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2021
Des manifestants soudanais lancent des grenades lacrymogènes contre les forces de sécurité dans la capitale Khartoum, le 19 mai 2022,
lors d'une manifestation appelant à un régime civil et dénonçant l'administration militaire. © AFP
Afghan women stage "silent protest" for their education rights
KABOUL, AFGHANISTAN - 19 SEPTEMBRE : des femmes afghanes tiennent des banderoles et se scotchent la bouche alors qu'elles se
rassemblent pour organiser une "manifestation silencieuse" pour leurs droits à l'éducation à l'entrée du centre commercial en face du
ministère de l'Éducation, à Kaboul, en Afghanistan, le 19 septembre 2021. Bilal Guler / Anadolu Agency via AFP
RAPPORT D’ACTIVITÉ
2 021
04 Nos fondamentaux
06 Notre Fédération
08 Les 192 organisations membres
10 Le Bureau international
11 Priorité soutenir les défenseur·es des droits humains
22 Priorité favoriser un environnement propice à la démocratie et aux libertés
37 Priorité promouvoir les droits des femmes
42 Priorité combattre les discriminations et les violences fondées
sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre
La FIDH est une ONG internationale qui défend les droits humains - civils,
politiques, économiques, sociaux et culturels - tels qu'énoncés dans la Déclaration
universelle des droits humains.
Le travail de la FIDH s'adresse aux États en tant que premiers garants des droits
humains. Il s'adresse également aux acteurs non étatiques tels que les groupes
armés et les sociétés multinationales. La FIDH s'engage à faire en sorte que les
auteurs individuels de crimes internationaux répondent de leurs actes par le biais
du système de justice pénale internationale.
La FIDH est une organisation non partisane, non confessionnelle, à but non lucratif.
Le siège de son Secrétariat international est établi en France. La FIDH y est une
ONG reconnue. Indépendance, expertise et objectivité sont les gages de sa
crédibilité. La FIDH protège ses valeurs en agissant en toute transparence.
En tant que mouvement fédéral, la FIDH fonctionne sur la base d'une interaction
avec ses organisations membres. Elle combine expérience et connaissance du
Le Bureau international
Le Bureau exécutif
Le Secrétariat international
L'une des principales tendances dont ont souffert les mouvements de défense des
droits humains et les défenseur·es des droits humains dans le monde en 2021 a été,
et demeure, le champ d’action de plus en plus étroit de la société civile, qui s’accroit
partout dans le monde, tant dans les pays autoritaires que dans les pays autrefois
démocratiques. L’année 2021 a été marquée par une crise sans précédent et par
des attaques généralisées contre les défenseur·es des droits humains et leurs
organisations dans des pays tels que le Bélarus, l'Afghanistan, la Russie, la
Palestine, la Turquie et le Nicaragua, pour n'en citer que quelques-uns. C'est dans
ce contexte de plus en plus courant que les menaces ciblées et mortelles proférées à
l'encontre des défenseur·es des droits humains ont augmenté de manière
exponentielle, en représailles évidentes à leur travail et à leur soutien aux droits
humains.
Les États ont également continué à avoir recours à des lois répressives et à des
tribunaux inféodés pour mettre hors la loi, arrêter et détenir des défenseur·es des
droits humains dans toutes les régions, dans le but de les réduire au silence. Parmi
ces défenseur·es figurent des avocat·es spécialisé·es dans les droits humains, des
défenseur·es de la liberté d'expression, des défenseur·es des populations
autochtones, de la terre et de l'environnement, des défenseur·es des droits des
personnes migrantes, des défenseur·es des droits des femmes, des défenseur·es
des droits des personnes LGBTQI+, des syndicalistes et autres militant·es.
De nombreux États, sur tous les continents, ont continué à utiliser la crise de la
COVID-19 pour accroître arbitrairement leurs prérogatives, conserver le pouvoir,
contrôler leurs populations, réduire les droits fondamentaux et supprimer les voix
critiques et le champ d’action de la société civile. Plus généralement, divers motifs
juridiques ont été mis en avant pour réduire les droits à la liberté d'association et de
réunion pacifique, et les organisations de défense des droits humains ont été
Alertes - Les alertes sont l'un des principaux outils de protection utilisés par
l'Observatoire pour la protection des défenseur·s des droits humains. Elles consistent
à tirer la sonnette d'alarme sur les cas d'insécurité et de répression des défenseur·es
afin de mobiliser les décideur·es et les leviers potentiels pour mettre un terme à ces
situations. En 2021, la FIDH a publié 367 alertes (appels urgents, communiqués de
presse et lettres ouvertes aux autorités), portant sur 65 pays. Nombre de ces alertes
ont été suivies d'un plaidoyer ciblé visant à mobiliser les mandats de protection de
l'UE et de l'ONU pour demander la fin du harcèlement et la libération des
défenseur·es des droits humains, dont certain·es sont détenu·es depuis des mois,
voire des années (voir impacts ci-dessous). Ces alertes ont directement contribué à
l'adoption de 7 résolutions par le Parlement européen (Vietnam, Iran, Afghanistan,
Émirats arabes unis, Bélarus, Cuba, Russie), et à la rédaction d’au moins 19
déclarations des rapporteurs spéciaux de l'ONU appelant à protéger et à faire cesser
Suite aux procès organisés par les autorités russes pour dissoudre l’organisation
Mémorial international et le Centre Mémorial de défense des droits humains (HRC) (ce
dernier étant une organisation membre de la FIDH) les 8 et 12 novembre
respectivement, la FIDH a publié 6 déclarations et appels urgents condamnant la
décision de fermer deux des plus importantes organisations de la société civile qui
défendent les droits humains et travaillent à perpétuer la mémoire des victimes de la
répression soviétique. Parmi ces alertes figurait une déclaration signée par 55 des
organisations membres de la FIDH qui se sont montrées solidaires des deux
organisations « Mémorial ». La FIDH a également organisé la retransmission en direct
des audiences contre les deux organisations, avec la traduction en anglais des débats.
