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L’épreuve de la foi et de la fidélité à Dieu


L’exemple de Daniel et de ses trois amis

DANIEL 1 et 2
            Etrangers dans le monde
            Première épreuve
            Deuxième épreuve
            Troisième épreuve
DANIEL 3
            Fermes et confiants dans l’épreuve
            Être épargnés ou passer par l’épreuve ?
            Epreuve, récomprense et perfectionnement
            Soumission et fermeté
            L’orgueil de Nebucadnetsar
            Dans la fournaise de feu ardent
            Un divin compagnon
            L'issue accordée par le Seigneur
            L'exemple suprême
            Une couronne de vie
 

            Les six premiers chapitres du livre du prophète Daniel nous racontent l’histoire de quatre
jeunes gens qui faisaient partie des captifs qui avaient été emmenés à Babylone par
Nebucadnetsar lors de la première déportation de Juda, sous la royauté de Jehoïakim (606
avant J.C). Ils étaient « de la descendance royale et d’entre les nobles » des fils d’Israël, sages,
instruits, sans défaut physique et beaux de visage (Dan. 1 : 3-4). Parmi tous ceux-ci, la Parole de
Dieu en distingue quatre (v. 6).
            Chacun d’entre eux est caractérisé par le fait que leur nom contient le nom de Dieu :
                    - Daniel - Dieu est (mon) juge ;
                    - Hanania - l’Éternel est miséricordieux ;
                    - Mishaël - qui est comme Dieu ?
                    - Azaria - l’Éternel a aidé.

DANIEL 1 et 2

                        Étrangers dans le monde

            Déportés à Babylone, dans le pays des Chaldéens, ils ont été arrachés à leur pays et à
leurs familles. Loin du pays d’Israël, sur cette terre étrangère où ils sont désormais en captivité,
tout contribue à leur faire réaliser qu’ils sont des étrangers dans ce monde. Ils sont « dans le
monde », mais… « pas du monde » (Jean 17 : 11, 14).
            Être dans le monde sans en faire partie, c’est notre part comme croyants jusqu’au retour
du Seigneur pour nous enlever au ciel. Mais est-ce que nous sommes vraiment semblables à
notre Seigneur Jésus, l’étranger céleste sur cette terre ? Pouvons-nous nous approprier ses
paroles : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (verset cité ci-
dessus) ? Réalisons-nous d’une manière pratique que la croix de notre Seigneur Jésus Christ
nous a « retirés » du monde (Gal. 1 : 4) et que nous y vivons comme des étrangers dont la patrie
est le ciel (voir Phil. 3 : 20) ?

