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Chanson de la Seine
La Seine a de la chance
elle n'a pas de soucis
elle se la coule douce
le jour comme la nuit
et elle sort de sa source
tout doucement sans bruit
et sans faire de mousse
sans sortir de son lit
elle s'en va vers la mer
en passant par Paris.
Jacques Prévert
On vous dit
Jean-Luc Moreau
Pierre Béarn
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Poésies – CE1
Îles
Mon petit lapin
Îles
Mon petit lapin
Îles où l'on ne prendra jamais terre N'a plus de chagrin
Depuis le matin,
Îles où l'on ne descendra jamais Il fait de grands sauts au fond du jardin.
Avant-printemps
René-Guy Cadou
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Poésies – CE1
Le dilemme
Jean Tardieu
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Poésies – CE1
J'ai vu le menuisier
J'ai vu le menuisier
Comme il est bon d'aimer Tirer parti du bois.
Eugène Guillevic
Caillou
Caillou noir,
Pas d'espoir.
Caillou rouge,
Rien ne bouge. D'ailleurs et d'ici
Caillou rond,
Pas un rond. Ali bafouille son français
Caillou gris, Giuseppe rêve du soleil
Rien de pris. Kasongo agite une amulette
Caillou vert, Amalia rit de ses lèvres de poivron
On le perd. José gigote sa samba
Caillou rose, Dans la cour
Peu de chose. Ils éclatent en rires clairs
Caillou jaune, Sur la marelle dessinée
On le prône, Et moi Benoît
Caillou blanc, seul dans mon coin
Vif argent. où l’ombre devient fraîche
Caillou d'or, je déballe une sucette
Quel trésor ! parce que mon papa
Caillou bleu, croit que les rois sont blancs.
Qui dit mieux ?
Moi, moi, moi, Michel Voiturier
Dit le fou:
Caillou plat
Et sans trou.
Maurice Carême
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Poésies – CE1
Le o et la dactylo
Pierre CORAN
Vent
Maurice Carême
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Poésies – CE1
L'ogre
J'ai trempé mon doigt dans la confiture
J’ai mangé un œuf,
J’ai trempé mon doigt dans la confiture turelure Deux langues de bœuf,
Ça sentait les abeilles Trois rôts de mouton,
Ça sentait les groseilles Quatre gros jambons,
Ça sentait le soleil Cinq rognons de veau
J’ai trempé mon doigt dans la confiture Six couples d’oiseaux,
Puis je l’ai sucé Sept immenses tartes,
Comme on suce les joues de bonne grandmaman Huit filets de carpe,
Qui n’a plus mal aux dents Neuf kilos de pain,
Et qui parle de fées... Et j’ai encore faim.
Puis je l’ai sucé Peut-être, ce soir,
Sucé Vais-je encore devoir
Mais tellement sucé Manger mes deux mains
Que je l’ai avalé Pour avoir enfin
Le ventre bien plein.
René de Obaldia
Maurice Carême
Un marteau
Eugène Guillevic
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Poésies – CE1
Vent
Le vent
Fait grincer les chemins
Dans les gonds de la nuit
Il impose
Les manières du soleil
Aux arbres
Une envergure
Le soleil luit pour tout le monde
Mais un peu plus ou un peu moins.
Qui ose résister
Il en est que son chaud inonde
...a vite compris
D’autres ne le voit que de loin.
Il condamne l’inertie
Il luit plus pour le cormoran
Est-ce sa faute
Que pour la taupe ou le cafard.
Il luit plus à Perpignan
Il est des saisons
Qu’à Lille ou à Hénin-Liétard.
Qu’aucun vent
N’ose abuser
Le soleil luit pour tout le monde
Mais plutôt plus ou plutôt moins.
Il est des toits coléreux
Qui ne le supportent
Claude Roy
Il lui arrive
D’aider les fruits
Par nécessité pour eux
Par respect pour les arbres.
Alain Le Beuze
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Poésies – CE1
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Poésies – CE1
Chanson d'Automne
Tu me grondes
Les sanglots longs
Des violons
Parce que j'ai les doigts
De l’automne
De toutes les couleurs
Blessent mon cœur
Noir-polar
D’une langueur
Ou jaune-sable des squares
Monotone.
