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2.5.1Feu précoce
2.5.3Feu tardif
La Faune au Niger et dans la plus part des pays de l’Afrique de l’Ouest a été la
ressource oubliée. Cette Afrique garde encore de profondes séquelles de son
passé colonial, dans la manière d’utiliser et de gérer ses ressources naturelles.
Plus d’un quart de siècle après, le Niger envisage d’utiliser de nouveau cette
ressource, mais il doit reconnaitre que beaucoup d’option sont perdues. La
législation nationale est plutôt à tendance conversationniste. Mais depuis la
transition démocratique (1991), on note un effort important d’adaptation de la
législation vers une conservation active des ressources naturelles de la diversité
biologique.
Le souci de protéger l’Environnement et ses ressources est clairement exprimé
dans certains textes de lois telles que la Charte Nationale, la Constitution de la
République.
C’est dans ce contexte qu’il faut définir des méthodes d’exploitation durable de la
faune sauvage, à travers des activités de chasse bien conduites des activités
touristiques (tourisme de vision ou écotourisme, tourisme safari, tourisme
cynégétique…) et de rétablir les équilibres socio-économiques rompus. En clair,
l’exploitation directe de la faune, à travers la chasse ou la récolte (game
cropping), est envisagée à très court terme.
Des nouveaux textes législatifs et réglementaires ont été adoptés afin de tenir
comptes des nouvelles formes de gestion des ressources naturelles.
I les aires protégées et les activités illégales
La plupart des écosystèmes nigériens sont fragiles et vulnérables. Ils sont menacés
par la sécheresse, la désertification et la pression humaine entrainant de jour en jour
une érosion spécifique et génétique, une perte de capacité de production et de
régénération.
Le Niger dispose de huit (8) catégories d’aires protégées : les forêts classées, les
forêts protégées, le Parc National, la Réserve Intégrale ou Sanctuaire, la Réserve
Totale de Faune, la Réserve Naturelle Nationale, la Réserve Partielle de Faune, la
Réserve de la Biosphère, ainsi que de nombreux Parc agro-forestiers et Ranch, qui
constituent des sites potentiels pour la conservation IN-SITU.
Les aires protégées au Niger sont au nombre de six (6): le Parc National, la Réserve
Intégrale ou Sanctuaire des Addax, la Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr et du
Ténéré, la Réserve Totale de Faune de Tamou, la Réserve de Gadabédji, la Réserve
Partielle de Faune de Dosso. Deux (2) aires protégées sont inscrites sur la liste du
Patrimoine Mondial de l’UNESCO (le Parc National et la Réserve Naturelle Nationale
de l’Aïr et du Ténéré). Ces deux dernières sont aussi classées Réserve de Biosphère
du réseau MAB (Man And Biosphère).
Le Parc du W est une aire protégée Transfrontalière qui comprend une composante
nigérienne, burkinabé, et béninoise. Il s’inscrit dans un complexe plus vaste
dénommé : WAP qui inclut également les Parcs de la Pendjari et de l’Arly (W-Arly-
Pendjari).
La Réserve Totale de Faune de Tamou s’étend sur une superficie de 77740 ha. Elle
est adjacente au Parc du W au Nord-ouest. La Réserve a été créée par décret
numéro 62-188/ MER du 8 aout 1962 et couvrait une superficie d’environ 147000ha
à sa création. Bien que les établissements humains soient interdits dès sa création
en 1962, la reconnaissance d’une occupation importante suite aux phénomènes de
sécheresse des années 1974 et 1984 a conduit à déclasser une partie de la Réserve
(environ 69260ha) conformément couvrait au décret numéro : 76-141/PCMS/MDR du
12 aout1976.
L’une des zones les plus giboyeuses du Niger Centre Est, le Nord Dakoro attira
l’attention du colonisateur. Dans son programme de création des aires protégées
cette zone fut très vite remarquée. D’abord déclarée forêt classée par arrêté n°
3120 /SEF du 25 avril 1955, ensuite transformée successivement en Réserve de
chasse et avec la raréfaction du gibier et l’interdiction de la chasse en réserve totale
de faune. Etablie pour la protection et la conservation des grands mammifères, cette
Réserve de Gadabédji est pour ces dernières années délaissée par les autorités.
Elle est aujourd’hui soumise à d’énormes pressions menaçant l’équilibre écologique
et surtout le développement de la vie animale qui s’y trouve.
Elle est située à 76 km au nord de Dakoro et couvre une superficie de 76000 ha avec
un périmètre de 104 km.
