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l’échelle de quelques µm jusqu’à l’échelle de quelques kms. L’hypothèse de travail principale est
contenue dans le titre du cours. On suppose que la densité d’atomes est assez élevée pour que nous
n’ayons pas à nous préoccuper de l’interaction entre atomes ou molécules.
La mécanique des milieux continus est basée sur une formulation axiomatique des lois de la
Dans ce cours, nous nous limiterons au comportement élastique réversible des solides. Ce
comportement décrit assez bien l’utilisation des structures dans la vie courante. Cependant la
production des matériaux et la mise en forme des structures font appel à des comportements
plastiques, élasto-plastiques et élasto-viscoplastiques. Pendant les travaux dirigés des exemples de
ces comportements seront abordés et nous aurons constamment à l’esprit que le comportement des
Les applications de la mécanique des milieux continus font partie de la vie quotidienne de
tout ingénieur. Afin de souligner l’importance pratique de cette branche de la physique, des visites de
laboratoires sont organisées pour les élèves. Lors de ces visites, nous insisterons particulièrement sur
les applications industrielles de la mécanique et les relations entre la théorie et la démarche
expérimentale.
Ce cours ne pourra être aussi bénéfique que le souhaite son auteur sans l’assistance des
élèves aux exposés oraux, aux travaux dirigés et aux visites de laboratoires.
α
a scalaire trace (a11+a22+a33)
a dérivée temporelle de a
T
α
A scalaire transposé du tenseur du
a a
vecteur à trois composantes second ordre, matrice (3x3)
T
b
a
b
transposé du vecteur à produit dyadique de et de
trois composantes (matrice 3x3)
Aα
a
.
b
vecteur à six composantes
produit scalaire
aα
b
vecteur à six composantes
α
produit vectoriel
α
correspond au tenseur
produit matriciel de et
T
α
a
transposé du vecteur à
(un vecteur)
α
α
β
β
six composantes
A T
produit matriciel de et
matrice (6x6)
(une matrice, tenseur 2ème ordre)
A A
α
transposé de la matrice (6x6) β : produit double contracté de
α
tenseur du quatrième ordre
et (un scalaire)
A
A
α
A aire W vol
def
énergie de déformation par unité de
a0 longueur initiale
a longueur actuelle volume
b0 longueur initiale W int énergie de déformation totale
b longueur actuelle comp
W vol énergie complémentaire par unité de
BC segment de droite
volume
c0 longueur initiale
comp
c longueur actuelle W int. énergie complémentaire totale
E module de Young travail des efforts extérieurs
e f F
W ext
i
tenseur (2ème ordre) gradient des W inert . puissance des efforts d’inertie
x X
déplacements
vecteur position actuelle
i indice
vecteur position initiale
I moment d’inertie d’une section
I I
angle
γ
vecteur normale à un élément de
surface accélération
P
masse volumique
force extérieure
σ
r rayon vecteur tenseur des contraintes de Cauchy
R rayon de courbure contrainte de von Mises
σ
Re limite d’élasticité (y)
m contrainte moyenne ( trace / 3)
RA, RB réactions d’appui
s tuv
ω
tenseur des petites rotations
CHAPITRE I
APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE DE LA DEFORMATION DES SOLIDES
ISOTROPES HOMOGENES
I. L’ESSAI DE TRACTION COMPRESSION SUR UN SOLIDE……………………..… 3
I.1. Observations expérimentales : relation force allongement………...… 3
I.1. Quantification des observations expérimentales ………...……………. 5
II. L’ESSAI DE CISAILLEMENT SUR UN SOLIDE………………………………….…… 9
II.1. Observations expérimentales : relation force déplacement…………… 9
II.2. Quantification des observations expérimentales………………….…….. 10
III. LE VECTEUR CONTRAINTE ET LE TENSEUR CONTAINTE ………………….…. 13
III.1. Le principe de la coupe : équilibre global vs. équilibre local…………… 13
III.2. Le vecteur contrainte …………………………………………………………. 14
III.2.1. Introduction heuristique du vecteur contrainte…………………….. 14
III.2.2. Propriétés du vecteur contrainte……………………………………. 15
III.3. Le tenseur contrainte ………………………….………………………….….. 17
III.3.1. Introduction heuristique du tenseur contrainte …………………… 17
III.3.2. Symétrie du tenseur contrainte……………………………………… 19
III.4. Relation entre le tenseur contrainte et le vecteur contrainte …………. 20
IV. LE TENSEUR DEFORMATION ET LA LOI DE HOOKE POUR UN MATERIAU ISOTROPE
HOMOGENE………………………….………………………….………………………….… 23
IV.1. Le teneur déformation……………………………………………………………. 23
IV.1.1. Les composantes de traction du tenseur déformation………………. 23
IV.1.2 Les composantes de cisaillement du tenseur déformation………… 24
IV.2. La loi de Hooke pour un matériau homogène isotrope…………………….. 25
IV.2.1. La loi de Hooke en chargement uniaxial………………………………. 25
IV.2.2. La loi de Hooke en chargement multiaxial ……………………………. 26
V. CHANGEMENT DE REPERE ………………………….………………………….…………. 29
V.1. Décomposition du tenseur contrainte en produits dyadiques…………… 29
V.2. Comportement des tenseurs contrainte et déformation
lors d’un changement de repère…………………….………………………… 30
CHAPITRE II
APPROCHE DIFFERENTIELLE DE LA DEFORMATION DES SOLIDES ISOTROPES
I. NOTION DE DEFORMATION VARIABLE DANS L’ESPACE …………………………. 35
I.1. Exemple de déformations et contraintes non homogènes………………… 35
I.2.. Transformation de voisinage …………………………………………………… 36
I.2.1. Le vecteur déplacement et le tenseur gradient des déplacements … 36
I.2.2. Transformations de voisinage particulières :
la translation et la rotation………………………………………………. 37
I.2.3. Hypothèse des petites perturbations…………………………………… 37
I.3. Le tenseur petites déformations………………………………….……………... 38
I.3.1. Déformations en allongement…………………………………………… 38
I.3.2. Déformations en cisaillement……………………………………………. 38
I.4. Décomposition du vecteur déplacement en rotation et en déformation… 39
I.5. Conditions de compatibilité……………………………………………………… 40
I.5.1. Unicité du champ de déplacement…………………………………………… 40
1.5.2. Existence d’un champ de déplacement : conditions de compatibilité……. 41
1.5.3. Notation d’Einstein………………………….……………………………… 43
1.5.4. Expression compacte des équations de compatibilité………………… 43
II. PROPRIETES DU TENSEUR CONTRAINTE…………………………………………………. 45
II.1. Les équations d’équilibre………………………….………………………………… 45
II.1.1. Equation d’équilibre en statique sans forces
massiques………………………….………………………….…………… 45
II.1.2. Equation d’équilibre en dynamique sous présence de forces
massiques………………………….………………………….…………… 46
II.2. Les 3 invariants du tenseur contrainte………………………………………… 47
II.2.1. Les valeurs propres du tenseur contraintes……………………………. 47
CHAPITRE V
METHODES SEMI INVERSE
I. BILAN………………………….………………………….……………………………………. 99
I.1. Nombre d’inconnues, nombre d’équations ………………………………… 99
I.2. Méthodes de résolution………………………….………………………….…… 99
II. EQUATIONS FONDAMENTALES DE L’ELASTICITE………………………….………… 101
II.1. Equations de Beltrami-Mitchell………………………….……………………… 101
II.1.1. Cas général : forces de volume non nulles………………………….… 101
II.1.2. Forces de volume nulles ou constantes……………………………… 101
II.2. Formulation du problème d’élasticité en fonction des déplacements…… 102
II.2.1. Equation de Navier……………………………………………………… 102
II.2.2. Elimination des forces de volume dérivant d’un potentiel…………… 103
II.3. Principe de superposition et unicité de la solution ………………………… 104
II.3.1. Le principe de superposition……………………………………………… 104
II.3.2. Unicité de la solution (Gustav, Robert Kirchhoff 1824 à 1887) ………… 105
III. SOLUTION DE PAPCOVITCH NEUBER DE L’EQUATION DE NAVIER………………… 107
III.1. Analyse de la solution de Papcovitch Neuber ………………………….………… 107
III.2. Démonstration de la solution de Papcovitch Neuber …………………………… 108
III.2.1. Forme générale du vecteur déplacement ………………………………. 108
III.2.2. Expression de l’équation de Navier et valeur de C……………………… 108
III.2.3. Expression du potentiel vecteur…………………………………………… 109
IV EXERCICES RESOLUS………………………….………………………….………………….. 111
CHAPITRE VI
METHODES ENERGETIQUES
I. RAPPEL DES EQUATIONS A RESOUDRE ET BUT DU CHAPITRE………………… 121
II. EXEMPLE SIMPLE : L’ASSEMBLAGE DE RESSORTS ……………………………… 123
III. APPLICATION AUX SOLIDES ELASTIQUES …………………………………………… 125
III.1. Rappels………………………….………………………….……………………… 125
III.1.1. Champ de contraintes statiquement admissibles et champ de
déplacements cinématiquement admissibles ………………………… 125
III.1.2. Energie de déformation et potentiel …………………………………… 125
III.1.3. Les fonctions convexes à une variable……………………………….. 126
III.1.4. Les fonctions convexes à n variables et
considérations sur l’énergie……………………………………………. 127
III.2. Principe de minimum de la fonctionnelle F(u) ………………………………. 129
III.2.1. Démonstration de la propriété de minimum ………………………….. 129
III.2.2. Exemple d’application …………………………………………………… 131
IV. EXERCICES RESOLUS………………………….………………………….………………… 135
CHAPITRE VII : ELASTICITE PLANE
I. LES DEUX ETATS PLANS D’ELASTICITE………………………….………………… 145
I.1. Etat plan de contrainte………………………….………………………….… 145
I.2. Etat plan de déformation…………………….………………………….……. 146
II. LES EQUATIONS FONDAMENTALES DE L’ELASTICITE PLANE………………… 149
II.1. Les équations d’équilibre………………………….……………………………… 149
II.1.1. Les équations différentielles d’équilibre………………………………. 149
II.1.2. Les conditions de contour……………………………………………….. 149
II.1.3. Changement d’axe………………………….…………………………… 150
II.2. Les équations de compatibilité et le potentiel des contraintes……………. 150
III. LA FONCTION D’AIRY………………………….………………………….………………… 151
III.1. Forces de volume nulles………………………….……………………………… 151
III.2. Forces de volume dérivant d’un potentiel………………………….………… 151
IV. APPLICATION A LA THEORIE DES POUTRES…………………………………………… 153
IV.1. Solution de l’équation biharmonique par des polynômes………………… 153
et A. Si la force est annulée l’éprouvette retrouve sa forme initiale en suivant le chemin X10.
-a- -b - - c-
Figure 1. : Traction uniaxiale d’une éprouvette solide (a) forme de l’éprouvette non déformée, (b)
forme de l’éprouvette déformée, (c) relation entre la force et la variation de longueur.
En utilisation normale, les structures (une voiture, un avion, un train, le plancher d’un
bâtiment) travaillent toutes dans le domaine élastique, sans déformations ou allongements
permanents. La mise en forme des métaux (production de voitures, avions, trains, …) se fait par
déformation plastique. Dans ce cours, nous nous intéressons au domaine élastique.
Considérons une deuxième éprouvette du même matériau que l’éprouvette n°1 (Figure 2).
L’éprouvette n° 2 a la même section que l’éprouvette n°1, mais est trois fois plus longue. Soumettons
cette éprouvette à la même sollicitation F que l’éprouvette n°1. Nous admettons l’hypothèse
fondamentale de la mécanique des milieux continus: l’équilibre global de l’éprouvette implique que
chaque morceau de matière est en équilibre. Découpons l’éprouvette par la pensée en trois
morceaux identiques de longueur l0. Chaque morceau est soumis à des forces de traction F et subi un
Figure 2. : Traction uniaxiale sur une éprouvette de longueur initiale 3l0. Chaque morceau de longueur
initiale l0 est en équilibre et s’allonge de l. L’allongement total de l’éprouvette est 3l.
L’éprouvette n°3 s’allonge d’une quantité l/2. Chaque moitié d’éprouvette est en équilibre. Par
symétrie, la moitié gauche et la moitié droite de l’éprouvette sont soumises chacune à F/2.
-a-
-b- -c-
Figure 3. : Traction uniaxiale sur une éprouvette de longueur initiale l0 et de section initiale 2S0. (a)
Eprouvette non sollicitée. (b) Equilibre global de l’éprouvette sollicitée par une force F. (c) Equilibre de
chaque moitié d’éprouvette.
-a- -b-
Figure 4. : Traction uniaxiale sur trois éprouvettes du même matériau. (a) Relation force allongement
pour les trois éprouvettes. (b) Relation contrainte déformation pour les trois éprouvettes.
Les résultats des observations expérimentales sont résumés dans la figure 4. La figure 4a
montre la relation entre l’allongement et la force appliquée pour les trois éprouvettes. Prenons la
courbe correspondant à l’éprouvette n°1 comme référence. Pour une force donnée, l’éprouvette n°2
s’allonge trois fois plus que l’éprouvette n°1. En effet, chaque morceau de longueur l0 s’allonge autant
que l’éprouvette n°1. Pour la même force F, l’éprouvette n° 3 s’allonge deux fois moins que
l’éprouvette n°1. En effet, sous l’effet de la force F, chaque moitié de l’éprouvette n°3 ne reçoit que
F/2. Les deux quantités caractéristiques du comportement mécanique du matériau sont donc :
Pour la plupart des matériaux métalliques, le régime élastique (OA) correspond à des
déformations inférieures à 0.2%. La contrainte correspondante au point A est appelée limite
d’élasticité. Dans les ouvrages français cette contrainte est notée Re et dans les ouvrages anglo-
saxons y. (yield stress). La pente E de la courbe contrainte déformation dans le domaine élastique
est appelée module de Young en honneur du scientifique anglais du même nom. Le module de
Young a les dimensions physiques d’une contrainte. Pour les métaux le module de Young est exprimé
généralement en GPa (1 giga Pa = 109 Pa = 10 9 N/m2).
Considérons une éprouvette métallique (n°1) de longueur l 0 et de section a0b0 (Figure 5a).
Soumettons cette éprouvette à une force F parallèle au plan de base. Sous l’effet de la force
appliquée F, l’éprouvette est cisaillée. Le déplacement U est proportionnel à la force appliquée F.
Considérons une éprouvette (n°2) du même matériau, de section identique et de hauteur 2l0 (Figure
5b). Le déplacement relatif U de la section supérieure par rapport à la section de base est deux fois
plus grand que pour l’éprouvette n°1. Considérons maintenant l’éprouvette n°3 (Figure 5c) du même
matériau que les deux premières, de hauteur l0 et de section 2 a0b0. Sous l’action d’une force donnée
F, le déplacement relatif de la section supérieure U par rapport à la section inférieure est deux fois
plus petit que pour l’éprouvette n°1 (U=u/2).
-a - -c -
-b- -d-
Figure 5. : Essais de cisaillement sur trois éprouvettes du même matériau. (a) éprouvette n°1, (b)
éprouvette n°2 et (c) éprouvette n°3. (d) Relation force déplacement horizontal du plan supérieur pour
les trois éprouvettes.
parallèlement aux surfaces observées. Dans le cas de la figure 5, ceci donne a=F/(a 0b0),
b=F/(a 0b0) et c=F/(2a0 b0).
Figure 6. : Relation contrainte déformation pour les trois éprouvettes déformées en cisaillement. 0A
correspond au régime élastique. AB correspond au régime plastique. BX1 correspond à la décharge
élastique parallèle à la pente initiale OA. OX1 est la déformation permanente (plastique) après
déchargement des éprouvettes et X1X2 correspond à la déformation élastique
Comme pour l’essai de traction, un régime élastique et un régime plastique sont observés.
Sur la figure 6 le régime élastique correspond à la partie linéaire 0A. La pente de la courbe contrainte
de cisaillement-déformation de cisaillement est donné par G. G est appelé module de cisaillement
ou module de Coulomb, d’après Charles Augustin de Coulomb. Le régime plastique correspond à la
partie AB. Si l’on supprime la force au point B, l’éprouvette se décharge parallèlement à la pente
initiale en suivant le trajet BX1. Attention, le comportement BC n’est pas connu et rien ne permet
d’extrapoler le comportement au-delà des déformations testées. Après décharge, une déformation
permanent plast. correspondant à OX1 subsiste. Si l’éprouvette est remise en charge une deuxième
fois, elle suivra le trajet X1B. Les résultats sur l’essai de cisaillement peuvent être résumés comme
suit :
-a- -b-
-c-
Figure 7. : Principe de la coupe dans un solide. Equivalence des forces des deux côtés d’une même
section.
Considérons un corps au repos (Figure 7). Les forces sollicitant le corps comprennent les
charges appliquées et les réactions d’appui. Les forces appliquées et les réactions d’appui sont en
équilibre. Cet équilibre est traduit par les équations de la statique, i.e. :
Dans le cas où les 6 équations précédentes sont suffisantes pour déterminer les réactions, la structure
est dite isostatique, dans le cas contraire elle est dite hyperstatique.
P
5
Considérons un solide sous l’action de forces extérieures ,.., (Figure 7a). L’ensemble
des fores P i (i=1,2,3,4,5) satisfait aux équations de la statique, i.e. :
P
5
i
0
i1
Coupons le solide en deux parties G et D sans séparer les deux parties l’une de l’autre. L’équation
précédente peut s’écrire sous la forme :
P
5
0
i
i1
Les forces appliquées du côté gauche de la coupure (partie G) équilibrent parfaitement les forces
appliquées du côté droit de la coupure (partie D). Séparons les deux parties du solide (Figure 7b).
Nous supposons que chaque partie du solide est en équilibre. Les forces appliquées sont donc
nécessairement équilibrées par des forces internes. Les forces internes correspondent à la cohésion
de la matière. La répartition de ces forces internes sur la section peut être assez complexe. Nous
nous intéressons ici à la résultante de ces forces sur la section (Figure 7c). La force F d traduit l’effet
de la partie droite sur la partie gauche du solide. Cette force est donc équivalente à l’effet combiné de
P
3
, et :
P
Fd
3
La force F g traduit l’effet de la partie gauche sur la partie droite du solide. Cette force est donc
P
1
P
Fg
2
Les forces F g et F d sont donc opposées :
P P P
P
5
P P
P
Fd
5
F g F d
Fg
2
Le principe de la coupe, indique que les forces des deux côtés d’une surface de coupure
sont forcément de même module et de signes opposés. L’orientation du vecteur force dépend de la
facette considérée. L’orientation de la facette peut être caractérisée de façon unique par la normale
unitaire n . Sur la figure 8, F d pointe vers la gauche alors que F g pointe vers la droite. Or
l’orientation relative entre la force et la normale unitaire est la même de chaque côté de la coupure. Le
couple (F ,n) caractérise donc de façon univoque le chargement subi par le solide.
Pour chaque facette considérée, nous pouvons donc définir le vecteur contrainte de la façon
suivante :
F
T lim (1)
S 0 S
F est la force agissant sur la facette considérée et S la surface de la même facette. Le solide sera
-a- -b-
La figure 9 montre le solide étudié précédemment. Deux coupes distinctes ont été opérées
dans le solide. Les coupures ont été opérées au même point, mais les surfaces de coupe ont des
orientations différentes. Les forces agissant de part et d’autre de la coupure sont identiques dans les
P
figures 9a et 9b. En effet, ces forces sont déterminées par les équations d’équilibre F g
2
(
1
)
F
. Les forces de chaque côté de la coupure sont identiques pour les figures
3
5
d
et
9a et 9b, mais les forces par unité de surfaces sont évidemment distinctes, ainsi
(
1
)
(
1
)
F
(
2
)
(
1
)
d
d
T
(1)
T sur S1 et sur S2
S1 S2
Le vecteur contrainte est la force par unité de surface sur une facette quelconque d’un solide. Le
vecteur contrainte change donc avec l’orientation de la facette :
F
T lim T n (2)
S 0 S
-a- -b-
Figure 10.: Solide chargé en équilibre, soumis à deux coupures différentes conduisant à une
répartition différente des forces de chaque côté de la coupure.
Le vecteur contrainte dépend de l’endroit de la coupure (pour savoir de quel côté agissent
les forces externes P i=1,5 ) et de l’orientation de la facette (pour déterminer l’aire de la surface de
coupe). Dans les figures 9a et 9b, les mêmes forces agissent des deux côtés de la coupure. Les
vecteurs contraintes correspondants à la figure 9a et à la figure 9b sont différents à cause des aires
différentes des surfaces de coupure S1 et S2. Une répartition différente des forces de chaque côté de
la coupure est observée entre la figure 10a et la figure 10b. En effet, dans la figure 10a
(1) (2)
Fd = P 3+P 4+P 5 , alors que dans la figure 10b Fd = P 4+P 5 . Ainsi les vecteurs contraintes
correspondants sont
(1)
(1) Fd
= =
P 3+P 4+P 5 sur S et (3)= F (3)
d
=
P 4+P 5 sur S
T 1 T 3
S1 S1 S3 S3
Au paragraphe I, dédié aux observations expérimentales, nous avons introduit deux types
de contraintes, i.e.
-a- -b- -c -
Figure 11.: Sollicitations en traction d’un solide parallélépipédique de dimensions initiales a0, b0, c0
(a) solide non déformé,(b) traction selon x1, (c) cisaillement 32.
Convention de nom
Contraintes de traction
La figure 12 montre des sollicitations de traction suivant les trois axes. 11 correspond à une
force appliquée sur la facette perpendiculaire à l’axe x1 dans la direction x1. 22 correspond à une
force appliquée sur la facette perpendiculaire à l’axe x2 dans la direction x2. 33 correspond à une
force appliquée sur la facette perpendiculaire à l’axe x3 dans la direction x3. Dans le cas d’un solide
isotrope (le comportement est indépendant de la direction d’application des forces), les trois
contraintes de traction induisent des changements de longueur, mais pas des changement d’angles.
