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INTRODUCTION AUX TECHNIQUES DE SURVEILLANCE

I. Introduction

Les techniques de surveillance désignent l’ensemble des techniques utilisées en industrie


pour le diagnostic prédictif des machines en vue de leur maintenance. Ce sont des outils de
maintenance préventive conditionnelle dite prédictive. Elles s’appuient sur la mesure et le suivie de
l’évolution des certains paramètres physiques de fonctionnement de ces machines tels que la
température, les niveaux de vibration et de son, la viscosité des huiles….

II. Rappels concepts de la maintenance

1. Définition de la maintenance (norme NF EN 13306)

La maintenance est l’ensemble des actions techniques, administratives et de management


durant le cycle de vie d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un état dans lequel il
peut accomplir la fonction requise.

2. Les différentes politiques de maintenance

a. Maintenance curative/corrective

En dehors de certaines opérations périodiques comme le remplacement d’huile de graissage,


on attend «la casse» de la machine pour la réparer.

b. Maintenance préventive systématique

En s’appuyant sur une gestion rigoureuse, et sur une connaissance statistique de la vie des
composants de chaque machine, on programme l’arrêt du matériel pour une révision systématique
avant usure ou panne.

c. Maintenance préventive conditionnelle

Son principe consiste à estimer et suivre l’état de marche (et son évolution) du matériel en
fonctionnement, de manière à diagnostiquer des anomalies et programmer à l’avance les
interventions de maintenance. On utilise dans ce cas différentes techniques appelées techniques de
surveillance, basées sur la mesure de paramètres physiques, tels que :

- la mesure de vibrations ;
- la thermographie infrarouge ;
- l’analyse des mesures ultrasonores ;
- l’analyse d’huile.

III. Les techniques de surveillance

1. Mesure des vibrations

Toutes les machines, et particulièrement les machines tournantes, vibrent et l’image


vibratoire de leurs vibrations a un profil très particulier lorsqu’elles sont en état de bon
fonctionnement. Dès que des phénomènes d’usure, de fatigue, de vieillissement, de désalignement,
de balourd, etc.. apparaissent, l’allure de cette image change, ce qui permet, de quantifier
l’intervention. La plupart des défauts mécaniques peuvent être détectés par cette technique.
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L’investissement à prévoir pour ce type de mesure va de 630 000 FCFA (off-line) à 21 000 000
FCFA (online).

2. La thermographie infrarouge

La thermographie est une des techniques utilisées pour contrôler l'état des structures et des
systèmes industriels. Elle mesure l'intensité des émissions de rayons infrarouges (c'est-à-dire de
chaleur) par une caméra infrarouge, afin de déterminer les conditions opératoires de l'équipement.

Grâce à la détection des anomalies thermiques, certaines zones sont plus chaudes ou plus
froides qu'elles ne devraient l'être, un inspecteur expérimenté peut localiser et identifier les
incidents dès leur naissance. Le champ d’application de cette technique est très vaste et on peut
citer :

- la détection des points chauds dans les équipements électriques (conducteurs sous-
dimensionnés, cosses mal vissées, etc..) ou mécaniques (dégradation d’un palier) [figure
1.1].

Figure 1.1 : Images thermographiques


-a- Défaut sur un palier -b- Fuite sur une canalisation

- la détection des fuites thermiques dans les fours, canalisations etc.…

La thermographie infrarouge est relativement coûteuse (1 700 000 FCFA à 15 000 000 FCFA
environ pour l’ensemble caméra + logiciel de traitement d’images associé), mais c’est un outil très
polyvalent.

3. L’analyse des mesures ultrasonores

Tout mouvement relatif entre pièces produit des ultrasons de friction. La mesure et
l'enregistrement des signaux ultrasonores effectués à cadence régulière, et leur suivi dans le temps
permettent de détecter beaucoup de problèmes de façon simple efficace et peu onéreuse.

La technique offre de multiples applications dans le contrôle d’équipements hydrauliques et


pneumatiques (détection de fuites, contrôle d’étanchéité) et permet aussi de détecter les ultrasons
émis par des défauts d’origine électrique (mauvais contacts, effets corona, effets d’arc, etc.).

L’investissement à prévoir pour ce type de mesure va de 1500 DT, pour un simple contrôleur, à
15 000 DT pour un détecteur enregistreur collecteur de données qui peut également enregistrer des
mesures de température, de bruit, de vitesse de rotation et de débit de fuite.