Le massif du Termit, situé dans la partie orientale du Niger, abrite une variété de
faune tout à fait remarquable étant donné les conditions climatiques sévères qui y
règnent. On y trouve notamment des antilopes telles que la Gazelle Dorcas (Gazella
dorcas), la Galle Dama (Nanger dama dama), des Addax (Addax nasomaculatus),
des Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia), des carnivores tels que le Guépard
(Acynonix jubatus hecki), le Chacal commun (Canus aureus), le fennec (Vulpes
zerda), le Chat des sables (Felis marganita) ainsi qu’une métapopulation de Tortues
sillonnée (Geochelone sulcata).
Ce phénomène est certes présent dans l’ensemble des aires protégées, cependant
son ampleur semble plus perceptible à Gadabédji et dans l’Aïr-Ténéré. Dans la
Réserve Totale de Faune de Gadabédji, les éleveurs (autochtones et transhumants)
en sont les responsables, d’après les gestionnaires. Cette pression s’est accrue à la
faveur de l’adoption d’une convention locale limitée par le projet aménagement de la
Réserve de Faune de Gadabédji depuis le 18 septembre 1991 et autorisant la pâture
de jour dans (8 heures à 18h) du 1er janvier au de chaque année. Cette situation à
encourager une forte utilisation de toute l’aire protégée.
Dans la R.N.N.A.T, l’utilisation illégale des terres se rapporte à l’exploitation des
ressources archéologiques par les touristes bénéficiant de la complicité des
populations locales et des agences de voyage. L’ampleur de ce phénomène a
suscité un renforcement de la surveillance au niveau des aéroports de Niamey et de
décourager le pillage des ressources archéologiques.
1.2.2 Le Braconnage
A Tamou, le braconnage du gros gibier est mené par les dignitaires venant soit de
Say, soit de Niamey. L’avifaune fait l’objet une pression de la part des populations
locales. Dans la zone du W, les effets du braconnage sur le Parc auraient été
considérablement réduits ces dernières années.
Considérés comme ayant une très grande envergure à Gadabédji et à Tamou, les
feux de brousse sont par contre pratiquement absents dans les aires protégées de
Termit et de l’Aïr et du Ténéré du fait des conditions climatiques non favorables à la
présence de nombreuses herbacées. Les éleveurs transhumants et locaux, de
même
que les agriculteurs, sont identifiés comme étant les principaux acteurs. En effet, à
Gadabédji comme à Tamou, les feux de brousse sont souvent volontaires car leur
pratique permet la régénération de certaines espèces prisées par les animaux
sauvages. Ainsi les éleveurs mettent le feu pour favoriser les repousses afin de faire
face à la période de soudure. Parfois les feux incontrôlés qui naissent en périphérie
peuvent se propager à l’intérieur de ‘aire protégée.
La coupe du bois est partout signalée, dans les six aires protégées. L’exploitation du
bois et des produits forestiers non ligneux est assez développé dans la RNNAT si on
en croit ses gestionnaires. Elle se traduit par une exploitation du bois de feu et de la
paille. Les populations riveraines et les commerçants transporteurs de bois
provenant des grandes villes comme Niamey, Maradi, Zinder en sont les principaux
acteurs. La paille est, par exemple, prélevée pour servir d’alimentation au cheptel
des éleveurs vivant en ville. La paille est également utilisée par les caravaniers pour
la confection des nattes.
A Dosso l’exploitation du bois se fait via les marchés ruraux de bois. Elle est à mettre
au compte des populations riveraines, des migrants agricole et de quelques citadins.
Il en est de même dans la zone de Gadabédji où les artisans coupent certaines
espèces d’acacia (Acacia raddiana), Balanites, pour la confection de selle de
chameaux.
1.2.5Les menaces
MENACES
Pression anthropique Risque Pollution Modification du
Aires sanitaire entre milieu
Protégée animaux
s domestiques
et la Faune
Parc W Avancée du front agricole, Contact Pollution
explosion démographique animaux ménagère des
domestiques villages, et
et la Faune prospection
minières
Tamou Pression démographique Erosion hydrique
(notamment des populations (due au ramassage
migrantes venues du Nord) des pailles),
et avancée du front agricole, prolifération
bitumage de la route (Say- d’espèces
Tapoa) envahissantes
Dosso Installation des points d’eau, Prolifération
exploitation non contrôlée d’espèces
des produits forestiers non envahissantes
ligneux (Sida cordifolia)
Gadabédji Installation des puits, Transhumance
implantations de
campements, avancée du
front agricole
Termit Due à la prospection minière Prospection
minière
Aïr et Insécurité (rébellion), Compétition Exploration Espèces
Ténéré surexploitation des faune/animaux Exploitation envahissantes
ressources hydriques, domestiques minière (Prosopis juliflora)
exploration minière en terme de érosions hydrique et
pâturages éolienne
II Lutte contre les activités illégales
L’occupation des aires protégées par le bétail est souvent fréquente. Les animaux
domestiques, non seulement son concurrent avec la faune, du point de vue utilisation
de la nourriture, mais peut être aussi un vecteur des maladies. L’installation du bétail
dans une aire protégée, peut entrainer la diminution voire même la disparition de
certaines espèces animales dont les lieux de fréquentation sont occupés par ce
dernier. Pour lutter contre l’occupation des aires protégées par le bétail il faut
systématiquement renforcer les patrouilles et les postes de contrôle.
