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Poésies

pour la classe du

Cours Moyen 1 ère année


Quelques conseils préliminaires

. AIDER L’ENFANT A COMPRENDRE LE POEME

. Prendre le temps de lire posément à l’enfant le poème en entier, en mettant le ton.

. Aider l’enfant à imaginer au mieux la scène, lui faire redire les détails qu’il a retenus.

. On s’appuiera sur le découpage en strophes pour répartir l’apprentissage du poème


sur la semaine. Les poèmes les plus longs peuvent déborder sur une autre semaine, les
plus courts permettent ces débordements. Cela fait en moyenne un peu moins d’une
strophe par jour (on peut redécouper les plus grosses quand c’est possible).

. AIDER L’ENFANT A MEMORISER LE POEME :

. Chaque jour, lire la strophe à apprendre en la commentant au fur et à mesure à l’aide


des explications proposées sur la page de droite. Apprendre le titre et le nom du poète.

. Lui faire répéter 3 fois à voix haute la strophe à apprendre.

. Lui demander de la redire ; s’il se trompe, lui faire répéter plusieurs fois le passage
difficile, puis reprendre la strophe depuis le début.

. Lui faire répéter autant de fois que nécessaire.

. A chaque nouvelle strophe, faire répéter le titre, les strophes précédentes, et le nom
du poète (sauf si ce ne sont que des initiales).

. Si un poème est beaucoup trop long pour l’enfant, on pourra lui faire grâce d’une ou
deux strophes au choix de l’adulte.

. A la fin de chaque période, on peut faire réciter à l’enfant toutes les poésies de la
période écoulée.
1

L’amitié

C’est un bloc de granit, c’est la fleur éternelle,


C’est le don le plus cher et le plus précieux,

C’est une affection bien douce, maternelle,

C’est un sentiment pur qui doit venir des cieux.

L’amitié vient de l’âme et non de la prunelle ;

Contraire de l’amour, qui vient souvent des yeux

Et qui s’éteint aussi vite qu’une étincelle,


L’amitié rajeunit lorsque l’on devient vieux.

Paul Castella
1ère STROPHE

. Pourquoi le poète compare-t-il l’amitié à un bloc de granit ? Une véritable amitié est très solide,
elle ne se brise pas. Quel adjectif le montre dans cette strophe ?

. Quels autres adjectifs le poète utilise-t-il pour évoquer l’amitié ? Quels mots les précèdent ? Ces
mots-là soulignent le fait que l’amitié est ce qui est le plus désirable au monde.

2ème STROPHE

. Quels sont les autres qualificatifs que le poète attribue à l’amitié ?

. Que veut-il dire par le fait que ce sentiment doit venir des cieux ?

3ème STROPHE

. La prunelle (ou pupille), c’est la partie de l’œil qui voit. Que veut dire le poète quand il affirme
que l’amitié vient de l’âme et non de la prunelle ? On doit choisir ses amis en fonction de ce qu’ils
sont, et non de ce qu’ils paraissent.

. D’où vient l’amour, d’après lui ? Des yeux, c’est-à-dire de la beauté extérieure de la personne.

4ème STROPHE

. D’après le poète, qu’advient-il en général de l’amour ? Il s’éteint aussi vite qu’une étincelle : il ne
dure pas. Une étincelle s’éteint aussitôt après son apparition.

. Qu’arrive-t-il à l’amitié, au contraire ? Non seulement elle dure avec le temps, jusqu’à ce que l’on
devienne vieux, et même elle rajeunit : elle ne peut mourir.
2 Comptine des matières

Le colonel Calcul
Agit en fin stratège :
Avec Arithmétique,
Il sait déjouer les pièges
Les plus problématiques.

Quand Miss Géométrie,


Aidée de Symétrie,
Anime sous sa plume
Surfaces et volumes,
Le monde s’embellit.

Mademoiselle Histoire
Explore le passé,
Et grave en sa mémoire
Les dates et les faits
Qui nous ont façonnés.

Miss Géographie
Étudie la terre,
Continents et pays,
Même océans et mers,
Et tout ce qui y vit.

Les jumelles Sciences


Savent tout sur tout,
Et leurs connaissances,
Mises bout à bout,
Sont richesse immense !

A. L.
1ère STROPHE

. Un fin stratège, c’est un homme qui fait les bons choix pour mener son armée à la victoire.

. L’arithmétique, c’est l’art de savoir manier les nombres et de savoir compter.

. Quels pièges le colonel Calcul sait-il déjouer ? Ceux qui sont tendus dans les problèmes : pour
bien résoudre un problème, il faut non seulement savoir bien calculer, mais aussi bien réfléchir
aux différentes étapes à suivre.

2ème STROPHE

. Autrefois, on utilisait pour écrire une plume d’oiseau, que l’on taillait en pointe. Plus largement,
le mot plume désigne un crayon.

. Que fait Miss Géométrie ? Elle anime surfaces et volumes : elle semble leur donner vie, car elle
sait les utiliser. Dans quel but le fait-elle ? Pour embellir le monde : plus les règles géométriques de
proportions sont respectées, plus les constructions (monuments, maisons, jardins,…) sont belles.

3ème STROPHE

. Que fait Mlle Histoire ? Elle explore le passé : on en connaît les principaux événements, mais il
reste bien des quantités de détails à découvrir.

. En quoi les dates et les faits de notre histoire nous ont-ils façonnés ? on ne peut comprendre ce
qu’est notre pays aujourd’hui qu’à la lumière de tout ce qui y a été vécu pendant les siècles passés.

4ème STROPHE

. Que fait Miss Géographie ? Quel est le point commun entre les continents et les pays ? Quelle en
est la différence ? Quelle différence fais-tu entre les océans et les mers ?

4ème STROPHE

. La science, c’est le fait de savoir. Le domaine des sciences est illimité : il y a tout à découvrir sur
tout. Les connaissances que l’on peut accumuler sont une richesse immense. Pourquoi ?
3
Soir d’automne I p 19

En octobre, les bois sont comme un grand fruitier

Où l’automne a vidé sa corne d’abondance,


Du haut des arbres roux qu’un vent léger balance,

Faînes, sorbes, glands mûrs, pleuvent dans le sentier.

Tout le village y vient puiser à plein panier.


Le soleil rit, l’oiseau gazouille, et sa romance

Fait croire aux pauvres gens que l’été recommence,

Tant la forêt a pris un reflet printanier.

Soudain, du fond du ciel, une pluie est venue.


Avant-coureurs d’hiver, voici que dans la nue

Passent des bataillons de cygnes voyageurs.

L’air fraîchit, le soleil s’enfonce dans la brume ;


Et, la besace au dos, vers le hameau qui fume,

Les paysans courbés s’en retournent songeurs.

A. Theuriet, Sous-bois
1ère STROPHE

. Un fruitier, c’est un lieu où l’on conserve les … ? Lesquels trouve-t-on en octobre dans les bois,
d’après la fin de la strophe ? Les faînes sont les fruits du hêtre ; elles ressemblent à de très fines
châtaignes ; les sorbes sont les fruits du sorbier. Ce sont de petites baies rouges, jaunes ou orange.

. Dans la mythologie grecque, la corne d’abondance était l’attribut de Ploutos, le dieu de la


richesse et de l’abondance. Elle avait la forme d’une corne de bœuf, et débordait de fruits, de lait,
de miel.

2ème STROPHE

. Qui vient se servir dans les bois ? A quoi voit-on que la récolte est abondante ?

. La romance de l’oiseau, c’est son chant.

. Qu’est-ce qui donne à la forêt un reflet printanier (un air de printemps) ? Que croient les gens ?

3ème STROPHE

. Qu’arrive-t-il soudain ?

. La nue, ce sont les nuages.

. Des bataillons sont des corps d’armée. De qui ceux-ci sont-ils constitués ? Pourquoi ces cygnes
voyageurs sont-ils avant-coureurs d’hiver ? Le départ des oiseaux migrateurs est un des premiers
signes de l’arrivée de l’hiver. Le passage de l’ambiance d’été à celle de l’hiver est brutal.

4ème STROPHE

. Quels les trois autres signes qui montrent dans cette strophe que l’hiver arrive ?

. Quel effet cela a-t-il sur les paysans ? Les voilà courbés et songeurs : ils ne sont plus joyeux comme
au début de l’automne. Ils semblent déjà porter le poids du froid, la fatigue de l’hiver.

. A quoi songent-ils ? Ils repensent aux joies de l’été passé, appréhendent les difficultés de l’hiver à
venir, et espèrent le retour du printemps suivant.
4
Parfums d’automne

L’automne a parfumé l’office et le cellier :


Il y a de hauts tas de pommes qui mûrissent

Dans celui-ci, près des fagots de bois liés


De vime jaune et bien tordu, sous lesquels crissent

Les grillons rapportés avec eux des fourrés,


Contre le mur où pend la toile d’araignée.