Sur la figure 12, les surfaces du solide non sollicité se coupent à angles droits et les surfaces du
solide déformé se coupent aussi à angles droits.
facette considérée :
Facette perpendiculaire à x1 :
contrainte de cisaillement 12 : agit dans la direction x2.
contrainte de cisaillement 13: agit dans la direction x3
Facette perpendiculaire à x2 :
contrainte de cisaillement 21 : agit dans la direction x1.
contrainte de cisaillement 23: agit dans la direction x3
Facette perpendiculaire à x3 :
contrainte de cisaillement 31 : agit dans la direction x1.
contrainte de cisaillement 32: agit dans la direction x2
Les contraintes de cisaillement induisent des changements d’angle. Les angles initialement
droits du parallélépipède deviennent pointus ou aigus. Dans un solide homogène, isotrope, soumis à
des petites déformations élastiques par des contraintes de cisaillement, les changements de
longueurs induits par ces contraintes de cisaillement peuvent être négligés. La figure 13 montre
Le tenseur contraintes
Les 3 contraintes de tractions 11, 22 et 33 et les 6 contraintes de cisaillement peuvent être
représentées par une matrice (3x3). Cette matrice est appelée tenseur contrainte.
Figure 14. : Equilibre en rotation d’un parallélépipède de dimensions initiales a0, b0, c0 chargé par des
contraintes de cisaillement. (a) Equilibre autour de x1, (b) équilibre autour de x2 et (c) équilibre autour
de x3.
Le principe de la coupe étudié plus haut, a montré que chaque partie d’un solide en
équilibre est nécessairement en équilibre. Les contraintes de traction et de cisaillement équilibrent les
forces extérieures appliquées à la structure. Les forces extérieures appliquées à la structure sont :
les chargements locaux, i.e. les forces concentrées ou distribuées ;
les réactions d’appui ;
les forces massiques distribuées (p.ex. les forces de gravité)
Les matériaux peuvent subir des forces massiques tels les forces de gravité ou les forces
électromagnétiques. Cependant, il n’y a pas de couples ou moment massiques. En chaque point d’un
solide, les moments engendrés par les contraintes doivent donc être nuls. L’équilibre en rotation
implique la symétrie du tenseur contrainte. En effet, considérons le solide représenté figure 14.
Les mêmes composantes de cisaillement agissent dans des directions opposées sur deux facettes
opposées. La direction est suivant l’axe du deuxième indice pour la facette avec la coordonnée la plus
grande.
contr. levier
surface contr. surface
σ 23
0 b 0 -
c 0a σ 32 0 c 0 =0 σ 23 σ 32
b0a
force force
L’équilibre autour de l’axe x2 permet d’écrire σ 31 σ13 . L’équilibre autour de l’axe x3 permet d’écrire
σ12 σ 21 . Le tenseur contrainte peut donc être représenté par une matrice (3x3) symétrique.
-a- -b-
Figure 15.: Disque d’épaisseur unitaire. (a) Chargement bi axial appliqué au disque. (b) Coupure
dans le disque faisant apparaître le vecteur contrainte sur la facette de coupure.
.
e e
équilibre suivant e 1 :
1
A1 11 A2 21 A0 T n 0
2
équilibre suivant e 2 : A1 12 A2 22 A0 T n . 0
La figure 16 illustre la relation géométrique entre l’aire des différentes facettes et les composantes de
la normale n :
A1 A0n1
e
1
, n n1 n 2
A 2 A0 n 2
Cette relation, permet de réécrire la condition d’équilibre du disque triangulaire de la figue 15b :
.
e e
équilibre suivant e 1 :
1
Figure 16. : Triangle rectangle. Relation entre les aires des facettes et la normale à l’hypoténuse.
Le vecteur contrainte T n agissant sur la facette de normale n est le produit matriciel du tenseur
contrainte et de la normale à la facette considérée :
σ
.
n
T n (3)
-a- -b-
Figure 17: Solide (a) non déformé, (b) déformé par et .
21 21 21
12 12
e2
2
2 2 12
e2
e1
e2
e1
e1
- a- -b- -c-
Figure 18. Disque rectangulaire soumis à du cisaillement. La différence entre les cas a, b et c est une
rotation de corps solide (sans déformation) autour de l’origine. Les cas a, b et c correspondent aux
mêmes contraintes et aux mêmes déformations.
L’essai de traction uniaxiale montre qu’un solide oppose une résistance aux changements
de longueurs. La mesure la plus simple, indépendante de la longueur initiale de l’éprouvette, est
l’allongement par unité de longueur initial. Pour caractériser les changements de longueurs dans trois
directions de l’espace, il faut introduire 3 mesures scalaires de déformation (figure 17).
a a0 b b0 cc0
11 22 33 (4)
a0 b0 c0
L’essai de cisaillement montre qu’un solide oppose aussi une résistance au changement
d’angle. L’équilibre en rotation implique que le tenseur contrainte soit symétrique. Considérons le
disque d’épaisseur unitaire de la figure 18 soumis à du cisaillement dans le plan (1,2). La différence
entre les cas a, b et c est une rotation de corps solide (sans déformation) autour de l’origine. Les cas
a, b et c correspondent donc aux mêmes contraintes. La déformation caractérisant le cisaillement est
la moitié du changement d’angle induit par le cisaillement :
12
2
-a-
Figure 19. (a) Cisaillement d’un parallélépipède rectangle. Cisaillement d’un disque d’épaisseur
unitaire (b) cisaillement , (c) cisaillement , (d) cisaillement . Le solide non déformé est
représenté en discontinu (trait rouge) et le solide déformé est représenté en trait plein.
12 12 13 13 23 23
12 13 23
2 2 2 (5)
21 12 31 13 32 23
Figure 20.: Sollicitations en traction d’un solide parallélépipédique de dimensions initiales l10 , l 02 , l 03 .
e
1
1
11 22 33
11 E 11 22 E 11 33 E
11 22 33
22 11 22 22 33
E E E
11 22 33
33 11 E 33 22 E 33 E
est appelé coefficient de Poisson en honneur du scientifique français Siméon, Denis Poisson
(1781, 1840).
Cisaillement
Les cas de cisaillement sont représentés figure 19. Dans le cas de matériaux homogènes
isotropes, les contraintes de cisaillement ( et ) n’introduisent pas de changement de
longueur (). Les contraintes de cisaillement n’agissent que sur les mêmes
Le principe de superposition
Comme en électricité, le principe de superposition est applicable parce qu’il existe une
relation de proportionnalité entre contraintes et déformations (cf. entre courant et tension en
Le principe de superposition des effets permet d’écrire la loi de Hooke (Sir Robert Hooke ,
1635 à 1703) complète pour un matériau homogène isotrope sous la forme :
1 12
11 E 11 22 33 12 2G
1 13
22 22 11 33 13 (6)
E 2G
1
33 E 33 11 22
23
23 2G
σ
Les contraintes sont représentées par un tenseur symétrique du second ordre , i.e. une
matrice (3x3) symétrique. Les déformations sont représentées aussi par un tenseur symétrique du
ε
11 12 13 11 21 31
σ
σ
21 22 23 T
12 22 32
31 32 33 13 23 33
empêche d’écrire la loi de Hooke sous forme matricielle, plus adaptée à des calculs. Les contraintes et
les déformations sont dans ce cas rassemblées dans des vecteurs colonnes à 6 composantes et
respectivement. Le comportement est décrit par une matrice M (6x6) symétrique. La matrice M
est appelée matrice de compliance du matériau.
11 1 0 0 0 11
1
22 1 0 0 0 22
ε
E
M
σ
33 1
0 0 0 33
(7)
2 12 0 0 0 1 0 0 2 12
1
2 23 0 0 0 0 1 0 2 23
2G
2
31 0 0 0 0 0 1 2 31
V. CHANGEMENT DE REPERE
11 12 13 1 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0
21 22 23 11 0 0 0 12 0 0 0 13 0 0 0 21 1 0 0
31 32 33 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
22 0 1 0 23 0 0 0 31 0 0 0 32 0 0 0 33 0 0 0
0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 1
Les matrices élémentaires dans la formule précédente peuvent être écrites sous forme de produits
dyadiques :
1 1 1 0
σ
11 0 1 0 0 12 0 0 1 0 13 0 0 0 1 21 1 1 0 0
0 0 0 0
0 0 0 0 0
22 1 0 1 0 23 1 0 0 1 31 0 1 0 0 32 0 0 1 0 33 0 0 0 1
0 0 1 1 1
1
2
3
T2
T3
e
e
e
e
e
e
3 3
1
11 12 13 ... ij e i e Tj
i 1 j 1
σ
Pour extraire une composante particulière kl du tenseur contrainte, il suffit de multiplier le tenseur
par le vecteur e Tk à gauche et à droite par le vecteur e l . En effet
jl
ki
ej
T
e
T 3 3 T
kl e k e l ij e k e i
l
i 1 j 1
1 si k = l
δ kl =
0 si k l
'
' Tj
e
e
3 3
i
ij'
i 1 j 1
Pour exprimer la relation entre les composantes du tenseur contrainte dans le nouveau et dans
'
'
Tk
'
3 3
e
e
e
e
l
'kl ij e i e Tj
i 1 j 1
x
P
x
Lors d’un changement de variables ' , le tenseur contrainte et le tenseur déformation se
transforment donc comme des matrices (3x3) :
T T
P P
' ε
σ
σ ε
P P
'
(8)
E
G (9)
2 1
En effet, considérons le disque d’épaisseur unitaire de la figure 21a. Dans le système d’axes e 1, e 2 ,
ce disque est soumis à de la traction selon e 1 et de la compression selon e 2 . Le tenseur contraintes
s’écrit :
1 0 0
σ
T1
T2
e
e
e
e
0 1 0
1
0 0 0
-a- -b-
Figure 21.: Sollicitations en traction et compression d’un disque d’épaisseur unitaire. (a) structure non
déformée, (b) structure déformée.
1 1
11 1 1 1 0 0
ε
T1
T2
e
e
e
e
(1 ) (1 )
E E
0 1 0
1
2
soit 1 1
1
1 E E
22 E
1 1 0 0 0
E
e
e
1
2 e
1
2
1
1
2
T1 '
'
e e
e e
e e
e e
1
2 1 1
2 1 1
T2
T2
1
'
'
e
e
, vaut
1
2
0 1 0
'
ε
T2
T1
e
e
e
e
(1 ) (1 )
1 0 0
1
E E
0 0 0
Dans ce repère, le chargement subi par le disque correspond à du cisaillement et le tenseur contrainte
s’écrit :
0 1 0
'
σ
T2
T1
e
e
e
e
1 0 0
1
0 0 0
0 1 0
'
ε
T2
T1
e
e
e
e
1
1 0 0
1
2
2G 2G
0 0 0
'
ε
En identifiant terme à terme les deux expressions du tenseur déformation , on obtient :
0 1 0 0 1 0
'
ε
1 (1 )
1 0 0 1 0 0
2G E
0 0 0 0 0 0
1 (1 )
2G E
CHAPITRE II
APPROCHE DIFFERENTIELLE DE LA
DEFORMATION DES SOLIDES
ISOTROPES
Considérons le disque d’épaisseur unitaire de la figure 1. Dans l’état non sollicité et non
déformé, toutes les fibres de matières indiquées ont la même longueur l0. Si ce disque est soumis à
un couple de flexion, toutes les fibres prennent des formes d’arcs de cercle de centre identique 0
(Figure 1b). Les fibres du haut sont raccourcies (l<l0) alors que les fibres du bas sont allongées (l>l0).
La fibre du milieu ne change pas de longueur. Dans le système d’axes indiqué, la longueur de la fibre
neutre vaut l 0 R
-a- -b-
Figure 1. : Déformation d’un disque d’épaisseur unitaire en flexion. (a) forme de l’éprouvette non
déformée, (b) forme de l’éprouvette déformée.
R est le rayon de courbure (inconnu) du disque fléchi. Cette équation fourni une relation entre le rayon
de courbure inconnu et l’angle d’ouverture . La longueur des autres fibres s’écrit l R x 2 . Avant
déformation, la longueur de toutes les fibres était égale à l0. Donc la déformation d’une fibre
d’ordonnée x2 vaut :
R x 2 R
11 x2
R R
La valeur du rayon de courbure R dépend du couple appliqué au disque et sera déterminée plus tard
par les équations d’équilibre. Pour le moment, le résultat important consiste dans le constat suivant :
Dans le disque de la figure 1 soumis à flexion, les déformations dépendent de l’ordonnée x2.
La figure 2, montre des éléments de matière dans le même disque soumis à flexion avec les
contraintes correspondantes. Ces contraintes dépendent des coordonnées. La loi de Hooke donne :
11 E 11 Ex 2 / R
Figure 2. : Déformation d’un disque d’épaisseur unitaire en flexion. Représentation des contraintes
dans le disque.
-a- -b-
Figure 3. : Transformation de voisinage. (a) avec déformation du solide (b) sans déformation du
solide.
figure 3b, le segment PQ est identique au segment P0Q0. Le solide a donc subit une translation vers
la droite sans aucune déformation du segment PQ. Les vecteurs déplacement des points P0 et Q0 sont
identiques ( u x u y ). La déformation d’un solide peut être étudiée à partir de la connaissance des
ui
H ij
x j
x1
x1
-a- -b
ne subit aucune déformation. Dans la figure 4b, le solide tourne autour de lui-même, le vecteur
déplacement peut s’écrire u x x . Où est une matrice antisymétrique ( ). Le solide ne
T
3
H H 2pq
p ,q 1
Nous appellerons petites transformations, les transformations pour lesquelles H est petite vis-à-
vis de l’unité : H 1 . Lorsque les déplacements u sont petits et que la norme H du tenseur
gradient des déplacements H est petite devant l’unité, nous pouvons définir le tenseur petites
déformations . Si les deux hypothèses précédentes ne sont pas satisfaites, il faut adopter une
description plus complexe. Cette description n’est pas abordée dans ce cours. Cependant les
mesures de grandes déformations sont définies dans l’annexe 1.
s’écrire :
u1( x1, x 2, x 2) u ( x , x , x ) u ( x , x , x )
11 22 2 1 2 2 33 3 1 2 2 (1)
x1 x 2 x 3
x
1 u 2 u1
12 21
2 2 x1 x 2
-a- -b
De façon générale, les déformations en cisaillement sont définies comme suit en coordonnées
cartésiennes :
x
1 u 2 u1
12 21
2 x1 x 2
x
1 u 3 u1
13 31 (2)
2 x1 x 3
x
1 u 2 u 3
23 21
2 x 3 x 2
1 u i u j i=1,2,3
ij ji (3)
2 x j x j j =1,2,3
3 u i 3 1 u i u j 1 u i u j
du i dx j dx j
j 1 x j 2 x j x i 2 x j x i
j 1
3 1 u u j
d ui ij i
x j x i x j
d
j 1
2
ε
ω
x
du i ij ij dx j d d
u
1 T
1 u u j grad grad (4)
ij i 2
2 x j x i
Figure 7. : Déformation d’un puzzle. (a) Etat non déformé, (b) les pièces ont été déformées après
assemblage et restent jointes, (c) les pièces ont été déformées de façon indépendante et sont
disjointes.
déformations pour qu’il puisse être intégré et donner lieu à un champ de déplacements continu.
Imaginez un puzzle (Figure 7). Si l’on déforme les pièces du puzzle de façon indépendante, rien ne
garantit que l’on puisse les juxtaposer après déformation sans plis ou vides. Le champ de
1 u i u j
ij
2 x j x i
Les composantes du tenseur gradient des déplacements ( ) et les composantes du tenseur petites
rotations ( ) s’écrivent respectivement :
u i 1 u i u j
H ij ij
x j 2 x j x i
Les dérivées des composantes du tenseur rotation s’expriment en fonction des différences de petites
déformations. En effet, considérons les dérivées partielles des composantes du tenseur rotation
ij 1 2u i 2u j
xk 2 x j x k x i x k
En ajoutant et soustrayant d’abord terme 2u k / x i x j / 2 ,à l’expression précédente. Nous
supposons que le champ de déplacement est deux fois continûment dérivable. Ainsi nous pouvons
intervertir l’ordre des dérivées partielles et faire apparaître les dérivées des composantes du tenseur
déformation
ij 1 2u i 2 1 2u j 2
uk uk
xk 2 x j x k x i x j 2 x i x k x i x j
1 u i u k 1 u j u k ik jk
x j 2 x k x i x i 2 x k x j x j x i
ε
=
0
Si les déformations sont nulles, le tenseur des rotations est constant et le tenseur gradient
des déplacements H est égal au tenseur des rotations :
ε
c
o
n
s
t
a
n
t
e
0 , (5)
Le champ de déplacements u correspond à une translation u 0 et une rotation de corps solide x .
Pour que le vecteur déplacement soit continu en chaque point (pas de trous, ni de recouvrement de
la matière), il faut que ce système soit intégrable. Une condition suffisante pour que ce système
différentiel soit intégrable est donnée par la permutation de l’ordre des dérivées (Fubini Tonnelli) :
2 ij 2 ij
(l k )
x k x l x l x k
2 ik 2 jk 2 il 2 jl
(7)
x j x l x i x j x j x k x i x k
Compte tenu des symétries, il reste 6 relations indépendantes à satisfaire. Les équations précédentes
nous assurent que le système d’équations (6) est intégrable. On peut donc déterminer le tenseur
rotation si l’on connaît le tenseur des déformations . Ainsi, le tenseur gradient des déplacements
est défini. La question est maintenant si l’on peut remonter aux déplacements à partir de la
connaissance du tenseur . Autrement dit le système
u i
ij ij
x j
2ui 2ui
est-il intégrable ? La réponse sera positive si (l j ) soit
x j x l x l x j
xl
ij ij
x j
il il (l j ) .
T
Or cette égalité est bien satisfaite d’après les relations (6). Le passage de H à H n’introduit donc
pas de condition de compatibilité supplémentaires. Les 6 relations indépendantes parmi les équations
2 11 13 21 32 2 2 2
2 12 211 222
x 2 x 3 x1 x 2 x3 x1 x1 x 2 x2 x1
2 22 21 32 13 2 23 2 22 2 33
2 (8)
x1 x 3 x 2 x 3 X1 x2 x 2 x 3 x 32 x 22
2 2 2
2 33 32 13 21 2 31 233 211
x1 x 2 x 3 x1 x2 x3 x 3 x1 x1 x3
Dans la notation d’Einstein, les calculs sont faits sur les termes génériques des
expressions. Les termes génériques peuvent être traités comme des scalaires. De ce fait, les
opérations somme, multiplication matricielle et de différentiation sont particulièrement simplifiées :
a / x k est le terme générique de grada a . Les indices répétés indiquent une somme sur cet
b
indice. Ainsi b k / x k div et a div[ grad ( a )] / x k a / x k .
Les relations de compatibilité peuvent se mettre sous une forme plus condensée, si l’on
adopte la notation symbolique de Gibbs. En notation indicielle d’Einstein, les relations de compatibilité
s’écrivent :
2 2 2
ij kk ik jk 0
x k x k x i x j x j x k x i x k
-a- -b-
Figure 8. : : (a) Solide sollicité par des forces extérieures. (b) Elément de volume infinitésimal soumis
e
3
à un champ de contraintes. Les contraintes sur les faces perpendiculaires à sont nulles dans le
dessin.
D’après le principe de la coupe illustré au premier chapitre, chaque partie d’un solide en
équilibre est elle-même en équilibre. Considérons un volume élémentaire de longueurs dx, dy, dz isolé
dans le solide en équilibre (figure 8). La figure 8a montre la pièce sollicitée avec le volume
div σ 21 σ 22 σ 23 0 (10)
x1 x 2 x 3
σ 31 σ 32 σ 33
0
x1 x 2 x 3
d
i
v
σ
La notation généralise la divergence aux tenseurs du second ordre. L’équilibre en rotation
conduit à l’égalité des contraintes de cisaillement ij et ji , c’est-à-dire le tenseur contrainte est
symétrique.
σ
σ
T
(11)
-a- -b-
Figure 9. : (a) Elément de volume infinitésimal soumis à un champ de contraintes. (b) Forces de
volume et forces d’inertie agissant sur un élément de volume infinitésimal.
kg/m3. Dans les utilisations de la vie courante, les forces d’inertie sont plus faibles que les
contraintes mises en jeu pour déformer ces matériaux. Cependant, lors d’un choc, les forces d’inertie
peuvent avoir le même ordre de grandeur que ces contraintes et on ne peut plus les négliger dans
l’équation d’équilibre.
piézoélectriques, les forces massiques sont du même ordre de grandeur que les contraintes. La
figure 9 montre les forces d’inertie et les forces massiques agissant sur un élément de volume
infinitésimal. Les forces massiques et les forces d’inertie n’agissent pas sur l’équilibre en rotation. Les
équations d’équilibre en translation sont :
2
2u
σ
f
σ 21 σ 22 σ 23
f 2 22 div 2 (12)
x1 x 2 x 3 t t
σ 31 σ 32 σ 33 2u
f 3 23
x1 x 2 x 3 t
L’exemple suivant montre qu’il faut définir des mesures des contraintes indépendantes du
système de coordonnées utilisé. La figure 10 montre un disque en état plan de contraintes. Soit
σ
'
l’expression du tenseur contrainte dans le système d’axes (x1, x2) et l’expression du même tenseur
contrainte dans le système d’axes ( x1' , x '2)
100 0 0 0 100 0
σ
'
0 100 0
100 0 0
0 0 0 0 0 0
Le même état physique de contraintes peut donc être exprimé par un tenseur contrainte
correspondant à du cisaillement pur dans le système d’axes ( x1' , x '2) ) ou par un tenseur contrainte
diagonal dans le système d’axes (x1, x2). Le tenseur contrainte est une matrice réelle symétrique
(3x3). Le tenseur contrainte a donc trois valeurs propres réelles. Les valeurs propres sont
souvent notées I , II et III pour insister sur le fait qu’elles sont indépendantes du repère. Dans
ce cas, le tenseur contrainte s’écrit dans le repère principal :
I 0 0
σ
0 II 0
0 0 III
Lors d’un changement d’axes, les valeurs propres du tenseur contraintes ne changent pas. Les
valeurs propres caractérisent l’état de contraintes indépendamment de tout référentiel. Toute
combinaison (fonction) des valeurs propres est donc invariable par rapport à un changement de
repère. En mécanique du solide, trois combinaisons particulières des valeurs propres sont utilisées : la
pression, la contrainte de von Mises (Richard von Mises, de 1883 à 1953) et le déterminant du
tenseur contrainte.
