dans le cas de la Forêt de
Teza.

7..14 5° Autorité responsable des RB.

7.15 6° 'Programme de recherches: il est décidé qu'un programme de


recherches devra être élaboré pour le vendredi 16 mars. Ce programme
doit porter sur l'utilisation des RB projetées en vue de la solution de
certains des gTands problèmes qui se posent au Burundi. Les RB doivent
répondre à la finalité du projet qui" consiste à améliorer les systèmes -
d'utilisation des terres; ceci implique de poursuivre des recherches à
la fois dans le domaine fondamental et dans le domaine des applications.

7.16 7° Moyens: il y a unanimité pour reconnaître que les moyens


n'existent pratiquement pas, à l'exception des ressources humaines; sur
ce dernier plan, la situation s'est améliorée au Burundi. La première
promotion d'ingénieurs agronomes, au nombre de sept, est sortie, tandis
qu'était complété pour la première fois le cycle complet en Biologie
(Botanique et Zoologie). Grâce à l'achèvement de ces cycles d'études,
on va pouvoir compter dans les années à venir sur un certain nombre de
doctorants, facteurs important pour l'encouragement de la recherche.

7.17 A côté de cette situation favorable des ressources humaines, ce


sont les grandes faiblesses.sur le plan matériel qui frappent. C'est
ainsi que la Faculté des Sciences ne disposeras actuellement de locaux,
situation qui pourrait s'améliorer d'ici quelques mois... pour autant que
l'on dispose de ciment. L'équipement quant à lui pourrait être obtenu
du F.E.D. (Fonds Européen de Développement)3 et notamment de la Belgique.
Du côté du Département des Eaux et Forêts, on en est au stade de l'élabo-
ration des plans des bâtiments; le projet de construction prévoit des la-
boratoires, notamment pour la conservation de la nature. On espère pour la
réalisation du projet un financement de la Banque Mondiale et du F.E.D.,
peut-être même de l'USAID. Dans l'immédiat,, le manque de ressources maté-
rielles représente un facteur limitant de première grandeur. Plusieurs
chercheurs, comme les Professeurs M. Reekmans. et Y. Gaugris, doivent tra-
vailler chez eux.

7.18 II y a également unanimité pour reconnaître'qu'un des facteurs


limitants majeurs est le manque de véhicule tout terrain (Cf. 3.126).
- 100 -

7.19 Les participants à la séance de travail souhaitent que 1'Unes-


co apporte une amélioration sur le plan tangible.

7.20 S 0 Aspects éducatifs.

7.21 9° Diffusion des connaissances accumulées.' malgré des travaux


d'inventaires considérables, notamment dans le domaine de la flore et de
la faune (Cf. .9.13-3.21), il n'a pas encore été possible de publier la
documentation existante. A l'exception de quelques travaux scientifiques
et d'une seule publication, il n'a pas été possible jusqu'ici de diffuser
plus largement les résultats obtenus. On souhaite vivement pouvoir trou-
ver les fonds nécessaires à la préparation et à l'édition d'une flore du
Burundi (flore-des herbacées et flore forestière, entre autres). Afin de
valoriser la somme de travail qui a été consacrée, pendant les quinze
dernières années, à la connaissance de la flore du Burundi, nous recom-
mandons (Cf. Recommandation 6;3.113) que l-'Unesco apporte son assistance
à la publication d'une flore du Burundi.

7.22 II serait- en effet paradoxal de stimuler encore la recherche


dans ce domaine si l'on risquait par ailleurs de perdre, ou tout au moins
de laisser en grande partie inexploitées, ces informations de base, indis-
pensables à la gestion rationnelle des écosystèmes naturels de ce pays.
Il y a lieu dé mentionner, dans le domaine de l'Ornithologie, une initia-
tive fort intéressante de M. Y. Gaugris qui a préparé une trentaine de
diapositives d'Oiseaux qui ont été assemblées et diffusées en pochette.
Il a été démontré à cette occasion la profonde méconnaissance des -jeunes
pour leur faune ornithologique et en conséquence le grand besoin de déve-
lopper l'éducation relative à l'environnement. Il est incontestable que
les réserves de la bioshère devront contribuer à cette éducation. Il faut
également chercher à multiplier des initiatives de ce genre et à diffuser
des documents sur la flore et la faune du pays. .

7.23 10° Documentation: je conseille aux resuonsables du Comité


National MAB de prendre des dispositions pour rassembler tous les docu-
ments qui existent (publications scientifiques, rapports de mission,
comptes rendus de colloques, rapports internes, notes, brochures, etc.)
et de veiller à en conserver au moins une copie dans les archives du
Comité MAB. Ces documents devraient être en outre soigneusement classés
et répertoriés. Mentionnons à titre d'exemple le "Rapport Verschuren"
dont il a été question à plusieurs reprises dans les discussions_, et qui
est pratiquement introuvable. La situation est la même pour de nombreux
autres rapports, tels que les comptes rendus des symposiums,tenus en mars
1973 et en avril 1975. Plusieurs articles ont été consacrés aux entités
territoriales qui sont proposées comme réserves de la biosphère dans le
présent rapport; ces articles devraient tous être recueillis et conser-
ves par le Comité MAB. L'importance d'une telle documentation est telle
qu'il conviendrait d'envisager la préparation de mi'crofiches qui pour-
raient être•largement diffusées, tandis que leurs originaux seraient con-
served à la Bibliothèque de l'Université Nationale du Burundi. Cette
question cruciale de la documentation fait l'objet de notre recommandation
14 (Cf. 8.11).
- 101

Mercredi 14 mars 1979, 14hQO: Entretien avec M. Balthazar Nahimana,


secrétaire permanent de la Commission nationale pour 1'Unesco, Minis-
tère de l'Education Nationale

7.24 M. Nahimana tient à me mettre .au courant d'un projet qui porte
sur le reboisement autour des éaoles. Il existe à l'heure actuelle des
cours sur là protection du milieu naturel; ceux-ci sont développés d'une
façon assez systématique au niveau primaire, grâce à la contribution du
Bureau d'Education Rurale (B.E.R.), notamment. Il y a lieu à présent
d'intensifier de tels cours,au niveau secondaire. M. Nahimana estime
qu'il ne faut pas en rester au stade de l'information théorique, mais
qu'il faut aussi familiariser les élèves avec les problèmes de la defores-
tation et les amener à entreprendre, en guise d'apprentissage, des tra-
vaux pratiques. Il semble que ce soit là le meilleur moyen de faire,
prendre conscience, à ces futurs citoyens des problèmes, et de leur incul-
quer l'importance de l1arbre pour le pays: utilité,- entretien et fonc-
tions des arbres. Les jeunes en arriveraient ainsi à modifier leur atti-
tude et leur comportement vis-à-vis des arbres et de la forêt, dans un
sens qui soit plus compatible avec la conservation du milieu naturel. Le
souci majeur de M. Nahimana est de trouver le moyen de sensibiliser les
jeunes à la nécessité de l'arbre qui est un élément vital de la conser-
vation au Burundi.

7.25 D'une manière plus concrète, le projet vise à introduire dans


l'enseignement général des cours appliqués de reboisement; il vise à
associer l'action à la théorie. Ces travaux d'application se déroule-,
raient, au cours des trois années qui suivent le niveau primaire. Il
existe déjà durant ces années des activités, inscrites au programme sous
l'appellation de "pratiques agricoles". M. Nahimana souhaiterait que
l'on puisse introduire dans cette partie du programme, des questions tou-
chant plus spécifiquement au reboisement.

7.26 Ce projet, ajoute M. Nahimana nécessiterait un certain appui


financier, pour l'achat de plants, notamment, et l'intervention de person-
nel d'encadrement (agronomes et techniciens).

7.27 J'exprime l'avis que ce projet, dans le cas du Burundi, est plein
d'intérêt; il répond à un besoin crucial et urgent. Il faudrait dès lors
l'entreprendre sur des bases solides.