Parfois blanc-banquise
Ou rouge-révolution
Tout suffocant
Et même bleu-contusion
Et blême, quand
Tu me grondes
Sonne l’heure,
Et tu te trompes
Je me souviens
Mes doigts je les ai trempés
Des jours anciens
Dans l'amitié
Et je pleure.
Des mains
Des enfants
Et je m’en vais
Du quartier
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Des enfants
Deçà , delà
Du monde entier
Pareil à la
Feuille morte.
Joël Sadeler
Paul Verlaine
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Allez Scarole
Solitude
Un escargot
Il parlait aux volcans De Bourgogne
Et s’entendait avec les fleuves. Sur une salade
Le soir, il tutoyait les astres malheureux De Gascogne.
Il signait des traités :
Girafe par ici, Vint un escargot
Vautours par là. de Gascogne:
Il écoutait les doléances du caillou - Pousse-toi
Et partageait ses souvenirs ou je te cogne !
Avec tant d’horizons déçus !
A force de comprendre Bien qu'on ne
L’azur et la planète, Lui ait pas parlé,
Il s’éloignait de ses semblables. La salade s'exécuta;
Hommes très droits, hommes très justes, Elle se poussa
Apprenez-lui Laissant les deux bestioles
A être un peu moins seul. Sans une seule feuille
de scarole.
Alain Bosquet
Marion Zor
L'anneau
La ronde
Pour les fiançailles d’amour
Si toutes les filles du monde voulaient
Des peuples redevenus frères
s'donner la main, tout autour de la mer
Les hommes construiront un jour
elles pourraient faire une ronde.
Par-dessus continents et mers
Si tous les gars du monde voulaient
Par-dessus rives et rivières
bien êtr'marins, ils f'raient avec leurs
Un pont sans arches ni piliers
barques un joli pont sur l'onde.
Un pont qui tiendra dans les airs
Alors on pourrait faire une ronde autour
Sans aide aucune à rien lié
du monde, si tous les gens du monde
Comme un grand arc-en-ciel de pierre
voulaient s'donner la main.
Qui fera le tour de la Terre.
Paul Fort
Marcel Béalu
Mon ours
François David
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Je jouais
Le rêve de la lune
Je jouais à grimper à l'arc-en-ciel
Si la Lune brille
comme à l'échelle
Quand tu dors,
Sur le jaune
C'est pour planter
j'ai cueilli des boutons d'or
Des milliers de soleils pour demain.
Sur l'orange
Si tout devient silence
j'ai des clémentines
Quand tu dors,
Sur le rouge
C'est pour préparer
des framboises et des cerises
Le chant des milliers d'oiseaux
Plus haut, j'ai respiré les violettes
Et dorer les ailes des libellules.
Dans le bleu
Si la Lune tombe dans tes bras
j'ai coupé une fenêtre de ciel
Quand tu dors,
pour voir l'indigo
C'est pour rêver avec toi
Et je suis tombé par la fenêtre
Des milliers d'étoiles.
sur l'herbe verte.
Marie Botturi
Luce Guilbaud
Araignée
Araignée grise,
Cheval bleu
Araignée d'argent,
Ton échelle exquise
J’avais un petit cheval bleu
Tremble dans le vent.
Qui se promenait dans ma chambre
En liberté, crinière longue
Toile d'araignée
Et des rayons sur ses sabots.
Émerveillement
Lourde de rosée
Il galopait sur le bureau
Dans le matin blanc!
Sur les bouquins de l’étagère.
Il galopait, tête levée
Ouvrage subtil
Sur la steppe blanche des draps.
Qui frissonne et ploie
Ô maison de fil.
Il vivait d’un reflet
Escalier de soie.
S’endormait chaque nuit
Dans le creux de mes mais
Araignée grise,
Comme font les oiseaux
Araignée d'argent,
Ton échelle exquise
Madeleine Riffaud
Tremble dans le vent.
Madeleine Ley
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Locataires
Triangles
J'ai dans mon cartable
(C'est épouvantable !) Isocèle
Un alligator J'ai réussi à mettre
Qui s'appelle Hector. Un peu d'ordre en moi-même.
J'ai tendance à me plaire.
J'ai dans ma valise
(Ça me terrorise !) Équilatéral
Un éléphant blanc Je suis allé trop loin
Du nom de Roland. Avec mon souci d'ordre
J'ai dans mon armoire Rien ne peut plus venir
(Mon Dieu, quelle histoire !)
