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Un poème
Raymond Queneau
NIVEAU 1 NIVEAU 1
A l’écoute
Jacques Charpentreau
NIVEAU 1 NIVEAU 1
Comme il est bon d’aimer
Air vif
Paul Eluard
Jean-Pierre Siméon
NIVEAU 2 NIVEAU 2
Le ciel de mon cœur Le ciel est par-dessus le toit
NIVEAU 2 NIVEAU 2
L'avion Poème à mon frère blanc
Alain Serres
NIVEAU 3 NIVEAU 3
L'école
Jacques Charpentreau
NIVEAU 3 NIVEAU 3
La fourmi et la cigale L’oiseau du Colorado
Robert Desnos
Raymond Queneau
NIVEAU 4
L’homme qui te ressemble
Je ne suis pas un noir,
J’ai frappé à ta porte, je ne suis pas un rouge,
j’ai frappé à ton cœur je ne suis pas un jaune,
pour avoir bon lit, je ne suis pas un blanc.
pour avoir bon feu. mais je suis un homme
pourquoi me repousser ? Ouvre-moi mon frère … !
Ouvre-moi mon frère … !
Ouvre-moi ta porte
Pourquoi me demander ouvre-moi ton cœur
si je suis d’Afrique, car je suis un homme
si je suis d’Amérique l’homme de tous les temps
si je suis d’Asie. L’homme de tous les cieux
si je suis d’Europe ? l’homme qui te ressemble … !
Ouvre-moi mon frère … !
Pourquoi me demander
la longueur de mon nez, René Philombé
l’épaisseur de ma bouche
la couleur de ma peau
et le nom de mes Dieux ?
Ouvre-moi mon frère … !
NIVEAU 4
Il était une feuille Le Corbeau et le Renard
Il était une feuille avec ses lignes Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Ligne de vie
Tenait en son bec un fromage.
Ligne de chance
Ligne de coeur. Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Signe de chance
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Signe de coeur.
Sans mentir, si votre ramage
Il était un arbre au bout de la branche
Se rapporte à votre plumage,
Un arbre digne de vie
Digne de chance Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.
Digne de coeur
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,
Coeur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit. Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,
Il était des racines au bout de l’arbre
Racines vignes de vie Apprenez que tout flatteur
Vignes de chance
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Vignes de cœur.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.
Au bout des racines il était la terre
Le Corbeau honteux et confus
La terre tout court
La terre toute ronde Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.
Jean de La Fontaine
Jacques Prévert
NIVEAU 5 NIVEAU 5
Lieder du vent à décorner les bœufs L’orage
Où je cours si vite où je cours si vite Les moineaux buissonniers se sont tous dispersés
Le vent en bégaye d'émotion et d'indignation Avec le vol aigu et les cris d’hirondelles,
Se donner tant de mal et de gymnastique Et des mouettes vont, traînant leurs larges ailes,
Et qu'on vous pose après de pareilles questions Dans l’air lourd à gravir et lourd à traverser.
A quoi bon souffler si fort et si bête L’éclair qui brille au loin semble une brusque entaille
Et puis s'en aller sans rien emporter Et, tandis que hennit un cheval de labour,
Les nuages vaillants qui vont à la bataille
Quelle vie de chien qui toujours halète
Escaladent l’azur âpre comme une tour...
Qui tire sa langue de chien fatigué
NIVEAU 5 NIVEAU 5
ZOO Le Pont Mirabeau
Guillaume Apollinaire
NIVEAU 6 NIVEAU 6
Une baleine à bicyclette J'aime beaucoup ta sonnette,
elle a un son net et intact.
Une baleine à bicyclette
rencontre un yak dans un kayak Bien trop poli pour être honnête,
dit la baleine au yak sans tact.
Elle fait sonner sa sonnette.
C'est pour que le yak la remarque. Le yak en kayak s'en va sur le lac
et la baleine à bicyclette
Elle sonne faux, ta sonnette,
dit le yak à l'accent canaque. s'en va pédalant vers Cognac
en faisant sonner sa sonnette.
La baleine, la pauvre bête,
reçoit ces mots comme une claque. Comme je n'ai plus de rimes en ac
je reste en carafe dans le lac
Une baleine à bicyclette
qu'un yak accuse de faire des couacs ! Comme une baleine un peu braque
qui n'a plus de tour dans son sac.
Elle sonne juste, ma sonnette,
dit la baleine du tac au tac. Claude ROY
NIVEAU 6 NIVEAU 6
Le Lion et le Rat
Jean de La Fontaine
NIVEAU 6 NIVEAU 6
Chanson de la seine
La Seine a de la chance
Elle n'a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse,
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers
NIVEAU 7 NIVEAU 7
Page d’écriture (Jacques Prévert) Ils ne font rien seize et seize
Et surtout pas trente-deux
Deux et deux quatre De toute façon
Quatre et quatre huit Et ils s’en vont.
