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SOMMAIRE

1. Cartographie des territoires concernés


2. Maîtrise de l'urbanisation
3. Réduction de la vulnérabilité
4. Prévision des inondations
5. Dispositifs de mémoire des inondations remarquables
 Les inondations par ruissellement
 Les inondations par débordement de cours d'eau
 Les inondations par submersion marine
 Les inondations par remontée de nappe
 Prévention du risque
L'inondation est une submersion, rapide ou lente, d'une zone habituellement hors de l'eau.
Le risque inondation correspond à la confrontation en un même lieu géographique d’un aléa (une
inondation potentiellement dangereuse) avec des enjeux (humains, économiques, ou
environnementaux) susceptibles de subir des dommages ou des préjudices.
En France, le risque inondation est le premier risque naturel par l’importance des dommages qu’il
provoque, le nombre de communes concernées, l’étendue des zones inondables et les
populations résidant dans ces zones.
L’ensemble du territoire français est vulnérable, qu’il s’agisse des zones urbaines ou rurales, de
plaine, de relief ou littorales.
Phénomène saisonnier qui trouve sa source dans des précipitations soutenues et durables,
l’inondation peut aussi venir de la mer ou des eaux souterraines.
Ce risque naturel peut être fortement accentué par les activités humaines et les aménagements.

Prévention du risque
La prévention du risque d’inondation s’appuie sur la cartographie des territoires concernés par le
risque, la maîtrise de l'urbanisation et la mise en place de mesures de réduction de la
vulnérabilité ainsi que sur la prévision des crues et la préservation de la mémoire des inondations
passées.

Cartographie des territoires concernés


Contenu
Des documents de différentes natures cartographient les aléas et les risques afférents aux
phénomènes d’inondation. Le contenu, les conditions de réalisation, la précision, la portée
juridique et les objectifs poursuivis par ces différents documents sont variés. Ils peuvent
contribuer à la prévention des risques, à travers la maitrise de l’urbanisation par exemple, ils
peuvent apporter un support opérationnel à la gestion de crise, ils permettent de communiquer
auprès de différents publics ou cherchent à protéger les territoires (par exemple pour définir les
travaux de protection à mettre en œuvre par les collectivités). La disparité des documents
s’explique par leurs différents usages, mais également par la variété des types d’inondation
cartographiés et par la multiplicité des occurrences des évènements étudiés.
Les Atlas des Zones Inondables (AZI)
Les atlas des zones inondables (AZI) constituent une première approche, non réglementaire, du
risque inondation. Ils constituent une source importante de l’information préventive des citoyens
sur les risques majeurs. Ils peuvent être utilisés par les services des collectivités locales ou de
l’État lors de l’instruction des autorisations administratives en matière d’urbanisme (notamment
les permis de construire) et peuvent également être utiles lors de la gestion de crises en
l’absence d’autres documents.
Leur élaboration a été une priorité des services de l’Etat au début des années 2000. Ils ne
couvrent pas tout le territoire et ont été élaborés selon des pratiques locales. Ils cartographient
généralement au 1/25 000e les phénomènes d’inondation à partir de connaissances historiques,
de l’étude du fonctionnement naturel des cours d’eau, de l’analyse de la topographie, et parfois
de modélisations.