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4. L’analyse d’huiles

L’analyse d’huiles est d’une importance primordiale dans tout programme de maintenance des
machines industrielles. La mise en œuvre de cette analyse est simple et presque tous les mécanismes
lubrifiés sont susceptibles d’être sujets à ce diagnostic. L’huile est en contact permanent avec les
pièces en mouvement. Elle fournit de nombreuses informations sur l’état de la machine. Lorsque
l’équipement est mis à rude épreuve, la qualité du lubrifiant s’en ressent.

L’analyse d’huile permet de suivre dans le temps les caractéristiques physico-chimiques du


lubrifiant. Cela permet d’apprécier son état de dégradation et donc son aptitude à remplir sa fonction
dans la machine.

Les résultats de l’analyse permettent de déceler des anomalies telles que :

• La contamination par des particules internes de l’équipement


• La pollution par des agents extérieurs
• L’usure par abrasion

L’analyse d’huile fait partie des moyens mis en œuvre pour faire la maintenance préventive. Avec
l’analyse vibratoire et la thermographie, elle permet d’éviter les pannes imprévues et les réparations
coûteuses

Il est clair que toutes ces techniques demandent un investissement important en matériel mais
aussi en hommes qui doivent être bien formés à ces techniques. Elles demandent aussi de bien
connaître les pathologies à prévenir : il faut d’abord savoir ce que l’on cherche ! Elles sont donc peu
utilisées directement par le maintenancier généraliste, mais peuvent être externalisées.

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Chapitre 1 : LA THERMOGRAPHIE INFRAROUGE

I. Introduction
La température se mesure à l’aide de thermomètres, par contact ou par rayonnement.
La mesure par contact nécessite comme l’indique la définition, un contact entre l’élément
dont on veut mesurer la température et l’appareil de mesure.
La thermographie fournit à distance et sans contact la cartographie des températures d'une
scène observée. La technologie des appareillages qui permettent ce type de mesure a
beaucoup évolué. Actuellement, les caméras thermiques dédiées à la maintenance et à la
prévention sont :
- Plus fiables dans leurs images,
- Plus ergonomiques dans leur utilisation (notamment en ce qui concerne l'exploitation des
images thermiques sur ordinateur) grâce à la numérisation fine du thermo-signale et au
développement de logiciels toujours plus performants ;
- Plus flexibles dans leur fonctionnement, de moindre encombrement et de moindre
consommation, ces gains étant obtenus grâce aux matrices de détecteurs non refroidies.
II. Définitions
1- Température absolue
La température d’un corps est une grandeur physique qui caractérise le niveau énergétique
de ce corps : celle-ci s’exprime en degrés Celsius (°C) ou en Kelvin (K). L’échelle en Kelvin fait
référence au zéro absolu qui vaut -273,15°C : à cette température, tout corps a une valeur
énergétique nulle.

T(K) = T (°C) + 273.15


2- La thermographie
La thermographie infrarouge (TIR) est la science de l'acquisition et de l'analyse
d'informations thermiques à l'aide de dispositifs d'imagerie thermique à distance.
La norme française A 09-400 définit la thermographie infrarouge comme « Technique
permettant d’obtenir au moyen d’un appareillage approprié l’image thermique d’une scène
thermique dans un domaine spectral de l’infrarouge ».

III. Domaine spectrale de l’infrarouge


La thermographie utilise la bande spectrale infrarouge, mais on travaille généralement dans
une bande spectrale qui s’étend de 2 à15 μm.

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III. Principe
- La camera infrarouge capte au travers d’un milieu transmetteur les rayonnements émis
par une scène thermique ;
- Le système radiométrique convertit la puissance de rayonnement en signaux numériques
ou analogiques : ceux-ci sont transcrits en température par le calculateur et transformés
en points lumineux sur un écran ;
- L’image ainsi obtenue s’appelle « Thermogramme ».

IV. Loi du rayonnement infrarouge

1. Différents types de rayonnement

On appelle rayonnement incident WINCD l'ensemble des rayonnements extérieurs à un


objet qui viennent le frapper.

- Une certaine partie du rayonnement, notée Wa, sera toujours absorbée, et l'objet cible en
retiendra alors l‘énergie.
- Une certaine quantité, notée Wr, sera réfléchie. Cette dernière n'affectera aucunement
l'objet cible.

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- Il est enfin possible qu’une certaine proportion de rayonnement, notée Wt, traverse
l’objet cible. Comme la quantité réfléchie, elle n’affecte pas l’objet.

Si nous écrivons cela sous forme d'une équation mathématique, nous obtenons:

Wa + Wr + Wt = WINCID = 100%

2. Loi de Kirchhoff :

Le rayonnement arrivant sur le matériau peut être absorbé, réfléchi ou transmis.