Ces retransmissions sur Twitter ont enregistré environ 5000 vues.
Depuis la chute de l'Afghanistan aux mains des talibans le 15 août 2021, la FIDH a
travaillé sans relâche, 24 heures sur 24, pour répondre à la crise des droits humains
dans le pays. Cette réponse s'est faite à plusieurs niveaux. La FIDH a notamment
soutenu les défenseur·es des droits humains de son organisation membre en
Afghanistan, Armanshahr/OPEN ASIA, et les a aidé·es à sortir d'Afghanistan de
façon sécurisée, à se réinstaller à l'étranger et leur a fourni une aide matérielle et
financière pour leur permettre de faire face à cette période compliquée et de
continuer à effectuer leur travail d’une importance vitale. Ce travail a nécessité une
importante coordination avec diverses parties prenantes, notamment les autorités
nationales de plusieurs pays de l'UE, d'autres organisations membres de la FIDH et
des ONG partenaires. La FIDH a également reçu des centaines de demandes d'aide
de la part d'autres défenseur·es afghan·es des droits humains en danger et en a
soutenu (et continue de soutenir) un grand nombre grâce à son dispositif d’octrois de
subventions.
Établir les responsabilités des États et des personnes individuelles dans des
cas emblématiques de violations des droits des défenseur·es des droits
humains - La FIDH mène des actions judiciaires et quasi-judiciaires devant les
tribunaux nationaux et les mécanismes régionaux et internationaux de protection des
droits humains.
1.1.
Résultat
escompté
:
les
défenseur·∙es
échappent
à
la
répression
et
sont
mieux
protégé·∙es
Grâce à un travail sans relâche, nous avons obtenu de nombreux résultats positifs : plusieurs de nos
collègues ont été libérés, notamment la défenseure saoudienne des droits des femmes Loujain Al-
Hathloul, après trois ans d'emprisonnement, mais aussi Tito Magoti en Tanzanie, Max Bokayev au
Kazakhstan, Khaled Drareni en Algérie, Teresita Naul aux Philippines et Paulina Acevedo au Chili.
Certaines de nos ligues ont également été acquittées de fausses accusations de fraude fiscale (ILI et
KIBHR au Kazakhstan par exemple).
Néanmoins, au 15 juin 2022, de nombreux autres collègues étaient toujours en détention arbitraire
comme le vice-président de la FIDH Valentin Stefanovich au Bélarus, Khurram Parveez de notre ligue
au Cachemire, Nasrin Sotoudeh et Narges Mohammadi du DHRC en Iran, Yuri Dmitriev de notre ligue en
Russie, et Abdulhadi Al-Khawaja de notre ligue au Bahreïn, pour n'en citer que quelques-uns. Notre
mobilisation continue.
UN JUGEMENT HISTORIQUE
Le 5 juillet 2021, David Castillo, officier du renseignement militaire et ancien cadre de la société
hydroélectrique Desarrollos Energéticos (DESA), a été condamné pour le meurtre de Berta Cáceres, la
leader du peuple Lenca et défenseure des droits des populations autochtones, des droits fonciers et
environnementaux, le 2 mars 2016. Dans son jugement, le tribunal national du Honduras a condamné
David Castillo en tant que co-auteur du crime et considéré que le motif du meurtre était d'étouffer
l'opposition des communautés autochtones de Río Blanco au projet hydroélectrique Agua Zarca alors
que ce mouvement d’opposition était mené par Berta Cáceres, en sa qualité de coordinatrice du
Consejo Civico de Organizaciones Populares y Indigenas de Honduras (COPINH).
Cette condamnation est un jugement historique dans la lutte contre l'impunité pour le meurtre des
défenseur·es des droits fonciers et environnementaux au Honduras et souligne combien il est
important de défendre la nature, les droits des populations autochtones et des agriculteurs. Ce
jugement créé un véritable précédent et fera jurisprudence dans d’autres affaires.
La FIDH avait dénoncé le harcèlement dont était victime Berta Cáceres avant qu’elle ne soit assassinée
et n'a jamais cessé de se mobiliser, mettant en lumière l’unité et le travail sans relâche des différentes
organisations qui ont participé et soutenu la recherche de la justice et de la vérité dans cette affaire.
Avec d'autres organisations internationales et latino-américaines de défense des droits humains - dont
les organisations membres de la FIDH telles que le CAJAR, le CALDH et le CIPRODEH – la FIDH a pris
part à la Mission d’enquête organisée dans l'affaire Berta Cáceres. Cette initiative inter-ONG a permis
d’observer les audiences, de publier des analyses de ces audiences et des rapports sur les avancées du
processus judiciaire, et de publier de nombreuses lettres ouvertes aux autorités honduriennes pour
demander que les procédures régulières soient respectées lors du premier procès contre les principaux
auteurs du meurtre de Berta en 2018. À la fin de ce procès sept personnes ont été condamnées en
janvier 2019.
