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Estudios interculturales II: francofonía literaria y cultural:

Introducción a los estudios postcoloniales.


Dr. Nicolas Rey

TRAVAIL INDIVIDUEL :
ANALYSE DE DEUX
ROMANS ALGÉRIENS

LUCIANO PELAYO REYES

Maestría en Estudios Francófonos: Pedagogía, Lingüística y Estudios Interculturales


Universidad de Guadalajara
Introduction

Dans ce travail nous essayerons de faire une analyse de deux romans écrits par
deux écrivains Algériens. Le premier Kateb Yacine qui a écrit « Nedjma » et le
second Mohammed Dib qui a écrit « La Grande Maison » Nous essayerons de
trouver des passages qui puissent exemplifier différents aspects de la vie
quotidienne des personnages principaux de chaque récit.

Pour faire ceci, d’abord nous présenterons des aspects généraux et un peu
d’histoire de l’Algérie puis, nous présenterons les auteurs les plus importantes de
ce pays qui ont écrit en français et finalement, nous passerons à l’analyse des
deux romans déjà mentionnés.

Présentation de l’Algérie

Données générales
Nom officiel : République Algérienne Démocratique et Populaire
Nature du régime : Présidentiel
Président de la République : M. Abdelmajid Tebboune (depuis le 19 décembre
2019)
Premier ministre : Aïmene Benabderrahmane (depuis le 30 juin 2021)

Données géographiques
Superficie : 2 381 741 km², dont 85 % de désert
Capitale : Alger (4,4 millions d’habitants pour le Grand Alger)
Villes principales : Oran, Constantine, Annaba, Tlemcen, Sétif
Langues officielles : arabe littéraire, tamazight
Langues courantes : arabe dialectal, langues berbères, français
Monnaie : Dinar Algérien (DA)) (1 € = 158 DA au taux officiel en 2021)
Fête nationale : 1er novembre (début de la guerre d’indépendance)
Histoire de l’Algérie

Le 5 juillet 1830, les Français occupent Alger et, le jour même, le dey Hussein
signe l'acte de capitulation. En 1940, l’Algérie est devenue la colonie française la
plus grande. Elle était la colonie qui apportait les plus de ressources humains et
économiques à la métropole.

Manifestation du 8 mai 1945

Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d'Algériens dans plusieurs villes de l'Est
du pays (Sétif et le Constantinois), pour rappeler les revendications nationalistes. À
Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à
l'émeute et la colère des manifestants se tourne contre les Français : 102
européens trouveront la mort lors de ces événements86. La répression exercée
par l'armée française et les milices d'auto-défense créées par les Européens est
extrêmement brutale : elle provoque la mort de 3 000 à 20 000 Algériens mais le
nombre exact est inconnu. La radicalisation que cela engendre dans les milieux
nationalistes algériens est telle que certains historiens considèrent ces massacres
comme le véritable début de la guerre d'Algérie.

Guerre d’Algérie

C’est un conflit qui opposa, en Algérie, les nationalistes algériens au pouvoir d'État
français. La guerre d'Algérie, menée par la France de 1954 à 1962 contre les
indépendantistes algériens, prend place dans le mouvement de décolonisation qui
affecta les empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale, et notamment
les plus grands d'entre eux, les empires français et britannique.

Le 1er novembre 1954, la rébellion éclate en Grande Kabylie et dans les Aurès (la
« Toussaint rouge ») : le territoire algérien est secoué par une trentaine d'attaques
simultanées contre des objectifs militaires ou de police qui font sept morts.
François Mitterrand, ministre de l'Intérieur, décide l'envoi de trois compagnies de
CRS et la dissolution du MTLD. Ces « évènements » ne sont pas perçus comme le
début de la guerre.

Les 20 et 21 août 1955, des émeutes éclatent au Maroc et en Algérie. Il s'agit de


prouver la solidarité des combattants algériens avec les autres luttes du Maghreb,
mais aussi de montrer la capacité politico-militaire du FLN. Le bilan des émeutes
est de 123 morts, dont 71 Européens, mais la répression qui s'ensuit est
disproportionnée, avec un nombre de victimes peut être supérieur à 10 000 (le
chiffre officiel étant de 1 273 morts).