Les sacs tout bosselés de noix sont préparés


Pour le marché ; dans ce coin, les marrons lustrés

Se mêlent à la pomme de terre imprégnée


De l’odeur du sillon mouillé. On sent le pin,

On sent aussi le cidre et la feuille séchée…

A l’office, des soins prudents de ménagère

Ont mis les coings duveteux, couleur de citron,


Sentant fort, à mûrir au bord de l’étagère,

Devant le cuivre clair des antiques chaudrons.


Sur l’évier luisent la grande terrine verte

Et la cruche vernie où tremble l’eau du puits.

André Lafon
1ère STROPHE

. L’office était la pièce où l’on rangeait la vaisselle et les nappes ; ici, ce nom désigne la cuisine.
Dans le cellier, on rangeait les provisions de nourriture. Quels parfums d’automne y sent-on ?

. Le vime est une branche d’osier fendue dans sa longueur, que l’on utilise pour lier les fagots.

. Qu’entend-on sous ces fagots ? Comment se fait-il qu’ils soient là ?

. Où sont entassés les fagots ? A quoi voit-on que l’on ne nettoie pas souvent ce cellier ?

2ème STROPHE

. Quelles sont les trois autres choses que l’on trouve encore dans ce cellier ? (dans l’ordre)

. Les marrons sont lustrés : ils brillent.

. Quelle est l’odeur de la pomme de terre ? Quelles autres odeurs se mêlent à celle-ci ?

3ème STROPHE

. La ménagère, c’est la maîtresse de maison.

. As-tu déjà vu des coings ? A quoi ressemblent-ils ? Quels soins prudents la ménagère a-t-elle
pris à leur égard ? Pourquoi ? Il faut qu’ils mûrissent, mais non pas qu’ils s’abiment : ils ne
doivent pas être entassés.

. As-tu déjà vu des chaudrons, des casseroles antiques (d’autrefois), en cuivre clair ?

. Que voit-on sur l’évier ? Une terrine est une sorte de saladier en terre cuite.

. Pourquoi la terrine, ainsi que la cruche, luisent-elles ? La terrine est émaillée (recouverte d’une
fine couche brillante), et la cruche est vernie.

. Que contient la cruche ? Pourquoi l’eau y tremble-t-elle ? On vient de la remplir.


5 Le semeur

C’est le moment crépusculaire.


J’admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s’éclaire
La dernière heure de travail.

Devant les terres de nuit baignées,


Je contemple, ému, les haillons
D’un vieillard, qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire


Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense,


Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence,
Et je médite, obscur témoin,

Pendant que, déployant ses voiles,


L’ombre où se mêle une rumeur
Semble élargir jusqu’aux étoiles
Le geste auguste du semeur.

Victor Hugo
1ère STROPHE

. Le moment crépusculaire, c’est le crépuscule : le moment où l’on entre dans la nuit : le jour finit
de disparaître, mais il ne fait pas encore tout à fait nuit.

. Où se trouve le poète ? Il s’agit ici d’un portail couvert, en pierre.

. Que fait-il ? Toute activité a-t-elle cessé à cette heure-ci ? Non : il s’agit de la dernière heure de
travail : on profite des derniers restes de jour pour travailler jusqu’au bout.

2ème STROPHE

. Les terres sont baignées de nuit : elles sont plongées dans l’obscurité de la nuit.

. Que contemple le poète ? Pourquoi est-il ému ? L’homme qu’il regarde est un vieillard en
haillons : bien qu’il soit très vieux, cet homme est si pauvre qu’il doit travailler jusqu’au bout.

. Qu’est-ce que la moisson future ? Ce sont les grains qu’il jette à poignées en terre : ils germeront,
et donneront à leur tour des épis de blés, que l’on moissonnera en été.

3ème STROPHE

. Ce vieillard est-il courbé ? Sa silhouette est haute, elle domine les labours.

. Lui sait que la fuite des jours (l’arrivée de l’hiver) est utile : le grain doit mourir en terre pour
porter du fruit.

4ème STROPHE

. Le travail de cet homme est-il facile ? La plaine est immense. L’homme ne se lasse pas.

. Le poète est l’obscur témoin de cette scène : il voit tout, mais l’homme ne le voit pas.

5ème STROPHE

. Le poète entend une rumeur : serait-ce que le semeur chante ?

. L’ombre se déploie, semblant élargir le geste du semeur : le coucher du soleil à l’horizon rend les
ombres immenses. Celle du semeur semble aller jusqu’aux étoiles : elle a une grandeur, une beauté
qui font l’admiration du poète : son geste est auguste, c’est-à-dire admirable, digne d’un roi.
6
La Toussaint

Voici venu le temps où les feuilles jaunies


Jonchent le sol boueux de leurs débris épars –
Dans le ciel alourdi de brumes infinies
Les lugubres corbeaux chantent de toutes parts.

C'est le temps où chacun rend un culte pieux


A ceux qu'il a connus quand ils étaient sur terre,
Où l'âme cherche une âme et scrute en vain les cieux...
Le temps qui voit fleurir le morne cimetière.

O Vivants d'autrefois, qui n'êtes que des ombres


En un monde inconnu jaloux de son secret,
Savez-vous que mon cœur empli de pensers sombres,
Garde de votre mort un éternel regret ?

O Morts, par qui nos jours s'écoulèrent si doux,


Nous vous gardons encor le meilleur de nous-même
Puisqu'aux heures de deuil qu'obscurcit un ciel blême
Nos souvenirs vous font vivants auprès de nous !...

N. Sellier
1ère STROPHE

. Joncher, c’est recouvrir en étant étalé dessus. Qu’est-ce qui jonche le sol ? Comment est celui-ci ?

. Epars veut dire éparpillés. De quels débris s’agit-il ici ?

. Qu’est-ce qui alourdit le ciel ? Les brumes infinies : les nuages que l’on voit à perte de vue.

. Qu’entend-on ? Pourquoi le poète les qualifie-t-il de lugubres ? Comment est leur plumage ? Et
leur bec ? Et leurs pattes ? Le croassement du corbeau est-il agréable ? Ces oiseaux sont des
charognards : ils annoncent la mort.

2ème STROPHE

. Rendre un culte pieux à quelqu’un, c’est prier avec ferveur pour cette personne.

. L’âme cherche une âme et scrute en vain les cieux : on regarde le ciel en espérant voir revenir
le défunt, mais c’est inutile, car cela n’arrivera pas.

. Le cimetière habituellement morne (triste) fleurit : on dépose des fleurs sur les tombes.

3ème STROPHE

. Pourquoi les Vivants d’autrefois ne sont que des ombres ? On ne les voit plus.

. Quel est ce monde inconnu jaloux de son secret ? Le ciel, où sont parties leurs âmes : tant que
l’on n’est pas mort, on ne peut deviner ce qui s’y passe.

. Quels pensers sombres habitent le cœur du poète ? Il regrette la présence de ses chers défunts.

4ème STROPHE

. A quels mots voit-on que le poète a été heureux en leur présence ?

. Un ciel blême est un ciel très pâle, où les nuages cachent entièrement le soleil. Le deuil (la perte
des êtres chers) est obscurci (rendu plus triste encore) par le mauvais temps.

. Pourtant, qu’est-ce qui rend vivants ces chers disparus ?


7 Le cerf I p 43

Dans un ravin, sous le soir triste, au chant du cor,


Le grand fauve est tombé. Son poitrail fume encore,
Et du sang tiède pleure à ses cornes légères.
A l’aube, il s’éveillait sous les blondes fougères,
Dans l’ombre et dans l’odeur balsamique du pin.

L’oreille amplifiée au souffle du matin,


Debout, il écoutait bruire les voix prochaines
Des sources dans l’étang et du vent dans les chênes.
Immobile à ses pieds, une biche aux aguets
Protégeait le sommeil des faons et des daguets
Çà et là, bondissaient des chevrettes furtives.

Puis, au bord de l’étang où riaient des eaux vives,


Favori de la biche et prince du coteau,
Il allait souple, et noble, et fier, mirer dans l’eau
Le double chandelier de ses cornes d’ébène.

Et la biche avec lui, tout près de la fontaine,


Allongeant son col fin vers le saule pendant,
Aux pointes des bourgeons amers risquait sa dent.
Ils folâtraient tous deux, loin des retraites sombres,
Mais on ne verra plus, là-bas, jouer leurs ombres.

P. Harel, En forêt
1ère STROPHE

. Où la scène se situe-t-elle ? A quel moment de la journée ?

. Qui est ce grand fauve dont on parle ? Pourquoi ce nom ? Son pelage est fauve, c’est-à-dire roux.