Néanmoins, bien que le verdict reconnaissant la responsabilité pénale de Roberto David Castillo Mejia
en tant que co-auteur du meurtre ait été rendu le 5 juillet 2021, la première chambre de la Cour chargée
de prononcer la peine n'avait toujours pas publié la peine par écrit 20 juin 2022. Ce retard a bien
entendu un impact sur les victimes – dont la famille de Roberta, son organisation et ses collègues –
qui demandent que justice soit faite, que la vérité soit établie et qui veulent faire valoir leur droit à
réparation.
2.1.
Résultat
escompté
:
les
décideur·∙es
politiques
prennent
davantage
de
mesures
pour
protéger
les
défenseur·∙es.
ISRAËL
Fin avril, dans le contexte d’un nouveau cycle de violence, l'Observatoire, en coopération avec les neuf
organisations membres de la FIDH de la région, a publié un rapport intitulé « Dans le viseur » qui
dénonce les campagnes de calomnies et les tactiques de harcèlement déployées par le gouvernement
israélien et par diverses organisations inféodées au gouvernement à l’encontre des organisations et
des défenseur·es des droits humains en Israël, en Palestine et dans le Golan syrien. Le rapport vise à
déconstruire le discours du gouvernement israélien et des organisations qui lui sont inféodées,
discours qui associe fallacieusement les ONG indépendantes et les défenseur·es des droits humains
au terrorisme, à l'antisémitisme, à la trahison, aux agents étrangers, afin de les délégitimer et de
potentiellement tarir leurs sources de financement.
Suite à la publication de ce rapport, des actions conjointes de plaidoyer ont été menées et sont
toujours en cours : un webinaire a été organisé pour reprendre les questions mises en lumière dans le
rapport ; ce webinaire a rassemblé 50 participant·es et avait pour but d’encourager les États et les
donateurs privés à continuer et/ou à augmenter leur soutien aux organisations de la société civile ;
nous avons soumis une contribution à la Rapporteuse spéciale sur la liberté d'expression dans le
contexte de son rapport HRC47 sur la désinformation, nous avons organisé des réunions individuelles
avec les États membres de l'Union européenne, ainsi que des réunions entre la Rapporteuse spéciale
sur la situation des défenseur·es des droits humains et les défenseur·es palestinien·nes.
FAVORISER UN ENVIRONNEMENT
PROPICE A LA DEMOCRATIE ET AUX
LIBERTES
Partout dans le monde, l'année 2021 a été marquée par un recul généralisé et très
important de l'État de droit, un déclin de la démocratie, une dégradation des droits
humains et des libertés individuelles, une influence accrue des groupes
conservateurs et des mouvements de droite, par plusieurs coups d'État militaires
(Guinée, 2 putschs au Mali depuis 2020, Tchad, Soudan, Myanmar, etc.) et des
crises majeures (Afghanistan, Bélarus, Russie, etc.). La fermeture de l'espace de la
société civile faisait (et fait toujours) partie d'un mouvement de repli autoritaire
généralisé contre la démocratie. Ces évolutions négatives se sont intensifiées dans
un contexte encore marqué par la pandémie de COVID-19, qui a servi de prétexte
pour justifier toutes sortes de mesures restrictives contre les droits fondamentaux.
Dans ce contexte, la FIDH et ses organisations membres ont continué sans relâche
à surveiller les violations des droits humains et à agir pour barrer la route à
l'autoritarisme, soutenir la lutte contre le terrorisme dans le respect des droits
humains, promouvoir l'abolition universelle de la peine de mort et soutenir la
protection des populations dans les situations de conflit et de crise.
En Colombie, la FIDH a publié un rapport qui met en évidence les graves lacunes
des politiques publiques en matière de prévention des exécutions extra-judiciaires.
Le rapport montre que malgré le système d'alerte précoce en place au niveau du
bureau du médiateur, qui a enregistré 572 assassinats de leaders syndicaux.ales et
de défenseur·es des droits humains, 254 assassinats d'ancien.nes militant·es des
FARC-EP et 184 massacres depuis 2018, l'administration du président Iván Duque
n'a pas agi avec diligence et n'a pas réussi à prévenir les violations graves des droits
humains, en particulier celles dont le risque avait été identifié.
Depuis février 2021, la FIDH et ses organisations membres au Myanmar ont plaidé
pour des sanctions visant directement les grands conglomérats appartenant à la
junte et dont les revenus alimentent la violente répression menée par le Tatmadaw,
les forces armées du Myanmar. Ce plaidoyer a contribué à la décision de l'UE de
sanctionner 10 personnes, dont le nouveau ministre de l’Information et deux
conglomérats contrôlés par les militaires (voir impacts ci-dessous).
À la suite de consultations organisées avec la société civile dans les pays de l'UE
pour informer le cycle annuel de révision de l'État de droit de la Commission
européenne, la FIDH s’est associée à Liberties.eu pour coordonner la contribution
du Human Rights & Democracy Network (HRDN). Cette contribution était centrée sur
les tendances régionales et a permis d’identifier les points sur lesquels le processus
pouvait être amélioré à l'avenir. La FIDH a également facilité les « visites pays »
virtuelles entre les services de la Commission et ses membres dans les pays de l'UE.
