Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Figure (14) : Carte bioclimatique de l'Algérie (In Nedjraoui & Bédrani, 2008).
Dr BELABED A. I. 24
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
L‘Algérie s’étend sur une superficie de 2 381 741 km 2, longe d’Est en Ouest la Méditerranée
sur plus de 1600 km et s’étire du Nord vers le Sud sur près de 2 000 km. La bioclimatologie et
l’étendue de l’aire géographique de l’Algérie sont à l’origine de l’existence d’une diversité
écosystémique importante. En effet, on dénombre 6 types d’écosystèmes :
- les écosystèmes marins et côtiers ;
- les écosystèmes des zones humides ;
- les écosystèmes montagneux ;
- les écosystèmes forestiers ;
- les écosystèmes steppiques ;
- les écosystèmes sahariens.
La biodiversité algérienne globale (naturelle et agricole) compte environ 16000 espèces
(Mediouni, 2000a), mais l’économie algérienne n’utilise que moins de 1% de ce total.
La richesse de la biodiversité nationale et le reflet de la diversité écosystémique en Algérie. Les
zones humides intègrent 39 espèces de poissons d’eau douce dont 2 endémiques. La flore est
représentée par 784 espèces végétales aquatiques connues. Cette biodiversité est moyennement
conservée même s’il y a lieu de relever l’existence de menaces pesantes.
a– Les massifs montagneux d’Algérie recèlent une diversité biologique importante. Parmi les
espèces de flore, l’Algérie compte un grand nombre d’arbres et d’arbustes. Sur les 70 taxons
arborés de la flore spontanée algérienne (Quezel & Santa, 1962), 52 espèces se rencontrent dans
les zones montagneuses. Dans la partie sud, les massifs du Sahara Central se composent de 3
éléments floristiques d'origines biogéographiques différentes : saharo-arabique,
méditerranéenne confinée aux altitudes supérieures à 1500m et tropicale localisées dans les
oueds et les vallées environnantes.
La biodiversité forestière est en régression dans la plupart des régions forestières d’Algérie. En
effet, outre la vulnérabilité naturelle qui caractérise la forêt méditerranéenne et les formations
subforestières, la forêt algérienne continue à subir des pressions diverses et répétées réduisant
considérablement ses potentialités végétales, hydriques et édaphiques.
Dr BELABED A. I. 25
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
b– Les écosystèmes steppiques se caractérisent par une diversité biologique appréciable, fruit
d’une adaptation millénaire aux conditions agro-climatiques particulièrement difficiles de ces
régions.
d– Enfin, la diversité biologique marine connue s’élève à 3183 espèces dont 3080 ont été
confirmées après 1980. Cette richesse comprend entre 720 genres et 655 familles. La flore
marine est estimée, quant à elle, à 713 espèces regroupées dans 71 genres et 38 familles. Si l’on
rajoute la végétation littorale et insulaire, la faune ornithologique marine et littorale, la
biodiversité totale connue de l’écosystème marin côtier algérien est de 4150 espèces, dont 4014
sont confirmées pour un total de 950 genres et 761 familles. Mais, il faut souligner que ces
chiffres ne reflètent pas la biodiversité réelle, mais plutôt celle connue (In Laouar, 2010).
Grâce à sa richesse de Biodiversité l’Algérie se situe parmi les pays méditerranéens les plus
originaux, sans égal du point de vu bioclimatique, floristique et faunistique,
Une telle diversité écologique a engendré une richesse du paysage et des milieux naturels d’une
grande qualité qui confère au pays un patrimoine naturel exceptionnel.
La biodiversité Algérienne est considérée parmi les plus élevée du bassin méditerranéen grâce
à la présence, entre autre, d’espèces très rares (Goéland d’Audouin Ichthyaetus audouinii, la
Sittelle de Kabylie Sitta ledanti, le Phoque moine Monachus monachus, le Cerf de Barbarie
« Bérberie » Cervus elaphus barbarus, le Fuligule nyroca Aythya nyroca et l’érismature à tête
blanche Oxyura leucocephala,…).
Afin de protéger ce patrimoine naturel et national, l’Algérie a établi un réseau d’espaces
protégés (Parcs Nationaux et Réserves Naturelles) qui renferment des écosystèmes uniques et
représentatifs de la diversité biologique du pays, conformément à la loi n° 03-10 du 19 Joumada
El Oula 1424 correspondant au 19 juillet 2003 relative à la protection de l'environnement dans
le cadre du développement durable.
