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S3.

3 Documents de production

− Architecture de la documentation
Ce que je vais apprendre (objectifs) : − Types et contenu des documents de production
− Documentation spécifique aéronautique

Ce que je dois savoir avant de conduire l’activité (pré-requis) :

Temps alloué : 1h

Code
Contenu Niveau
Savoir
− Contenu, organisation et utilisation.
− Codification.
S3.3 − Documents de traçabilité. 3
− Nomenclatures.
− Modifications.
Suivi des modifications
Date de Pages
Version Nature des modifications Rédacteur
modification modifiées
XX 28/03/2016 Rédaction du document 1-21 DPT
Mise à jour du document en accord avec la progression des 2nd
A1 09/09/2018 DPT
aéronautique

2nd aéronautique
Sommaire

1/ Introduction

2/ Conception et fabrication assistées par


ordinateur

3/ Les documents bureau d’étude

4/ Les documents d’atelier

5/ Les documents de gestion de la production

6/La documentation aéronautique

2nd aéronautique
Introduction

Toute entreprise possède aujourd'hui un système documentaire lui permettant de fonctionner de façon homogène, continue et optimale peut-
importe la situation. Cela est d'autant plus vrai dans la production.
En effet sans système documentaire il est impossible d'avoir une vision précise de sa production et donc d'en assurer un suivi et une traçabilité.

La rédaction, la mise à disposition ,la consultation, le suivi, l'évolution et l'archivage de cette documentation est aujourd'hui informatisée et
généralement gérée par un système Cloud (le nuage) on parle alors de GED (gestion électronique de document).

Cela permet d'assurer la mise à jour et la mise à disposition de cette documentation sans contrainte de lieu ni de temps permet de limiter les
erreurs dues aux changement d’effectivité.

Processus GED standard


Conception et fabrication assistées par ordinateur

- CAO et FAO :

La 1ère phase d'un projet est la conception, celle-ci est


aujourd'hui réalisée 100 % numériquement notamment grâce à des
logiciels de modélisations en 3 dimensions que l'on appelle CAO pour
Conception Assistée par Ordinateur.

Plusieurs logiciels existent pour réaliser cette CAO, les plus connus
sont CATIA (Conception Assistée Tridimensionnelle Interactive) et
Solidworks aujourd'hui tous les 2 appartiennent à Dassault Système.

L'objectif de cette conception « virtuelle » est de réduire les coûts de


conception en :
- réduisant les temps
- corrigeant les erreurs avant la réalisation du 1er prototype
- « dessinant » l'intégralité du projet et en le faisant vivre comme s'il
était déjà réellement fonctionnel (intégration des systèmes,
dynamique, intégration de l'usine et de sa production, optimisation,
ergonomie du poste de travail…)

Le 1er aéronef entièrement numérisé est le Falcon 7X dont le 1er


vol à eu lieu en mai 2005, cette méthode à permis de
commercialiser le 1er aéronef fabriqué sans qu'aucun prototype
physique ne soit réalisé (hormis la Cellule d'Essais Mécanique CEM)
Bâti d’essais statiques
En plus des gains cités ci-dessus, l'entreprise est aussi gagnante en
vendant le 1er aéronef (MSN0001) produit ce qui représente environ
35 millions d'euros pour un 7X et 480 millions d'euros pour un A380.
La CAO consiste à dessiner virtuellement une pièce ou un ensemble de pièces afin d’en obtenir
un aperçu réaliste qui sera rapide et peu couteux à modifier.

Il est possible de concevoir des éléments usinés, de tôlerie, du câblage électrique, de la


tuyauterie, imprimés en 3D…

Grâce à la CAO il est également possible de réaliser une étude de résistance des matériaux afin de confronter la
définition de la pièce (formes, matériaux, dimensions…) aux contraintes mécaniques quelle subira afin de valider
le modèle 3D avant industrialisation.

Un autre avantage est la mise en plan rapide des modèles 3D avec une possibilité de mise à jour automatique
des plans en fonction du modèle initial.
De plus il est aujourd’hui possible de rédiger de la documentation technique interactive qui sera elle aussi mise
à jour en fonction du modèle 3D initial.
La mise à jour des modèles 3D et de toute la documentation qui en découle se fait par le biais d’un VPN (Virtual Private Network). La
ressource est mise à jour et partagée continuellement peut importe l’opérateur et l’endroit où il travaille (bureau, atelier de fabrication, atelier de
maintenance, commercial).

