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Sélectivité - Filiation

1. Préface
Coordination des disjoncteurs

Etude du comportement des disjoncteurs dans une installation électrique étendue :

Disjoncteur placé en cascade

Dans les installations tertiaires et industrielles, l’énergie électrique est distribuée depuis les points de livraison
jusqu’aux différents départs. Les appareils de distribution BT sont implantés dans des armoires ou des coffrets
d’après l’exemple du synoptique suivant :

L’idée principale est de restreindre le dérangement provoqué une panne (arrêts de service, maintenance…)

Pour ce faire les protections doivent avoir les qualités suivantes :

- La sélectivité : Pour détecter et isoler uniquement l’élément défaillant

- La coordination : Pour protéger les équipements selon leurs besoins et s’assurer de minimiser les coûts

- La sensibilité : Pour détecter la plus petite défaillance avant qu’elle ne créé des dommages plus importants.

- La stabilité : Pour maintenir les circuits intacts et garantir la continuité de service

- Et aussi la vitesse : Pour opérer rapidement afin de limiter les dégâts, de protéger le personnel et de satisfaire
à la norme…
2. La sélectivité

Qu’est-ce que la sélectivité ?


C’est la coordination des dispositifs de coupure automatique de telle sorte qu’un défaut, survenant en un point
quelconque du réseau, soit éliminé par le disjoncteur placé immédiatement en amont du défaut, et par lui seul.

La sélectivité des protections est un élément essentiel qui doit être pris en compte dès la conception d’une
installation basse tension :

▪ Améliore la continuité de service.


▪ Meilleure disponibilité de l’énergie.
▪ Confort des utilisateurs
▪ Fondamentale dans les installations qui alimentent des processus industriels de fabrication.

➢ Une installation non sélective est exposée à des risques de diverses gravités :

▪ Impératifs de production non respectés


▪ Arrêt de moteur de sécurité tels qu’une pompe de lubrification, extracteur de désenfumage, etc.
▪ Risque d’endommager l’outil de production dans les processus continus

Sélectivité totale
Pour toutes les valeurs du défaut, depuis la surcharge jusqu’au court-circuit franc, la distribution est totalement
sélective si Q2 s’ouvre et si Q1 reste fermé.

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Sélectivité partielle
La sélectivité est partielle si la condition ci-dessus n’est pas respectée jusqu’au plein courant de court-circuit au point
A, mais seulement jusqu’à une valeur inférieure. Cette valeur est appelée limite de sélectivité.

Les disjoncteurs Q1 et Q2 s'ouvrent simultanément.

Obtention de la sélectivité
La sélectivité ampèremétrique
La sélectivité ampèremétrique est basée sur l'intensité des courants de déclenchement. Elle repose sur le décalage
en intensité des courbes de protection.

La sélectivité chronométrique
Le déclenchement de l’appareil amont est légèrement temporisé ; celui de l’appareil aval est plus rapide. La
protection est sélective si le rapport entre les seuils de protection contre les courts-circuits est supérieur ou égal à
1,5. Elle s’utilise en complément de la sélectivité ampèremétrique.

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Emploi de disjoncteurs sélectifs
L’emploi de ce type de disjoncteurs qui correspond à la sélectivité chronométrique conduit, en
cas de défaut, à des temps totaux de coupure supérieurs à 20 ms, pouvant aller jusqu’à quelques
centaines de ms.

Lorsque le disjoncteur de l’installation n’est pas capable de supporter pendant la


temporisation un fort Icc, il est nécessaire que le disjoncteur D1 soit équipé d’un déclencheur
instantané à haut seuil.

Dans ce cas, la zone de sélectivité est limitée au seuil du déclencheur instantané du disjoncteur
amont.

Sélectivité «pseudo-chronométrique»
Emploi de disjoncteurs aval limiteurs :

▪ Limite fortement le courant de court-circuit grâce à


leur rapidité d’ouverture.

▪ Plus le courant de court-circuit présumé est élevé


plus ils sont rapides.

▪ Limite les contraintes thermiques et


électrodynamiques dans l’installation.

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Utilisation des tableaux de sélectivité

Sélectivité totale (T)

Les tableaux de sélectivité indiquent, pour chaque association de deux disjoncteurs, si la sélectivité est totale
(indiquée par un "T" sur zone de couleur).

Sélectivité partielle

Lorsque la sélectivité est partielle, la table indique la valeur maximum du courant de défaut pour laquelle la
sélectivité est assurée. Pour les courants de défaut supérieurs à cette valeur, les deux appareils déclenchent.

