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Classicisme Beethoven/Mozart

Je te fais quelques remarques afin que tu n'avances pas sur des bases qui manqueraient de solidité. D'abord un
rappel très important :

1.  Il y a des temps plus fort que d'autres, ici disons les premier et 3e temps de la mesure.
2.  Il y a des degrés plus fort que d'autres, essentiellement les degrés composant l'accord de triade.

En règle générale on place des degrés forts sur des temps forts. 

Des exceptions à cette règle sont possibles (retard ou anticipation) et peuvent même être très expressives,
néanmoins cette règle c'est une fondation sans laquelle les exceptions ne pourraient pas exister. Il est donc
prioritaire de savoir la respecter.

Par exemples :

 Mesure 2, 6 : La est sur un temps fort mais n'est pas un degré de l'accord de sol
 Mesure 4 : Mi est sur un temps fort mais n'est pas un degré de l'accord de ré

 Mesure 7: La n'est pas un degré de l'accord de do

Je ne vais pas tous les pointer, tu peux les repérer toi-même.


Une erreur de ce type peut être corrigée par un changement mélodique OU harmonique. Par exemple à la
mesure 3, le problème pourrait se régler en avançant l'apparition du D7 . A la mesure 4, le mi pourrait se
justifier par l'ajout d'un accord de do. Il faut trouver le juste équilibre entre correction mélodique et
harmonique. Idéalement, la mélodie doit entraîner l'harmonie de sorte que, même jouée comme une monodie,
elle laisse entrevoir les accords (c'est pour cela qu'il faut respecter les degrés forts).

Pour info je te donne un exemple de retard : sur un ré mineur, jouer mi sur la première
blanche et ré sur la seconde. Le temps fort (généralement le début de mesure) est marqué
par une tension qui appelle très clairement une résolution, et la résolution arrive sur le
temps suivant, avec retard et souvent adoucie par rapport à la tension. Mais un tel effet
n'est acceptable que si la tension est suivie de sa résolution (sans note intermédiaire). 

Par ailleurs, une mélodie est généralement constituée de degrés conjoints ou de degrés arpégeant l'accord. On
n'enchaîne jamais plusieurs intervalles non conjoints sauf dans un arpège. Quand un degré conjoint suit un
intervalle plus grand, sa direction est généralement inversée (par exemple monter d'une sixte mineure et
redescendre d'un demi-ton), ou il est résolutif (par exemple dans la tonalité de sol :  ré, fa#, sol). Dans tous les
cas on évite les successions d'intervalles trop grands (il faudrait toujours que ce soit facilement chantable), ainsi
le début de ta mélodie n'est vraiment pas adéquat, surtout pour un travail d'orchestre : Un arpège de ce genre
est peut-être tout simple au piano mais à tout autre instrument il devient difficile et fort peu homogène (parce
que le timbre de l'instrument change avec les sauts de registre). Or, à l'orchestre, tous les instruments
devraient pouvoir jouer la mélodie.

D'autre part, on ne va pas vers une résolution par un mouvement autre que 1) conjoint 2) qui vient d'un autre
degré fort. Quelques exemples ou tu enfreins cette règle :

 Mesure 4 : Mi vers sol sonne pentatonique, à rejeter absolument en musique tonale (encore une fois
c'était sur un accord de do ce serait différent parce que ce serait un bout d'arpège).
 Mesure 11 : Mi sur temps fort (ce qui est déjà faux en soi) va vers Si à la mesure suivante alors que
l'accord est do... En plus le Si ne se résout pas sur Do comme il le devrait, mais tu l'appuies en le
répétant deux fois. Il est assez vraisemblable que tu sois en fait sur un accord de sol mais, là encore,
c'est à toi d'arbitrer entre la mélodie et l'harmonie.

Enfin évite des effets rythmiques du genre noire pointée, noire pointée, noire (mesure 17) : si c'est très courant
en musique pop, ça l'est beaucoup moins en musique classique.

Je ne vais pas plus loin aujourd'hui mon mail est déjà trop long. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres
erreurs, mais commence déjà par corriger celles-là.

Bon travail

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