La FAO permet de faire le lien entre la maquette virtuelle et la machine à


commandes numériques qui fabriquera l’objet réel. La grande majorité des
objets fabriqués aujourd’hui est issue d’une FAO (découpage jet d’eau,
laser, usinage, poinçonnage, impression 3D…).
Les documents bureau d’étude

Le bureau d’étude participe à la conception et à l’évolution continue du produit. Pour ce faire il a en charge :
- La maquette numérique
- La mise en plan des ensembles et sous-ensemble
- Les nomenclatures des ensembles et sous-ensemble
- La documentation concernant la mise à jour de la définition dans son intégralité

La maquette numérique est finalisée puis


découpée en sous-ensemble puis en pièces
unitaires.

A l’issue de ce découpage l’intégralité de la


maquette sera « mise en plans ».

Chaque plan évoluera en fonction de la pièce


qu’il représente, son degré d’évolution se
retrouvera dans l’indice de la référence du plan.
Pour des raisons évidentes la référence du plan
est identique à la référence de la pièce qu’il
représente, il en sera de même pour l’indice.
Les informations comme le nom du sous-ensemble, sa référence et
son indice seront noté dans le cartouche présent sur le plan.

On trouvera d’autres informations comme l’échelle du plan, la date


de mise en plan, le numéro de page et l’auteur

Extrait de cartouche d’un sous-ensemble de structure

La maquette numérique est finalisée puis découpée et


organisées en sous-ensemble de pièces unitaires.

Ces sous-ensemble sont ensuite décomposés dans des


nomenclatures comprenant :
- Les références de toutes les pièces composant le sous-
ensemble
- Les fixations
- Les consommables
- Les plans
- La quantité pour chaque item

Bien entendu pour chaque référence de pièce et de plan


l’indice est précisé et tenu à jour en fonction de la
production en cours.

Extrait d’une nomenclature d’un sous-ensemble de structure


Les documents d’atelier

Pour assurer le suivi de la production et garantir que celle-ci sera en accord avec la définition en vigueur à l’instant t il est nécessaire de fournir
un dossier de production/fabrication à l’atelier.

Pour la fabrication interne ce dossier de production/fabrication contient les documents suivants :


- La nomenclature
- Les plans
- La Fiche Technique ou gamme de fabrication
- La Fiche d’Instruction
- L’Ordre de Fabrication
- La gamme de contrôle

Pour la fabrication sous-traitée il comportera en premier lieu :


- Une Demande de Sous-Traitance
- Des Spécifications Techniques de Livraison

Article à fabriquer

Fiche
Technique/gamme Demande de Sous-
Nomenclature Plans de fabrication Fiche d’Instruction
Traitance

Ordre de Fabrication Architecture de la documentation de production : Spécifications


la finalité est d’obtenir un article fabriqué Techniques de
conforme à la définition. Livraison

Article fabriqué
- Les plans

Comme précisé précédemment les plans sont issus de la maquette numérique et comprenne :
- Les références de pièce
- Les références des fixations ainsi que leur orientation
- La position des métallisations
- Les repères des sections dans la liasse de plans

Au besoin on peut également trouver les références des standards


nécessaires à la fabrication de l’élément ainsi que des indications
spécifiques d’assemblage.
- La fiche technique ou gamme de fabrication

La fiche technique ou gamme de fabrication comprend le


découpage en opération et/ou sous-opérations de
l’assemblage d’un élément.

Elle est rédigée par le bureau des méthodes avec le soutien


des AET(estimations des temps) et l’atelier pour le retour
d’expérience.

Elle précise :

- La référence des plans et des standards liés à


l’assemblage
- Le numéro d’opération ainsi que sa référence
- L’ordonnancement des tâches ainsi que le temps attribué
pour leur exécution.
- La référence de l’outillage nécessaire
- Les opérations liées (préparation de surface, contrôle…)
- Un descriptif rapide de la tâche à réaliser

La gamme de fabrication assure la traçabilité


des opérations de fabrication, elle est visée
(signée) par les opérateurs au fur et à mesure
de leur avancement sur la gamme. Cette
signature se fait physiquement et numériquement.
Il est impératif que l’opérateur signe chaque opération
réalisée.
- La fiche d’instruction

La fiche d’instruction est rédigée par les méthodes et vient en


complément de la Fiche Technique.