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3. Le dispositif différentiel
Rappel du dispositif

Symboles

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4. Sélectivité des différentiels
Le courant de défaut différentiel n’est pas limité, comme pour un courant de court-circuit, par l’impédance du
réseau, mais par la résistance du circuit de retour (prises de terre de la source et des utilisations) ou, dans le cas où
toutes les masses sont interconnectées par une liaison équipotentielle principale, par l’impédance de boucle du
défaut.

Ceci étant, le courant différentiel sera d’autant plus élevé que le défaut sera franc.

Sélectivité horizontale

Prévue par la norme NF C 15-100 § 536-3-2, elle permet l’économie d’un disjoncteur différentiel en tête
d’installation lorsque les divers disjoncteurs sont dans le même tableau.

En cas de défaut, seul le départ en défaut est mis hors tension, les autres dispositifs différentiels ne voyant pas de
courant de défaut.

Rappel de la NFC15-100

Protection des personnes contre les contacts indirects dans les

➢ Conditions normales : (UL = 50 V)


➢ Conditions "mouillées" : (UL = 25 V).

Condition à vérifier

IDn < UL/Ru

Temps de coupure maximale

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Sélectivité verticale

Pour réaliser la sélectivité entre A et B (non-déclenchement de A pour défaut en aval de B), la sélectivité doit être
ampèremétrique et chronométrique :

▪ En courant, la sensibilité de l’appareil amont doit être au moins le double de celle de l’appareil aval car
IΔn/2 < Idéfaut < IΔn

▪ En temps, le retard t1 de l’appareil amont doit être supérieur au temps total de coupure t2 de l’appareil aval.

Sélectivité à plusieurs niveaux.

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Schéma de câblage relais différentiel RH99M Vigirex.

Vigirex est une large gamme de dispositifs de protection différentielle et de signalisation.

Avantages : Conçu pour s'adapter à tous les types d'installation. (Voir fiche technique)

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5. La sélectivité logique
La sélectivité logique est utilisée avec les disjoncteurs à déclencheur électronique. Un fil pilote relie tous les
dispositifs de protection. Lorsque le disjoncteur aval détecte un défaut, il envoie une information au disjoncteur
amont. Si le disjoncteur aval n’a pas éliminé le défaut en moins de 50 mS alors le disjoncteur amont déclenche.

Réglages des disjoncteurs pilotés

Seules les fonctions de protection Court retard ou de protection Terre sont


gérées par la Sélectivité Logique.

▪ Sélectivité chronométrique (∆t D1 ≥ ∆t D2 ≥ ∆t D3),


▪ Seuils naturels des calibres des protections (Isd D1 ≥ Isd D2 ≥ Isd D3)

Fonctionnement

Un fil pilote relie les dispositifs de protection en cascade. Lorsqu’un défaut


apparaît, chaque disjoncteur qui détecte un défaut envoie un ordre pour faire
passer le disjoncteur situé juste en amont à sa temporisation naturelle.

Le disjoncteur placé juste au-dessus du défaut ne reçoit pas d’ordre (entrée


niveau bas) et de ce fait déclenche quasi instantanément.

Sortie 

▪ Niveau bas : le déclencheur ne détecte pas de défaut,


n’envoie pas d’ordre.
▪ Niveau haut : le déclencheur détecte un défaut,
envoie un ordre.

Entrée 

▪ Niveau bas (absence de défaut en aval) : la fonction de


protection est en veille avec une temporisation réduite
(≤ 0,1 s).
▪ Niveau haut (présence de défaut en aval) : la fonction
de protection concernée passe à l’état de la
temporisation réglée sur l’appareil.

Cette technique permet d’obtenir une sélectivité même avec des disjoncteurs de calibres proches et de réaliser en
standard la sélectivité sur trois niveaux ou plus :

▪ Dans le cas d’un défaut directement sur le jeu de barres amont, d’éliminer les contraintes importantes sur
l’installation liées à l’utilisation de disjoncteurs à déclenchement temporisé.

▪ En sélectivité logique, tous les disjoncteurs sont "virtuellement" à déclenchement instantané.

▪ Réaliser une sélectivité classique en aval avec des disjoncteurs non pilotés (par la sélectivité logique).

