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Laurent Hauswirth
PRÉCIS DE GÉOMÉTRIE
1 Courbes du plan
Une courbe de R2 est une application différentialble:
α : [a, b] → R2
t → (x(t), y(t)).
Le repère de Frenet dans R2 est une base orthonormée (T (t), n(t)) directe adaptée à la
courbe α(t):
α0 (t)
T (t) = 0 = α0 (s) et n(t) = Rotπ/2 T (t)
|α (t)|
Il existe une fonction k : [a, b] → R appelée courbure k(t) au point α(t) telle que les
équations de Frenet :
dT dn
(t) = k(t)n(t) et (t) = −k(t)T (t).
ds ds
1
Remarque: On peut toujours reparamétrer une courbe par sa longeur d’arc avec le change-
ment de variable
s : [a, b] → [0, L]
Rt
t → s(t) = a |α0 (u)|du
Comme ds
dt = |α0 (t)|, on
dT 1 dT
(t0 ) = 0 (t0 )
ds |α (t0 )| dt
On en déduit la formule générale suivante pour la courbure d’une courbe α(t) = (x(t), y(t)):
dT x0 y 00 − x00 y 0
k(t) =< , n(s) >= 02 .
ds (x + y 02 )3/2
2 Courbes de l’espace
Une courbe de R3 est donnée par
α : [a, b] → R3
t → (x(t), y(t), z(t)).
Il existe une fonction k : [a, b] → R positive appelée courbure k(t) au point α(t) et un
vecteur n(t) unitaire de R3 :
dT
(t) = k(t)n(t) avec |n(t)| = 1 et k(t) > 0.
ds
Le vecteur k(t)n(t) est appelé le vecteur courbure de la courbe au point considéré. Par
complétion, on obtient une base orthonormée directe (|T | = |n| = |b| = 1 avec < T, n >=<
T, b >=< n, b >= 0) de R3 donnée par
α0 (t) T 0 (t)
T (t) = ; n(t) = ; b(t) = T (t) ∧ n(t).
|α0 (t)| |T 0 (t)|
Il existe une fonction τ : [a, b] → R positive appelée torsion τ (t) de la courbe au point
α(t):
db
(t) = τ (t)n(t).
ds
Les équations de Frenet sont données par:
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dT
(t) = k(t)n(t)
ds
db
(t) = τ (t)n(t)
ds
dn (t) = −k(t)T (t) − τ (t)b(t)
ds
Le plan (T, n) est le plan osculateur au point α(t).
Le plan (n, b) est le plan binormal au point α(t).
2.1 Hélice
Une hélice est une courbe α : [a, b] → R3 telle que le vecteur tangent fasse un angle
constant avec une direction fixe. Par exemple si e3 est le vecteur qui oriente l’axe (Oz),
on aura:
< T (t), e3 >= C0
∂X ∂X
Tp0 S = V ect(Xu (u0 , v0 ), Xv (u0 , v0 )) avec Xu := et Xv := .
∂u ∂v
Le vecteur normal unitaire associé à la carte est un vecteur de R3 de norme 1 tel que
(Xu , Xv , N ) soit une base orthonormée directe:
Xu ∧ Xv
N (u, v) =
|Xu ∧ Xv |
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On note S2 la sphère unité de R3 avec
S2 = {(x, y, z) ∈ R3 ; x2 + y 2 + z 2 = 1}.
On a donc une application dite de Gauss:
N : U ⊂ R2 → S2 ⊂ R3 .
dN dθ
(t) = −kn (t)T (t) − τg (t)g(t) = −k cos θT + (τ − )g(t)
ds ds
dθ
τg (t) = −τ
ds
Definition 1 Au point α(t) on a les fonctions kn , kg et τg calculées par rapport à la
surface:
kn (t) = la courbure normale en α(t)
kg (t) = la courbure géodésique en α(t)
τg (t) = la torsion géodésique en α(t)
On dit que α(t) est
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dN
1) Une ligne de courbure si τg (t) = 0 i.e. ds est colinéaire à T (t).
3) Une ligne asymptotique si kn (t) = 0 i.e. le vecteur courbure de la courbe est tangente
à la surface.
4) Une ligne asymptotique qui est une géodésique de S est une droite de la surface S.
et on note la matrice I(p0 ) (définie positive) induite par le produit scalaire sur Tp0 S par
E F
I(p0 ) =
F G
Si on note X(U ) = S, on a
Z p
Aire(S) = EG − F 2 dudv.
U
Propriétés: Le long d’une courbe de coordonnée u → X(u, v0 ), on remarque que < N (u, v0 ), N (u, v0 ) >=
1 implique par dérivation que:
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De même, on montre que
< Nv , N >= 0 et Nv = a21 Xu + a22 Xv
On peut montrer que < Nu , Xv >=< Nv , Xu > et a12 = a21 .
L’opérateur dNp : Tp S → Tp S est donc auto-adjoint pour le produit scalaire. Sa
matrice associée est donc symétrique et diagonalisable avec des vapleurs propres k1 , k2 .
On note:
a11 a12
dNp =
a21 a22
En pratique les coefficients aij sont difficiles à calculer directement. On introduit donc
la seconde Forme Fondamentale
e(p) f (p)
II(p) =
f (p) g(p)
avec
e(p0 ) = < −Nu , Xu >=< N, Xuu >
g(p0 ) = < −Nv , Xv >=< N, Xvv >
f (p0 ) = < −Nu , Xv >=< −Nv , Xu >=< N, Xuv >
On remarque que (−dNp )I(p) = II(p) et on a la formule:
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3.3 Surfaces Réglées et Développables
Les surfaces développables sont des surfaces construite à partir d’une courbe α : [0, L] →
R3 et un champs de vecteur unitaire w : [0, L] → S2 (|w(t)|2 = 1):
Xu (t, u) = w(t)
On dit
Xt ∧ Xu = α0 (t) ∧ w(t) + uw0 (t) ∧ w(t)
On peut paramétrer les surfaces réglées par une courbe dite de striction α qui vérifie
la propriété
< α0 (t), w0 (t) >= 0
Dans ce cas on a α0 (t) ∧ w(t)//w0 (t) et
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Théorème de Gauss-Bonnet: Soit S une surface à bord Γ = Γ! ∪ Γ2 · · · ∪ Γk où les
courbes Γi sont des lacets, alors
Z i=k Z
X
K(p)dAp + kg ds = 2πχ(S) = 2π(2 − 2g − k)
S i=1 Γi
L’angle est dit externe car il est l’angle entre les vecteurs tangents aux sommets pi , obtenus
lorsqu’on parcourt la courbe dans le sens trigonométrique.