La France finit par gagner la guerre sans pour autant rétablir l'ordre. À partir de
1957, le contrôle est repris dans les grandes villes (« bataille d’Alger »), sur les
frontières (1957-1958), puis dans les campagnes, par étapes, jusqu'en Kabylie
(1959-1960), grâce à la pratique des « camps de regroupement ». En revanche, la
France perd la guerre auprès de l'opinion, internationale et métropolitaine.

Les accords d’Evian

La France reconnaît l'indépendance de l'Algérie, l'intégrité de son territoire (qui


comprend le Sahara) et l'intégrité de son peuple. Elle s'engage notamment à
évacuer progressivement ses troupes et à maintenir pendant trois ans le taux de
l'aide fournie à l'Algérie en 1961. Aux accords est jointe une déclaration de principe
sur la coopération franco-algérienne, qui donne des assurances à la France,
notamment dans le domaine du pétrole. Le 8 avril 1962, un référendum français
approuve les accords d'Évian ; le 1er juillet, un référendum algérien consacre
l'indépendance de l'Algérie.

Politique

La réforme constitutionnelle de 2008 établit un système politique du type


présidentiel. Le président est élu par suffrage universel et direct. Le gouvernement
est responsable face au président et il y a un mécanisme de control parlementaire.
Le Parlement est composé par l’Assemblée Populaire Nationale et le Congrès de
la Nation.

Une élection présidentielle a eu lieu le 12 décembre 2019 et a vu l’élection


d’Abdelmajid Tebboune avec 58,51 % des suffrages exprimés pour un taux de
participation de 39,83 %.

Le président Tebboune a affirmé sa volonté de réforme. Il a procédé à une révision


de la Constitution, adoptée par référendum le 1er novembre 2020. Il a dissous
l’Assemblée populaire nationale le 21 février 2021. À la suite des élections
législatives du 12 juin 2021, le président Tebboune a nommé, le 30 juin, Aïmene
Benabderrahmane Premier ministre et le 7 juillet les membres du nouveau
gouvernement.

Les élections locales du 27 novembre 2021 ont été remportées par le Front de
Libération nationale (FLN), suivi du Rassemblement national démocratique (RND)
et des indépendants.

Economie

L’Algérie est la quatrième économie du continent africain, avec un PIB de 168 Mds
USD en 2021 (environ 3 700 USD par habitant).

L’économie algérienne fait face depuis 2016 à un ralentissement de son taux de


croissance, lié à la chute des cours des hydrocarbures. Cette situation a mis en
évidence la nécessité de diversifier l’économie algérienne, dont les revenus
proviennent principalement de l’exportation des hydrocarbures (95 % des
exportations).

En dépit de la dégradation de ses finances publiques, l’Algérie a pour principe de


ne pas recourir à l’endettement extérieur.
Auteurs qui ont marqué L’Algérie.

Même s’il y a beaucoup d’écrivains algériens, il y a quelques-uns qui ont été


reconnus dans le monde entier par la qualité de leurs œuvres et par la manière
dont ils nous racontent leur vision de Algérie. Nous trouvons des écrivains
algériens qui ont écrit en berbère, en arabe qu’en français et en latin. Nous
présentons ici les cinq auteurs algériens les plus connus de la littérature algérienne
pour parler de l’Algérie en français.

Kateb Yacine (1929 – 1989)


Kateb Yacine est né en 1929 à Constantine, dans l'Est de l'Algérie. Son père avait
une double culture, française et musulmane. Après l'école coranique, il entre à
l'école et au lycée français. Il a participé, lorsqu'il avait 15 ans (1945) à Sétif à la
grande manifestation des musulmans qui protestent contre la situation inégale qui
leur est faite. Kateb est alors arrêté et emprisonné quatre mois durant. Il ne peut
reprendre ses études et se rend à Annaba, puis en France. De retour en Algérie,
en 1948, il entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu'en 1951. Il est
alors docker, puis il revient en France où il exerce divers métiers, publie son
premier roman et part à l'étranger (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne...). Ensuite,
il poursuivra ses voyages avec les tournées de ses différents spectacles. Il est
mort en 1989.