                        Première épreuve

            Les quatre jeunes Hébreux vont rapidement éprouver ce que le Seigneur Jésus dira plus
tard au sujet de ses disciples : « Le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde » (Jean
17 : 14). Leur foi et leur fidélité à leur Dieu va être mise à l’épreuve. Ne faisons-nous pas tous de
telles expériences, selon la mesure de notre foi : incompréhension, mépris, rejet, de la part d’un
monde qui ne connaît pas Dieu et ne veut pas de Lui (voir 2 Tim. 3 : 12).
            Ils reçoivent une éducation qui n’est pas celle de leurs pères, dans la Loi de Dieu, mais
celle d’un peuple païen, étranger à Dieu. L’apôtre Paul nous met en garde contre
« l’enseignement des hommes, selon les principes du monde, et non selon Christ » (Col. 2 : 8).
            Le monde a enseigné aux jeunes Hébreux la sagesse des Chaldéens. Il s’agissait de la
sagesse des hommes, qui s’oppose à la sagesse de Dieu, et qui est folie devant Lui (1 Cor. 2 : 5,
7 ; 3 : 19). Dans son épître, Jacques décrit ce qu’est réellement la sagesse humaine : « c’est une
sagesse terrestre, animale, diabolique » (Jac. 3 : 15b). Mais la sagesse « qui descend d’en haut »
(v.15a) est « premièrement pure, ensuite paisible, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et
de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie » (v.17). Ne désirons-nous pas ardemment
posséder cette sagesse ?
            Tous les caractères de la sagesse d’en haut ont brillé dans l’homme Christ Jésus sur
cette terre. Et nous voyons, au-delà de Salomon dont la sagesse dépassait celle de tous les
hommes (1 Rois 4 : 29-31), ou de Daniel qui possédait « une sagesse comme la sagesse des
dieux » (Dan. 5 : 11), le Christ qui est de toute éternité « la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 24 ; voir
v. 30) et qui, encore enfant dans le monde, était déjà « rempli de sagesse » (Luc 2 : 40).
            Certainement, si nous la Lui demandons, notre Dieu nous donnera la vraie sagesse (Jac.
1 : 5), comme Il l’a donnée au jeune roi Salomon (2 Chr. 1 : 10), à Daniel tout particulièrement
(Dan 2 : 23 ; 5 : 11, 14) et à ses trois compagnons (1 : 17) qui avaient surmonté les premières
épreuves à Babylone, dans la ferme décision de leur cœur de demeurer fidèles à leur Dieu.
            Les noms des jeunes Hébreux sont changés pour tenter de leur faire oublier qu’ils
appartiennent au seul vrai Dieu. Dieu et le Seigneur Jésus ont parfois changé le nom de
certaines personnes (Abram en Abraham, Saraï en Sara, Jacob en Israël, Simon en Pierre…) dans
la souveraineté et la sagesse divines qui connaissent le cœur et le caractère de chacun des
rachetés. Mais lorsque Nebucadnetsar change le nom des jeunes Hébreux, c’est dans un tout
autre but : les associer à ses propres idoles.
            Devant les attraits du monde, nous souvenons-nous toujours que nous portons, en tant
que chrétiens, le beau nom du Christ ? Notre nom de « chrétien » est notre identité, elle atteste
que nous n’appartenons plus au monde mais à « celui qui pour nous est mort et a été
ressuscité » (2 Cor. 5 : 15).

                        Deuxième épreuve

            Les jeunes Hébreux affrontent ensuite une autre épreuve, de dix jours (1 : 5, 8-16) - une
épreuve de dix jours (comp. Apoc. 2 : 10). Ils avaient décidé fermement dans leur cœur qu’ils
seraient fidèles à la loi de leur Dieu et qu’ils ne se souilleraient pas en mangeant des mets
délicats du roi de Babylone (qui nous parlent de toute la culture du monde). Ils ont résisté,
surmonté et tenu ferme (Éph. 6 : 13). Trouvés fidèles par Celui en qui ils se confiaient, ils
reçoivent de sa part (et non de l’enseignement des hommes) science, instruction et sagesse
(Dan. 2 : 21). Ils sont alors trouvés dix fois supérieurs à tous les hommes sages du royaume,
« car l’Éternel donne la sagesse ; de sa bouche procèdent la connaissance et l’intelligence : il
réserve de sains conseils pour les hommes droits ; il est un bouclier pour ceux qui marchent
dans l’intégrité, protégeant les sentiers de juste jugement et gardant la voie de ses saints »
(Prov. 2 : 7-8 ; voir Dan. 2 : 21).
                        Troisième épreuve

            Au chapitre 2, une nouvelle épreuve atteint les quatre jeunes gens, dans le péril de leur vie
(2 : 12-13). Ils implorent les compassions du Dieu des cieux. Ils trouvent grâce aux yeux de Dieu
qui répond à leur prière. Le secret du roi est révélé à Daniel (2 : 19) – qui avait « de l’intelligence
en toute vision et dans les songes » (1 : 17) – parce qu’ils gardaient les commandements de
Dieu et qu’ils étaient fidèles (voir 1 Jean 3 : 22).

