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Juillet 2008
BILAN ........................................................................................................................ 34
Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national, mais également en Europe. En
France, le risque inondation concerne une commune sur trois à des degrés divers. La responsabilité
de l’Etat en matière de prévention des risques d’inondation repose en priorité sur l’information des
populations, la maîtrise de l’urbanisation dans les zones inondables et la préservation des zones
naturelles d’expansion de crues. La constitution à l’échelle des bassins hydrographiques d’un
document de référence sur les phénomènes d’inondation contribue à développer la conscience du
risque chez les populations exposées.
La DIREN a conduit avec la DDE 66 un programme d’élaboration des atlas des zones inondables
couvrant la quasi totalité du département des Pyrénées Orientales. Les atlas des bassins versants du
Tech, du Réart, de la Têt, de l'Agly et du Sègre sont réalisés. L'atlas des zones inondables du bassin
versant de l'Aude n'est pas finalisé à la date de rédaction du présent document, les communes
concernées ne sont donc pas traitées ici.
Cette méthodologie permet de préciser les limites des zones inondables en associant la démarche
géomorphologique (photo-interprétation, investigations de terrain…) et l’analyse des crues historiques.
C’est une méthode qui ne nécessite pas de modèle mathématique. Les limites des zones inondables
données par cette méthodologie ne sont pas liées à des périodes précises de retour de crue. Elles
fournissent en revanche les limites physiques naturelles du champ d’expansion des crues. Cette
méthode retient les définitions suivantes (figure 1) :
- lit mineur : espace inondé en totalité par une crue fréquente annuelle ou bisannuelle ;
- lit moyen : espace inondé en cas de crue moyenne, de fréquence généralement inférieure à
10 ans ;
- lit majeur et exceptionnel : espace inondé par les crues les plus rares ou exceptionnelles ;
- limite de la plaine alluviale : enveloppe maximale des crues (=zone inondable au sens
géomorphologique). Elle peut être, selon les cas, très nette et placée avec une grande
précision (présence d’un talus net, bas de versant franc) ou imprécise (talus peu nets, fonds
de vallon en berceau).
Les AZI s’inscrivent dans le droit à l’information des citoyens sur les risques naturels prévisibles
(article L125.2 du Code de l’Environnement) qui impose à l’Etat de porter à connaissance toutes les
informations relatives aux risques majeurs.
Afin d’assurer le travail d’actualisation permanente, les informations cartographiques sont numérisées
et organisées dans un système d’information géographique (SIG). Cette structuration des données a
pour but de faciliter la mise à disposition de cette information à tous les utilisateurs potentiels
notamment les collectivités locales, les services de l’Etat, les professionnels et les citoyens.
La mise à disposition au fur et à mesure de leur validation des AZI sur le site Internet de la DIREN
Languedoc-Roussillon (http://carto.languedoc-roussillon.environnement.gouv.fr/) permet d’assurer une
large diffusion de ces informations.
Les AZI sont présentés de deux manières différentes en fonction du niveau de précision requis par
l’utilisateur.
- Les cartes générales (disponibles en CD-ROM) fournissent une information globale sur la
localisation des zones inondables et ont pour vocation l’information du grand public (carte 1) ;
- les cartes techniques présentent des informations plus précises et techniques et s’adressent à
un public de professionnels et de techniciens experts du risque inondation (carte 2).
Dans le Gard, les 8 et 9 septembre 2002, il est tombé jusqu'à 650 mm d'eau (650 litres/m²), ce qui
représente une année de précipitations en Ile de France. Le 17 octobre 1940, il est tombé 1000 mm
d'eau (1000 litres/m²) sur les flancs sud du massif du Canigou (Pyrénées-Orientales), une valeur
considérée comme le record d'Europe.
L'intensité des précipitations se conjugue à d'autres facteurs (notamment la petite taille des bassins
versants et la pente qui les caractérise) pour donner des crues rapides qui durent quelques heures à
quelques jours. Les vitesses d'écoulement et les hauteurs d'eau rendent ces phénomènes
particulièrement dommageables et éventuellement mortels.