Dr BELABED A. I. 26
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Dr BELABED A. I. 27
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
déjà de statuts de protection lorsqu’ils sont inclus dans les parcs nationaux, les réserves ou les
sites Ramsar pour les zones humides (In Yahi et al., 2012).
Dr BELABED A. I. 28
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Dr BELABED A. I. 29
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Total général de la
16.435
biodiversité algérienne
Dr BELABED A. I. 30
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
d’autres termes, la valeur économique se définit comme le montant maximum que les hommes
acceptent de payer pour un bien ou un service. Et il n’est pas nécessaire qu’un bien ou service
soit acheté ou vendu sur un marché pour avoir une valeur économique, il suffit que des gens
soient prêts à payer ou à faire des sacrifices en vue de l’obtenir.
L’évaluation économique de l’environnement, dont certains principes s’inspirent de l’analyse
coûts-avantages, a pour objet d’assigner une valeur marchande aux services et agréments liés
au milieu.
S’agissant de la biodiversité, attribuer une valeur économique à celle-ci reviendrait à évaluer
les services, fonctions et agréments liés à ses différentes composantes. En effet la biodiversité
joue un rôle économique essentiel dans la mesure où celle-ci remplit de nombreuses fonctions
et rend de nombreux services, notamment :
- Elle accroît le rendement des exploitations agricoles et forestières grâce aux espèces et variétés
performantes sur le plan économique qui sont obtenues moyennant des croisements.
- Elle favorise la résistance des habitats aux calamités naturelles : Il est démontré en effet qu’en
cas d’épidémie par exemple, une population suffisamment variée présentera toujours quelques
individus résistants qui pourront prendre la relève voire rescaper leurs congénères (Sinclair-
Desgagné, 2005).
- Elle ouvre la porte à la prospection de nouveaux remèdes et médicaments.
- Elle détermine la nature et l’importance des services rendus par les écosystèmes :
L’élimination ou l’ajout d’une espèce dans un écosystème peut modifier la chaîne alimentaire
ou les cycles de l’eau et de l’azote, et entraîner l’évolution de celui-ci dans un sens ou dans un
autre (dégradation, conservation).
- Elle assure la pollinisation des cultures à valeur commerciale comme celle des autres plantes,
sans quoi nombre de fruits et de légumes n’existeraient pas.
Dans la situation actuelle on sait déterminer la valeur des productions de biens et services
d’usage direct de certains écosystèmes, mais pas les services d’usage indirect et encore moins
ce qu’apportent les interrelations entre ces différentes composantes de la biodiversité. Associer
une valeur ou un prix aux différentes fonctions que remplissent les écosystèmes, est une
démarche récente, et opportune pour la validation des différents programmes visant la
conservation durable de la biodiversité (In MEDD Tunisie, 2009).
Dr BELABED A. I. 31
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
écologique, pollinisation…) et la valeur d’option (prix accordé à la préservation de la
biodiversité au titre d’un usage potentiel futur). Quant à la valeur de non-usage, elle regroupe
la valeur d’héritage (conservation de la biodiversité au bénéfice des générations futures) et la
valeur d’existence (prix accordé à la biodiversité au seul motif qu’elle existe) ; la valeur de non-
usage est étroitement associée à des considérations de justice, de morale et d’équité, de droit de
la nature ou de droits des générations futures, etc. Sur la base de cette décomposition, et même
si les économistes ont développé des méthodes pour essayer d’évaluer au moins certaines
composantes de la VET de la biodiversité, on comprend aisément que la tâche n’est pas facile
(In Trommetter et al., 2008).
Elle est calculée par la formule suivante :
La notion de valeur économique totale (VET) d’un bien public reflète la contribution d’une
ressource donnée au bien-être de l’ensemble de la société (Pearson, 2005) et englobe :
- Les valeurs d’usage qui découlent de l’utilisation directe ou indirecte, immédiate ou future,
des biens et services des écosystèmes, qui se traduisent par un revenu mesurable et
raisonnablement transparent et qui est généralement exprimé en terme financier ;
- Les valeurs de non usage qui font référence à des usages non liés à la consommation, mais
liés à la notion de services marchands, comme les activités culturelles et de loisirs qui ne
nécessitent pas de prélèvement de produits.