DANIEL 3

                        Fermes et confiants dans l’épreuve

            Nous voyons maintenant Hanania, Mishaël et Azaria devant une autre épreuve, car
l’Ennemi ne désarme pas : « Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour [de
vous], cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pi. 5 : 8). Les trois jeunes Hébreux sont placés devant
un terrible choix : ou bien ils se soumettent à la volonté de Nebucadnetsar, acceptent de servir
ses dieux et ont la vie sauve, ou bien ils refusent d’adorer la statue d’or et c’est la mort (3 : 11,
15) …
            Mais ils n’hésitent pas un instant ; ils sont « de la race de Dieu » et savent que la divinité
n’est pas semblable « à de l’or, à de l’argent ou à de la pierre, à une œuvre façonnée par l’art et
l’imagination de l’homme » (Act. 17 : 29). Leur confiance et leur dépendance sont tout entières
dans le Dieu qu’ils servent et dont ils savent que la puissance peut les délivrer de la fournaise (v.
17). Ils sont soumis à la volonté de Dieu : s’ils doivent passer par la mort, il en sera ainsi, mais
quoi qu’il en soit, ils tiendront ferme la parole de leur Dieu qui disait : « Tu n’auras pas d’autres
dieux devant ma face », « tu ne t’inclineras pas devant des images taillées et tu ne les serviras
pas » (Ex. 20 : 2, 4-5).
            Ils peuvent affirmer devant le roi ce que dira plus tard l’apôtre Paul : « Je ne fais aucun
cas de ma vie ni ne la tiens pour précieuse à moi-même » (Act. 20 : 24). Si leur fidélité les
conduit à la mort, qu’il en soit selon la volonté de Dieu – et non celle de Nebucadnetsar. Mais ils
savent aussi que le Dieu puissant qui les a déjà délivrés de l’épreuve, peut les délivrer de la main
du roi s’Il le veut. Ils remettent tout ce qui les concerne entre les mains puissantes de Dieu. Le
psalmiste nous dit : « Remets ta voie sur l’Éternel, et confie-toi en lui ; et lui, il agira, et il produira
ta justice comme la lumière, et ton droit comme le plein midi » (Ps. 37 : 6).

                        Être épargnés ou passer par l’épreuve ?

            Est-ce que nous estimons qu’il vaut mieux traverser l’épreuve avec le Seigneur plutôt que
d’en être préservés ? Notre Dieu qui nous aime veut que nous soyons fortifiés dans notre
« homme intérieur », par la certitude que « notre légère tribulation d’un moment opère pour nous
en mesure surabondante, un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4 : 16-17). Soyons assurés que
« les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir
qui doit nous être révélée » (Rom. 8 : 18). Soyons bien persuadés que notre Père qui nous aime
sait ce qui est bon pour nous – Il le sait mieux que nous-même.
            Ainsi, s’Il estime dans Sa sagesse infinie que « la mise à l’épreuve de notre foi est
nécessaire », par une épreuve ou une autre, toutefois elle sera trouvée « être un sujet de louange,
de gloire et d’honneur » (1 Pi. 1 : 6-7). Par la mise à l’épreuve nous apprenons à nous connaître
tels que nous sommes réellement, notre faiblesse et notre dépendance de Dieu. Nous
apprenons à nous appuyer sur Lui et notre foi en Dieu est affermie. Mais aussi nous apprenons
à mieux connaître l’amour, la grâce et les compassions de notre Père.
            Beaucoup de chrétiens, dans le passé et encore aujourd’hui, ont dû connaître ou
connaissent la torture et la mort à cause de leur foi et du beau nom qui a été invoqué sur eux
(Jac. 2 : 7). Mais ils ont entendu les paroles du Seigneur qui leur disait : « Ne craignez pas ceux
qui tuent le corps et qui ne peuvent pas tuer l’âme » (Matt. 10 : 28), et leur amour pour Christ leur
faisait désirer être avec Lui, « car c’est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23).
            Les trois jeunes Hébreux n’ont pas demandé à leur Dieu de leur épargner l’épreuve qui
était devant eux et qui pouvait les conduire à la mort du corps. Mais, ayant placé toute leur
confiance en Lui (v. 28), ils savaient qu’Il avait la puissance de les délivrer du milieu de la
fournaise de feu, même chauffée sept fois plus que de coutume (v. 17, 19). Notre adversaire, le
diable, est plus fort que nous, mais la puissance de notre Dieu lui est infiniment supérieure, et
notre Seigneur Jésus Christ est le grand vainqueur de Satan (voir Héb. 2 : 14b).

