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Texte 01 

" Tout, hormis l'amour ! Hélas, dit Sténio, il est bien vrai ! Vous n'avez pas nommé l'amour, Trenmor, vous
qui connaissez Lélia, vous n’avez pas nommé l’amour ! [ …] Et bien ! La révélation de cela manque à
l'esprit humain. Pour le remplacer, Dieu lui a donné l'amour, faible émanation du feu du ciel, âme de
l'univers perceptible à l'homme ; cette étincelle divine, ce reflet du Très Haut, sans lequel la plus belle
création est sans valeur, sans lequel la beauté n'est qu'une image privée d'animation, l'amour, Lélia ne l'a
pas."

George SAND, Lélia, Editions Enag, 1989, P51.

Texte 03 :
Texte 02 :
Le corbeau et le renard
Liberté
Maître corbeau, sur un arbre perché,
Sur mes cahiers d’écoliers Tenait en son bec un fromage.
Sur mon pupitre et les arbres Maître renard, par l’odeur alléché,
Sur le sable sur la neige Lui tint à peu près ce langage :
J’écris ton nom « Et bonjour, Monsieur du Corbeau,
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !
Sur toutes les pages lues Sans mentir, si votre ramage
Sur toutes les pages blanches Se rapporte à votre plumage,
Pierre sang papier ou cendre Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
J’écris ton nom A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Sur les images dorées Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Sur les armes des guerriers Le renard s’en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,
Sur la couronne des rois Apprenez que tout flatteur
J’écris ton nom Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
[…] Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
Et par le pouvoir d’un mot Le corbeau, honteux et confus,
Je recommence ma vie Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Je suis né pour te connaitre
Pour te nommer Jean De La Fontaine, Livre 1, Les plus belles
pages de la poésie française, p148.
Liberté

Paul Eluard, Poésie et Vérité, Les plus


belles pages de la poésie française, p513.
Texte 04 :
« Allô, Fadéla ? Djedda est morte.
- Ce n’est pas vrai ! »
« J’aimerais que vous pleuriez beaucoup le jour de ma mort, pour que les autres voient combien
vous m’aimiez.». Ces phrases me brûlent encore.
Oui, Djedda, nous avons beaucoup pleuré, mais aucun de tes petits-enfants n’était là pour
t’accompagner. C’était au lendemain de l’indépendance, le téléphone ne fonctionnait presque jamais,
les télégrammes n’arrivaient pas. Ou avec retard, trop tard.
Tu es morte au moment où je revenais d’une promenade à Blida, de rose parfumée. Il faisait un
temps splendide et je ne cessais de dire : « Ce que je suis heureuse, ce que je suis heureuse ! ». J’ai
du le répéter tout le temps où tu agonisais.
Depuis je ne peux être heureuse sans fêlure.
Malicieuse jusqu’au bout, Djedda, tu réussis à être toujours au centre de ma joie.
Tu m’as d’abord donné la vie. Je n’ai pas eu à résoudre l’énigme de ma présence au monde,
puisque c’est toi qui m’y as introduite.
Fadéla M’Rabet, Une enfance singulière, Anep, 2004, P9

Texte 05 :

La cigale et la fourmi

La cigale ayant chanté « Je vous paierai, lui dit-elle,


Tout l’été, avant l’oût, foi d’animal,
Se trouva fort dépourvue intérêt et principal. »
Quand la bise fut venue. La fourmi n’est pas prêteuse ;
Pas un seul petit morceau c’est là son moindre défaut.
De mouche ou de vermisseau. « Que faisiez-vous au temps chaud ? 
Elle alla crier famine dit-elle à cette emprunteuse.
Chez la fourmi sa voisine, - Nuit et jour à tout venant
La plaint de lui prêter je chantais, ne vous déplaise.
Quelque grain -Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Pour subsister Et bien ! Dansez maintenant. »
Texte 03 :
Jusqu’à la saison nouvelle.
Jean de La Fontaine, Fables, Les plus belles pages de la poésie française, P147

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