Un diplodocus Rectangle
Nommé Spartacus. J'ai fermé l'angle droit
Qui souffrait d'être ouvert
Mais pour moi le pire, En grand sur l'aventure.
C'est sous mon chapeau Je suis une demeure
D'avoir un vampire Où rêver est de droit.
Logé dans ma peau.
Eugène Guillevic
Jean-Luc Moreau
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Rêve de vent
A sa mort, un genou Mon pays est une terre nourricière
a légué sa fortune qui a pour symbole l'abeille
aux genoux ronds de son pays. Mon pays est un royaume d'arbres
Deux clavicules qui a domestiqué les vents
ont terminé le tour du monde.
Près d'un vieux fleuve, Mon pays est un rêve de connivences
une lèvre aurait pris le pouvoir. qui trotte dans la tête
Pour qui pourraient voter et danse devant le regard
les paupières de gauche ?
Ta peau, ton corps : Mon pays est un champ de lumière
ces faits divers. qui n'a pas de couleur
et qui porte un nom
Alain Bosquet toi.
Zakari Dramani-Issifou
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
On ne m'aime pas,
disait la guêpe
je comprends ça.
Eugène Guillevic
Zézette
Elle se trempe sans crier Non, avec une mâchoire comme ça, on n'est pas
Les quatre mains dans l'encrier... le frère des petits moutons. Des dents pareilles,
Puis elle trotte sur la page ça doit forcément vous donner des idées. J'ai
Comme un oiseau dans un nuage. connu un crocodile herbivore. Un jour, il mangea
Elle danse, elle caracole ; un quart d'éléphant et un demi-cornac. Il ne s'en
Elle fait de la haute école était même pas aperçu. C'était pas lui, c'étaient
Et Norge a raison de vanter ses dents.
Une écriture qui s'envole
Norge
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
mandoline
plus d'une maison une musique dans la main
plus d'une coquille
plus d'une caverne on dit on dit des mots
plus d'un édredon lilas douceur et mandarine
Jean-Pierre Siméon
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Le soleil rouge
En marchant vers le Mont Tremblant
à Gaston Miron Le soleil rouge
A fait naufrage
Je suis lac, je mélèze,
Je raquette, je harfange, Les baleines
Je portage, j'épinette, Portent son deuil
Je boucane, je castore,
Je saumone, je traineaude, Les cris des mouettes
J'omble, je truite, j'ourse, Piquent son linceul noir
J'orignale, je mirone, De milliers d'étoiles
Je hurone, je rondine, Sonores
J'érablise, je québèque,
Dans la profondeur des abîmes
le coeur en fête, je marche : Où ne perce jamais le jour
là est le Sud, aussi D'autres étoiles leur répondent
En silence
Frédéric-Jacques Temple
Jean-Max Tixier
Hibou et Hippocampes
Fête
Hibou
Frissonnez les érables !
Frémissez les bouleaux !
Tu aimes du hibou la neigeuse innocence
Tressaillez les cytises !
Et tu portes, selon la chasteté des eaux,
Bondissez les osiers !
Un vol d'oiseau
Balancez les cyprès !
Altéré de silence
Chantez les cèdres bleus !
Dansez les peupliers !
Hippocampes
Éclatez les genêts
Criez les cerisiers
Chevaux-marins de mon enfance,
Gueulez les chèvrefeuilles !
Mes souvenirs, mes hippocampes,
Et vous les saules pleureurs,
Vous montez comme font les mots,
Ramassez vos mouchoirs,
Des profondeurs, où les coraux
Demain, c'est le printemps !
De la mémoire se diamantent...
Jean-Claude Touzeil
Louis Daubier
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École publique Poésies - 6 points mai 2006, dernière actualisation en août 2013
Il y a
Les Confitures
Il y a
Les confitures
que l'hiver partira.
« Niam ! Niam ! »
Les confitures
Il y a
Qui nous damnent
que l'été reviendra.
Les confitures
Plein la figure
Il y a
C'est Ça
que l'été est là.
Les confitures !
Il y a
Les confitures
que l'été s'en ira.
Ad vitam
Les confitures
Il y a
Ad æternam
que l'hiver reviendra.
Les confitures
Qui durent / qui durent /
Bien-aimés, le temps n'a-t-il pas de raison ?
C'est pas
Le temps d'une conjugaison
Des confitures !
et déjà c'est une autre saison.
Andrée Chedid
Gisèle Prassinos
Luc Bérimont
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