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Promotion Ingénierie des Territoires 2008-

2009
C ENT RE D’

Charlotte Sallet - Marie


ANGERS

Institut National

Simon Lola Sirach -


d’Horticulture et de Paysage

Marie Villot Mars 2009

Diagnostic et perspectives
Cascades d’Ouzoud

M.A. Duponcheel
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Préambule et remerciements

Ce rapport a été réalisé par les étudiants de l’option Ingénierie du territoire du centre d’Angers
d’Agrocampus Ouest (INHP). Commandité au Maroc par l’Université Sultan Moulay Slimane de Beni
Mellal et le Géoparc M’Goun, et en France par le laboratoire CNRS-CARTA de l’Université d’Angers, ce
document a été remis fin mars 2009. Il fait partie d’un travail plus général comprenant l’étude de trois autres
sites du Géoparc M’Goun, c’est-à-dire les cascades d’Ouzoud, le lac de Bin el Ouidane et les traces de
dinosaures d’Iwaridene, et d’une réflexion globale sur ce Géoparc.
Après un stage de terrain d’une semaine réalisé entre le 18 et le 24 octobre 2008 dans la région de
Tadla-Azilal, qui a permis à la promotion de dernière année de découvrir le territoire, d’appréhender les
problématiques locales et de rencontrer les acteurs locaux, les quatre étudiantes que nous sommes ont durant
un peu moins de cinq semaines réalisé un diagnostic du site des cascades d’Ouzoud et proposé des pistes
d’orientation. Ayant passé relativement peu de temps sur le site même, soit une première visite assez rapide
d’environ 1h30 en début de semaine et une deuxième visite d’environ une demi-journée en fin de semaine,
nous sommes conscientes des limites de notre étude. Par ailleurs, ces visites ont été effectuées à la suite
d’une forte période de crues, certaines parties du site n’étaient donc pas accessibles.

Nous tenons à remercier vivement, M. Abderahim Faraht ainsi que toute sa famille pour leur accueil
fort chaleureux. Ensemble, vous nous avez montré ce que signifiait l’hospitalité marocaine. Nous remercions
sincèrement M. Mohammed Ouacha pour sa grande disponibilité durant tout notre séjour, pour son écoute,
les précieux entretiens que nous avons pu avoir avec lui en groupe ou individuellement. Merci pour les
moments que vous nous avez fait partager avec vos proches. Nous souhaitons remercier les membres de
l’association Attawason pour leur disponibilité et les moments partagés avec eux autour d’un cours de
berbère improvisé. Merci à M. le président du Conseil communal de Ouaouizerth, M. Mohammed El
Ghazouani, pour nous avoir fait partager son engagement dévoué à sa ville. Merci aux représentants des
Eaux et Forêts et du Centre Technique des Travaux Agricoles d’avoir eu la gentillesse de nous recevoir et de
répondre à nos questions. Nous remercions également Abdeljalil Ouadia, guide de montagne que nous avons
eu la chance de pouvoir rencontrer sur le site et qui nous a fait partager ses connaissances. Merci à
l’ensemble des professeurs encadrants pour leur disponibilité durant l’ensemble de la semaine de terrain.
Nous tenons à remercier en particulier M. Yahia El Khalki pour l’organisation de l’ensemble du séjour et les
moyens qu’il a mobilisés pour que ce dernier se déroule dans les meilleures conditions, sa grande
disponibilité, son écoute, et toutes les attentions qu’il a montré à notre égard. Merci à vous et à l’Université
Sultan Moulay Slimane de Beni Mellal. Nous remercions encore Mustapha El Hannani et Nucia Taibi pour
leur implication dans le projet et leur encadrement de retour en France. Enfin un grand merci à Véronique
Beaujouan, Virginie Caubel et Nathalie Carcaud pour avoir appuyé ce projet et nous avoir permis une
ouverture professionnalisante à l’international.

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SOMMAIRE
ANALYSE PAYSAGERE

INTRODUCTION 9

1. ANALYSE GEOGRAPHIQUE 9
1. La Géomorphologie 10
1. Données climatiques 10
2. Données géologiques 10
3. Données hydrologiques 1
2. Richesse faunistique et floristique 1
1. Un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique 11
2. Une zone humide 1
1. La Flore 1
2. La Faune 12
3. L’occupation du sol du bassin versant de l’oued Ouzoud 12
4. Contexte socio-économique 13
1. Caractéristiques démographiques 13
2. Les niveaux d’équipements et d’infrastructures (éducation, 14
analphabétisme, électricité) 14
14
3. L’économie régionale 15
1. Une dépendance vis-à-vis des ressources naturelles forestières
15
2. Une agriculture faiblement développée basée principalement sur
15 l’élevage
15
2. ANALYSE SENSIBLE
3. Le tourisme 16
17
1. Analyse plastique 18
1. Analyse plastique du paysage à l’amont des cascades 18
2. Analyse plastique du paysage centré sur les cascades 19
3. Analyse plastique du paysage centré sur les bassins : l’aval des
cascades 20
4. Analyse plastique du paysage au fil du parcours 21
5. Analyse plastique du paysage environnant 22
2. Analyse des représentations 24
1. Analyse des représentations picturales 24
1. Représentations picturales occidentales 24
2. Représentations picturales marocaines 25
2. Analyse des cartes postales 26
3. Analyse des cartes de visite 27
2.2.4 Analyse d’une affiche : le Site d’Interêt Biologique et Ecologique
(SIBE)
27
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5. Analyse des représentations dans la littérature issue des guides


touristiques marocains 28
1. La description des cascades 28
2. La description du paysage alentour 29
3. La référence aux différents sentiers 29
1. Dynamique d’un territoire 30
2. Dynamique d’acteurs 33

4. ANALYSE DES AMENAGEMENTS EXISTANTS 37


1. Analyse des panneaux et affiches 37
1. De l’association du Géoparc M’Goun 37
2. De l’AESVT 37
4.2 Analyse du parcours 38

5. TABLEAU BILAN 40

PROPOSITIONS D’ORIENTATION

Construction d’une maison du tourisme : «La maison des cascades» 47


Aménagement d’une place centrale 48
Aménagement des sentiers 50
Installation de deux tables d’orientation au niveau du belvédère 51
L’installation de toilettes à litière biomaitrisée (TLB) 53
La gestion des déchets 54
Panneau d’accueil 56

BIBLIOGRAPHIE 57

GLOSSAIRE 58

TABLE DES ILLUSTRATIONS 59

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Cascades d’Ouzoud

ANALYSE PAYSAGERE

M. Simon
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INTRODUCTION

L’objet de notre étude réside principalement dans un diagnostic paysager, auquel s’ajoutent quelques
orientations.
Après une analyse géographique sommaire qui permet de comprendre le contexte géomorphologique,
naturel, et socio-économique du lieu, nous attachons une attention particulière à l’analyse sensible.
Le paysage qui, selon la définition de la Convention européenne élaborée en 2000 désigne «une
partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs
naturels et/ ou humains et de leurs interrelations», est en effet étroitement lié à des représentations sociales.
Nous y avons donc porté n intérêt tout particulier.
Le paysage est également le fruit de dynamiques naturelles et humaines, qui ont été analysées
dans une
troisième partie.
Enfin, parce que plus qu’une analyse paysagère, il s’agit d’un diagnostic de territoire, qui doit aboutir
à la définition d’enjeux, et au final à des orientations d’aménagements, nous avons consacré une dernière
partie à un diagnostic des aménagements existants.

1. ANALYSE GEOGRAPHIQUE

Les cascades d’Ouzoud se situent dans l’Atlas marocain, dans la région de Tadla-Azilal, sur la
commune de Aït Taguella. Situées à environ 170 km au nord-est de Marrakech, 100 km de Beni Mellal et 20
km d’Azilal, elles constituent une forte attraction touristique pour les régions alentours (Figure 1).
Ouzoud signifie «action de moudre le grain» en berbère, en référence aux nombreux moulins
que l’on
peut trouver dans la région.

Carte de situation

Cascades d’Ouzoud

Figure 1 : Carte du Maroc (L. Sirach, IT 2008-2009)

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1. La Géomorphologie
1. Données climatiques

Au sein du bassin versant d’Ouzoud, les précipitations mensuelles varient de près de 2 mm en juillet
pour les plus basses à 87 mm en décembre pour les plus hautes. Annuellement, elles sont comprises en
moyenne entre 490 et 545 mm en fonction des stations. La période de sécheresse s’étend du mois de mai au
mois d’octobre tandis que les précipitations sont abondantes en hiver et au printemps (Yazini & Lmoudn,
2007). Quant aux températures, elles peuvent atteindre 3 à 4°C pour les minimales et sont proches de 32-
35°C pour les maximales. De type méditerranéen, le climat dans la région des cascades d’Ouzoud peut
présenter localement des bioclimats semi-arides frais (Alifriqui, 2005).

2. Données géologiques

Majoritairement constitué de terrains sédimentaires calcaires et marneux (roche à la fois argileuse et


calcaire), le bassin versant d’Ouzoud est caractérisé par deux types de formations géologiques (Figure 2).
D’une part des formations compétentes et perméables favorisent l’infiltration des eaux pour
environ
45% du territoire :
• calcaires du Jurassique moyen
• dolomies du Jurassique inférieur
• terrasses limoneuses
• travertins (roche sédimentaire calcaire continentale)
• alluvions du quaternaire.
D’autre part, des formations tendres et imperméables favorisent le ruissellement des eaux sur près de
55% de la surface du bassin :
• marnes et grès rouges du Jurassique inférieur
• pélites rouges et brunes du Crétacé inférieur.

Figure 2 : Carte géologique de la région d’Azilal (Réalisé par M. Villot, IT 2008-2009)

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Au niveau tectonique, le bassin comprend deux anticlinaux (sud-ouest et sud-est) et deux synclinaux
(nord-ouest et sud-ouest), ce qui se traduit par deux dépressions, centrées sur la ville d’Azilal et le village
d’Ouzoud.

Le site d’Ouzoud est très riche en ressources hydriques qui sont liées en partie à une
abondance de
résurgences dans une région de type karstique.

1.1.3 Données hydrologiques

L’Atlas est considéré comme le château d’eau du Maroc. Le bassin versant de l’oued Ouzoud, cours
d’eau permanent, s’étend sur six communes : Azilal, Aït Taguella, Tamda N’Oumerciyd, Agoudi N’Ikhair et
Tanant. Du point de vue hydrologique, l’Oued Ouzoud se déverse dans l’Oued el Abid, lui-même se jetant
dans l’Oued Oum er Rbia. Il draine un bassin versant de 386.53 km² qui prend naissance dans le Haut Atlas.
Du point de vue topographique le bassin versant varie d’une altitude de 2120 mètres sur les sommets,
à 600 mètres à l’exutoire avec notamment des fortes pentes au niveau du cours d’eau principal tandis que
dans l’ensemble du bassin les pentes sont en moyenne relativement faibles (de l’ordre de 0 à 15 degrés).

Le village d’Ouzoud qui appartient à la commune d’Aït Taguella est fortement soumis à des risques
d’inondations ayant pour origine à la fois des facteurs naturels :
• les pentes au niveau du cours d’eau principal
• les formations imperméables (55% du bassin)
• les pluies intenses et brutales au printemps et en été
et des facteurs anthropiques qui sont les plus déterminants dans la survenue des crues :
• dégradation du couvert végétal entraînant une dénudation des sols.

La zone à fort risque d’inondations s’étend de la sortie des gorges de l’oued Tissakht c’est-à-dire des
sources d’Ouzoud à l’aval immédiat des cascades, soit la zone la plus fréquentée par les touristes. (Yazini &
Lmoudn, 2007 ; Alifriqui, 2005)

1.2. Richesse faunistique et floristique


1.2.1 Un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique

Le site des cascades d’Ouzoud a été classé par dahir du 8/2/1943 par les Eaux et Forêts comme Site
d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), c’est-à-dire reconnu comme un écosystème représentatif de la
diversité biologique du pays (Madbouhi, 2006).
Les cascades d’Ouzoud sont un SIBE humide de priorité 3 (c’est-à-dire devant bénéficier d’un statut
de protection à terme, qui peut intervenir au plus après une échéance de 10 ans), d’une superficie de 100 ha,
d’un grand intérêt patrimonial et paysager. L’élément déterminant de sa classification est la présence des
cascades alimentées par des sources abondantes, et la persistance d’une population de singes magots
habitant les grottes et les vires des falaises des cascades (Madbouhi, 2006).
Depuis 2005, un projet de protection de l’écosystème du SIBE a été lancé par l’AESVT de Demnate
et financé par le PMF/FEM du PNUD, afin d’initier les premières actions de protection de la faune en
général et du singe magot en particulier et de contribuer à lancer les premières actions de sensibilisation des
acteurs locaux à la sauvegarde de la forêt de la zone d’Ouzoud (Alifriqui, 2005).