σ
trace( ) 11 22 33
p I II III (13)
3 3 3
m
1 1 2 3 3 (15)
m p
3
où m est la contrainte moyenne et I la matrice identité. Le tenseur déviateur des contraintes s’écrit
donc :
11 1 31 1 0 0
11 2 33 0
s
σ
m 12 2 32 1 0
3
13 3 33 0 0 1
s
I 0 0 1 0 0
II III
s
m 0 II 0 I 0 1 0
3
0 0 III 0 0 1
s
La trace du tenseur est nulle. La contrainte de von Mises est définie comme suit :
s
s
3
σ= trace
2
(16)
=
3 2 2 2 2 2 2 2 2 2
s +s +s +s +s +s +s +s +s
2 11 22 33 12 13 21 23 31 32
-a- -b-
-c- -d-
Figure 11. Etat plan de contraintes. (a) élément de volume considéré, (b) représentation
correspondante sur le cercle de Mohr. Contraintes à considérer pour l’équilibre suivant e (c) et
e (d)
Mohr (Christian Otto Mohr, 1835 à 1918) a montré la propriété intéressante suivante du
tenseur des contraintes, indépendante du comportement du matériau et des conditions aux
limites. Considérons l'état de contraintes au point x du volume V. Considérons un état plan de
contraintes 333231 ). Dans l'espace des contraintes de traction et des contraintes de
cisaillement l'état de contrainte au point x décrit un cercle si l'on considère toutes les facettes
possibles autour du point x . Supposons que nous connaissions les deux facettes principales. Soit
max la contrainte principale maximale et min la contrainte principale minimale. Soit e 1, e 2, e 3 le
repère principal. Si l'angle entre la facette considérée et l'axe e 2 est dans l'espace physique réel,
l'état de contrainte sur cette facette sera représenté par le point faisant un angle 2 avec l'axe des
dans l'espace (). En effet, l’équilibre du tronçon de matière suivant e (figure 11c) et suivant e
(figure 11d) permet d’écrire respectivement :
Dans l’espace () le point ( , ) décrit donc bien un cercle de centre max min / 2,0 et de
rayon max min / 2,0 . La contrainte de cisaillement maximale, en considérant toutes les facettes
(angles différents) pour un chargement donné vaut donc
Dans le cas d’un chargement triaxial, une propriété analogue peut être démontrée (cr.
annexe II).
σ
n
contraintes de Cauchy (Augustin Louis Cauchy, 1789 à 1857) T permet de relier le
σ
n
tenseur des contraintes et le vecteur contrainte T sur chaque facette d’orientation connue. La
figure 12 représente les surfaces du solide soumises à des chargement en force ( S ) ou soumises à
des déplacements imposés ( Su ). Sur les parties de la surface soumises à des chargements en force
σ
n
n
T
imposé
(18)
sur S
Sur les parties de la surface soumises à déplacements imposés, la condition aux limites s’écrit :
u
u
imposé
sur Su (19)
t
Considérons le solide de la figure 13 soumis à un chargement extérieur sur S et à des
f
forces de volume dans . Les forces de volume sont des forces agissant à distance distribuées
f
=
g
dans le volume du solide. L’exemple le plus connu sont les forces gravifiques ( où est la
masse volumique). Cependant la prise en compte d’autres forces (électrique, magnétique) peut se
révéler nécessaire. Le solide peut être en mouvement. Par le principe de la coupe, loi
γ
dv dS dv (20)
V
V
t
γ
correspond aux forces transmises au volume V par la matière avoisinante. est l’accélération du
point de matière
u
x
,t
γ
x
2
2 (21)
t
σ
t
n
Pour le bilan de la quantité de mouvement, il est utile de se rappeler la relation de Cauchy .
n
V
σ
n
dv dS dv
V V V
dv div dv dv
V V V
L’égalité précédente est satisfaite pour tout volume V isolé dans le solide. Ainsi l’égalité suivante doit
div (22)
L’équation (22) correspond aux équations d’équilibre en translation. Pour établir l’équation (22) nous
avons considéré la configuration actuelle du solide et le tenseur des contraintes de Cauchy
(Augustin Louis Cauchy de 1789 à 1857) correspondant à une description eulérienne des contraintes.
Sous l’hypothèse des petites perturbations, cette équation peut être appliquée indifféremment pour
la configuration initiale ou la configuration actuelle.
f
(seulement des distributions de forces volumiques ), l’équilibre des moments conduit par des
développements similaires à la symétrie du tenseur contrainte. En effet, l’équilibre des moments
autour d’un point M0 de V s’écrit :
M
f
M
t
γ
M
M
0
0
dv dS dv (23)
V V V
23 23
M
M
0
div
31 13 dv 0
V
0 12 21
23 23
soit 31 13 dv 0 V
V
12 21
T
(24)
La puissance des forces volumiques et des efforts de surface peut s’écrire :
v
v
t
f
T T
W ext dv dS (25)
v
où est le champ de vitesse en chaque point du solide dans la configuration actuelle. Nous
transformons l’intégrale de surface comme précédemment en utilisant la relation entre le tenseur des
σ
σ
t
t
contraintes de Cauchy et le vecteur contrainte ( . ) :
v
σ
v
n
f
T
W ext dv T dS
σ
v
f
T
W ext dv div dv f i v idv ij v j dv
x i
γ
L’équation d’équilibre ( div ) permet d’exprimer la deuxième intégrale en fonction des
ij v j
W ext f i v idv
x
ijv j dv f i v idv v j ij dv
i x i x i
ij v j
f i v idv v j ij dv
x i x i
v j v j
f i v idv f j j v j ij dv j v j ij
x i
dv
x i
vitesse par le tenseur des vitesses de déformations. En effet, l’échange entre les indices muets i et j
permet d’écrire :
1
vi v v j
ij ij i ji
x j 2 x j xi
vi 1 v j
ij ij v i ij ij
x j 2 x j x i
Ainsi la puissance des efforts extérieurs W ext peut se mettre sous la forme
γ
v
σ
ε
W ext j v j ij ij dv . : dv
(26)
W déf . W inert .
W déf est la puissance utilisée pour déformer le solide. W inert . est la puissance correspondant aux
efforts d’inertie. La conservation de la puissance permet de conclure que la puissance due à la
déformation s’écrit
σ
ε
ε
Le tenseur des contraintes de Cauchy et le tenseur des vitesses de déformations sont appelées
variables conjuguées. Remarquons que ce sont deux tenseurs eulériens calculés dans la
configuration actuelle.
CHAPITRE III
MATERIAUX ELASTIQUES
I. HISTRORIQUE
Il semble que les premières analyses mathématiques de la résistance des solides à la
rupture aient été faites par Galilée (Galileo Galilei de 1564 à1642) dans son ouvrage « Discorsi e
Demonstrazioni matematiche » publié en 1534 (figure 1a).
-a-
-b-
-c-
Figure 1. : Dessins de Galilée pour illustrer l’essai de traction et l’essai de flexion (a) Schémas dus à
Hooke décrivant ses expériences (b). Machine de traction en 2005. (Laboratoire PECM, SMS, Ecole
Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne) (c).
Mariotte (Edme Mariotte de 1620 à 1684) qui, en 1680, publia la même loi et expliqua la différence
entre fibres tendues et fibres comprimées dans une poutre en flexion. Ce n’est qu’en 1807 que Young
(1773-1829) introduisit la notion de module d’élasticité.
I) consiste le plus souvent à soumettre une éprouvette (ou plus exactement une partie dite " utile " de
l’éprouvette) à un allongement l par déplacement relatif de ses extrémités, et à mesurer la force F
nécessaire à cet allongement. Une représentation schématique de l’essai de traction est donnée sur la
figure 2. Dans ce chapitre, nous nous intéressons uniquement à la partie OA (déformation élastique)
de la courbe "force-allongement". Les parties AB (déformation plastique homogène) et BC
(déformation plastique localisée) n’entrent pas dans le cadre de ce cours.
Figure 2: Représentation schématique de l’essai de traction. Eprouvette à l’état initial et déformé (a).
La loi de Hooke (relation contrainte déformation) pour des matériaux élastiques linéaires
isotrope a été établie sur la base de considérations expérimentales au premier chapitre :
ε
M
σ
11 1 0 0 0 11
1
22 1 0 0 0 22
M
σ
E
33 1
0 0 0 33
(1)
12 0 0 0 1 0 0 12
1
0 1 0 23
23
0 0 0
2G
31 0 0 0 0 0 1 31
La matrice permettant le passage des contraintes aux déformations s’appelle la matrice des
compliances. Cette forme est employée classiquement. Cependant, l’écriture suivante de la loi de
Hooke avec le facteur 2 devant les déformations de cisaillement et les contraintes de cisaillement
permet de donner une expression particulièrement simple à l’énergie élastique. Remparquons que la
matrice des compliances n’est pas affectée par la présence du facteur 2.
ε
M
σ
11 1 0 0 0 11
1
22 1 0 0 0 22
ε
M
σ
E
33 1
0 0 0 33
2 12 0 0 0 1 0 0 2 12
1
2 13 0 0 0 0 1 0 2 13
2G
2
23 0 0 0 0 0 1 2 23
M
La matrice des compliances a toutes les propriétés d’un tenseur symétrique du quatrième ordre.
Souvent, il peut s’avérer utile d’utiliser plutôt la notation indicielle d’Einstein pour définir la loi de
comportement :
ij M ijkl kl (2)
M
Dans cette notation est un tenseur symétrique du 4ème ordre. L’inverse du tenseur , le tenseur
L
ij Lijkl kl (3)
La relation entre contraintes et déformations s’écrit de façon explicite sous la forme suivante pour un
matériau isotrope :
11 1 0 0 1 1 1 0 0 0 11
22 0 1 0 1 2 1 1 1 0 0 0 22
0 0 1
33
σ 1 1 1 0 0 0 33
L
ε
2G (4)
2 12 0 0 0 1 0 0 2 12
2
2 23 0 0 0 0 1 0 23
0 0 0 0 0 1
2 31 2 31
1 V
p m trace (5)
3 V0
longueurs a,b,c. Le changement de volume entre l’état initial et l’état déformé vaut donc :
V V 0 abc a 0b0c 0
1 111 22 1 33 1
V0 a 0b 0 c 0
Les déformations élastiques sont toutes inférieures à 210-3 ( 11 210 3 , 22 210 3 et 33 210 3 ). Les
termes du second et du troisième degré sont donc négligeables devant les termes du premier degré
dans la formule précédente. Ainsi le changement de volume relatif est bien donné par la trace du
tenseur déformation :
ε
V V V 0
11 22 33 trace (6)
V0 V0
La loi de Hooke donne déjà une relation entre les contraintes et les déformations :
ε
I
2G trace
1 2
E
G
2(1 )
La loi de Hooke (1) impose la relation suivante entre la trace du tenseur des contraintes et la trace du
tenseur des déformations :
σ
I
1
m trace 23G trace 1 2 trace trace
3
I
3
m
2 E
1
3 2 1 1 2
trace 3 1 E 2 V
V
V0 V0
V E
m (7)
V0 3 1 2
L
Dans ce cas les tenseurs d’élasticité et ont a priori 81 composantes (chaque indice
σ
varie de 1 à 3). Toutefois, le tenseur des contraintes de Cauchy et le tenseur de petites
ε
déformations sont symétriques. Ces tenseurs n’ont donc que 6 composantes indépendantes Ainsi il
est possible d’écrire toute loi d’élasticité sous forme matricielle :
σ
L
ε
ε
M
σ
(8)
σ
où et sont respectivement le vecteur des contraintes ( ! à ne pas confondre avec le vecteur
M
contrainte ) et le vecteur des déformations définis en (1). et sont des matrices (6x6). Les
propriétés de ces matrices sont discutées après l’introduction de l’énergie de déformation.
La notation (8) de la loi de Hooke généralisée est certes la plus adaptée au calcul des
structures. Cependant, pour les développements théoriques, la notation indicielle est préférée dans
tous les ouvrages modernes. Cette notation fait appel à la convention de sommation d’Einstein. Des
indices répétés indiquent une sommation de 1 à 3 :
3 3
ij Lijkl kl signifie ij Lijkl kl
k 1 l 1
3 3
(9)
ij M ijkl kl signifie ij M ijkl kl
k 1 l 1
Pour pouvoir passer de la notation tensorielle à la notation matricielle, la convention suivante entre les
composantes des tenseurs d’ordre 4 et les matrices (6x6) correspondantes est utilisée :
j i 1 2 3
1 1 4 6
K
2 4 2 5
3 6 5 3
(10)
u final
W ext F (u )du
0
par du par l d, (S est la section actuelle de la barre et l la longueur correspondante), nous obtenons :
ε final
W ext = σ ε S ldε
0
Pour des petites déformations élastiques, nous supposons que la section S et la longueur l
peuvent être remplacées par les valeurs initiales S0 et l0 correspondantes. La loi de Hooke en traction
uniaxiale, permet alors d’écrire :
ε final Eε 2 σ2
W ext =S0l 0 Eεdε= V 0 =V0
0 2 2E
-a- -b-
Figure 7. Essai de traction uniaxiale. (a) ressort en déformation uniaxiale (b) relation entre force et
déplacement.
u
F
La figure 7b représente la relation linéaire entre la force et le déplacement
F
,
u
u
( l l 0 ). L’énergie élastique stockée dans la barre correspond à l’aire sous la courbe .
L’énergie dépend de façon quadratique des déformations et des contraintes .
partir de ce point d’équilibre. Les déplacements au point d’application de chaque force changent à la
u
vitesse . La puissance fournie par les forces appliquées et les réactions pour imposer cette
déformation supplémentaire est données par :
t
.
u
f
.
u
ext.= dS dv
W
S V
est le vecteur contrainte sur la surface extérieur du solide, c’est-à-dire la force par unité de surface.
f
sont les forces externes agissant à distance dans le volume V. Nous transfomons l’expression de
ext. , afin de faire apparaître les contraintes et les vitesses de déformation.
W
t
.
u
f
.
u
σ
u
f
.
u
σ
u
f
.
u
n
ext.=
W
S
dS
V
dv= T dS
S
dv= div
V
dv V dv
Le premier principe de la thermodynamique indique que La puissance fournie sert à accélérer les
éléments de matières et à les déformer. Nous avons montré au chapitre II (26) qu’en tenant compte
γ
de l’équation d’équilibre ( div ) la puissance fournie s’écrit :
γ
v
σ
ε
W ext j v j ij ij dv . : dv
W déf . W inert .
σ
ε
W déf est la puissance utilisée pour déformer le solide et vaut W déf . ij ijdv : dv . La
puissance par unité de volume de matière vaut donc W déf .
vol ij ij . Le travail de déformation fourni est
l’intégrale de la puissance entre l’état initial (non déformé) et l’état actuel (déformé).
ε
ε
ε
t t
W vol W vol dt ij ijdt ij d ij
déf . déf .
0 0 0
W déf . ij d ijdv (11)
0
Pour établir le bilan des puissances, nous n’avons formulé aucune hypothèse sur le comportement du
matériau. Cette expression est valable pour tous les comportements de matériaux. Nous avons
cependant supposé que le travail extérieur sert à déformer et à accélérer la matière. L’énergie de
déformation est donc donnée par l’expression (11) pour tous les comportements de matériaux
(élastiques, plastiques, visqueux, …). Dans la plupart des matériaux cette énergie est transformée
partiellement en chaleur. Dans le cas d’un comportement purement élastique, l’énergie de déformation
est complètement récupérable et correspond à l’énergie interne
W int. ij d ijdv (12)
0
Energie de déformation
En mécanique des matériaux, on est surtout intéressé par l’énergie de déformation par
unité de volume W déf .
vol . L’énergie par unité de volume s’exprime comme le travail des contraintes sur
les déformations. L’énergie de déformation est toujours exprimée en fonction des déformations. Avec
ε
les vecteurs et introduits plus haut, nous pouvons écrire
ε
ε
σ
T
ij d ij
déf .
W vol d (13)
0 0
Dans les matériaux élastiques linéaires, l’énergie de déformation est une forme quadratique définie
positive des déformations. Les contraintes sont linéairement proportionnelles aux déformations. Cette
proportionnalité permet d'écrire :
ε
L
ε
ε
ε
déf . 1 1 T 1
W vol : : L ij Lijkl kl (14)
2 2 2
Dans le cas des matériaux isotropes élastiques linéaires, l’énergie de déformation prend une
expression particulièrement simple :
déf . 3G 2 9 2
W vol = eq m (15)
2 2
ε
2
où eq eij eij est la déformation équivalente de von Mises et m trace / 3 la déformation
3
moyenne. eq et m sont deux invariants du tenseur déformation. L’énergie de déformation d’un
matériau isotrope ne dépend donc que des invariants du tenseur déformation, du module de
T
comp.
W vol ij ij W déf . déf .
vol : W vol W déf
vol
.
(16)
L’énergie de déformation complémentaire est toujours exprimée en fonction des contraintes. Il faut
exprimer les déformations en fonction des contraintes dans l’équation précédente en utilisant la loi de
ε
M
:
σ
σ
=
σ
1 T
W vol
comp.
12 : :
2
M
1
2
ij M ijkl kl
(17)
ε
M
:
σ
déterminer des solutions approchées aux équations de la mécanique du solide. Les théorèmes
énergétiques sont à la base du calcul des structures par éléments finis utilisé largement dans les
applications industrielles (chapitre 5). Les contraintes sont les dérivées de l’énergie de déformation et
les déformations sont les dérivées de l’énergie de déformation complémentaire :
W vol
déf .
W vol
comp.
ij ij (18)
ij ij
symétrie entre le premier et le deuxième indice et entre le troisième et le quatrième indice des
M
tenseurs et . En effet :
comp. comp.
2W vol 2W vol
M ijkl M klij
ij kl kl ij
déf . déf .
(20)
2W vol 2W vol
Lijkl L klij
ij kl kl ij
M
V. EXERCICES RESOLUS
V.1.1. Enoncé
: . Démontrez que
σ
ε
s
e
: : 3 m m ,
(
σ
où m et m sont respectivement la contrainte moyenne ( m trace ) / 3 ) et la déformation
ε
ε
s
σ
I
( m ) et le tenseur déviateur des déformations ( m ).
V.1.2. Solution
σ
:
ε
s ij m ij eij m ij
s ij eij ij ij m m meij ij m s ij ij
δ
+ 21 21 23 23
δ
δ
3
3
3
3
+ 31 31 32 32 3
σ
:
ε
Les termes non gras sont nuls par définition. Les deux derniers termes de sont nuls parce que
la trace de tout déviateur est nul
e s
V.2.1. Enoncé
Déterminez la relation entre le déviateur du tenseur contrainte et le déviateur du tenseur
s
déformation 2G
V.2.2. solution*
Partons de la loi de Hooke
ε
I
2G trace
1 2
ε
1 1
trace 2G trace 1 2 trace
3 3
s
σ
σ
I
ε
I
1
trace 2G trace
3 1 2
ε
I
e
1
2G trace 2G
3
V.3.1. Enoncé
3 2
s ij s ij eq eij eij
2 3
3G eq
V.3.2. solution
Nous utilisons la relation entre le déviateur des contraintes et le déviateur des déformations
établie dans l’exercice précédent.
s
s
e
e
e
e
3 3 2 2
: 4G : 3G : 3G eq (c.q.f.d.)
2 2 3
V.4.1. Enoncé
déf . 3G 2 9 2
W vol = eq m
2 2
2 2
comp.
W vol m
6G 2
ε
2
où eq eij eij est la déformation équivalente de von Mises et m trace / 3 la déformation
3
moyenne. eq et m sont deux invariants du tenseur déformation.
V.2.2. Solution
σ
ε
ε
déf .
W vol = : d
0
σ
L
ε
Le matériau étant élastique linéaire ( : ), nous obtenons forcément une forme quadratique :
σ
ε
déf . 1
W vol = : .
2
Or cette forme quadratique peut être exprimée facilement en fonction des valeurs moyennes et des
déviateurs (exercice 1).
σ
ε
s
e
1 1
déf .
W vol =
2
:
2
: 3 m m (a)
Nous avons montré la relation entre la contrainte moyenne et le changement de volume (formule 7) :
V E
m
V0 3 1 2
Rappelons que le changement relatif de volume est égal à la trace du tenseur déformation. Ainsi la
V trace( )
m trace( ) 3 3 m
V0 3
Dans l’exercice 2, nous avons déterminé la relation entre le déviateur du tenseur contrainte et le
déviateur du tenseur déformation :
s
2G
Remplaçons le tenseur déviateur et la contrainte moyenne par leurs expressions dans (a) :
s
e
e
e
( W déf .
vol =
1
2
: 3 m m 12 2G : 9 m2 .
Le premier terme du membre de droite s’exprime facilement en fonction de la déformation équivalente
de von Mises :
e
e
e
e
9 2
déf .
W vol =
1
2
3 2
2G : 9 2m G
2 3
: m
2 (c.q.f.d.)
déf . 3 2 9
W vol = G eq 2m
2 2
Dans le cas d’un matériau élastique linéaire, la valeur de la densité d’énergie de déformation est égale
à la valeur de la densité de déformation complémentaire. Pour obtenir la densité d’énergie
complémentaire de déformation, il suffit d’exprimer la relation précédente en fonction des invariants du
tenseur contrainte. Pour cela nous n’avons qu’à inverser les relations scalaires 3G eq et
m 3 m .
CHAPITRE IV
QUELQUES NOTIONS SUR LA FLEXION DES
POUTRES DROITES
I. INTRODUCTION
-a- -b-
Figure 1. : Poutre avec section symétrique. (a) Poutre à section rectangulaire avec chargement dans
son plan de symétrie, (b) poutre typique en double T utilisée en génie civil.
notions de flexion composée, de flexion de poutres à section non symétrique ainsi que les théorèmes
spécifiques aux poutres hyperstatiques sont abordées dans le cours de Résistance des matériaux.
entourant M (figure 2). Le centre de la surface S est le barycentre G de l’ensemble des points de S :
barycentre :
OGS OM dS (1)
S
x2 S
M
dS
e2
0 e 1 x1
Le moment statique W
1
1
Le moment statique est homogène au cube d’une longueur. Le moment statique peut être positif
négatif ou nul. Le moment statique autour d’un axe passant par le barycentre est nul.
e
e
Soit une surface plane S et un repère ,
2
appartenant à S. Le moment d’inertie Iij
e
e
j
de la surface S par rapport aux axes sont définis par :
I 11 I 12 x 2 x 2 x1x 2
dS (2)
I 21 I 22 S x1x 2 x1x1
Le moment d’inertie est homogène à la quatrième puissance d’une longueur et est toujours
positif. Si l’un des axes est un axe de symétrie, alors le moment produit I12 est nul.