. Pourquoi est-il tombé ? A quel détail le devines-tu ? Sa mort est-elle récente ? A quoi le sais-tu ?

. Le sang peut-il pleurer ? Qui pleure donc, d’après toi ?

. Relève le contraste des deux derniers vers avec les précédents (le temps, le lieu, ce qui se passe)

2ème STROPHE

. Son oreille est amplifiée au souffle du matin : le vent du matin lui porte les bruits en les rendant
plus forts.

. Les voix prochaines sont les bruits proches. De quels bruits s’agit-il ?

. Qui est à ses côtés ? Les daguets sont des jeunes cerfs de deux ans ; les chevrettes sont de jeunes
femelles ; elles sont furtives, c’est-à-dire discrètes.

. Pourquoi le cerf écoute-t-il debout, et la biche est-elle aux aguets ? De quoi veulent-ils protéger
leur progéniture ?

3ème STROPHE

. Où le cerf se rend-il ? A quoi voit-on que l’atmosphère est joyeuse ?

. Relève tous les mots qui montrent que ce cerf était le chef de sa harde.

. A quoi le poète compare-t-il les bois du cerf ? Qu’est-ce que l’ébène ? C’est un bois très noir.

4ème STROPHE

. As-tu déjà vu un saule ? Ses branches pendent.

. Qui se tient auprès du cerf ? Que fait-elle ? Elle mange les bourgeons du saule. Ils sont amers..
Quel détail montre que la biche est gracieuse ?

. Folâtrer, c’est s’amuser gentiment. Que sont les retraites sombres dont ils se sont éloignés ? Les fourrés.

. En quoi le dernier vers montre-t-il la déception du poète ?


8
La pluie I p 51

Il pleut. J’entends le bruit égal des eaux ;


Le feuillage humble, et que nul vent ne berce,
Se penche, et brille en pleurant sous l’averse ;
Le deuil de l’air afflige les oiseaux.

La bourbe monte, et trouble la fontaine ;


Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L’onde à grands flots le sillonne et l’entraîne.

Tout l’horizon n’est qu’un blême rideau ;


La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d’eau.

Le long d’un mur, un chien morne à leur piste,


Trottent, mouillés, de grands bœufs en retard ;
La terre est boue, et le ciel est brouillard,
L’homme s’ennuie : oh ! que la pluie est triste !

Sully-Prudhomme
1ère STROPHE

. Pourquoi le poète dit-il que le bruit des eaux est égal ? La pluie fait toujours le même bruit.

. Pourquoi le feuillage se penche-t-il ? Sous le poids de l’eau, qu’il déverse. Pourquoi brille-t-il ?

. A quoi l’eau qui coule sur le feuillage fait-elle penser au poète ? A des larmes sur les joues.

. Affliger, c’est rendre triste. Qu’est-ce qui afflige les oiseaux ? Le deuil de l’air : quand on est en
deuil, on pleure. Quand il pleut, c’est comme si le ciel pleurait.

2ème STROPHE

. La bourbe est une boue noire et épaisse. Pourquoi trouble-t-elle la fontaine ? Elle rend son eau
trouble : son eau n’est plus limpide, on ne voit plus à travers.

. Pourquoi le sentier montre-t-il à nu ses cailloux ? La pluie l’a délavé, la fine couche de terre qui
masquait les cailloux est partie.

. Le sable embaume et devient roux : la pluie change la couleur du sable et fait ressortir son odeur.

. L’onde, c’est l’eau. Que fait-elle avec le sable ? Elle le creuse de sillons, et l’entraîne plus loin.

3ème STROPHE

. A quoi fait penser l’horizon ? De quelle couleur est-il ? Blême, c’est-à-dire presque blanc.

. Où la pluie frappe-t-elle encore ? Relève deux mots qui évoquent le bruit qu’elle fait.

. Ruisseler, c’est couler comme le fait un …

. Que sont des étincelles, généralement ? Pourquoi le poète utilise-t-il ce mot pour désigner les
gouttes d’eau ? Elles luisent, c’est-à-dire brillent comme des étincelles.

4ème STROPHE

. Qui voit-on passer le long d’un mur ? De qui sont-ils suivis ? Pourquoi ce chien est-il morne
(triste) ? A quel rythme les bœufs avancent-ils ? Pourquoi ? Est-ce habituel de leur part ?

. En quoi la terre s’est-elle transformée ? Et le ciel ?

. Quel effet la pluie a-t-elle sur l’homme ? Pourquoi ? Et toi, aimes-tu la pluie ?
9 Les vieilles maisons I p 133

Je n’aime pas les maisons neuves :


Leur visage est indifférent,
Les anciennes ont l’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.

Les lézardes de leur vieux plâtre


Semblent les rides d’un vieillard !
Leurs vitres au reflet bleuâtre
Ont comme un triste et long regard !

Leurs portes sont hospitalières,


Car ces barrières ont vieilli ;
Leurs murailles sont familières.
A force d’avoir accueilli.

Les clefs s’y rouillent aux serrures,


Car les cœurs n’ont plus de secrets ;
Le temps y ternit les dorures,
Mais fait ressembler les portraits.

Des voix chères dorment en elles,


Et dans les rideaux des grands lits,
Un souffle d’âmes fraternelles
Remue encor les anciens plis.

Sully-Prudhomme
1ère STROPHE

. Pourquoi le poète n’aime-t-il pas les maisons neuves ? Un visage indifférent, c’est un visage qui
n’exprime aucune sympathie ni émotion. Qu’est-ce que le visage d’une maison ? C’est sa façade.

. A quoi lui font penser les maisons anciennes ? De quoi se souviennent-elles ? De toutes les
personnes qui y ont vécu, et dont on regrette la présence.

2ème STROPHE

. Des lézardes sont des fentes dans les murs ; leur forme fait penser à des… A quoi le poète les
compare-t-il ?

. A quoi compare-t-il les vitres ? Pourquoi ? Leur reflet bleuâtre (elles sont anciennes) font penser
à l’iris de l’œil. Comment le poète qualifie-t-il le regard de ces vitres ?

3ème STROPHE

. Être hospitalier, c’est être accueillant. Qu’est-ce qui rend les portes si chaleureuses ?

. Les murailles sont les murs épais. Qu’est-ce qui les rend familiers, c’est-à-dire chaleureux,
comme si on faisait partie de leur famille ?

4ème STROPHE

. Pourquoi les clefs s’y rouillent-elles aux serrures ? On ne les utilise plus : on ne ferme plus aucune
porte à clef, car on n’a rien à cacher.

. Les dorures sont la couche de doré dont les cadres, les objets décoratifs sont recouverts. Elles sont
ternies par le temps : elles ne brillent plus, tant elles sont vieilles.

5ème STROPHE

. Quelles sont ces voix chères dont parle le poète ? Celles des chers disparus.

. Autrefois, les grands lits étaient entourés de rideaux, pour garder la chaleur.

. Les âmes fraternelles sont celles des défunts qui appartiennent à la même famille.

. Et toi, aimes-tu les maisons anciennes, ou préfères-tu les modernes ? Pourquoi ?


10

Les belles histoires d’autrefois

Qu’il est doux, qu’il est doux d’écouter des histoires,


Des histoires du temps passé,
Quand les branches d’arbres sont noires,
Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !

Quand seul dans le ciel pâle un peuplier s’élance,


Quand, sous le manteau blanc qui vient de le cacher,
L’immobile corbeau sur l’arbre se balance,
Comme la girouette au bout du long clocher !

Qu’il est doux, qu’il est doux d’écouter des histoires,


Des histoires du temps passé !

Alfred de Vigny, Poésies


1ère STROPHE

. De quelles histoires s’agit-il ici ? Des histoires d’autrefois, que l’on se racontait au coin du feu.

. Propose un synonyme de doux : qu’il est agréable, qu’il est heureux.

. En quelle saison est-on ? A quoi le sait-on ? Les branches d’arbres sont noires car elles n’ont
plus de feuilles ; la neige est si épaisse qu’elle représente une véritable charge (un poids très
lourd) sur le sol qui est glacé.

2ème STROPHE

. Comment est le ciel d’hiver ? Que voit-on d’autre dehors ?

. Quel est ce manteau blanc qui vent de cacher le corbeau ?

. A quoi le corbeau est-il comparé ?

3ème STROPHE

. Remarque : ces deux vers sont les mêmes que les deux premiers de la première strophe. Le poète
apprécie d’autant mieux d’écouter des histoires bien au chaud quand il fait bien froid dehors.
11 La crèche

Les solives du toit faisaient comme un arceau


Les rayons du soleil baignaient la tête blonde.
Tout était pur alors et le maître du monde
Était un jeune enfant dans un pauvre berceau.

Le soleil qui passait par les énormes brèches


Eclairait un enfant gardé par du bétail.
Le soleil qui passait par un pauvre portail
Eclairait une crèche entre les autres crèches.