Le tableau ci-après présente les différentes expressions de la valeur économique de la
biodiversité sur lesquelles s’accordent la plupart des économistes à ce jour (In MEDD Tunisie,
2009).
Dr BELABED A. I. 32
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Usage Non-usage
Figure (15) : La valeur économique totale (VET) de la biodiversité. Source : Centre d’analyse stratégique, 2008.
1 – Valeur d’usage : elle a trois volets : Valeurs d’usage direct ; Valeur d’usage indirect et
Valeur d’option.
Consommation sans transformation : Cueillette, pêche, chasse.
La valeur productive : on utilise des substances pour l’utilisation d’autres éléments sous
différents formes (on transforme cette substance pour nos besoins) :
1- L’exploitation forestière pour le bois.
2- Les médicaments à base de plantes.
La valeur récréative : Comme les loisirs (Promenade)
La valeur écologique : Le rôle des organismes dans le bon fonctionnement de l’écosystème.
La valeur d’option : Exploiter différemment dans le futur les ressources génétiques.
La valeur d’existence : Assurer la biodiversité (In Mediouni, 1997).
Dr BELABED A. I. 33
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
11.4 – Valeur de la diversité biologique, usages et intérêts sociaux en Algérie :
o La société est indifférente à l’inutile. Les valeurs sociales accordées à la diversité biologique
sont subordonnées à ses usages. Or les avantages, autres qu’alimentaires, attribués à la
diversité biologique sont en régression ou abandonnés consécutivement au manque de
culture et de savoir-faire.
o Quand une communauté locale, dépend de la flore et de la faune par ses pratiques
ethnobotaniques et médicinales, elle respecte toute la diversité biologique. Les sociétés
rurales où ces traditions restent vivaces, sont plus proches de la biodiversité. Elles
représentent cependant une part en régression.
o Au plan économique, la diversité biologique n’est pas considérée comme une ressource
génétique, mais comme une production inépuisable, qui ne nécessite ni attention, ni
entretiens particuliers (In Mediouni, 1997).
Dr BELABED A. I. 34
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
2. les espèces arborées ou suffrutescentes capables d’imprimer leur physionomie
au paysage, 170 taxons : 5%,
3. les espèces dont les fonctions systémiques sont répertoriées, 250 espèces : 8%,
4. les espèces constituant une ressource génétique potentielle 500 espèces : 16%,
5. les espèces héritables et richesse globale, 100%.
Cette échelle met en évidence nos lacunes de connaissances en bioéconométrie. 85% des taxons
possèdent des valeurs nominales non mesurables. 5% seulement sont utilisés (In Mediouni,
1997).
Valeurs : d’usage Valeurs : d’usage, d’éco- Valeurs : d’assurance, Valeurs : héritable, patrimoniale
direct. usage indirect, d’option de réserve de d’existence et d’éthique.
fonctionnelle et systémique. sécurité et d’échange.
Classes
1 2 3 4 5
Dr BELABED A. I. 35
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
dernière grande entreprise de cueillette, est pourtant menacée actuellement par la
surexploitation des stocks.
Mais c’est dans le domaine de la domestication des plantes et des animaux que le génie humain
a donné toute sa dimension. L’agriculture et l’aquaculture sont aussi à l’origine des plus grands
bouleversements de la biodiversité. On a diffusé de par le monde un ensemble d’espèces qui
constitue, à des degrés divers, la base de notre alimentation. Cette mondialisation, qui a débuté
dès les débuts de l’agriculture, a profité à tous les continents et a concerné beaucoup d’autres
espèces.
Tout naturellement, ces espèces introduites ont donné naissance à nombre de races ou de
variétés adaptées aux contextes locaux. L’homme en a créé des centaines, voire des milliers, et
elles aussi sont en danger. Car l’agriculture moderne qui a été mise en place après la seconde
guerre mondiale (la Révolution verte) n’utilise que quelques variétés sélectionnées à haut
rendement, marginalisant ainsi les races locales. On redécouvre leur intérêt patrimonial alors
que beaucoup d’entre elles ont disparu (In Léveque & Mounolou, 2008).
Dr BELABED A. I. 36
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
ils dénoncent les pratiques de la «biopiraterie».