2
I 0 dS I 11 I 22 (3)
S
x2 x1G X2
E2
S
G X1
E1
e2 xG
2
0 e 1 x1
Figure 3. : Section de surface S avec un repère e 1, e 2 et un second repère au centre de gravité G.
e
e
E
E
1
1
Soit un second repère , de même base que , mais dont l’origine est
confondue avec le centre de gravité G. Soient M(X1,X2) les coordonnées de M dans le nouveau
repère. Les moments d’inertie dans le nouveau repère s’écrivent :
I 11
G 0 X 2X 2 X 1 X 2
G
dS
0 I 11 S X 1 X 2 X 1X 1
E
E
Les moments I12 sont nuls dans le repère , . Les relations entre moments d’inertie dans le
2
e
e
E
E
et dans le repère , centré au centre de gravité s’obtiennent à partir de :
1
2
repère ,
2
X 2 x G2 dS I 11G S x G2
2 2 G 2
I 11 2xG G
2 X 2dS I 11 S x 2
S S
I 11 I 11
G S G 2
x2
22 S x1
G 2
I 22 I G (4)
G G
I 12 I G
22 S x1 x 2
La matrice d’inertie est symétrique ; elle a donc deux valeurs propres réelles et deux
directions propres.
-a- -b-
Figure 4. : Flexion simple d’un élément de matière. (a) Elément de matière non sollicité et non
déformé, (b) Elément de matière sollicité et déformé.
Revenons sur l’étude de la flexion d’un élément de matière abordée au début du chapitre
2. La figure 4 montre un élément de matière de longueur l0 et d’épaisseur unitaire soumis à un
moment de flexion M. Par symétrie, toutes les fibres de l’élément de matière se transforment en arcs
de cercle. La déformation due au moment de flexion seul a été calculée au chapitre 2 et vaut :
ε 11 0 0
ε= 0 0 0 ε 11 x 2 (5)
0 0 0 R
où R est le rayon de courbure de l’élément de matière. Ce rayon de courbure va être déterminé par
l’équilibre.
le morceau de droite. Par un raisonnement analogue à celui du premier chapitre, on montre que
l’équilibre global et l’équilibre de chaque morceau imposent :
M D MG M (6)
-a-
-b- -c-
Figure 5. : Flexion simple d’un élément de matière. (a) Elément de matière entier. (b) moitié gauche
en équilibre sous l’effet du moment extérieur et sous l’effet du moment transmis par la moitié droite.
(c) moitié droite en équilibre sous l’effet du moment extérieur et du moment transmis par la moitié
gauche.
Figure 6. : Flexion simple d’un élément de matière avec visualisation des contraintes de flexion sous
forme de flèches (Coupe 2D).
Dans le deuxième chapitre, nous avons supposé que les solides ne supportent pas
de distributions volumiques de moments. Seules des contraintes de traction-compression et de
cisaillement peuvent être supportées. Il faut que les moment MD et MG correspondent donc à des
x2
11 E 11 E
R
Les contraintes de flexion sont donc en fait une combinaison de contraintes de traction et de
compression.
Pour déterminer définitivement la valeur des contraintes de flexion, il faut connaître la valeur du rayon
de courbure R de l’élément de matière. Le rayon de courbure R est obtenu en exprimant l’équilibre en
rotation de l’élément de matière considéré (Figure 7) :
E E
M x 2 11dS x 22dS I 33 I 33 x 22dS
S RS R S
I33 est le moment d’inertie de la section droite autour de l’axe x3. Dans le cas d’une poutre de section
rectangulaire de hauteur h et de largeur b
b2 h 2
bh 3
I 33 = dx 3 x 22dx 2 =
-b 2 -h 2 12
Mx 2
1 M ε11= EI
= (7)
R EI 11= Mx 2
I
ligne de contraintes nulles est choisie comme axe x1 et est appelée axe neutre.
Considérons la poutre de la figure 8 soumise à une force concentrée P au point x =. Les1
réactions d’appuis sont purement verticales. Les équations d’équilibre en translation verticale et de
rotation autour du point d’application de la force P permettent de déterminer les réactions d’appui :
(L-ζ)
=P
R A + R B=P R A L
R A ζ-R B (L-ζ)=0 ζ
R =P
B L
Figure 8. : Poutre fixée par une articulation au point A (libre de tourner mais pas de glisser) et
simplement appuyée en B. (a) Poutre avec appuis. (b) Poutre avec visualisation des réactions d’appui
en A et en B.
Considérons la poutre sur deux appuis chargée par une force concentrée P. La poutre est
en équilibre sous l’effet de la force appliquée P et des réactions d’appuis RA et RB. Coupons cette
poutre en deux. Par l’hypothèse fondamentale de la mécanique des milieux continus, chaque morceau
de poutre est en équilibre. Pour équilibrer les réactions d’appuis et la force appliquée P, il faut donc la
présence d’un moment de flexion M(x1) et d’une force assurant l’équilibre en translation T(x1). Cette
force est appelée effort tranchant. Le moment de flexion et l’effort tranchant sont les résultantes en
force et en moment des contraintes agissant sur une section interne de la poutre. Ces résultantes sont
appelées éléments de réduction en mécanique des solides.
Figure 9. : Poutre avec visualisation des réactions d’appuis en A et en B et des éléments de réduction
M (moment de flexion) et T effort tranchant.
tranchant :
T= 12dS
S
(8)
En résistance des matériaux on considère que les contraintes de cisaillement sont constantes sur la
section de la poutre.
T
12= A
ε12= 12
2G (9)
où A est l’aire de la section S. Dans la plupart des cas cette formule donne des résultats satisfaisants.
Cependant, elle ne peut être qu’une approximation. Considérons un morceau de la poutre sur deux
appuis. La surface supérieure de la poutre n’est pas chargée. Le vecteur contrainte est donc
nécessairement nul :
σ
n
σ
e
21
2
Or, les contraintes de cisaillement vérifient nécessairement la symétrie du tenseur contrainte. Donc
sur une facette x1=constante, la contrainte de cisaillement 12 s’annule forcément au coin supérieur et
au coin inférieur. La moyenne sur la section des contraintes de cisaillement est bien égale à l’effort
tranchant. Les contraintes de cisaillement s’annulant au bords de la poutre, leur valeur maximale
(centre de la section) est donc supérieure à celle donnée par la formule (5).
T T
12= (10)
A' A
Cette correction dépend de la forme de la section. La correction, tabulée pour beaucoup de sections
courantes en génie civil, se trouvent dans des ouvrages techniques spécialisés.
-a- -b-
la plupart des cas cette hypothèse donne encore des bons résultats loin des points d’application des
forces. L’effet de gauchissement des sections sera discuté en détails dans le cours de résistance des
matériaux.
déformée de la poutre l’équation de l’axe neutre. On appelle flèche d’une poutre, le déplacement
vertical le plus important réalisé par la poutre. L’équation (3) reliant le moment de flexion à la
courbure permet de déterminer la déformée d’une poutre fléchie. En effet, la courbure d’une courbe
x2=f(x1) est donnée par :
d2 f
x1
1 dx12 2
3/ 2
d 2 f x1
R d dx1
2
1 f x1
dx1
On suppose que la dérivée première f ' x1 est petite devant l’unité et que le carré de f ' x1 est
négligeable. L’équation (3) relie donc la dérivée seconde de f(x1) au moment de flexion. f(x1) est la
forme de l’axe neutre de la poutre.
1 d2 M x1
2 f x1 (11)
R dx1 EI
(L )
R A P
RA RB P L
R A R B ( L ) 0
R P
B L
-a- -b-
Figure 8. : Schémas rendus libres de la poutre pour le calcul du moment fléchissant et de l’effort
tranchant (a) entre A et le point d’application de la force et (b) entre le point d’application de la force et
le point B.
P ( L ) x1 P( L )
R A x1 x1 R A x1
L L
M ( x1) T ( x1)
R B L x1 P ( L x1) z x1 R B
P
x1
L et L
P ( L ) x1
x1
u 22 M ( x1) EIL
x12 EI P ( L x1)
x1
EIL
P( L ) x13 A1 B1 P ( L ) x12 A1
x1 x1 x1
6 EIL EIL EIL u 2 2 EIL EIL
u 2( x1) et ( x1 )
P L x1 x1 A 2 x1 P x A
2 3 2
B2 L x1 1 2
EIL 2 x1 x1
EIL x1
6 EIL EIL 2 EIL
L’intégration de l’équation de l’élastique introduit donc deux constantes pour chaque tronçon de poutre
(A1, B1 et A2, B2 sont des constantes d’intégration). Ces constantes sont déterminées par les
conditions aux limites (conditions de fixation de la poutre).
Figure 9. Schéma de la poutre avec déformée et explication des conditions aux limites sur le
déplacement u2.
u 2(0) 0 B1 0
La continuité de la tangente (rotation) au point d’application de la force impose une relation entre A1 et
A2.
P ( L ) 2 A1
2 EIL EIL PL 2
( ) A2 A1
P 2 A2 2
2 EIL 2 L EIL
Continuité du déplacement en x1 =
P 4 PL 3 A1
x
6 EIL 6 EIL EIL P 3
u 2( ) B 2 L
P
4
A1 B2 6
6 EIL EIL EIL x
Continuité du déplacement en x =
P 3
u 2( L )
1 P L3 A2
3 EIL
EIL
L
6 EIL
L 0 A2
P
6
2 L2 2
PL 2 Pz
A1 A2
2
6
Pz
6
2 L 2 2 3 L A1
P
6
2 L 2 3L 2
Expression finale du déplacement et de la rotation
Le déplacement vertical
P( L ) x
6 EIL 2 L x
2 x
u 2 x1
Pz ( L ) L 2 2 L 2 x
6 EIL
E et à l’inertie I de la section.
La flèche
2 2
P 2 P 3
f L- 2 L 1- L
3EIL 3EI L
(12)
CHAPITRE V
METHODES SEMI INVERSES
I. BILAN
u
x
de déterminer en chaque point du solide le vecteur déplacement (trois composantes), le
ε
x
σ
x
tenseur des déformations (six composantes indépendantes) et le tenseur des contraintes
(six composantes indépendantes). Pour résoudre un tel problème, nous devons donc disposer de 15
équations. Ces équations sont :
0 (1)
les six équations de compatibilités des déformations
ε
ε
grad trace grad div grad div
T
grad (2)
La loi de Hooke d’un matériau isotrope élastique linéaire
σ
σ
1
2G
1 2
trace I ou
E
1 trace I (3)
On constate que les équations sont en fait des équations différentielles. Leur intégration se fera donc
à une constante près, qui sera déterminée à l’aide des conditions aux limites en pression ou en
déplacement :
u = U sur Su
σ.n = T sur S
(4)
Il existe deux grandes méthodes de résolution semi-inverse de ce type de problème. La première, dite
« résolution en contraintes », consiste à écrire toutes les conditions que doivent satisfaire les
contraintes dans la structure, pour en déduire une solution. La seconde, dite « résolution en
déplacements », consiste à écrire les équations à l’aide du vecteur des déplacements.
2 1 2 ij 2
ij 1 ll ij
x k x k E x k x k x k x k
I
En effet, les dérivées du tenseur sont nulles. Le deuxième terme se transforme de façon
similaire.Pour transformer les deux derniers termes de l’équation de compatibilité, nous exprimons les
déformations en fonction des contraintes par la loi de Hooke, puis nous utilisons l’équation d’équilibre
(1). Ainsi le troisième terme de l’équation de compatibilité s’écrit :
2 1 fi 2 ll
ik 1
x j x k E x j x j x i
Et nous obtenons la forme finale de l’équation de compatibilité exprimée en fonction des contraintes
2 ij 2 kk f i f j 1 f l
1 1 ij 0
x k x k x i x j x j x i 1 x l
f
I
Quand les forces de volumes sont nulles ou constantes, l’équation de compatibilité se réduit
à:
1 grad grad trace 0
(6)
Les équations (6) ont été obtenues par Beltrami en 1892. Elles ont été généralisées par Mitchell en
1900 pour y inclure l’existence de forces de volume. Elles sont généralement désignées sous le nom
d’équations de Beltrami-Mitchell. En notation indicielle, les équations (6) s’écrivent :
2 ij 2
1 kk 0
x k x k x i x j
Ceci correspond à un système de 9 identités (i=1..3, j=1..3). Si l’on somme les égalités pour (i=j=1..3),
on obtient par contraction des indices :
2
2 kk 2 2 mm 0
1 mm mm 0
x k x k x mx m x k x k
mm 0 (7)
Le premier invariant du tenseur contrainte (la trace) est une fonction harmonique (à Laplacien
nul). A partir des équations (6) et (7) il est facile de montrer que toutes les contraintes sont
biharmoniques :
ij 0 (8)
Les équations de Beltrami-Mitchell et les conditions aux limites (4) sont suffisantes pour déterminer
le tenseur des contraintes sans équivoque. La formulation en contraintes est utilisée pour résoudre
des problèmes plans (contraintes planes dans les tôles minces ou déformations planes). Cependant
pour des problèmes tridimensionnels, ces équations sont rarement utilisées. On part plutôt de
l’approche en déplacement présentée au paragraphe suivant.
Au paragraphe précédent nous avons établi les équations qui gouvernent le tenseur des
σ
x
contraintes dans un corps élastique. Nous allons voir qu’on peut résoudre certains problèmes
u
x
d’une manière plus simple en prenant comme inconnue le vecteur déplacement . En effet,
l’équation d’équilibre s’écrit en fonction des contraintes sous la forme :
σ
f
ij
div 0 soit f i 0 (i=1,2,3)
x j
La loi de Hooke d’un matériau élastique linéaire isotrope permet d’exprimer les contraintes en fonction
ε
I
des déformations sous la forme 2G / 1 2 trace . L’équation d’équilibre s’écrit alors en
fonction des déformations :
ij kk f i 0
x j 1 2 x i 2G
ε
x
u
x
L’expression du tenseur des déformations en fonction des déplacements permet de
simplifier l’équation précédente :
1 u i u j u k f i
0
x j 2 x j x i 1 2 x i x k 2G
u
x
Nous supposons que le champ des déplacements est continûment dérivable à l’ordre 2 et que
nous pouvons intervertir l’ordre des dérivées dans le premier terme pour faire apparaître la dérivée de
la divergence du champ des déplacements. Nous obtenons l’expression de l’équation fondamentale
de l’élasticité appelée aussi équation de Navier sous la forme suivante :
2u i 1 u k f i
0 (9a)
x j x j 1 2 x i x k G
u
1
grad div 0 (9b)
1 2 G
u
Soit, en détaillant le Laplacien du champ des déplacements , et en supposant les forces
volumiques nulles, on trouve
u
Nous allons monter comment on peut éliminer l’action des forces de volume dans le cas
f
particulier où elles dérivent d’un potentiel, c’est-à-dire : grad V . Les forces de gravitation,
celles dues à une variation de température, les forces d’inertie due à une translation, celles dues à
une rotation à vitesse constante rentrent dans cette catégorie ; mais les forces d’inertie (dues à une
accélération angulaire, par exemple), n’y rentrent pas.
f
En tenant compte de grad V , l’équation de Navier prend la forme :
grad V
u
1
grad div 0 (11)
1 2 G
champ inconnu intervient linéairement et les coefficients des dérivées sont indépendants de
u
x u
l’inconnu . L’équation de Navier constitue donc un système linéaire pour le champ des
x
f
déplacement . Considérons un corps soumis à un champ de forces volumiques ( A) et à des
u
T
forces superficielles ( A) sur sa frontière . Soit ( A) la solution de l’équation de Navier pour le
T
f
( A) ( A)
chargement , . Considérons le même corps soumis à un champ de forces volumiques
T f
( B)
u
f
(B)
et à des forces superficielles sur la même frontière . Soit ( B ) la solution de l’équation
u
( A) (B)
T
(B) (B)
de Navier pour le chargement , . Alors le champ des déplacements est la
T
T
f
( A) ( B )
solution de Navier pour le chargement ( A) ( B ), .
Ce principe a une importance exceptionnelle dans la théorie de l’élasticité. Cependant, il n’est pas
applicable sans restriction. En effet, en établissant les équations d’équilibre intérieur et à la surface,
nous avons admis implicitement que les déformations du corps étaient très petites, en sorte que la
forme et la position d’un élément de volume étaient les mêmes avant et après déformation. En
conséquence, ces équations, et toutes les conséquences que nous en avons tirées, ne sont
valables aussi longtemps que les petits déplacements élastiques du corps n’affectent pas de
façon sensible l’action des forces extérieures. Or, il y a des cas où la déformation du corps doit
être prise en considération, ce sont tous les problèmes d’instabilité élastique. Dans ce cas, l’analyse
correcte exige la prise en compte des termes quadratiques dans le tenseur des déformations. Dès lors
l’équation (10) cesse d’être linéaire et le principe de superposition devient inapplicable. Ce principe est
également inapplicable dans le problème du contact entre deux corps élastiques (problème de Hertz)
parce que l’étendue de la surface de contact varie selon la grandeur de l’effort appliqué de sorte que
les conditions aux limites dépendent, ici encore de la déformation du corps.
f
Considérons un corps soumis à un champ de forces volumiques et à des forces
u ε
T
superficielles sur . Soit
la solution de l’équation de Navier pour ce chargement. Le champ
ε
u
u
T
, le champ des déformations grad ( ) grad ( ) / 2 et le champ des contraintes associés à
ε
σ
u
(1) (1) (1)
par la loi de Hooke sont uniques. En effet supposons l’existence de deux champs , , et
U
ε
σ
u
ε
σ
U
volume nulles et les conditions limites 0 sur S et 0 sur S u . Nous pouvons notamment
écrire pour les contraintes :
σ
(1)
div (2) 0 dans
σ
(1)
(2) . 0 sur S
Il existerait donc une solution non nulle des équations de la théorie de l’élasticité pour laquelle toutes
les forces superficielles et de volume seraient nulles. Mais alors, le travail effectué par ces forces lors
de la mise en charge serait également nul et il en résulterait la nullité de l’énergie potentielle interne :
σ
σ
M
Or W est une forme quadratique définie positive qui ne peut s’annuler que si toutes les composantes
σ
(1)
de (2) sont identiquement nulles.
La démonstration ci-dessus a les mêmes limitations que celles discutées pour le principe de
superpositon. Elle n’est donc pas applicables aux phénomènes d’instabilité. De plus, il importe de
souligner que la démonstration est basée sur l’hypothèse que l’énergie de déformation est uniquement
due à l’action des forces extérieures et que le corps n’est le siège d’aucune contrainte quand il est
libérée de l’action des forces extérieures. Or, il se fait fréquemment que les corps élastiques sont le
siège de contraintes résiduelles, dues le plus souvent à des déformations non élastiques que la pièce
a subies lors de sa fabrication. Ces contraintes résiduelles sont étudiées dans le cours de plasticité.
Beaucoup d’approches ont été proposées dans la littérature pour déterminer la solution
générale des équations de Navier. Hélas, ces solutions dépendent généralement de potentiels
inconnus et aussi difficile à déterminer que la solution elle-même. Dans la suite de ce chapitre, nous
exposerons la solution de Papcovitch Neuber qui est à la base de beaucoup de travaux fondamentaux
sur le comportement de solides hétérogènes. Ensuite nous monterons par l’exemple de la sphère
soumise à son champ de gravitation comment construire la solution complète en partant des
équations différentielles gérant le comportement de la solution dans le volume et des conditions de
bord.
Considérons le solide élastique linéaire isotrope de la figure 2 soumis aux forces dans le
u
=
u
σ
.
n
=
t
volume et aux conditions de bords sur Su et sur S.
x
.
B
1 -
u
0
- grad
2G 4
1 -
u
graddiv
0
0
1 =
- (12)
2G
=
f
B
0
-
Ψ
0
=
f
x
-
Ψ
0
u
Ψ
0
0
f
=
0
Dans le cas de forces de volume nulles ( ) la solution prend une expression particulièrement
simple :
11
u
=
x
.
B
1 -
2G
-
4
grad
(13)
B
=
0
f
u
+
u
grad [div
1
-
G
f
v
a une solution quel que soit le vecteur de forces . Tout vecteur doit donc pouvoir se mettre sous la
forme
v
Ψ
+
1
=
2G
C graddiv
.
u
Considérons cette forme pour le vecteur déplacement , soit :
u
Ψ
+
1
=
2G
C graddiv
.
Ψ
où et C sont respectivement un potentiel vectoriel une constante inconnus.
Pour déterminer la valeur la plus adéquate de C, nous remplaçons par son expression dans
u
l’équation de Navier. Le premier terme de l’équation de Navier ( ) se transforme comme suit :
u
Ψ
+
1
=
2G
C graddiv
Ψ
i xk x k x i m
2 2
or graddiv m
grad ( div )
x m x i x m x k x k
u
Ψ
+
1
donc =
2G
C graddiv
Ψ
1
graddiv =
2G
graddiv
C graddiv graddiv
Ψ
Ψ
2
graddiv graddiv m m graddiv
i x i x p x p x m x i x m x p x p
12
f
u
+
Ψ
+
Ψ
1
grad [div
1
1
- C - graddiv
2G
12 G
-
1
C -
Ψ
=
f
-
avec
12
soit
u
Ψ
= 1 -
1
- graddiv
2G
Ψ
=
f
-
Le potentiel vecteur doit satisfaire l’équation . La solution générale de cette équation
différentielle du second ordre s’écrit
Ψ Ψ A B
=
Ψ
0
=
f
-
Ψ =
0 1
0B
1
A
2
12
u
=
u
A
graddiv graddiv
0
0
1
0
1
- avec -
2G 2G
Ψ
Ψ
0
1 -
1
= - graddiv
2G
Ψ
=
Ψ
0
or donc
12
u
=
1 -
u
graddiv
0
2
1
-
2G
12
1 -
u
graddiv
0
0
1
avec -
2G
A
Considérons le terme graddiv . graddiv est une solution particulière de l’équation de
2
B
A
est la solution générale. Le terme graddiv peut donc être omis sans perdre de
2
Laplace. Or
généralité.