7.28 La première étape devrait consister en une description du projet,


où devraient être précisés les objectifs, les méthodes pédagogiques, les
moyens nécessaires et la manière de le réaliser. L'UICN, par sa Commis-
.sion d'Education, pourrait vraisemblablement jouer un rôle dans cette
première phase. J'insiste sur le fait que s'il est vrai qu'une formation
•purement théorique est insuffisante, il faudrait cependant éviter la ten-
dance inverse qui consisterait à ne retenir que les aspects pratiques. Le
rendement pédagogique d'un tel projet nécessite une intégration de la pra-
tique à la théorie, les deux se renforçant mutuellement. Il y a lieu,
grâce aux applications pratiques, de faire comprendre l'ensemble des fonc-
tions des arbres, et les rôles de la forêt.1

1 Référence à~un projet du PNUE sur le rôle des' arbres, Nairobi.


- 102 -

Afin de réussir ce projet, il faudra aussi s'occuper de-la


formation des enseignants qui seront chargés de le mener à bien. Il
faut également choisir un oentre-pilote; il ne serait pas satisfaisant
de lancer d'emblée un tel projet dans l'ensemble du Burundi.

7.28 La deuxième étape doit comporter l'examen de tous les aspects


logistiques: terrain d'expérimentation, approvisionnement en plants, dis-
ponibilité de techniciens, planification des travaux de reboisement, arti-
culation du travail de terrain avec les aspects théoriques, instruments
appropriés, entretien des plantations...

7.29 La troisième étape consisterait en l'élaboration d'un programme


détaillé: horaire des cours théoriques et pratiques; matières; syllabus;
encadrement; responsabilité du projet-pilote.

Le projet pourrait démarrer ensui-te, à titre d'essai-pilote,


mené dans un certain nombre d'école.

7.30 La quatrième étape doit porter sur l'évaluation du projet pilote,


après une certaine durée de fonctionnement (1 année scolaire au minimum) et
déboucher sur la décision d'étendre (ou non) le projet après d'éventuelles
améliorations. -

En conclusion, M. Nahimana souhaiterait recevoir un appui pour


ce projet, tant de la part de l'Unesco que da PNUE et de l'UICN1. Il est
possible d'envisager à ce propos l'intervention de l'Unesco, par le tru-
chement du Programme MAB, et de l'associer au programme de recherches du
Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Bona, où se poursuivent des
recherches sur le reboisement. C'est, dans cette perspective que nous
croyons pleinement justifié de faire la recommandation M (Cf.S.8 ) .

Vendredi 16 mars 1979, 14hOQ: Séance de travail â la Faculté des Sciences

7.31 Le groupe de travail aborde plus en détail les aspects matériels


de la création des réserves de la biosphère. Au cours de la première ren-
contre, le 14 mars, il avait été question déjà des grandes difficultés que
rencontraient les chercheurs sur le plan des ressources matérielles (Cf.'.
If). Les participants avaient souhaité que le Programme MAB accorde une
certaine aide sur ce plan. Différents aspects connexes sont envisagés au
cours de la présente réunion.

Points de discussion

7.32 I o Stages: il serait utile que certains jeunes diplômés aient


la possibilité de se familiariser, à l'occasion de stages, avec les pro-
blèmes spécifiques de la gestion et du travail dans le contexte des ré-
serves de la biosphère. Cette demande, tout-à-fait justifiée, fait l'objet
de notre Recommandation 12 (Cf. 8.9 ) .

1. Toute correspondance relative à ce projet de "reboisement autour des


écoles" peut être adressée à l'adresse suivante: B.P. 1948, Bujumbura,
Burundi.
- 103 -

7.33 2° Semaine nationale de l'Environnement et séminaire: ce pro-


jet qui retient l'attention du groupe de travail rencontre la suggestion
qui m'avait été faite par le Représentant-résident du PNUD, à l'occasion
de la visite-que je lui ai rendue le samedi, 17 mars 1979.

7.34 II s'agirait de profiter de l'annonce de la désignation offi-


cielle des réserves de la biosphère pour organiser un séminaire sur
l'Environnement. A cette occasion, une invitation devrait être lancée
aux responsables politiques eux-mêmes qui n'ont pas toujours, ni le goût,
ni l'intérêt, de participer à des rencontres portant sur des questions de
conservation de la nature.

7.35 Le séminaire serait lui-même intégré à une "semaine nationale


de l'Environnement" dont l'objectif serait de contribuer à l'éducation
du grand public et d'éveiller son intérêt pour les questions se rappor-
tant à la sauvegarde des ressources fondamentales, tel que le sol qui
devrait de plus en plus, au Burundi, être considéré comme un bien collec-
tif, c'est-à-dire un bien qui n'appartient pas, en tant que ressource à
un individu, même si celui-ci a un droit de propriété sur le fond, mais
qui relève de la responsabilité de l'Etat. Dans cette acception, aucun
indivudu ne devrait avoir le droit de manipuler le sol de telle façon
qu'il en arrive à le dégrader. La destruction du sol, dans un pays comme
le Burundi, risque de porter préjudice au patrimoine même du pays.

7.36 II est tout-à-fait, approprié de profiter de l'inauguration des


réserves écologiques, au Burundi, pour organiser de telles activités.
Nous tenons à souligner à ce propos l'impact qu'ont eu les symposiums,
tenus en 1973 et 1975, et auxquels on se réfère encore très souvent. De
telles rencontres permettent de faire le point sur une question cruciale,
d'amener une prise de conscience et même, à l'occasion, d'engendrer des
actions. Le thème du Séminaire et le programme de la Semaine nationale
de l'Environnement devraient être étudiés avec soin. Les initiatives
pour la mise en oeuvre de ces projets pourraient être avantageusement
confiées au Comité National pour le Programme MAB, en relation avec la
Commission Nationale pour 1'Unesco.

7.37 Afin de renforcer ce projet, nous lui consacrons notre recom-


mandation 13 (Cf. 8.10 ) .

7.38 3° Matériel audio-visuel: le groupe de travail insiste sur la


nécessité de disposer d'un certain équipement audio-visuel, dans le but
de mieux faire connaître au grand public, certains aspects de la nature du
Burundi. Parmi l'équipement mentionné, citons: un projecteur pour diapo-
sitives; une-caméra de 16 m ; des collections de diapositives; un
écran de projection. Dans le même ordre d'idée, on mentionne
la nécessité de disposer de 5 à 6 paires de jumelles et de quelques loupes
binoculaires stéréoscopiques (Cf. Recommandation 6 ) .

7.39 4° Administration des projets MAB: ce n'est pas au directeur


scientifique du Programme MAB que doit revenir la tâche d'assurer la
surveillance, au jour le jour, des projets et la gestion courante des ré-
serves de la biosphère, y compris le contrôle du matériel et du véhicule
tout terrain, p. ex. L'ensemble de ces tâches doit relever d'un respon-
sable de la gestion des opérations courantes (R.G.O.C.) qui doit rendre
- 104 -

compte de ses actions au directeur scientifique et faire rapport au Comité


National MAB. Il convient pour occuper ce poste de disposer d'une personne
très motivée qui recherche le travail de terrain et qui consacrera une
grande partie de son temps dans les réserves de la biosphère. C'est égale-
ment le R.G.O.C. qui devra contrôler le travail des gardes chargés de la
surveillance des RB. Il lui incombera également la responsabilité de l'en-
semble du matériel dont disposeront les RB. Il devra veiller à ce que les
personnes ou les groupes qui fréquenteront les RB le fassent conformément
aux dispositions réglementaires qui auront été arrêtées par le Comité MAB;
la fréquentation touristique des RB devra en particulier faire l'objet
d'une attention constante.