En affirmant la souveraineté des États sur leur diversité biologique, la convention entérine le
droit de propriété sur le vivant et ouvre la voie à la reconnaissance des brevets et à l’élaboration
des licences d’exploitation. On a pu dire qu’à Rio le droit des brevets est sorti vainqueur du
droit de l’environnement. C’est un changement radical par rapport à l’attitude qui avait prévalu
depuis le début du XXe siècle considérant la biodiversité comme un patrimoine commun de
l’humanité : chacun pouvait en faire usage à sa guise, utiliser sa position sociale ou son pouvoir
économique pour exploiter le vivant, et s’en approprier certaines formes dérivées, comme les
procédés et produits de sa transformation (In Léveque & Mounolou, 2008).
Dr BELABED A. I. 37
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
fin des années 1970, des naturalistes ont ainsi attiré l’attention sur la destruction rapide de
certains milieux tels que les forêts tropicales. De manière plus radicale, le zoologiste américain
E.O. Wilson affirme que l’homme est la cause d’une extinction équivalente aux grandes
extinctions du passé. D’autres n’hésitent pas à prophétiser la disparition de la vie sur Terre, et
de l’homme avec elle, si l’on ne fait rien pour inverser la tendance. Dans ce contexte, il s’agit
de rechercher des stratégies de conservation afin de préserver un patrimoine naturel qui
constitue un héritage pour les générations futures.
De fait, même si le problème du partage des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources
biologiques retient l’attention, plus que la protection des forêts tropicale, la CDB apparaît
comme le premier accord international à proposer une approche intégrée de la conservation et
de l’exploitation durable des ressources biologiques (In Léveque & Mounolou, 2008).
Dr BELABED A. I. 38
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
- Après 50 ans.
- Perte de la moitié de la superficie forestière.
Depuis l’Indépendance, les reboisements s’élèvent à 950.000 ha au total avec un taux de réussite
de 49%. Il représente en fait un taux moyen équivalent à 16.000 ha de reboisement réussi par
an. C’est un taux très faible malgré les investissements consentis.
La régression annuelle de la forêt entraîne une altération des habitats et une perte d’espèces
sauvages. Elle se poursuit inexorablement. La couverture boisée actuelle représente 3.200.000
ha sur les 13.000.000 ha climaciquement forestiers (38.000.000 ha du nord diminués de la SAU,
des terres à vocations urbaine, industrielle, etc..). Les 75% de forêts disparues ont entraîné une
érosion génétique, spécifique voisine de 30%. Les 3.200 espèces végétales persistantes ne
représentent que 70% de la flore forestière d’équilibre. La perte est de 1.300 espèces végétales.
Qu’en est-il pour la faune ? On compte qu’une espèce végétale est un habitat pour dix taxons
animaux. 13.000 espèces animales ont donc disparu du pays. L’érosion génétique globale se
chiffre par hypothèse à 15.000 espèces. C’est considérable !
Dans le domaine forestier, l’utilisation du bois est réglementée mais pas celle de la diversité
biologique. Ses usages sont aussi importants. La forêt et ses produits, biens de l’Etat, faisant
partie du patrimoine collectif, n’appartient à aucune logique de propriété. Les riverains en usent
selon un droit coutumier (In Mediouni, 1997).
Le surpâturage, les incendies, le défrichement sont responsables de 80% des dégâts causés à la
biodiversité.
4 – L’agriculture : Orge, blé, maïs, pomme de terre, … On a 6 espèces pour l’alimentation de
la population mondiale, ces espèces sont cultivées :
- Avec les méthodes d’agriculture intensive : Insecticides, engrais, pesticides.
L’agriculture intensive menace la biodiversité (Perturbation animales et végétales).
5 – L’urbanisation : Les déchets humains, les gaz, la destruction des forets pour bâtir des
terrains et des bâtiments, les arbres se trouvant dans les villes sont contaminés par la pollution
luminaire.
6 – L’industrie : Elle occupe une place particulière dans la crise mondiale de la menace de la
Biodiversité.
7 – La surexploitation des ressources (ex : le sable). Les sablières : dégradation du cordon
dunaire, qui provoque la diminution de la fertilité du sol, destruction de la flore,…
Dr BELABED A. I. 39
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Globalement, la tendance à la diminution de la biodiversité affecte tous les écosystèmes naturels
d’Algérie. Aucun écosystème ne se caractérise par une stabilisation de la biodiversité.