La carte 3 présente cinq des épisodes pluvieux les plus importants ayant affecté la région au cours
des 70 dernières années. Les crues et inondations provoquées par ces pluies ont causé la mort de
plus de 230 personnes. A elles seules, les inondations de 1999, 2002 et 2003 ont provoqué 67 décès
et occasionné plus de 2,5 milliards d'euros de dégâts.
DROME
ARDECHE
LOZÈRE
HÉRAULT 8 au 10 sept.
Montpellier 2002
Beziers
Carcassonne
AUDE
11 et 12 nov. 1999
PYRÉNÉES-ORIENTALES
17 au 19 oct. 1940
La géographie des Pyrénées-Orientales, caractérisée par une plaine littorale basse et plate avec un
arrière pays montagneux, prédispose le département aux inondations. Situé sur le littoral
méditerranéen, il est soumis aux aiguats présentés ci-dessus. Les crues, plus ou moins canalisées
dans les vallées montagnardes, ont tendance à s'étaler dans la plaine littorale, inondant de vastes
surfaces (carte 4).
Les Pyrénées-Orientales peuvent être affectés principalement par deux types de crues : les crues
torrentielles dans les régions montagneuses et les crues de plaine dans la plaine du Roussillon. Cette
plaine est marquée par une multitude d'axes de crue et de bras de décharge qui renforcent le risque
dans de nombreux secteurs.
Au total, les zones inondables du département s'étendent sur 189 communes et représentent une
superficie d'environ 477 km².
Selon une étude menée par la DIREN Languedoc-Roussillon à partir des résultats du recensement
général de la population effectué par l'Insee en 1999, plus de 147 000 habitants des Pyrénées-
Orientales vivent en zone inondable, soit 37,5 % de la population du département. Au sein de la
région Languedoc-Roussillon, les Pyrénées-Orientales sont en deuxième position derrière le Gard,
pour le nombre d'habitants en zone inondable.
Parmi les plus grandes villes concernées, on peut citer Perpignan avec plus de 30 000 habitants en
zone inondable (31% de la population), Saint-Cyprien avec plus de 7 000 habitants (87% de la
population) en zone inondable ou encore Rivesaltes avec plus de 4 000 habitants (54% de la
population) en zone inondable.
Sur l'ensemble du département, environ 5 000 ha urbanisés (centres ville, banlieues et noyaux
villageois) se situent en zone inondable. Certaines communes sont entièrement inondables,
notamment dans la Salanque. A Saint-Laurent-de-la-Salanque, on décompte environ 240 ha
urbanisés et 8 000 habitants en zone inondable.
En ce qui concerne les activités industrielles, commerciales, culturelles ou de loisirs, environ 750 ha
consacrés à ces activités sont en zone inondable.
Les voies de communication sont également concernées par les inondations. Ces enjeux sont ne sont
pas toujours directement inondables car construits sur remblais, mais leur fonctionnement peut être
altéré par une inondation. Par ailleurs, ces remblais qui forment des sortes de barrages peuvent
aggraver le risque localement. Sur l'ensemble du département on compte environ 450 km d'axes
Atlas Départemental des Zones Inondables des Pyrénées-Orientales 8
DIREN Languedoc-Roussillon, Service de l'Eau des Milieux Aquatiques et des Risques Naturels, juillet 2008
routiers majeurs (autoroute, routes nationales et départementales) et 75 km de voies ferrées en zone
inondable.
Les AZI sont habituellement élaborés par bassin versant. Les informations contenues dans chaque
AZI s’avèrent très précises et détaillées. Une deuxième étape consiste à compiler ces travaux pour
obtenir un Atlas Départemental des Zones Inondables (ADZI) avec une présentation synthétique. Il
convient ensuite de se reporter aux AZI initiaux pour davantage de précisions.
En cas d’absence d’AZI (bassins versants de l'étang de Salses-Leucate et de la côte vermeille) les
informations sont issues d’études diverses (retours d’expérience, plans de prévention des risques,
etc).
