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PRINCIPES
DEMARCHE
La sensation de confort est une synthèse de nombreux éléments, tels que le confort thermique,
le confort acoustiques, la qualité de l’air et la qualité lumineuse des espaces. Cette dernière
provient de l’adéquation entre l’activité définie d’un local, la quantité de lumière, et la qualité de
cette lumière : sa couleur, sa variabilité, les contrastes plus ou moins fort qu’elle crée, etc. Vu
cette multiplicité de facteur, on ne peut pas « mesurer le confort ». A travers cette fiche, vous
trouverez des indications sur comment maximiser la quantité la lumière naturelle et éviter les
phénomènes tels que l’éblouissement.
Pour le concepteur, la plus grande difficulté sera de s’assurer que son projet offre un niveau
d’éclairement naturel suffisant pour une période maximale au cours de l’année. Deux notions
théoriques définissent scientifiquement la quantité de lumière :
OBJECTIFS
A éviter :
o Les locaux sans éclairage naturel.
Minimum :
o Respecter le Règlement Régional d’Urbanisme concernant les surfaces vitrées à
prévoir : une surface vitrée correspondant à 1/5 de la surface plancher dans les locaux
habitables et à 1/12 de la surface plancher si les surfaces éclairantes sont dans les
versants de toiture.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE CSS06 -
Conseillé :
o réfléchir, lors de l’esquisse, à l’organisation du plan de façon à profiter au mieux du
potentiel lumineux. Par exemple, placer les locaux les plus utilisés en journée dans les
parties les plus ensoleillées du bâtiment.
o Dessiner des ouvertures de façon à ce que, pour une surface éclairante donnée, le
confort lumineux soit optimisé. Sauf application particulière, on cherchera à maximiser
la quantité de lumière, à limiter l’éblouissement, les contrastes trop importants, etc.
Nous conseillons au lecteur de lire, en parallèle, la fiche sur l’optimisation des surfaces vitrées
(ENE06 « Optimiser la conception des fenêtres »), qui se concentre plus sur les questions
énergétique liées au dessin de la fenêtre : gains solaires, déperditions, etc.
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Qu’est ce que la transmission lumineuse ?
Lorsque la lumière visible du soleil est interceptée par une paroi translucide comme par
exemple une feuille de verre, une première partie de la lumière est réfléchie vers l'extérieur, une
seconde partie est absorbée par les matériaux, et une troisième partie est transmise à
l'intérieur.
La part de lumière transmise est appelée transmission lumineuse de la paroi (TL), exprimée en
pourcents ou en nombres décimaux.
Un double vitrage basse émissivité offre une transmission lumineuse d’environ 75%, ou 0,75,
tandis qu’un simple vitrage peut avoir une transmission lumineuse de 90%. Les vitrages
spéciaux colorés ou avec un effet miroir parfois utilisés pour les bureaux ont une transmission
lumineuse qui peut descendre jusqu’à 0,3. De tels vitrages sont choisis pour leur capacité à
réduire le passage du rayonnement thermique du soleil, limitant ainsi les surchauffes en été. Il
est cependant préférable de choisir des vitrages clairs, pour augmenter la quantité de lumière
naturelle, et de les équiper de protections solaires types auvents, brise-soleil, etc. Une fiche
spécifique est dédiée à la conception des protections solaires (ENE13 « Assurer une bonne
protection solaire »). Si l’on craint, avec un vitrage clair, un éblouissement inconfortable ou des
reflets sur les écrans d’ordinateurs dans des locaux tertiaires, on équipera la fenêtre
d’équipements type stores intérieurs.
La construction d’une maquette est par contre à la portée de tout bureau d’architecture.
Cependant, pour qu’elle soit représentative, il est nécessaire de suivre certaines règles de
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE CSS06
construction, notamment pour éviter les « fuites lumineuses » aux jonctions, ou pour choisir les
bons matériaux. Un guide pour la construction de maquettes adaptées à l’étude de la lumière
naturelle est disponible en ligne (cfr. Bibliographie). Un simple examen de la maquette à
l’extérieur, en conditions réelles, est accessible à tout concepteur et peut déjà offrir une bonne
idée de la qualité lumineuse d’un projet.