Elle a également contribué à la réponse du Parlement européen au rapport 2020 de
la Commission européenne sur l’État de droit. Les efforts à venir viseront à impliquer
davantage les organisations membres dans les pays de l'UE dans ce processus, en
coordonnant les contributions, en assurant la liaison avec d'autres réseaux et en
faisant remonter leurs informations à la Commission européenne, tant sur le contenu
que sur le processus.
Fin mars 2021, la FIDH et son organisation membre, l'Union for Civil Liberty, ont
publié une soumission conjointe en vue du troisième Examen périodique universel de
la Thaïlande. Cette soumission portait sur les développements relatifs à la peine de
mort et aux conditions de détention dans le pays. Lors de l'examen de novembre, la
Thaïlande a reçu 22 recommandations relatives à la peine de mort mais n’en n'a
accepté que sept. En mai 2021, la FIDH et son organisation membre Kontra ont
publié un document d'information en amont de la session de dialogue sur les droits
humains entre l'UE et l'Indonésie. Ce document soulignait, entre autres, le manque
de progrès du pays vers l'abolition de la peine de mort.
Une initiative de plaidoyer spécifique a également été menée auprès de pays tiers
influents, soit pour plaider en faveur de leur mobilisation dans des forums
intergouvernementaux ciblés, soit pour obtenir leur influence et leur soutien dans le
suivi des résolutions de l'ONU et de l'UE sur les pays suivants : Bélarus, Burkina
Faso, Birmanie, Burundi, Cambodge, Chine, RDC, Égypte, EAU, Inde-
Pakistan/Cachemire, Iran, Mali, Nicaragua, Niger, Soudan et Palestine (voir impacts
ci-dessous).
Après la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans le 15 août 2021, la FIDH a
publié un certain nombre de communiqués de presse et a mené des actions de
« Ce rapport est important, et pas seulement pour la Russie », a déclaré Valiantsin Stefanovic, vice-
président de la FIDH. « Ses conclusions et recommandations pourraient être appliquées à d'autres pays de
la région et du monde qui manipulent la mémoire historique. Au Bélarus par exemple, nous constatons une
exploitation similaire des lois mémorielles pour réprimer le mouvement pro-démocratie ».
CORRUPTION
En septembre, conjointement avec les organisations CAJAR, CALDH, et CIPRODEH, en sa qualité
d’Amicus Curiae, la FIDH a déposé des conclusions auprès de la Cour suprême de justice du Honduras.
L’objectif de ces conclusions était d’obtenir que le groupe autochtone COPINH soit reconnu comme
victime dans l'affaire de corruption qui implique différents fonctionnaires et les dirigeants de
l'entreprise du projet hydroélectrique "Agua Zarca" qui ont ordonné le meurtre de Berta Cáceres. La
Cour suprême a annulé la décision de première instance et a reconnu le droit de COPINH à être partie
au procès en raison des violations des droits humains causées par la corruption. Cette décision a créé
un précédent important et historique qui fera jurisprudence dans les procédures judiciaires en cours
pour les actes de corruption à l'origine de violations des droits humains à l'encontre des communautés
autochtones. Ce succès s'ajoute à la condamnation, le 5 juillet dernier, du directeur de l'entreprise du
projet hydroélectrique qui a été reconnu co-auteur de l'assassinat de Berta Cáceres. La FIDH suit ce
procès depuis 3 ans.
Résultat
escompté
4.1
:
les
populations
vivant
dans
des
contextes
de
conflits
et
de
crises
sont
mieux
protégées.
ADOPTION DE SANCTIONS
La FIDH a été choquée par les évènements tragiques qui se sont succédé au Myanmar suite au coup d'État
er
militaire du 1 février qui a abouti au renversement du gouvernement élu du Myanmar par les forces
militaires, à la suspension du Parlement et à l'arrestation et la détention arbitraire de responsables
gouvernementaux et politiques, de défenseur·es des droits humains, de journalistes et de membres de la
société civile du Myanmar. En coopération avec ses organisations membres, la FIDH a publié plusieurs
réactions pour condamner la prise illégale du pouvoir par les militaires et les atrocités commises par les
forces de sécurité contre les manifestant·es qui défilaient pacifiquement contre le coup d'État, notamment
lors de deux sessions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, la session spéciale sur le
Myanmar en février et les sessions ordinaires. Avec son organisation membre ALTSEAN-Birmanie et d'autres
partenaires de la société civile, la FIDH plaide au niveau international en faveur de sanctions ciblées contre
les intérêts économiques de l'armée, et plus particulièrement en faveur de sanctions supplémentaires visant
directement les grands conglomérats appartenant à la junte dont les revenus alimentent la répression
violente du Tatmadaw (forces armées du Myanmar) ; la FIDH et ses partenaires plaident également en
faveur de la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la
situation au Myanmar.