La lutte contre les feux de brousse est la préoccupation de tout aménagiste afin
d’épargner la nature des différentes formes de catastrophes.
Les bandes pare-feu manuelles qui sont réalisées manuellement par les
populations bénéficiaires aux moyens de simple matériels aratoires (râteaux,
coupe-coupe, haches…) ;
Les bandes pare-feu mécaniques : qui sont réalisées par des machines
agricoles dans de zones de parcours de la Faune ou du Bétail en vue de
protéger le capital fourrager et aussi le long des frontières. Ce type de bande
pare-feu est ouvert à l’aide de gros engins et selon les disponibilités. Un
nettoyage des bandes est opéré par les populations bénéficiaires.
En saison sèche, les vents dominants tendent à être forts et constants ; les bandes
pare-feu doivent être ouvertes sous les angles convenables, perpendiculaires à la
direction des vents dominants.
La largeur des bandes est fonction des paramètres suivants :
Densité et la structure de la végétation ;
Vitesse des vents dominants ;
Sens des vents dominants.
C’est un feu qu’on allume après les dernières gouttes de pluie communément appelé
« Feu d’aménagement »
Un feu d’aménagement est un feu qui est provoqué et contrôlé volontairement par
les gestionnaires des aires protégées qui ne nuit pas.
Allumé après les premières gouttes de pluie au moment où apparaissent les jeunes
pousses. C’est le feu d’aménagement le plus modéré car il diminue l’action néfaste
des autres feux en empêchant l’accumulation de la litière.
3. 3 Feu Tardif
C’est un feu le plus violent, il est allumé en saison sèche, lorsque les végétaux
herbacées sont murs et les graines sont tombées par contre les ligneux vivent en
latence. Ainsi, l’action de ce feu est combinée à la sècheresse exerce une pression
sur ces végétaux. Ce feu entraine une dégradation des écosystèmes de la faune
Le plan directeur est un document qui établit les règles d’utilisation, de préservation,
d’aménagement et de développement général d’une zone.
Pour assurer la pérennité des potentialités du milieu humain, la planification doit être
à long terme. On doit viser non seulement l’intérêt de la collectivité présent mais
encore celui des générations futures représenter une telle orientation, elle ne peut
céder ni aux intérêts des prises, ni à ceux d’un groupe.
Pour parvenir à une mise en valeur rationnelle d’un territoire (aire protégée), les
responsables sont tenus de leurs décisions en fonction d’une réflexion consciente
portant sur l’ensemble des ressources et des potentialités offertes par le territoire.
L’aménagement doit être esthétique afin de déterminer chez l’Homme, une sensation
de détente et d’agrément ; il reste sensible naturelle.
La sécurité des usagers doit être une préoccupation constante et fondamentale des
responsables des aménagements : sécurité des voies d’accès, sécurité des activités
nautiques, sécurité des installations et équipements,faune sauvage…
A ces principes, s’ajoutent d’autres, plus ou moins importants, dont il faut en tenir
compte :
Pour une bonne réussite de la conservation des aires protégées il ya lieu d’orienter
l’aménagement d’un certains éléments importants.
Les salines sont des endroits connus des animaux sauvages où la terre est salée et
où les animaux viennent creuser et absorber cette terre. La terre des salines apporte
aux animaux un certain nombre de sels minéraux et les oligoéléments utiles. Elle
provoque chez les animaux des phénomènes diarrhéiques donc d’expulsion des
parasites.
On peut les aménager avec apport supplémentaire de sel. Il est également possible
de fabriquer des pierres salées à lécher que l’on peut déposer dans des endroits
identifiés pour attirer les animaux.
La permanence de l’eau pour la vie de la faune est indispensable ; pour cela il est
nécessaire d’aménager les retenues d’eau :
L’érosion peut aussi altérer la situation des pistes et des cours d’eau.