Dans ce qui suit, l’ADZI des Pyrénées-Orientales est organisé par bassin versant. Après une
présentation rapide du bassin, les zones sensibles vis à vis de l'aléa sont indiquées et les enjeux sont
recensés.
Le cas de la plaine du Roussillon est spécifique : on y observe de vastes zones qui sont inondables
par plusieurs cours d'eau, ou pour lesquelles on ne peut déterminer avec exactitude quel est cours
d'eau vecteur de risque.
Pour cette raison, certaines communes apparaissent plusieurs fois dans le recensement des enjeux et
certains enjeux peuvent apparaître deux fois si on ne sait par quel cours d'eau ils sont menacés.
Cependant, dans les chiffres récapitulatifs qui sont donnés au niveau du département, aucun double
compte n'est effectué.
Plusieurs facteurs, naturels ou anthropiques, peuvent entraîner une élévation du niveau des eaux et
un dépassement des limites hydrogéomorphologiques (inondation de secteurs théoriquement non
inondables). Le recensement est effectué sous forme d’un tableau indiquant le facteur aggravant dans
la première colonne et identifiant les zones sensibles dans la seconde.
Confluences : Ces lieux sont des points sensibles car la confluence de deux cours d'eau peut entraîner une
hausse de la ligne d’eau ainsi qu’un phénomène de remous particulièrement actifs dans les processus de …
creusement des berges.
Cônes de déjection : Ce sont des zones où le risque est potentiellement fort en raison de la puissance des
écoulements et de leur tendance à divaguer. Les bâtiments construits sur un cône de déjection sont …
particulièrement vulnérables.
Axes d'écoulement et bras de décharge : Ce sont des chenaux de crue que l'on trouve en lit moyen ou
majeur, qui sont empruntés par les eaux lorsqu'elles débordent. Ils peuvent être peu marqués (axe
d'écoulement) ou bien délimités par des talus (bras de décharge). Pendant les inondations, ils sont …
caractérisés par des hauteurs d'eau et des vitesses d'écoulement plus élevées qu'ailleurs, ce sont donc des
zones où le risque est potentiellement fort.
Pour chaque bassin versant, un tableau recense les principaux enjeux situés en zone inondable. Les
enjeux sont classés par cours d’eau et par commune. La zone inondable a été envisagée en intégrant
les lits mineur, moyen, majeur et exceptionnel, ainsi que les zones d’écoulement principales en cas de
forte crue, les zones de débordement potentiel, les zones de ruissellement torrentiel et les cônes de
déjection.
Plusieurs types d'enjeux méritent une attention particulière en raison de leur vulnérabilité importante.
Certains terrains de camping, des établissements recevant du public, des zones industrielles et même
des habitations voire des quartiers résidentiels, installés dans les lits majeurs ou moyens, parfois à
proximité directe du lit mineur, sont particulièrement sensibles.
Parmi l'ensemble des enjeux recensés, certains peuvent ne pas être directement inondables si ils sont
construits sur remblai, notamment les routes et les voies ferrées. Cependant, leurs fonctions seront
altérées par une inondation.
L'Agly, long de 82 km pour un bassin versant de 1 142 km², est le deuxième fleuve des Pyrénées-
Orientales. Il prend sa source dans le département de l'Aude vers 700 m d'altitude dans le massif des
Corbières. Il traverse les massifs des Corbières et des Fenouillèdes Avant d'entrer dans la plaine du
Roussillon au niveau de Cases-de-Pène.
Les principaux affluents de l'Agly sont la Boulzanne, la Desix, le Maury et le Verdouble qui draine à lui
seul un tiers de la superficie totale du bassin versant de l'Agly. Le présent rapport ne traite que des
parties du bassin versant de l'Agly situées dans le département des Pyrénées-Orientales,
représentant une superficie d'environ 786 km² pour des zones inondables s'étendant sur environ
107 km².