En conséquence, l'UE a adopté des sanctions à l'encontre de la Tatmadaw et de ses conglomérats, MEC et
MEHL, et, début 2022, à l'encontre de l'entreprise publique Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), ainsi
qu'à l'encontre de hauts responsables de la Tatmadaw, notamment le commandant en chef, Min Aung
Hlaing, et le commandant en chef adjoint, Soe Win, et des 14 personnes sanctionnées en 2018 pour de
graves violations des droits humains commises à l'encontre des Rohingyas dans les États de Rakhine,
Kachin et Shan. Les mesures prises par l'UE à l'encontre du Myanmar s'appliquent désormais à un certain
nombre de personnes de haut rang et à plusieurs entreprises publiques. Elles comprennent une interdiction
de voyager et un gel des avoirs, et interdisent aux citoyens et aux entreprises de l'UE de mettre des fonds à la
disposition des personnes et entités figurant sur la liste. Les sanctions précédemment adoptées,
notamment un embargo sur les armes, une interdiction d'exportation de biens à double usage et des
restrictions à l'exportation d'équipements de surveillance des communications, restent en place. Notre
plaidoyer a également visé le géant français de l'énergie TotalEnergies, l'une des dernières sociétés
européennes actives dans le pays : l’objectif était que l’entreprise suspende ses transferts financiers vers la
junte aux motifs que celle-ci avait pris le pouvoir de manière illégale. Alors que l’interdiction des transferts
financiers dans le secteur pétrolier et gazier n'a pas été décidée par les responsables européens ou
américains, TotalEnergies a finalement annoncé qu'elle se retirerait du Myanmar en 2022.
SHANGHAI, CHINE - Les gens font la queue dans un magasin d'alimentation le 02 juin 2022 à Shanghai, en Chine. Photo de Hu Chengwei/ Getty Images via
AFP
Dans ce contexte, la FIDH a mis un accent particulier sur la documentation axée sur
le plaidoyer concernant les violences basées sur le genre et la discrimination à
l'égard des femmes - en temps de paix et de crise. De plus, la FIDH a continué à
promouvoir les droits sexuels et reproductifs dans les pays où nos organisations
membres et partenaires ont été particulièrement actives ces dernières années.
En septembre 2021, la FIDH, Amnesty International et l'OMCT ont publié une étude
sur les violations des droits humains en Afghanistan depuis la prise du pouvoir par
les talibans le 15 août 2021. La note d'information intitulée « Le sort de milliers
d’Afghans est en jeu : l’Afghanistan tombe aux mains des talibans » traite
spécifiquement des incidents démontrant la répression des droits des femmes et
des filles et les intimidations auxquelles sont confrontées les femmes
défenseures des droits humains.
Des formations sur mesure ont été dispensées à une soixantaine de participant·es issu·es
d'organisations membres et partenaires en Côte d'Ivoire et au Mali ainsi qu’à plusieurs membres du
Secrétariat international de la FIDH. Ces formations ont suivi la note d'orientation interne de la FIDH sur
la méthodologie de documentation des violences sexuelles et basées sur le genre, développée au cours
de ces dernières années et finalisée en 2021. Cette méthodologie adopte une approche « do no harm »
(ne pas nuire) et est conforme au Code Murad, un code de conduite mondial et volontaire à l’attention
de celles et ceux qui recueillent des informations auprès de survivant.es de violences sexuelles
systématiques et liées aux conflits.
D’HERITAGE AU MAGHREB
En Tunisie, au Maroc et en Algérie, la société civile – et notamment les femmes - se bat depuis des
décennies pour obtenir plus d'égalité et de liberté. S'il est un sujet qui incarne les injustices héritées du
passé que la société civile cherche à abolir, c'est bien l'inégalité entre hommes et femmes en matière
d'héritage. Dans aucun de ces pays, les femmes ne sont égales à leurs frères, fils, cousins ou maris dès
qu’il s’agit de questions d’héritage.
La FIDH et ses organisations partenaires se battent pour l'éradication de cette injustice patriarcale bien
ancrée, qui empêche les femmes de jouir pleinement de leur indépendance. L'inégalité successorale,
présente dans tous les codes régissant la vie familiale dans ces pays et dans les nombreuses lois
sexistes en vigueur, contribue à l'appauvrissement de nombreuses femmes ou à leur maintien dans la
pauvreté. La FIDH et l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ont uni leurs forces pour
rendre leurs campagnes plus efficaces. Ensemble, elles avaient organisé un séminaire régional sur
l'égalité dans l'héritage au Maghreb en 2018.
L'ensemble de leurs observations ont été rassemblées dans un rapport sur la discrimination basée sur le
genre en matière d’héritage, qui compare la situation dans les trois pays du Maghreb. Ce rapport, publié
le 12 décembre 2021, constitue une boîte à outils précieuse pour les organisations féministes et les
aide dans leurs actions de plaidoyer en faveur de l’égalité en matière d’héritage. Il consacre un chapitre
à la démonstration de la perte de revenus par le maintien de la discrimination dans l'héritage avec des
éléments socio-économiques ; il présente l'évolution du débat autour de cette question et consacre un
chapitre aux aspects juridiques et techniques qui régissent la discrimination fondée sur le genre dans
l'héritage. Le rapport se conclut en démontrant que les constitutions des pays et les engagements pris
par ces pays au niveau international sont en contradiction avec une telle discrimination. Un objectif à
long terme est de rédiger un projet de loi-type sur l'égalité successorale, qui pourra être proposé par
des élus courageux et soucieux de moderniser leur pays dans ce domaine.
Neuf alertes et déclarations urgentes ont été publiées par l'Observatoire dans le
cadre d’attaques contre les défenseur·es des droits humains des personnes
LGBTQI+ (Russie, Tunisie, Guatemala, Ouzbékistan, Kazakhstan, Turquie,
Géorgie). La FIDH a également apporté un soutien matériel à sept personnes ou
ONG locales actives auprès des personnes LGBTQI+ (Kenya, Tunisie, Bélarus,
Cameroun, Ouganda) et a versé deux subventions institutionnelles qui ont bénéficié
à 68 défenseur·es des droits humains (Tanzanie, Bolivie).