Sous le regard de l’âne et le regard du bœuf


Cet enfant reposait dans la pure lumière.
Et dans le jour doré de la vieille chaumière
S’éclairait son regard incroyablement neuf.

Mais le vent qui soufflait par les énormes brèches


Eût glacé cet enfant qui s’était découvert,
Si ces deux chambellans et ces museaux velus,
Pour le garer du froid, n’eussent soufflé dessus.

Et les pauvres moutons eussent donné leur laine


Avant que nous n’eussions donné notre tunique.
Et ces deux grands pandours donnaient vraiment leur peine ;
Et nous, qu’avons-nous mis aux pieds du Fils unique ?

Charles Péguy
1ère STROPHE

. Les solives du toit sont les petites poutres qui reposent sur les grosses. Celles-ci sont en forme
d’arceau, c’est-à-dire de petit … (cherche le radical)

. Les rayons du soleil, la tête blonde : la couleur dorée rappelle la gloire de Jésus.

. Qui est cet enfant, d’après le poète ? Quelles apparences contrastent avec ce qu’il est vraiment ?

2ème STROPHE

. Une brèche est une ouverture. Ces brèches dans le toit sont énormes : l’étable est vraiment délabrée.

. Quels autres détails montrent la pauvreté de cet enfant ? Il est gardé par du bétail, le portail (la
porte d’entrée) est pauvre, la crèche ressemble à toutes les autres.

3ème STROPHE

. Quelles sont ces bêtes qui reposent sur lui ?

. As-tu remarqué ? Dans chaque strophe on parle de pauvreté, mais aussi de soleil, de lumière, de
gloire. Relève dans cette strophe les mots qui évoquent l’une, puis l’autre.

. Le regard de l’enfant est incroyablement neuf : il est extraordinairement nouveau. Dieu pourtant
tout puissant voit pour la première fois le monde avec des yeux humains.

4ème STROPHE

. Qu’est-ce qui passe aussi par les énormes brèches ? En quoi cela est-il ennuyeux ?

. Qui sont les deux chambellans (gentilshommes chargés du service de la chambre du roi) qui veillent
sur l’enfant ? De quelle manière le protègent-ils du froid ?

5ème STROPHE

. Qui d’autre aurait bien voulu contribuer à protéger l’enfant du froid ?

. Des pandours sont des gardes royaux. Ils donnent vraiment leur peine : ils font de leur mieux.

. De qui cet enfant est-il le Fils unique ? Essaie de répondre à la dernière question du poème.
12
Prière aux Rois Mages

Intercédez pour nous, Mages, saints astronomes


Dont les regards ont su discerner la splendeur
De l’Etoile invisible aux yeux des autres hommes !

Etant, quoique savants, doux et simples de cœur,


Vous n’avez pas cherché dans la science humaine
Des raisons de nier l’astre révélateur ;

Mais, soumis au miracle, et tenant pour certaine


La route dont le clair message vous instruit,
Sans tarder, franchissant et les monts et les plaines,

Et les sables sans ombre et les déserts sans puits,


Pour trouver le Berceau qu’une humble étable cèle,
Vous avez cheminé pendant des jours, des nuits…

O rois mystérieux, qui fûtes jugés dignes


De voir au firmament luire un astre d’amour,
Nous implorons de vous cette faveur insigne :
Donnez-nous d’imiter votre foi sans détour !

Louis Mercier
1ère STROPHE

. Intercéder, c’est prier pour quelqu’un en servant d’intermédiaire.

. Un astronome est un savant qui étudie les étoiles.

. Discerner a ici le sens de deviner : les mages ont su comprendre le caractère extraordinaire de
ce à quoi d’autres hommes n’auraient pas accordé d’importance.

2ème STROPHE

. Quoique montre une opposition entre les adjectifs savants et doux et simples : souvent, quand
on se croit savant, on est orgueilleux.

. Les mages ne se sont pas servis de la science pour nier Dieu, au contraire elle les a conduits à Lui.

. L’astre révélateur, c’est l’étoile, qui leur a révélé l’existence de Jésus, le roi du monde.

3ème STROPHE

. Les mages se montrent soumis : ils obéissent à l’étoile, se font tout petits devant ce grand miracle .

. Ils n’ont aucun doute : la route pour eux est certaine, le message est clair.

. Ils se hâtent. Que doivent-ils franchir pour aller jusqu’à Jésus ?

4ème STROPHE

. Les sables sans ombre et les déserts sans puits : ils ont osé traverser les déserts où ils ont souffert
de la chaleur et de la soif.

. A quoi voit-on que le trajet a été long ?

. Celer, c’est cacher : il n’était pas évident de trouver ce Berceau dans une humble étable.

5ème STROPHE

. Ce qui a rendu les mages dignes de ce miracle, c’est leur humilité.

. Le firmament c’est le ciel. L’astre d’amour, c’est l’étoile qui les a guidés.

. Le poète leur demande une faveur insigne (très grande) : laquelle ?


13
La neige tombe

Toute blanche dans la nuit brune,


La neige tombe en voletant,
O pâquerettes ! une à une,
Toutes blanches dans la nuit brune.

Qui donc là-haut plume la lune ?


O frais duvet ! flocons flottants !
Toute blanche dans la nuit brune,
La neige tombe en voletant.

La neige tombe monotone


Monotonement dans les cieux,
Dans le silence qui chantonne
La neige tombe monotone.

Et file, tisse, ourle et festonne


Un suaire silencieux.
La neige tombe monotone
Monotonement dans les cieux.

Jean Richepin
1ère STROPHE

. Relève les adjectifs de couleur, et montre le contraste entre la neige et la nuit.

. Pourquoi la nuit est-elle brune ? Elle est sombre, mais éclairée par la blancheur de la neige et
celle de la lune.

. A quoi le poète compare-t-il les flocons de neige ? Pourquoi ?

2ème STROPHE

. Plumer un oiseau, c’est lui arracher ses plumes. Quel « oiseau » semble ici plumé ? Pourquoi ?
La blancheur de la lune fait penser au plumage d’une oie.

. A quoi utilisait-on les plumes les plus légères, appelées duvet ? A garnir les édredons et les
oreillers. Pourquoi ce duvet est-il frais ?

. Remarque : les deux derniers vers sont les mêmes que les deux premiers de la première strophe.

3ème STROPHE

. Une chose monotone est une chose ennuyeuse car elle ne change jamais.

. Le silence peut-il chantonner ? Pourquoi le poète utilise-t-il donc ce verbe ? La neige lui fait
penser à une musique monotone et très discrète.

4ème STROPHE

. Filer, c’est former des fils ; tisser c’est assembler les fils pour un faire un tissu ; ourler c’est en
coudre les bords, et festonner c’est lui donner un air de fête en le décorant de broderies.

. Un suaire ou linceul est un linge blanc dont on enveloppe le corps des morts : la neige semble
préparer lentement un magnifique linceul : elle décore toute chose, mais en recouvrant tout elle
donne aussi l’impression que tout est mort.

. Remarque : les deux derniers vers sont les mêmes que les deux premiers de la strophe précédente.
14
Sommeil à deux I p 61

Dans un grand fauteuil l’aïeule est assise,


Et l’humble logis flambe en pétillant ;
Près d’elle, accroupie, une chatte grise
Fixe sur la flamme un œil scintillant.

La dame médite un verset biblique,


Sur ses deux genoux le livre est ouvert.
La chatte, plissant sa paupière oblique,
Près de s’endormir cligne son œil vert.

Et l’aïeule aussi, d’idée en idée,


Vers la sainte page, après maint effort,
Penche lentement sa tête ridée,
La lève en sursaut, puis cède et s’endort.

La dame sourit, la chatte frissonne ;


Chacune a son rêve et remue un peu :
La chatte, au grenier, guerroie et moissonne,
La dame est au ciel, et cause avec Dieu !

E. Manuel, Pages intimes


1ère STROPHE

. L’aïeule, c’est la très vieille arrière-grand-mère. Où se trouve-t-elle ?

. Un logis est une maison. Quel adjectif qualifie celui-ci ? Est-ce vraiment le logis qui flambe ?

. Qui se trouve près d’elle ? De quelle couleur est-elle ? Comment se tient-elle ? Que fait-elle ?

. L’œil de la chatte est scintillant : il reflète la lumière flamme, mais il témoigne aussi de la
vivacité de l’animal.

2ème STROPHE

. Que fait la dame ? Un verset biblique est un court passage de la Bible. Où le livre se trouve-t-
il ?

. Que fait la chatte, de son côté ? De quelle couleur est son œil ?

3ème STROPHE

. D’idée en idée : les pensées de la vieille femme vagabondent, car la fatigue la gagne.