Elle détaille précisément les opérations en reprenant leur


ordonnancement et s’appuie sur la fiche technique, les plans et
maquettes numérique du BE, ainsi que sur l’ensemble des
normes, standards et instructions de fabrication en vigueur sur
le chantier

Elle est complétée par des vues 3D annotées de l’assemblage


qui sont sélectionnées afin de simplifier l’assemblage
(orientation spécifique, astuce de montage…)

On retrouve également toutes les informations présentes sur


les plans à savoir :
- Les références de pièces
- Les fixations, leur quantité et leur orientation
- Les spécifications concernant l’étanchéité et la métallisation
- La gamme de contrôle

La gamme de contrôle est rédigée par les contrôleurs elle permet de lister l’ensemble des points devant être contrôlés afin de garantir que
l’élément fabriqué est en accord avec sa définition (plans, normes, standards…).

Le contrôleur passe en revu tous les points listés et validera la fabrication ou l’assemblage si celui-ci est en accord avec les critères
d’acceptabilité (côtes, tolérances…).

Critères d’acceptabilité Décision du contrôleur


Désignations des items à contrôler
- Documents de sous-traitance

Zone de peinture code 1 : apprêt

STL :

Les Spécifications Techniques de Livraison servent à définir l’état


de livraison des pièces en provenance de sous-traitants.

La STL précisera les réserves de perçage, les diamètres de


perçage et d’alésage, les réserves de peinture, la métallisation…

Zone de peinture code 2 : apprêt + finition

DST :

Les Demandes de Sous-Traitance sont transmises au service


traçage afin de charger les modèles 3D indiqués sur le document
et de les stocker dans un CD, qui sera fournis aux sous-traitants.

Une fois les STL et DST effectuées, le service achat s’occupera


de passer les commandes et de démarcher les sous-traitants.

Zones de peinture
Pré-perçages
localisés dans le
MNF du
revêtement
Les documents de gestion de la production

La gestion de la production se fait en opposant les temps théoriques estimés aux temps réels relevés par le pointage des opérations sur les
ordres de fabrication.
Cette confrontation peut être réalisée grâce à 2 types de diagrammes qui sont Gantt et PERT.

- Le diagramme de Gantt : il permet d’avoir un aperçu de l’avancement réel des tâches dans le temps en fonction des temps théoriques
estimés.

Localisation temporelle J0 J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7

Fin de la tâche 1 indique le début de la tâche 2


Tâche 1

Tâche 2 Début de la tâche 2


indique le début de
Tâches la tâche 3
successives Tâche 3
composants Début de la tâche 3 + écart
le projet temporel indique le début
Tâche 4 de la tâche 4

Tâche 5 Fin de la tâche 4 + écart temporel indique le début


de la tâche 5

Tâche 6
Fin de la tâche 5 - écart temporel indique le début
de la tâche 6

Note : les écarts temporels se nomment retard , ils peuvent être positifs (instant t + x jours) ou au contraire négatifs (instant t – x
jours)
- Le réseau PERT

Le Program Evaluation and Review Technic (Technique d’Evaluation et de Contrôle des Programmes) est une méthode mise
au point aux USA en 1958 par Willard FRAZARD. Elle permit à l’US NAVY de gagner 2 ans sur la fabrication des fusées Polaris
(projet établi initialement sur 7 ans).

Le PERT présente d’une façon visuelle l’enchaînement logique des tâches en vue :
- d’en faciliter la coordination et le contrôle,
- d’améliorer les prévisions de durée et de coût.

Le tracé du réseau PERT permet de connaître le chemin critique (c’est-à-dire le chemin le plus long entre la première et la
dernière étape) et par conséquent :
- la durée totale du projet,
- les tâches pour lesquelles tout retard entraîne l’allongement du projet.
- les tâches pour lesquelles un retard n’entraine pas forcément l’allongement du projet

Exemple d’un réseau PERT


La documentation aéronautique

Le Structural Repair Manual SRM : est la documentation répertoriant l’ensemble des réparations pouvant être appliquées sur un aéronef.

Comme tous les autres manuels de maintenance il est uniquement utilisé lors de la phase d’exploitation de l’aéronef, autrement dit une fois que celui-ci
est immatriculé.

Solution de réparation rédigée


Dommage rencontré durant la Réparation appliquée dans
Non-conformité (NC) par le bureau d’étude et/ou le
fabrication (PART21) une entité PART 21
bureau des méthodes

Dommage rencontré durant Solution de réparation issue Réparation appliquée dans


l’exploitation (PART145) du SRM une entité PART 145

Ce manuel est rédigé suivant la norme ATA100 de l’Air Transport Association. En Europe il est également contrôlé par l’EASA (European Aviation Safety
Agency). Si celui-ci est rédigé en France il devra aussi être validé par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile).