Mohammed Dib (1920 – 2003)


Mohammed Dib est né en 1920 dans l’ouest algérien à Tlemcen, ville natale à
laquelle il rendit hommage dans sa célèbre trilogie : La Grande Maison (1952),
L’Incendie (1954) et Le Métier à tisser (1957). Instituteur un temps, puis
comptable, traducteur, journaliste à « Alger Républicain » et pour le compte de
l’organe du Parti communiste « Liberté », il est finalement expulsé d’Algérie en
1959. Il s’installe en France et commence sa carrière littéraire. Il est le premier
écrivain maghrébin à recevoir, en 1994, le Grand Prix de la Francophonie. Il est
mort chez lui, à La Celle-Saint-Cloud, le 2 mai 2003, à l’âge de 83 ans, laissant
derrière lui quelques-unes des plus belles pages de la littérature algérienne.
Mouloud Feraoun
Mouloud Feraoun est un écrivain algérien d’expression française né à Tizi Hibel en
haute Kabylie le 8 mars 1913 et mort assassiné par l’OAS à Alger le 15 mars 1962.
Issu de parents paysans pauvres, son histoire personnelle l’amène à écrire un
premier roman autobiographique intitulé Le Fils du Pauvre en 1939 et qui
deviendra l’un de ses plus célèbres romans.
Après avoir été instituteur dans un petit village de Kabylie, Mouloud Feraoun
publiera plusieurs romans dont La Terre et le Sang paru en 1951 et récompensé
par le Prix du roman populiste en 1953. D’autres œuvres à succès verront le jour
comme Les Chemins qui montent (1957), Lettres à ses amis (1969) ….

Jean Sénac
Jean Sénac, fils bâtard d’une modiste espagnole et d’un coiffeur français, est né
en 1926 à Béni-Saf, port minier algérien. Dès la fin de la Seconde Guerre
mondiale, il se lie à de nombreux écrivains. C’est à Albert Camus qu’il doit sa
première publication, Poèmes, dans la collection «Espoir» chez Gallimard, avec
une préface de René Char. Entre 1954 et 1962, Jean Sénac s’installe en France,
mais participe à la lutte du peuple algérien. Quand il retourne en Algérie, il prend
des fonctions officielles dans l’Union des écrivains. Son homosexualité affichée, sa
critique d’une nouvelle nomenklatura ne plaisent pas. Dans la nuit du 29 au 30
août 1973, il est poignardé dans le taudis où il vivait.

Assia Djebar
Née le 30 juin 1936 à Cherchell et décédée le 2 février 2015 à Paris, Assia Djebar
est une écrivaine algérienne et première auteure nord-africaine à être reçue à
l’Académie française en 2005.
Elle enseignera l’histoire moderne et contemporaine à Rabat puis à l’Université
d’Alger en 1962. Elle quittera l'Algérie pour aller vivre en France. Elle était
successivement l'épouse de l’écrivain Walid Garn puis de Malek Alloula dont elle
s'en séparera.
Elle recevra des distinctions notamment celles de Chevalière de la Légion
d’Honneur et Commandeure de l’ordre des Arts et des Lettres ainsi que plusieurs
prix littéraires. Parmi les grandes œuvres d'Assia Djebar, on pourrait citer Nulle
part dans la maison de mon père (2007), Loin de Médine (1991) ou encore son
tout premier roman, La Soif (1957)

Analyse de « Nedjma » de Kateb Yacine

Nedjma, paru en 1956, est un roman qui raconte l’histoire de quatre descendants
des tribus berbères (Mustapha, Lakhdar, Rachid et Mourad) qui tombent amoureux
de Nedjma, fille d’un algérien et d’une française.

Ce roman est une autobiographie de groupe où, comme l’a avoué Kateb Yacine
dans l’interview accordée à L’Office National de Radiodiffusion Télévision
Française, il voulait : « […] montrer ce qu’était ce pays, non à partir d’une étude
sociologique stricte mais à partir de l’âme de ses personnes, qui finalement
forment l’âme du pays ».
Le roman est divisé en six parties qu’à la fois sont divisées en sous-chapitres
chacune. La première, deuxième et la cinquième comportent douze chapitres et la
troisième, la quatrième et la sixième comportent deux séries de douze chapitres
chacune.