Dans les archives, on retrouve des traces de crues dommageables de l'Agly ou de ses affluents
depuis l'an 1740 jusqu'en 2005.
Dans le département des Pyrénées-Orientales, le bassin versant de l'Agly s'étend sur 45 communes
dont 33 présentent des enjeux en zone inondable. Les secteurs les plus sensibles sont situés dans la
plaine du Roussillon et particulièrement en Salanque.
On compte plus de 1 000 ha urbanisés et plus de 31 000 personnes en zone inondable. A cela
s'ajoute environ 200 ha de zones industrielles et commerciales, 100 km d'axes routiers majeurs et
13 km de voies ferrées. 22 campings et plus de 20 000 lits touristiques ont été localisés en zone
inondable. On y a également recensé 15 écoles, 3 collèges, un lycée, 18 stations d'épuration...
Parmi les communes les plus touchées, on peut citer Saint-Laurent-de-la-Salanque, entièrement
inondable. On y compte plus de 8 000 personnes exposées aux inondations, 238 ha urbanisés et
118 ha de zones industrielles et commerciales, un collège et quatre écoles, une station d'épuration et
un poste de transformation électrique, plus de 14 km de routes départementales en zone inondable.
La ville de Rivesaltes est également très concernée par le risque inondation. Environ 184 ha
urbanisés et 25 ha de zones industrielles et commerciales sont en zone inondable, ainsi que 5 000
personnes environ, soit plus de la moitié de la population communale. Un lycée, un collège, trois
écoles, un gymnase, une gendarmerie, une gare, une station d'épuration, 10 km d'axes routiers
majeurs et 4,5 km de voies ferrées sont implantés en zone inondable.
La Têt est le plus grand fleuve des Pyrénées-Orientales. D'une longueur de plus de 115 km, elle
traverse le département d'est en ouest, drainant un bassin versant de 1417 km². La Têt prend sa
source dans le Capcir, au pied du pic Carlitt, traverse le Conflent et débouche dans la plaine du
Roussillon aux alentours d'Ille-sur-Têt avant de se jeter dans la Méditerranée.
Les principaux affluents de la Têt sont la Rotja, le Cady, la Castellane, le Boulès et la Basse. Les
zones inondables liées à la Têt ou à ses affluents s'étendent sur une superficie de 250 km². Sur les
97 communes totalement ou partiellement incluses dans le bassin versant, 80 présentent des enjeux
en zone inondable.
Dans les archives, on retrouve des traces de crues dommageables de la Têt ou de ses affluents de
l'année 1892 jusqu'en 1999.
Au sein du département, le bassin de la Têt est celui qui présente le plus d'enjeux en zone inondable.
Cette situation est due à la présence de Perpignan, la plus grande ville du département, une
commune au sein de laquelle les enjeux humains et économiques sont considérables.
Sur environ 200 000 personnes habitant dans le bassin versant de la Têt, plus de 75 000 résident en
zone inondable, soit plus du tiers de la population (chiffres de 1999). On trouve également plus de
25 000 lits touristiques et 32 campings en zone inondable.
Au total, près de 2000 ha urbanisés et 340 ha de zones industrielles et commerciales sont situés en
zone inondable. 32 écoles, 6 collèges et 4 lycées ont été recensés dans ces zones, ainsi que 28
stations d'épuration, 11 captages d'eau et 3 postes de transformation électriques. Enfin, plus de
170 km d'axes routiers majeurs et 38 km de voies ferrées sont implantés en zone inondable.
La commune de Perpignan est un cas unique dans le département pour les enjeux qui s'y trouvent en
zone inondable. Plus de 30 000 personnes résident en zone inondable, soit environ 5000 personnes
de plus que dans tout le bassin versant du Tech. Environ 400 ha urbanisés et 200 ha de zones
industrielles et commerciales ont été aménagés en zone inondable.