7.40 Pour résumer, le R.G.O.C. doit s'occuper de tous les aspects


administratifs et matériels des RB, tandis que les aspects scientifiques
relèveront du directeur scientifique du Comité MAB. Le R.G.O.C. rend
compte de ses activités au Président du Comité MAB. Le groupe de travail
est d'avis qu'il est suffisant de disposer d'un seul "gestionnaire" .
(R.G.O.C.) pour les 3 entités territoriales à protéger, à savoir: (1) la
Réserve écologique de la Grande-Rus-izi; (2) la Réserve de la Biosphère
de la Basse-Rusizij (3) le Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont
Teza. Cf. Recommandation 3 (3-102).

7.41 5° Protection effective .sur le terrain: le-groupe de travail


reconnaît la nécessité d'avoir en permanence sur le terrain un certain
nombre de gardes-forestiers qui effectueront de façon permanente des
patrouilles dans les RB. Sans une telle surveillance, il serait illusoire
de penser réaliser la conservation de ces zones. Rappelons à ce propos,
que le rapport Verschuren s'étendait également sur la nécessité de créer
un "corps de conservateurs et de gardes". En fait le R.G.O.C. aura les
attributions des conservateurs, considérés par Verschuren, tandis que le
rôle des gardes sera assumé par des gardes-forestiers.

Le groupe de travail estime que les gardes chargés de la sur-


veillance des réserves de la biosphère devraient disposer d'un uniforme
spécifique afin que l'on soit en mesure de les identifier comme gardes
attachés aux R.B. Il suffirait pour cela de prévoir un insigne approprié.

7.42 6° Logement des gardes-forestiers chargés de la protection des


R3 (Cf. 3.108): outre les logements nécessaires au personnel de surveil-
lance, le groupe de travail estime qu'un gîte devrait être construit pour
les chercheurs.

7.43 7° Couverture aérienne: il est nécessaire, dès que la désigna-


tion de ces réserves aura été faite, de procéder à la couverture aériennes
des 3 zones considérées, afin de disposer d'une base de référence à laquel-
le on pourra comparer les images qui seront obtenues dans le futur. Dans
le même ordre d'idée, il conviendra de procéder, à la délimination, sur le
terrain, des différentes zones des réserves de la biosphère (aire-centrale,
zone tampon, réserve de la biosphère expérimentale, etc. ( Cf. Recomman-
dation 5.; 3.128) .

7.44 8 Appellation des réserves de la biosphère: le groupe de tra-


vail décide unanimement de privilégier dans l'appellation de la réserve de
- 105 -

la biosphère de la forêt de crête Zaïre-Nil le nom de "Mont Teza". En ce


qui concerne l'organisation spatiale, on en arrive à reconnaître la. né-
cessité d'associer à la réserve de la biosphère du Mont-Teza, deux réser-
ves de la biosphère expérimentales: le Mont Mugongo-Manga et le Mont
Bona, ce qui conduit à recommander la création du "Groupe de Réserves de
la Biosphère du Mont Teza".
-106 -

• ÉDUCATION MÉSOLOGIQUE DANS LE CONTEXTE DU ^ -


PKUJhl MAB/BUKUNU1

8.1 II est nécessaire d'insisteT dans le contexte du Projet MAB/


Burundi sur la nécessité de conserver les ressources naturelles du Bu-
rundi, dont la population est dense et s'accroît rapidement. Ceci im-
plique que tous les milieux soient amenés à prendre conscience de l'im-
portance vitale de cette conservation. Il y a lieu que les autorités
responsables de l'éducation prennent des nresures pour développer un sys-
tème d'enseignement qui soit adapté aux réalités du pays. Tous les
moyens d'information (presse, radio, moyens audio-visuels, etc.) de-,
vraient être mis à profit pour cette sensibilisation de l'ensemble de la
population.

Symposium de 1975

8.2 Le Symposium,tenu en 1975 à Bujumbura, s'étend également dans


ses conclusions sur l'importance de la diffusion des connaissances dans
le domaine de l'écologie et de l'histoire naturelle, ce qui implique
"peer exemple la réalisation de syllabus de la flore et de la faune du
pays, de livrets d'excursions scientifiques types ou d'initiation à la
connaissance des milieux de la vie sauvage mis en réserves..". "Ces
initiatives devraient être complétées, lit-on dans le même document^
par un vaste effort éducatif au niveau des masses, débouchant sur une
prise de conscience écologique généralisée, seule solution durable aux
problèmes du déboisement sauvage, des feux de brousse, du surpâturage.
et du reboisement sauvage, des feux de brousse, du surpâturage et du res-
pect de la nature en général. Un certain nombre d'aspects législatifs
sont liés à ce programme; ils concernent notamment la protection de la
flore et de la faune, là réglementation de la chasse, de la pêche et
de la tenderie, la protection contre les incendies, etc. ".

Education en vue -de l'utilisation rationnelle des ressources

8.3 Ces conclusions restent tout-à-fait d'actualité. Il nous sem-


ble cependant que la solution ne réside pas uniquement dans une améliora-
tion de l'éducation, et le développement d'une "prise de conscience écolo-
gique"; il ne suffit pas non plus d'y associer des mesures d'ordre légis-
latif accompagnées de dispositions réglementaires. Il nous apparaît de
plus en plus évident que dans les conditions difficiles de pays peuplés et
pauvres, la solution doit passer par un aménagement rationnel des ressour-
ces. Les autres mesures sont importantes aussi mais en soi insuffisantes.
Il serait par ailleurs vain de développer l'éducation mésologique de la
1 Cf. Document D8205, p. 3.
- 107 -

masse si elle n'était pas amenée, grâce à un encadrement approprié, à


utiliser son terroir d'une manière qui soit conforme aux impératifs de
gestion rationnelle. Stratégie de développement intégré, éducation mésc-
logique et mesures législatives doivent forcément aller de pair,si l'on
veut surmonter les grands problèmes d'environnement avec lesquels se trou-
ve confronté le Burundi.

Formation au développement intégré

8.4 II convient également d'insister sur la formation à tous les


niveaux dans le domaine de la gestion rationnelle des ressources (sols,
eaux, forêts, faune). Cette formation doit être conçue dans une pers-
pective très large, celle de l'aménagement intégré du territoire. Il ne
convient plus de se limiter à la "protection" des ressources; celle-ci
ne peut se réaliser que dans le contexte d'une appr.oche globale. Telle
est d'ailleurs la philosophie de base du Programme l'Homme et la Biosphère
de 1'Unesco. La gestion des ressources naturelles'doit s'intégrer dans
les plans de développement socio-économiques, et être envisagée â long
terme. Dans cette perspective, ce sont toutes les formes d'utilisation
des terres et toutes les ressources qui doivent être prises en considé-
ration. Cette façon de voir le développement est d'autant plus impé-
rieuse que l'espace fait défaut et qu'il convient en conséquence
d'en contrôler l'utilisation d'une manière rigoureuse. C'est toute la po-
litique de l'Etat qui doit adopter des stratégies visant à augmenter la
productivité de la terre pour le bénéfice des populations locales et sans
rompre les équilibres naturels déjà considérablement perturbés.. ._

8.5 Là gestion rationnelle des ressources naturelles loin d'être en


opposition avec les objectifs du développement agricole du pays lui offre
une base indispensable. Le développement régional est affaire de concer-
tation et de travail d'équipes au sein desquelles agronomes, forestiers,
écologistes, économistes, ingénieurs, médecins, etc., sont appelés à
collaborer.

8.6 L'urgence d'une stratégie de développement intégré se fait spé-


cialement sentir dans l'Imbo, dans la zone des forêts ombrophiles de mon-
tagne de Teza et dans les régions d'altitudes intermédiaires.

