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Les 

thermes de Caracalla , inaugurés à Rome sous l’empereur


romain Caracalla en 216 après. J.-C., sont les plus grands et les plus
luxueux thermes romains réalisés jusqu'alors, même s'ils sont dépassés par la
suite. En plus des équipements concernant directement les bains, ce complexe
propose des activités variées (bains publics et privés, nage, massage, exercices de
gymnastique), ce qui explique sa taille gigantesque. Une superficie de plus de onze
hectares, de la place pour 1 600 baigneurs et 64 citernes de 80 000 litres chacune.
C'est aujourd'hui l'édifice thermal le mieux conservé de l'Empire romain. Les ruines
qui demeurent encore à Rome ont conservé leur aspect colossal.

La construction des thermes dans le prolongement de la colline de l'Aventin, entre


la Via Nova parallèle à la Via Appia et la Via Ardeatina, a débuté sous Caracalla en
212, comme l'indiquent les estampilles sur les briques de construction et non
comme on l'affirme parfois à la fin du règne de Septime Sévère (193-211). Les
travaux se prolongent jusqu’en 216. Un peu plus tard, deux autres empereurs en
achèvent la construction avec l'enceinte extérieure : Héliogabale (218-222) ajoute
des portiques qui sont complétés plus tard par Sévère Alexandre (222-235)1.

L’enceinte des thermes forme une terrasse presque carrée de 335 m sur 353 m et
délimite un espace d’environ 110 000 m2.
Le côté nord-est est constitué d’un portique, précédé de deux étages de pièces
voûtées dans lesquelles se trouvent des boutiques et probablement des tavernes et
des restaurants.
Dans les côtés nord-ouest et sud-est, il y a de grandes absides symétriques dans
lesquelles certaines salles sont peut-être chauffées. On y trouve de chaque côté
un nymphaeum, un gymnasia (gymnases subsidiaires), où l’on s’échauffe avant le
bain, et des salles de conférences ou de travail. Certaines pièces sont peut-être
destinées aux massages, aux frictions et au parfum pour les plus riches.
Dans le côté sud-ouest sont placées les citernes et de chaque côté de celles-ci les
bibliothèques grecque et latine et des salles de lecture publique.
Restaurés plusieurs fois sous Aurélien, sous Dioclétien et sous Théodoric le
Grand au début du VIe siècle, les thermes de Caracalla cessent de
fonctionner en 537 apr. J.-C., lorsque Vitigès et ses Ostrogoths assiègent
Rome et détruisent l'aqueduc qui l’alimente1.
Par la suite ils tombent en ruines après les incursions des Sarrasins
au IXe siècle. Au Moyen Âge, ils deviennent un cimetière pour les pèlerins
décédés lors de leur voyage à Rome, puis une carrière de marbre et de
briques pour les églises et les palais romains.

Les Thermes de Caracalla sont, parmi les nombreux grands établissements


thermaux de l'époque impériale, ceux qui nous sont parvenus dans les
meilleures conditions. Les ruines montrent encore bien la répartition des
pièces, bien que dépouillées de leurs marbres et de leurs décorations,
l'établissement offre un exemple important des caractéristiques de
l'architecture romaine : plan axial, symétrie et fonctionnalisme. C’est sans
doute l’édifice thermal le mieux conservé et le plus luxueux de l’époque
impériale. Sous l’Empire, les thermes se multiplient. Il en fleurit partout dans
les villes. On en recense 70 à la fin du Ier siècle av. J.-C., et plus d’un millier
deux siècles plus tard. Les thermes de Caracalla ne sont donc pas un projet
autonome, mais s’inscrivent dans un large mouvement de construction. Ce
qui structure la ville romaine ce n’est pas son plan, mais bien la présence
dans tout l’empire de monuments comme les thermes grâce à sa portée
sociale.
Cet ensemble, inspiré des thermes de Trajan, est donc à la fois représentatif
d’un certain type de thermes et original : par sa taille d’abord, qui préfigure
l’immensité des thermes de Dioclétien, par la richesse de son décor et les
techniques de construction employées.
Les thermes romains sont les précurseurs de ceux que nous employons
aujourd’hui, mais la définition a changé puisqu’on parlera plutôt maintenant
d’établissement thermal où l’on fait une cure, où l’on vient prendre des eaux
ayant des vertus médicinales. Il est devenu un lieu relativement coûteux et
épisodique, en opposition avec la véritable pratique sociale quotidienne de
ces lieux complets et particulièrement représentatifs de la vie romaine.

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