                        Épreuve, récompense et perfectionnement

            L’apôtre Paul a écrit aux croyants de la ville de Philippes : « La grâce vous a été faite, à
l’égard de Christ, non seulement de croire en lui, mais aussi de souffrir pour lui » (Phil. 1 : 29).
Nous ne désirons pas l’épreuve et nous n’aimons pas souffrir, mais, si Dieu estime que l’épreuve
de notre foi est nécessaire pour notre bien final, nous sommes enseignés à considérer la
souffrance, pour la gloire et l’honneur de Christ, comme une grâce qui nous vient de Dieu. La
Parole de Dieu nous apprend que la souffrance produit en nous, par différentes étapes, la ferme
conscience que l’amour de Dieu demeure dans notre cœur (Rom. 5 : 3-5). Amis qui connaissez
l’épreuve, soyez fortifiés par cet amour de Dieu, et encouragés dans la pensée que la souffrance
ici-bas aura bientôt sa récompense au ciel (voir 2 Tim. 2 : 12).
            Méditons sur cette parole de l’épître de Jacques : « … quand vous serez en butte à
diverses épreuves, estimez-le comme une parfaite joie » (Jac. 1 : 2). La mise à l’épreuve de notre
foi a pour but de nous rendre « parfaits et accomplis, ne manquant de rien » (v. 4). Notre Dieu
qui nous aime, veut notre bien et notre perfectionnement, et soyons persuadés que « toutes
choses » - heureuses ou difficiles - « travaillent (agissent, concourent) ensemble pour le bien de
ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). Qu’Il veuille encourager et fortifier ses bien-aimés enfants
qui passent par l’épreuve et que leur confiance soit entière dans la pleine souveraineté et la
grâce constante de Dieu pour les siens !

                        Soumission et fermeté

            « Notre Dieu peut nous délivrer » (v. 17) : telle a été la réponse des jeunes Hébreux aux
menaces du roi. Ils affirment d’une manière remarquable leur entière soumission à la volonté de
Dieu à leur égard. Ils ont la mort devant eux, mais ils demeurent fermes dans leur volonté de ne
pas renier leur Dieu en adorant d’autres dieux et l’idole du roi.
            Nous voyons en eux une image de Celui qui, ayant devant Lui la perspective d’être fait
péché, d’être abandonné de Dieu et de mourir sur la croix, a pu néanmoins dire à son Père :
« Non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 ; 36) ; « Que ta volonté soit
faite » (Matt. 26 : 42). Que recherchait le Seigneur Jésus ? La gloire de son Père,
l’accomplissement de la volonté de Celui qui l’avait envoyé et le salut des pécheurs. C’est pour
« cette heure » qu’Il était venu comme Homme sur la terre (Jean 12 : 27) et Il avait « dressé sa
face résolument » (Luc 9 : 51) vers Jérusalem, sachant tout ce qui l’y attendait.
            Hanania, Mishaël et Azaria connaissait la loi de l’Éternel, leur Dieu, et ils y étaient
attachés. Cette loi disait : « Je suis l’Éternel, ton Dieu… Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma
face. Tu ne te feras pas d’image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en
haut, et de ce qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre Tu
ne t’inclineras pas devant elles et tu ne les serviras pas ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un
Dieu jaloux, qui, pour l’iniquité des pères, fait rendre des comptes aux fils, jusqu’à la troisième et
à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, mais qui use de bonté envers des milliers de
ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » (Ex. 20 : 2-6). Ils connaissaient peut-
être aussi cette parole du prophète Ésaïe : « Quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas
brûlé, et la flamme ne te consumera pas. Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton
sauveur » (És. 43 : 2, 3).
            Leur foi est sûre, leur volonté de ne servir que leur Dieu (v. 18) est ferme, inébranlable. Ils
savent ceci : « Aucun de ceux qui s’attendent à Dieu ne sera confus » (Ps. 25 : 3). Leur cœur est
tout entier pour Dieu ; puisqu’ils se confient en Lui, Il les délivrera de la main du roi et de la mort
si telle est sa volonté. Ils se placent sous la protection de Celui qui est « un bouclier à tous ceux
qui se confient en lui » (Ps. 18 : 30).