Aspects éducatifs des réserves de la biosphère

8.7 Les réserves de la biosphère ne doivent pas uniquement rendre des


services sur le plan de la recherche et de la formation d'étudiants univer-
sitaires; leur fonction éducative doit être beaucoup plus générale, visant
à" contribuer à* l'éducation mésologique de la clientèle scolaire, au niveau
secondaire notamment, ainsi qu'à l'éducation des adultes en matière de
conservation de la nature. L'ouverture des réserves de la bisohère à la
population implique la mise en place d'une infrastructure d'accueil, compa-
tible avec la fonction de ces territoires; on peut réaliser par exemple des
des sentiers d'observation de la nature et 'mettre en place du personnel en
mesure de fournir des informations aux visiteurs. Nous avons donné ci-dessus
des précisions supplémentaires sur certains aspects de cette accessibilité
des réserves de la biosphère au grand public (Cf. 5.37 à 5.41).
- IOS -

Recommandations liées à la fonction de formation et d'éducation des'


.réserves de la biosphère

• Recommandation 11 Projet-pilote de reboisement autour des écoles

8.8 " AYANT PRIS CONNAISSANCE du projet envisagé par le Secrétaire


de la Commission Nationale pour l'Unesco, et portant sur le
reboisement autour des écoles (Cf. 7,24-7.30);

ESTIMANT QUE ce projet s'inscrit de façon appropriée dans une


stratégie de développement de l'éducation mésologique, dans
un pays où les déboisements sont à l'origine de profondes dé-
gradations;

IL EST RECOMMANDE:

Io QUE ce projet fasse l'objet d'une description et d'une


étude approfondies ;

2° QUE l'UICN soit approchée et que sa Commission d'Education


apporte son aide à l'élaboration du projet;

3° QUE la réalisation du projet reçoive l'appui des chercheurs


associés au projet MAB de l'Unesco, notamment dans le con-
texte des recherches qui seront menées dans la RBE dw. Mont
Bona.

Cibles : Commission Nationale du Burundi pour le Programme MAB. - Ministère


de l'Education Nationale. - Commission d'Education de l'UICN. --Comité
National MAB du Burundi.

Recommandation 12 Programme de stages pour jeunes chercheurs dans


le contexte du projet MAB/Burundi.

8.9 CONSIDERANT l'importance de disposer pour le bon fonctionnement


du Projet MAB au Burundi de personnel compétent;

IL EST RECOMMANDE:

1 QUE le R.G.O.C. (Responsable de la gestion des opérations


courantes) du Projet MAB, au Burundi, reçoive une bourse
lui permettant de faire un stage de 6 à 8 semaines en Côte
d'Ivoire, et plus précisément dans le cadre du Projet-Taï;

2° QU'un programme de stages soit établi, sous la responsabilité


du Comité National MAB pour le Burundi, en vue de permettre
à de jeunes chercheurs d'acquérir une formation complémen-
taire en rapport avec les programmes de recherches arrêtés
pour les différents réserves de la "Biosphère.
Cibles : Comité National pour le Programme MAB du Burundi. - Commission
Nationale pour l'Unesco du Burundi. - Unesco. - PNUE.
- 109 -

• Recommandation 13 Organisation d'une semaine nationale de l'Envi-


ronnement, en 1980, associera un Séminaire sur
le Projet MAB/Burundi.

8.10 ETANT DONNE l'importance qu'ont eu dans le passé les deux


séminaires organisés au Burundi dans le but de réfléchir aux
problèmes de conservation qui se posent dans ce pays1;

CONSIDERANT qu'il est urgent de poursuivre le développement


d'une prise de conscience à tous les niveaux et, entre autres,
au niveau des preneurs de décision;

IL EST RECOMMANDE de saisir l'occasion de la création des réser-


ves de la Biosphère, au Burundi pour:

Io Organiser une Semaine nationale de l'Environnement^ sur le


thème de l'utilisation rationnelle des ressources;

2° Convoquer à un Séminaire de réflexion sur les problèmes


de la conservation et du développement intégré les
responsables de la planification et les preneurs de déci-
sion dont les responsabilités touchent aux ressources
naturelles.

IL EST EN OUTRE RECOMMANDE:

Io QUE ces deux activités se déroulent, simultanément, en 1980;

2° QU'un Comité d'organisation soit créé, à l'initiative du


Comité National MAB pour-le Burundi,en concertation avec la
Commission Nationale pour 1'Unesco;

2° QUE le Programme MAB de l'Unesco apporte son assistance


â ces activités, de même que le PNUE et le PNUD.

Cibles: Comité National MAB. - Commission Nationale pour l'Unesco. -


MAB/Unesco. - MAB/Unesco. - PNUE. - Représentant Résident du PNUD à Bujum-
bura. - Université Nationale du Burundi.

Recommandation 14 Accumulation de la documentation et conservation


.des archives ayant trait aux réserves de la bio-
sphère et projets apparentés.

8.11 COMPTE TENU de l'importance des travaux et rapports•qui ont été


consacrés, au Burundi, aux aires à sauvegarder;

CONSIDERANT que des documents précieux pour les recherches finis-


sent par ne plus être disponibles par suite de lacunes dans la
conservation de la documentation et des archives;

1. Symposium forestier, 20 au 22 mars 1973, et Symposium sur l'écologie et la


protection de la nature, 28 mars - 4 avril, 1975.
- no -

TENANT COMPTE des echerches multiples qui ont déjà été réa-
lisées mais qui n'ont donné lieu qu'à un nombre restreint
d'exemplaires, rapidement épuisés;

IL EST RECOMMANDE que le Comité National MAB prenne, conjoin-


tement avec la bibliothèque de l'Université Nationale du
Burundi, les dispositions qui s'imposent pour recueillir tou-
tes les archives, documents, rapports, publication, cartes,
se rapportant aux réserves de la biosphère ou à des aires
apparentées.

Cibles: Comité National MAB. - Commission Nationale pour l'Unesco. -


Bibliothèque de l'Université Nationale du Burundi.

• • •
- Ill -

^ DOCUMENTS CARTOGRAPHIQUES ^

9.1 II existe, tant pour la Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi,


que pour le Groupe de Réserves de la Biosphère du Mont Teza un certain nombre
de documents cartographiques, dont nous" donnons une liste annotée ci-dessous,
et qui ont été intégrés au présent rapport.

9.2 Cette documentation cartographique "est particulièrement développée


en ce qui regarde la RB de la Basse-Rusizi. Il a été possible dans ce cas
de reconstituer cartographiquement, à partir de photographies aériennes, le
faciès des différents types de peuplements depuis quelques décennies1. La
comparaison des cartes permet de constater une dégradation très importante
des formations végétales, à la suite de l'utilisation non planifiée et non
rationnelle de ce territoire. Ces terres ont été envahies par la-population
d'une manière non corrdonnée et il en est résulté de profondes réductions de
la végétation' ainsi que des répercussions négatives sur les sols. La dégra-
dation du milieu résulte de projets d'installation de "paysannats", du temps
de la colonisation, qui se sont soldés par des échecs, les sols ne convenant
pas à l'utilisation agricole. Les causes des échecs auxquels a abouti l'-uti-
lisation anarchique de cet espace ont été considérées dans la thèse de doc-
torat de M. Reekmans (1975).

y Carte no 1. - Carte du Burundi (1/1,000,000)

9.3 La carte donne la situation géographique générale, la subdivision


en territoires et les principales villes.

• Carte no 2. - Régions orographiques du Burundi


9.4 La carte donne, outre les limites longitudinales et latitudinales,
.les régions orographiques naturelles: L'Imbo, le Mumirwa, le Bufündu-Mugamba,
le Haut plateau central, le Bugesera, le Ruvubu et le Mosso.