. A quoi voit-on que l’aïeule lutte contre le sommeil ? Elle fait maint effort (de nombreux efforts),
pour rester éveillée ; quand elle s’aperçoit que sa tête penche trop elle la lève en sursaut. Cette
situation t’est-elle déjà arrivée ? Ou bien as-tu déjà vu quelqu’un à qui c’est arrivé ?

4ème STROPHE

. Pourquoi la dame sourit-elle ? A quoi rêve-t-elle ?

. A quoi la chatte rêve-t-elle ? Contre qui guerroie-t-elle, à ton avis ? Que moissonne-t-elle ?
Le petit chat I p 151
15
C’est un petit chat noir, effronté comme un page.
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.

Rien en lui, pas un poil de son velours, ne bouge ;


Longtemps il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.

Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,


Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique,
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.

Tout d’abord, de son nez délicat il le flaire,


Le frôle ; puis, à coups de langue très petits,
Il le happe ; et dès lors il est à son affaire,
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.

Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,


Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.

Alors, il se pourlèche un moment les moustaches,


Avec l’air étonné d’avoir déjà fini ;
Et comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.

Edmond Rostand
1ère STROPHE

. Être effronté, c’est être presque insolent : le chat n’a pas peur de son maître, qui le laisse souvent
jouer sur sa table. Un page était un enfant au service d’un seigneur. En raison de sa jeunesse, on
lui laissait souvent faire des bêtises.

. Pourquoi le poète compare-t-il le chat à un presse-papier ? Certains représentent des animaux :


quand le chat est assis sans bruit, il fait penser à cet objet décoratif.

2ème STROPHE

. A quoi est comparé le poil du chat ? Pourquoi ? Relève le contraste avec la couleur du papier.

. On utilisait autrefois, pour essuyer les plumes (pour écrire), des essuie-plumes, qui pouvaient
avoir la forme d’animaux. Certains étaient en forme de chat tirant une langue de tissu rouge.

3ème STROPHE

. Relève les adjectifs qui qualifient le chat. A quoi est-il comparé ? Pourquoi ? Être pataud, c’est
être maladroit. Et drôlet, à ton avis ?

4ème STROPHE

. Quel rituel suit le petit chat chaque fois qu’on lui sert son lait ?

. Happer veut dire attraper brusquement ; le clapotis, c’est le bruit léger que fait le lait.

5ème STROPHE

. Une langue rêche est une langue râpeuse.

. A quels détails voit-on que le chat apprécie ce repas ?

6ème STROPHE

. Que fait ensuite le chat ? Se pourlécher, c’est lécher tout autour.

. Quel effet les taches de lait ont-elles sur le poil du chat ? Elles le ternissent : il ne brille plus.

. Lustrer, c’est frotter pour rendre brillant. Avec quoi le chat lustre-t-il son poil terni ?
16
Le petit village I p 199

Comme à travers un noir et tranquille rideau,


A travers les rameaux dépouillés du vieux chêne,
J’ai, durant tout l’hiver, aperçu le hameau
Qui tient sur son giron la colline lointaine.

Je voyais son clocher, ses toits rouges, sa tour,


Le bout de chemin blanc qui tourne à son entrée,
Et les vitres briller au premier feu du jour,
Et sa fumée, au soir, par le vent étirée.

Mon regard m’y portait souvent ; j’imaginais


La place qui tient toute à l’ombre du vieil orme,
La porte du charron où pendent des harnais,
La grange où le fléau fait son bruit uniforme ;

Le retour des troupeaux traversant les ruisseaux,


Et qui s’en vont tout seuls rejoindre leur étable,
La source où la servante attend avec son seau,
Et la carrière avec son tombereau de sable.

A. Angellier, Le Chemin des Saisons


1ère STROPHE

. Un hameau est un tout petit village. Le giron, ce sont les genoux sur lesquels on assied un
enfant ; ici, ce mot désigne les terres qui appartiennent au hameau. Sont-elles étendues ?

. Quel est le noir et tranquille rideau à travers lequel le poète voit ce hameau ? Pourquoi est-il de
cette couleur ? Il s’agit des rameaux dépouillés du vieux chênes : ses branches n’ont plus de
feuilles, elles sont donc toutes sombres.

2ème STROPHE

. Cite dans l’ordre tout ce que le poète apercevait de ce hameau.

. Pourquoi les vitres brillent-elles au premier feu du jour ? Elles reflètent la lumière du soleil levant.

. A quel moment voit-on la fumée des cheminées ? Quel effet a le vent sur elle ?

3ème STROPHE

. La place (le centre-ville) de ce hameau est-elle grande ? A quoi le sais-tu ? L’ombre d’un vieil
orme suffit à elle seule à la couvrir toute entière.

. Le métier de charron consistait à réparer les charrettes. Par qui ces charrettes étaient-elles tirées ?
Pourquoi donc des harnais pendent-ils à la porte ? Les harnais sont des sortes de colliers que l’on
passait au cou des chevaux ou des bœufs pour les attacher à la charrette.

. Qu’entend-on dans la grange de ce hameau ? Le bruit uniforme (régulier et sur une seule note)
du fléau, instrument qui servait à battre le blé pour extraire les grains de leur enveloppe.

4ème STROPHE

. Quels souvenirs imagine encore le poète en regardant ce hameau ?

. Pourquoi la servante attend-elle avec son seau à la source ? Autrefois, on n’avait pas l’eau
courante : il fallait aller chercher l’eau à la source. Si celle-ci était petite, le débit était faible, il fallait
donc attendre longtemps avant que le seau ne se remplisse.

. Qu’est-ce qu’une carrière ? Un coin de terre où l’on extrait des minerais. Qu’extrait-on dans celle-
ci ? Dans quoi transporte-t-on ce sable ? Un tombereau est un véhicule dédié au transport de
marchandises.
Les métiers
17 Sans le paysan, aurais-tu du pain ?
C'est avec le blé qu'on fait la farine ;
L'homme et les enfants, tous mourraient de faim,
Si dans la vallée et sur la colline
On ne labourait et soir et matin.

Sans le boulanger, qui ferait la miche ?


Sans le bûcheron, roi de la forêt,
Sans poutres, comment est-ce qu'on ferait
La maison du pauvre et celle du riche ?
Même notre chien n'aurait pas sa niche.

Où dormirais-tu, dis, sans le maçon ?


C'est si bon d'avoir sa chaude maison
Où l'on est à table, ensemble en famille !
Qui cuirait la soupe, au feu qui pétille,
Sans le charbonnier qui fit le charbon ?

Sans le tisserand, qui ferait la toile ?


Et sans le tailleur, qui coudrait l'habit ?
Il ne fait pas chaud à la belle étoile !
Irions-nous tous nus, le jour et la nuit,
Et l'hiver surtout, quand le nez bleuit ?

Aime le soldat qui doit te défendre !


Aime bien ta mère, avec ton cœur tendre :
C'est pour la défendre aussi qu'il se bat ;
Quand les ennemis viendront pour la prendre,
Que deviendras-tu, sans le bon soldat ?

Aime les métiers, le mien et les vôtres !


On voit bien des sots, pas un sot métier ;
Et toute la terre est comme un chantier,
Où chaque métier sert à tous les autres,
Et tout travailleur sert le monde entier.

Jean Aicard
1ère STROPHE

. Grâce à qui, au départ, peut-on manger du pain ? Pourquoi ?

. En quoi consiste le métier du paysan ?

2ème STROPHE

. De qui a-t-on besoin ensuite pour obtenir de belles miches (de beaux pains ronds) ?

. Quel autre métier est évoqué dans cette strophe ? Pourquoi est-il un maillon indispensable pour
avoir une maison, quelle qu’elle soit, pauvre ou riche ?

3ème STROPHE

. De qui a-t-on besoin ensuite pour avoir une chaude maison ?

. Sans qui ne pourrait-on avoir de soupe ? Là non plus, le lien n’est pas direct, mais encore une
fois ce maillon était indispensable.

4ème STROPHE

. Grâce à quels artisans sommes-nous vêtus ? Quels sont les intérêts d’avoir de chauds vêtements,
d’après le poète ?

5ème STROPHE

. Quel nouveau métier est évoqué dans cette strophe ? En quoi consiste celui-ci ?

6ème STROPHE

. Existe-t-il un sot métier (un métier sans intérêt) ? Quelle est la seule raison pour laquelle on peut
mépriser une personne, d’après le poète ? Est-ce en fonction de son métier ?

. A quoi le poète compare-t-il la terre ?

. Avais-tu conscience de l’importance de chaque métier, même celui qui paraît le plus insignifiant ?
Chacun de nous doit apprendre à servir tous les autres, à travers le métier qui correspond à ses
talents, à sa personnalité. Pour ta part, as-tu déjà une idée de métier qui te plairait vraiment ?
18
Avril fleuri I p 91

Un rayon cogne à la fenêtre


Que l’on ouvre dès le réveil.
« Entre et sois béni, bon soleil !
C’est l’Avril qui vient de renaître. »

Déjà sur l’arbre, ce matin,


On peut voir, tremblant à la brise,
Surgir du bourgeon qui se brise
Une feuille de vert satin.