Huit et huit font seize…
Et l’enfant a caché l’oiseau
Répétez! dit le maître Dans son pupitre
Et tous les enfants
Deux et deux quatre Entendent sa chanson
Quatre et quatre huit Et tous les enfants
Huit et huit font seize… Entendent la musique
NIVEAU 7 NIVEAU 7
Le renard et la cigogne
NIVEAU 7 NIVEAU 7
Le poète Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
NIVEAU 8 NIVEAU 8
La chanson des escargots qui vont à l’enterrement Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
A l'enterrement d'une feuille morte Reprenez-vous couleurs
Deux escargots s'en vont Les couleurs de la vie
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir Alors toutes les bêtes
Un très beau soir d'automne Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
Hélas quand ils arrivent La vraie chanson vivante
C'est déjà le printemps La chanson de l'été
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots Et tout le monde de boire
Sont très désappointés Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine Et les deux escargots
La peine de vous asseoir S'en retournent chez eux
Prenez un verre de bière Ils s'en vont très émus
Si le cœur vous en dit Ils s'en vont très heureux
Prenez si ça vous plaît Comme ils ont beaucoup bu
L'autocar pour Paris Ils titubent un petit peu
Il partira ce soir Mais là-haut dans le ciel
Vous verrez du pays La lune veille sur eux.
NIVEAU 8 NIVEAU 8
Pour faire le portrait d’un oiseau Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
Peindre d'abord une cage attendre que l'oiseau entre dans la cage
avec une porte ouverte
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
Peindre ensuite puis
quelque chose de joli effacer un à un tous les barreaux
quelque chose de simple en ayant soin de ne toucher à aucune des plumes de l'oiseau.
quelque chose de beau
quelque chose d'utile pour l'oiseau.
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
Placer ensuite la toile contre un arbre pour l'oiseau
dans un jardin peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
dans un bois la poussière du soleil
ou dans une forêt et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
se cacher derrière l'arbre et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter.
sans rien dire sans bouger...
NIVEAU 8 NIVEAU 8
Le Loup et le Chien Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Un Loup n'avait que les os et la peau, Portants bâtons, et mendiants ;
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire ;
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Moyennant quoi votre salaire
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. Sera force reliefs de toutes les façons :
L'attaquer, le mettre en quartiers, Os de poulets, os de pigeons,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Sans parler de mainte caresse. "
Mais il fallait livrer bataille,
Le Loup déjà se forge une félicité
Et le Mâtin était de taille
Qui le fait pleurer de tendresse.
A se défendre hardiment. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé :
Le Loup donc l'aborde humblement, " Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
Entre en propos, et lui fait compliment - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
Sur son embonpoint, qu'il admire.
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
" Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Où vous voulez ? - Pas toujours, mais qu'importe ?
Quittez les bois, vous ferez bien : - Il importe si bien, que de tous vos repas
Vos pareils y sont misérables, Je ne veux en aucune sorte,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Dont la condition est de mourir de faim.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Car quoi ? rien d'assuré, point de franche lippée.
Tout à la pointe de l'épée. Jean de La Fontaine
Suivez-moi ; vous aurez un bien meilleur destin. "
NIVEAU 9 NIVEAU 9
La Neige Elle danse la neige dans la nuit de Noël,
Autour d'un tank brûlé qu'elle a pris pour chapelle,
Oh ! la neige ! La neige...
Regarde la neige qui tombe...
Tout de suite moisson, tout de suite hécatombe,
Cimetière enchanté fait de légères tombes, Oh la neige ! Regarde la neige qui tombe...
Elle tombe la neige, silencieusement
De toute sa blancheur d'un noir éblouissant Claude Nougaro
La neige...
NIVEAU 9 NIVEAU 9
Le Petit Chat
C'est un petit chat noir effronté comme un page, Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
Je le laisse jouer sur ma table souvent. Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
Quelquefois il s'assied sans faire de tapage, Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
On dirait un joli presse-papier vivant. Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
NIVEAU 9 NIVEAU 9
NIVEAU 9 NIVEAU 9
Liberté Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur mes cahiers d'écolier Sur la montagne démente
Sur mon pupitre et les arbres J'écris ton nom
Sur le sable de neige
J'écris ton nom Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur les pages lues Sur la pluie épaisse et fade
Sur toutes les pages blanches J'écris ton nom
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur les images dorées Sur la vérité physique
Sur les armes des guerriers J'écris ton nom
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur la jungle et le désert Sur les places qui débordent
Sur les nids sur les genêts J'écris ton nom
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur tous mes chiffons d'azur Sur mes raisons réunies
Sur l'étang soleil moisi J'écris ton nom
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur les champs sur l'horizon Sur mon lit coquille vide
Sur les ailes des oiseaux J'écris ton nom
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
NIVEAU 10 NIVEAU 10
Sur mon chien gourmand et tendre Sur la santé revenue
Sur ses oreilles dressées Sur le risque disparu
Sur sa patte maladroite Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom J'écris ton nom
NIVEAU 10 NIVEAU 10
L’Invitation au Voyage Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Mon enfant, ma sœur, Dont l’humeur est vagabonde ;
Songe à la douceur C’est pour assouvir
D’aller là-bas vivre ensemble ! Ton moindre désir
Aimer à loisir, Qu’ils viennent du bout du monde.