Il est cependant possible d’étudier la maquette sous un ciel artificiel, pour ne pas être tributaire
des conditions météo (informations auprès du Centre Scientifique et Technique de la
Construction - CSTC). De tels outils sont rarement utilisés par les architectes pour les petits
projets. Néanmoins, certains bureaux d’étude spécialisés peuvent offrir ce type de mission,
mais leur coût se justifie rarement pour des petits bâtiments.
L’éclairement est plus souvent utilisé pour décrire une installation d’éclairage artificiel. Nous
reprenons néanmoins ici des valeurs guides. Lorsque le niveau d’éclairement diminue, les
détails des objets et les textes en petits caractères seront plus difficiles à distinguer. Un
éclairement trop important est également inconfortable.
Par ailleurs, les niveaux d’éclairement recommandés selon le RGPT et la norme NBN L 13-006
sont :
Ces dernières valeurs représentent les niveaux d’éclairement à réaliser au lieu précis de
l’activité, soit en général sur le bureau ou plan de travail. L’ambiance globale peut présenter
une luminosité moindre, pour autant que le contraste entre les différentes luminosités ne soit
pas trop important. Un rapport de luminance entre l’arrière-fond de la tâche visuelle et
l’entourage de 3/1 est recommandé.
Par exemple, un local de bureau de 20m² dans lequel un éclairage artificiel « efficace » est
allumé en continu (2000 heures par an) consommera environ 416 kWh/an (126 kg de CO2 par
an). Cette consommation sera doublée pour une installation de « qualité moyenne ». Le coût
financier de l’éclairage artificiel dans ce bureau est de l’ordre de 2,3 €/m²an pour une
installation efficace. Un éclairage naturel de qualité combiné à une gestion adaptée des
installations permettra de réduire considérablement cette consommation électrique.
Idéalement, dans les bureaux, on prévoira une gestion automatisée de l’éclairage artificiel
prenant en compte aux différents endroits d’un local, le potentiel d’éclairage naturel et la
présence des occupants. Les systèmes de gestion les plus efficaces d’un point de vue
énergétique sont ceux qui intègrent :
Dans les logements, on insistera essentiellement sur la bonne gestion par les occupants :
n’oubliez pas d’éteindre la lumière en quittant la pièce. Le choix d’ampoules économiques est
également très rentable.
D’autre part, la lumière naturelle est un élément fondamental intervenant dans la composition
architecturale. Elle sert à la définition des espaces (séparation intérieur-extérieur, liaison ou
séparation de volumes, etc.), des formes, des matériaux et des couleurs. Pour en savoir plus
sur ces aspects, nous vous recommandons la lecture de l’ouvrage « L’éclairage naturel des
bâtiments » de S.Reiter et A.De Herde.
La fenêtre joue un rôle social important de l'extérieur également. La fenêtre en tant que telle
permet une communication vers l'extérieur. Placer du vitrage réfléchissant ou occulter les
ouvertures via des volets entraîne un sentiment d'insécurité dans la rue et d'appauvrissement
de la qualité de vie en ville.
ARBITRAGE
> Superficie vitrée >< économie d’énergie et confort thermique
Il est intéressant d’augmenter la surface des fenêtres afin de maximiser la quantité de lumière
dans les locaux. Or, des considérations de confort thermique et d’économie d’énergie
recommandent de limiter la surface vitrée.
Pour offrir un bon compromis entre pertes thermiques et qualité de l’éclairage naturel, la
surface nette éclairante d’une pièce de vie sera comprise entre 20% (imposition minimale du
RRU) et 25 % de la superficie du local avec des fenêtres idéalement positionnées (fenêtres
situées le plus haut possible sans allèges vitrées qui n’influencent pas la qualité de l’éclairage
naturel et dommageables du point de vue thermique)
o Au Nord (nord-ouest à nord-est) : Une protection solaire (fixe ou mobile) n’est pas
recommandée. Les pièces orientées au nord bénéficient toute l'année d'une lumière
égale et d’un rayonnement solaire diffus. Par contre, ce sont celles où les gains
solaires sont les plus appréciés.
o A l'Est et à l'Ouest (nord-est à sud-est et sud-ouest à nord-ouest) : Une protection
solaire extérieure mobile est la solution la plus intéressante.