                        L’orgueil de Nebucadnetsar

            La belle confession de foi des trois jeunes gens est aussi un avertissement à
Nebucadnetsar, à son égarement, son orgueil et sa folie de défier Dieu avec son idole. Le roi
parle de son dieu, de la statue, qu’il a dressée (v. 3, 5, 7, 12, 14, 15) ; il ose se placer au-dessus de
Dieu et le défier : « Qui est le Dieu qui vous délivrera de ma main ? » (v. 15b). Les jeunes Hébreux
sont seuls face à la colère du roi entre les mains duquel Dieu avait tout placé, les hommes
comme les bêtes (2 : 37-38), mais ils ne se soumettent pas à sa folie ni n’implorent sa pitié : ils
regardent à Dieu qu’ils connaissent comme Celui de qui seul vient la délivrance (Jonas 2 : 10b) :
« Notre Dieu… peut nous délivrer... et il nous délivrera » (v. 17).
            Mais Nebucadnetsar, aveuglé par son orgueil, furieux de la résistance des jeunes gens,
n’écoute pas la voix de la sagesse et refuse de se soumettre au seul vrai Dieu. Il est déterminé à
se débarrasser de Ses fidèles témoins et il met tout en œuvre pour cela : à ses ordres, la
fournaise est surchauffée et les meilleurs soldats du roi sont chargés de lier Shadrac, Méshac et
Abed-Nego et de les jeter au milieu du feu, au prix de leur propre vie (v. 19-23).
            Nous pensons au moment où, l’heure de la croix s’étant approchée, une grande foule est
venue à Jésus avec des épées et des bâtons, pour se saisir de Lui (Jean 18 : 1-11). Mais Lui-
même s’avance au-devant d’eux, car Il a accepté la coupe des souffrances de la main de son
Père. Il savait toutes les choses qui devaient Lui arriver : l’abandon des siens, les outrages et les
moqueries, les insultes et les coups, la condamnation au supplice de la croix, les souffrances de
la part des hommes, mais aussi les souffrances et l’abandon de son Dieu, la mort et le tombeau.
La fournaise de feu ardent n’est qu’une faible image de ce que le saint Fils de Dieu a enduré au
moment où le jugement de Dieu est tombé sur Lui alors qu’Il portait nos péchés en son corps
sur le bois de la croix (1 Pi. 2 : 24). Et personne n’a été avec Lui dans ce moment suprême (Ps.
69 : 20).
            Mais Il était venu pour cela, afin que par sa mort Dieu soit glorifié et le pécheur sauvé.
Alors Il s’est laissé prendre et Il a été « comme une brebis muette devant ceux qui la tondent et il
n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une
brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53 : 7). « Vous
avez condamné, vous avez mis à mort le juste : il ne vous résiste pas » (Jac. 5 : 6).