Quant à sa manière d’écrire, Bonn (1990) confirme qu’on n'a jamais pu rattacher
l'écrivain Kateb à une école, à un groupe, quels qu'ils soient, même si son œuvre
est traversée d'intertextualités multiples. A l'époque où il commençait à écrire
Nedjma, Kateb a rencontré d’autres écrivains comme Mohammed Dib qui travaillait
pour le quotidien Alger Républicain ou Malek Haddad qui écrivait pour le quotidien
Liberté néanmoins, on ne trouve pas de points communs entre leurs écritures ce
qui rend l’écriture de Kateb unique.

La lecture de Nedjma ne suit pas un ordre logique ou chronologique ce qui rend la


lecture du livre difficile car il y a un va et vient entres les différents événements qui
sont racontés et en plus, un même événement peut être raconté à plusieurs
reprises par des narrateurs différents. Gontard (1985) propose le schéma suivant
afin de faciliter la lecture du roman :

Quant à la structure narrative on peut dire qu’on trouve une polyphonie dans le
roman composée par l’alternance entre cinq voix narratives notamment, la voix du
narrateur mais aussi celles des quatre personnages principaux qui ne facilitent pas
la lecture parce qu’elles sont souvent de « monologues internes » qui remplacent
la voix du narrateur.

La violence
La violence est un élément important dans histoire racontée dans Nedjma, elle est
toujours présente et on peut le constater dès les premières pages du roman où les
personnages veulent vendre un couteau qui servira plus tard à commettre un
crime. Voilà un extrait :

Ils entrent dans le plus piteux de café maures. Lakhdar en tête. Les clients leur font
des signes d'intelligence. Beaucoup les invitent. Ils montrent le couteau à un tatoué. Il
offre cinquante francs.
- Soixante-quinze, dit Mourad.
- Bon.
Le couteau valait bien 150 francs. Moitié prix. C'est régulier. Les quatre étrangers
prennent d'autres café, cette fois à leur compte. Leurs invitations sont
chaleureusement rejetées. Ils soulèvent une certaine curiosité.
- C'est l'un de vous qui a frappé Monsieur Ernest ?
- Moi, fait Lakhdar, avec la simplicité d'un vieux leader.
Tu as bien fait frère. Si tu veux-je t'allonge encore, vingt francs pour le couteau.
- Laisse, dit Lakhdar. Ce qui va dans ta poche va dans la nôtre.

Dans ce même extrait on peut aussi voir la violence d’un manœuvre contre un chef
d’équipe, cette révolte est toujours présente dans la livre, en plus, avec cet extrait
on peut aussi comprendre une certaine camaraderie entre deux des personnages
principaux (Lakhdar et Mourad) et les clients du café car Lakhdar n’a pas voulu les
vingt francs qui voulait lui donner l’autre personnage pour le couteau et on sous-
entend que c’est parce qu’il a frappé Monsieur Ernest qui était leur chef.

Le fait de s’adresser à Lakhdar comme « frère » laisse voir qu’il y a un type de


support entre les personnages qui est renforcé par Lakhdar avec sa réponse «  ce
qui va dans ta poche va dans la nôtre » comme s’ils étaient une famille qui partage
l’argent qu’ils ont pour s’appuyer les uns et les autres.

La discrimination
Certaines séquences du roman ont pour objectif dénoncer la discrimination dont la
population algérienne était victime durant l’occupation française. L’extrait suivant
corresponde à une lette que Mustapha écrit à son professeur où il explique
pourquoi ses camarades sont absents :

« ... Cher Maître je ne remettrai pas la copie... c’est aujourd’hui le Mouloud... Nos
fêtes ne sont pas prévues dans vos calendriers. Les camarades ont bien fait de ne
pas venir... J’étais sûr d’être le premier à la composition... Je suis un faux frère !...
J’aime les sciences naturelles. Lakhdar ne l’entend pas de cette oreille. Je suis venu
seul. Je remettrai feuille blanche... Je suis venu seulement pour connaître le sujet...
Pour éprouver l’impression solennelle de la composition. J’aime les sciences
naturelles. Je remettrai feuille blanche » (Kateb, 236)

Cet extrait correspond, bien sûr, au moment où Mustapha était à l’école, on


constate encore une fois qu’il n’y a pas une séquence chronologique de l’histoire,
en outre, on voit bien le reproche contre l’occupation française puisque leurs
traditions ne sont pas prises en compte dans le calendrier scolaire et ceci a des
répercussions chez les camarades de Mustapha puisqu’ils ne se sont pas
présentés au cours.