Les 26 juin et 1er juillet 2021, la 19e Marche des fiertés s'est déroulée sur fond de
retrait de la Turquie de la Convention d'Istanbul du Conseil de l'Europe, par simple
décision prise le 20 mars 2021 par le président du pays. Cette décision était motivée
par des positions anti-LGBTQI+. La montée du discours anti-LGBTQI+ a également
eu un impact négatif sur les droits des femmes en Turquie. Le 1er juillet 2021,
Ces dernières années, les attaques contre les organisations de défense des droits
humains et les militant·es qui défendent les droits des migrant·es ont augmenté de
façon spectaculaire en Europe. Le nombre de décès de migrant·es a également
grimpé en flèche : 1 146 personnes ont perdu la vie dans la Méditerranée au cours
du premier semestre 2021 seulement, et ce sont plus de 40 000 personnes qui ont
péri depuis 2014. Cependant, les politiques visant à dissuader l’immigration et les
fermetures des frontières continuent de l'emporter sur l'impératif de respect des
droits humains et sur le devoir de sauver des vies, tant au niveau de l'Union
européenne que des États membres. Cette situation, associée à une fermeture
générale de l'espace civique dans la région, a accru la pression sur les personnes et
les organisations qui continuent à élever la voix pour défendre les droits des
migrant·es et porter assistance aux personnes en détresse aux frontières terrestres
et maritimes de l'Europe.
La FIDH, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains
(ECCHR) et Avocats pour la justice en Libye (LFJL) ont mené un projet conjoint afin
de documenter les crimes contre l'humanité commis contre les migrants et les
réfugiés en Libye. En novembre 2021, les trois organisations ont publié un rapport
public, ainsi qu'un résumé, intitulé « Migrants et réfugiés en Lybie : victimes de crime
contre l’humanité » qui intègre les principales conclusions d’un long travail de
documentation, qui présente un bref résumé de l'analyse juridique des principaux
crimes contre l'humanité qui ont été identifiés, ainsi qu'une analyse de la
responsabilité de l'UE eu égard à la situation des migrants et des réfugiés en Libye
(à travers son soutien financier, en formation et en équipement) et de la
responsabilité individuelle des États membres (via les accords de coopération signés
avec les autorités libyennes). Enfin, le rapport propose une description interactive du
voyage de Tesfay, un survivant. Le rapport formule un certain nombre de
recommandations à l'attention de la CPI, des Nations Unies (ONU), des autorités
libyennes et de l'UE et ses États membres. Outre le rapport public, la FIDH, l'ECCHR
et le LFJL ont soumis une communication confidentielle de 300 pages au Bureau du
Procureur de la Cour pénale internationale, au titre de l'article 15 du traité de Rome
relatif à la Cour pénale interantionale.
SITUATION IRREGULIERE.
Depuis 2016, Cédric Herrou est la cible d'actions judiciaires incessantes pour son travail de défense des
droits humains et d'aide humanitaire aux migrant·es à la frontière franco-italienne, dans la vallée de la
Roya, dans le département français des Alpes-Maritimes.
Sous surveillance constante, la vallée de la Roya fait l'objet d’importantes opérations de police depuis
2016. L’objectif de ces opérations est d’empêcher le passage et la présence des migrant·es et de ceux qui
leur viennent en aide. Cédric Herrou est devenu le symbole de celles et ceux qui dénoncent le refoulement
illégal de migrant·es, notamment de mineur·es, des Alpes-Maritimes vers l'Italie. Le 12 décembre 2018, la
Chambre criminelle de la Cour de cassation a partiellement annulé la condamnation de Cédric Herrou
après la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet 2018, qui marque la consécration du « principe de
fraternité » qui annule le « délit de solidarité » qui frappait toute personne apportant une aide au séjour
d'un·e étranger·e en situation irrégulière. Cependant, l'acharnement judiciaire ne s'est pas arrêté avant le
31 mars 2021. Le 13 mai 2020, la cour d'appel de Lyon a relaxé Herrou du chef d’accusation « d’aide à
l'entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d'étranger·es en France », mais le parquet a fait appel de
cette décision dès le 22 mai 2020. La Cour de cassation a finalement rejeté le pourvoi, rendant son
acquittement définitif le 31 mars 2021.
L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme et la Ligue des droits de l'Homme
(LDH) ont salué cette décision, tout en rappelant que Cédric Herrou n'aurait jamais dû être poursuivi pour
ses actes de solidarité avec les migrants de la vallée de la Roya. Il est à espérer que cette décision de la
Cour de Cassation mettra fin au harcèlement dont sont victimes toutes celles et tous ceux qui défendent
les droits des migrant·es en France, et que cette consécration juridique du « principe de fraternité »
deviendra réalité, reconnaissant la légitimité de la défense des droits des migrant·es.