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6. La sélectivité énergétique
Plus simple et plus efficace que les techniques habituelles de sélectivité, elle est mise en œuvre sur la gamme des
disjoncteurs Compact NS. Pour que la sélectivité soit assurée quel que soit le courant de défaut présumé il suffit
d’avoir des disjoncteurs, amont et aval, de taille différente (rapport supérieur à 2,5) avec des calibres dans un
rapport supérieur à 1,6.

Ce principe associe le pouvoir de limitation exceptionnel des Compact NS et le déclenchement réflexe, sollicité par
l’énergie d’arc dissipée par le court-circuit dans l’appareil. Lorsqu’un court-circuit est élevé, s’il est vu par deux
appareils, l’appareil en aval le limite très fortement. L’énergie dissipée dans l’appareil amont est insuffisante pour
provoquer son déclenchement, il y a sélectivité quelle que soit la valeur du court-circuit.

Avec les disjoncteurs traditionnels.

La limite de sélectivité a une valeur « Is » au maximum égale au pouvoir de coupure « Icu D2 » du disjoncteur en
aval, car au-delà les deux disjoncteurs déclenchent.

Grâce à la limitation de courant avec Compact NSX

Sur les courants de court-circuit élevés cela permet d’augmenter naturellement la limite de sélectivité :

Le disjoncteur D2 (Compact NSX) en aval voit un courant de court-circuit très important. Le déclenchement réflexe le
fait ouvrir très rapidement (< 1 ms) avec une très forte limitation du courant de défaut,

Le disjoncteur D1 (Compact NSX) en amont voit un courant de défaut très limité.

Ce courant génère une répulsion des contacts. Cette répulsion entraîne une tension d’arc limitant encore plus le
courant de court-circuit. Mais la pression d’arc est insuffisante pour provoquer le déclenchement réflexe. Ainsi D1
(Compact NSX) aide D2 (Compact NSX) à couper le courant sans déclencher.

La limite de sélectivité « Is » peut dépasser le pouvoir de coupure « IcuD2 » du disjoncteur en aval et atteindre le
pouvoir de coupure renforcé par filiation.

La sélectivité devient alors totale avec un coût optimisé d’appareils.

La sélectivité énergétique nécessite la caractérisation et l’exploitation de :

▪ L’onde de courant que laisse passer le disjoncteur lors de la coupure caractérisée par son intégrale de joule

∫ 𝑰𝟐 . 𝒅𝒕 (souvent exprimée par I2 . t)

▪ La sensibilité des déclencheurs à l’énergie correspondant à l’impulsion de courant.

Ainsi, tout à fait logiquement ces caractéristiques sont représentées par des courbes

I² . t = f (Icc) à la place de tc = f (Icc)

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7. La filiation
Définition de la filiation

Il s’agit d’une association entre disjoncteurs qui permet d’installer en aval des disjoncteurs « moins performants ». Ils
permettent donc d’installer un disjoncteur avec un pouvoir de coupure inférieur au courant de court-circuit présumé
et d’être sollicités dans leurs conditions normales de coupure.

Tous les appareils placés en aval du disjoncteur limiteur sont concernés par la filiation car la limitation du courant se
fait tout au long du circuit contrôlé par ce disjoncteur.

Des économies grâce à la filiation

Certains fabricants de matériel électrique fournissent des tableaux de filiation qui permettent de connaître le
pouvoir de coupure renforcé en fonction de la protection placée en amont. Ce principe permet d’utiliser des
disjoncteurs de plus faible performance et donc de réduire les coûts du matériel tout en assurant la sécurité des
circuits.

L’utilisation de la filiation

Seuls des essais constructeurs peuvent permettre d’associer deux disjoncteurs en filiation.

La filiation peut être utilisée avec des appareils installés dans des tableaux électriques différents. Le pouvoir de
coupure du disjoncteur en amont doit évidemment être égal ou supérieur au courant de court-circuit présumé au
point où il est installé.

Principe de fonctionnement

La filiation, c'est en gros le père (disjoncteur amont) qui aide le fils (disjoncteur aval) à ouvrir sur un courant de
court-circuit d'une valeur supérieur à son PDC se produisant immédiatement en son aval. Dans ce cas de figure, le
disjoncteur amont (le père) va "légèrement s'ouvrir" afin de limiter la valeur du courant de court-circuit en aval du
disjoncteur aval (le fils). Une fois que le courant de court-circuit limité par le disjoncteur amont sera suffisamment
faible c'est à dire inférieur au pouvoir de coupure du disjoncteur aval, ce dernier se refermera et laissera la charge au
disjoncteur aval d'interrompre seul le court-circuit.

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Sélectivité renforcée

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