Une chose qui semble important et intéressante c’est le sentiment de Moustapha


pour avoir assisté ce jour-là à l’école quand il dit « je suis un faux frère », avec
cette phrase on peut déduire qu’il ressent une certaine culpabilité parce qu’il n’a
pas suivi ses camarades mais il s’intéressait au sujet des sciences naturelles et il
décide mettre feuille blanche comme une manière de remédier son comportement.

Dans un autre extrait du roman on constate encore la discrimination ver les


Arabes, ils sont vus comme des délinquants et ne sont pas acceptés dans les
maisons des Français. Lakhdar ne peut pas jouer avec les Français dans la
maison d’Alber :

« Pas de voyous, pas d’Arabes dans le jardin », dit Papa

Il faut se rappeler que l’histoire du roman a lieu pendant les années quarante et à
cette époque-là L’Algérie était encore sous l’occupation de la France donc, les
Français qui habitent en Algérie rejetaient les relations avec les Arabes. Ils ne
voulaient pas avoir une relation plus étroite avec la population locale.

L’image de Nedjma
Même si Nedjma corresponde au titre du roman, on voit clairement que c’est n’est
pas le personnage principal, en fait, elle n’a pas de voix dans l’histoire c’est-à-dire,
on mentionne qui est Nedjma mais elle ne prend jamais la parole. On connait des
informations sur elle grâce aux autres personnages qui font des références au
personnage de Nedjma.

Nedjma est un vocable arabe qui signifie « étoile », je crois que l’auteur a donné ce
titre au livre pour le rendre plus attirant pour la population algérienne même s’il a
été écrit en français et pas en arabe en outre, le drapeau de l’Algérie comporte une
étoile au centre de lui-même depuis 1954, donc, c’est un symbole qui représente le
pays et comme on l’a déjà dit, Kateb voulait montrer l’image de son pays à partir
de l’histoire de quatre personnages qui sont présentés dans le roman.

Nedjma est la fille d’un Algérien et une Française, on peut donc dire que Nedjma
corresponde effectivement à l’image d’une Algérie sous l’occupation française car
c’est le mélange de ces deux cultures, même si la culture française a été imposée,
elle a laissé des traces dans son histoire et dans sa manière de vivre. L’un des
aspects inégale qui a laissé cette occupation c’est clairement la langue française
qui n'est pas parlée actuellement par tous les Algériens mais qui a un statu
important dans le pays.

Analyse de « La grande maison » de Mohammed Dib

Le roman « La grande maison » est la première œuvre de Mohammed Dib, il fait
partie d’une trilogie à savoir La Grande Maison (1952) L’Incendie (1954) et enfin
Le Métier à Tisser (1957). Cette trilogie décrit l’Algérie pauvre et affamée des
années de guerre, le personnage principal est un petit garçon de dix ans qui fera
tout pour trouver du pain.

L’histoire de La Grande Maison se déroule en 1939 en Algérie, plus


spécifiquement à Tlemcen. Elle raconte la vie d’une famille nombreuse et très
pauvre, le personnage principal est un petit garçon de dix ans appelé Omar. il
raconte sa vie quotidienne, il passe beaucoup de temps dans la rue à la recherche
dans morceau de pain.

Omar et toute sa famille habitent dans une petite chambre à Dar Sbitar qui est une
maison collective où plusieurs familles partagent la cour, la cuisine est les toilettes.
La mère d’Omar s’appelle Aïni, elle est veuve et elle travaille tout le temps pour
obtenir de l’argent mais elle n’en gagne pas suffisant, même pas pour acheter du
pain. Comme si cela ne suffisait pas, il y a un autre personnage qui vient se
rajouter à la misère de cette famille, la grand-mère Mama d’Omar qui est une
femme très âgée et paralytique, elle a été abandonnée par ses enfants chez sa
fille Aïni, elle représente une autre bouche à nourrir.