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1.2.2 Une zone humide

Sur le plan écologique et dans une ambiance sèche, les zones humides sont des habitats d’une grande
richesse en biodiversité. Ce sont des lieux de vie, de nidification, d’alimentation et de repos pour un très
grand nombre d’organismes et d’animaux.
A Ouzoud, les habitats humides peuvent être classés en 4
catégories (Aliquifri, 2005) :
•Les sources et les résurgences sont très riches en biodiversité
aquatique, notamment en ce qui concerne les invertébrés. Elles sont
en relation avec un réseau d’habitats souterrains constitué de karst et
de grottes.
•Les cours d’eau, rivières et seguias, sont des habitats
aquatiques d’eau courante, abritant des invertébrés et des vertébrés
aquatiques (poissons, batraciens, loutre,…).
•Les berges humides des cours d’eau sont colonisées par une
végétation riparienne particulière (peuplier, tamarix, frêne, laurier-
rose, roseaux,…).
•Les cascades créent des lieux humides verticaux, très
particuliers et très riches en biodiversité. Elles sont colonisées par des
espèces végétales rupicoles humides (espèces des rochers humides)
(Photo 1), formant un habitat riche pour les oiseaux, les mammifères
et plusieurs espèces d’invertébrés (insectes, mollusques…).
Photo 1 : Végétation rupicole humide au
1.2.2.1 La Flore niveau des cascades d’Ouzoud (G. Benest,
UP7)
La flore (une quinzaine d’espèces abondantes) forme une
couverture verte (Photo 1) qui tapisse les parois de l’escarpement
submergées ou touchées par les «embruns» de la cascade. La végétation est particulièrement luxuriante à
l’aval de la cascade (Madbouhi, 2006).

La forêt d’Ouzoud (Photo 2) est formée essentiellement par le


thuya de berbérie (espèce dominante), le genévrier rouge et le chêne
vert. Elle fait partie de la forêt d’Entifa, (forêt dynamique
englobant toute la vallée et se prolongeant vers le sud) dont les
principales
espèces sont : • Tetraclinis articulata (thuya de berbérie, 15%)
• Quercus rotundifolia (chêne vert, 15%)
• Juniperus oxycedrus et Juniperus phoeniciai
(genévrier oxycèdre et rouge, 5 %)
• Plantation à base de pin et d’eucalyptus (5%)
• Euphorbia sp. et Acacia gummifera (15%)

Les espèces forestières indigènes offrent des possibilités de


développement d’un cortège floristique assez riche. Les principales
espèces accompagnatrices sont : Olea europea, Ceratonia siliqua,
Pistacia lentiscus, Genista tricuspidata, Globularia alypum,
Thymus satureioides, Cistus salviifolius, Cisus creticus.
Photo 2 : La forêt d’Ouzoud (C. Ragot, IT
2008-2009)
Malheureusement on constate une absence de régénération de la
forêt

Le site
aromatiques et médicinales (PAM) dont 5 présentent abrite également
un potentiel une :dizaine
économique Thymusd’espèces de plantes
satureioides,
Lavendula dentata, Artemesia herba alba, Ceratonia siliqua, Capparis spinosa (Aliquifri, 2005).

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1.2.2.2 La Faune

Les cascades d’Ouzoud abritent une population de singes magots


(Macaca sylvana)(Photo 3). L’espèce, menacée d’extinction, est protégée par
la convention de Washington.
La loutre (Lutra lutra splendida) semble avoir disparu du site.
L’ensemble du site et de la vallée en aval de
l’oued Ouzoud abrite une riche avifaune Photo 3 : Singe magot
comprenant notamment des centaines de (IT 2008-2009)
pigeons, des perdrix gambra (Alectoris barbara)
(Photo
4), espèce endémique, des sarcelles marbrées et des rapaces. Les cascades sont
situées sur le trajet d’oiseaux migrateurs, dont la cigogne (Ciconia ciconia).
De nombreux reptiles et plusieurs espèces de petits mammifères sont
également
présents.
Les fluctuations de débit, de température et la médiocre qualité des eaux font
Photo 4 : Perdrix gambra
que la faune aquatique comporte peu d’originalités. Néanmoins celle- ci est
(site du Haut Commissariat aux abondante (insectes, batraciens, poissons, crabes…) (Aliquifri, 2005 ;
Eaux et Forêts et à la Lutte Contre Madbouhi, 2006) .
la Désertification)
1.3. L’occupation du sol du bassin versant de l’oued Ouzoud

Figure 3 : Carte de l’occupation des sols du bassin versant de l’oued Ouzoud (S. Yazini et N.
Lmoudn, modifiée par M. Simon)

L’occupation du sol dans le bassin versant de l’oued Ouzoud est caractérisée par un couvert végétal
dégradé voire absent, compris entre la forêt et le matorral dégradé. Des cultures céréalières et de
l’arboriculture d’amandiers et d’oliviers sur des terrains défrichés y sont pratiquées. Les zones urbanisées
sont très faibles,

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seulement représentées par quelques villages (Figure 3 et 4).


Le site d’Ouzoud, et les quelques douars situés dans l’axe de la vallée d’Ouzoud, sont en grande
majorité voués à l’agriculture et l’arboriculture dense d’oliviers, de figuiers et d’amandiers. Le site détient
une forêt relativement bien conservée, contrairement au reste du bassin versant de l’oued Ouzoud.

Figure 4 : Répartition de l’occupation du


sol dans le basin versant de l’oued
Ouzoud (S. Yazini et N. Lmoudn)

4. Contexte socio-économique
1. Caractéristiques démographiques

La province d’Azilal comprend 42 communes rurales (Ministère de l’Aménagement du territoire de


l’Eau et de l’Environnement, 2004) dont la commune d’Aït Taguella dans laquelle se situe le village
d’Ouzoud.
L’évolution démographique de la région reste très largement influencée par celle des campagnes
(DIRASSET, 2006). En effet, avec une population rurale de 453 323 pour une population totale de 504 501
habitants, à majorité berbère, les communes rurales regroupent plus des deux tiers de la population
(Alifriqui, 2005). Le village d’Ouzoud, quant à lui, comprend 79 foyers soit 390 habitants (Alifriqui, 2005).

2. Les niveaux d’équipements et


d’infrastructures (éducation, analphabétisme, électricité)

Presque 85% de la population âgée de plus de 10 ans est analphabète. Cette proportion est de 73%
chez les hommes et d’environ 95% chez les femmes. Le taux de scolarisation est encore très faible surtout
chez les filles (Alifriqui, 2005).
Dans le milieu rural de la province d’Azilal, de 1994 à 2003, les effectifs de l’école primaire ont
progressé de 92%, dont 174% pour les filles pour la province. Le contraste est saisissant avec le taux
d’analphabétisme qui frappe encore plus de la moitié de la population adulte. Les filles représentent 46% des
effectifs de l’enseignement primaire dans cette région (DIRASSET, 2006).
Le village d’Ouzoud comprend une école primaire, une mosquée, un dispensaire et
dispose de
l’électricité (Alifriqui, 2005) sachant que dans la région d’Azilal 46% des ménages en dispose
(Tableau 1).
Tauxet d’accès
Tableau 1 : Accès à l’eau potable à l’eau
à l’électricité Tauxd’Azilal
dans la région d’accès(C.à Sallet,
l’électricité
IT 2008-2009)
potable (% des ménages) (% des ménages)
Population urbaine 80 89
Azilal Population rurale 16
Population totale 29 46

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3. L’économie régionale

La part de l’économie de la région dans l’économie nationale est peu importante. Elle repose
principalement sur l’agriculture, l’élevage, l’exploitation des ressources forestières et les simples activités
touristiques (accueil, restauration, vente de produits d’artisanat surtout l’été). L’essentiel des activités des
hommes du village d’Ouzoud s’organise autour de l’agriculture (50%) et de quelques services (maçonnerie
(10%), commerces (10%), tourisme (30%)). Pour les femmes, les travaux domestiques (40%), le pâturage,
la récolte du bois dans la forêt et le fourrage (50%) constituent les principales activités. Ne représentant que
10% des activités des femmes, l’artisanat est peu développé. Toutefois il est relativement important dans les
villages de Tanaghmelt et Tazrout (Alifriqui, 2005).

1. Une dépendance vis-à-vis des ressources naturelles forestières

La région d’Ouzoud étant implantée dans un environnement totalement forestier où les terrains
agricoles sont presque absents, la population, assez pauvre, continue à être dépendante des ressources
naturelles forestières. Ainsi, les riverains des douars avoisinants bénéficient du droit de parcours et de
ramassage du bois mort dans la forêt, selon la loi forestière de 1917. Cette situation constitue le principal
point de conflits entre le service forestier, ses agents et gardes sur place, et la population limitrophe du
domaine forestier. Le pâturage et la récolte du bois constituent les activités les plus régulières, la récolte de
fourrage et des plantes aromatiques et médicinales (PAM) est saisonnière et dépend de la demande (souvent
externe pour les PAM) (Alifriqui, 2005).

2. Une agriculture faiblement développée basée principalement


sur l’élevage

La superficie agricole au niveau de la zone d’Ouzoud est très limitée en raison du caractère monta-
gnard de cette région. Les terres sont mises en valeur par :
• des cultures irriguées le long des oueds et séguias
• des cultures en sec (bour) en marge des villages et parfois sur les versants
dans le domaine forestier (Alifriqui, 2005).

L’élevage est une pratique ancestrale dans ces


régions de montagne. Il joue un rôle primordial dans le
budgetvillageois. Lecheptelestconstituéessentiellement
de caprins (Photo 5), de quelques ovins et de quelques
galinacés. Les ovins sont élevés à l’étable et sont
nourris par le fourrage herbacé récolté dans les champs
ou dans la forêt au printemps. Les équidés (mulets et
ânes) sont essentiellement destinés aux travaux des
champs et pour le transport dans les sentiers non
carrossables (Alifriqui, 2005).
Traditionnellement, le parcours, partie
intégrante de l’activité agro-sylvopastorale des
villageois, fournit à l’agriculture le fumier nécessaire
pour l’amendement des champs. Actuellement, ce Photo 5 : Troupeau de chèvre à Ouzoud (M. Villot, IT 2008-
secteur d’activité est en crise à cause du manque de 2009)
bergers qualifiés, et des dégâts causés par le
surpâturage dansforestiers.
essentiellement les terrains de parcours,
L’élevage extensif sans soins portés aux animaux, ni une amélioration génétique
du cheptel, n’apporte que peu de revenus aux éleveurs (Alifriqui, 2005).

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1.4.3.3 Le tourisme

Le tourisme lié aux cascades d’Ouzoud reste très mal organisé et génère très peu de revenus pour les
acteurs locaux. L’activité touristique dominante consiste à se rendre jusqu’aux sources et aux cascades
d’Ouzoud, au niveau desquelles se développe une petite restauration traditionnelle.
Les unités d’hébergement restent limitées à quelques petits hôtels non classés à Ouzoud, quelques
auberges tenues par des étrangers et quelques campings précaires (ravagés régulièrement lors des crues).
D’après Mohamed Ouzoud, guide touristique originaire du village, 3 hôtels sont actuellement présents dans
le village, soit une disponibilité d’environ 90 lits, ce qui est insuffisant par rapport à la demande. Sinon,
quelques possibilités d’habitat informel chez l’habitant se pratiquent dans certains villages voisins. Aucune
infrastructure sanitaire correcte n’est présente sur place.
Le site attire principalement des touristes nationaux (dont une grande part d’excursions scolaires).
Les jeunes et les familles marocaines de la région ainsi que des marocains résidant à l’étranger pratiquent le
bivouac sur place. Des places sont ainsi aménagées sous les oliviers pour le campement. En revanche ; les
touristes étrangers visitent les cascades d’Ouzoud dans le cadre de circuits incluant des randonnées vers le
massif du Mgoun et les vallées atlasiques et organisés à partir de Marrakech. Très peu passent la nuit à
Ouzoud.

Les secteurs de l’artisanat, de la valorisation des produits naturels et locaux, qui devraient appuyer le
tourisme local, ne sont pas encore bien organisés et les acteurs manquent encore de stratégies claires pour
mettre en place les articulations nécessaires pour le développement du secteur. D’après les guides rencontrés
sur place, les produits artisanaux vendus au niveau des cascades d’Ouzoud proviennent principalement de
Marrakech et non de l’activité locale. L’artisanat de la zone est axé essentiellement sur la valorisation de
quelques produits locaux (tresses de doum, cordage, laine, bois de peuplier, argile, roches et minéraux). Les
articles confectionnés dans des unités informelles sont exposés localement au bord des routes, dans des
étalages de fortune, ou dans quelques bazars et boutiques (Alifriqui, 2005).

Site avec un fort potentiel naturel et riche d’une qualité paysagère exceptionnelle, les cascades
d’Ouzoud sont aussi très menacées, en particulier au niveau de la biodiversité, fragilisée par les
diverses activités économiques sur place.