                        Dans la fournaise de feu ardent

            Voilà donc ces trois jeunes hommes qui tombent, liés, au milieu de la fournaise de feu
ardent (v. 23). Tout est-il terminé ? Non, et nous arrivons au point le plus remarquable de cette
histoire. Le Dieu qui est fidèle à sa propre parole n’abandonne jamais ceux qui se confient en Lui
(Ps. 37 : 25). Le seul Juste que la terre ait connu est Celui qui a été abandonné (Ps. 22 : 1), afin
que ceux qui croient en Lui ne le soient jamais (voir Héb. 13 : 5, 6). Hanania, Mishaël et Azaria,
ces trois fidèles témoins de Dieu, vont réaliser ce qu’a écrit David dans le Psaume 23 : « Même
quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec
moi » (v. 4).
            Le roi se lève tout à coup de son trône lorsqu’une vision extraordinaire apparaît devant
lui : il voit « quatre hommes déliés qui se promènent au milieu du feu, et ils n’ont aucun mal ; et
l’aspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu » (v. 25). Il n’en croit pas ses yeux et
demande confirmation à ses conseillers que trois hommes liés ont bien été jetés dans la
fournaise de feu. Alors Nebucadnetsar comprend que le Dieu des cieux est intervenu en faveur
de ses serviteurs qui se sont confiés en Lui et qu’Il les a sauvés (v. 28). Il apprend qui est le Dieu
qui délivre ses serviteurs de la main de celui qui se croyait tout-puissant (v. 15b).
            À l’appel empressé du roi, les trois jeunes gens sortent paisiblement de la fournaise de
feu. Le roi et ses conseillers peuvent constater combien merveilleuse a été la protection divine :
le feu ne les a pas consumés, il ne les a pas touchés, ni même leurs vêtements, et l’odeur même
du feu n’est pas passée sur eux ! Si les noms de ces trois jeunes gens n'apparaissent pas dans
le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux, toutefois nous les reconnaissons sans peine lorsque nous
lisons ce qui est dit au sujet de ceux qui, « par la foi… éteignirent la force du feu » (Héb. 11 : 34).
Seuls leurs liens ont disparu : ils ont été libérés par Dieu des liens par lesquels le monde les
avait attachés. Par sa puissance, Il a « déliés ceux qui étaient voués à la mort » (Ps. 102 : 20b).
            Nous pensons à « l’opération de la puissance de la force » de Dieu qui s’est déployée
dans la résurrection du Seigneur Jésus (Éph. 1 : 19-20) qui est descendu dans la mort et a en a
connu les douleurs, desquelles Dieu l’a délié (Act. 2 : 24). Par sa mort, Jésus a rendu
« impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort » (Héb. 2 : 14) et a délivré tous ceux qui croient
en Lui ; ils ont maintenant en Lui la vie éternelle (Jean 6 : 47). Jésus a remporté une victoire
totale sur la mort et a opéré une délivrance complète pour les croyants. Ils sont désormais
« morts avec Christ », mais « vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6 : 8, 11) !

                        Un divin compagnon dans l’épreuve

            Au cœur de l’épreuve, les trois témoins fidèles ont éprouvé la présence du Seigneur avec
eux. La promesse d’Ésaïe 43 : 2 s’accomplit : « Quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas
brûlé, et la flamme ne te consumera pas. Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu… ton sauveur ». Dans
la compagnie du Fils de Dieu, que pouvait-il leur arriver ? Bien que le feu soit tout autour d’eux,
ils ont une divine protection et connaissent une pleine paix : « Tu garderas dans une paix
parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi » (És. 26 : 3). Quel encouragement, quel
soutien, quelles douces paroles ils ont pu recevoir dans la présence divine au centre de la
fournaise ! S’ils avaient cédé aux menaces du roi, s’ils n’avaient pas « mis leur vie dans leur
main » (Jug. 12 : 3), auraient-ils connu un tel moment de communion dans la présence même du
Fils de Dieu au milieu de l’épreuve ?