Que de chansons parmi les branches !


Que de parfums dans l’air léger !
Avril répand sur le verger
Toutes ses fleurs, roses et blanches !

Avril, ô printemps, à mains pleines


Répands les fleurs et la clarté,
Et mets la joie et la bonté
Dans toutes les âmes humaines !

André Rivoire, Les Annales


1ère STROPHE

. As-tu déjà vu un rayon cogner à une fenêtre ? Que veut montrer le poète par cette expression ?
Le soleil irradie toute chose, il ne demande qu’à entrer dans les maisons, à y porter sa lumière et
sa chaleur.

. A quoi voit-on que le temps est doux ? On ouvre grand la fenêtre dès le petit matin (au réveil).

. A quelle nouvelle saison est associé le mois d’avril ?

2ème STROPHE

. Quel premier signe du printemps est évoqué dans cette strophe ? Le premier bourgeon se brise
(il s’ouvre) pour laisser sortir une feuille de vert satin (le satin est un tissu doux, brillant et délicat)

. La brise est un petit vent doux caractéristique du printemps. Pourquoi donc fait-elle trembler le
bourgeon ? Il est encore tout fragile.

3ème STROPHE

. D’où proviennent les chansons que l’on entend parmi les branches ?

. Quelles autres caractéristiques du printemps sont évoquées dans cette strophe ?

4ème STROPHE

. Quelles sont les quatre choses que le printemps doit répandre à pleines mains, d’après le poète ?
Pourquoi associe-t-il cette saison à la bonté ? Quand on est heureux, on est mieux disposé à être
bon avec les autres. Toutes les choses agréables du printemps (la chaleur, la lumière, les odeurs,
les fleurs, les chants des oiseaux,…) contribuent à alimenter cette joie et donc cette bonté naturelle
qu’il y a au fond du cœur de chaque homme (de chaque âme humaine).

. Et toi, es-tu joyeux quand vient le printemps ? Qu’est-ce qui te plaît dans cette saison ?
19
Un nid d’oiseau p 157

De ce buisson de fleurs, approchons-nous ensemble.


Vois-tu ce nid, posé sur la branche qui tremble ?
Pour les couvrir, vois-tu ces rameaux se ployer ?
Les petits sont cachés dans leur couche de mousse :
Ils sont tous endormis. Oh ! viens, ta voix est douce.
Ne crains pas de les effrayer.

De ses ailes encor la mère les recouvre ;


Son œil appesanti se referme et s’entr’ouvre ;
Et son amour longtemps lutte avec le sommeil ;
Elle s’endort enfin… Vois comme elle repose !
Elle n’a rien pourtant qu’un nid sous une rose,
Et sa part de notre soleil.

Vois, il n’est point de vide en son étroit asile :


A peine s’il contient sa famille tranquille ;
Mais là le jour est pur et le sommeil est doux ;
C’est assez ! Elle n’est ici que passagère,
Chacun de ses petits peut réchauffer son frère,
Et son aile les couvre tous.

E. Souveestre
1ère STROPHE

. Où le nid se situe-t-il ? Dans un buisson de fleurs, sur une branche qui tremble doucement au
souffle du vent. Cet emplacement te paraît-il agréable ? Pourquoi ?

. Que semble faire ce buisson pour protéger ce nid ? Ses rameaux se ploient : ses branches se
courbent au dessus du nid.

. Ce nid est-il confortable ? A quoi le sais-tu ? Une couche est à la fois une épaisseur qui recouvre
un support ; c’est aussi le mot qui désigne le lit où l’on se couche pour dormir.

. Pourquoi le poète ose-t-il s’approcher ? Les petits sont endormis, la voix de son ami est douce :
il ne craint pas d’effrayer les oisillons.

2ème STROPHE

. Appesanti, c’est être alourdi par le poids. Qu’est-ce qui alourdit l’œil de la mère ? Le sommeil.
Pourquoi lutte-t-elle avec le sommeil ? Elle veut veiller pour protéger ses petits, par amour pour
eux. A quel autre détail voit-on que la mère protège ses petits ?

. Cette mère semble-t-elle inquiète de l’avenir ? A quoi le voit-on ? Est-elle pourtant riche ?
Quelles sont les richesses dont elle dispose ?

3ème STROPHE

. Un asile est une maison où l’on se réfugie. Quel est cet asile ? Est-il grand ? A-t-on de la place
pour s’y mouvoir ? Le nid est étroit, on n’y trouve point de vide : la mère et ses petits occupent
toute la place.

. Pour autant, cette famille a-t-elle l’air malheureuse ? Qu’est-ce qui contribue à son bonheur ? A
quelle expression voit-on que cela lui suffit ?

. La mère n’est ici que passagère : elle sait qu’elle ne fait que passer en ce monde, et qu’un jour
elle ne sera plus. Elle ne se préoccupe donc pas de l’avenir, mais du présent

. Quel est l’intérêt pour les oisillons d’être si à l’étroit, d’après le poète ? Qu’est-ce qui importe
le plus pour eux ? D’être chacun recouverts de l’aile de leur mère : l’aile symbolise tout l’amour
et la protection que la mère apporte à chacun de ses petits.
20 La cigale et la fourmi

La cigale, ayant chanté


Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.

Elle alla crier famine


Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.

« Je vous paierai, lui dit-elle,


Avant l'août ; foi d'animal,
Intérêt et principal. »

La fourmi n'est pas prêteuse


C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.

Nuit et jour à tout venant,


Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? J'en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant. »

Jean de la Fontaine
1ère STROPHE

. Être dépourvu, c’est se retrouver sans rien pour se nourrir. Quelle est la nourriture de la cigale ?

. En quelle saison se trouve-t-elle dépourvue ? Quel mot te donne un indice ? La bise est un vent
d’hiver glacial.

. Pourquoi se retrouve-t-elle sans ressource ? A-t-elle été prudente de ne pas prévoir l’hiver ?

2ème STROPHE

. Que fait donc la cigale pour obtenir de quoi se nourrir ? Que demande-t-elle à cette voisine ?

. Pourquoi la cigale se tourne-t-elle vers la fourmi ? Qu’est-ce qui caractérise cet insecte ? Les
fourmis travaillent sans cesse, et font toujours des provisions.

3ème STROPHE

. Que promet la cigale à sa voisine ? Quand compte-t-elle la payer ? Cela te paraît-il proche,
comme terme ? Que représente le début du mois d’août, pour la cigale ? C’est le milieu de l’été :
normalement la cigale devrait avoir gagné au début de l’été de quoi rembourser la fourmi.

. Foi d’animal : la cigale engage sa foi, c’est-à-dire qu’elle promet, elle donne sa parole. On peut
lui faire confiance (ce nom a la même origine que le nom foi)

. Qu’est-ce que l’intérêt et le principal ? Le principal est la somme que l’on emprunte. L’intérêt
est ce que l’on paye en plus pour compenser auprès du prêteur le manque que représente pour lui
l’argent prêté.

4ème STROPHE

. Quel est le défaut de la fourmi ? Quelle question pose-t-elle à la cigale ? Pourquoi ? Elle veut
lui montrer que c’est de sa faute si elle n’a rien : elle n’avait qu’à travailler pendant l’été. Elle ne
mérite pas qu’on lui prête quoi que ce soit. C’est un bon prétexte pour ne rien lui prêter.

5ème STROPHE

. A tout venant : pour tous les passants.

. Que suggère la fourmi à la cigale pour gagner sa nourriture ? Est-ce charitable de sa part ?
21
Dic nobis Maria

Marie, ah ! dites-nous ce que vous avez vu !


Et les yeux sont ardents, et les lèvres avides
Ont soif de boire enfin le message attendu.
- J’ai vu la pierre ôtée et le sépulcre vide.

J’ai vu, plus radieux que le soleil levant,


L’Ange qui nous a dit : « O femmes désolées,
Pourquoi parmi les morts cherchez-vous ce vivant ?
Il vous précèdera lui-même en Galilée. »

« Il est ressuscité comme Il l’avait promis ! »


Ainsi devant les Onze, a parlé Madeleine,
Et voici deux mille ans que le monde frémit
Au récit qu’elle a fait de la chose certaine.

Ressuscité ! Vraiment Il est ressuscité !


Femme, redites-nous encor cette nouvelle ;
Depuis que le soleil luit sur l’humanité,
La terre n’en a pas entendu d’aussi belle !

Louis Mercier
1ère STROPHE

. De quelle Marie s’agit-il dans ce poème ? De Marie-Madeleine, qui la première a vu Jésus


ressuscité. Dans cette strophe, que dit-elle qu’elle a vu exactement ?