Nous venons de nous intéresser à la partie physique du territoire, résultat de relations entres des
facteurs naturels et humains. Il convient maintenant de s’intéresser à la dimension sensible du paysage,
c’est-à-dire le territoire tel que perçu par les populations.

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2. ANALYSE SENSIBLE

Après avoir interrogé l’ensemble de la promotion sur le


ressenti propre à chacun du lieu, nous avons pu constater à quel
point la «grandeur et la beauté du site», pour reprendre les
termes de l’un d’entre eux, les avaient profondément marqués.
Tandis que l’un compare les cascades au Grand Canyon, une
autre y voit comme les déroulements d’un ruban et se souvient
du bruit de l’eau. Alors qu’elles sont décrites comme
verdoyantes, certaines personnes pensaient y trouver plus de
vert, pour autant le vert et l’ocre font partie de la palette
chromatique indissociable des cascades. Les singes ont
également fortement attiré l’attention et sont très rapidement
associés au site. L’émerveillement s’étend au delà des cascades
à l’ensemble du paysage environnant le site, et notamment aux
montagnes. Les formes ondulantes de ces dernières suggèrent
pour certains comme un visage allongé à même le site,
générant un sentiment de bien être, de paix. Les différentes
plantations qui les recouvrent sont perçues comme l’oeuvre
d’un tableau pointilliste. Attractif, l’environnement paysager et
naturel du site est riche d’un réel potentiel.
Cependant certains déplorent la fragilité du site dont les
aménagements, qui sont par ailleurs assez peu développés au
regard de sa fréquentation, ne sont pas adaptés aux risques
naturels, en particulier ceux liés aux crues. Futurs paysagistes
et de culture occidentale, nous serions à la recherche de table de
lecture du paysage, même si un espace fait office de belvédère
en amont des cascades. Une certaine oppression enfin, est
ressentie à l’entrée du site en lien avec la présence des
échoppes et la manière des marchands d’interpeller le touriste.
Ces magasins de fortune s’insèrent par ailleurs difficilement Figure 5 : Cascades d’Ouzoud (M. Villot, IT 2008-
dans le paysage engendré par les cascades et détournent le 2009)
regard du visiteur.

Mars 2009 17
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

2.1. Analyse plastique

2.1.1 Analyse plastique du paysage à l’amont des cascades

Les lignes courbes et aléatoires des montagnes


et des oliviers conférant à la scène une atmosphère
très organique contrastent avec les formes très
géométriques des habitations constituant le point
focal de la photographie (Figure 6). Ces «cubes»,
symboles de la solidification et de la stabilité, sont
ainsi mis en avant par cette opposition de forme.
Enfin, la verticalité des bandes de peintures qui en
recouvrentcertainss’opposentencoreàl’horizontalité
de l’habitat berbère traditionnel qui semble se
fondre parmi les lignes des terrasses.

Figure 6 : Courbes et formes (S. Savigny, modifiée par M. Villot,


IT 2008-2009)

L’ocre-rose et le vert, qui tend vers le


bleuté avec l’éloignement, constituent la
palette chromatique de cette partie du village
d’Ouzoud (Figure 7 et 8).

Figure 7 : Palette Figure 8 : Palette chromatique (M.


chromatique (M.A. Villot, IT 2008-2009)
Duponcheel, modifiée par M.
Villot, IT 2008-2009) ocre-rose vert-bleuté

Nous retrouvons sur cette dernière photographie


(Photo 6) l’ensemble des motifs identitaires du paysage à
l’amont des cascades : l’amandier et l’olivier qui, avec le
vert-bleuté des montagnes, enrichissent les nuances de verts
et confèrent le caractère organique à la scène, ainsi que
l’habitat «cubique» caractéristique du lieu avec les teintes
ocre-rose pareilles à la couleur du sol.

Photo 6 : Motifs identitaires (P. Poupin, extraction de M. Villot, IT 2008-2009)


Mars 2009 18
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2.1.2 Analyse plastique du paysage centré sur les


cascades

Les lignes courbes des montagnes (Figure 10), évoquant


hasard, poésie, fragilité et changement, soulignent la
verticalité des chutes, qui confèrent à la scène une impression
d’élévation, de puissance et de grandeur.

Figure 9 : Palette chromatique (M.A. Duponcheel, extraction de M. Villot,


IT 2008-2009)

Levertduvégétalcontraste le vert
avec la couleur ocre de la terre le bleuté des
et des cascades (Figure 9). Figure 10 : Les lignes et les formes ( M.A.
lointains Duponcheel, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009)

l
L’échelle monumentale du site s’apprécie parciel
e bleu du le rapport d’échelle qui existe entre les individus et les
cascades elles-mêmes(Figures 11 et 12).

Figure 11 : La monumentalité des cascades, (C. Figure 12 : Le rapport


Gourbilière, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) d’échelle entre individus et
cascades, (G. Benest, UP7,
modifiée par M. Villot, IT
2008-2009)

Mars 2009 19
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2.1.3 Analyse plastique du paysage centré sur les bassins : l’aval


des cascades

Le deuxième plan est composé de lignes courbes au


caractère aléatoire (Figure 13) qui évoquent l’incertitude et
la fragilité. Des obliques le séparent de l’arrière plan
(Figure
13) et créent un sentiment de malaise ; elles
déstabilisent.
La palette chromatique (Figure 14) est constituée
d’ocre et de vert mais des toiles bleues, qui attirent le
regard, constituent un point d’appel dans le paysage de par
le contraste de couleurs qu’elles créent avec l’ocre mais
également par le contraste des textures. Ce point d’appel est
renforcé par la verticalité des poteaux de bois (Figure 14)
alors que d’autres abris, horizontaux, se fondent davantage
dans le paysage.

Figure 13 : Les lignes (G. Benest, UP7, modifiée par


M. Villot, IT 2008-2009)

Figure 14 : La palette chromatique (M.A. Duponcheel, extraction de


M.
Villot, IT 2008-2009)

Le vert L’ocre

Le contraste entre l’ombre et la lumière


(Figure 15), l’oblique du relief (Figure 13) et
l’échelle du site que les individus au bord de
l’eau permettent d’appréhender (Figure 15),
donnent une idée de la grandeur du site qui
impose à l’observateur sa monumentalité.

Figure 15 : Echelle et ambiance (S. Savigny, modifiée par L. Sirach,


IT 2008-2009)

Mars 2009 20
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2.1.4 Analyse plastique du paysage au fil du parcours

Au fur et à mesure que l’on se dirige vers le belvédère, point de vue


principal sur les cascades, différents effets fenêtres permettent d’en avoir un
aperçu (Figure 16). Ces fenêtres attirent le regard du touriste, concentrent
son attention et le tiennent en haleine par la répétition de leurs effets. Ce
phénomène est exacerbé par le bruit de l’eau qui va en s’intensifiant le long
du parcours.
La verticalité des chutes est mise en avant dans l’opposition
créée avec
l’horizontalité dessinée par le haut de la falaise (Figure 16).
Le long du sentier menant aux cascades, végétal et minéral
contrastent avec les couleurs vives des articles en vente, égaillant le
parcours (Figure 17).

Figure 17 : Palette chromatique (C. Gourbilière, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009)

Cette multitude de couleurs rend toutefois le ocre


paysage peu lisible créant de nombreux points
d’appel. Néanmoins ceci ne s’accorde-t-il pas avec
la représentation que le touriste étranger peut avoir vert
du Maroc ?
multicolor

Figure 16 : Effets fenêtres le long du


parcours (IT, modifiée par C. Sallet,
IT 2008-2009)

Mars 2009 21
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2.1.5 Analyse plastique du paysage environnant

Le vert de la forêt contraste avec l’ocre et ses


dégradés ; le rouge et le brun de la terre ; le beige de la
pierre.
Le mélange désordonné des textures et des couleurs
au premier plan (Figure 18) induit un sentiment de
chaos. Le village d’Ouzoud, visible sur la droite du
panorama ci-dessous (Figure19), se distingue du reste par
ses couleurs vives et hétérogènes.

l’ocre

Figure 18 : Palette chromatique (M. Villot modifiée par le vert


M. Simon, IT 2008-2009)

Nous apercevons sur les images ci-contre le contraste entre le


village atlasique traditionnel (Figure 20) qui se fond parfaitement
dans le paysage, et les environs du village d’Ouzoud, ce dernier se
distingant de la forêt par leurs couleurs vives et hétérogènes.
Le village atlasique procure un sentiment d’harmonie entre
l’homme et la nature. Il est à l’image de ce que les touristes
s’attendent à trouver au coeur des montagnes. Les environs du
village d’Ouzoud quant à eux génèrent des ponctuations colorées
mais peuvent également représenter un sentiment de gêne par
l’hétérogénéité des couleurs.

Figure 20 : Insertion des villages


dans leur environnement (M. Simon, IT
2008-2009)

Les horizontales, reposantes, dominent dans le paysage, adoucies par les courbes des collines qui
nuancent cette monotonie (Figure 19). Un sentiment de vertige induit par la cascade est atténué par la forme
en arche des travertins mais renforcé par les formes des roches du premier plan qui déstabilisent.

Figure 19 : Lignes et formes (M. Simon, IT 2008-2009)

Mars 2009 22
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Sur cette photographie (Photo 8) de l’aval des


cascades, l’effet pointilliste des montagnes en arrière
plan adoucit les lignes brisées des collines et des
falaises, procurant ainsi un sentiment de plénitude. La
forêt en fond de vallée (Photo 7) accentue le tracé du
cheminement de l’oued. L’alternance des zones d’ombre
et de lumière accentue le relief et l’impression de
hauteur, apportant en outre une plus grande variété de
teintes au paysage.

Photo 7 : Alentours (M. Villot, IT 2008-2009)

Le sentiment de monumentalité du paysage est


créé par l’encaissement de la vallée et la vue sur la
cascade. L’échelle est visible dans cette photographie
(Figure 21) grâce aux personnes présentes en bas des
chutes. Les montagnes renforcent cette impression de
gouffre.
Photo 8 : Village au loin (M. Villot, IT 2008-2009)

Figure 21 : Grande dépression (M. Simon, IT 2008-


2009)

Mars 2009 23
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2.2. Analyse des représentations

Présentes sur de nombreux blogs et sites internet, les cascades sont l’objet de nombreuses
représentations.

2.2.1 Analyse des représentations picturales


2.2.1.1 Représentations picturales occidentales

Les cascades d’Ouzoud ont inspiré quelques artistes occidentaux : français, suisse et britannique. Plus
que le motif des chutes d’eau, c’est une certaine tonalité de couleurs à base d’ocre-rouge qui se retrouve dans
chacune des représentations, couleur de la terre et du ciel au couché du soleil. Le vert
du végétal est uniquement présent dans l’aquarelle de Daniel Matti (Figure 24).

Annie Manero avec une palette


chromatique dans les tons rouges très un
vifs, peint couché de soleil sur
Ouzoud (Figure 23). Elle s’inscrit dans le
même registre que Lewis David, qui avec
trois couleurs résume les teintes que peut
prendre le site au soleil couchant
(Figure22). En outre, Annie Manero
donne une vision très dynamique des
cascades avec une eau jaillissante (Figure
Figure 22 : ‘Soir d’Ouzoud’, David Lewis, 23), alors que Daniel Matti peint un
2007 paysage tranquille, une nature paisible
aquarelle 28x32 cm (britannique) (Figure 24). Nous sommes proche de Figure 23 : ‘Cascades
l’image
paradisiaque jardin l’eau indispensable à la d’Ouzoud’, Annie Manero,
dulequel
dans
40x80 cm (française)
vie se répandrait à profusion.

Jean Poumarède développe quant à


lui à travers sa représentation des cascades
une comparaison entre les chutes d’eau
des cascades et les larmes d’une jeune
femme (Figure 25), personnifiant presque
le site. Nous pouvons nous interroger
alors sur le lien entre cette représentation
et une éventuelle légende berbéro- arabo-
musulmane autour des cascades
d’Ouzoud.

Figure 24 : ‘Les cascades


d’Ouzoud’, Daniel Matti, 2007
aquarelle 15x21 cm (suisse)

Figure 25 : ‘Les larmes


d’Ouzoud’, Jean Poumarède,
peinture numérique 40x50 cm
(français)

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2.2.1.2 Représentations picturales marocaines

Les représentations des peintres marocains sont plus figuratives que


celles des peintres étrangers.
Le point de vue peint par D. Hayat (Figure 26) est le même que celui
de la majorité des photographies : les cascades sont représentées dans leur
quasi- totalité et le paysage alentour est absent. Seule F. Mkinsi (Figure 27)
inscrit les cascades dans leur environnement montagneux. Le contraste
rouge/vert est exacerbé dans cette première représentation.