Atlas des zones inondables dans le département des Bouches-du-Rhône © Services de l'État
dans le département des Bouches-du-Rhône
Les territoires à Risque Important d'Inondation (TRI)
La directive européenne n° 2007/60/CE du 23 octobre 2007 (dite « directive inondations »)
prévoit que les États membres identifient leurs territoires à risque important d’inondation (TRI).
Ces territoires concentrent des enjeux majeurs (population, emplois, bâti, etc.) susceptibles d’être
inondés. En France, 124 secteurs ont ainsi fait depuis 2013 l’objet d’études spécifiques et de
cartographies visant à sensibiliser les populations. À la différence des PPR, ces documents ne
sont pas des servitudes d’utilité publique dont l’objectif premier est de réglementer l’usage des
sols. Ils peuvent toutefois être utilisées lors de l’instruction des permis de construire. Dans
certains cas, ils peuvent aussi aider à la gestion de crise.
Les cartographies des TRI représentent les emprises inondables, les hauteurs d’eau pouvant être
atteintes lors des crues ou des submersions marines, et les enjeux (habitations, infrastructures,
etc.) présents.
Trois types d’évènements sont étudiés :
 l’évènement fréquent, correspondant à une période de retour comprise entre 10 et 30 ans ;
 l’évènement moyen, généralement la crue de référence des PPR (au moins centennale) ;
 l’évènement exceptionnel, de l’ordre de la crue millénale.
La précision des informations cartographiées est de l’ordre du 1/25 000e. Des scénarios de
rupture et/ou de transparence d’ouvrage hydraulique sont systématiquement pris en compte pour
intégrer le risque de défaillance de ces ouvrages.
Les Zones d’Inondation Potentielle / Zones Inondées par Classes de Hauteurs d’eau (ZIP / ZICH)
Le réseau Vigicrues assure la prévision des crues sur des cours d’eau équipés de stations de
mesure gérées par l’État. Pour certains d’entre eux, il élabore un catalogue de cartographies
d’inondations relatives à différentes hauteurs d’eau mesurées à des stations de référence.
Ces cartes représentent un évènement « théorique », la réalité du terrain pouvant être, selon les
conditions, différente de la cartographie. Elles aident les acteurs de la gestion de crise, qui
s’appuient sur ces informations pour anticiper et conduire leurs actions, tout en les adaptant aux
informations remontant du terrain et des observations en temps réel.
Selon le territoire, deux types de cartes sont disponibles :
 la zone d’inondation potentielle (ZIP), qui indique la surface maximale pouvant être recouverte
par les eaux au fil d’une crue  ;
 la zone inondée par classes de hauteurs d’eau (ZICH), qui distingue également les hauteurs de
submersion et les types d’inondation.
En 2020, de telles cartes étaient disponibles pour des hauteurs mesurées au niveau de plus de
400 stations hydrométriques.
Comme toute carte d’inondation, ces cartes présentent par ailleurs différentes limites et
incertitudes. Elles ne prennent notamment pas en compte le fonctionnement des ouvrages de
protection hydrauliques (digues), ni la concomitance des crues au niveau des affluents.
Les Enveloppes Approchées d'Inondations Potentielles (EAIP)
La directive européenne n° 2007/60/CE du 23 octobre 2007 (dite « directive inondations »)
prévoit que les États membres réalisent une « évaluation préliminaire des risques d’inondation »
(EPRI) permettant d’estimer les personnes et les biens exposés. La France a pour cela réalisé
une cartographie des « enveloppes approchées des inondations potentielles » (EAIP) permettant
de définir au niveau national les zones potentiellement soumises à une inondation en cas de
crues exceptionnelles ou de submersions marines à l’occasion de tempêtes extrêmes.
Les EAIP sont d’utilisation informative, et ne sont pas utilisables dans les procédures
administratives ou réglementaires. Elles sont moins précises que des cartographies faites à une
échelle plus locale, mais proposent en revanche une vision d’ensemble des zones inondables à
l’échelle des grands bassins hydrographiques (Seine, Loire, Rhône, etc.). C’est une première
évaluation qui permet d’identifier les secteurs où il est important d’agir et où la connaissance doit
être approfondie.
 

Maîtrise de l'urbanisation
Contenu
La maîtrise de l’urbanisation est un levier essentiel de réduction des dommages en cas
d'inondation.
Elle s'appuie notamment sur les Plans de Prévention des Risques Naturels (PPRN), ou PPRI
pour les PPRN relatifs aux risques d’inondation, prescrits et élaborés par l'État en association
avec les communes et en concertation avec les populations.
Le PPRN est le document réglementaire de référence qui vise à :
 améliorer la connaissance et la conscience des risques à travers la cartographie des aléas d’une
crue de référence, et une communication dans les dispositifs d’information acquéreur-locataire ;
 adapter l’aménagement du territoire par le contrôle du développement urbain en zone inondable,
la préservation des champs d’expansion des crues et l’adaptation des constructions futures ou
existantes ;
 réduire la vulnérabilité des personnes et des biens, à travers, le cas échéant, des mesures de
prévention, de protection et de sauvegarde imposées aux propriétaires des bâtiments existants.
Le PPRI approuvé est une servitude d’utilité publique applicable de plein droit directement
opposable à toute décision d’urbanisme (notamment les permis de construire). Ses dispositions
priment sur toute autre considération.
L’élaboration de PPRI, sous l’égide des préfets, est ciblée sur les territoires présentant les plus
forts croisements enjeux/ aléas. Ces cartes ne sont donc pas disponibles sur l’ensemble du
territoire national. Les règles d’élaboration des PPRI sont précisées au R562-1 à R562-11-9 du
code de l’environnement.
La crue de référence prise en compte dans un PPR est la plus forte crue historique connue et
documentée, ou la crue centennale modélisée, c’est-à-dire la crue dont le débit a une « chance »
sur 100 d’être atteint ou dépassé chaque année, si la plus forte crue historique connue est
inférieure.
Le PPR contient différents éléments, dont des cartes informatives relatives aux aléas et des
cartes réglementaires de zonages identifiant différents niveaux de constructibilité sur le territoire.
Les cartes d’aléa ont le plus souvent une précision de l’ordre du 1 / 25 000e ; les cartes
réglementaires se lisent à une échelle de l’ordre du 1/10 000e, ce qui permet une lecture au
niveau de la parcelle. Le PPRI approuvé par le préfet est annexé au Plan Local d’Urbanisme
(PLU).
Ces cartographies reposent sur des études hydrologiques et hydrauliques poussées, et sont
établies en appliquant des principes généraux, comme la prise en compte d’une défaillance
systématique des ouvrages de protections hydrauliques.
Depuis la loi dite « Barnier » (1995), l’élaboration des PPRN remplace celle des PSS (plans de
surfaces submersibles instaurés par la loi de 1938), des PER(I) (plans d’exposition aux risques
(d’inondation) instaurés par la loi de 1982) et des arrêtés pris en application de l’ancien article
R111-3 du code de l’urbanisme, dits « arrêtés R111-3 ». Néanmoins, les PER, PSS et arrêtés
R111-3 non abrogés sont toujours applicables aujourd’hui et valent servitude d’utilité publique.

