Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ivoire-juriste.com/2022/06/cours-de-droit-du-developpement-rural.html
Le développement est une notion plus large que la croissance économique, elle-même
plus large que l’augmentation de la production de biens matériels. L’objet du
développement est tout simplement le bonheur d'une vie épanouie pour l’ensemble des
hommes. Il s’agit donc, comme le disait François PERROUX, du développement « de
tout homme et de tout l'homme ».
1/22
développement qui permet aux générations actuelles de satisfaire leurs besoins sans
compromettre ceux des générations futures.
La durabilité environnement, vise à préserver les richesses naturelles, une gestion saine
des composantes de l’environnement.
La durabilité culturelle, une prise en compte des facteurs culturels : rapport entre les
sexes, les classes sociales, l’ethnie et la religion.
L’économie est appréhendée comme "la science de l’affectation des ressources rares
entre différents objectifs alternatifs". Elle étudie la manière dont les individus, les groupes
d'individus et les sociétés utilisent les ressources rares et limitées, en vue de satisfaire au
mieux leurs besoins.
Les besoins sont des sentiments de manque, d’insatisfaction liés à une nécessité
physiologique ou psychologique. Ils constituent le but de l’activité économique. Le besoin,
pour être satisfait, nécessite un bien et l’activité économique tend précisément à
l’acquisition des biens.
Les biens sont des choses matérielles qui servent à la satisfaction des besoins de
l’homme. Ils peuvent se ranger en plusieurs catégories, notamment les biens de
production et les biens de consommation. Les biens de consommation sont les biens qui
servent directement à la satisfaction des besoins de l’homme alors que les biens de
production sont ceux qui servent à la production d’autres biens.
2/22
Le rural ne se réduit pas à l’agricole : c’est une notion beaucoup plus vaste. Tous les
ruraux ne sont pas agriculteurs (artisans ruraux, commerçants, instituteurs, médecins,
...), tous les espaces ruraux ne sont pas exploités par les agriculteurs (forêts, espaces
touristiques, réserves naturelles, mines, ...).
Le présent document constitue le support du séminaire sur le droit du développement
rural, permettant de donner des outils de développement rural aux apprenants. Il fait
ressortir les parties suivantes :
Les ressources naturelles sont constituées, notamment par les terres rurales, les
ressources pastorales, les ressources en eau, les ressources halieutiques et fauniques et
les ressources forestières et minières.
3/22
Les terres du domaine rural sont régies par la loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative
au domaine foncier rural, telle que modifié par les lois n° 2004-412 du 14 août 2004,
n°2013-655 du 13 septembre 2013 et n°2019-868 du 14 octobre 2019, ainsi que ses
textes d’application. La gestion de ces terres appelle, notamment les activités suivantes :
- Développer les ressources pastorales (ensemble des aliments utilisés par les éleveurs
pour nourrir leurs animaux : pâturages, Sous-Produits Agricoles (SPA), Sous-Produits
Agro-Industriels (SPAI), cultures fourragères, autres substances, etc.,
Les ressources en eau sont régies principalement par la loi n° 98-755 du 23 décembre
1998 portant code de l’eau. La gestion rationnelle et durable des ressources en eau
appelle un certain nombre de principes, dont le principe de gestion intégrée qui suppose
(article 5 du code de l’eau) :
-- La protection contre toute forme de pollution, la restauration des eaux de surface, des
eaux souterraines et des eaux de la mer dans la limite des eaux territoires ;
4/22
-- La valorisation de l’eau comme ressource économique et sa répartition de manière à
satisfaire ou à concilier, lors des différents usages, activités ou travaux, les exigences de :
- L’amélioration des conditions de vie des différents types populations, dans le respect de
l’équilibre avec le milieu ambiant ;
- Les conditions d’une utilisation rationnelle et durable des ressources en eau pour les
générations présentes et futures ;
La mise en place d’un cadre institutionnel caractérisé par la redéfinition du rôle des
intervenants.
- La lutte contre la pollution des eaux (lacs, rivières, fleuves, lagunes, mers territoriales,
5/22
La faune est régie principalement par la loi n° 65-255 du 4 août 1965 relative à la
protection de la faune et à l’exercice de la chasse, en instance de modification. La
préservation des ressources fauniques suppose, notamment :
- Une bonne gestion d'aires de conservation comprenant les parcs nationaux et réserves
et des zones cynégétiques (relatif à la chasse),
Les ressources forestières sont régies par la loi n° 2019-675 du 23 juillet 2019 portant
Code forestier. La gestion des ressources forestières appelle, notamment les activités
suivantes :
6/22
La restauration du couvert forestier,
Toutes les substances minérales, toutes les eaux minérales et tous les gîtes
géothermiques contenus dans le sol et le sous-sol, les eaux territoriales, la zone
économique exclusive et sur le plateau continental ainsi que son extension au-delà de
deux cents miles marins jusqu'aux limites conventionnelles internationalement reconnues
de la Côte d'Ivoire, sont propriétés de l’Etat de Côte d’ivoire (article 3 de la loi n° 2014-
138 du 24 mars 2014 portant code minier).