12
u
=
1 -
u
A
graddiv est la solution complète. Cette solution peut s’écrire sous la
0
1
1
-
2G
forme suivante :
12
u
=
1 -
u
0
- grad
2G
A
div
1
B
A
x
.
B
1
A
1
est donc bien une solution particulière de . Le champ scalaire vaut . En effet,
2
1 1 B m
m
x B m Bk x
2
x
k
x
k
x
k
2
B
2 1 B k B k 2B m B k div
m
x
x
k
x
k
x
k
x
k
x
k
x
k
x
k
2
x
.
B
1 -
u
0
- grad
2G 4
1 -
u
graddiv
0
0
1
-
2G
=
f
-
Ψ
0
IV EXERCICES RESOLUS
Les indices muets k et l (en rouge et bleu) sont répétés et indiquent donc des sommations. Les deux
indices non répétés i et j varient chacun de 1 à 3. Les déformations peuvent être exprimées en
fonction des contraintes par la loi de Hooke pour un matériau élastique linéaire isotrope :
1
ij
E
1 ij ll ij
Ici nous utilisons l comme indice muet. En substituant l’expression précédente des déformations en
fonctions des contraintes dans les équations de compatibilité, le premier terme de l’équation s’écrit :
2 1 2 ij 2 ll
ij 1 ij
x k x k E x k x k x k x k
δ
En effet, les dérivées du tenseur sont nulles. Pour écrire le deuxième terme de l’équation de
compatibilité en fonction des contraintes, nous exprimons d’abord la trace du tenseur des
déformations en fonction de la trace du tenseur des contraintes en utilisant la loi de Hooke. La loi de
Hooke d’un matériau élastique linéaire isotrope permet d’écrire :
1 1 2 1 2 ll 1 2 rr
1 kk ll
kk
kk kk
E E E E
3
Le choix particulier de l’indice muet (k, l ou r) n’a évidemment aucune importance. Ainsi le deuxième
terme de l’équation de compatibilité s’écrit comme suit en fonction des contraintes :
2 1 2 2 kk
kk
x i x j E x i x j
Pour transformer les deux derniers termes de l’équation de compatibilité, nous exprimons les
déformations en fonction des contraintes par la loi de Hooke, puis nous utiliserons l’équation
d’équilibre.
2 1 2 1 2
ik 1 ik ll ik 1 ik ll ik
x j x k E x j x k E x j x k x j x k
1 ik 2 ll
1
E x j x k x j x i
Les indices k et l) sont muets. L’expression précédente peut se simplifier par l’équation d’équilibre. En
effet
σ
f
ij ik f i
div v 0 f i 0 d'où
x j x j x k x j
2 1 fi 2 ll
ik 1
x j x k E x j x j x i
2 ij 2 ll 2 kk
1 ij 1 2
x k x k x k x k x i x j
fi 2 ll f j 2 ll
1 1 0
x j x j x i x i x j x i
2 ij 2 ll 2 kk f i f j
1 ij 1 0
x k x k x k x k x i x j x j x i
sommons toutes les équations scalaires en opérant une contraction sur les indices i et j.
2 ii 2 ll 2 kk f 2 ii 1 f i
1 3 2 1 i 0
x k x k x k x k x i x j x i x k x k 1 x i
2 ii 1 f i
x k x k 1 x i
Et nous obtenons la forme finale de l’équation de compatibilité exprimée en fonction des contraintes
2 ij 2 f i f j 1 f l
1 kk 1 ij 0
x k x k x i x j x j x i 1 x l
Cette équation peut s’écrire en notation symbolique de Gibbs en identifiant les différents termes
comme suit : σ
f
I
f
T
1
grad grad trace 1 grad
grad div 0
des déformations sous la forme ij 2G ij / 1 2 kk ij . L’équation d’équilibre s’écrit alors en
fonction des déformations :
ij kk f i 0
x j 1 2 x i 2G
1 ui u j u k f i
0
x j 2 x j xi 1 2 xi
x k 2G
kk
ij
Nous supposons que le champ des déplacements est continûment dérivable à l’ordre 2 et que nous
pouvons intervertir l’ordre des dérivées dans le premier terme pour faire apparaître la dérivée de la
divergence du champ des déplacements :
2u i u j 2 u k f i
0
x j x j x i x j 1 2 x i x k G
2u i 1 u k f i
0
x j x j 1 2 x i x k G
f
u
1
grad div 0
1 2 G
Soit en détaillant le Laplacien du champ des déplacements u et en supposant les forces
volumiques nulles, on trouve
u
grad div rot rot
u
1
2 grad div rot rot 0
1 2
Plaçons-nous en coordonnées sphériques (r,,) (Figure 3). La force volume ne dépend que la
e
gr
r
R
e
r
où est le vecteur unitaire dans la direction radiale au point considéré (Figure 3). Vu la symétrie du
u
problème, le champ de déplacement est purement radial et ne dépend que de la coordonnée r.
u
r
ur r
Le rotationnel du champ de déplacement est donc nul. Et le Laplacien prend une forme
particulièrement simple
u
2 1 2 1 d
u
1
e
div
r
grad div grad div
1 2 1 2 1 2 dr
u
e
e
gr gr
div soit
r
div
1 2 dr GR 1 2 dr GR
Ceci est bien une équation différentielle sur la fonction scalaire ur(r). Pour déterminer la divergence du
champ de déplacement, nous utilisons une approche mécanique. En effet, la divergence du champ
ε
de déplacement est égale la trace du tenseur petites déformations : div trace . La divergence
est donc un invariant de ce tenseur et peut être calculée par la trace du tenseur petites déformations
dans n’importe quel système d’axe :
u
div rr
Pour déterminer l’expression de la déformation radiale rr et des deux déformations ortho radiales
Figure 4. : Coupe selon un grand cercle dans la sphère utilisée pour déterminer les déformations..
La figure 4 représente une coupe selon un grand cercle dans la sphère. L’élément de matière est
représenté avant et après déplacement radial. Pour déterminer la déformation radiale rr nous
e
r
r u r r d rd u r r
rd r
u r 2u r r 1 d 2
u
div rr r
r
r
2
r dr
r ur
u
e
d 1 d 2
r
grad div 2 r ur
dr r dr
d 1 d 2 1 1 2 gr
dr r 2 dr
r ur
E 1 R
La solution est la superposition d’une solution homogène et d’une solution particulière La solution à
d du r 2u r
l’équation homogène 0 s’écrit :
dr dr r
b
u r ar 2 b 0 .
r
Où a et b sont deux constantes indéterminées. Le fait que la solution doive converger pour r tendant
vers 0 fait rejeter le deuxième terme. La solution à l’équation homogène s’écrit donc finalement
u r ar .
d 1 d 2 1 1 2 g r
2
dr r dr
r ur
1
E R
1 d 2 1 1 2 g r 2 2 1 1 2 g r 5
r
2 dr r u r 2 1 r ur
E R 10 1
E R
1 1 2 g r 4 1 1 2 g r 3
d 2
dr
r ur 2 1
E R
ur
10 1
E R
1 1 2 g r 3 r3
ur ar A ar
10 1 E R R
1 1 2 g
A
10 1 E
Cette solution doit satisfaire les conditions de bord. Dans le problème présent, il n’y a pas de
conditions aux limites sur les déplacements. La condition aux limites correspond à la surface libre de
la sphère. Le vecteur contrainte imposé à l’extérieur de la sphère est nul. Donc, nous devons
imposer :
σ
.
n
0 en r=R
σ
.
n
e
r
La normale 0 en r=R à la surface de la sphère est le vecteur unitaire (Figure 3). La condition
σ
.
n
σ
.
e
r
aux limites s’écrit donc explicitement : 0 . Dans le système de coordonnées sphérique,
nous pouvons expliciter les composantes du tenseur contrainte sur lesquels porte cette condition
rr r r 1 rr
σ
.
e
r 0 r 0
r
0
r r
Les composantes hors diagonale sont nulles par symétrie radiale. La figure 5 illustre les contraintes
non nulles dans le présent cas, i.e. : rr , et .La seule condition aux limites non satisfaite
porte sur la contrainte radiale rr .
r3 r2
u r A ar A a rr r 2G rr trace
R R 1 2
r2 r2 r2
rr 3 A a rr r 2G 3 A a 5 A 3a
R R 1 2 R
3
rr R 2G 3 AR a 5 AR 3a 0 donne a AR
1 2 1
La solution complète pour la sphère soumise à son propre champ de gravitation s’écrit :
1 1 2 g r 2 3 1 1 2 g r 2 3
ur Rr 2 R
10 1 E R 1 10 1 E R 2 1
1 1 2 g r 2 3
rr R 3
10 1 E R 2 1
Cependant le champ de déformation est négatif dans un noyau et positif proche de la surface de la
sphère. Le rayon du noyau dépend de la valeur du coefficient de Poisson .
-a- -b-
Figure 6. : Sphère de rayon R soumise à son propre champ de gravitation g. (a) champ de
déplacement radial en fonction du rayon, (b) déformation radiale en fonction du rayon.
CHAPITRE VI
METHODES ENERGETIQUES
u
2
volume . Dans la suite du chapitre nous considérons les effets d’inertie ( / t 2 ) négligeables.
Le solide se déforme « lentement » ( 10 4 s 1 dans les alliages métalliques et 101s 1 dans les
polymères). Dans le chapitre V, nous avons résumé les équations à satisfaire par les champs solution
x
des milieux continus est égal à 15. En effet, l’objectif est de déterminer en chaque point du solide le
u
x
ε
x
vecteur déplacement (trois composantes), le tenseur des déformations (six composantes
σ
x
indépendantes) et le tenseur des contraintes (six composantes indépendantes). Pour résoudre
un tel problème, nous devons donc disposer de 15 équations. Ces équations sont :
0 (1)
les six équations de compatibilités des déformations
ε
grad trace grad div grad div
T
grad (2)
La loi de Hooke d’un matériau isotrope élastique linéaire
σ
1
2G
1 2
trace I ou
E
1 trace I (3)
On constate que les équations sont en fait des équations différentielles. Leur intégration se fera donc
à une constante près, qui sera déterminée à l’aide des conditions aux limites en pression ou en
déplacement :
u σ
u =
sur S u
n
t
(4)
sur S
Dans le chapitre IV, nous avons appris une méthode très élégante pour obtenir des
solutions approchées aux équations de l’élasticité. Cette méthode consiste à poser des hypothèses
raisonnables sur le champ de déplacement ou sur le champ de déformation et de contraintes. Dans
les cas des poutres ces hypothèses correspondent à ne considérer que le plan moyen et à supposer
que les sections droites restent droites. Une approche similaire est couramment utilisée en théorie des
plaques et des coques. Dans le chapitre VII, nous verrons une autre méthode de simplification pour
les structures à parois minces ou au contraire des structures très étendues le long d’une génératrice.
Or dans pratiquement tous les problèmes industriels exhibant des géométries complexes, on ne
dispose pas de solutions exactes aux équations (1) à (4). Le but de ce chapitre est de construire une
approche permettant :
solide élastique
de définir une mesure de l’erreur commise par une solution
d’utiliser des techniques numériques pour obtenir des solutions aux équations
fonction des déformations ou de l’énergie complémentaire exprimée en fonction des contraintes. Dans
ce chapitre, nous nous limiterons à une approche basée sur des champs de déplacement dépendant
d’une série de paramètres. C’est en effet cette technique qui est utilisée dans la majorité des
- a- -b- -c-
Figure 2 : Assemblages de ressorts de différentes raideurs soumis à une force P.
il suffit d’écrire les équations d’équilibre de chaque ressort et l’ensemble. Or, on se rend compte que si
cette démarche est aisée pour un assemblage de 3 ressort, elle devient vite inextricable pour 103 voire
1010 ressorts. Dans une structure de la vie courante, il est tout à fait classique de rencontrer des
dimensions pareilles. Une démarche plus élégante consiste à minimiser la fonction suivante des
allongements des ressorts :
où Wint est l’énergie interne stockée dans le système et Wext est le produit des forces extérieures par le
déplacemement du point d’application de la force. Tous les allongements sont supposés
indépendants. Dans le cas d’un solide élastique (Figure 1), la fonction F dépend du champ de
u
x
déplacement en chaque point du solide et s’écrit :
ε
t
u
x
W int W vol
def
CA
dv P ext . ( )dS
S
(5)
ε
u
x
t
u
x
CA
F ( ) W def
vol dv . ( )dS
S
u
x
Pour différents champs de déplacement ( ) , la fonction F donne des valeurs scalaires réelles. Nous
allons montrer au paragraphe suivant que le champ exact minimise F. Mais avant, appliquons cette
approche aux trois assemblages de ressorts de la figure 2. Le seul point important consiste dans le
choix des des allongements indépendants. Le calcul des différents termes de F et la minimisation sont
d’une grande simplicité. Ces exemples illustrent l’efficacité de l’approche par champs d’essai.
Assemblages
a b c
Variable(s) l 1 , l 2 l 1 l 1 , l 3
P ext P l 1 l 2 P l 1 P l 1 l 3
F k 1l1 P 0 k 1 k 2 l 1 P 0
l i
0 k 1 k 2 l 1 P 0
k 1l 2 P 0 k 3l1 P 0
P P P P P
solution l 1 l 2 l 1 l 1 l 3
k1 k2 k1 k 2 k1 k 2 k3
III.1. Rappels
σ
f
symétrique (Figure 1) qui satisfait l’équation d’équilibre en translation ( div 0 ) dans
S . A.
σ
n
t
et la condition d’équilibre de surface ( ) sur S. On appelle champ de déplacements
u
cinématiquement admissible (C.A.), tout champ de déplacements C . A. (Figure 1) qui satisfait les
u
u
conditions de bord sur Su ( ) et qui est dérivable au moins une fois permettant la définition du
ε
C . A.
champ de déformations .
12 u
ε
=
σ
σ
f
u
u
SA
T
SA T CA
div 0 SA SA x CA x
(6)
σ
n
u
t
u
t
Figure 3 : Relation contrainte déformation d’un matériau élastique (non linéaire), Energie de
déformation par unité de volume et énergie complémentaire par unité de volume.
déterminée au chapitre III, (III.15 à III.19). La figure 3 représente la relation contrainte déformation
d’un matériau élastique non linéaire. Dans le cas d’un essai de traction uniaxiale, l’énergie de
déformation correspond à l’aire sous la courbe et l’énergie complémentaire à l’aire complétant le
rectangle formé par l’origine des axes et le point courant (). L’énergie de déformation est une
fonction du tenseur déformation et l’énergie complémentaire une fonction du tenseur contrainte. Par
hypothèse l’énergie de déformation et l’énergie complémentaire doivent être définies positives. La
formule 15 du chapitre III et la formule 18 du même chapitre permettent d’écrire :
ε
déf .
ε
W vol ij
déf .
d ij ij W vol (7)
0 ij
comp.
W vol
comp.
W vol ij ij W vol
déf .
ij (8)
ij
Au paragraphe III.2., nous montrerons que parmi tous les champs de déplacements cinématiquement
u
x
u
u
admissibles C . A. dans , le champ exact ( ex. ) minimise la fonction F ( ) . Pour démontrer la
u
propriété de minium de F nous utiliserons une propriété fondamentale de l’énergie de déformation.
-a- -b-
Figure 4 : Fonction convexe à une variable (a) définition à partir de la sécante, (b) propriété de la
tangente.
. Définition
Nous supposons dans la suite que les fonctions considérées sont continûment dérivables.
Considérons une fonction à une variable réelle f(x). f(x) est convexe, si la sécante entre deux points
quelconques de trouve toujours au-dessus de la fonction (figure 4a). Sous forme mathématique
cette propriété s’écrit :
Les fonctions (potentiels) convexes ont des propriétés très intéressantes et sont largement
utilisées en physique mathématique. Dans le cadre de ce cours, nous utiliserons qu’une de ces
propriétés remarquables. La tangente à la courbe est toujours en dessous de celle-ci. Sous forme
mathématique, ceci s’écrit :
f
f x 2 f x1 x 2 x1 0 (10)
x1
résolus.
f x (2) f x (1) x (2) x (1) f
i i i i
x i (1)
0 i 1,..., n
xi
La figure 5 montre une fonction convexe à 2 variables. La fonction est continue, monotone et les
lignes de niveaux forment des courbes convexes dans l’espace (x1,x2).
Figure 5 : Exemple de fonction convexe à 2 variables. ci sont des lignes de niveau ( f c i ).
L’énergie de déformation est une fonction convexe des composantes du tenseur déformation. Cette
propriété permet d’écrire (figure 6) :
W déf
ε
W déf
(2)
W déf (1) (2) (1)
ε
: vol 0
vol vol W
ε
ε
(1)
ε
déf
W déf
vol W
(2) déf
vol
(1) (2)
ij
(1) W vol
ij
0
ij
ε
ε
(1)
σ
W
W
(2) (1) (2)
(1)
: (1)
0
(11)
ε
W
W
(2) (1) (2) (1) (1)
ij ij ij 0
(1) ( ex ) (2) ( ca )
Si nous choisissons (figure 7) et , nous obtenons l’inégalité fondamentale pour
W déf
vol W
( ca ) déf
vol
ex ( ca )
( ex )
: ( ex )
0
(12)
ε
W déf
vol W
( ca ) déf
vol
( ex ) ( ca ) ( ex ) ( ex )
ij ij ij 0
ε
( ex ) ( ca )
, sont respectivement le champ de déformation exact et un champ de déformation
cinématiquement admissible quelconque. Il est important de remarquer que l’inégalité (12) fait
intervenir le champ de contrainte exacte. Or, pour connaîte le champ de contrainte, on se base sur les
déformation et la loi d’élasticité du matériau (linéaire ou non). Si l’on cherche une solution approchée,
ε
σ
le champ de déformation exacte n’est pas connu, les contraintes sont approchées par ( ca ) .
x
u
Parmi tous les champs cinématiquement admissibles ca
, le champ de déplacement
x
u
u
ex
exact minimise la fonctionnelle F .
ε
t
u
x
W int W vol dv
def CA
P ext . ( )dS
S
ε
u
x
t
u
x
F ( ) W def CA dv . ( )dS
vol
u S
x
x
u
En effet, considérons la valeur de la fonctionnelle F pour le champ exact ex et pour un
x
u
champ cinématiquement admissible ca quelconque
ε
x
x
u
t
.
x
u
ex dv ex
F ex W def
vol dS
S
ε
x
x
u
t
x
.
u
def ca ca
F ca W vol dv dS
S
x
u
F ca F ex :
ε
ε
x
x
u
ca W def ex dv
F ca F ex W def
vol
vol
t
x
.
u
ca ex dS
S
Dans la suite, nous n’écrirons plus explicitement la dépendance des champs vis-à-vis des
ε
ε
x
t
x
u
coordonnées. ca , ca , ex , ex et seront donc notés respectivement ca ,
ε
u
ca ex
, , ex et
ε
vol W dv
u
u
F ca def
vol
ex
. ca ex dS
S
u
Sur la partie Su de , le déplacement cinématiquement admissible ca et le déplacement exact ,
u
u
ex
sont tous les deux égaux au déplacement imposé . L’intégrale de surface peut donc être
étendue à toute la frontière
ε
vol W dv
u
t
u
F ca def
vol
ex
. ca ex dS
σ
n
=
t
Le théorème de Cauchy ( ) permet de transformer la dernière intégrale comme suit
ε
vol W dv ε
u
σ
ca F ex W def
u
n
F ca def
vol
ex
T ca ex
T dS
σ
u
u
b
T
n
b k
dv
σ
u
u
n
T
T ca ex
dS dS div dv kl u ca ex
l u l dv
x k x k
b
n
b k
b
T
dS div dv
dv
kl u ca
ex
l u l dv
x k x k
En dérivant l’intégrant terme à terme et, en tenant compte de l’équilibre à force de volume nulle
σ
u ca ex
u
u
n
kl ca ex l u l dv
T T ca ex
dS x k
u
kl l u
ca ex dv
l
l
u u l dv
kl
x k
x k x k
u ca u ex
kl l l dv
x k
x k
1
σ
u
n
T T ca ex q p
dS kl x x dv = 2 pq x x qp x x
k k p p q q
1
σ
u ca u qex u ca p
u ex
u
u
n
T T
ca ex dS q p
pq pq dv
2
x p x p x q x q
1 u ca
q p 1 u q
u ca ex
p
u ex
pq dv
2 x p x q 2 x p x q
pq ca
qp qp dv
ex
Ainsi la différence entre la valeur de la fonctionnelle pour un champ cinématique quelconque et pour
le champ exact s’écrit :
ε
W
u
u
ca ex ex ca ex
F élast . ij ij ij
ε
W
u
ca ex ex ca ex
F élast . : (13)
Nous avons montré précédemment que l’intégrant de l’expression précédente est défini positif suite à
u
la convexité de l’énergie de déformation. La différence entre F ca et F ex est donc positive ou
nulle.
Considérons une barre encastrée soumise à des sollicitations en cisaillement sur deux f
faces (figure 8). On néglige la gravité et les forces de volume sont nulles. On se propose de
déterminer le champ de déplacement dans la barre.
-a- -b-
Figure 8 : Barre encastrée à section rectangulaire. (a) barre non sollicitée, (b) barre sollicitée par un
cisaillement sur deux faces latérales.
vol dv
u
t
u
F ca W def ca
ca
. dS .
S
u
u
classes de champs dépendant d’une série de paramètres. Nous minimiserons la fonction F ca . par
rapport à ces paramètres. Nous ne considérerons que des champs cinématiquement admissibles
u 0
u
infiniment dérivables. De plus ca sur S u . Ici la surface Su correspond à l’encastrement (Figure
u
=
u
9a) avec comme condition ca sur S u
- a- - b- - c- - d-
Figure 9 : Conditions aux limites à considérer pour le problème de la barre encastrée. (a) Surface Su
à déplacement imposé, (b) à (d) parties de la surface S à vecteur contrainte imposé.
La figure 9 montre toutes les conditions aux limites à prendre en compte dans le problème présent.
La surface Su se limite à la surface (x1=0). Un champ de déplacement cinématiquement admissible
possible est
u
( A)
1
a x1 .