• Carte no 3. - Groupe de Réserves de la Biosphère. Forêt de Teza. Burundi


9.5 On observe sur la carte:

- la forêt de crête, avec le Mont Teza, constituant la Réserve de


la Biosphère du Mont Teza. La RB du Mont Teza englobe l'ensemble de la forêt
de crête, entre Rwegura, au Nord, et Bugarama, au Sud;
l'intrusion d'une plantation de thé dans la forêt de crête est
bien visible;
la Réserve de la Biosphère expérimentale (RBE) an Mont Bon.a}
située hors de la RB du Mont Teza et de sa zone tampon;
1 Cf. Cartes no 5, 6, 7, 8 et 9, d'après M. Reekmans, 1975.
- 112 -

la Réserve de la Biosphère expérimentale (RBE) du Mont Mugongo-


Manga, également hors de la zone tampon de .la RB du Mont Teza; il s'en suit
que la Réserve de la Biosphère du Mont Teza et les 2 RBE (Mont Borta et Mont
Mugongo-Manga) constituent, ensemble, le Croupe de Réserves de la Biosphère
du Mont Teza. Les terres situées entre ces trois réserves constituent la
"frange du groupe de réserves de la biosphère du Mont Teza".
les projets du FED (Fonds Européen de Développement) et de la
Banque mondiale.

Note: La forêt de Teza est encore appelée "forêt de la Kibira".

• Carte no 4. - Réserve de la Biosphère. Foret de Teza. Plan de zonage.


9.6 La carte indique la zone de la Réserve de la Biosphère du Mont
Teza. L'aire centrale est limitée par la courbe de niveau de 2200 m. Elle
est entourée d'une zone tampon beaucoup plus vaste qui a subi de profondes
dégradations au cours des décennies- précédentes mais qui fait actuellement
1'-objet de mesures de protection et de restauration, grâce au "Proj.et- de
la Kibira". Est bien visible également l'empiétement d'une plantation de
thé dans la forêt de Teza. Des plantations d'Eucalyptus ont été réalisées
en bordure de la zone tampon de la réserve

• Carte no 5. - Densité de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi3


en 1951 (d'après Reekmans, 1975)

9.7 Le couvert végétal couvre l'ensemble de la zone. On observe en


particulier les formationa arborées à cîmes jointives, dont l'association
à Hyphaene benguellensis var. ventricosa, les formations claires en bos-
quets isolés et des formations très claires à arbres isolés et nettement
dispersés.

Les transversales 1 à 12 constituent des vestiges du plan de par-


cellement qui prévoyait le groupement de paysans le long d'axes routiers
secondaires; quant à l'axe routier principal, ou dorsale, il est constitué
par l'axe routier Bujumbura-Cibitoke-frontière d-u Rwanda

• Carte no 6. - Sols de la plaine de la Basse-Rusizi (d'après Reekmans, 1975)

9.8 On observe en particulier, comparant les cartes no 5 et 6, la cor-


responsance entre les alluvions fluviátiles de la Rusizi et la Palmeraie à
Hyphaene. Quant aux complexes des sols récents à engorgement permanent de
surface, ils sont caractérisés par les associations aquatiques et semi-
aquatiques des marais permanents de la Rusizi.

• Carte no 7. - Densité de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi,


en 1982 (d'après Reekmans, 1975)

9.9 Ce qui frappe sur cette carte, en particulier si on la compare à


la carte no 5, c'est la partie qui-a été affectée aux paysannats, d'une
part, ainsi qu'une réduction déjà notable de la Palmeraie à Hyphaene (forma-
tions arborées denses à' cimes jointives). Les paysannats, qui se révélèrent
un échec, eurent pour effet de réduire considérablement les formations en
bosquets, ainsi que les formations très claires à arbres isolés.
- 113 -

• Carte^ no: 8. - Densité de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi,


en 1971 (d'après Reekmans, 1975)

9.10 La carte no 8 montre, si on la compare aux cartes no 5 (végéta-


tion, en 1951), et 7 (végétation, en 1962),la poursuite de la dégradation
des associations végétales. Les anciens paysannats ont donné lieu à des
formations herbeuses rares, les bosquets xérophiles sont considérablement
réduits et la Palmeraie elle-même est en voie de régression.

• Carte no 9. - Densité de la végétation de la plaine de la Basse-Rusizi, en


1972 (d'après Reekmans, 1975)

9.11 La carte no 9 indique les dix types de formations nettement diffé-


renciées de la plaine de la Basse-Rusizi. Les associations à Hyphaene ben-
guellensis var. ventricosa montrent, dans le nord de la plaine,des faciès
de dégradation. Les anciens paysannats sont marqués par des formations
post-culturales.

• Carte no 10. - Réserve de la Biosphère de la Basse-Rusizi - Plan de zonage, .


Burundi
9.12 Le plan de zonage délimite les zones suivantes:

1- RBE 1: zone de forte érosion


2- Zone tampon "de la Réserve de la Biosphère
3- RBE 3: zone de cotonnier sous palmier (systèmes traditionnels)
4- RBE 4: ancien paysannat; processus de recolonisation et
d'évolution de la population
5- Aire centrale de la RB de la Basse-Rusizi
6- RBE 6: zone d'élevage expérimental clôturé
7- RBE 7: zone de cotonnier sous palmier (paysannat organisé).

^ Récoltes botaniques1

9.13 Jusqu'en 1919," ce sont les botanistes allemands qui ont travaillé
au Burundi. Malheureusement leurs récoltes ont presque entièrement dispa-
ru, lors des incendies du Janlin Botanique de Berlin-Dalhem, en 1944.

9.14 Après 1919, les botanistes belges ont pris la relève, mais jus-
qu'en 1965, on ne note que des récoltes sporadiques. Ce n'est qu'à par-
tir de cette date que débutèrent les travaux d'exploration systématique du
Burundi occidental par J. Lewalle. De 1965 à 1979, celui-ci a rassemblé
plus de 6,600 numéros d'herbier correspondant à plus de 35,000 récoltes.

9.15 De 1970 à ce jour, M. Reekmans a réuni au Burundi plus de 7,700


numéros d'herbier correspondant à 120,000 récoltes. Des doubles de cette
collection se trouvent dans la plupart des.herbaria de renommée mondiale.

1 Cf. M. Âeekmans /communication personnelle écrite, 1979 (D 8211).


- 114 -

9.16 II faut aussi signaler des récoltes de la mission des Virunga


(1974), de J. Lambinon (1974 et 1978), de S.J. Symoens (1979), de C. Pouilloux
et G. Guigonis (1972 à 1979), et de P. Jtfdabaneze (1979).

9.17 On peut estimer qu'on dispose actuellement de plus de 26,000 numé-


ros d'herbier dont des doubles sont encore disponibles. Si on admet que le
nombre d'espèces différentes présentes au Burundi est de l'ordre de 3,000,
on peut dire que la' flore est très bien connue. Notons que dans les récol-
tes Lewalle et Reekmans figurent plusieurs dizaines d'espèces nouvelles pour-
la science.

Etude de la végétation1

9.18 Si dans le domaine de la floristique des résultats assez specta-


culaires ont été enregistrés pendant ces 15 dernières années, il n'en est
pas de même pour ce qui concerne l'étude de la végétation.

9.19 En 1951, Germain publiait une étude des associations végétales de


la plaine de la Rusizi. Les conclusions de ce travail réalisé surtout au
Zaïre sont largement applicables au Burundi.

9.20 En 1971, J. Lewalle terminait son étude de l'étagement de_la vé-


gétation au Burundi occidental et,en 1975, Reekmans présentait une thèse
. de doctorat relative aux problèmes de la conservation de la nature au Bu-
- rundi et à l'étude des phénophases des associations végétales les plus im-
portantes de la plaine de la Rusizi.

9.21 Des travaux botaniques relatifs à la vallée de la Siguvyaye, aux


pelouses d'altitude (mont Bona), aux forêts claires à Julbernardia et à la
phénologie de .la flore de 1'Imbo sont terminés, et les manuscrits ont été
déposés pour publication.

1 Cf. M. Reekmans, communication personnelle écrite, 1979 (D 8211).


- 115 -

CARTE DU BURUNDI
REGIONS OROGRAPHIQUES ©
• 2°00'

-2°30' RWANDA

h3°00'

ZAIRE

-3°30*

TANZANIE
- 4 ° 00*

30°00' 30° 30'


- 116 -

GROUPE DE RESERVES DE LA BIOSPHÈRE


FORET DE TE2A
©
BURUNDI

'vs

A *3
R*eguro

i Kayanio

Maltonas

Reentra

Muaaii

Bubanta^.

rMuy«b«^
Mt T u a .