L'accès à la justice pour les victimes de crimes internationaux graves (crimes contre
l'humanité, crimes de guerre, génocide, torture et disparitions forcées) est resté l'une
des plus grandes priorités de la FIDH en 2021. La FIDH soutient les victimes dans
l'accès aux mécanismes de justice nationaux dans les pays où les crimes sont
commis, mais trop souvent, les autorités nationales n'ont pas la volonté ou la
capacité de contraindre les auteurs de violations graves des droits humains à
répondre de leurs actes, ce qui oblige les victimes à chercher justice ailleurs. Dans
ces situations, la FIDH, en étroite collaboration avec ses organisations membres et
partenaires, et avec son Groupe d'action judiciaire (GAJ), a soutenu des victimes
dans leur lutte pour la justice devant les mécanismes de justice extra-nationaux,
régionaux et internationaux. Grâce au soutien apporté aux représentant·es des
organisations nationales de la société civile, des avocat·es et des militant·es des
droits humains, grâce au travail conjoint d’enquêtes sur les situations de crimes
internationaux, aux actions de contentieux stratégiques en soutien aux victimes et
grâce aux activités complémentaires de plaidoyer, la FIDH et ses organisations
membres ont contribué à la lutte contre l'impunité des crimes les plus graves, à la
mise en œuvre effective des droits des victimes et à la participation des victimes
dans les processus de justice.
En outre, 2021 a été une période charnière pour la CPI en termes de gouvernance,
puisqu'un tiers de ses effectifs a été renouvelé à la suite de l'élection par les États
parties de six nouveaux juges qui ont prêté serment en mars 2021, ainsi que de
l'élection par les juges d'une nouvelle présidence de la CPI (président et deux vice-
présidents). Un nouveau et troisième Procureur de la CPI a été élu et a pris ses
fonctions en juin 2021, pour un mandat de neuf ans. Une nouvelle Présidente de
l'Assemblée des États parties a commencé son mandat. Enfin, la Cour et les États
parties ont engagé des discussions sur l'évaluation et la mise en œuvre des
recommandations de la Revue des expert·es indépendant·es visant à renforcer la
performance de la Cour.
Face à ces défis, en 2021, la FIDH s'est engagée dans différents types d'activités
afin de lutter contre l'impunité dont jouissent les auteur·es de crimes internationaux
et de favoriser l'accès des victimes à la justice.
La FIDH et le GAJ continuent d'être actifs dans le cadre des litiges relatifs à la Syrie.
En 2021, la FIDH a soutenu les témoignages de parties civiles, dont celui de son
organisation membre SCM, dans l'affaire Dabbagh, dans laquelle trois hauts
responsables du régime syrien ont été mis en examen. Elle a également permis
l'audition par des juges d'instruction français, de parties civiles dans l'enquête pénale
sur l'assassinat en Syrie des journalistes Rémi Ochlik, Marie Colvin et Edith Bouvier.
En mars 2021, une dizaine de victimes et de témoins ont été entendus dans le cadre
de l'affaire Jaysh al Islam. La FIDH a fermement dénoncé une campagne
d'intimidation, incluant des tentatives sérieuses d'intimidation de tous les témoins et
des parties civiles à la procédure de l'affaire Jaysh al Islam, et visant à discréditer le
travail effectué par les organisations plaignantes en faveur de la manifestation de la
vérité.
En 2021, la FIDH et le GAJ ont également exploré les moyens d'élargir le champ de
la responsabilité pour les crimes internationaux commis en Syrie. Des efforts
considérables ont été déployés dans la préparation d’une plainte déposée par la
FIDH et les organisations SCM (Syrie) et Memorial (Russie), en soutien à Abdullah
Elismail, le frère de Mohammed Elismail. La plainte a été déposée à Moscou en
mars 2021, auprès du Comité d'enquête de la Fédération de Russie, contre les
forces paramilitaires russes du groupe Wagner impliqués dans le meurtre cruel d’un
civil syrien perpétré en Syrie. Cette action en justice représente la toute première
tentative faire reconnaître la responsabilité d’un ressortissant russe dans le cadre de
crimes internationaux commis en Syrie. Depuis, les avocats d'Elismail ont demandé
à deux reprises (le 26 mars et le 13 octobre) que le Comité d'enquête leur transmette
des informations sur l'enregistrement de la plainte, le déroulement et les résultats de
Dans l'affaire contre deux membres français d'ISIS, mis en examen en France pour
génocide et crimes contre l'humanité commis en Syrie et en Irak contre des Yazidis,
la FIDH a soutenu trois victimes yazidies qui ont témoigné lors d'une audience sur
les crimes sexistes qu'elles ont subis.
Le 3 décembre 2021, la FIDH et 10 autres ONG ont envoyé une lettre ouverte au
Président français pour dénoncer les implications d'un arrêt de la Cour de cassation
de novembre 2021 statuant que les tribunaux français ne sont pas compétents pour
connaître de cette affaire de crimes contre l'humanité contre un ressortissant syrien
arrêté en France en 2020, car les crimes contre l'humanité ne sont pas criminalisés
par le droit syrien. La FIDH a alors étudié la possibilité de revoir la décision de la
Cour de cassation de novembre 2021 pour la contester en raison d'une erreur de
procédure.
Pour répondre à la situation au Bélarus et aux graves violations des droits humains
passées et présentes, la FIDH a étudié les voies de contentieux auprès d’une
juridiction extra-territoriale et a rejoint le Conseil consultatif de la Plateforme
internationale de responsabilité au Bélarus, une base de données créée grâce à un
financement de l'UE qui collecte et protège les preuves des violations des droits
humains perpétrées au Bélarus depuis le début des manifestations en 2020. La
plateforme Bélarus est gérée par l'organisation danoise Dignity.