Plus de 20 établissements scolaires, des maisons de retraite, des bâtiments à caractère administratifs
ou culturel (préfecture, parc des expositions, etc.), un centre pénitentiaire, une usine d'incinération et
une station d'épuration, plusieurs centres commerciaux sont en zone inondable. Concernant les
Atlas Départemental des Zones Inondables des Pyrénées-Orientales 15
DIREN Languedoc-Roussillon, Service de l'Eau des Milieux Aquatiques et des Risques Naturels, juillet 2008
infrastructures de transport, environ 20 km d'axes routiers majeurs et près de 6 km de voies ferrées
ont été recensés en zone inondable.
Les communes de Toulouges, Le Soler et Bompas sont également particulièrement exposées. Dans
chacune d'elles, plus de 5000 personnes résident en zone inondable. A Bompas, on recense 194 ha
urbanisés en zone inondable, ainsi que trois écoles, une station d'épuration et 8 km de routes
départementales.
Au Soler, ce sont 88 ha urbanisés, un collège, la gendarmerie et 8 km de routes départementales ou
nationales et près de 2 km de voies ferrées situés en zone inondable. A Toulouges, on compte 43 ha
urbanisés, 1 km de routes départementales et 3,5 km de voies ferrées en zone inondable.
Le Réart est un petit fleuve côtier d'une longueur de 36 km qui draine un bassin versant d'environ
147 km². Il prend sa source dans les Aspres autour de 140 m d'altitude puis débouche dans la plaine
du Roussillon et s'écoule en direction de l'étang de Canet.
Les zones inondables liées à ces cours d'eau représentent une superficie de 89 km² et concernent 26
communes. Dans les archives, on retrouve des traces de crues dommageables du Réart et de ses
affluents depuis l'année 1889 jusqu'en 1999.
Une infime partie de la commune de Perpignan est exposée aux débordements du ruisseau de
Fontcouverte, affluent du Réart, mais cette zone ne comporte que très peu d'enjeux et la commune de
Perpignan sera traitée avec le bassin versant de la Têt.
Dans le bassin versant du Réart, environ 25 750 personnes vivent en zone inondable. Dans ces
zones à risque, 1 150 ha ont été urbanisés (centres ville, banlieues et noyaux villageois) et près de 90
ha de zones industrielles et commerciales ont été aménagés. 22 stations d'épuration et 11 captages
d'eau y ont été observés, ainsi que dix établissements scolaires et 22 campings. On y décompte
également près de 70 km d'axes routiers majeurs, surtout des routes départementales mais aussi
1 km de l'autoroute A9, et près de 8 km de voies ferrées.
Sur la commune de Canet-en-Roussillon, la zone inondable englobe 2 000 habitants, 14 180 lits
touristiques, 226 ha urbanisés et 26 ha de zones industrielles et commerciales, deux écoles, huit
campings, cinq captages d'eau, une station d'épuration et 11 km de routes départementales.
Alenya est également une commune particulièrement concernée par le risque inondation : l'ensemble
de son territoire est inondable. On compte plus de 100 ha urbanisés et l'ensemble de la population
communale soit 2 320 habitants en 1999 en zone inondable. On peut également citer comme enjeux
Le Tech prend sa source à 2345 m d'altitude dans le massif du Canigou. Ce fleuve côtier long de
83 km draine un bassin versant de 730 km², du haut Vallespir à la mer en passant par la plaine du
Parmi les principaux affluents du Tech, on peut citer : la Coumelade, la Lamanère, le Saint Laurent, le
Riuferrer, le Mondony, l'Ample, la Maureillas et le Tanyari.
Dans les archives, on retrouve des témoignages de crues dommageables du Tech ou de ses affluents
depuis l'an 1264 jusqu'en 1996. La crue de référence est celle de 1940, au cours de laquelle le fleuve
a provoqué des dégâts humains et matériels considérables. Lors de cet événement, le débit du Tech
3
à Céret était de 3500 m /s soit plus de deux fois supérieur au débit du Rhône à Lyon.