Figure 26 : ‘Chutes d’Ouzoud’,


Dadoun Hayat, huile sur toile
50x70cm, 2008

Figure 27 : ‘Cascade d’Ouzoude’, Fanida Mkinsi, huile sur toile

Les cascades paraissent monumentales dans chacune des


oeuvres et en particulier chez F. Mkinsi. La présence de
personnages permet dans sa première toile d’apprécier l’échelle
du site. La taille des personnages dans le détail des cascades
(Figure 26) renforce la puissance de l’élément naturel par
rapport à l’être humain. La hauteur des chutes, enfin, est
renforcée chez
(Figure D.26). Parqui
Hayat ailleurs,
peint ledans les de l’eau se fracassant sur la
tumulte
représentations de D. Hayat et F.
roche
Mkinsi (Figures 26 et 28), l’eau
apparaît comme une source de vie
jaillissant des entrailles de la
Figure 28 : ‘Contemplation devant la cascade
d’Ouzoud’, Fanida Mkinsi’, huile sur toile,
terre. L’échelle utilisée dans la
50x65cm figure 28 adoucit la brutalité des
chutes.

La toile de M. Mouffadal (Figure 29) évoque un treillis militaire de par


les teintes utilisées. La terre apparaît ici non pas ocre-rouge mais brune,
atténuant ainsi le contraste avec la végétation. La texture générale participe en
outre à confondre ces deux éléments.
Figure 29 : ‘chellal d’Ouzoud
Azilal’, Mohammed Moufaddal,
huile sur toile, 2008

Mars 2009 25
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2.2.2 Analyse des cartes postales

Il existe finalement assez peu de cartes postales ayant pour sujet les cascades d’Ouzoud, site réputé
pourtant comme l’«un des plus beaux du Maroc».
Situé à quelques dizaines de kilomètres de Béni Mellal dans la
province de Tadla Azilal, il n’est pas étonnant de retrouver le motif
des cascades présent sur les cartes postales de la ville (Figure 30).
Visant à la fois à promouvoir une richesse locale et à
imagedonner
représentative
une du lieu depuis lequel
on écrit, la ville de Béni Mellal s’est donc
appropriée le site et le revendique comme
une de ses richesses au travers des cartes
postales.
Figure 30 : Carte postale de Beni Mellal Jaillissant à profusion, l’eau est
(site internet delcampe.net)
symbole de vie et d’abondance. Ce
caractère est accentué par la contre-
plongée, de même que l’impression de grandeur dans cette première carte
postale. La blancheur de l’eau symbolise en outre la pureté.

La seconde représentation qui est totalement consacrée à Ouzoud (Figure


31) avec une prise de vue plus éloignée produit le même sentiment d’abondance
et de générosité. Elle retranscrit par ailleurs la monumentalité du lieu en laissant Figure 31 : Carte postale des
cascades (Détenue par M.A.
une place à l’environnement immédiat des cascades. Comme toujours, c’est le Duponcheel, IT 2008-2009)
rapport d’échelle, que ce type de prise de vue facilite, qui permet d’apprécier le
gigantisme du site.

Les cascades sont considérées comme un élément identitaire du Maroc dans cette collection de cartes
postales (Figure 32). Leur portée s’étend donc au delà de la ville de Béni Mellal et de la province du Tadla, à
l’ensemble du royaume. Nous pouvons noter que la prise de vue choisie dans cette seconde représentation est
différente de celle que l’on rencontre classiquement. Plus que l’aspect monumental des cascades, il semble
que ce soit l’eau, élément indispensable à la vie et richesse naturelle ô combien précieuse qui ait été choisie
comme objet principal de la photographie.

15x15 cm
Figure 32 : Photos de A. et B. Sebe, extrait
d’une série de cartes postales de luxe sur le
Maroc et la Tunisie (site Alain Sebe image)

Mars 2009 26
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2.2.3 Analyse des cartes de visite

Bien plus que de simples plaquettes publicitaires, les cartes de visite


sont issues d’un travail de composition qu’il est intéressant d’étudier. Elles
nous renseignent en effet sur les atouts du site que leur auteur souhaite
faire valoir. Nous avons analysé ici deux cartes qui nous ont été données
lors de notre visite sur le terrain.

Deux éléments sont prépondérants sur la carte de visite de Rachid


(Figure 33). Deux photographies des cascades y sont présentes, centrées Figure 33 : Carte de visite de Rachid
les chutes d’eau. L’environnement organique dans lequel elles s’inscrivent
sur
apporte seulement un arrière plan à la carte. Une palette de plats proposés par le restaurateur est la seconde
entité présente. L’auteur n’illustre ni les chambres ni les places de camping qu’il propose pourtant à la
location. Il concentre le regard sur l’environnement naturel de son restaurant. Les cascades sont
l’attractivité majeure du site.
Sur la seconde carte de visite (Figure 34), de nombreux éléments
naturels ou emblématiques du Maroc sont représentés : greniers, village
berbère, désert, cascades d’Ouzoud, montagne et tenue traditionnelle.
L’auteur ne se limite pas aux cascades, l’ensemble des paysages aux
environs est représenté. Des paysages hors de la région tels que le désert
invitent à la découverte de l’ensemble du pays. Ceci s’explique par la
profession de M. Ouadia qui est guide de montagne et ne réduit donc pas
Figure 34 : Carte de visite de M. Ouadia son activité au seul site d’Ouzoud. Les cascades ne sont qu’un site
parmi d’autres dans un contexte d’exotisme et de découverte.

2.2.4 Analyse d’une affiche : le Site d’Interêt Biologique et


Ecologique
(SIBE)

Le poster de sensibilisation réalisé par l’AESVT de


Demnate (Figure 35) est presque entièrement dans les tons
verts. L’attention semble donc être portée sur le végétal qui
est présent pratiquement dans chaque image. L’eau n’est
presque uniquement suggérée que par les nombreuses
bulles (ou gouttes) thématiques mais semble de pas être
l’enjeu prioritaire. Lorsqu’elle est présente d’ailleurs, elle
est support au reflet de la végétation ou comme arrière-plan
dans la bulle dédiée au singe magot.
Figure 35 : Poster du SIBE (AESVT) 50x80 cm

Mars 2009 27
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2.2.5. Analyse des représentations dans la littérature issue des guides


touristiques marocains

Le paysage engendré par les cascades revêt une atmosphère très organique. Les teintes sont homogènes
tout au long du parcours alternant de l’ocre au vert. Une école de Casablanca a tiré son nom du site, lequel
lui a inspiré un poème :
«On t’a inspirée d’un lieu divin.
Où l’eau y parvient de près et
de loin. Pour épanouir et les vies et
les coins.
C’est la grandeur d’un créateur sans fin.»
(site internet de l’école d’Ouzoud)

L’étude suivante s’appuie sur les données récoltées dans les


guides touristiques marocains disponibles
en ligne sur internet et écrits en français. Il s’agit de :
- Air tour Maroc
- Azircom.com
- Ideal Tours Marrakech
- Maroc emotions
- Marrakech City Guide
- Marocenliberte
- Riad Jenaï
- Marrakech-ville
- Nature Trekking Maroc
- Plein Maroc
- Séjours et voyages au Maroc
- Le Gîte Marocain
- Tourisme rural au Maroc
- ToutLeMaroc
- Travel in morocco

Il est à noter que le point de vue marocain ici exposé est délibéremment subjectif, les guides
touristiques étant professionnellement engagés dans l’image qu’ils vont transmettre des différents lieux
touristiques.

2.2.5.1 La description des cascades

Les guides touristiques présentent généralement les cascades d’Ouzoud comme l’un des « plus beaux
sites du Maroc ». Tout au long de la lecture, les cascades sont décrites comme « splendides », « belles »,
« remarquables », « somptueuses », « magnifiques » et comme des « merveilles », avec un intérêt tout
particulier dans la description de ce site comme une « attraction naturelle ».
Par ailleurs, l’aspect majestueux du lieu est souligné par l’utilisation de termes tels que «
grandes »,
« renversantes » ou « plusieurs paliers » de même qu’une approximation de la taille des cascades à «
plus de 100 mètres de hauteur ».
D’autre part, tout un vocabulaire fait référence à l’eau et au bruit présent : « eaux
rebondissantes »,
« fines gouttelettes », « ressaut », « bruit assourdissant », « impressionnant débit d’eau », « soulignées
d’un bel arc en ciel »
Dans certains de ces guides, les expressions « les plus visitées de la région », « les plus célèbres du
Maroc » et « fameuses chutes » permettent de présenter les cascades comme un lieu incontournable de28
Mars 2009 la
région voire du Maroc.
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2. La description du paysage alentour

Dans certains de ces guides, le paysage alentour est également cité. En premier lieu est décrite la
végétation « luxuriante » du site par la présence de « vergers », d’« oliviers », de « caroubiers », de « figuiers
» et de « grenadiers ». La vallée est décrite comme « verdoyante » et comme un « écrin de verdure » au
milieu des « plateaux désertiques et rocailleux ».

Le terme même de « paysage » n’est que quelques fois utilisé et est toujours associé à un terme
faisant référence à la beauté du site : « paysages fabuleux », « un des plus beaux paysages de l’Atlas
marocain »,
« merveilleux paysages ».
D’autre part, par rapport au paysage alentour, certains des guides présentent la vue depuis
le site
comme un « panorama impressionnant » avec des « plateaux à perte de vue ».
Enfin, un élément caractéristique de la région est souvent indiqué dans ces guides : il
s’agit des
« pressoirs à huile » qualifiés de « traditionnels » ou encore d’« antiques moulins à grain »

3. La référence aux différents sentiers

Certains des guides touristiques donnent des indications sur le chemin à suivre une fois sur le site
pour découvrir les cascades. Deux sentiers sont indiqués : l’un menant au pied des cascades et l’autre
permettant de regagner le haut des cascades.
Le premier sentier est décrit comme « bien aménagé », « ombragé », « parsemé d’oliviers » et «
offrant des points de vue de plus en plus rapprochés des chutes ». Ce sentier est « jalonné de nombreuses
gargotes » où est servie une « excellente cuisine traditionnelle ». Il mène au pied des cascades, souvent
qualifié de « fond de la dépression », où les guides indiquent qu’il est possible de se baigner.
Le second sentier est, quant à lui, qualifié de « sentier en lacet à flanc de montagne ». Il permet entre
autres de « remonter jusqu’au haut de la chute » où la « vue sur le gouffre est impressionnante » et d’où le
touriste peut rejoindre une « vaste oliveraie ».
Dans presque l’ensemble de ces guides touristiques une référence est faite aux singes magots « en
liberté » que les touristes peuvent avoir la « surprise d’apercevoir » le long des sentiers.

Le corpus iconographique et littéraire réalisé pour cette étude est à l’image de la variété des
représentations des cascades. Cartes postales, cartes de visite, posters, peintures illustrent par ailleurs
le nombre considérable de termes très élogieux utilisés pour décrire le site.

Mars 2009 29
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

3. ANALYSE DES DYNAMIQUES


L’analyse des dynamiques est une composante importante des diagnostics paysagers. Le paysage à
Ouzoud est en effet modelé par les interactions entre population locale, tourisme de masse et espace dit
«naturel».

3.1 Dynamique d’un territoire

Comme nous avons pu le voir précédemment, les principales entités du site des cascades d’Ouzoud
sont : • la forêt dense, constituée principalement de thuyas, chêne verts et génévriers
• l’arboriculture, avec la présence d’oliviers et d’amandiers
• la forêt éparse qui entoure l’ensemble du site et qui est présente sur les hauteurs
• les cascades
• l’oued.
Le schéma joint (Figure 36) présente les dynamiques qui agissent sur le lieu.

Nous avons relevé deux acteurs majeurs qui interviennent dans ces dynamiques.
En premier lieu, la population locale, qui vit des ressources du milieu environnant et influe sur celui-
ci. En effet, c’est dans la forêt qu’elle va prélever le bois pour se chauffer et faire la cuisine. Comme c’est
souvent le cas au Maroc, les locaux ont l’autorisation de prélever le bois mort de la forêt. Néanmoins, les
besoins de la population sont souvent plus importants, et elle ne s’en contente pas. De ce fait, déjà fragilisée
par le climat, la forêt connaît une pression supplémentaire de la part des villageois. D’autre part, ces derniers
récoltent, sans assurer la pérennité de la ressource, les plantes aromatiques et médicinales dont ils ont besoin
et qu’ils vendent pour partie.
Les seconds acteurs ayant une influence importante à Ouzoud sont les touristes. En effet le site a un
fort potentiel mais l’action de ceux-ci est majoritairement négative. D’une part, l’influence est telle que la
pression qu’ils génèrent le dégrade du fait du sur-piétinement par endroits et notamment le long du sentier
menant au pied des cascades. D’autre part, ils engendrent un développement des échoppes, actuellement le
long des sentiers menant aux bassins et au pied des cascades, mais qui gagnent de plus en plus de terrain sur
la végétation à proximité du site, le dénaturant, notamment par de nombreux aménagements peu appropriés.
Les bénéfices que les locaux pourraient tirer de cette activité sont quasiment inexistants car les échoppes ne
vendent pas de produits locaux mais des objets venant en partie de Marrakech. La plupart des commerçants
viennent de l’extérieur d’Ouzoud, que ce soient les marchands des échoppes, certains restaurateurs ou les
entrepreneurs des hôtels. L’activité économique due aux cascades est par conséquent peu génératrice de
revenus pour la population locale. Cependant certains de ces nouveaux arrivants se sont installés à Ouzoud,
ce qui a permis notamment la création d’une école primaire. Enfin, les touristes qui prennent plaisir à
approcher les singes magots sur le site, ont tendance à les nourrir, ce qui est néfaste à leur préservation.