Les activités minières, aux termes de l’article 140 du code minier, doivent être conduites
de manière à assurer la protection de la qualité de l’environnement, la réhabilitation des
sites exploités et la conservation du patrimoine forestier. Ainsi, toute activité de recherche
ou d’extraction minière doit être menée dans des conditions respectueuses de
l’environnement et donc protectrices des autres ressources naturelles ci-dessus
indiquées.
Une des principales caractéristiques du monde rural est son organisation. Ainsi, convient-
il de :
Les systèmes de production dans le domaine rural, concernent les activités suivantes :
- L’agriculture :
7/22
o Développement de l’agriculture intensive (loi n°2015-537 du 20 juillet 2015 d’orientation
agricole.
- L’élevage :
L’alimentation en eau potable joue un rôle capital dans la couverture des besoins vitaux
des hommes et leur santé. La satisfaction des besoins de l’homme en eau potable est
prioritaire. Ainsi, aux termes de l’article 71 du code de l’eau, lorsqu’il a pu être satisfait
aux besoins humains en eau, la répartition des ressources est effectuée en fonction des
autres usages.
- L’assainissement
8/22
1.5. Le financement du secteur rural
- La contribution de l’Etat
:
o Mobilisation des ressources financières en faveur du secteur rural, o Financement des
projets et programmes par les institutions.
Malgré, la faiblesse des revenus des bénéficiaires, ce mode de financement doit être
maintenu, conformément au principe du cofinancement des investissements.
Ce principe permet aux bénéficiaires de mener avec rigueur les activités qui sont menées
ou de protéger et préserver les infrastructures réalisées.
9/22
II- STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT RURAL ET LUTTE CONTRE LA
PAUVRETÉ
D’emblée, quels sont les facteurs de l’insécurité alimentaire. Il faut noter l’insécurité
alimentaire conjoncturelle (risque climatique, faible fertilité des sols et prédateurs des
cultures) et l’insécurité alimentaire structurelle (indisponibilité, inaccessibilité et mauvaise
utilisation des produits alimentaires et contraintes suivants : faible niveau de maîtrise de
l’eau, dégradation des ressources naturelles, insuffisance et le mauvais état des
infrastructures de communication, faiblesse des revenus, notamment en milieu rural,
difficultés d’accès au crédit, faiblesse de l’éducation nutritionnelle, etc.).
Il importe donc de renforcer la sécurité alimentaire, notamment par les actions suivantes :
- Renforcer les capacités du marché de façon à permettre l’accès des populations aux
produits alimentaires,
10/22
- Assurer une gestion durable des terres, des ressources pastorales, halieutiques,
forestières et fauniques dans un contexte caractérisé, d’une part, par une démographie
galopante qui exerce une forte pression sur lesdites ressources, et d’autre part, par des
aléas climatiques récurrents,
- Assurer une gestion durable et équilibrée des ressources en eau, tout en préservant les
intérêts des générations futures, l’environnement, la paix sociale, en évitant les conflits
entre usagers et entre Etats partageant les mêmes ressources.
11/22
Cette mise en cohérence des politiques et stratégies sous sectorielles avec la stratégie
de développement rural consiste à :
- S’assurer que les politiques et stratégies sous-sectorielles sont bien en cohérence avec
les nouvelles orientations stratégiques, et procéder à leur actualisation en cas de besoin,
12/22
- Plans d’actions du Plan Stratégique opérationnel (PSO) pour une croissance durable du
secteur de l’agriculture,
- D’assurer une information régulière des différents acteurs et de l’opinion publique tout
au long du processus de mise en œuvre de la Stratégie de Développement.
13/22
Les acteurs du développement durable font usage des moyens ci-dessous pour atteindre
leur objectif de développement.
- Moyens matériels
o Outils de production
o Moyens de communication
- Moyens politiques et juridiques
o Documents de stratégie politique
o Mécanismes de gouvernances forestières et foncières b Textes juridiques
- Moyens financiers
o Mutuelles et fonds de développement
o Dons et subventions
- La société coopérative est constituée par des personnes physiques ou morales qui ne
font l'objet d'aucune incapacité juridique conformément aux dispositions de leur loi
nationale.