Dans les logements, les pièces orientées à l'Est profitent du soleil le matin ce qui, en
hiver, permet d'apporter des gains solaires bénéfiques au chauffage en matinée. Une
orientation Ouest aura tendance à induire davantage des surchauffes. En effet, les
vitrages tournés vers l'Ouest apportent des gains solaires l'après-midi, au moment où
le bâtiment est depuis longtemps en régime.
o Au sud, des protections solaires fixes du type auvent sont efficaces thermiquement et
plus robustes que des protections mobiles. Elles sont donc à privilégier. On veillera
cependant à ce qu’elles ne réduisent pas trop l’éclairement naturel, par exemple en
préférant des auvents constitués d’un alignement de ventelles plutôt qu’un panneau
plein.
Des rideaux, stores ou voiles sont indispensables pour assurer l’intimité de la pièce et limiter le
risque d’éblouissement. Mais ceux-ci peuvent réduire la transmission de la lumière. Il est donc
essentiel d’intégrer l’emprise de rideaux ou de stores lors du dessin des ouvertures en
façades.
PROGRAMMATION
L’agencement des espaces doit être tel que chaque local bénéficie d’un éclairement naturel,
en ce compris les locaux de circulation.
ESQUISSE
> Méthodologie
Procéder éventuellement à la réalisation d’une maquette, pour identifier la qualité d’éclairage et
les zones d’ombrage. L’analyse peut se faire en « site naturel » (sur une table en extérieur) ou
en laboratoire sous ciel artificiel (essentiellement pour les projets de grande ampleur).
o Lorsque c’est possible, diminuer le contraste mur - fenêtre en éclairant le mur intégrant
la fenêtre grâce à une ouverture sur une surface adjacente
o Voiler en partie le ciel en disposant à l'extérieur des éléments moins lumineux que le
ciel (Atrium, cour intérieure)
AVANT-PROJET
> Matériau de transmission
On choisira des vitrages dont la transmission lumineuse est maximale. Le tableau ci-dessous
donne des valeurs indicatives :
Transmission
lumineuse [%]
Simple vitrage clair 90
Double vitrage clair 81
Double vitrage clair basse émissivité 78
Double vitrage clair absorbant 36 à 65
Double vitrage clair réfléchissant 7 à 66
Triple vitrage clair 74
Les valeurs des facteurs de réflexion pour quelques matériaux sont reprises dans le tableau ci-
dessous, en fonction de leur couleur. Il existe des algorithmes de calcul donnant une valeur de
réflexion en fonction de la couleur uniquement. Un exemple de ce type d’outil est disponible à
l’adresse suivante : http://www-energie.arch.ucl.ac.be/eclairage/materiaux.htm.
Couleur Facteur de
réflexion
Table Beige clair 0,76
Tapis Vert-gris 0,13
Mur Beige clair 0,68
Porte d’armoire Blanc 0,68
Allège Blanc 0,68
Tissus de fauteuils Vert 0,12
Faux-plafond perforé Beige 0,6
ENTRETIEN
L’entretien des vitrages a un impact important sur la transmission lumineuse. Un nettoyage
régulier est donc important. A cet effet, il conviendra d’intégrer dans la conception la nécessité
d’accès à l’ensemble des surfaces vitrées. Notons qu’il existe des verres autonettoyants, qui
permettent de réduire la fréquence des lavages, sans pour autant les supprimer complètement.
BILBIOGRAPHIE
Informations sur l’éclairement naturel des locaux :
o Le site Internet « l’éclairage naturel des bâtiments », de l’Université Catholique de
Louvain : http://www-energie.arch.ucl.ac.be/eclairage/
o NBN L 13-002, Eclairage naturel des bâtiments, prédétermination de l’éclairement
naturel pour des conditions de ciel couvert (méthodologie graphique approchée),
Institut belge de Normalisation, Bruxelles, 1972
o S.Reiter, A. De Herde, L’éclairage naturel des bâtiments, Presses Universitaires de
Louvain, 2004 (http://www.i6doc.com/doc/eclairage)
o Projet RELOSO, Fiche 5 : Assurer le confort visuel dans un logement, Région Wallonne
2010