Les cris de la sirène annoncent que la guerre s’approche et réunit les habitent de
la ville dans les rues. Ce spectacle émerveille Omar et lui fait penser au futur
quand il deviendra un homme. Le roman se termine avec une scène où toute la
famille est réunie autour d’une table pour le dîner. Le sourire d’Omar offre l’espoir
d’un jour nouveau.

Dans cette œuvre Mohammed Dib présente l’histoire d’une manière très claire et
chronologique, même si la séquence dominante dans La Grande Maison est la
narrative, Dib se sert surtout des séquences descriptives pour présenter les
évènements qui arrivaient au petit garçon Omar. On trouve aussi plusieurs
séquences dialogales dans lesquelles on peut distinguer facilement qui parle et
avec qui. Finalement, on trouve aussi des dialogues internes des personnages
principaux.

La faim
Le thème omniprésent dans le roman de Dib est la faim accompagnée de la
pauvreté et la misère. Dès la première ligne de l’histoire on peut le voir :

- Un peu de ce que tu manges !


Omar se planta devant Rachid Berri.
Il n’était pas le seul ; un faisceau de mains tendues s’était formé et chacune quémandait sa
part. Rachid détacha un petit bout de pain qu’ol déposa dans la paume la plus proche.
- Et moi ! Et moi !
Les voix s’élevèrent en une prière ; Rachid protesta. Toutes ces mains tentèrent de lui
arracher son croûton.
- Moi ! Moi !
- Moi, tu ne m’en as pas donné ! (Dib, 1952)

Dans tout le livre on trouve des passages qui font référence à la faim, au maque
de nourriture dans la ville. Je pense que l’auteur voulait montrer la réalité qui vivait
son pays à cette époque-là, rappelons-nous que l’histoire se déroule en 1939
c’est-à-dire l’Algérie était encore sous l’occupation française.

La faim est donc l’élément central et principal de ce roman. Cette faim transforme
les comportements des tous les personnages, Omar devient un enfant rebelle à
l’égard de sa mère mais à la fois il veut partager son pain, quand il en a, avec le
petit Veste-de-kaki. Quant à Aïni, elle devient un peu trop inhumaine avec sa mère
paralytique qu’elle maltraite parce qu’elle représente une bouche en plus à nourrir.

Les femmes
Dans La Grande Maison, il y a une prédominance des personnages féminins tout
au long de l’histoire même si le personnage principal, comme je l’ai déjà dit est un
petit garçon de dix ans, il est toujours entouré des femmes, surtout de sa mère,
ses deux sœurs et sa grand-mère mais aussi de toutes les femmes qui habitent
dans la maison collective.

Bien que les femmes aient une place importante dans le récit, elles sont aussi
méprisées comme le montre le passage suivant :

Elle se répandit en plaintes amères sur le sort qui avait placé entre ses mains ses
trois enfants. Quand donc allait grandir Omar, son garçon, pour la soulager de son
faix ? Une fille ne compte pour rien. On la nourrit. Quand elle devient pubère, il faut la
surveiller de près. Elle est pire qu'un aspic, à cet âge-là. Elle vous fait des bêtises dès
que vous tournez le dos. Ensuite il faut se saigner les veines pour lui constituer un
trousseau, avant de s'en débarrasser. (Dib, 1952)

Le seul personnage masculin, à part Omar, auquel on donne importance est à


Hamid Saraj qui est un jeune homme cultivé et respectable comme le témoigne ce
passage :

Mais elles témoignèrent à Hamid plus de respect encore, un respect nouveau, qu'elles
ne comprenaient pas elles-mêmes, qui s'ajoutait à celui qu'elles devaient de
naissance à tout homme. Elles regardèrent désormais Hamid comme celui qui serait
en possession d’une force inconnue. (Dib, 1952)

Avec ce passage on constate aussi la valeur accordée à un homme sur celle d’une
femme car selon la culture musulmane une femme doit respecter un homme par le
simple fait d’être né de sexe masculin.

La France
L’histoire racontée dans ce roman se situe sous l’occupation française. Dans un
passage où Omar est à l’école son professeur demande aux étudiants « Qui
d’entre vous sait ce que veut dire Patrie ? » après quelques hésitation un élève
répond :

- La France est notre mère Patrie, ânonna Brahim.