3. Rayonnement résultant

Le rayonnement résultant, capté par une camera infrarouge, est constitué de la somme de
tous les rayonnements qui quittent la surface d'un objet, quelles qu’en soient les sources
d'origine. Il provient de trois types de sources:

- rayonnement de l'objet cible lui-même ;


- du rayonnement provenant de la réflexion sur l’objet de la source de chaleur avant ;
- et du rayonnement issu de la source de chaleur arrière traversant l'objet cible.

5. Cas des différents corps réel

a. Cas général :
- La plupart des matériaux sont opaques en infrarouge (c'est-a-dire qu’ils ne se laissent
pas traverser par les rayons lumineux), la relation est la suivante :
a + r = 1 car la transmissivité est nulle t = 0.

b. Cas particulier :
- Si a =1, le matériau est appelé un corps noirs (radiateur total), le matériau ne transmet
et ne réfléchit rien.

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- Si r =1, le matériau est appelé un réflecteur parfait, le matériau ne transmet et
n’absorbe rien (Ex : miroir parfait).
- Si t =1, le matériau est appelé un transmetteur parfait, le matériau ne réfléchi et
n’absorbe rien. (Ex : le vide)

c. Corps noir:

- Le corps noir est le corps de référence dans la théorie du rayonnement infrarouge ;


- Un corps noir désigne un objet qui absorbe tout le rayonnement qu’il reçoit sur sa
surface, quelles que soient la direction et la longueur d'onde.

VI. Grandeurs d’influences

1. L'émissivité :
- L‘émissivité d'un matériau (souvent écrite ε), est le rapport de l‘énergie qu'il rayonne
par rapport à celle qu'un corps noir qui rayonnerait à la même température. C'est donc
une mesure de la capacité d'un corps à absorber et à réémettre l‘énergie rayonnée ;
- Ces valeurs sont comprises dans une gamme de 0 à 1 sans dimension

2. L’état du matériau : En général, plus la surface du matériau est rugueuse ou oxydée, plus
l’émissivité est élevée.
En revanche si la surface du matériau est polie l’émissivité est faible.

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3. La direction de l’émission : L’émission du rayonnement infrarouge varie avec l’angle
d’observation et l’émissivité reste constante jusqu’à plus ou moins 50° par rapport à la
normale : au-delà, celle-ci chute fortement.

4. Température apparente réfléchie : Ce paramètre permet de compenser le rayonnement réfléchi.

5. Les effets de distance

VII. Classification des défauts en thermographie

1. Condition de température absolue

Si le composant peut être touché par un opérateur habilité, sa température de surface ne


doit dépasser le seuil limite fixé par le constructeur.

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Défaut d'engrenage avant et après correction.

2. Condition de température différentielle, charge nominale

- Le composant fonctionnant à charge nominale, est comparé à un autre travaillant dans


des conditions similaires.
- La température du composant de référence :
 simultanément à celle du composant défectueux,
 est mesurable sur une seconde image,
 peut faire l’objet d’un "historique".

Défaut de connexion sur un disjoncteur

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VIII. Application de la TIR

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IX. Avantages et inconvénients

Exemple de défaut dans une armoire électrique.

Cette image thermique est composée par des niveaux de couleur, qui sont en corrélation
avec les niveaux de T° mesurés (échelle des températures). Dans ce cas, par comparaison des
températures des trois connexions, le thermogramme nous indique un mauvais serrage au
niveau du câble droit.

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Application : Interpréter ces thermogrammes et déterminer le degré de sévérité et l’intervention à
faire.

Condition de température différentielle (la température de référence est


mesurable sur une seconde image)

Cette image thermique est composée par des niveaux de couleur, qui sont en corrélation
avec les niveaux de T° mesurés (échelle des températures). Dans ce cas, par comparaison
des températures des trois fusibles, le thermogramme nous indique une détérioration du
deuxième fusible. La température maximale est de 75.8°C.

L’écart de température est compris entre 20°C et 40°C : Il s’agit d’un défaut d’ordre 2
(sérieux). Mesures correctives urgentes, dans la semaine ou la quinzaine.

Cette image thermique est composée par des niveaux de couleur, qui sont en corrélation
avec les niveaux de T° mesurés (échelle des températures).

La température maximale enregistrée est de l’ordre de 88°C. Cette dernière est supérieure à
celle fixée par le constructeur (60°C). Par conséquent, il est nécessaire d’intervenir pour
chercher la(les) cause(s)responsables.

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Chapitre 2. Contrôle, Analyse et Diagnostic par ultrasons

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