F ( A) par rapport à a. L’intégrale de volume est facilement estimée. En effet, le tenseur petites
u
déformations correspondant au champ ( A) s’écrit
a 0 0
ε
( A)
0 0 0
0 0 0
2
( A) Ea
W vol
def
2
2
W vol
def ( A)
dv Ea l 0
2
des faces avant et arrière S(3,4) x1, x 2, x 3: x 2 1/ 2,1/ 2, x 3 1/ 2
et de la surface inférieure S(5) x1, x 2, x 3 : x1 l 0 (x1=l0).
t
.
u
t
.
u
t
.
u
t
.
u
( A) ( A) ( A) ( A)
dS dS dS dS
S (1,2) (3,4) (5)
S S S
Pour déterminer la valeur du terme de surface, nous procédons séparément pour chaque partie de S
La contribution des deux surfaces latérales vaut :
1/ 2 l0
t
.
u
( A)
dS 2 dx 3 a x1dx1 a l 02 Sur les surfaces
(1,2) 1/ 2 0
S
La contribution des surfaces S(3,4) et S(5) est nulle, puisque le vecteur contrainte est imposé nul.
t
.
u
t
.
u
( A) ( A)
dS dS 0
(3,4) (5)
S S
u
Comme la forme spatiale du champ a été fixée, la fonctionnelle F ( A) devient une fonction du
paramètre a
ε
u
Ea 2 a 2
t
u
ca
F A W def ( A) dv . dS F ( a ) l0 l0
vol 2
S
1
u
remplaçons dans l’expression de la fonctionnelle F A le champ cinématiquement admissible A
u
par ( optimal ) , nous obtenons la valeur minimale de F pour tous les champs considérés.
2l 30
F ( a optimal )
2E
Figure 10. Variation de l’écart relatif à la valeur optimale de la fonctionnelle en fonction du paramètre
a normé par sa valeur optimale.
e
1
Pour le champ de déplacement ( B ) a1x1 a 2 x12 a 3 x13 , la seule composante non nulle
du champ de déformation est
(B)
11 a1 2a 2 x1 3a 3 x12
(B)
11 E a1 2a 2 x1 3a 3 x12
Figure 11. Variation de l’écart relatif à la valeur optimale de la fonctionnelle en fonction des
paramètres a1 et a2 normés par leurs valeurs optimales respectives.
IV.1.1 Enoncé
Démontrez que
f x 2 1 f x1 f x 2 1 x1 0,1 (1)
implique
f
f x 2 f x1 x 2 x1 0 (2)
x1
IV.1.2 Solution
Définissions le point courant X ( ) x 2 1 x1 . L’inégalité (1) peut alors s’écrire
f x 2 1 f x1 f X ( )
X f
f x 2 1 f x1 f x1
0 X X 0
soit
f
f x 2 1 f x1 f x1 x 2 x1
x1
f
f x 2 f x1 x 2 x1
x1
(c.q.f.d.)
f
f x 2 f x1 x 2 x1 0
x1
IV.2.1 Enoncé
σ
ca
tout champ de déformations cinématiquement admissibles est égal aux travail des forces
t
u
imposées associées aux déplacements cinématiquement admissibles ca et aux forces de volume
f ε
σ
sa
. Les contraintes statiquement admissibles et les déformations cinématiquement admissibles
ca
ne sont pas associées par la loi de Hooke.
ε
sa ca
u σ
: dv
ca
u
u
f
t T cad S t T d S U T cad
sa
S SU
IV.2.2 Solution
u
CA
Le fait que soit cinématiquement admissible, permet d’écrire le champ des
ε
ca
déformations en fonction du gradient des déplacments :
u ca u ca
σ
sa ca
dv ijsa ica sa 1 i
j
: j dv ij dv
2 x j x i
CA
ij
Nous transformons l’expression précédente pour faire apparaître un terme unique du tenseur gradient
des vitesse.
1 u ica u ca
j
1 sa u ica u ica
ijsa dv ij sa dv
x j
ji
2 x j x i 2 x j
σ
S . A.
Le tenseur des contraintes est en équilibre. L’équilibre en rotation, permet d’affirmer que est
symétrique.
1 sa u ica u ica u ca
ij sa
ji dv ijsa i dv
2 x j x j x j
Pour faire apparaître les intégrales de surfaces par l’utilisation du théorème de Gauss (Green
Ostrogradski), nous transformons le produit du tenseur des contraintes par le tenseur gradient des
déplacements en une divergence :
u ica
ijsau ica ijsa CA
ijsa dv dv u i dv
x j x j x j
La dernière intégrale peut être transformée par l’hypothèse d’équilibre des contraintes
ijsa
u CA CA
i dv f i u i dv
x j
u
S . A. ca
Donc le travail des contraintes sur le champ cinématiquement admissible s’écrit
ijsauica dv
ijsa ijcadv f i u icadv
x j
La deuxième intégrale du membre de gauche peut être transformée en une intégrale de surface par
l’application du théorème de Gauss (Green-Ostrogradski) :
Les contraintes sont en équilibre, donc par hypothèse le tenseur des contraintes vérifie les conditions
aux limites. Sur la surface S, le vecteur contrainte est imposé et ijsa n j t i . Ainsi, l’intégrale
précédente peut s’écrire :
sa ca
: dv t i u icadS ij u ica n jdS f i u icadv
S SU
t
.
u
f
u
t
.
u
ca
sa
: ca
dv d S d S U . cad (c.q.f.d.)
S Su
IV.3.1. Enoncé
σ
ε
t
Soient , et
l’état courant existant dans un solide soumis à des sollicitations sur
u
u
u
ca
S et sur SU. Soit une perturbation cinématiquement admissible de autour de l’état actuel
u
u
ca ca
est continu et dérivable au moins une fois dans et 0 sur SU. Démontrez que
σ
a) Condition nécessaire : si le champ est en équilibre , alors
σ
u
f
t
ca T CA
: dv d S T cad
S
(1)
ε
u
1
ca ca ca
T
2
u
ca
b) inversement si l’équation précédente est satisfaite pour tout champ
cinématiquement admissible, le champ σest en équilibre.
IV.3.2. Solution
a. Condition nécessaire
σ
Montrons d’abord que l’équation (1) est vérifiée pour tout champ de contraintes en
u
u
équilibre et tout champ de déplacements ca cinématiquement admissible. Le fait que ca soit
ε
ca
cinématiquement admissible, permet d’écrire le champ des déformations en fonction du gradient
des déplacments :
ca
u ca dv
σ
ca 1 ui j
: dv ij CA
ij dv ij
2 x j x i
Nous transformons l’expression précédente pour faire apparaître un terme unique du tenseur gradient
des déplacements.
ca
1 ui
u ca
j dv 1
u ica
u ica
ij ij ji
dv
2 x j x i 2 x j x j
σ
Le tenseur des contraintes est en équilibre. L’équilibre en rotation, permet d’affirmer que est
symétrique.
ca
1 ui
u ca
j dv
u CA
i dv
ij ij
2 x j x i x j
Pour faire apparaître les intégrales de surfaces l’utilisation du théorème de Gauss (Green
Ostrogradski), nous transformons le produit du tenseur des contraintes par le tenseur gradient des
déplacements en une divergence :
ij
u ica
dv
ij u i
dv
ij ca
ca
u i dv
x j x j x j
La dernière intégrale peut être transformée par l’hypothèse d’équilibre des contraintes
ij
u icadv f i u icadv
x j
σ
u
ca
Donc le travail des contraintes sur la perturbation cinématiquement admissible du champ des
déplacements s’écrit
ij ijcadv
u dv f u
ij
ca
i ca
ij uCA
i
i i dv dv
x j x j
ij u CA ca
i n jdS f i u i dv
S S u
Les contraintes sont en équilibre, donc par hypothèse le tenseur des contraintes vérifie les conditions
u
aux limites sur la surface S,. La perturbation ca est nulle sur SU. Ainsi, l’égalité précédente peut
s’écrire :
ij ijca dv
u dv f u
ij
ca
i ca t T u CAdS f i u icadv
i i dv
x j S
σ
f
.
δ
u
t
δ
u
ca
dv . dS
ca ca
: d (c.q.f.d.)
S
(c.q.f.d.)
b. Condition suffisante
C
A
δ
u
Si l’équation (1) est vérifiée pour tout champ de déplacement cinématiquement admissible, le
σ
C
A
σ
f
.
δ
u
t
δ
u
: ε CAdv . d S d
S
Comme le champ des déplacements est cinématiquement admissible, l’intégrale de volume peut
s’écrire
CA
u CA dv
σ
1 ui j
: ε CAdv ij iCA
j dv ij
2 x j x i
CA
1 ui
u CA
j dv CA
1 ij u i
ij u CA
j dv
ij
2 x j x i 2 x j x i
1 ij CA ij CA
ui u j dv
2 x j x i
Nous transformons le premier terme du membre de droite de façon à faire apparaître une composante
unique pour le champ de déplacement et une dérivée unique par rapport à xj.
CA
1 ij u i
ij u CA
j dv
1 ij u i
CA
ji u iCA dv
2 x j x i 2 x j x j
1 ij u i
CA
ji u iCA dv 1
ij ji u iCAdS
2 x j x j
S SU 2
La perturbation cinématiquement admissible du champ des déplacements est nulle sur Su, donc
1 1
2
ij ji u CA
i n jdS
2
ij ji u CA
i n jdS
S SU S
ca
1 ui
u ca dv 1
ij
2
j
ij ji u ica n jdSdv
x j x i
S 2
1 ij CA ij CA
ui u j dv
2 x j x i
1 ij ji
1
f i u icadv t i ij ji n j uicad S
2
x j x j S 2
u
ca
pour tout champ cinématiquement admissible. D’après le lemme du calcul des variations, des
intégrales identiquement nulles impliquent la nullité de l’intégrant :
1 ij ji 1
2 x j
x j 2
f i dans et t i ij ji n j 0 sur S
ij
ij ji et f i dans et que
x j
t i ij n j 0 sur S
(c.q.f.d.)
CHAPITRE VII
ELASTICITE PLANE
Dans ce chapitre nous étudierons plus en détail le comportement des matériaux dans le
régime élastique. Ce régime concerne l’utilisation des structures dans la vie courante sans
déformations permanentes (ponts, voitures, avions, trains, structures du génie civil, …).
présentant aucun avantage dans les problèmes particuliers, nous emploierons la notation des
ingénieurs.
disque que des valeurs très faibles par rapport à 11 , 22 et 12 . L’on ne commet pas une erreur
sensible en affirmant qu’elles sont nulles sur tout plan intérieur parallèle aux faces. Pour la même
raison, il est certain que les trois composantes non nulles 11 , 22 et 12 . ne dépendent
pratiquement pas de x3, c’est-à-dire qu’elles restent constantes sur toute l’épaisseur du disque. Le
tenseur des contraintes n’a que 3 composantes non nulles. La loi de Hooke d’un matériau élastique
isotrope montre que la déformation 33 est non nulle :
11 22 12
0
11 12 0 E 2G
σ
12 22 11
12 22 0 0
(2)
2G E
0 0 0
11 22
0 0
E
E
11 (1 2) 11 22
E
22 22 11 (3)
(1 2)
33 0
u1 1 u1 u 2
0
x1 2 x 2 x1
11 12 0
1
12 22 0 u1 u 2 u 2
0 (4)
2 x x1 x 2
0 0 0 2
0 0 0
La composante non nulle 33 du tenseur des contraintes s’obtient par la loi de Hooke. Dans un
matériau isotrope élastique 33 vaut :
1
33 33 11 22 0 33 11 22
E
Les autres composantes non nulles du tenseur des contraintes s’écrivent
11 2G 11 1 2 11 22
22 2G 22 11 22
1 2
33 11 22
soit en réarrangeant les différents termes :
E
11 1 1 2 1 11 22
1
11 1 11 22
E
1 E
22 (5)
1 1 2 11 22
1
11 1 22
22 E
33 11 22
Ayant résolu un problème de contraintes planes, il est souvent utile de connaître la solution du
problème correspondant de déformation plane. C’est le cas par exemple si l’on veut résoudre
expérimentalement un problème de déformation plane. Le moyen le plus simple consiste à effectuer
les mesures sur un disque mince représentant le problème de contraintes planes correspondant, puis
à repasser au problème initial. Pour ce faire, point n’est besoin de recommencer tous les calculs. Il
suffit de faire les substitutions suivantes :
E
E (6)
1 2 1
et pour passer de déformations planes aux contraintes planes
E 1 2
E (7)
1 2 1
11 12
x x F 1 0
1 2
(8)
12 22
F2 0
x1 x 2
11 cos 12 sin T 1
(9)
12 cos 22 sin T 2
Ces conditions expriment l’équilibre de translation selon les deux axes coordonnées du prisme
élémentaire sur la figure 4.
Soient 1 les directions principales des contraintes (12=0) et max, min (figure 5) les
et 2
e
contraintes principales. Dans ce cas on montre que 1 et 2 sont aussi les directions principales des
déformations pour un matériau isotrope. Les formules de changement d’axes établies pour le tenseur
des contraintes en 3 dimensions prennent des expressions particulièrement simples en contraintes
planes ou en déformations planes (cercle de Mohr):
Si les déformations 13, 23 sont nulles et que toutes les autres déformations sont indépendantes de x3,
les équations de compatibilité se réduisent à l’unique équation :
2 11 2 22 2 2 12 0
(11)
x 22 x12 x1 x 2
Comme dans le cas tridimensionnel, les équations de compatibilité peuvent être exprimées en
fonction des contraintes. En contraintes planes ou déformations planes, on part cependant plus
Considérons les équations d’équilibres dans le cas où les forces de volume sont nulles
11 12
x x 0
1 2
12 22 0
x1 x 2
Ces équations sont satisfaites d’office pour des contraintes dérivant d’une fonction d’Airy (exercices
résolus) :
2 2 2
11 22 12 (12)
x 22 x12 x1 x 2
En combinant, la définition (12) des contraintes, la loi de Hooke et les équations de compatibilité (11),
on montre que la fonction potentielle des contraintes doit être biharmonique (exercice résolue) :
2 2 2 2 4 4 4
2 2 2 2 4 2 2 2 4 0 (13)
x1 x 2 x1 x 2 x1 x1 x 2 x 2
Toute fonction biharmonique permet donc de satisfaire, les équations d’équilibre, la loi de Hooke et
l’équation de compatibilité. Or nous avons démontré que la solution d’un problème d’élasticité est
unique sous l’hypothèse des petites perturbations. Donc la fonction qui permet de satisfaire les
conditions aux limites donne la solution unique du problème.
N ous allons à présent considérer un cas plus général et admettre qu’il existe des forces
F
V
F 1 x1
F
gradV (14)
F 2 V
x 2
11 V 12
0
x1 x 2
(15)
12 22 V 0
x1 x 2
Ces équations ont la même forme que les équations d’équilibre sans forces de volume et sont
satisfaites d’office pour des contraintes dérivant d’une fonction d’Airy :
2 2
2
11 V 2 22
V 2 12
(16)
x 2 x1 x1 x 2
En combinant, la définition (16) des contraintes, la loi de Hooke et les équations de compatibilité (11),
on montre que la fonction potentielle des contraintes doit satisfaire les conditions suivantes (exercice
résolue) :
1 2
V
1 (17)
et en état de contraintes planes
1 V
(18)
Toute fonction biharmonique permet donc de satisfaire, les équations d’équilibre, la loi de Hooke et
l’équation de compatibilité. Or nous avons démontré que la solution d’un problème d’élasticité est
unique sous l’hypothèse des petites perturbations. Donc la fonction qui permet de satisfaire les
conditions aux limites donne la solution unique du problème.
On a montré que la solution des problèmes d’élasticité plane, dans le cas particulier où
les forces de volumes sont nulles ou constantes se réduit à l’intégration de l’équation biharmonique
moyennant les conditions à la surface.
4 4 4
4
2 2 2 4 0
x1 x1 x 2 x 2
Dans le cas des poutres ayant une section rectangulaire de faible épaisseur, on peut trouver des
solutions pratiquement intéressantes en adoptant comme expression de des polynômes de divers
degrés et en ajustant leurs coefficients de façon adéquate.
n
a n,i x1i x 2n-i
i=0
N n
2 2 2
a n,i x1i x n-i
2 11 22 12
i=0 x 22 x 12 x 1x 2
1 a1,0 x 2 a1,1x1
0 0 0
2 a 2,0x 22 a 2,1x1 x 2 a 2,2 x12 11 2a 2,0 22 2a 2,2 12 a 2,1
3 a 3,0 x 32 a 3,1x1 x 22 11 6a 3,0 x 2 2a 3,1x1 22 2a 3,2 x 2 6a 3,3x1 12 -2a 3,1x 2 2a 3,2x1
a 3,2 x12 x 2 a 3,3x13
a 4,0 x 42 a 4,1x1 x 32 a 4,2 x12 x 22 11 12a 4,0 x 22 22 2a 4,2 x 22 12 3a 4,1x 22
a 4,3x13x 2 a 4,4 x14 6a 4,1x1 x 2 2a 4,2 x12 6a 4,3x1 x 2 12a 4,4x12 4a 4,2 x1 x 2 3a 4,3x12
avec 3a 4,4+ a 4,2+3a 4,0 0
u1 , u 1 u u
11 22 2 et 12 1 2
x1 x 2 2 x 2 x1
u1 11dx1 f 1 x 2
u 2 22dx 2 f 2 x1
On dérive ensuite ces expressions par rapport à x2 et x1 respectivement et on introduit ces dérivées
dans les définitions de la déformation de cisaillement.
1 f 1( x 2) f 2( x1)
12 11dx1 22dx 2
2 x 2 x1 x 2 x1
12 1 2
12
2G 2G x1 x 2
Les deux relations précédentes impliquent une condition sur la somme des dérivées de f 1 x 2 et de
f 2 x1 :
f 1( x 2) f 2( x1) 1 2 1
11dx1 22dx 2 (19)
x 2 x1 2G x1 x 2 2 x 2 x1
L’équation (19) permet de déterminer les fonctions inconnues f 1 x 2 et f 2 x1 à deux constantes
près. Ces constantes correspondent à un champ de translation et une rotation de corps solide. En
effet, posons :
f 1 x 2 f 1 x 2 a bx 2
f x1 f x1 c bx1
2 2
où a, b et c sont trois constantes arbitraires. Les termes additionnels dans les fonctions f1 et f2
introduisent des termes supplémentaires dans le champ de déplacement :
u1 11dx1 f 1 x 2 11dx1 f 1 x 2 a bx 2
u 2 22dx 2 f x1 22dx 2 f x1 c bx1
2 2
Or, les déformations 11 u1 / x1 et 22 u 2 / x 2 ne sont pas affectées par les termes
e
supplémentaires. Les constantes a et c correspondent à une translation a 1 c 2 . Le terme b
ω
correspond à une rotation de corps solide (rotation sans déformation). Le tenseur des petites
rotations vaut :
u1 u 2
0
1 x 2 x1 0 b
ω
2 u 2 u1 b 0
0
x1 x 2
Les constantes a, b et c ne peuvent donc pas être déterminées par la connaissance des champs de
déformation ou de contrainte. Or le vecteur déplacement doit satisfaire des conditions aux limites sur
la surface Su. C’est ces conditions aux limites qui permettront de fixer les constantes a, b et c. En
terme mécanique, on dit « éliminer les modes rigides »..
Considérons une poutre console ayant une section droite rectangulaire étroite (dont nous
prendrons la largeur pour unité) qui est fléchie par une force P appliquée à son extrémité libre (figure
7).
x
c
l
P y
Figure 7. Poutre console chargée par une force distribuée à son extrémité libre.
Dans le cours de Résistance des Matériaux, la flexion des poutres est traitée en détails. On montre
que la flexion de la poutre console donne lieu aux contraintes suivantes (exercice résolu) :
3 P x2
2
P x1x 2
11 22 0 12 1
I 2 c
-a- -b-
Figure 5. Vecteur contrainte sur deux facettes orthogonales dans le système cartésien (a) et dans le
système de coordonnées curvilignes (b).
e e
t t
1
2 2
1 2
11 12
(19)
1
12 22
e
où 1 et 2 sont respectivement les vecteurs unitaires dans la direction des x1 et dans la direction
des x2. Les vecteurs contrainte peuvent s’exprimer à partir de la fonction d’Airy :
2 2
e
e
t
1
2 1 2 1 2
x 2 x1 x 2 x 2 x 2 x1
2 2
e
e
t
2
1 2 2 1 2
x1 x 2 x1 x1 x 2 x1
L’expression entre parenthèses dans les membres de droite n’est rien d’autre que le produit vectoriel
e
3
de grad par le vecteur unitaire . Donc les vecteurs contraintes et peuvent s’écrire sous la
forme :
e
t
1
grad 3
x 2
(20)
e
t
grad 3
2
x1
e
3
Or la quantité grad est indépendante du choix des axes. Par conséquent, les formules ci-
dessus ont une validité générale et, pour deux directions orthogonales quelconques r, t diposées
e
comme les axes 1 et 2 , on a :
e
t
r
r grad 3
(21)
e
t
grad
t
3
t
Ces formules montrent que pour définir un champ plan de contraintes, il suffit de donner le champ de
e
3
vecteurs grad qui n’est défini qu’à une constante près de sorte que n’est définie qu’à une
fonction linéaire près, de la forme (ax1+bx2+c).
Les équations précédentes peuvent être appliquées en coordonnées polaires (Figure 6).
est compté positivement en tournant de l’axe des x1 vers l’axe des x2. La transformation de
coordonnées est définie comme suit :
x1 r cos()
r
x 2 r sin() (22)
x3 x3
Pour une fonction potentielle indépendante de x3, le gradient s’écrit en coordonnées polaires sous la
forme (exercices résolus) :
e
1
r
grad r,
r r
e
r
etsont les vecteurs tangentes unitaires aux lignes coordonnées r=constante et =constante.
e
r
Les vecteurs et sont mutuellement orthogonaux (exercice résolu). Le vecteur est choisi de
e
e e
e
θ
3
façon à ce que r, , forme un trièdre direct. En tenant compte du fait que les vecteurs
e
r
r
1 1 2 2 1
e
t
r r
r r 2 r r r 2
(23)
1 1 2 2
e
t
2 r 2
r r r r
L’identification terme à terme entre les expressions des vecteurs contraintes et du tenseur contrainte
donne (exercices résolus).