- Le groupement d’intérêt économique est celui qui a pour but exclusif de mettre en
œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à développer
l'activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de cette
activité,
14/22
- Son activité doit se rattacher à l'activité économique de ses membres et ne peut avoir
qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci. Il peut être constitué sans capital.
- Le service public qui revenait à l’Etat principalement a vu une forte participation des
collectivités territoriales par l’effet de la loi n° 2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert
et répartition de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales ;
- L’Etat ne s’est pourtant pas désintéressé du service. Ainsi, la gestion du service public
implique plusieurs acteurs dont les rôles et responsabilités concourent à une gestion
optimale dudit service
Gestion du service par l’intermédiaire d’un tiers qui est rémunéré par elle : c’est le
marché de prestation de service public ou d’entreprise de travaux publics (réalisation de
pompes villageoises, par exemple).
15/22
déterminée, se rémunérant aux moyens de redevances perçues et agissant à ses risques
et périls.
Le développement rural est bien souvent mené par des acteurs locaux que sont la
Région et la Commune qui sont aujourd’hui les deux niveaux de collectivités territoriales
(Cf. Loi n° 2014-451 du 05 août 2014 portant orientation de l'organisation générale de
l'Administration Territoriale). Le contrat et la collaboration entre collectivités territoriales
constituent des atouts pour atteindre l’objectif de développement rural.
o Délibération du Conseil Régional et du Conseil Municipal (Contrôle a priori qui est une
condition de validité du contrat. L’autorité de tutelle ne peut couvrir la nullité par
l’approbation ultérieure de l’acte)
o Signature du contrat par l’Organe Exécutif: Président du Conseil Régional ou du Maire
o Approbation du contrat par le Ministère chargé de l’administration territoriale (contrôle a
posteriori qui est une condition d’entrée en vigueur du contrat)
16/22
o Toutefois, le contrat non approuvé peut ouvrir droit à indemnité pour le cocontractant de
l’administration, soit sur la base d’une faute de l’autorité signataire (manque de diligence
ou négligence ou action tendant à empêcher l’approbation), soit en l’absence de toute
faute (enrichissement sans cause).
- Autorité de tutelle
Exemple : Les pouvoirs et attributions des Ministres sont, au niveau régional, délégués
au Préfet de Région, en sa qualité de représentant direct de chacun des Ministres (article
12 de la loi n° 2014-451 du 05 août 2014)
- Exercice de la tutelle
o Tutelle : contrôle exercé par une autorité centrale sur les activités d’une autorité
décentralisée, en vue, notamment de faire respecter la légalité
o But principal : sauvegarde de l’intérêt général contre les excès possibles des autorités
décentralisées
17/22
o Toute collectivité territoriale peut passer des conventions avec l'Etat, d'autres entités
décentralisées, leurs établissements publics et leurs regroupements pour mener avec
eux des actions relevant de leur compétence (article 133 de la loi n°2012-1128 du 13
décembre 2012)
o Soutien d'une collectivité territoriale plus nantie à une collectivité territoriale moins
nantie, en vue de la réalisation d'une action précise de développement (le soutien doit
être préalablement approuvé par l'organe délibérant de la collectivité territoriale qui
l'apporte)
- Le jumelage
o Le jumelage est l'acte par lequel une collectivité territoriale décide de coopérer avec
une autre collectivité territoriale ivoirienne ou étrangère en vue d'un idéal commun,
notamment dans les domaines économique, culturel et social (article 135 de la loi n°
2012-1128 du 13 décembre 2012)
É É
18/22
VI- ÉLABORATION D’UN DOCUMENT DE STRATÉGIE DE
DÉVELOPPEMENT RURAL : CAS PRATIQUE
- Objectifs du projet
o Objectif général
o Objectifs spécifiques
- Résultats attendus
- Méthodologie de travail
- Planning d’exécution de la mission
19/22
- Elaboration d’une version 1 du document
- Rédaction d’une version 2 du document prenant en compte les observations issues des
ateliers
Objectif principal
- Assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre
la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un
développement durable.
Objectifs spécifiques
- Augmenter les revenus grâce à une diversification des activités économiques en milieu
rural
- Améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu
rural
20/22
- Assurer une gestion durable des ressources naturelles ;
- Infrastructures de communication
- Recherche scientifique
- Santé
- Éducation
- Sécurité publique
- Formation professionnelle.
- Développement du secteur rural, un long processus dont les résultats ne sont visibles
qu’à moyen et long termes
21/22
o Mise en cohérence des programmes et projets existants avec les politiques et
stratégies de développement rural
o Elaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de communication
o Mise en place d’un dispositif de suivi/évaluation
22/22