Par ailleurs, les déchets représentent un problème non négligeable sur le site. En effet les locaux et les
touristes sont générateurs de nombreux détritus, sources de pollution. L’absence de décharge
«réglementaire» entraîne des nuisances visuelles et olfactives qui nuisent à la renommée du site. En amont
de la cascade, les eaux sont utilisées par plusieurs campings installés sur les bords de l’oued qui y déversent
des déchets variés. Le cours d’eau et les cascades sont pollués directement par ces décharges sauvages et
indirectement par l’écoulement des eaux usées d’Ouzoud mais aussi de la commune d’Azilal située en
amont dans le bassin versant.

Mars 2009 30
Schéma des dynamiques relatives au site des cascades d'Ouzoud
Mars 2009

Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009


Touristes Légende

Forêt dense

Arboriculture
Nuisent

Produisent Développent Echoppes

Attirent Dégradent Erosion


Bénéficient Forêt éparse

Cascades
et
bassins
Nuisance Commerce Risque de crue
visuelle et non local
olfactive
Population Périmètre Zone inondable
locale
Produisent inondable
Polluent Habitat du singe
magot
Elevage

Décharge
Prélèvent Bois - chauffage sauvage
Pollue PAM

Effet négatif
Oued
Effet positif
Ouzoud

Danger

Cascades d’Ouzoud
Pollue
PAM Plantes aromatiques
et médicinales

Azilal
31

Figure 36 : Dynamiques du site (C. Sallet, IT 2008-2009)


Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Erosion et élevage sont également deux facteurs corrélés qui ont des effets négatifs sur la forêt et
l’arboriculture. En effet, l’élevage, et en l’occurrence le surpâturage de la forêt, pose des problèmes de
régénération des sols. Il entraîne en outre une augmentation de l’érosion, diminuant encore la fertilité des
sols et dégradant la végétation.

De plus le site est soumis à un fort risque de crue de l’Oued Ouzoud qui concentre les eaux de
l’ensemble du bassin versant et engendre donc un risque d’inondation des bassins situés juste en aval des
cascades. Ceci représente un danger pour la population locale et pour les touristes. En effet, on dénombre de
nombreuses noyades dans ces bassins et dans les campings, situés au bord de l’eau, qui sont régulièrement
ravagés.

Mars 2009 32
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

3.2 Dynamique d’acteurs

Les acteurs qui sont cités ci-après interviennent sur le site des cascades d’Ouzoud à différentes échelles.
Cette liste n’est pas exhaustive et bien d’autres usagers utilisent et façonnent le site. Cependant, les acteurs
suivants semblent être parmi les acteurs majeurs. Il s’agit de la population locale, des structures publiques,
associatives, scientifiques ou non gouvernementales (Figure 37).

 Les populations riveraines sont un des acteurs principaux du site des cascades d’Ouzoud par
l’utilisation quotidiennequ’ellesenont. Toutd’abord, elles utilisent les ressources présentes,
façonnent le paysage et participent à l’économie ; mais elles produisent et subissent également des
effets néfastes tels que la pollution, l’érosion et diverses dégradations par la surexploitation
notamment. Le tourisme apporte des richesses à quelques professionnels, souvent extérieurs au
village, mais ne profite pas à l’ensemble des locaux et des populations alentours. Ces derniers
subissent donc les effets néfastes du tourisme mais sans bénéficier de contreparties.

 La commune d’Aït Taguela est également un acteur majeur du site ; elle doit programmer des
mesures concrètes pour sa gestion durable que ce soit au sujet de la forêt, de la biodiversité, des
risques naturels (inondations, glissements de terrain) ou encore du développement local. Toutefois,
nous ne connaissons pas aujourd’hui ses actions réelles en faveur du site.

 Le Géoparc pourrait-il être un acteur phare du site ?

 L’AESVT est un des acteurs les plus dynamiques du site. L’association a déjà réalisé plusieurs
études sur le site d’Ouzoud et participe actuellement à la création d’un comité mixte de gestion du
SIBE d’Ouzoud. Elle a réalisé en 2005 une étude complète sur la forêt et propose des solutions
concrètes. On ne sait cependant pas aujourd’hui où en sont les applications de ces solutions.

 Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), avec l’aide des PMF/ FEM
(Programme de Micro Financement) et avec le partenariat de l’AESVT a pour projet depuis
2005 de mettre en place un comité mixte de gestion pour gérer le site des cascades d’Ouzoud.

 Le Conseil Provincial, en lien avec les restaurateurs, a commandité le bétonnage des allées menant
aux cascades. Il participe donc à la gestion des aménagements du site.

 L’Administration des Eaux et Forêts est un acteur important pour le site. Il traite des
problématiques
transversales à l’eau et la forêt.

 La communauté scientifique fournit des données importantes sur le lieu.

 Les ONGéducativesetl’Education Nationale sensibilisent


etéduquentlesjeunesauxproblématiques ayant trait au site des cascades. Des visites sont organisées
et, selon Mohamed Aliquifri, ces acteurs pourraient avoir un rôle déterminant sur le suivi de la
biodiversité. Elles participent également activement à la promotion de l’écotourisme auprès des
différents acteurs du territoire.

Mars 2009 33
ORGANISM SITE

34
TOURISM
Cascades d’Ouzoud

ES D'OUZOUD E
Assure la
Délégation de la Santé Publique Développe l'écotourisme rural Délégation du Tourisme d'Azilal
d'Azilal
qualité Economie locale
Dynamisent Agences de tourisme
Programm
ONEP Créent un lien de
e
dépendance
Apportent des
Agence du Bassin revenus
Hydraulique Développent et mobilisent les Eau
Administration des Eaux et ressources Dégradent Guide
Forêts s

Crée les plans Hôteliers


Administration des Eaux et
Forêts d'aménagement Programme
le reboisement Touristes
Entreprises forestières de bois
Forêt
Sociétés privées de Commerçants
chasse

Association SOS Protège et Incitent à la


Magots sensibilise protection Restaurateurs
Secrétariat d'Etat chargé de Met en oeuvre Convention Dégradent
l'Environnement Biodiversité Biodiversité Utilisent
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009

Etudie Bénéficient de
AESVT Gère
Protège
Sensibilis Incitent à la
e protection Dégradent
Dégradent
Pas d'acteur officiel connu Paysage Façonnent Participe
Véhiculent une image à
la protection

Géoparc Fédère les acteurs autour du


projet Ensemble du site
d'Ouzoud
Conseil Provincial
PNUD et PMF/FEM Mettent en place un comité de
ECHELLE TERRITORIALE DES ACTEURS RELATIONS
gestion
ONG éducatives et Education Nationale Sensibilisent les jeunes internationale
Vit Agit sur Bénéfique
Etudie, Gére, Sensibilise,
AESVT Protége avec Nationale
Bénéfique mais
peu développée
Programme et assure une gestion Population riveraine Provinciale
Commune d'Aït Taguela

Mars 2009
durable Néfaste
Communale

Associations de développement local Mène des actions pour le


développement

Figure 37 : Dynamique d’acteurs (M. Simon, IT 2008-2009)


Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Une approche thématique permet de redéfinir les rôles propres à chacun :

Economie locale

De nombreux acteurs agissent pour l’économie locale mais on ne dénombre aucun acteur dont c’est le
seul rôle. Nous pouvons citer :

 Les associations d’Ouzoud et de Tanaghmelt qui agissent pour le développement local.

Eau

Plusieurs acteurs sont responsables de la gestion de l’eau et de sa qualité sur le site.

 L’Agence du Bassin Hydraulique de l’Oum Errabia en partenariat avec l’Administration des


Eaux et Forêts a pour mission de développer et mobiliser des ressources en eau.

 L’ONEP (Office National d’Eau Potable) met en place le programme national d’adduction d’eau
potable en milieu rural. De plus, il a en charge des problèmes d’assainissement.

 La Délégation de la Santé Publique d’Azilal assure la qualité de l’eau ainsi que l’usage
domestique humain.

Forêt
Le fonctionnement de la forêt et sa gestion dépend d’acteurs privés et d’institutions publiques :

 L’Administration des Eaux et Forêts met en place les Plans d’Aménagements afin de préserver
les sols, lutter contre la désertification et conserver et valoriser les ressources. Elle se charge
également de mettre en place le Programme National de Reboisement. Cet acteur, par ses
fonctions, a donc un rôle très important à jouer.

 Les entreprises forestières de bois et les sociétés privées de chasse jouent un rôle dans la gestion
et les usages de la forêt. Elles contribuent à l’économie locale.

Biodiversité

 Les associations locales et nationales de protection de l’environnement sensibilisent les citoyens


sur la réduction de la consommation de bois de feu, la préservation de la biodiversité et des
ressources naturelles mais également sur la lutte contre les risques naturels.

 Le secrétariatd’Etatchargédel’Environnement alaresponsabilitédemettreenœuvrela
Convention sur la Biodiversité Biologique et coordonne des investigations en matière
d’environnement.

L’association SOS Magots a pour but de participer activement à la protection du singe magot
(Macaca sylvanus). Ses actions sont menées en France et au Maroc (principal habitat naturel de ce
primate). SOS Magots est également en relation avec l’AESVT avec laquelle elle a signé une
convention de collaboration et effectue des missions pour participer et aider à préserver les sites
naturels où vit le macaque de Barbarie.
Mars 2009 35
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Paysage

Il ne semble y avoir aucun acteur qui ait en charge la protection et la gestion du paysage en tant que
tel.

Tourisme

Le tourisme est l’une des problématiques principales du site. On dénombre différents acteurs, officiels
ou liés à des activités économiques.

 Les touristes, acteurs clés sur un site à haute fréquentation comme Ouzoud, influencent très
fortement le lieu. On en dénombre trois types différents. Premièrement, les touristes étrangers «
indépendants », qui se rendent sur le site par leurs propres moyens, et restent en moyenne plusieurs
jours sur le site : d’un week-end à une semaine. Ils participent donc à l’économie locale en
fournissant des revenus aux hôteliers, commerçants, restaurateurs et guides. Deuxièmement, les
touristes marocains qui viennent passer un ou plusieurs jours sur le site. Ce sont ces deux types de
touristes qu’il serait le plus intéressant de cibler pour l’écotourisme. Ils génèrent des effets néfastes
sur le site comme la production de déchets, la dégradation du sol, mais en contrepartie, apportent
des bénéfices à un certain pourcentage de la population. Enfin, on recense les touristes en voyage
organisé (circuit des agences touristiques) qui restent sur le site des cascades moins d’un jour en
général et arrivent par vagues. Ils apportent donc très peu de revenus à l’économie locale mais
participent beaucoup à la dégradation du lieu.
Les touristes, par leur présence, incitent pourtant à la protection du site puisqu’ils sont en attente
d’une certaine qualité. Ils permettent encore de le mettre en lumière et créent d’autres attentes quant
à sa sauvegarde.
 Les hôteliers, commerçants et restaurateurs sont également des acteurs clés. Ce sont eux qui
perçoivent les bénéfices du tourisme, mais c’est également d’eux que dépend l’image, la capacité
d’accueil du site et donc indirectement l’affluence et les effets des touristes sur l’environnement.
 Les guides ont un rôle important sur le site car ils concentrent les touristes à certains endroits. Ils
comptent parmi les rares acteurs qui sont directement en contact avec eux. Ils peuvent donc les
sensibiliser à la préservation des cascades. Certains d’entre eux s’investissent d’ailleurs dans la
protection du lieu et du paysage en organisant notamment des collectes de déchets.
 La Délégation du Tourisme d’Azilal, en partenariat avec d’autres acteurs du territoire tente de
promouvoir l’écotourisme.
 Les agences touristiques, majoritairement de Marrakech, ont un très fort impact sur le site car elles
drainent la majeure partie des touristes. Elles ont donc une influence immense sur l’économie et le
fonctionnement du site qui dépend énormément de leurs décisions.
 Les sociétés privées d’écotourisme, aujourd’hui peu présentes sur le site, sont encouragées par de
nombreux acteurs, notamment la Délégation du Tourisme. C’est l’un des enjeux principaux pour le
développement et la gestion durable du lieu. L’écotourisme est encouragé sur le site par la
Délégation du Tourisme, la commune d’Aït Taguela, des ONG, et l’Administration des Eaux et
Forêts.