1 1 2
rr
r r 2 r
2
(24)
r 2
1 1 2 1
r 2
r r r r r
La contrainte circonférentielle ne fait pas intervenir de dérivées selon . Pour des applications
particulières, changer la dépendance de la fonction d’Airy en ne changera donc par l’expression de
contrainte circonférentielle. La contrainte de cisaillement r ne fait intervenir que des dérivées
d’ordre 1 par rapport à et la contrainte radiale rr ne fait intervenir que la dérivée première par
rapport à r.
2 1 1 2
2
r r r r 2 2
2 1 1 2 2 1 1 2
2 0 (25)
r r r r 2 2 r 2 r r r 2 2
-a- -b-
-c- -d-
1 u i u j
ij
2 x j x i
dans le nouveau système de coordonnées. On peut aussi évaluer les déformations par la voie
géométrique directe comme suit. Si ur est le déplacement radial du côté ad de l’élément abcd de la
figure 6 a, le déplacement radial du côté bc est :
u r (r) dr
u r (r dr) u r (r)
r
L’allongement relatif de l’élément abcd dans la direction radiale est, par conséquent
u
rr (26)
r
En ce qui concerne la déformation dans la direction circonférentielle, il faut observer qu’elle dépend
non seulement du déplacement u mais également du déplacement radial ur. Si l’on suppose, par
exemple, que les points a et d de l’élément abcd (figure 6a) subissent uniquement le déplacement
radial ur, la nouvelle longueur de l’arc ad est (r+du)d et la déformation circonférentielle vaut, par
conséquent u/r.
Sur la figure 6c, la différence de déplacement circonférentiel des côtés ab et cd de l’élément abcd est
u r 1 u
(27)
r r
Evaluons maintenant la déformation tangentielle due au déplacement radial ur (figure 6b). L’angle
entre les direction ad et a’d’ est dû au déplacement radial ur et vaut u / r . La déformation
tangentielle due au déplacement circonférentiel u est représentée sur la figure 6d. L’angle entre ab
et a’b’ est égal à u / r . Il faut noter qu’une partie de cet angle seulement contribue à la distorsion.
En effet, l’autre partie, égale à u/r représente le déplacement angulaire dû à la rotation de l’élément
abcd comme un corps rigide autour de l’axe passant par l’origine. Par conséquent, la variation totale
de l’angle dab représentant la distorsion est
1 u u u
2 r (28)
r r r
En partant de la définition (12) des contraintes à partir de la fonction d’Airy, démontrez que
les contraintes satisfont nécessairement l’équation d’équilibre en translation.
Solution :
2 2 3 3
11 12 2 2
0
x1 x 2 x1 x 2 x 2 x1 x 2 x1 x 2 x 2x x 2
1
12 22 2 2 3 3 0
2 2
x1 x 2 x1 x1 x 2 x 2 x1 x1 x 2 x 2x12
En partant de la définition (12) des contraintes à partir de la fonction d’Airy, des équations
de compatibilité (11) et de la loi de Hooke, démontrez que la fonction d’Airy est biharmonique.
Solution :
d’écrire :
211 1 4 4
2 2
x 22 E x 42 x1 x 2
2 22 1 4 4
2 2
x12 E x14 x1 x 2
2 2(1 ) 4
2 12
x1 x 2 E x12x 22
L’équation de compatibilité conduit donc à
Solution
Les déformations peuvent s’exprimer sous la forme suivante en fonction des contraintes
11 22 11 22
11 22
E E
(1 )12 en déformation plane
12
E σ 33 11 22
1 2 2
11 V V
E x 22 x1
2
1 2 2
22 2 V 2 V
E x 2 x1
(1 ) 2
12 E V
x1 x 2
Les dérivées des déformations s’écrivent
2 4 2 4 2V
11 1 V
2
x 22 E x 42 x 22 2 2
x1 x 2 x 2
2 22 1 4 2V 4 2V
2
2
x1 E x14 x12 2 2
x1 x 2 x1
212 2(1 ) 4 2V
2
E x12x 22 x1 x 2
x1 x 2
1 4 4 4 2V 2V
4 4 2 (1 ) 2 2 2 2 0
E x1 x 2 x1 x 2 x1 x 2
1 4 4 4 2V 2V
4 4 2 2 2 2 2 0
E x1 x 2 x1 x 2 x1 x 2
4 4 4 2V 2V 1 2
2 0 (c.q.f.d.)
x14 x 42 x12x 22 x12 x 22 1
4 4 2 4 2V 2V 0
1 (c.q.f.d.)
x14 x 24 x12x 22 x12 x 22
Considérons une poutre console ayant une section droite rectangulaire étroite (dont nous
prendrons la largeur pour unité) qui est fléchie par une force P appliquée à son extrémité libre (figure
7). Démontrez que les contraintes peuvent se mettre sous la forme suivante :
3 P x2
2
P x1x 2
11 22 0 12 1
I 2 c
Indication
d 4 x1 x 32
( x1, x 2) b 2 x1x 2
12
Solution
d 4 x 22
11 d 4 x1 x 2 yy 0 12 b 2
2
Pour rendre la face supérieure et la face inférieure libres de toute force on doit avoir
d 4c 2 0 soit 2b 2
12y / c b 2 d4 2
2 c
Il faut en plus satisfaire l’équilibre sur le bord chargé par la force distribuée P :
b x2 3P
P c c 12 ldx 2 cc b 2 2 2 2 dx 2 b 2
x1 c 4c
En remplaçant les valeurs trouvées pour d4 et b2 , on trouve
3P 3P x 22
11 3 x1 x 2 12
1
2c 4c c 2
Si l’on note que 2c3 / 3 est le moment d’inertie de la section droite et que 2c est sa section W, on
peut encore écrire les formules précédentes sous la forme :
2
P x1 x 2 3 P x2
11 22 0 12 1
I 2 c
Solution
est compté positivement dans le sens des aiguilles d’une montre. La transformation de
coordonnées est définie comme suit :
x1 r cos()
r
x 2 r sin()
x3 x3
Les vecteurs coordonnées (Figure 8) dans le système curviligne sont les dérivées du vecteur position
par rapport aux coordonnées curvilignes :
r cos() cos()
E
r
r r sin() sin()
r cos() r sin()
E
r sin() cos()
Les vecteurs unitaires correspondants sont donc
e
E r
r
E r E
E r = et E
E
Er hr E h r
où h r et h sont respectivement les modules des vecteurs E r et E . Le gradient s’exprime sous la
forme suivante en coordonnées polaires :
e
1 1 1
θ
grad
hr r h r r
e
1 1
θ
grad
r t r r t r
-a- -b-
Figure 8. Système de coordonnées polaires (a) vecteurs coordonnées, (b) vecteurs unitaires
correspondant.
Solution
e
Les vecteurs
r et
sont mutuellement orthogonaux. Le vecteur
3 est choisi de façon
e
e
e
1 1
grad z r z
r
r r r r
e
Ainsi les vecteurs contraintes sur les facettes orthogonales à r et s’écrivent
1
e
e
t
1 1
grad 3 r
r r
r
r r
e
e
t
1
grad 3 r
r r
r r
Or dans les expressions précédentes, il faut tenir compte du fait que l’orientation des vecteurs de base
change quand la coordonnée change :
e
e
r
r
Ainsi, nous obtenons finalement les expressions suivantes pour les vecteurs contraintes t r et t
1 1 2 2 1
e
e
t
r r
r r 2 r r r 2
1 1 2 2
e
t
2 r 2
r r r r
1 1 2
rr
r r 2 r
2
r 2
1 1 2 1
r 2
r r r r r
CHAPITRE VIII
APPLICATION DES THEOREMES
ENERGETIQUES AUX STRUCTURES
HYPERSTATIQUES
I. INTRODUCTION
Dans le chapitre V nous avons appris à déterminer une solution approchée en
u
minimisant la fonctionnelle F le en fonction du champ de déplacement cinématiquement
u
admissible C . A. . Nous avons utilisé pour cela la propriété de convexité de l’énergie de déformation.
Dans ce chapitre, nous analyserons les propriétés du travail extérieur (le travail fourni pour déformer
une structure) et du travail extérieur complémentaire. Considérons la poutre sur 5 appuis simples
représentée sur la figure 1. Manifestement, il n’y a que deux équations d’équilibre disponibles
(translation verticale et rotation) pour déterminer les 5 réactions d’appui. On dira que la structure est
3 fois hyperstatique, i.e. il y a trois réactions (au sens large : force ou moment) qui ne sont pas
déterminées par la statique du corps indéformable. Or dans les constructions en génie civil ou en
génie mécanique les structures hyperstatiques sont nombreuses. En effet, nous allons voir que les
- a- -b-
Figure 1. : Poutre sur 5 appuis simple (a) structure avec sollicitations et fondation, (b) structure avec
sollicitations et réactions d’appui.
-a- -b-
les déplacements dans les directions des forces sont représentées. Le travail extérieur est défini
comme le travail fourni pour déformer la structure :
1 2
W ext P1 1,.., n d 1 P 2 1,.., n d 2
0 0
(1)
n
... P n 1,.., n d n
0
Pour déterminer le travail extérieur, il faut considérer la dépendance de chaque force en fonction de
P i P i 1,..., n (i=1,...n)
P1 P2
comp
W ext 1 P1,.., P n dP1 2 P1,.., P n dP 2
0 0
(2)
Pn
... n P1,.., P n dP n
0
Le travail extérieur complémentaire est une fonction des forces appliquées. Pour déterminer le travail
extérieur complémentaire, il faut considérer la dépendance de tous les déplacements vis-à-vis de
toutes les forces.
Si la structure est faite à partir de matériaux élastiques linéaires et qu’il n’y a pas de
dissipation d’énergie (frottements) dans les appuis, il existe une relation linéaire entre les
K
déplacements et les forces. Dans ce cas, il est utile de définir les matrices de rigidité et de
F
Δ
souplesse . Soit le vecteur des valeurs de toutes les forces et le vecteur des déplacements
dans les directions d’application des forces.
P1 1
P
=
Δ
=
(3)
P n n
K
Δ
La matrice de rigidité exprime les forces
en fonction des déplacements alors que la matrice
F
P
de souplesse exprime les déplacements en fonction des forces .
Δ
=
F
P
P
=
K
Δ
1 f 11 ... f 1n P1 P1 k 11 ... k 1n 1
(4)
n f n1 f nn P n P n k n1 k nn n
Les matrices de rigidité et de souplesse sont évidemment inverses l’une de l’autre. Ces matrices sont
définies positives. Les matrices de rigidité et de souplesse peuvent être très grandes (n très grand). La
détermination expérimentale ou par modélisation des termes de ces matrices peut être très complexe
pour des structures comprenant beaucoup de composants. Le seul résultat important ici est
l’existence de ces matrices et par conséquent d’une relation linéaire entre les déplacements et les
forces. Dans ce cas, le travail extérieur et le travail extérieur complémentaire prennent des formes
particulièrement simples :
K
Δ
F
P
Δ
1 T comp 1 T
W ext W ext (5)
2 2
Attention, la valeur numérique du travail extérieur est égale à la valeur numérique du travail
complémentaire dans les structures élastiques linéaires. Or, il est fondamental de considérer le
travail extérieur comme une fonction des déplacements et le travail extérieur complémentaire
comme une fonction des forces.
Considérons
Δ T de nouveau la structure de la figure 2b. Si nous considérons les
déplacements 1 n comme variables indépendantes :
Si nous considérons forces P1 P n . comme variables indépendantes :
comp
W ext
i (théorème d'Engesser) (7)
P i P j i
déplacements sont indépendants. Soit 1 n la valeur actuelle des déplacements. La
T
P
structure est à l’équilibre et toutes les forces sont fixées à P1 P n . Incrémentons un seul
déplacement i, en gardant tous les autres déplacements fixés (Figure 3) :
i i +d i
d k =0 k i
-a- -b-
Figure 3. : Changement de la force Pi et d’une autre force quelconque Pk si seul le déplacement Di
varie de i à i+di.
Toutes les forces vont être incrémentées pour imposer le changement de déplacement
i i + d i . Or seule la force Pi va effectuer un travail, puisque le point d’application des autres
forces ne bouge pas (Figure 3). Ainsi le changement du travail extérieur vaut :
Nous pouvons aussi déterminer l’incrément du travail extérieur par un simple développement de
Taylor
W ext W ext W ext W ext
dW ext d 1 .... d i .... dn d i
1 i n i
En comparant les deux expressions précédentes pour l’incrément du travail extérieur, nous obtenons
l’identité voulue :
W ext
Pi
i
Attention, nous n’avons pas utilisé le fait que le matériau soit élastique linéaire. Le théorème
d’Engesser est valable pour des matériaux élastiques non linéaires pourvu que l’hypothèse des
petites perturbations soit satisfaites. Cependant, nous avons considéré les déplacements i tous
indépendants. Pour appliquer le thèorème d’Engesser, il faut donc d’abord éliminer toutes les
variables dépendantes entre elles.
Si la structure n’est soumise qu’à des accélérations modérées, le travail extérieur fourni
sert exclusivement à déformer celle-ci. Le premier principe de la thermodynamique implique donc
l’égalité du travail extérieur fourni W ext et de l’énergie de déformation totale stockée dans la
structure W int . . De même le travail extérieur complémentaire W comp
ext . sera égal à l’énergie élastique
comp
complémentaire totale W int . stockée dans la structure. Dans la suite, nous déterminerons le travail
extérieur par l’énergie élastique totale et le travail extérieur complémentaire par l’énergie élastique
complémentaire totale. L’énergie élastique interne et l’énergie élastique complémentaire sont
ε
W ext vol
W int. W def dv
P
σ
(8)
comp
W ext . W int.
comp
vol dv
W comp
déf . 3G 2 9 2 comp.
2
2
W vol = eq m W vol m
2 2 6G 2
A partir de ces formules, on établit facilement (exercices résolus) les expressions suivantes pour la
densité d’énergie de déformation et la densité d’énergie de déformation complémentaire :
2
déf .
W vol G 11 2 2 2 2 2 2 2
222 33 12 13 31 11 22 332
3 1 2 (9)
2
comp.
W vol
1
2 E 11
2 222 33
11 33 33 22
E 11 22
1
2G 12
2 223 13
2
Figure 4. : Elément de poutre soumise à flexion plane et sollicitation normale avec indication des
éléments de réduction
Dans une poutre soumise à flexion plane, seules 11 et 12 sont non nulles. La densité d’énergie de
déformation complémentaire s’écrit donc
comp. 1 11
2
2
W vol 12 (10)
2 E G
comp 1 11
2
2
W int W comp
vol dv 12 dv
2 E G
x x
flexion traction M x2 N
11 11 11
I A
x
où I et A sont respectivement l’inertie et l’aire de la section droite au point
T
x
La contrainte de cissaillement est donnée par l’efffort tranchant divisé par l’aire de la section
x
droite corrigée A ' pour tenir compte de la non constance de la contrainte sur la section.
x x
T
12
A'
x x
x x
x x
2 2
comp. comp 1 1 M x2 N 1 T
W int W vol dv dv
2 E I A G A '
e
e
e
1
3
Figure 5. : Poutre élancée dans la direction , fléchie dans le plan ( , ) autour de l’axe
e
e
e
1
2
Considérons une poutre élancée dans la direction , fléchie dans le plan ( , ) autour de l’axe
e
3
(Figure 5). Les éléments de réduction (N,M,T) ne dépendent plus que de la coordonnée décrivant
la position le long de l’axe de la poutre, i.e. x1. L’expression précédente de l’énergie complémentaire
de déformation se simplifie comme suit (exercices résolus):
comp. 1 L N2 M2 T2
W int dx1 (11)
2 0 EA EI GA '
Pour déterminer l’énergie de déformation totale W int , nous utilisons de nouveau l’égalité entre
comp.
W .int W int dans le cas d’un matériau élastique linéaire. Nous décomposons cette fois la
déformation 11 en une contribution de flexion et une contribution de traction :
x
x x
flexion M x2 N
x
traction
11 11 11
EI EA
L’inversion de la formule (11) donne
1L 2 EI 2
W .int EA 11 2 GA ' 12 dx1
20 R (12)
R=rayon de courbure
-a- -b-
Figure 6. : Poutre encastrée chargée par une force concentrée et un moment (a) Sollicitations
extérieures (M et P), (b) flèche (f) et rotation (f) induites par ces sollicitations.
poutre prenne une flèche importante, même si cela ne conduit pas à des problèmes de sécurité. Le
théorème d’Engesser permet de déterminer une relation entre les sollicitations externes et les
grandeurs cinématiques associées. Dans l’exemple de la figure 6, le moment fléchissant est donnée
par :
M x1 Px1 M A
Négligenons la contribution de l’effort tranchant à l’énegie totale complémentaire. Celle-ci s’écrit alors
comp
1 M2
W int dx1
2 E poutre I
La flèche f est la variable cinématique associée à l’effort P et la rotation est la variable cinématique
associée au moment MA. Ceci nous permet de calculer directement ces deux grandeurs à partir du
théorème d’Engesser :
comp
W int 1 L M 1 L 3
f
P
M
2 EI 0 P
dx1
EI 0
Px1 M A x1dx1 P3EI
L
comp
W int 1 L M 1 L P L2 M AL
M
2 EI 0
dx1
EI 0
P x M A dx1
2 EI
EI
M A M A
-a- -b-
Figure 7. : Poutre encastrée chargée par une force concentrée et un moment (a) Sollicitations
extérieures (M et P), (b) flèche (f) et rotation (f) induites par ces sollicitations.
Considérons la poutre encastrée à droite et sur appui simple à gauche (figure 7a). La
figure 7b montre les réactions d’appui. Il y a les deux forces verticales RA et RB et le moment
d’encastrement MA. Or, au total nous disposons de deux équations d’équilibre (translation verticale et
rotation autour de l’axe x3). La structure est une fois hyperstatique, i.e. il y a une des 3 réactions
(au sens large forces et moments) qui n’est pas déterminée par les équations d’équilibre du
solide indéformable.
Choisissons une des trois réactions RA, RB ou MA comme variable de chargement extérieur.
Nous pouvons prendre n’importe laquelle des trois variables, puisque nous avons vu qu’effectivement
une variable est indépendante au sens qu’elle n’est pas déterminée par la statique du solide
indéformable. Pour l’exemple présent nous choisissons la réaction RA. Le théorème d’Engesser
donne une relation entre la réaction RA et le déplacement au point A :
comp
W int
A
R A
Or l’appui simple au point A exige que A 0 . Nous obtenons donc une équation supplémentaire
comp
W int
A 0 RA
R A
p x12
M x1 R A x1
2
Figure 8 : Schéma rendu libre (coupe au point x1) pour calculer le moment de flexion M(x1)..
2
1 L 2 1 L p x12
M x1 dx1
comp
W int. R A x1 dx1
2 EI 0 2 EI 0 2
comp L
W int. 1 p x12 1 L3 p L 4
R A x1 x1dx1 R A 0
R A EI 0 2 EI 3 8
3 pL
RA
8
3 pL 5 pL
R B pL
8 8
pL 2 x1 x1
M x1 3 4
8 L L
pL 2
M A=M L
8
pL 2 x1 x1 x 2
11 x1, x 2 3 4
8 L L I
-a- -b-
IV.1.1. Enoncé
2
déf .
W vol G 11 2 2 2 2 2 2 2
222 33 12 13 31 11 22 332
3 1 2
IV.1.2. Solution
E E 2 1 2 1
G
3 1 2 2 1 3 1 2 3 1 2
déf . 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 9
W vol = G e11 e 222 e33 e12 e13 e31 2
m
2 3 2
Pour les composantes de cisaillement, le terme déviatorique est égal à la déformation. Pour les
composantes en traction, nous remplaçons le terme déviatorique par son expression en fonction des
déformations.
déf . 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 9
W vol = G e11 e 222 e33 e12 e13 e 31 2
m
2 3 2
2 2 2 2 2 3 1 2
=G 11 m 22 m 33 m 2 12
2 2 2
13 31 m
1 2
2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 1 1
2
m 2 m 11 22 33
déf .
W vol =G 11 22 33 12 13 31
1 2
2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 1 1
2
déf . 2
W vol =G 11 22 33 12 13 31 m 6 m
1 2
déf . 2 3 2
W vol G 11 2 2 2 2 2 2 2
222 33 12 13 31 m
1 2
2
déf .
W vol G 11 2 2 2 2 2 2 2
222 33 12 13 31 11 22 332 (c.q.f.d.)
3 1 2
IV.2.1. Enoncé
2 2
comp.
W vol
1
2 22
2 E 11
33
E
11 22 11 33 22 33
1
2 13
2G 12
2 2
31
IV.2.2. Solution
les invariants du tenseur contrainte en fonction des composantes du tenseur déviateur des contraintes
comp.
2 m
2
W vol
6G 2
2 2 2 2 2 2 2 2 m 3 1 2
1 3 2 2
s11 s 22 s 33 s12 s13 s 31
6G 2 2 E
2 2 2 2 2 2 2 2 3 m 1 2
1 3 2 2
comp. s11 s 22
W vol s
6G 2 33 12 13 31 2 E
comp.
W vol
1
2E
s 22 s 33 m
2 2 2 31 2 2 1 2 2 2
1 s11
2G 12
13 31
comp.
W vol
1
s 2 s 2 s 2 3 m
2 E 11 22 33
2 2 2 2 2
1
2 2 2
s11 s 22 s 33 6 m 2G 12 13 31
Développons le premier terme du second membre en fonction des composantes du tenseur contrainte
2 2 2
s 22 s 33 11 m 22 m 33 m
s11
2 2 2
22 33 3 2m 2 11 22 33 m
2 2 2
11
2 2 2
11 22 33 3 2m
s11
2 2 2 2 2 2 2
s 22 s 33 3 m 11 22 33
s11
2 2 2 2 2 2 2 2
s 22 s 33 6 m 11 22 33 9 m
2 2 2 2
11 22 33 11 22 33
2 11 22 11 33 22 33
2 2 2
comp.
W vol
1
2E
11 22 33
E
11 22 11 33 22 33
1
2 13
2G 12
2 2
31 (c.q.f.d.)