Destruction d'une maison après expropriation (Goudargues, Gard) - 2008. © L. Mignaux - Terra

 Réduction de la vulnérabilité
Contenu
La réduction de la vulnérabilité (mitigation) consiste à atténuer les dommages en limitant :
 soit l’intensité des aléas d’inondation ;
 soit la vulnérabilité des enjeux (constructions, bâtiments industriels et commerciaux, monuments
historiques, sites touristiques, réseaux de télécommunications, d’électricité, d’eau, de
communication).
Dispositifs collectifs 
Les dispositifs collectifs de mitigation peuvent consister par exemple en la construction d’un
ouvrage de protection. Une digue ne réduit pas l’ampleur d’une inondation mais vise à constituer
un bouclier permettant de mettre à l’abri les biens et les personnes, d’un quartier ou d’une
commune jusqu’à un certain niveau d’aléa et donc de diminuer les dommages provoqués par la
montée de l’eau. Il convient, cependant, d’examiner sur l’ensemble de la zone de risques les
conséquences des dispositifs de protection, notamment en aval pour les inondations. 
Moyens  individuels 
La réduction des dommages potentiels peut également s'appuyer sur la mise en place de
dispositions individuelles, c’est-à-dire de moyens mis en œuvre par les particuliers pour se
protéger des risques les menaçant. Il peut s’agir de la pose de batardeaux (cloisons amovibles
équipés de joints étanches) devant les portes et les fenêtres pour protéger l’intérieur de la maison
d’une inondation ou la mise en place de clapet anti-retour sur les canalisations. 

Photographies aériennes prises sur le littoral de la Charente-Maritime quelques heures après le


début de la tempête Xynthia - 2008 © B. Landreau - Terra
 

Prévision des inondations


Contenu
L’inondation est, dans bon nombre de cas, un risque prévisible.
La prévision des inondations (par débordement de cours d'eau, remontée de nappes,
ruissellement ou submersion marine) repose principalement sur :
 la prévision et l'observation continues des conditions météorologiques et des précipitations
(prévisions et vigilance météorologique) par Météo-France (vigilance météo France) ;
 la surveillance des principaux cours d’eau (prévisions des crues et vigilance crues) par les
Services de Prévisions des Crues avec le soutien du Service Central d’Hydrométéorologie et
d’Appui à la Prévision des Inondations (SCHAPI) (vigicrues) ;
 des outils développés spécifiquement pour anticiper les crues rapides tels que l’APIC
(Avertissement Pluies Intenses à l'échelle des Communes) et Vigicrues Flash.

Dispositifs de mémoire des inondations remarquables


Contenu
Dans le domaine du risque inondation, la connaissance du passé est au coeur de la prévention.
En France, il existe plusieurs dispositifs de mémoire des inondations remarquables qui
contribuent à la connaissance des territoires d'aujourd'hui par la mémoire des inondations
passées de la France.
Certains cours d’eau n’ont pas connu d’événement majeur dans les dernières années voire
dernières décennies. Les crues exceptionnelles de la Loire datent par exemple de plus de 150
ans. Il est donc normal que la mémoire de ces événements puisse disparaître, d’autant plus qu’il
est aujourd’hui moins fréquent de vivre toute sa vie au même endroit.
Les repères de crue
Témoins visuels du quotidien, les repères de crues historiques ancrent la mémoire des
inondations en exposant au regard des populations les hauteurs atteintes par les grandes crues.
Ils permettent également d’imaginer les conséquences au niveau local d’une telle hauteur d’eau.

Fontaine publique et repère de crue à Paris dans le 7e arrondissement


© L. Mignaux - Terra
Depuis la loi "Risques" de 2003, l'implantation et l'entretien de repères de crues standardisés
correspondant aux "plus hautes eaux connues" (PHEC) est une obligation légale (décret n° 2005-
233) pour les communes exposées au risque d’inondation par débordement de cours d'eau.
La base nationale des sites et repères de crues recense l'ensemble des repères de crue sur le
territoire. 
La Base de Données Historiques sur les Inondations (BDHI)
La Base de Données Historiques sur les Inondations recense et décrit des évènements
d’inondation et de submersion dommageables d'origine fluviale, marine et lacustre effectivement
survenus sur le territoire français (métropole et départements d'outre-mer) au cours des siècles
passés et jusqu'à aujourd'hui.
C’est une base de données documentaire informative, dans laquelle les informations sont
structurées en fiches événements contenant des notes techniques et des éléments
cartographiques. Elle intègre progressivement les anciens évènements, ainsi que les nouveaux
qui surviennent.

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