Les rôles de ces acteurs ont été notamment repris dans l’étude de M. Alifriqui (2005) qui a étudié les
problèmes de la forêt d’Ouzoud et les solutions à apporter. Toutefois, il est difficile de savoir quelles sont les
actions réelles des différents acteurs et de recenser ceux qui n’ont pas de fonction officielle mais une
influence et une participation très importantes. L’influence et l’action de certaines structures telles que les
associations semblent être très importantes au Maroc. Le pouvoir des institutions publiques est donc relayé
par des structures sans pouvoir de décision.

Mars 2009 36
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

4. ANALYSE DES AMéNAGEMENTS EXISTANTS


1. Analyse des panneaux et affiches
4.1.1 De l’association du Géoparc M’Goun

A son arrivée, le visiteur est accueilli par ce panneau d’information (Photo 9) qui décrit le site des
cascades d’Ouzoud ; c’est le seul qu’il croisera au cours de son trajet.
L’affichage met principalement
en avant le patrimoine géologique du
site, ce qui se comprend aisément
étant
donnéqu’ilestl’oeuvredel’Association
pour le Géoparc M’Goun. Toutefois,
il aurait également été intéressant de
présenter de manière générale le site
et de faire apparaître ses atouts
culturels, écologiques, historiques. En
effet, seule l’étymologie du lieu est
L’unique photographie qui
expliquée.
présente le site se concentre sur les
cascades comme c’est assez souvent
le cas.
Ouzoud veut dire «action de moudre le grain» en berbère. Les
moulins fréquents dans cette région confirment cette appellation.
Issue de résurgences situées en amont, l’eau se déverse en cascades
sur un dénivelé de plus de 100m. Les travertins ont été formés par
précipitation des carbonates de calcium contenus dans les eaux de sources.
Les travertins caverneux, offrent des lieux d’habitat faunistique
(singe magot, chauve-souris, oiseaux, ...).
Photo 9 : Panneau de l’association pour le Géoparc M’Goun (IT 2008-
2009)

4.1.2 De l’AESVT

Le panneau sur les singes magots est assez


contradictoire (Photo 10) : il y est écrit de ne pas
donner de nourriture aux singes et de les observer
de loin mais le panneau met en scène des visiteurs
les approchant. Sachant qu’une grande majorité de
la population est analphabète et ne comprend donc
que le message transmis par les photos, il serait
préférable que les photographies soient en elles-
mêmes un message. Il suffirait peut-être simplement
de rayer les photographies montrées.

Photo 10 : Panneau de l’AESVT (IT 2008-2009)

Mars 2009 37
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

4.2 Analyse du parcours

Venant du parking, l’entrée du sentier menant aux cascades


est peu matérialisée (Figure 39). Verticalité des poteaux électriques
et façades rendent l’entrée peu visible, le phénomène est accentué
par les courbes de la route qui invitent le tourisme à se diriger de
l’autre côté.

Figure 38 : L’entrée des cascades (C.


Gourbilière,
modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009)
Tout le long du chemin qui mène aux
cascades, une certaine insécurité se matérialise à
travers les pierres éboulées qui jonchent le sol.
Figure 39 : Sentier (M.A. Duponcheel, modifiée par C. Sallet, IT Des objets plus ou moins rudimentaires ponctuent
2008-2009) le parcours et soulignent la fragilité du site
(Figure 39).
Les aménagements présents sur le site dénotent
avec l’idée d’un site naturel. Beaucoup d’entre eux ont
été réalisés en béton et notamment les bancs (Photo 11 et
12). Le sentier est par endroit peu perceptible et peu
entretenu. Suite aux pluies, beaucoup de boue est présente
sur l’itinéraire, signe de la fragilité du lieu et des
problèmes d’érosion. Le parcours est rendu en outre peu
pratiquable
(Figure 40).

P
h
o
t
o

1
2
Figure 40 : Cheminement (C. Gourbilière, au regard des nombreux
modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) :
détritus qui se retrouvent à
même le sol. Ceci est d’autant
A
plus marquant à proximité des campings (Figure 41). En l effet de
nombreux emplacements sont laissés libres pour le campingi le long Figure 41 : Détritus proche des campings
du cheminement vers les bassins. Ces emplacements ne comportent g ni (M. Simon, modifiée par C. Sallet, IT 2008-
n
installation sanitaire, ni poubelles et semblent être peu entretenus. Ils 2009)
e
donnent une image négligée au site. Associés à une m odeur
désagréable,
ces désagréments compromettent les atouts pourtant nombreux e du site et atténuent le plaisir du visiteur. Par
ailleurs, une décharge à ciel ouvert est présente à proximiténdu parking et d’un camping situé à l’entrée du
village, ce qui interpelle le touriste dès son arrivée. t

d
Mars 2009 e 38
b
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

N’ayant pas pu descendre jusqu’aux bassins à cause d’une crue, nous ne pouvons donner d’avis sur
les aménagements situés à cet endroit (restaurants, campings). Toutefois, il semble que ceux-ci aient une
situation précaire, car toujours sujets aux ravages engendrés par les crues. Il conviendrait donc de leur
consacrer des emplacements plutôt en amont des cascades, au niveau du village.

Au niveau du parking, le premier point négatif mis en avant par des visiteurs sur des forums de
discussion ayant pour thème les cascades d’Ouzoud est l’accessibilité au site et les conditions de
cheminement à l’intérieur (Vozavi). En effet, les aménagements prévus pour le stationnement des voitures et
des bus sont très insuffisants. Selon Abdeljalil Ouadia, guide de montagne rencontré, des terrains sont même
loués plus ou moins officieusement par des habitants du village en cas de forte affluence. Ils ne sont par
ailleurs pas adaptés pour recevoir tant de véhicules (terrains non stabilisés).
D’autre part, on déplore l’absence totale d’installations
sanitaires sur le site. Sachant que l’on dénombre environ 200 000
visiteurs par an sur le site, cela donne une idée de la pollution
induite.
En ce qui concerne la voie qui mène aux cascades, elle ne
comporte aucune indication. Il est très difficile quand on ne
connaît pas le site de trouver son chemin. De plus, il n’existe pas
de voie piétonne menant au sentier des cascades depuis les «
places de stationnement », ceci laisse donc imaginer les
problèmes de circulation en cas de forte affluence lorsque les
Photo 13 : Petit rond point aménagé (C.
piétons, les cars et les voitures se rencontrent. Gourbilière, IT 2008-2009)
On note toutefois l’effort d’aménagement d’un espace vert
devant le restaurant au niveau du « nœud » de la route (Photo
13).
Concernant le chemin surplombant la rive gauche de
l’oued Ouzoud (au dessus du village), il ne semble pas être
aménagé pour que les touristes s’y déplacent. Cependant, nous
avons remarqué que plusieurs guides y conduisent leur groupe,
peut-être du fait de l’inaccessibilité des bassins après une crue.
Toutefois non indiquée à partir du village, cette voie est située
très près des habitations villageoises et des décharges sauvages
(Photo
14 et
Photo 14 : Décharge à proximité des cascades (C. souhaite
15). Si la en
Gourbilière, IT 2008-2009) commune un
faire
chemin
semblerait nécessaire de prévoir des aménagementstouristique,
et un
il
balisage adaptés. Le site n’est pas sécurisé. En effet aucun
aménagement ne sépare le sentier de la falaise.

Photo 15 : Habitation villageoise (M. Villot, IT 2008-


2009)

Mars 2009 39
5. TABLEAU BILAN

40
Cascades d’Ouzoud

Analyse des aménagements


Analyse géographique Analyse sensible Analyse des représentations Analyse des dynamiques
existants

• Forts risques d’inondations liés à la géologie •Un paysage tout en •Le paysage alentour • Beaucoup d’acteurs • Absence d’explications
(karstique, mélange de roche perméable contraste entre l’ocre est peu représenté ; intervenant sur les sur le site, son
et imperméable) et aux facteurs humains. rouge de la terre et il cascades : patrimoine culturel,
le vert de la semblerait que pour leurs - Il est difficile de écologique et historique.
• Classé SIBE de priorité 3 depuis 1943 pour végétation, auteurs toute l’attention connaître le rôle
son intérêt patrimonial, paysager et les singes adouci par l’effet se focalise sur les de •Des contradictions
magots qui le peuplent, le site possède des ‘pointilliste’ de cascades. chacun et qui détient dans l’information qui
zones humides et une végétation d’une la végétation. le pouvoir de décision n’est pas appropriée
grande richesse. Cependant, il a fallu •Les cascades comme - Risque de aux
attendre 60 ans avant que le premier projet • Echelle source de vie. Ceci se superposition des analphabètes.
de protection ne voit le jour avec l’AESVT. monumentale retrouve beaucoup dans les compétences entre ces
des cascades qui représentations marocaines différents acteurs. •Voie d’accès et entrée
•Les habitants de la région souffrent de la crée un sentiment de où l’eau, élément majeur étroites, peu
puissance, de apparaît en abondance. Elle •Le site connaît une matérialisées
pauvreté et le taux d’analphabétisme est
très important. Toutefois, on observe depuis grandeur symbolise une des importante et non balisées.
quelques années une nette avancée voire de vertige ; richesses du royaume. dégradation,
phénomène accentué due à 2 facteurs
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009

concernant l’éducation des enfants


notamment des filles. par le contraste •Les cascades sont vues principaux : le • Chemins peu
ombre- lumière. comme une force de la tourisme et la pauvreté
pratiquables, voire non
nature, fracassantes et de la population
sécurisés.
• Les lignes courbes indomptables, relativisant locale.
des collines la place de l’homme. Ceci
• Forte dépendance de la population vis-à- adoucissent cette est particulièrement vrai • Absence
vis de la forêt qui constitue l’essentiel du vision et dans les visions étrangères d’installations
territoire de la région d’Ouzoud. Ceci apaisent qui accentuent le sanitaires sur le site.
entraîne des conflits importants avec les l’observateur. caractère gigantesque et Manque de collecte
gestionnaires forestiers. somptueux du site ainsi des déchets.
• Les que sa naturalité et sa
végétation luxuriante. • Présence d’aménagements
aménagements,
•L’activité touristique et l’artisanat, peu touristiques en zone
par leurs formes
organisés, n’apportent, quant à eux que très •Elément identitaire du fortement inondable.
et leurs couleurs,
peu de revenus à la population locale. Ceci
constituent des points Maroc, que

Mars 2009
s’explique par l’absence de concertation entre • Parkings insuffisants et
d’appel forts et s’approprie également
les acteurs. On déplore de plus une non aménagés.
dynamisent le Beni Mellal.
insuffisance en hébergement et une absence
paysage
d’infrastructure
sanitaire.
Cascades d’Ouzoud

ENJEUX

PHOTO OU DESSIN DU
SITE EN QUESTION
BORDURE éPAISSEUR
2 COULEUR (C=2,
M=90, J=100, N=0)
M. Villot
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

ENJEUX MAJEURS ENJEUX OPERATIONNELS


- Sensibiliser les visiteurs et la population locale à la protection du
site
- Conserver les percées visuelles, les points d’appel
Préserver et valoriser - Eviter le bétonnage à outrance
Patrimoine naturel et culturel

les paysages - Planifier de façon générale les activités touristiques afin d’éviter
un
développement anarchique des gargottes
- Informer les touristes sur le patrimoine culturel, paysager et
historique du lieu
- Sensibiliser la population et les touristes à la préservation du milieu
Préserver et valoriser - Limiter les contacts possibles singes/humains
la biodiversité - Préserver les habitats
- Pérenniser la ressource (forêt, PAM)
- Mettre en place des programmes de replantation
Limiter l’érosion - Limiter le surpâturage
- Limiter la déforestation
- Promouvoir l’artisanat local
- Promouvoir la vente de produits de qualité
- Prendre davantage en considération l’espace privé des villageois
- Planifier et réglementer l’installation des échoppes
Favoriser le - Organiser les professionnels du tourisme
développement local - Promouvoir un tourisme de qualité prenant en compte les
Economie locale

populations locales
- Promouvoir l’utilisation d’autres formes d’énergie
(exemple : four
solaire)
- Favoriser une image de marque
Promouvoir les - Favoriser l’écotourisme, le tourisme vert et le tourisme solidaire
formes - Sensibiliser la population à ce type de tourisme (chambres d’hôtes,
alternatives au
gîtes etc.)
tourisme de masse

- Raisonner l’accessibilité : cadrer les déplacements des visiteurs et


gérer les flux
- Améliorer la
Accessibilité et praticabilité et le
sécurité balisage des chemins
et du parking
- Repenser la capacité
d’accueil des
parkings
- Réglementer les
zones à la baignade
- Planifier les
installations
touristiques en
fonction du risque de
crues
- Mettre en place un
système de
prévention des crues
- Sécuriser les chemins
Mars 2009 43

- Installer des sanitaires et des poubelles


Cascades d’Ouzoud

PROPOSITIONS D’ORIENTATION

M. Villot
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Construction d’une maison du tourisme : «La maison des cascades»

ENJEUX - Préserver et valoriser les paysages


- Favoriser le développement local

- Informer sur le patrimoine culturel, paysager et historique du lieu


OBJECTIFS - Sensibiliser
- Porter à connaissance les programmes mis en place (replantation)
- Promouvoir l’artisanat local
- Informer sur le site, ses fragilités et ses atouts

PROPOSITIONS
La Maison des cascades sera le lieu où les touristes pourront trouver des informations au sujet du
site, à l’exemple des offices du tourisme présents en France. De plus cette maison sera un lieu de
sensibilisation pour les scolaires.