                        L’issue accordée par le Seigneur

            Le premier effet de ces évènements extraordinaires sur Nebucadnetsar qui en a été le


témoin direct, est de bénir « le Dieu de Shadrac, de Méshac et d’Abed-Nego, qui a envoyé son
ange et a sauvé ses serviteurs » (v. 28) - les « serviteurs du Dieu Très-haut » (v. 26). Il reconnaît
la puissance du seul Dieu sauveur (v. 29b), le Dieu que les trois jeunes gens ont revendiqué
comme leur Dieu (v. 17). Il rend aussi un glorieux témoignage aux trois serviteurs de Dieu :
                    1. Ils « se sont confiés en Dieu », et c’est pour cela qu’ils ont été délivrés. Aucun mal
ne leur est arrivé, comme cela sera le cas plus tard pour leur compagnon jeté dans la fosse des
lions (6 : 23b), et pour la même raison : ils avaient placé toute leur confiance dans leur Dieu.
C’est pourquoi ils ont été délivrés (Ps. 22 : 4) – « Aucun de ceux qui s’attendent à toi ne sera
confus » (Ps. 25 : 3). David dit encore : « Le salut des justes vient de l’Éternel ; il est leur force au
temps de la détresse, et l’Éternel les aidera et les délivrera ; il les délivrera des méchants et les
sauvera, car ils se sont confiés en lui » (Ps. 37 : 39-40). Il vaut bien la peine de se confier en Dieu,
et de Lui apporter nos difficultés, car c’est ainsi que nous serons délivrés de nos épreuves. Oui,
« confiez-vous en lui en tout temps, épanchez votre cœur devant lui : Dieu est notre refuge » (Ps.
62 : 8) !
                    2. Ils n’ont pas craint de « changer la parole du roi », car ils avaient la ferme
conviction qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5 : 29).
                    3. Ils n’ont pas hésité à « livrer leur corps », à aller jusqu’à la mort s’il le fallait, afin de
ne servir et n’adorer que leur Dieu. S’il ne nous est pas demandé de donner notre vie, toutefois
l’apôtre Paul nous exhorte à « présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce
qui est notre service intelligent (ou : conforme à la Parole) » (Rom. 12 : 1).
            Les trois jeunes Hébreux ont glorifié leur Dieu par leur foi, leur conduite et leurs paroles,
aussi Dieu « n’a pas honte d’être appelé leur Dieu » (Héb. 11 : 16), ce que le roi doit reconnaître
(v. 28-29). Il leur a fallu passer par le creuset de l’épreuve, mais ils en sont sortis « comme l’or »
(Job 23 : 10). Souvenons-nous des paroles même du Seigneur Jésus, à ses disciples après sa
résurrection : « Ne fallait-il pas que le Christ endure ses souffrances et qu’il entre dans sa
gloire ? » (Luc 24 : 26). La gloire devait être précédée des souffrances (1 Pi. 1 : 11) et de la mort,
et Il s’est acquis par elle des gloires nouvelles, celles du Fils de l’homme (Jean 13 : 31-32).
            « Ceux qui m’honorent, je les honorerai » (1 Sam. 2 : 30), a dit Dieu, et Il donne à ses trois
serviteurs qu’Il a délivrés de la mort d’être élevés à de grands honneurs. Ils n’ont pas craint de
sacrifier leur vie pour rester fidèles à leur Dieu, aussi Dieu les a accompagnés et protégés dans
leur épreuve, les a délivrés, les a bénis, les a élevés. Dans sa fidélité, Il prépare toujours « l’issue
de la tentation » - mesurée en intensité et en temps (Apoc. 2 : 10b) - afin que nous puissions la
supporter (1 Cor. 10 : 13).