RB

~ Proja* .¿y Ploniation


de m «
_ / T«ia

A /Muzinda
Maromvya
y ^ Praitt banqu* \ —
V aondiai*

**/
V MOOtYO f//

lj£>j^ (* ±
+ i
IRuihubi

RSE S
Mt Bona
BUJUMBURA

Tançanyiko
R9
Mt Mugonçomangc

Echjsile: 1/250 C00


RESERVE DE LA BIOSPHERE
FORET DE TEZA
©
PLAN DE ZONAGE

courbe de
niveau 2 2 0 0

LEGENDE

Aire centróle

ííxj Zone i ampón I

Plantation de thé

j I Plantation d'eucaly ptus BUGARAMA

Echelle appro*. •• 1 / 1 0 0 . 0 0 0
- 118 -

DENSITE DE LA VEGETATION
EN 1951

T3_

\TT_

Associations aouatiaust ai lami-oauaTiauas *ss marais eormononts «a la ftusizi

Formation! arbor M I ácimas jointivas'

Formations «tairas «ft bosawati isolas

Formations tris elairss à arbrss iootàs s< nattamant disports*


£ct*tl*. 1/50.000
SOLS DE LA PLAINE
DE LA BASSE RUSiZ!

ee**ll§ : .1/50.000
- 120 -

DENSITE DE LA VEGETATION
EN 1962

m Formations arooroos aontot geimii ^iniivti

Foriwouoits clolroo tn bosovors iioM*


D Formations ftoroousai roaai

Formation* ttros «Juros • «rftros loolo* Attestation «auotiquts a* tami-aauotiauas


p ! 3 Associations
• • t flottOIMflt. ItiNriM U="5
f~^ d•"•»
o * moráis earmanonts do ta Rniz
Ecr*Hf. I/9O.0OO
- 121

DENSITE DE LA VEGETATION
EN 1973

rq Asftociotiom oeuaitouti «t s«fT<t-o«uotiouri oa*


cnoron ptrmononit e« to Ruant
Formations horbtusos rosos

4 Formel tont grbortt» e cimat jointivos


M •—«
,:| Formations elairo* on bes o u * n isolés I « J Paysannats

7H Format ton* tri* clair» on po«aw«ts iooio*


¿j tt rwtiowoof dnptrait fe-ftoJJ*: 1/SO.00 O
- 122 -
ASSOCIATIONS VEGETALES
DE LA PLAINE
DE LA BASSE-RUSIZI

E^3 Aisociotiom aouatiquas tt s a m - a a u a t i q u a i «•• m a r o n permettants ti^- •] Formoliod« ô benitas a«gypttaca

ÎjUili FofiMiwni fortiriirti » royint -- f Sf\ Aesoeietiofts à Hrphotna »«ngwtlltnti« var. «sntricota

Associations à Nyphaana fisr.guslioaat* »ar. »antncoai


|l*3 Formations da racciomtatjoa à Acaeio hochii
(fictt* i* degradation)

[.'//:'.] Association* à Bsi Bina obytsiaiea F o r m o Tie

l*\ Bosquet* îàropnilas q C44qsa Urtfi«f«


f«A«//#i 1/50.000
- 123 -

RESERVE DE LA BIOSPHERE
BASSE-RUSIZI
- PLAN DE ZONAGE
BURUNDI
-124 -

P> REFERENCES ^

ANONYME
- Conclusions du Symposium Forestier 20, 21, 22 mars 1973. Insti-
tut des Sciences agronomiques du Burundi (ISABU), Direction gé-
nérale et forestière Kisozi, Annexe I - R.A. Technique, 1973.
- Conservation et gestion de la faune et de la flore au Burundi.
Rapport au Gouvernement du Burundi. PNUÜ. FAO, No. AT 3288, Rome
1974.
- Conclusion du Symposium organisé par le Ministère de l'Agriculture
et de l'Elevage,, à Bujumbura, du 28 mars au 4 avril 1975.
- Exposition présentée au Centre culturel français: "Un milieu, une
faune", Bujumbura, juin 1976. Introduction de D. Ndaywagije.
- Note sur la création de sentiers botaniques au Burundi MFCZN/
76/58.
- Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Burundi.
Les Oiseaux du Burundi, 30 diapositives. Connaissance du Burundi,
"La Terre et les Hommes".
- Dossier du projet "Protection de la Kibirâ". Mission forestière
Cr€te Zaire-Nil. Département des'Eaux et Forêts. C. Pouilloux,
avril 1978. MFCZN 78/46.
BIDER (J.R.), 1974 - Conservation et gestion de la faune et de la flore au
Burundi. Rapport au Gouvernement du Burundi¡ PNUD. FAO, No.
AT 3288, Rome.
DEUSE (P.), 1966 - Contribution à l'étude des tourbières du Rwanda et du
Burundi. I.N.R.S., Butare, Rép. Rwandaise, Publ. 4, 115 p., 4 phot.
FRAN KART (R.), HERBILLON (A.'). 1971 - Aspects de la pédogenèse des sols ha-
lomorphes de„la Basse Rusizi (Burundi). Mus. Roy. Afr. Centr.,
Tervuren, Ann. 8°, Se. Géol. 71.
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Congo belge et du Ruanda-Urundi. 7. Bugesera-Mayaga, A, B et C.
Notice explicative de la carte des sois et de la végétation, 57 p.,
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GAUGRIS (Y.), 1976 - Additions à l'Inventaire des Oiseaux du Burundi (déc.
1971 - déc. 1975). L'Oiseau et R.F.O., V. 46, No 3, p. 274-289 •
(p. 289: 8 références).
GERMAIN (R.), 1952 - Les associations végétales de la plaine de la Ruzizi
(Congo belge) en relation avec le milieu. Publ. I.N.E.A.C, sér.
se. 52, 321 p., 28 fig., 83 phot.
GERMAIN (R.), CROEGAERT (J.) et SYS ( C ) , avec la collaboration de MALDAGUE
E. et KEVERS, G., 1955 - Carte des sols et de la végétation du Congo
belge et du Ruanda-Urundi. 3. Vallée de la Ruzizi, A et B. Notice
explicative de la carte des sols et de la végétation, 48_p. , 2
cartes. Bruxelles, IN'.E.A.C.
- 125 -

LEBRUN (J.)j 1956 - La vegetation et les territoires botaniques du Ruanda-


Urundi. Nat. Belges 57, 230-256, phot. 2-12, carte 1.
LEWALLE (J.), 1967 - Historique des explorations botaniques au Burundi.
Rev. Univ. Off. Bujumbura l, 161-165.
LEWALLE (J.), 1968 - Conservation of vegetation in Africa south of the
Sahara. Burundi. Acta Phytogeogr. Suec. 54, p. 127-130, 2 fig.
LEWALLE (J.), 1972. - Les étages de vegetation du'Burundi occidental. Tra-
vaux de l'Université Officielle de Bujumbura, Fac. des Sciences,
No. 20, 173 p., annexe, 10 photos.
LIBEN (L.), 1961 - Les bosquets xérophiles du Bugesera (Rwanda). Bull.
Soc. Roy. Bot. Belg. 93, p. 93-111, 2 fig.
POUILLOUX (Cl.) - Etude du reboisement de la Crête Zaire-Nil (71-75).
Mission forestière Crête Zaire-Nil.
REEKMANS (M), 1975 - Les problèmes de la conservation de la Nature au
Burundi. La végétation et ses phénophases dans un parc national en
projet: la plaine de la Basse-Rusizi. Mémoire présenté pour 1'
obtention du grade de Docteur en Sciences botaniques, Univers.ité
de Liège, année académique 1974-1975.
SALEE (A.), 1932 - Carte géologique de l'Urundi méridional' Mém. Inst.
Géol. Univ. de Louvain.5.
SCHLIPPE (P. de), 1957 - Enquête préliminaire du système agricole des Ba-
rundi de la région Bututsi (Ruanda-Urundi). Bull. Agr. Congo belge
' 48, p. 827-882, 25 fig.
SOTTIAUX (G.), 1965 - Note sur la cartographie pédologique du Burundi.
ISABU, Rapp. Ann. 4, 14 p., 1 carte.
VERSCHUREN (J.), 1976 - Conservation de la nature et parcs nationaux au
Burundi. Rapport de mission, 25 juin au 26 août 1976. Administration
générale de la Coopération au Développement, Bruxelles, Coopération
Belgique-Burundi.
VERSCHUREN (J."), 1978 - Les grands Mammifères du Burundi. Mammalia,'t. 42,
No. 2/p. 209 à 224 (18 références).
WALEFFE (A.), 1965 - Etude géologique du sud-est du Burundi (régions du
Mosso et du Nkoma). Mus. Roy. Afr. Centr., Ann. 8 , Se Géol. 48,
312 p., 9 fig., XX tabl., 17 coupes, 3 (1) cartes.
Exposé de la politique forestière mise en oeuvre par le Département des
Eaux et. Forêts. République du Burundi, Ministère de l'Agriculture,
de l'Elevage et du Développement rural.