Aimer et mourir – Les soleils couchants
Au pays qui te ressemble ! Revêtent les champs,
Les soleils mouillés Les canaux, la ville entière,
De ces ciels brouillés D’hyacinthe et d’or ;
Pour mon esprit ont les charmes Le monde s’endort
Si mystérieux Dans une chaude lumière.
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. Charles Baudelaire
NIVEAU 10 NIVEAU 10
Les Djinns La rumeur approche.
L’écho la redit.
Murs, villes, C’est comme la cloche
Et port, D’un couvent maudit ;
Asile Comme un bruit de foule
De mort, Qui tonne et qui roule,
Mer grise Et tantôt s’écroule,
Où brise Et tantôt grandit.
La brise,
Tout dort. Dieu ! La voix sépulcrale
Des Djinns !...Quel bruit ils font !
Dans la plaine Fuyons sous la spirale
Naît un bruit. De l’escalier profond.
C’est l’haleine Déjà s’éteint ma lampe,
De la nuit. Et l’ombre de ma rampe,
Elle brame Qui le long du mur rampe,
Comme une âme Monte jusqu’au plafond.
Qu’une flamme
Toujours suit ! C’est l’essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
La voix plus haute Les ifs, que leur vol fracasse,
Semble un grelot. Craquent comme un pin brûlant.
D’un nain qui saute Leur troupeau lourd et rapide,
C’est le galop. Volant dans l’espace vide,
Il fuit, s’élance. Semble un nuage livide
Puis en cadence Qui porte un éclair au flanc.
Sur un pied danse
Au bout d’un flot. Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
NIVEAU 11 NIVEAU 11
De vampires et de dragons ! Frissonnent tous les grands chênes,
La poutre du toit descellée Sous leur vol de feu pliés !
Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée De leurs ailes lointaines
Tremble, à déraciner ses gonds ! Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Cris de l’enfer ! Voix qui hurle et qui pleure ! Si faible, que l’on croit
L’horrible essaim, poussé par l’aquilon, Ouïr la sauterelle
Sans doute, ô ciel ! S’abat sur ma demeure. Crier d’une voix grêle,
Le mur fléchit sous le noir bataillon. Ou pétiller la grêle
La maison crie et chancelle penchée, Sur le plomb d’un vieux toit.
Et l’on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu’il chasse une feuille séchée, D’étranges syllabes
Le vent la roule avec leur tourbillon ! Nous viennent encor ;
Ainsi, des Arabes
Prophète ! Si ta main me sauve Quand sonne le cor,
De ces impurs démons des soirs, Un chant sur la grève
J’irai prosterner mon front chauve Par instant s’élève,
Devant tes sacrés encensoirs ! Et l’enfant qui rêve
Fais que sur ces portes fidèles Fait des rêves d’or.
Meure leur souffle d’étincelles,
Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes Les Djinns funèbres,
Grince et crie à ses vitraux noirs ! Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Ils sont passés ! - leur cohorte Pressent leur pas ;
S’envole et fuit, et leurs pieds Leur essaim gronde :
Cessent de battre ma porte Ainsi, profonde,
De leurs coups multipliés. Murmure une onde
L’air est plein d’un bruit de chaînes, Qu’on ne voit pas.
et dans les forêts prochaines
NIVEAU 11 NIVEAU 11
Ce bruit vague
Qui s’endort,
C’est la vague
Sur le bord ;
C’est la plainte
Presque éteinte
D’une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J’écoute :
Tout fuit,
Tout passe ;
L’espace
Efface
Le bruit.
Victor Hugo
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Venise Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Dans Venise la rouge, Et les blancs escaliers
Pas un bateau qui bouge, Des chevaliers,
Pas un pêcheur dans l’eau,
Pas un falot. Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Seul, assis à la grève, Et le golfe mouvant
Le grand lion soulève, Qui tremble au vent,
Sur l’horizon serein,
Son pied d’airain. Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Autour de lui, par groupes, Qui veillent aux créneaux
Navires et chaloupes, Des arsenaux.
Pareils à des hérons
Couchés en ronds, Ah ! maintenant plus d’une
Attend, au clair de lune,
Dorment sur l’eau qui fume, Quelque jeune muguet,
Et croisent dans la brume, L’oreille au guet.
En légers tourbillons,
Leurs pavillons. Pour le bal qu’on prépare,
Plus d’une qui se pare,
La lune qui s’efface Met devant son miroir
Couvre son front qui passe Le masque noir.
D’un nuage étoilé
Demi-voilé. Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Ainsi, la dame abbesse Presse encor son amant,
De Sainte-Croix rabaisse En s’endormant ;
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.
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Et Narcissa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S’oublie en un festin
Jusqu’au matin.
Alfred de Musset
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