Tout d’abord, tout un espace sera consacré au patrimoine culturel, paysager et historique des
cascades d’Ouzoud. Cet espace présentera la faune et la flore présente afin d’informer les touristes sur la
richesse du site. Il en sera de même pour la faune, en insistant notamment sur la préservation du singe
magot et sur les programmes de valorisation mis en place. Une attention toute particulière sera portée à la
présentation du site en tant que SIBE, sa signification, ses objectifs et ses enjeux et ce que cela engendre
pour la population locale et pour les touristes.
Cet espace permettra de mettre en avant la fragilité du site et par conséquent les préconnisations à
mettre en place pour le préserver. Bien plus qu’informer les touristes, cet espace aura pour vocation de les
sensibiliser et de les guider dans l’utilisation qu’ils auront de ce lieu.

D’autre part, un espace sera consacré à la présentation de la vie locale : mode de vie, coutumes et
habitudes berbères. Ainsi le lien de la population locale avec la ressource en bois et en plantes
aromatiques et médicinales sera présenté de même que la pression que cela engendre sur la forêt. On
peut envisager que la population s’investisse dans cette maison du tourisme, notamment les écoles qui
pourraient régulièrement participer en réalisant des expositions au sujet de leur environnement ou de leur
patrimoine.

Enfin, les touristes pourront trouver au niveau de cette maison du tourisme des renseignements
sur :
- les guides présents et les moyens de les contacter
- la restauration locale
- l’hébergement possible sur Ouzoud (hotels, campings...).

D’un point de vue pratique, cette maison sera construite en style berbère et située à proximité des
échoppes, comme représenté dans la Figure 42. Il sera opportun qu’une personne soit employée dans
cette maison pour pouvoir renseigner les touristes. Cette personne devra donc maîtriser différentes
langues, de même que les panneaux présents devront être au moins en arabe, français et anglais.

Mars 2009 47
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Aménagement d’une place centrale


- Préserver le site naturel des cascades d’Ouzoud
ENJEUX - Préserver et valoriser les paysages
- Promouvoir l’artisanat local

OBJECTIFS - Planifier de façon générale les activités touristiques


- Eviter le développement anarchique des échoppes (vente de souvenirs) et des
gargottes (restauration)
- Contrôler et réglementer l’installation des échoppes

PROPOSITIONS
Afin de répondre à ces objectifs, un ensemble de bâtiments pourra être
constuit dans le village d’Ouzoud avant la «descente» sur le site des cascades. Le complexe sera composé
de quatre parties:
- Un bâtiment central accueillant la Maison des Cascades
- Une aile avec les échoppes vendant prioritairment de l’artisanat local
- Une aile avec des gargottes offrant une restauration sur place
- Des toilettes

Les commerces actuellement sur le chemin menant aux cascades seront donc en partie transférés
sur le lieu. Un effort sera demandé pour offrir en priorité de l’artisanat local.
Les emplacements pour les commerçants locaux seront gratuits et une taxe sera demandée pour les
personnes extérieures à la commune d’Aït Taguella.
Les bâtiments hébergeant ces activités seront construits dans le style berbère local. Ceci afin de
valoriser le patrimoine local en offrant l’opportunité aux touristes de découvrir la culture de la région, et
de l’intégrer dans le paysage. Les lieux pourront bénéficier de l’électricité au minimum pour la lumière.
Des toilettes mis à disposition des touristes permettront de limiter les pollutions et dégradations.

Figure 42 : Plan de la place piétonne créée dans le village d’Ouzoud

Mars 2009 48
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

La route et le rond point actuellement présents précedemment à l’entrée du site seront repoussés
afin de permettre la création d’une grande place piétonne où les terrasses pourront s’installer. Cette place
permettra le désengorgement du chemin menant aux cascades qui retrouvera ainsi un caractère naturel et
permettra aux visiteurs d’apprécier la beauté du site au fil du chemin.

Figure 43 : Image du bâtiment accueillant les échoppes (Réalisée par M.Simon, IT 2008-2009)

Cette image montre ce que pourrait être le bâtiment hébergeant les échoppes (en face), et la
Maison
des Cascades (à droite).
Des arbres locaux tels que des oliviers ou des figuiers pourront être plantés sur la place afin de
protéger les terrasses du soleil et d’agrémenter les lieux.

Les restaurants et
bars, présents actuellement
sur la place du rond point,
pourront étendre leurs
terrasses sur
la piétonne. place

Figure 44 : Image d’ambiance de la place piétonne et ses terrasses (Réalisée par M.


Simon, IT 2008-2009)

Mars 2009 49
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Aménagement des sentiers

ENJEUX Valoriser les paysages

OBJECTIFS - Améliorer l’accessibilité


- Améliorer la lisibilité
- Limiter l’érosion
- Cadrer les déplacements

PROPOSITIONS
Le mobilier utilisé devra s’intégrer au paysage. Une harmonie de couleurs, formes et matériaux
devra être recherchée afin d’augmenter la lisibilité du paysage.

1. La matérialisation des sentiers

La matérialisation des chemins permettra de cadrer les flux


touristiques et donc de limiter l’érosion produite par le
surpiétinnement.
Pour une meilleure intégration paysagère, elle se fera à l’aide
de matériaux locaux et non de béton. Cela favorisera également
l’infiltration de l’eau dans le sol.
Photo 16 : Exemple de sentier matérialisé
à partir de matériaux locaux (S. Bell)
2. Le balisage des chemins

Le balisage des chemins améliorera l’accessibilité et la lisibilité du site.


Il sera constitué d’un panneau situé à l’entrée du site (voir Affiche d’accueil)
TABLE D’
ORIENT
ATIO
N
puis de poteaux indicateurs de la direction à suivre.

3. Les bancs

CASCADES
Ils seront faits à l’aide de
matériaux locaux (pierre ou
bois) et non en béton afin de
mieux s’intégrer dans le
paysage. Ils seront disposés de
façon à ne pas gêner les flux
Figure 45 : Exemple de
importants de visiteurs.
panneau indicateur (L. Sirach,
IT2008/2009)
Photo 17 : Exemple de banc en pierre (S. Bell)

Mars 2009 50
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Installation de deux tables d’orientation au niveau du belvédère

ENJEUX Valoriser les paysages

OBJECTIFS
- Informer les touristes sur le paysage environnant
- Informer les touristes sur le patrimoine

PROPOSITIONS

Au niveau du belvédère, deux points de vues sont intéressants :


- sur la droite du belvédère : la vue sur les cascades, le village et en arrière plan les montagnes
- sur la gauche du belvédère : la vue sur la vallée encaissée et en arrière plan les montagnes.

Ainsi, deux tables d’orientation permettront de mettre en valeur chacun de ces points de vue
afin de porter à connaissance des touristes le contexte géographique environnant du site des cascades
d’Ouzoud.

La première table d’orientation pourra


être installée comme représentée sur le dessin
ci-contre.

Cette table d’orientation présentera les


différents éléments paysagers de l’aval des
cascades. Elle indiquera principalement des
montagnes alentours.

Figure 46 : Vue sur la vallée (Réalisée par M. Villot, IT


2008- 2009)

Mars 2009 51
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

La deuxième table d’orientation pourra être installée comme représentée sur le dessin ci-dessous :

Figure 47 : Vue sur les cascades (Réalisée par M.Villot, IT 2008-2009)

Cette table d’orientation présentera les éléments paysagers du site en situant les différentes
montagnes, les travertins, les cascades. De plus cette table d’orientation situera les éléments
patrimoniaux visibles dans le paysage, tels que le village et les moulins.

D’un point de vue pratique, il est préférable que ces tables d’orientation soient à la fois en
français et en arabe, afin de toucher un maximum de touristes.

Mars 2009 52
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

L’installation de toilettes à litière biomaitrisée (TLB)

ENJEUX Limiter la pollution

OBJECTIFS - Limiter la pollution des eaux


- Limiter les pollutions visuelles, olfactives
- Limiter l’utilisation d’eau
- Augmenter le confort des touristes

PROPOSITIONS
Elles pourront être installées dans un bâtiment en pisé, de style
traditionnel, situé en amont des cascades, au niveau de la «Maison des
cascades».
Le nombre de toilettes et la taille de la fosse dépendra de la
fréquentation. Une étude pour évaluer celle-ci est donc nécessaire.
Nous
destinéesrecommandons
aux hommes et dedeséparer
prévoirlesplustoilettes destinées
de toilettes pouraux femmes
les femmes. pouvant héberger les toilettes (L. Sirach,
de cellesDes affichettes
Figure devront
48 : Exemple expliquer
de bâtiment en pisé le fonctionnement de ces IT 2008-2009)
toilettes, elles rappeleront notamment qu’il faut verser de la litière
après chaque utilisation et en quantité suffisante. Elles devront être compréhensibles par des personnes
analphabètes.

Le principe des TLB est d’utiliser une litière afin d’obtenir un


équilibre carbone/azote dans le mélange et de bloquer la fermentation
anaérobie ce qui permet le démarrage du compostage. La présence de l’eau
apportée par l’urine participe à la constitution d’un mélange apte à se
Ventilation décomposer ; l’absence d’odeur dépend aussi de l’humidité du mélange, un
excès entraînant une décomposition anaérobie et malodorante dans le fond.
La litière peut être composée de déchets végétaux secs tels que broyats de
Evacuatio n branchages, de feuilles, de tiges, des fanes, copeaux ou sciure de bois... De
des déchets
la cendre pourra éventuellement être ajoutée en faible quantité. Des cartons
déchiquetés peuvent également être utilisés. Tous ces éléments pourront
Figure 49 : Exemple de schéma de
Fonctionnennement des TLB, (S.
être mélangés.
Bell, modifié par L. Sirach, IT La fréquence de la vidange dépendra du taux
2008-2009) d’utilisation. Les Bibliographie à consulter :
déchets seront ensuite compostés.
- www.habitat-ecologique.org
Limites : - www.toiletteacompost.org
-La population et les touristes n’ont pas forcément - Un petit coin pour soulager la planète, C.
l’habitude de ce type de toilettes et devront y être éduqués. Elain, éditions Goutte de Sable
-Il faudra se procurer les matériaux nécessaires à la litière. - La pratique du compost et des toilettes
-Une personne devra être chargée de l’entretien de ces sèches, E. Sabot, éditions La Maison
toilettes Autonome

Mars 2009 53
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

La gestion des déchets

ENJEUX Limiter la pollution

OBJECTIFS - Gérer les déchets


- Limiter la pollution des eaux
- Limiter les pollutions visuelles, olfactives

PROPOSITIONS

1. Le compostage

Le compostage permetttra de valoriser les déchets organiques issus


des toilettes à litière biomaîtrisée et de les utiliser pour enrichir le sol.

La disposition de branchages sur une dizaine de centimètres de


hauteur dans le fond du bac de compostage permettra une bonne aération
par la base. Les branches doivent être suffisamment grosses, sans être trop
volumineuses, pour ne pas être désintégrées rapidement.
Ce bac accueillera tous les déchets organiques (légumes,
coquilles
d’oeuf, déchets issus des TLB, cendres, ...).
Le compost devra être fréquemment brassé dans chacun des bacs Figure 50 : Exemple de bac de
compostage, (L. Sirach, IT 2008-
afin de favoriser la dégradation des matériaux et donc de limiter les 2009)
mauvaises odeurs.
Au bout d’une période de 2 ans, le compost pourra être épandu afin d’enrichir les sols.

Il faudra veiller à ce que ces bacs ne soient pas accessibles aux animaux afin d’éviter toute
dispersion des déchets. De plus ils ne devront pas être trop éloignés des toilettes afin de faciliter la
vidange de celles-ci. Enfin, leur emplacement devra être réfléchi de façon à éviter les pollutions
olfactives.