. Pourquoi les yeux sont-ils ardents et les lèvres avides ? Les disciples sont pressés d’apprendre
ce qu’elle a vu. Ils ont compris que Marie a une immense nouvelle à leur apprendre.

2ème STROPHE

. Qu’a-t-elle vu encore ? Qu’est-ce qui caractérise l’Ange ? Il est plein de lumière, plus radieux
que le soleil levant.

. Être désolé, c’est être très triste. Pourquoi Marie et les femmes qui l’accompagnaient étaient-
elles si tristes ?

. Que leur annonce l’Ange ? Que Jésus est vivant, qu’Il les précède en Galilée : il est déjà en route
pour la Galilée (une région du pays de Jésus)

3ème STROPHE

. Qui sont les Onze ? Pourquoi ne sont-ils plus douze ? Judas les a quittés (il s’est pendu, tant il a
été malheureux d’avoir trahi Jésus)

. Que proclame Marie-Madeleine aux disciples ? Jésus avait annoncé Sa résurrection, Il a tenu sa
promesse.

. Le monde frémit encore deux mille ans après à ce récit : c’est toujours une aussi grande joie de faire
mémoire de cette chose certaine, cette extraordinaire nouvelle qu’est la résurrection de Jésus.

4ème STROPHE

. Remarque la répétition de Ressuscité, suivi d’un point d’exclamation : cela souligne toute la joie
que l’on éprouve à cette immense nouvelle.

. Depuis que le soleil luit sur l’humanité : depuis que l’homme existe.

. Pourquoi la terre n’a jamais entendu de nouvelle aussi belle ? La résurrection de Jésus est la preuve
qu’Il est Dieu, donc que Dieu Lui-même est venu parmi nous, car Il nous aime d’un amour infini et
qu’Il veut nous sauver : par Sa mort et Sa résurrection Il nous ouvre le bonheur infini du Ciel.
22
L’Annonciation

L’Ange s’en est allé, ne laissant nulle trace ;


La chambre est humble et douce ainsi que chaque jour.
Le pavé luit et les meubles bien à leur place
Attestent le travail et l’ordre dans l’amour.

Le monde indifférent fait sa tâche ordinaire.


Parmi les millions de vivants nul ne sait
L’ineffable nouvelle apportée à la terre,
Ni l’éclat de ce jour que le Seigneur a fait.

Seule, la Vierge sait. Assise à sa fenêtre


Qui regarde les champs et laisse voir le ciel,
Elle médite, adore et concentre en son être
Le message divin qu’apporta Gabriel.

Un rayon de soleil joue autour d’elle ; il n’ose


S’attarder sur Marie, ayant peur d’offenser
Le vivant tabernacle où le Très-Haut repose,
Mais sur ses pieds d’enfant, il pose un clair baiser.

Louis Mercier
1ère STROPHE

. Qu’est-ce que l’Annonciation ? C’est le jour où l’ange Gabriel est apparu à la Sainte Vierge pour
lui annoncer qu’elle serait la mère du Sauveur.

. Marie a-t-elle continué à voir l’ange ? A-t-il laissé des preuves de son passage ?

. Tout semble être redevenu comme avant, comme s’il ne s’était rien passé. Qu’est-ce qui
caractérise l’intérieur de Marie ? Qu’est-ce que cela montre de sa vie intérieure ?

2ème STROPHE

. Le monde indifférent : les gens ignorent ce qui s’est passé, cela ne les intéresse pas.

. Une nouvelle ineffable est une nouvelle extraordinaire, que l’on ne peut exprimer avec des mots

. En quoi ce jour a-t-il pour Marie un éclat (une beauté) particulier ? La vie de cette humble jeune
fille bascule : elle va devenir la mère du Sauveur, de Dieu Lui-même.

3ème STROPHE

. Que peut voir Marie de sa fenêtre ? Que fait-elle assise là ? A quoi pense-t-elle ?

4ème STROPHE

. Relève tous les mots qui donnent l’impression que le rayon de soleil est une personne.

. A quoi voit-on que Marie est une très jeune fille ? Elle a des pieds d’enfant.

. Quel est ce clair baiser que le rayon de soleil dépose sur ses pieds ? Une sensation de douce
chaleur.

. Pourquoi le poète dit-il de Marie qu’elle est un vivant tabernacle ? Un tabernacle est un petit
coffre qui renferme et protège le précieux corps de Jésus : en Marie, qui est une personne vivante,
et non un objet, Jésus est caché, comme dans le tabernacle, mais bien présent.

. Le Très-Haut, c’est Dieu Lui-même. Il repose en Marie : ce tout petit bébé minuscule dort,
confiant, dans le ventre de sa mère.
23 En plaine près de la mer

J'aime ce vent léger, j'aime sa tiède haleine,


Qui murmure à peine dans l'air ;
J'aime ce vent léger, c'est le vent de la plaine,
Plus doux près de la mer...

J'aime ce vent qui laisse un odorant sillage


Par les prés et dans les buissons,
Ce vent terrien qui va de feuillage en feuillage,
Sur les roses et les moissons.

A longs flots caressants, il passe, il coule, il glisse,


Dans la lumière et la chaleur ;
Il chante avec son bruit limpide et comme lisse
La bonté de la terre en fleur.

Il a le frais parfum des glèbes entr'ouvertes


Par le soc, au matin vermeil ;
Il sent les blés mouillés et les avoines vertes,
Il sent la rivière au soleil.

Le vent de terre est doux comme est doux à l'aurore,


Sur le flanc du coteau lointain,
Le toit de la maison paisible qui se dore
Au soleil rose du matin

Fernand Gregh, Les clartés humaines


1ère STROPHE

. Qu’est-ce que l’haleine ? Pourquoi le poète utilise-t-il ce nom en ce qui concerne le vent ? De
quel vent s’agit-il ? Ce vent est un souffle tiède et léger : c’est la brise.

. Ce vent fait-il beaucoup de bruit ? Quel est le vent que l’on entend ? En quelle saison le vent
est-il le plus bruyant ?

. Où le vent est-il le plus doux ? Pourquoi ? Près de la mer, la température est toujours douce.

2ème STROPHE

. Laisser un sillage (de la famille de sillon), c’est laisser derrière soi une trace continue. De quelle
sorte est la trace que laisse ce vent ? Il s’agit d’une odeur : le vent est odorant.

. Cherche le radical de terrien. Pourquoi cet adjectif ? Le vent parcourt les terres.

3ème STROPHE

. Est-ce habituel de parler de flots, et de couler pour le vent ? Pourquoi cette image ?

. En quoi ce vent est-il caressant ? Sa tiédeur et sa douceur donnent une sensation de caresses.

. Limpide veut dire clair, pur : on peut voir à travers. Le bruit du vent n’est troublé par aucun bruit.

. A quoi voit-on que l’on est à la belle saison ? La lumière, la chaleur, la terre en fleur.

4ème STROPHE

. Les glèbes sont les champs cultivés. Cite dans l’ordre tous les parfums que porte ce vent.

. Vermeil désigne à la fois une couleur (rouge rose) et un métal précieux fait d’argent recouvert
d’or. Qu’est-ce que le matin vermeil, d’après toi ?

5ème STROPHE

. Qu’est-ce qui est doux à l’aurore ? Le toit de la maison paisible. Pourquoi ?

. Où se situe cette maison ? Le flanc, c’est le versant ; ici, la partie exposée au soleil du matin.

. Quels éléments de cette strophe rappellent le mot vermeil de la strophe précédente ?


24 Les monts I p 211

Le tonnerre leur plaît. Tout le ciel qui s’embrase


À leurs fronts ceints d’éclairs met un nimbe d’extase.
Ils font rugir la foudre au creux de leurs ravins ;
Et sous les vents du nord à la sauvage allure,
Ils semblent redresser leur antique stature,
Ravis de voir flotter comme une chevelure
Leurs grandes forêts de sapins.

Une douceur aussi dans leur grand cœur circule.


La corne pastorale au fond du crépuscule
De vallon en vallon sonne en se prolongeant.
Avec la brebis blanche et la chèvre grimpante
Les vaches des bergers s’égrènent sur la pente ;
Et toute la montagne, où maint troupeau serpente,
Est pleine de cloches d’argent.

Le soir, c’est derrière eux que le soleil se couche


Alors, la nuit, vêtus d’une ombre plus farouche,
Ils rendent à leurs pieds les coteaux plus tremblants.
Et quand du fond du ciel la filiale aurore
S’avance, d’un premier rayon pur et sonore,
Elle va, comme on fait aux vieillards qu’on honore,
Baiser d’abord leurs cheveux blancs.