                        L’exemple suprême

            Mais ici encore, nous pensons à un plus grand que ces trois hommes de foi.
            Qui a honoré Dieu comme le Seigneur Jésus ? Il a glorifié son Dieu et Père dans sa vie et
dans sa mort, achevant pleinement l’œuvre qu’Il lui avait donnée à faire (Jean 17 : 4). Il s’est
toujours confié en son Dieu, tout au long de son chemin qui le conduisait à Golgotha. Qui d’autre
que Lui pouvait dire en s’adressant à son Dieu : « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi » (Ps.
16 : 1) ; « J’ai dit de l’Éternel : Il est ma confiance et mon lieu fort ; il est mon Dieu, je me confierai
en lui » (Ps. 91 : 2) ; « et encore : Moi, je me confierai en lui » (Héb. 2 : 13 ; És. 8 : 17). Même ses
ennemis ont dû reconnaître qu’Il avait mis sa confiance en Dieu jusqu’à la mort (Matt. 27 : 43).
            Qui a été obéissant à Dieu plus que le Seigneur Jésus ? Satan l’a tenté et a cherché à le
détourner de son chemin d’obéissance à Dieu (Luc 4 : 1-13), mais « l’homme fort » a été lié par
Celui qui vivait de « toute parole de Dieu » (Luc 4 : 4 ; Deut. 8 : 3 ; Matt. 12 : 29). Il l’a finalement
vaincu à la croix, lui « brisant la tête » au prix de son « talon brisé » (Gen. 3 : 15). Qui d’autre que
Lui pouvait dire : « Quoi que celui-ci (le Père) fasse, le Fils lui aussi le fait pareillement » (Jean 5 :
19), dans une obéissance de tous les instants aux commandements de son Père ? Qui d’autre
aurait pu dire : « Je fais toujours ce qui est agréable [à Dieu] » (Jean 8 : 29) ?
            Qui a « livré son corps » en sacrifice comme le Seigneur Jésus ? « Par l’Esprit éternel,
Christ s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Ce corps parfait dans lequel Il a
vécu sur la terre, formé par Dieu Lui-même pour son Bien-aimé, Il l’a offert en un sacrifice que
Dieu a pleinement agréé - « un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel »
(Lév. 1 : 9, 17). Son obéissance et son dévouement sans faille ont été manifestés dans l’offrande
de Lui-même
            Qui a été élevé à un honneur plus grand que le Seigneur Jésus ? Il a été « ressuscité
d’entre les morts par la gloire du Père », Dieu l’a exalté et élevé très haut » (Rom. 6 : 4 ; És. 52) et
« l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et
puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme… » (Éph. 2 : 20, 21).
            Bientôt, nous Lui rendrons pour toujours l’hommage de nos cœurs et nous dirons notre
« Amen » à ces paroles qui Lui seront adressées : « Digne est l’Agneau qui a été immolé de
recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction »
(Apoc. 5 : 12).

                        Une couronne de vie

            Il ne nous est plus parlé de ces trois hommes de foi dans la suite du livre de Daniel, mais
certainement leur fin a été bénie encore plus que leur commencement, car « l’homme fidèle
abonde en bénédictions » (Prov. 28 : 20).
            Il ne nous sera probablement pas demandé d’affronter une telle épreuve que celle de
Hanania, Mishaël et Azaria, qui ont été « fidèles jusqu’à la mort » (Apoc. 2 : 10), et que Dieu a
préservés. Mais puissions-nous, quoi que Dieu permette qu’il arrive pour « l’épreuve de notre
foi », ne pas renier le nom de notre Dieu et l’honorer dans notre fidélité et notre confiance en Lui.
Désirons Le servir humblement (Act. 20 : 19) et L’adorer comme seul Il en est digne.
            Et si l’épreuve est permise, qu’elle soit trouvée « être un sujet de louange de gloire et
d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ, lui que, sans l’avoir vu, vous aimez », comme l’écrit
Pierre (1 Pi. 1 : 7). Si, ayant été « mis à l’épreuve », nous sommes « manifestés fidèles », alors
nous recevrons « la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l’aiment » (Jac. 1 : 12). Nous
aurons le privilège et la joie de la déposer aux pieds de Celui qui en est digne, car Il a connu sur
la croix, dans la solitude de cet instant suprême, la « fournaise » du jugement de Dieu, et Il nous
a acquis par ses souffrances le salut, la vie et la paix (És. 53 : 5).

Ph. Fuzier - mai 2023

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