IV.2.1. Enoncé
Démontrez
comp. 1 L N2 M2 T2
W int dx1
2 0 EA EI GA '
IV.2.2. Solution
2 2
comp. comp 1 1 M x1 x 2 N x1 1 T x1
W int W vol dv dv
2 E I x1 A x1 G A ' x1
2 2
L 1 1 M x1 x 2 N x1 1 T x1
dx1 dx 2dx 3
0 A 2 E I x1 A x1 G A ' x1
1 1 M x2 N
L 2 2
comp. 1T
W int dx1 dx 2dx 3
0 A 2 E I A G A'
1 1 M x2 N
L 2 2
comp. 1T
W int dx1 dx 2dx 3
0 A 2 E I A G A'
1 1 M 2x 2 N 2 MN x 2 1 T
L 2 2
comp.
W int dx1 2 dx 2dx 3
2 E I2 A2 AI G A '
0 A
1 1 M x2 N
L 2 2
comp. 1T
W int dx1 dx 2dx 3
0 A 2 E I A G A'
1 1 M 2x 2 N 2 MN x 2 1 T
L 2 2
comp.
W int dx1 2 dx 2dx 3
A 2 E 2 A2 AI G A '
0 I
comp.
L 1 1 M2 2 N2 MN 1 T 2
W int dx1 2 x 2dx 2dx 3 2 dx 2dx 3 2 x 2dx 2dx 3 dx 2dx 3
0 2 E I A A A AI A G A ' A
1 1 N 2 2 MN 1 T
2
comp.
L M2
W int dx1 2 1
I I 2 I 3 I 3
0 2 E I A2 AI G A '
I 3 x 2dx 2dx 3 0 parce que le moment statique est nul par rapport au centre de gravité et l’axe
A
neutre passe par le centre de gravité de la section. En remplaçaont les trois intégrales par leurs
valeurs respectives, on trouve
comp. 1 L M2 N 2 1 L T2
W int I1 dx1 dx1 (c.q.f.d.)
2E 0 I A 2G 0 A '
ANNEXE 1 :
ELEMENTS DE LA THEORIE DES GRANDES
DEFORMATIONS
-a-
-b-
Figure 1 : Réseau de lignes dessinées sur un solide (a) avant indentation et (b) après indentation par
un cylindre.
par C0 la configuration de à l’instant initial et par C(t) sa configuration à l’instant t. Considérons deux
points matériels Q et P occupant à l’instant initial les positions Q0, P0 et à l’instant t les positions Q(t),
P(t). Dans la configuration initiale Q0 et P0 sont décrit par deux vecteurs
X
O
Q
O
P
0
p
0
Xp et Y p
Nous supposons qu’il y a une relation biunivoque entre les points dans la configuration initiale
et les mêmes points matériels dans la configuration actuelle. Le passage de la configuration
initiale à la configuration à l’instant t peut être décrit par la transformation de voisinage
x
=
Φ
X
( ,t)
y
=
Φ
Y
(1)
( ,t)
Φ
La fonction vectorielle dépend des coordonnées dans la configuration initiale ( ou ) et du
temps t. Cette fonction doit satisfaire certaines propriétés pour assurer que la matière reste continue
(ni trou ni recouvrement). Ces propriétés seront analysées dans la suite de cette annexe. Pour
simplifier les expressions, nous noterons dans la suite de l’exposé la transformation de voisinage sous
la forme suivante :
x
=
x
X
Φ Φ
X Y
= =
x y
X Y
( , t ) ( ,t) ( ,t)
y
=
y
Y
(2)
( ,t) ( ,t) ( ,t)
Attention, les coordonnées des différents points sont bien transformées par la même fonction
I.2.1. Définition
L’un des objectifs de ce cours est de savoir si la distance entre les points P(t) et Q(t) change
au cours de la transformation. Pour estimer la distance entre P(t) et Q(t) nous exprimons le vecteur
P
Q
P
Q
P
Q
Q
P
0
t (noté
0
ci-après) en fonction du vecteur . Le vecteur peut donc s’écrire :
P
Q
O
Q
0
P
y
Y
x
X
( ,t) ( ,t)
P
Q
Le vecteur est l’accroissement de la fonction pour un accroissement de la variable égal à
Y
X
. Un développement limité au premier ordre donne :
i
yi xi X 1, X 2, X 3 (Y p X p )
X p
1/ 2
(Y 1 X 1) 2 (Y 2 X 2) 2(Y 3 X 3) 2
i Y 1 X 1,Y 2 X 2,Y 3 X 3, t
i 1,2,3
où i est une fonction qui tend vers 0 si Yi tend vers Xi pour i=1,2,3 (i.e. P0 tend vers Q0). Sous forme
Y
X
α
Y
X
Y
X
,t ,t
P
Q
F
,0
α
0
P
Q
P
t ,t
0
0
0
0
0
F
X
Φ
X
Le tenseur ( , t ) grad [ ( , t )] est appelé tenseur gradient de la transformation. dépend du
F
Φ
X
x
X
( X , t ) grad [ ( , t )] grad [ ( , t )]
xi (4)
F ij
X j
X2
10
9
8
7
6
5
4
2,5 5 2,5
3
2
X2 x2
1 3,5
X1 x1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 X1
Figure 3 : Exemple de transformation particulière : glissement simple avec translation
I.2.2. Exemple
La figure 3 montre une transformation particulière. Le solide entier est d’abord translaté de
3,5 unités dans la direction x1. Puis une transformation appelée glissement simple est appliquée. La
partie supérieure est translatée de 2 unités dans la direction x1 alors que la partie inférieure ne bouge
plus. La transformation peut s’écrire de la façon suivante :
x1 X 1 2,5 1,5 X 2
x2 X 2
x X
3 3
Le tenseur gradient de la transformation s’écrit :
x1 x1 x1
X 2 X 3
X1 1 1,5 0
F
x2 x2
x2 0 1 0
X1 X 2 X 3
0 0 1
x3 x3 x3
X 1 X 2 X 3
La translation de 2,5 unités dans la direction des x1 positif n’intervient pas dans le tenseur gradient de
la transformation. Dans la suite, un mouvement d’ensemble d’un solide sera appelé mouvement
rigide ou mode rigide. Les coordonnées x2 et x3 ne sont pas affectées par la transformation. Dans le
tenseur gradient de la transformation cela se traduit par une valeur unitaire sur la diagonale principale.
Le tenseur gradient de cette transformation ne dépend pas des coordonnées de la configuration
initiale. Ce type de transformations est appelé transformation homogène.
F
Si le tenseur ne dépend pas du point matériel P0, la transformation est dite homogène.
transformation homogène :
x
F
X
B
(t ) (t ) (5)
x i F ij (t ) X j B i (t )
α
Q
P
P
t
0
t
0
La relation (1) s’écrit dans le cas d’une transformation homogène . La fonction
est identiquement nulle.
-a- -c-
-b- -d-
Figure 4: Indentation d’un solide par un cylindre infinie en configuration non déformée prise comme
référence (a et b) et configuration déformée (c et d).
La figure 4 montre l’indentation d’un solide par un cylindre indéformable. Les figures 4a
et 4b correspondent à la configuration non déformée. Cette configuration sera adoptée comme
configuration initiale C0. Les figures 4c et 4d correspondent à la configuration déformée, soit C(t). Le
segment de droite L0 = P0Q0 de la configuration initiale se transforme un arc de courbe Lt = P(t)Q(t)
α α
0
P
P Y
Q X
Q
P Y
0
0 X
0
0
0
,t ,t
y
x
F
X
,t ,t
P
Q
'
F
0
P
0
0
0
P
Q
'
α α
P
0 X
0
0
0
,t
.
y
x
P
Q
'
,t
α
0
P
Q
Q
0
0
0
0
Comme ,t tend vers 0 si tend vers à t fixé, il apparaît que Q’ sera voisin de Q
si Q0 est voisin de P0. Une des idées fondamentales de la modélisation des déformations d’un milieu
P
Q
P
Q
'
continu est d’approcher le vecteur par le vecteur . On appelle transporté du vecteur
P
Q
'
Q
Q
P
P
0
0
0
0
à l’instant t, le vecteur . Il ne faut pas confondre le transporté de , qui est un
F
vecteur avec le transformé du segment L0=P0Q0 par l’application qui la courbe Lt.
P
Q
0
0
transporté du vecteur
P
Q
'
F
0
P
Q P
P α
0
0
0
,t (6)
P
Q
P
Q
'
Q
P
0
0
0
0
,t
Figure 5: Passage de la représentation pour des quantités finies à des quantités différentielles.
L’équation (1) est exacte quelle que soit la longueur du vecteur .Toutefois le vecteur
P
Q
'
F
P
0
P
0
0
0
P0. Dans la suite, nous considérons que les points P0 et Q0 sont infiniment proches, soit :
y
P
Q
O
Q
O
P
x
Δ
x
P
Q
'
d
x Y
0
0
O
P
x dx dX dX (7)
P d
Q x
P
Q
'
Δ
x
Confondre le vecteur avec revient donc à approcher l’accroissement de la fonction
Φ
X
( , t ) par le vecteur .
segment considéré dans la configuration de référence. La mesure la plus adéquate à notre problème
semble donc être le produit scalaire de deux vecteurs élémentaires. En effet, le produit scalaire tient
compte de l’orientation relative des vecteurs. Le produit scalaire d’un vecteur par lui-même permet
d’estimer les longueurs. Le produit scalaire de deux vecteurs différents permet d’estimer l’angle formé
par ces vecteurs.
-a-
-b-
Figure 6: Indentation d’un solide par un cylindre infinie. Configuration de référence et configuration
déformée.
F
X
F
X
T
Calculons donc d .d d d
F
x
x
T
d .d ' d T T d '
C
X
X
d T d '
F
C
T
Le tenseur est appelé tenseur des dilatations de Gauchy-Green.
F
x
C
X
F
X
T T (8)
d .d ' d T d '
C
configuration initiale, on dira que est un tenseur lagrangien. Les composantes du tenseur sont
adimensionnelles.
C
C
F
F
F
F
F
T T T T T T
C
X
T
La forme bilinéaire est définie positive. En effet,
F
C
d
x
F
X
dét T 2
dét dét T
2 J 2 0 et d d 0
produit scalaire entre deux vecteurs dans la configuration de référence et dans la configuration
déformée :
E
d
x
d
x
C’est à partir du tenseur des déformations de Green-Lagrange que l’on peut déterminer les
changements de longueurs d’un segment entre la configuration déformée et la configuration de
référence. De même pour estimer le changement d’angle entre deux vecteurs, on utilise le tenseur
des déformations de Green-Lagrange. Le tenseur de Green-Lagrange peut être calculé à partir du
tenseur des dilatations :
I
C
X
d
d
x
d
x
E
1 (10)
2
E
Le tenseur des déformations de Green-Lagrange est symétrique comme le tenseur des dilatations
F
F
C
T T
de Cauchy-Green . Comme , on peut exprimer le tenseur des déformations de Green-
F
Lagrange en fonction du tenseur gradient de la transformation :
I
F
E
1 T (11)
2
1 x p x p
E ij ij
2 Xi X j
F
E
Comme celles des tenseurs et , les composantes du tenseur sont sans dimension.
E
X
X
2 2 T
d 2d d
E
dl 0 0 2dl 02
t
t
t
T T
dl 0 2 dl 0
2 2
dl 0 0 0
2 2
E
dl 0
T0
t
t
dl
2 0
dl 02
Figure 7: Configuration initiale C0 et actulle C(t) d’un solide avec représentation des vecteurs
déplacements.
P
O
P
x
X
,t
0
( ,t)
U
X
U i
grad
, t soit H ij
X j
. (12)
X
U
H
x F
X
longueur. Comme
, t ( , t ) , le tenseur gradient du déplacement est lié au tenseur
gradient de la transformation par :
H
F
I
(13)
A
Tout tenseur du second ordre peut s’écrire de façon unique sous la forme d’une somme d’un
A
A
A
A
A
s a s a s
tenseur symétrique et d’un tenseur antisymétrique : . Le tenseur symétrique et
A
a
le tenseur antisymétrique sont donnés par :
A
s
1
2
T
et a
1
2
T
.
H
L’application de cette décomposition sur le tenseur gradient des déplacements , permet d’introduire
ε
H
ε
ω
1
2
T
et
1
2
T
. (14)
1 Ui U j 1 Ui U j
ij et ij (15)
2 X j X i 2 X j X i
C
Le tenseur des dilatations de Cauchy-Green peut s’écrire en fonction du tenseur
gradient des déplacements H :
C
F
F
I
T
HT H H HT HT H
ε
I
2 HT H
E
Maintenant, nous pouvons établir l’expression du tenseur des déformations de Green-Lagrange en
E
C
I
1 1 T
E
2
2
H H (16)
La formule (16) montre qu’une approche en petites déformations est valable si le terme du second
degré H T H peut être négligé devant ( H H T ) .
U
x1 X 1 h X 2
x2 X 2
x X
3 3
0 U / h 0
1
E
et le tenseur déformation de Green-Lagrange vaut U / h U / h 2 0
2
0 0 0
U
0 0
h
ux
ux
ε
T
1 1 U
0 0
2 2 h
0 0 0
E
La différence entre et réside dans le terme E22. En effet, en petites déformations, on néglige les
changements de longueurs dus aux cisaillements. Alors que dans la formulation de Green Lagrange,
un élément de longueur positionné initialement suivant l’axe x2 subit un changement de longueur :
2 2
1 0 U / h 0 U / h
E
dl 0
2 0
t
t
dl
2 T
0 0 1 0 1 U / h 2
dl 02 2 U / h U / h 2 1 U / h 2
H
mécanique. Or ici le vecteur déplacement et le tenseur gradient des déplacements valent :
U U
u1 h x 2 0 h 0
ux
H
u 2 0 0 0 0
u 0
3 0 0 0
U
h
1 (15)
Annexe 2 :
Le cercle de Mohr
en
trois dimensions
3
2
1 3
3 2 3
2 2 2
1 2 3 2 1
3
1 3
3 3 2 3
2 2 2
1 2
1
3 3
Figure 1 : Solide chargé par une distribution de forces externe avec représentation des contraintes
principales.
3 3
1
n
T n
T ( n)
T t
2 2 T ( n) 2
T t n
T n
1 1
3
-a- -b-
Figure 2 : Contraintes normale et tangentielle sur des facettes différentes au même point de l’espace
physique.
des facettes principales. En un point donné du solide (figure 2), considérons différentes facettes. Soit
T
n
n
( ) T n T t le vecteur contrainte agissant sur la facette perpendiculaire au vecteur . Nous
équations.
T
n
Expression du vecteur contrainte ( ) en fonction des contraintes principales
Dans le trièdre principal, le tenseur des contraintes prend la forme (en notation matricielle) :
1 0 0 n1
σ
n
0 2 0 n 2
0 0 3 n 3
e
e e
e
e
T T T 1 1 0 0
1 1 1 2 2 2 3
e
e
T
0 1 0 0 0 0 0
3 3
où
e
e
n
1 1
n1 1 n 2 2 n 3 3
0 0 0 0
e
e
e
T
1 1 est le produit dyadique du vecteur1 par lui-même. L’écriture matricielle et la définition du
T
n
tenseur de Cauchy, permettent de calculer ( ) comme suit :
1 0 0 n1 1n1
T
n
σ
n
( ) . 0 2 0 n 2 2n 2
0 0 3 n 3 3n 3
L’écriture vectorielle permet de calculer T ( n ) comme suit :
T
n
σ
n
e
e
e
( ) . 1 1 1T 2 2 T2 3 3 T3 n1 1 n 2 2 n 3 3
e
e
T
n
( ) 1 n1 1 2 n 2 2 3 n 3 3
T
n
T
n
e
En notation indicielle le vecteur contrainte ( ) s’écrit donc ( ) j n j j
T
n
T
n
La composante T n de ( ) suivant la normale s’obtient en multipliant ( ) par , soit
e
T
n
e
T
n
T
T n ( ) n1 1T n 2 T2 n 3 3 1 n1 1 2 n 2 2 3 n 3 3
2 2 2
T n n1 1 n 2 2 n3 3
T
n
Le module du vecteur contrainte ( ) peut s’écrire sous la forme suivante
T
n
2
( ) n12 12 n 22 22 n 32 32 n 2j 2j
T
n
Or le module du vecteur contrainte ( ) peut aussi s’écrire sous la forme suivante :
T
n
2
( ) T n2 T t2 donc n12 12 n 22 22 n 32 32 n 2j 2j T 2n T t2 .
n 2 2 n 2 2 n 2 2 T 2 T 2
1 1 2 2 3 3 n t
2 2 2
n
1 1 n
2 2 n
3 3 Tn
2 2 2
n1 n 2 n 3 1
La solution du système précédent s’obtient facilement, si l’on prend comme variables les carrés des
composantes de la normale :
2 22 32 2 2 n 2
1 T n T t 1
A
x
b
A
1 2 3 T n n 2
2
1 2
1 1 1
n 3
n2 n 2
T 2 T n 3 T t
1
1 2 1 3
2 T n 3 T n 1 T t
n2
2
(11)
2 1 2 3
2
T 1 T n 2 T t
n2 n
3
3 1 3 2
Cas de trois contraintes principales différentes
Supposons que les trois contraintes principales sont différentes et classons-les suivant leurs valeurs
1 2 3 . Les formules (11) et la positivité des carrés des composantes de la normale permettent
d’écrire :
n 2
T T T 2 0
n 3 t
2
T n 3 T n 1 T t 0 (12)
Tn 1
T n T 2 0
2 t
Comme en deux dimensions, plaçons nous dans l’espace des contraintes tangentielles T t et des
contraintes normales T n . L’axe horizontal correspond aux contraintes normales T n et l’axe vertical
aux contraintes tangentielles T t . Sur les facettes principales, le cisaillement est nul. Ces facettes
sont donc représentées par les points 1,0 , 2,0 et 2,0 respectivement. Les équations (12)
correspondent à des inégalités dans l’espace T n , T t . Ces équations délimitent donc trois domaines
2 3 2 3 2 3 2 3 T 2 0
T
n T
2 2 n 2 2 t
R 23 c 23
3 1 3 1 3 1 3 1
T n T t2 0
2 2 T n 2 2
R13 c13
1 2 1 2 1 2 1 2
T n T T t2 0
2 2 n 2 2
R12 c12
En définissant les grandeur R12, R13 ,R23 , c12, c13 et c23 comme ci-dessus, les équations précédentes
peuvent se mettre sous la forme
soit
C : T c 2 T 2 R 2
23 n 23 t 23
2
C13: T n c13 T t R13
2 2
(13)
2
C12 : T n c12 T t R12
2 2
Ces trois équations correspondent à des inégalités sur des cercles. Le vecteur contrainte est extérieur
au cercle C23 construit sur les deux contraintes principales les plus petites (2 et 3), intérieur au
cercle C13 construit sur la plus grande (1) et la plus petite contrainte principale (3) et extérieur au
cercle C12 construit sur la contrainte principale maximale (1) et la contrainte intermédiaire (2). Le
domaine admissible pour le vecteur contrainte est représenté sur la figure 14 en hachuré.
T t
R13
R23 R12
T n
c 23 c13 c12
2 1
3
Figure 3 : Cercle de Mohr dans le cas 1 > 2 > 3. Le domaine admissible du vecteur contrainte est
représenté en hachuré.
Références bibliographiques :
livres ou cours en libre accès sur internet
Cours en français
http://www.mmaya.fr/PDF/MMCWeb.pdf
http://catalogue.polytechnique.fr/Files/EXT_0962_X.pdf
http://www.imprimerie.polytechnique.fr/Editions/Files/p_T1.pdf
http://freddy.univ-tln.fr/enseignement/MMC.pdf
http://www.chireux.fr/mp/cours/mecanique_milieux_continus.pdf
http://mms2.ensmp.fr/mmc_paris/poly/MMC.pdf
cours en anglais
http://www.math.odu.edu/~jhh/part1.PDF
http://www.math.odu.edu/~jhh/counter2.html
http://www.me.berkeley.edu/ME280B/notes.pdf
http://solidmechanics.org/contents.htm
http://esag.harvard.edu/rice/
Grands classiques
1. L. D. LANDAU and E. M. LIFSHITZ THEORY OF ELASTICITY
INSTITUTE OP PHYSICAL PROBLEMS, U.S.S.B. ACADEMY OF SCIENCES
Volume 7 of Course of Theoretical Physics
PERGAMON PRESS Oxford • New York • Toronto Sydney • Paris • Braunschweig
2. A. E. GREEN J. E. ADKINS LARGE ELASTIC DEFORMATIONS AND NON-LINEAR
CONTINUUM MECHANICS, OXFORD AT THE CLARENDON PRESS 1960
3. MORTON E. GURTIN An Introduction to Continuum Mechanics 1981 ACADEMIC
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4. A. E. H. LOVE, A TREATISE ON THE MATHEMATICAL THEORY OF ELASTICITY NEW
YORK DOVER PUBLICATIONS 1944
5. Omri Rand Vladimir Rovenski, Analytical Methods in Anisotropic Elasticity with Symbolic
Computational Tools, Birkhäuser, Boston • Basel • Berlin, ISBN 0-8176-4372-2
6. J.R. Barber : Elasticity in SOLID MECHANICS AND ITS APPLICATIONS Volume 107n,
Series Editor: G.M.L. GLADWELL, KLUWER ACADEMIC PUBLISHERS, ISBN: 1-4020-
0966-6
7. Otto T. Bruhns Advanced Mechanics of Solids, Springer-Verlag Berlin Heidelberg
NewYork, ISBN 3-540-43797-5
8. Y. C. FUNG FOUNDATIONS OF SOLID MECHANICS, 1965, Prentice-Hall
9. Jean Salençon Mécanique des milieux continus (tomes 1,2), 1988, éd. MARKETING,
ISBN 2-7298-8863-2
10. S.P. Timoshenko, Résistance des Matériaux, DUNOD, ISBN-204-010268-X
11. Charles Massonet, Serge Cescotto, Mécanique des matériaux, 1992, De Boeck&Larcier
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12. E. J. HEARN, MECHANICS OF MATERIALS 2, An Introduction to the Mechanics of
Elastic and Plastic Deformation of Solids and Structural Materials, Butterworth-
Heinemann, ISBN 0 7506 3266 6