BBS
- 126 -

ANNEXES

- ANNEXE I: Liste du Comité National f1A0 du Burundi

- ANNEXE II: O . R . U . no 83 bis/Anri du 12 décembre 1933, Établissant


des réserves forestières

- ANNEXE III:Oiseaux fréquentant les zones -humides de la Rasse-


Rusizi

- ANNEXE IV: Données sur l'érosion des sols

- ANNEXE V: Echange de correspondances


- 127 -
ANNEXE I

LISTE DU CCMITE NATIONAL MAB DU BURUNDI

KL^usLiiui; DU BUHU;:DI
MEflÏjïLi^ D ~ L'AGRICUITURÊT, D2 L'LLLVAGE
ET BU D ^ / - L O ? P - . ^ " ? : : U 2 A L . -
D S P A A T L . ' ^ T DIS SAUli lig FOIïLTS.-

Iî° 410/1.012/A/714 A Uor.3ieur le '.Unistro de I ^ A Ç Ï


culture, de l'Elevage et du
Développement Rural
à
3UJUÍ.-U7V.-
OBJET: Progresse Intergouvememental
~ et Interdisciplinaire dénouaé
SOUS-COUVL.'g S:: :
"L'hoane et la Biosphère".
Uonsieur le Directeur G ¿né raí
de l'Agriculture à BUJU:.3i;: A .

Honsieur le ü n i s t r e ,

Suite à votre lettre n° 710/372/73 ne désignant Coordonnateur


du Coaité national relatif à l'exécution du Programme Intergouveme-
mental et Interdisciplinaire dénoicaé " L ' h o m e et la Biosphère", j'ai
l'honneur de vous informer que je viens de r.ettre sur pied le Co.^its
National-et vous en donne la liste ci-dessous pour approbation.

1. Co o rdonnat eur : Directeur des Eaux et Forêts


2. Secrétariat Adsinistratii : sera assuré par le Secrétariat
: Permanent de la Cornai 3sion
: Nationale pour l'UîîZSCO.
3. Secrétariat Scientifique : sera assuré par :
- la Faculté des Sciences
Doyen + (Professeur F.oeli^ar.s) de
l'Université du 3'jr.LT^DI
: - Monsieur ITSABI^yiA.Stanr-islas
(Professeur à l'Université)du
3UHJI1DI.
: - ¡.'.onsieur GAUGITf : Professeur
à l'Université du 3U:ÏJ;'3I
: - Lbnsieur DERLiTïîî : Professeur
à l'Ecole Iîoracle de l'Etat
: - Monsieur le Docteur *TJSEiiU
Directeur de la Santé Anir.xi.le
et Laboratoire Vctérinairc
- 128 -

4 . Autres membres intéressés per :


les Activités du Procraizue LIAD: - Lîonsieur KAYEIIGEY^IiG^ L . de
l'Hydroclinatolo^ie
- Lîonsieur ¡iIYILTJOiîA P .
Conseiller Technique à la. Dire-
ction Générale du i.Iiiii stère àeu
Travaux Publics de l'Equipement
et du Logement
- Lîonsieur le Délégué de la
flEGIDKSQ
- Lîonsieur le Directeur du Départe-
ment de l'Epidéiàologie
- Monsieur le Directeur du Départe-
ment des Affaires juridiques et
du contentieux
- Lîonsieur le Directeur du
Touri scie
- Mademoiselle iITALIAGLilIDEIlO Libérate
Biologiste au Service des Pech.es
- lîonsieur LÂLIEIE Jean
Conseiller au Département
es ¿&u»c o,. ; ors s, s.

Veuillez agréer, ¡Monsieur le liinistre, l'assurance de sa tris


haute considération.

COPIE POUR II^OmiAJIOIÍ A :


- lîonsieur le liinistre de l ' E d u -
cation Nationale à BüJUL3URA, LE DIRECTEUR DU DEPARTS!-!
avec ma très haute considération.- .DES EAU:-: ET FORETS

- Monsieur le Secrétaire d'Etat,


Chargé de la Production Ali- KABAYAîiUA, Audace.-
mentaire à 3ÜJÜL3UHA., avec
ma très haute considération.-
- 129 -

O . R . U . n* 85 kU/agrí à» M ¿éftembre i935.

fTA8LIi5flMT DES RESERVES'FOSESTISKEi

A. - Réserve, f cr-sf. ir-rt -it Is 1 Í:::ÍO de pcrtr.i'r Cor.co - Mil.

1 . - Est constituée en réserve forestière on vue d'être soualse à un rtgiao


special d'cxploitrtion, la. for£t de aontagne do le liprio de partage dos
eaux Cor.go-N'il, s'cter.dr.ntrt-.r.sles territoires de (Kibuye, Nyanse, Astrida,
Shar.gurru, ) fl.-ozi, Usuaburs., dont loa liaites genérelos sont reprises ci-
eprès :

Au ÎJord: ( . . . )
- Concerne le Pwanria.

A l'Est: o:\ territoire de t.'yanza (...)


En turritoirc d'Actrirtr. ( . . . )

En territoire tic Vco^i: IT. "piste-liaite passant per le cours- du ruissoeu


Msziaero juscu'à son confluent evec lr. rivière Kaburaaba, les collines
Kurubari, Kaço:i£0, Kibati, Sabjir.io, Musaoba, KyonibaxiffO, Nyaaabuye,
Ryabikinga, Nyarushahern, Kibvuuu, kubwcto, Karuube, Mutibororo.

Au Sud: lr route auto.jobile joigr.r.nt lo colline [Mutibororo (lisière Est


de In forit) à lr colline /Hutukisi (lisière Ouest do le forât).

A l'Ouest: la pisto-li-iite, passant le ruisseau Nanderaae au point ou il


traverse la route ci-dessus au T.'ord do la colline Zehc, les collines Mubuga.,
Kaaikarakcre, 'lyakanyovu, une section du cours de la riviôre Kcbulo.-.tw-, l's
collines Kuruhe'jbtí, îlguabiri, Mv'unu, Inondera, "Urutzuta, Euchecho, Fur: un*,
Bose, BuçarEaandarc, Kcbvujva, Wanisaabo, Ruherô, Runyovu, le pci'.t do
sortie de lr. forêt de le rivière Luna, les eollir.es Krbehocoiye, Y.crou:o,
Busono, Locraaa, Kisunzu, lr aîac pisto foraeat le liaite ouest \* In
forfit dans les territoires d'Usuobura, (ôhor.gusu et Kibuye.)