Dans le bassin versant du Tech, les zones inondables couvrent une superficie d'environ 83 km². Plus
de 700 hectares y ont été urbanisés, regroupant plus de 27 000 habitants. On compte 58 km d'axes
routiers majeurs et 8 km de voies ferrées dans ces zones. On y trouve également 57 campings et 21
stations d'épuration. Dans les communes littorales, plus de 100 000 lits touristiques sont en zone
inondable, ce qui représente autant de touristes potentiels exposés.
Le bassin versant du Tech s'étend sur 39 communes dont 32 présentent des enjeux en zone
inondable. Parmi les communes les plus touchées, on peut citer St-Cyprien avec environ 90 ha
urbanisés et 7450 habitants en zone inondable, Argelès-sur-Mer avec 52 ha urbanisés, 3330
habitants, 6 km d'axes routiers majeurs ainsi que 31 campings exposés aux inondations.
Les trois quarts des communes de Latour-Bas-Elne et Palau-del-Vidre sont inondables, avec
respectivement 1600 et 2100 habitants en zone inondables, soit la quasi-totalité de leur population.
Enfin, les communes d'Arles-sur-Tech et d'Amélie-les-Bains-Palada, avec respectivement 2500 et
1830 habitants en zone inondable sont à mentionner car exposées à un aléa particulièrement fort.
Le Sègre est un affluent du fleuve espagnol Ebre, il prend sa source à 2810 m d'altitude dans les
massifs montagneux de la Cerdagne. Il traverse le plateau cerdan et sort du territoire français à
Parmi ses principaux affluents, on peut citer l'Err, l'Angust, le Riu Rahur et le Riu de Querol. Les zones
inondables liées au Sègre et à ses affluents s'étendent sur une surface de 12 km². Sur les 22
communes incluses dans le bassin versant du Sègre, 16 présentent des enjeux en zone inondable.
Dans les archives, on retrouve des traces de cures dommageables du Sègre ou de ses affluents
depuis l'année 1750 jusqu'en 1992.
D'une façon générale, les enjeux dans le bassin versant du Sègre sont beaucoup moins importants
que dans les autres bassins versants, car il s'agit d'un secteur de montagne et de hautes vallées,
relativement peu peuplé.
On y compte environ 70 personnes et 85 ha urbanisés (l'équivalent de la seule commune de Saleilles
dans le bassin versant du Réart) ainsi qu'une dizaine de campings en zone inondable. En ce qui
concerne les équipements, un collège et une école, sept stations d'épuration, 7,8 km d'axes routiers
majeurs et 3,4 km de voies ferrées ont été recensés en zone inondable.
Bourg-Madame, principal bourg de la région, est la commune qui présente le plus d'enjeux en zone
inondable avec plus de 40 ha urbanisés dont un lotissement exposé à un risque fort car situé à
proximité d'une confluence, ainsi que de nombreux équipements. Parmi ceux-ci, on peut citer une
école, un collège, une gare SCNF, une piscine, 1,1 km de routes nationales, 930 m de routes
départementales et 800 m de voie ferrée en zone inondable.
Sur la commune d'Ur, une vingtaine de personnes, deux campings, une station d'épuration, une
entreprise en bâtiment et une scierie, 400 m de routes nationales, 210 m de routes départementales
et 930 m de voie ferrée ont été comptabilisés en zone inondable. Plusieurs lotissements, situés au
niveau de confluences, sont exposés à un risque fort.
Bassins versants ne faisant pas l’objet d’atlas des zones inondables par
hydrogéomorphologie
L'étang de Salses-Leucate et son bassin versant s'étendent sur les départements de l'Aude et des
Pyrénées-Orientales. Seule la partie située dans les Pyrénées-Orientales est traitée ici. Situé dans le
nord-est du département, entre les Corbières et la Méditerranée, ce bassin représente une superficie
d'environ 170 km².
Les zones inondables s'étendent sur environ 4,4 km² et sont liées à l'étang lui-même ou aux petits
cours d'eau et aux agouilles s'y jetant. Les communes bordant l'étang (Salses-le-Château, Saint-
Hippolyte, Saint-Laurent-de-la-Salanque et Le Barcarès) sont toutes concernées par le risque
inondation. Elles sont également inondables par l'Agly, sauf Salses-le-Château.