Mars 2009 54
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

2. L’installation d’une décharge

La décharge à ciel ouvert actuellement présente devra être


repensée :
• Imperméabilisation des sols et récupération des lixiviats afin
de limiter la pollution des eaux
• Mise en place d’un système limitant la dispersion des déchets (par
le
vent ou les animaux)
Figure 51 : Suppression de la décharge à
3. L’installation de poubelles ciel ouvert (IT 2008-2009)

L’augmentation du nombre de poubelles le long des cheminements


permettra
d’éviter que les touristes jettent leurs déchets n’importe où.
Ces poubelles devront être à la fois visibles, facilement accessibles et
intégrées à leur environnement.
Les animaux (et particulièrement les singes) ne doivent pas pouvoir accéder
à leur contenu. Elles devront donc disposer d’un système de fermeture (par
exemple un couvercle).
Elles devront êtres vidées régulièrement.
Figure 52 : Exemple de poubelle
(www.edgb2b.com)

Mars 2009 55
56
Cascades d’Ouzoud
LES CASCADES D'OUZOUD UN SITE PRESTIGIEUX
D'INTERÊTS BIOLOGIQUE, ECOLOGIQUE (SIBE)
Ouzoud veut direET PAYSAGER
" action de moudre " le grain en berbère,
expliqué par la présence de nombreux moulins dans cette
région. Les cascades d'Ouzoud se situent dans le bassin
hydrogéologique du Haut Atlas calcaire. D'une hauteur de texte en arabe
plus de 100m, elles sont issues de résurgences situées en
amont.
Les travertins caverneux, formés Le singe magot
par précipitation de carbonates de est une
calcium, offrent des lieux d'habitat espèce m e n
pour les oiseaux, les singes a c é e
magots, les chauves-souris... Ce d'extinction et
site abrite aussi des centaines de protégée par la
pigeons et perdrix gambra et se convention de
TA D LA
situe sur un ensemble d'oiseaux Washington.
The magot monkey is an endangered species
migrateurs dont la cigogne. and is protected by the Washington convention.
A Z IL A L
Panneau d’accueil

Les formations forestières sont essentiellement composées


de thuyas, genévriers rouges et chênes verts. On trouve
également de nombreuses plantes aromatiques et
médicinales.

Ouzoud means "the act of grinding grain" in Berber, explained by the numerous mills in this region. Ouzoud
falls are located in the hydrogeological basin of the calcareous Haut Atlas. 100 meters high, they come
from resurging upstream waters. The cavernous characteristic of the rock formation offers a hospitable
habitat for birds, magot monkeys, bats... This site also shelters hundreds of pigeons and gambra partridge
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009

BENI MELLAL
and is located on the way of migratory birds like the stork. Forests are mainly composed of thujas, red
juniper trees and live oaks. There is also lots of aromatic and medicinal plants.
Bin El Ouidane

Aït Taguella

A ZILA L
Iminifri
Nord-Ouest Sud-Est

Iwariden Synclinal d'Ouzoud Ighil n'Ait Abdellah


Ibakliwine Oued El Abid Cascades d'Ouzoud Source
s
tre d uprojet de g
Ighil Ou Akess
mè éo
ri p
1000 m

ar
c

3
5 4
1

2
1

1 Km

3 Couches rouges du Jurassique moyen (-170 millions d'années) 5 Travertins du Quaternaire récent (-0.5 million d'années)
2 Calcaires lités du Jurassique inférieur (-180 millions d'années) 4 Conglomérats et limons du Quaternaire ancien (-1.5 million d'années)
1 Calcaires massifs du Jurassique inférieur (-185 millions d'années)

Mars 2009
différents logos partenaires

Figure 53 : Panneau de sensibilisation (C. Sallet, M. Villot, IT 2008-2009)


Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

BIBLIOGRAPHIE
ALIFRIQUI M., 2005. Problèmes de la forêt d’Ouzoud et voies de valorisation des ressources naturelles,
Projets de préservation de l’écosystème du SIBE des cascades d’Ouzoud, Faculté des sciences – Semlalia,
Université Cadi Ayyad, Marrakech.

DIRASSET, 2006. Synthèse : diagnostic et problématiques, MATEE-DAT, Schéma Régional d’Aménagement


du Territoire de la région Tadla-Azilal.

MADBOUHI M., 2006. Plan directeur des aires protégées du Maroc : zone humide, Vol 2, H32.

YAZINI S, LMOUDN N., 2007. Etude des risques hydrologiques dans le bassin versant de l’Oued Ouzoud
(province d’Azilal) : caractérisation et impacts, Mémoire d’étude, Faculté des Sciences et Techniques, Béni
Mellal.

Sites internet :

Alain Sèbe Images, Alain Sèbe :


http://www.alainsebeimages.com/images/catalogueAlainSebe2009.pdf [consulté le 1er mars 2009].

Carte postale de Béni Mellal, Delcampe.net : http://delcampe.net/ [consulté le 1er mars 2009].

Cascades d’Ouzoud, Annie Manero : http://www.anniemanero.over-blog.com [consulté le 1er mars 2009].

Cascades d’Ouzoude, Fanida Mkinsi : http://www.fanidamkinsi.com [consulté le 1er mars 2009].

Chellal d’Ouzoud, Mohammed Moufaddal : http://www.bloguez.com/artsmoufaddal/307232 [consulté le 1er


mars 2009].

Chutes d’Ouzoud, Dadoun Hayat : http://artscad.com/@/DadounHayat [consulté le 1er mars 2009].

Ecole d’Ouzoud : http://www.ecoleouzoud.com [consulté le 1er mars 2009].

Les aires protégées du Maroc, Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification :
http://apmmaroc.net/ [consulté le 20 février 2009].

Les cascades d’Ouzoud, Daniel Matti : http://www.danielmatti.ch [consulté le 1er mars 2009].

Les larmes d’Ouzoud, Jean Poumarède : http://www.oeuvredart.com [consulté le 1er mars 2009].

Soir d’Ouzoud, Lewis David : http://www.lewisdavid.fr [consulté le 1er mars 2009].

Vozavi : avis de consommateurs : http://www.vozavi.com [consulté le 1er mars 2009]

Mars 2009 57
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

GLOSSAIRE

AESVT : Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre

ONEP : Office National d’Eau Potable

ONG : Organisation Non gouvernementale

PAM : Plantes Aromatiques et Médicinales

PMF/FEM : Programme de Micro-Financement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le


Développement

SIBE : Site d’Intérêt Biologique et Ecologique

TLB : Toilettes à Litière Biomaîtrisée

Mars 2009 58
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

TABLE DES ILLUSTRATIONS


Liste des figures

Figure 1 : Carte du Maroc (L. Sirach, IT 2008-2009) 9


Figure 2 : Carte géologique de la région d’Azilal (Réalisé par M. Villot, IT 2008-2009) 10
Figure 3 : Carte de l’occupation des sols du bassin versant de l’oued Ouzoud
(S. Yazini et N. Lmoudn, modifiée par M. Simon) 13
Figure 4 : Répartition de l’occupation du sol dans le basin versant de l’oued Ouzoud (S. Yazini et N. Lmoudn) 14
Figure 5 : Cascades d’Ouzoud (M. Villot, IT 2008-2009) 17
Figure 6 : Courbes et formes (S. Savigny, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 18
Figure 7 : Palette chromatique (M.A. Duponcheel, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 18
Figure 8 : Palette chromatique (M. Villot, IT 2008-2009) 18
Figure 9 : Palette chromatique (M.A. Duponcheel, extraction de M. Villot, IT 2008-2009) 19
Figure 11 : La monumentalité des cascades, (C. Gourbilière, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 19
Figure 12 : Le rapport d’échelle entre individus et cascades, (G. Benest, UP7, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 19
Figure 10 : Les lignes et les formes ( M.A. Duponcheel, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 19
Figure 13 : Les lignes (G. Benest, UP7, modifiée par M. Villot, IT 2008-2009) 20
Figure 15 : Echelle et ambiance (S. Savigny, modifiée par L. Sirach, IT 2008-2009) 20
Figure 14 : La palette chromatique (M.A. Duponcheel, extraction de M. Villot, IT 2008-2009) 20
Figure 16 : Effets fenêtres le long du parcours (IT, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 21
Figure 17 : Palette chromatique (C. Gourbilière, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 21
Figure 18 : Palette chromatique (M. Villot modifiée par M. Simon, IT 2008-2009) 22
Figure 19 : Lignes et formes (M. Simon, IT 2008-2009) 22
Figure 20 : Insertion des villages dans leur environnement (M. Simon, IT 2008- 22
2009) Figure 21 : Grande dépression (M. Simon, IT 2008-2009) 23
Figure 22 : ‘Soir d’Ouzoud’, David Lewis, 2007 aquarelle 28x32 cm (britannique) 24
Figure 24 : ‘Les cascades d’Ouzoud’, Daniel Matti, 2007 aquarelle 15x21 cm (suisse) 24
Figure 25 : ‘Les larmes d’Ouzoud’, Jean Poumarède, peinture numérique 40x50 cm (français) 24
Figure 23 : ‘Cascades d’Ouzoud’, Annie Manero, 40x80 cm (française) 24
Figure 26 : ‘Chutes d’Ouzoud’, Dadoun Hayat, huile sur toile 50x70cm, 2008 25
Figure 28 : ‘Contemplation devant la cascade d’Ouzoud’, Fanida Mkinsi’, huile sur toile, 50x65cm 25
Figure 27 : ‘Cascade d’Ouzoude’, Fanida Mkinsi, huile sur toile 25
Figure 29 : ‘chellal d’Ouzoud Azilal’, Mohammed Moufaddal, huile sur toile, 2008 25
Figure 30 : Carte postale de Beni Mellal (site internet delcampe.net) 26
Figure 32 : Photos de A. et B. Sebe, extrait d’une série de cartes postales de luxe sur le Maroc et la
Tunisie 26
(site Alain Sebe image) 26
Figure 31 : Carte postale des cascades (Détenue par M.A. Duponcheel, IT 2008- 27
2009) Figure 34 : Carte de visite de M. Ouadia 27
Figure 35 : Poster du SIBE (AESVT) 50x80 cm 27
Figure 33 : Carte de visite de Rachid 31
Figure 36 : Dynamiques du site (C. Sallet, IT 2008-2009) 34
Figure 37 : Dynamique d’acteurs (M. Simon, IT 2008- 38
2009) 38
Figure 39 : Sentier (M.A. Duponcheel, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 38
Figure 40 : Cheminement (C. Gourbilière, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 38
Figure 38 : L’entrée des cascades (C. Gourbilière, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 48
Figure 41 : Détritus proche des campings (M. Simon, modifiée par C. Sallet, IT 2008-2009) 49
Figure 42 : Plan de la place piétonne créée dans le village d’Ouzoud 49
Figure 43 : Image du bâtiment accueillant les échoppes (Réalisée par M.Simon, IT 2008- 50
2009) 51
Figure 44 : Image d’ambiance de la place piétonne et ses terrasses (Réalisée par M. Simon, 52
IT 2008-2009) 53
Figure 45 : Exemple de panneau indicateur (L. Sirach, IT2008/2009) 53
Figure 46 : Vue sur la vallée (Réalisée par M. Villot, IT 2008-2009) 54
Figure 47 : Vue sur les cascades (Réalisée par M.Villot, IT 2008-2009) 55
Figure 48 : Exemple de bâtiment en pisé pouvant héberger les toilettes 55
(L. Sirach, IT 2008-2009) 56
Figure 49 : Exemple de schéma de Fonctionnennement des TLB (S.
Bell, modifié par L. Sirach, IT 2008-2009)
Figure 50 : Exemple de bac de compostage, (L. Sirach, IT 2008-2009)
Mars 2009
Figure 51 : Exemple de poubelle (www.edgb2b.com) 59
Figure 52 : Suppression de la décharge à ciel ouvert (IT 2008-2009)
Figure 53 : Panneau de sensibilisation (C. Sallet, M. Villot, IT 2008-2009)
Promotion Ingénierie des Territoires 2008-2009 Cascades d’Ouzoud

Liste des photographies

Photo 2 : La forêt d’Ouzoud (C. Ragot, IT 2008-2009) 12


Photo 1 : Végétation rupicole humide au niveau des cascades d’Ouzoud (G. Benest, UP7) 12
Photo 4 : Perdrix gambra (site du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification) 13
Photo 3 : Singe magot (IT 2008-2009) 13
Photo 5 : Troupeau de chèvre à Ouzoud (M. Villot, IT 2008-2009) 15
Photo 6 : Motifs identitaires (P. Poupin, extraction de M. Villot, IT 2008-2009) 18
Photo 8 : Village au loin (M. Villot, IT 2008-2009) 23
Photo 7 : Alentours (M. Villot, IT 2008-2009) 23
Photo 9 : Panneau de l’association pour le Géoparc M’Goun (IT 2008-2009) 37
Photo 10 : Panneau de l’AESVT (IT 2008-2009) 37
Photo 11 : Escalier en béton (IT 2008-2009, modifiée par C. Sallet) 38
Photo 12 : Alignement de bancs (IT 2008-2009, modifiée par C. sallet) 38
Photo 14 : Décharge à proximité des cascades (C. Gourbilière, IT 2008-2009) 39
Photo 15 : Habitation villageoise (M. Villot, IT 2008-2009) 39
Photo 13 : Petit rond point aménagé (C. Gourbilière, IT 2008-2009) 39
Photo 17 : Exemple de banc en pierre (S. Bell) 50
Photo 16 : Exemple de sentier matérialisé à partir de matériaux locaux (S. Bell) 50

Liste des tableaux

Tableau 1 : Accès à l’eau potable et à l’électricité dans la région d’Azilal (C. Sallet, IT 2008-2009) 14

Mars 2009 60

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