2.- Dnns toute l'rftendue de. la réserve décrite ci-dessus, il est intordit
d'endonaa^er la forfit de quelque fjçor. quo ce soit, notnaaont en brfllanl
des herbages, broussailles, arbres et végétaux lignoux sur pied, en ¿éfri-
chrr.t le sol en vue àa lo mettre en culture temporaire ou définitive, en
construisant des habilitions pour 1 'hoaae ou pour le bétr.il.

3.- Duns ladito reserve, les coupes do bois pouvant Strc autorisées en sa
conforcant our conditions imposées par l'ordonr-M-.r.ce du 12 aars 19?1.

<*,- Il est interdit do couper des arbres, appartenant aux pspècrs liirneu;,ec
suivantes, qui mesurent à 1 a 50 de hauteur au-dessus du sol une circorit'ere»«

inférieure à :
Nom scl&rttifloue ?Joa vemeculrirs Clreonf'.renée
Entandophrai;ag sp. Uauyove 2 a 50
Podocrrpus -j"'ab-".rc".sis Viuufu t a >0
- 130 -

"•va fvl&nrlf'1 n^a fion u>"njc u la i re. Ç \ rcan ferinie


Alhigzin sasa ^ain^'ryu 2 a
Piptadoitis nfric£::2 Umukeroko 2 a
(Inturigva ) )
Fagara îuaeropli'ylia
(Umushagagve
(Uousakavu
uwabvu
P o d o c e m u s nilnnj lar.us Uauhurizo 1 a 75""
Carapa grandiflora Uuushwati 1 «7 75
• (Uaushishi )
SyaphoniuiB elobulifera africana („• ... ) 1 m 75

Stroabosia ¿chefflerii Ujushika 1 m 75

5 . - Lee bénéficiaires d'un permis do coupe da bota ne pourront couper qu'A


concurrence de la aoitié du cubo total figurant au penáis, d<».s erbros
appartcr.irt aux espèces suivantes :
Entandophrogria sp. uauyovo
PodocarnuE usaabaronsis uuufu
podooarpus ailanjianus Uauhurizo
Carapa ¡rrandiflora Umushwati
Cyaphonlua globulifera Uaushishi.

6,- Le coupe de toutes espèces d'arbres aesurtnt aoins do 50 centimètres


do circonfiror.ee à 1 a 50 de heutour au-dessus du sol est interdite.

7 . - Les indigènes continueront à exercer dans l&di'.o réserve leurs


droits coutuaiers de coupe de bois de chauffage et de construction, cl o
bois d'outils et de bois de charbon destiné à leur usage personnel à le
condition expresse que le coupe ne porto quo sur dos arbres aorts sur
pied et sur dos arbres cheblis.

8 . - Les coupes de bois nécessaires pour les besoins des Services publics
seront accordées par le résident sur deaande des administrateurs terri-
toriaux; il se conformeront aux prescriptions des articis h, 5 et 6 do la
prósente ordonnance.

B . - Réserve forestière du aassif dit des volcans.

9 à 13. -(Sans objet : concernent le Svanda),

14,— Quiconque ccntreviei.dra aux dispositions do la présente ordonnance


sorr p;ii.sible des peines prévues à l'articlo 3 du décrot du 18 déceabr;
1930.

15.-"Le Chef du Service do 1' ¿riculture et des forât s- 3t les r^siv.ents


(du Ruando et de l'Urur.di) sor.t charçLS de l'exécution ce la présenta
ordonnance qui entrera on vigueur dis s?, publica tier..
- 131 - ANNEXE' III

OISEAUX EREQUEIiTAITT LES ZOSES SDIilDSS DE LA BASSE RU3IZI

Si ^dans la description du delta il_ est fait allusion aux grandes colonies
d'oiseaux nicheurs, il faut souligner'que la "basse Eusizi est une étape
capitale de la route que suiventsbeaucoup de migrateurs paléarcticues.
H est donc très important de garder ces zones humides- dans un état
de conservation satisfaisant pour les espèces d'oiseaux de la liste
suivante :

PELICANS Pelecanus onos-rota.-.lus


Pelecânus rufescens

HEROÎTS Ixobrychus minutus


Nycticorax nycticorax
Ardeola idae
" ralloides
Bubulcus ibis
Butorides rufiventris
rt
' striatus
Egretta ardesiaca
n alba
i« garzetta
ti intermedia
n gularis
ArdSa TTTitinf: c i n é r e a
goliath
H meloncephala
n purpurea

-CICÓNIDAS Kycteria ibis


Anastomus lamelligerus
Ciconia abdimi
n
ciconia
" episcopa
Ephippiorhynchus senegalensis
Leptoptilus cruaeniferus
TERSSglORIJITHl'DAE Threskiornis aethiopicus
Bostrychia hagedash
Plegadis falcinellus
Platalea alba

ANÁTIDAS Bendrocygna bicolor,


rt
vidu-ta
Alopoche aegyptiacus
Flectropterus gambensis
Sarkidiarnis inelanotus
Nettapus auritus
Anas acuta
" clypeata
- 132 -

ANÁTIDAS (suite) : Anas hot tent o "ta


" queranedula
" undulate,

" èrythrorhyncha
" crecca
" penelope
Netta erythrophtalma
Thalassornis leuconotus
PB0ENIC0PTERI3AE : Phoenicopterus ruber
Phoeniconaiss minor

RALLIDAE : Limnocorax flavirostra


Porphyrio alleni
n
porphyrio
Pulica cristata

: Vanellus coronatus
" lugubris
" senegallus
M
superciliosus
Pluvialis squatarola
" dominicus
Charadrius asiaticus
n dubius
n forbesi
CHAflAJRIIMS tt hiaticula
n mongolus
tt
pecuarius
tt
margináus
tt
tricollaris
tt
leschenaulti

: ïfumenius arquât a
"• phoeppus
Limosa lapponica
" limosa
Tringa erythropus
'* glareola
" nebularia
" ochropus
•" stagnâtilis
SCOLOPACÜDAS " totanus
Xenus terek
' Actitis hypoleucus
Arenaria interpres .
Capella media
" gallinago
" nigripc-nnis
Cal i cri s alna
" alpina
" ferruginea
" minuta
n
teœmincki
Philomachus pugziax
PhalaroTJUs lobatus
- 133 -

R5CU37T30ST3II>A5 : Himantopus hihantopus


Recurvircstra avos scta

On article plus complet sur lés oiseaux de la "basse Rusizi


doit paraître ce mois ci (Mars 1979) dans- la Revue:
n
L'oiseau et la Revue Française d'Ornithologie"
55) rué de Buffon, Paris
- 134 -
A1NEXE IV

Données sur X'erosion des sols

Nous donnons ci-dessous l'indice climatique de Fournier pour


les années 1970-73, pour Bugarama et Rushubi (en tonnes/ha/an):
1970 1971 1972 1973

Bugarama 53 65 46 36

Rushubi 68 SI S3 37

Quant à l'indice R d'agressivité des pluies pour la période


allant de mars 1978 à février 1979, à Rushubi, il vaut:
R-= 397,02 t/ha

Dans le cadre d'un projet financé par la France, on achève la


mise en place de "8 parcelles d'études de l'érosion:

- une parcelle témoin;


- 5 parcelles sous culture;
- une parcelle sous café;
- une parcelle sous Pimts.

L'étude se poursuivra sur 6 années consécutives.

Il est également prévu d'aménager le bassin de la Musabaga, de-


puis Rushubi, par rectification du profil du torrent (utilisation de
seuils en gabions) , encadrement de quelques paysans pilotes et améliora-
tion des pratiques culturales.

Le calcul des capacités de rétention en eau -des sols forestiers


et des sols sous prairies dégradées montre que le reboisement de 6 ha
dans les piémonts permet l'irrigation d'un ha supplémentaire dans les
plaines.

Ce calcul est confirmé par la comparaison des débits de crue


et d'étiage des rivières Mpanda et Mutimbuzi, l'une ayant un bassin
partiellement boisé, l'autre un bassin complètement déboisé.

Réf. Claude- Pouilloux, communication personnelle, 1979

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