Le bassin de l'étang de Salses présente des enjeux importants, dont une bonne partie est également
inondable par l'Agly. Au sein des quatre communes concernées, près de 14 000 personnes (90 % des
habitants) et jusqu'à 14 600 touristes en été vivent en zone inondable. Environ 635 ha urbanisés,
125 ha de zones industrielles et commerciales, 36 km d'axes routiers majeurs et près de 5 km de
voies ferrées sont en zone inondable. La présence de huit établissements scolaires exposés au risque
est également à signaler.
La Massane est petit fleuve côtier qui prend sa source dans la chaîne des Albères et traverse la ville
d'Argelès avant de rejoindre la Méditerranée. Plusieurs autres petits cours d'eau prennent leur source
dans les Albères et rejoignent la mer au niveau des anses et des plages de la côte Vermeille.
Ces cours d'eau, drainant des bassins versant de petite taille aux pentes fortes sont sensibles aux
précipitations intenses apportés par les orages. Ils peuvent connaître des crues soudaines et
violentes, éventuellement très dommageables comme ce fut le cas en septembre 1913 et septembre
1971, les deux plus fortes crues connues.
Les crues qui peuvent affecter ces bassins versants concernent cinq communes qui présentent toutes
des enjeux en zone inondable. La plus exposée est celle d'Argelès-sur-Mer (également inondable par
Tech dans sa partie nord), avec plus de 3330 personnes et 200 ha urbanisés ainsi que de nombreux
équipements en zone inondables : deux écoles, un collège, une station d'épuration, 13 km d'axes
routiers majeurs... Les activités touristiques représentent également de forts enjeux, avec plus de
50 000 lits touristiques en zone inondable, une cinquantaine de campings exposés.
Sur la côte Vermeille, la commune de Banyuls-sur-Mer présente les plus forts enjeux, avec plus de
2500 personnes et de nombreuses habitations et équipements exposés, la majeure partie de la ville
étant inondable.
Le département des Pyrénées-Orientales est largement concerné par le risque inondation. Sur les
226 communes qu'il regroupe, 189 présentent des enjeux en zone inondable, un nombre qui sera
légèrement revu à la hausse lorsque l'AZI du bassin versant de l'Aude sera achevé.
Chaque bassin versant comporte des enjeux, à des degrés divers. Le bassin versant du Sègre, situé
dans les régions montagneuses de l'ouest du département, est celui où les enjeux sont les plus
limités. D'une manière générale, les plus forts enjeux sont concentrés dans l'est du département, dans
la plaine du Roussillon. Le niveau de risque varie selon les communes, s'il est négligeable dans
certaines (très peu d'enjeux), il est très fort dans d'autres, au premier rang desquelles se trouve
Perpignan.
Le présent Atlas a pour vocation de mettre à destination du public, des aménageurs et des
professionnels du risque inondation une vision globale des enjeux en zone inondable dans le
département, les bassins versants et les communes.
Certains enjeux capitaux comme les bâtiments nécessaires à la gestion de crise (ex : gendarmeries,
casernes de pompiers...) ou les établissements recevant du public n'apparaissent que ponctuellement
par manque de données.
Pour des renseignements plus précis sur une commune, on peut se reporter au Dossier Communal
Synthétique, au Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs ou au Plan de
Prévention des Risques Inondation.
Les cartes des zones inondables dans chaque commune sont consultables sur internet à l'adresse
http://cartorisque.prim.net/. Le site http://www.prim.net/ regroupe toutes les informations sur les
risques majeurs.
Les Atlas des Zones Inondables par bassin versant sont consultables sur le site de la Direction
Régionale de l'Environnement Languedoc-Roussillon, à l'adresse http://www.languedoc-
roussillon.ecologie.gouv.fr/, thème risques naturels, rubrique inondations.
1
bassin versant de l'étang de Salses
2
bassins versants de la Massane et de la côte Vermeille