Son ton nasillard était celui que prenait tout élève pendant la lecture. Entendant cela,
tous firent claquer leurs doigts, tous voulaient parler maintenant. Sans permission,
ils répétèrent à l'envi la même phrase.
Les lèvres serrées, Omar pétrissait une petite boule de pain dans sa bouche. La
France, capitale Paris. Il savait ça. Les Français qu'on aperçoit en ville viennent de
ce pays. Pour y aller ou en revenir, il faut traverser la mer, prendre le bateau... La
mer : la mer Méditerranée. Jamais vu la mer, ni un bateau. Mais il sait : une très
grande étendue d'eau salée et une sorte de planche flottante. La France, un dessin
en plusieurs couleurs. Comment ce pays si lointain est-il sa mère ? Sa mère est à la
maison, c'est Aïni ; il n'en a pas deux. Aïni n'est pas la France. Rien de commun.
Omar venait de surprendre un mensonge. Patrie ou pas patrie, la France n'était pas
sa mère. (Dib, 1952)

L’Algérie était sous l’occupation française mais certains enfants de l’école d’Omar
ne savaient pas grand-chose de la France, ils connaissaient des informations
générales mais ils n’avaient vraiment pas un sentiment d’appartenance envers ce
pays. Celle-ci est la seul référence claire que l’auteur fait à propos la France.

Le climat
Le roman de Mohammed Dib est plein de description y compris la description du
climat du lieu où se déroule l’histoire, dans les premiers chapitres on trouve des
passages qui montrent la situation de cette famille pauvre par rapport au climat, on
peut le constater dans les extraits suivants :

À Tlemcen, quand en février la température tombe, il neige sûrement.


Omar appliquait sur le carreau ses pieds, qui étaient de glace.
Les jambes nues jusqu’aux genoux, vêtue d’une mince tunique retroussée par-dessus
des pantalons de toile, les épaules serrées dans un fichu en haillons, Aïni grondait,
prise d’une agitation fébrile.

Il galopa de nouveau vers la rue, un vent glacial balayait l’étroite venelle. Il chercha un
endroit où s’abriter. Il renonçait à revenir à Dar Sbitar maintenant ; mais il était furieux
d’avoir été mis à la porte de cette manière.
Dans ces extraits qui font référence au climat on voit que dans la vie quotidienne
des personnages ceci est un thème important puisque comme on l’a déjà dit la
famille d’Omar est très pauvre et ils n’ont pas assez d’argent pour s’acheter des
chaussures ou des vêtements chauds. Tenant compte que la température
moyenne au mois de février en Algérie est de 17 degrés on peut imaginer ce
qu’une personne pieds-nus peut ressentir.

Conclusion
Après avoir lu les romans de Kateb Yacine et Mohammed Dib, et après avoir lu sur
l’histoire de l’Algérie, je considère que maintenant j’ai une vision plus ample de ce
qui a été l’occupation française dans l’Algérie et de comment cet évènement a
modifié les habitudes des Algériens sans que ceci les ait obligés à laisser de côté
leurs traditions propres à la culture arabe et musulmane.

Dans les deux romans les auteurs présentent la vie quotidienne des habitants de
l’Algérie un peu avant leur indépendance mais, connaitre le contexte historique m’a
permis de mieux comprendre ce que les écrivains voulaient transmettre même s’il
y avait beaucoup de vocabulaire que je ne comprenais pas, en plus je comprends
mieux la relation entre la France et l’Algérie.

Finalement, je peux dire que à partir de la lecture de ces romans je me suis


intéressé beaucoup plus à la littérature française dehors de l’hexagone, je trouve
qu’il y a des auteurs assez importants qui sont généralement méconnus parce
qu’ils ne reflètent pas l’image que la France ou même la langue française veut
montrer au reste du monde.
Références
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https://lepetitjournal.com/alger/racontez-moi-lalgerie-20-oeuvres-20-auteurs-
algeriens-298252
Bouchra, M. (2019, 04 30). http://e-biblio.univ-mosta.dz. Récupéré sur http://e-
biblio.univ-mosta.dz/bitstream/handle/123456789/12031/MEMOIRE
%20FINAL%202019.pdf?sequence=1&isAllowed=y
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MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES. (s.d.). FRANCE
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