Autrefois diffusé sous format papier, puis stocké par la suite sur CD-Rom et DVD ; il est aujourd’hui disponible « en ligne » dans la plupart des entreprises
de maintenance aéronautique. Cette avancée permet d’optimiser la mise à jour des données ainsi que leur diffusion.
Le Maintenance Review Board : il regroupe les actions de maintenance qui sont regroupées par « ZONE » ou par « SYSTEMES »
(découpage ATA 100).
En fonction de l’expérience acquise sur des avions plus anciens les constructeurs fixent les périodicités initiales, le MRB est ensuite
proposé pour validation aux autorités.
Pour des raisons liées à la maintenance, celles-ci sont classées par famille, caractérisées par une lettre (Check A, B, C) ou un chiffre
(Check 1, 2, 3).

Le Maintenance Planning Document : à l’issue de ce « review board » les constructeurs éditent le MPD (Maintenance Planning Document)
qui permet d’associer les tâches du MRB aux :
- Références AMM ou MM (Manuels de maintenance).
- Accès nécessaires pour effectuer chaque tâche.
- Les hommes / heures calculés pour l’exécution des tâches.

Ce document est proposé par les constructeurs puis approuvé par les autorités.

Extrait de MPD

Le Maintenance Schedule : Issues du « MPD », les tâches (inspection, réglages,…) sont répertoriées et planifiées dans le manuel
d’entretien ou maintenance schedule. Compte tenu de la quantité, du volume de travail que représentent certaines tâches, il sera possible
pour l’exploitant de diviser dans ce manuel les visites (exemple, les visites A deviennent : A1, A2, A3, A4…) ainsi que certaines tâches. Ce
document est proposé par les exploitants puis approuvé par les autorités.
Le manuel d’entretien :
- Décrit le programme des opérations d’entretien nécessaires pour
maintenir l’aptitude d’un aéronef à être exploité par une entreprise
de transport aérien.
- Identifie et fixe les termes et périodicité d’application des
opérations d’entretien.
- Chaque visite comprend des travaux programmés + la prise en
compte des observations du CRM et éventuellement des
inspections spécifiques demandées par le constructeur ou l’Autorité.
- L’exécution des travaux ou leur report permet de prononcer
l’APRS.

La fiche de maintenance : chaque tâche (Task) issue du manuel


d’entretien fait l’objet d’une fiche de maintenance (Job Card).
Cette fiche est remplie et signée pour certifier que les travaux de
maintenance ont été effectués.
Elle comprend :
- Les détails essentiels des travaux effectués
- La date à laquelle ces travaux ont été effectués
- Le nom de l’organisme de maintenance agréé.
- Le nom de la personne ou des personnes qui ont signé la fiche.

Aircraft maintenance manual (AMM)


Le but du manuel de maintenance est de donner les informations
nécessaires à l’entretien courant de l’avion.
Il permet :
– De donner la description et le fonctionnement d’un système.
– De donner les procédures de désactivation / réactivation
nécessaires à l’application d’une tolérance technique.
– D’effectuer les réparations des systèmes et équipements.
– D’assurer la dépose et le remplacement des équipements.
– Pour certains avions d’aider à la recherche de panne.
– De définir les tests et essais réglementaires. Extrait AMM Airbus A320
Illustrated Parts Catalog (IPC)
Il a pour but d’identifier et de référencer tous les éléments (ITEM) démontables ou interchangeables de l’avion.
Il est constitué d’une INTRO 00 comprenant entre autres :
– La liste des effectivités
– Le mode d’emploi du catalogue
– La répartition de l’avion en éléments principaux
– La liste des kits de filtres
– La liste des références (PN) appelée Numérical Index (index numérique)

TroubleShooting Manual (TSM)

C’est une aide à la recherche de panne basée suivant le principe de l’arbre des causes. Le technicien suit les opérations d’identification des
défaut et applique les indications résultantes à l’identification faite.
La documentation électrique

Elle est constituée de 3 parties comprenant :


1. Les schémas de principe utilisés pour déterminer la logique de
dépannage et pour l’instruction du personnel :

– Aircraft Schematics Manuel (ASM) chez Airbus


– System Schematics Manual (SSM) chez Boeing

2. Les schémas de câblages utilises pour le dépannage proprement dit :


– Aircraft Wiring Manual (AWM) chez Airbus
– Wiring Diagram Manual (WDM) chez Boeing

3. Les listes des câblages avions (ATA 91) :


– Aircraft Wiring List (AWL) chez Airbus
– Intégrés au WDM chez Boeing

Nota : chez Airbus, l’ensemble de ces 3 parties est regroupé sous le terme
générique de WDM.

Panneau de commande de la génération électrique d’un A320 Architecture simplifiée de la génération électrique d’un A320

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