Les facteurs de risque les plus importants de la diminution de la biodiversité sont représentés
par les différentes activités anthropiques : destruction et/ou surexploitation de ressources
biologiques, surpâturage, extension des terres cultivées, développement de l’armature urbaine,
développement des travaux d’infrastructures, pollutions, tourisme, chasse et braconnage.
De tous les écosystèmes naturels, ce sont les forêts et les zones humides qui se caractérisent par
une nette diminution de leurs superficies et de la biodiversité.
Les écosystèmes terrestres les moins productifs, c’est-à-dire les zones steppiques et zones
sahariennes, se caractérisent également par une diminution de leur biodiversité.
Les écosystèmes marins ainsi que le littoral sont confrontés à de très fortes pressions
anthropiques qui affectent négativement l’état de la biodiversité (In Laouar, 2010).
Dr BELABED A. I. 40
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Les effets de ces menaces sont déjà perceptibles sur l’écosystème dont il y a lieu de signaler la
forte perturbation :
Érosion côtière et dégradation des formations végétales dunaires (artificialisation du milieu) ;
Perte des grandes superficies des forêts Telliennes et autres effets engendrés par la littoralisation
de l’activité économique (pression sur les ressources hydriques et foncières) ;
Pression sur certaines zones humides (Sites RAMSAR) ;
Dégradation des sites particuliers présentant un caractère paysager (In Laouar, 2010).
Dr BELABED A. I. 41
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
o Les coupes de bois : suite à la hausse des prix du bois, les coupes illicites de bois de
chauffage, de bois d’œuvre pour la construction et de bois d’ébénisterie sont en
augmentation. Ces coupes affectent les arbres ayant les meilleures caractéristiques
phénotypiques et génétiques et éliminent les meilleurs porteurs de graines ;
o Les défrichements : les populations montagnardes, privées de surfaces agricoles et
marginalisées procèdent à des labours à la lisière des forêts. Ces pratiques, outre qu’elles ont
un effet désastreux sur les sols, provoquent des antagonismes permanents entre les riverains
et l’administration forestière guidée par un souci de protection des forêts ;
o L’érosion : outre les pertes en sol, l’érosion entraîne une perte d’alimentation des nappes
phréatiques, par conséquent des ressources en eau et l’envasement des barrages ;
o Les maladies et parasites (In Laouar, 2010).
Dr BELABED A. I. 42
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
Les écosystèmes steppiques sont confrontés à de multiples menaces parmi lesquels nous
pouvons citer :
o Les aléas climatiques ;
o La sédentarisation croissante des éleveurs ainsi que l’utilisation de moyens de transport
mécaniques qui induisent une exploitation intensive des pâturages, leur dégradation
progressive et pour finir la désertification ;
o Le développement des infrastructures et des villes sur les hauts plateaux ;
o La pression des élevages sur les parcours.
Les menaces de désertification sont très importantes. Le risque majeur est le surpâturage produit
par un cheptel pléthorique (19 millions de têtes). Il est aggravé par une sécheresse intermittente.
Le cheptel est maintenu en place, même en mauvaise année, favorisant une pression de pâturage
constante sur les parcours, ne permettant pas ainsi leur régénération. Les pertes de productivité
des sols dégradés en milieu steppique sont importantes. Près de 600.000 ha de terres en zone
steppique sont irrémédiablement désertifiés alors que près de 6 millions ha sont très menacés
par les effets de l'érosion :
o Les pratiques culturales et certaines concessions en milieu steppique.
o L’introduction de la charrue à disques en milieu steppique tend à aggraver le processus de
désertification. Les superficies labourées annuellement et soumises à l'érosion éolienne sont
estimées à près de 1,2 million ha.
o La chasse illégale et le braconnage ;
o La salinisation des sols. Ce phénomène est notamment perçu au niveau de certains
périmètres agricoles situés dans les zones arides et semi-arides (In Laouar, 2010).
Dr BELABED A. I. 43
Master I : Biodiversité & Environnement
Biodiversité des Santé des Ecosystèmes
o Les inondations (Ghardaïa, Béchar… etc.) et le mauvais drainage des oasis ;
o Le braconnage et la chasse illégale (In Laouar, 2010).
Dr BELABED A. I. 44