Les Monts ont les glaciers d’argent, les sources neuves


D’où sort la majesté pacifique des fleuves,
Les rocs aériens où l’aigle fait son nid.
Par leurs sentiers hardis, fuyant les embuscades,
Les chamois indomptés mènent leurs cavalcades ;
Et l’arc-en-ciel qui brille au travers des cascades
Fleurit leurs lèvres de granit.

A. Samain
1ère STROPHE

. Le ciel s’embrase (famille de braises) : il semble prendre feu. A quel moment s’embrase-t-il ?

. Ceint (famille de ceinture) veut dire entouré. Que sont les fronts des montagnes, à ton avis ?

. Un nimbe d’extase : une auréole lumineuse. Qu’est-ce qui constitue cette auréole, ici ?

. L’allure des vents du nord est sauvage : ils sont rudes, peu agréables, car ils sont froids.

. Leur antique stature : leur silhouette qui existe depuis les temps antiques (très anciens)

2ème STROPHE

. La corne pastorale : la corne dans laquelle le berger sonne pour rassembler ses troupeaux ; elle
se prolonge : le berger sonne longuement, et les échos allongent plus encore cette longue sonnerie.

. S’égrener (de la famille de grain) : les vaches se dispersent, comme des grains bien distincts.

. Maint troupeau serpente : les chemins de montagne serpentent : ils sont rarement droits. Pourquoi ?

. Que sont ces cloches d’argent ? Celles que l’on accroche aux cous des animaux pour les retrouver.

3ème STROPHE

. L’ombre des monts est farouche : avoir une volonté farouche, c’est être décidé. Le soir, l’ombre
n’est plus mouvante sur les montagnes, mais bien installée, on ne peut plus la déloger.

. En couvrant les coteaux de leur ombre, les monts les font trembler car ils sont impressionnants.

. La filiale aurore : de qui l’aurore est-elle la fille ? Elle découle du soleil et de la nuit.

. Pourquoi le premier rayon est-il sonore ? Toute la nature s’éveille et chante.

. Pourquoi les monts sont-ils des vieillards ? Que sont leurs cheveux blancs ? Les neiges éternelles .

4ème STROPHE

. En quoi la majesté pacifique (paisible) des fleuves sort-elle des sources neuves ?

. Aérien : situé dans les airs. Hardis : courageux. Qui est hardi ici ? Cherche le radical de
indomptés. Une cavalcade, c’est une course rapide et un peu bousculée.

. Que sont les lèvres de granit des monts ? As-tu déjà vu la montagne ? Aimes-tu ces paysages ?
25
Les moissonneurs I p 127

Juillet flambe, le ciel est terrible et serein,


L’air brûle, le sol brûle, et tous les bruits se taisent.
Hors le bourdonnement sourd des mouches, pareil
Au ronflement de quelque invisible fournaise ;
Et seuls, les moissonneurs affrontent le soleil.

Haletants, demi-nus, silencieux, farouches,


Ils foncent dans la paille et, la faucille au poing,
Ils frappent la moisson profonde et vaste ; ils couchent
Les javelles auprès des javelles ; de loin,

On dirait que les blés devant leurs coups reculent ;


Le soir, lorsqu’ils ont mis un champ hors de combat,
Ils reviennent à la lueur du crépuscule,
Titubant de fatigue, ivres de faim, et las

Qu’à peine si la nuit leur apporte une trêve,


Car, lorsque le sommeil a terrassé leurs corps,
Ils roulent du soleil et du feu dans leurs rêves,
Et leur sang embrasé vibre et travaille encor.

Louis Mercier, Le Poème de la Maison


1ère STROPHE

. Pourquoi le ciel est-il à la fois terrible et serein ? Terrible parce que brûlant, serein parce qu’il
n’y a pas un nuage, pas un souffle de vent, pas un bruit.

. Quelle est la seule chose que l’on entend ? A quoi ce bruit fait-il penser ? A une fournaise, c’est-
à-dire un grand feu dont la chaleur est intolérable. Relève tous les autres mots de la strophe qui
évoque cette très grande chaleur de l’été.

. Qui, pourtant, affronte le soleil ? Pourquoi ? Ils n’ont pas le choix. Ils semblent prêts au combat.

2ème STROPHE

. Haleter, c’est respirer très vite, après avoir fourni un effort physique intense. Quel est cet effort ?

. Pourquoi les moissonneurs sont-ils demi-nus ? Pourquoi silencieux ? Quand l’effort est trop
intense, on évite de parler, même cela demande trop d’énergie.

. Ils sont farouches : ils sont volontaires, ils ne capituleront pas devant l’écrasante chaleur.

. Une javelle est une sorte de fagot d’épis de blé que l’on a liés entre eux.

3ème STROPHE

. Relève dans cette strophe toutes les expressions qui font penser à une bataille.

. Tituber, c’est marcher en manquant de tomber à chaque pas. Quand titube-t-on, normalement ?
Quand est-on ivre ? Ces moissonneurs ont-ils bu de l’alcool ? Pourquoi donc sont-ils dans cet état ?

. Être las (famille de lassitude), c’est être épuisé. Cet adjectif renforce l’idée de très grande fatigue.

4ème STROPHE

. Une trêve, c’est une pause dans un combat. En quoi consiste cette pause pour les moissonneurs ?

. Terrasser, c’est jeter à terre, vaincre un ennemi. Par quoi sont-ils terrassés ?

. Le feu, c’est la chaleur du soleil, mais ce mot évoque aussi les coups de feu sur un champ de
bataille. Relève dans cette strophe tous les mots qui, de nouveau, évoquent le combat.

. Rouler, c’est un mouvement qui consiste à tourner sans cesse : leurs rêves tournent en boucle,
sans arrêt le soleil et le feu y reviennent. A quoi rêvent-ils aussi ? Qu’ils travaillent encore. Leur
sommeil est-il donc réparateur ? Que penses-tu de ces hommes ?
26 L’hospitalité

Nous laisserons la porte ouverte


Sur la campagne toute verte,
Et le soleil, sur notre seuil,
Flamboiera comme un mot d’accueil.

S’il passe un pauvre sur la route


Et que la fatigue le voûte,
Qu’il entre dans notre maison,
Elargissant notre horizon.

Et nous mettrons la nappe blanche,


La nappe fine du dimanche,
En l’honneur de cet homme las,
Quand viendra l’heure du repas.

Et quand, sa besace bien pleine,


Il repartira vers la plaine,
Nous faisant des gestes d’adieu,
Nous le suivrons longtemps des yeux.

Il s’en ira sur la grand’route,


Lui que l’espace libre envoûte,
Et se perdra vers l’horizon,
En oubliant notre maison.

Marc Chesneau
1ère STROPHE

. A quel signe voit-on que cette famille est hospitalière (accueillante) ?

. Qu’est-ce qui contribue à rendre cette maison chaleureuse et accueillante ? Le seuil, c’est
l’entrée de la maison. Flamboyer, c’est briller et réchauffer comme le fait une flamme.

2ème STROPHE

. Voûter, c’est recourber. En quoi la fatigue peut-elle voûter une personne ? Quand on est épuisé,
on n’arrive plus à se tenir droit, la tête se penche en avant, et les épaules retombent, ce qui donne
une allure voûtée.

. Quelle attitude a cette famille vis-à-vis des pauvres qui passent sur la route ?

. En quoi le pauvre élargit-il leur horizon ? En accueillant ce pauvre, ils élargissent leur cœur ;
en écoutant ses récits, ils découvrent d’autres horizons (d’autres manières de vivre, de penser,
d’autres lieux, ceux qu’il a traversés).

3ème STROPHE

. De quelle manière cette famille reçoit-elle les pauvres ? Dans quelles occasions utilise-t-on
normalement la fine nappe blanche ? Cette famille montre au pauvre que c’est une fête de le
recevoir ; elle le traite comme une personne importante.

4ème STROPHE

. Cette famille se contente-t-elle de l’accueillir pour un repas ? Que fait-elle aussi pour lui ? Une
besace, c’est un sac que l’on porte en bandoulière. De quoi celle-ci est-elle pleine ?

. Qu’exprime le pauvre en adressant des gestes d’adieu à la famille ? Sa reconnaissance. Pourquoi


la famille le suit-elle longtemps des yeux ? Elle s’est attachée à cet homme, elle pense à ce qu’il
va devenir, et lui souhaite une vie heureuse

5ème STROPHE

. Envoûter, c’est fasciner, charmer, ensorceler, en rendant dépendant. Qu’est-ce qui fait que ce
pauvre a tant besoin de repartir sur la grand-route ? C’est un espace où il est libre.

. Pourquoi le pauvre oubliera-t-il probablement cette maison où il a pourtant été si bien accueilli ?
Comme il va de maison en maison, il voit tant de gens qu’il ne peut se souvenir de chacun.
Cours de l’Annonciation

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