En 2021, la FIDH est également intervenue en tant qu'Amicus Curiae dans trois
affaires importantes de la CPI et portant sur l’Afghanistan, le Soudan (dans l'affaire
Abd Al Rahman), et l’Ouganda (dans l'affaire Ongwen). Dans le cadre de l’affaire
Soudan/Darfour portée devant la CPI, le premier suspect soudanais, Ali
Muhammad Ali Abd-Al-Rahman a été déféré à la Cour en 2020. Dans le cadre de
l'affaire Al Rahman, les victimes pouvaient demander à participer en tant que
victimes à l'audience de lecture de l’acte d’accusation qui était prévue le 24 mai
2021. La FIDH a demandé l'autorisation de participer à l’audience en tant qu'Amicus
Curiae, afin de convaincre le Juge de la mise en état de revenir sur sa décision du 18
janvier 2021 de nommer le Bureau du Conseil Public pour les Victimes unique
représentant légal pour toutes les victimes dans le cadre de l’audience de lecture de
l’acte d’accusation contre Al Rahman, et pour plaider pour le droit des victimes à
choisir leur conseil et pour une participation et une représentation légale des victimes
à la CPI.
Enfin, la FIDH et ses organisations membres ont continué à suivre divers dossiers
déposés auprès de la CPI, notamment ceux portant sur l'Afghanistan et la
Palestine, en particulier depuis la décision historique du 5 février 2021 de la Cour
confirmant que la compétence territoriale de la Cour dans l'enquête sur les crimes
internationaux commis en Palestine, s'étendait à Gaza et à la Cisjordanie, y compris
Jérusalem-Est. Cette décision a été suivie de l'annonce par le Procureur de la CPI, le
3 mars 2021, de l'ouverture d'une enquête spécifique sur la situation de l'État de
Palestine. Dans la dossier de la République centrafricaine, tout en appelant encore
En amont de la 20ème Assemblée des États parties au Statut de la CPI, qui s’est
tenue à La Haye du 6 au 11 décembre 2021, la FIDH a publié le 18 novembre son
document de position contenant six recommandations clés aux États parties pour
renforcer le travail de la Cour dans les domaines suivants : coopération, rôle des
victimes dans les procédures de la CPI, égalité des sexes, élections, et évaluation et
mise en œuvre des conclusions et recommandations suite à l'examen mené par des
expert·es indépendant·es. Le document de position a été distribué aux ONG et aux
États parties, ainsi qu'aux fonctionnaires de la Cour, et ses recommandations ont été
présentées dans divers discours lors de la réunion plénière et lors d'événements
parallèles virtuels. La FIDH a organisé quatre événements parallèles sur : (1)
l'examen de la CPI par des expert·es indépendant·es, avec le soutien et la
participation des États parties ; (2) l'héritage du mandat de la procureure de la CPI
Fatou Bensouda, en ce qui concerne les crimes sexuels et sexistes, les examens
préliminaires et la sensibilisation des victimes et des communautés affectées ; (3) la
complémentarité (en Guinée, en Colombie, au Soudan et au Venezuela) ; et (4) les
crimes contre les migrants et les réfugiés dans le cadre de l'enquête de la CPI sur la
Libye. Le 8 décembre, Guissou Jahangiri, vice-président de la FIDH et directeur
d'OPEN ASIA | Armanshahr, a lu la déclaration de la FIDH lors du débat général, via
une vidéo préenregistrée.
Vers une véritable reconnaissance des droits des victimes par les juges de la
CPI
De la sensibilisation précoce aux réparations, les juges ont la plus haute autorité au
sein de la CPI. Ils ont le devoir et l’honneur de s'assurer que justice soit rendue, non
seulement pour les victimes mais aussi avec les victimes. Le 4 juin 2021, la FIDH a
publié un rapport intitulé « À qui la Cour appartient-elle ? Manuel judiciaire sur les
droits des victimes à la Cour pénale internationale ». Ce rapport porte sur les droits
des victimes à la CPI, il présente les leçons tirées des pratiques passées de la Cour
et formule des recommandations concrètes pouvant être mises en œuvre par les
Chambres de la CPI afin de favoriser une meilleure participation et représentation
des victimes afin qu’elles puissent obtenir réparation. L’évènement organisé au mo-
ment de la publication du rapport en juin a permis d'entendre des praticiens ayant
une expérience directe du travail avec les survivant·es, des expert·es et des repré-
sentant·es de la CPI. Cela a permis des discussions approfondies sur ce sujet très
important.
Vers une prise en compte plus significative de l'expertise des ONG, des
victimes et des communautés affectées
La FIDH est restée très impliquée auprès des Mécanismes d'examen des expert·es
indépendant·es, des points focaux de la Cour et d'autres acteurs clés mandatés pour
évaluer les recommandations et discuter de leur éventuelle mise en œuvre
conformément à un plan de travail publié en juillet 2021. En raison de son
implication, la FIDH est devenue co-responsable, avec Human Rights Watch, d'une
« équipe de révision », issue de la société civile, dont l’objectif est d'assurer une
participation plus centrale et plus importante des ONG du monde entier aux
différents débats. Cela passe notamment par la « déconstruction » du processus, qui
est fort complexe, et par la définition de positions et de recommandations
communes.
La FIDH a poursuivi son travail régulier avec le réseau européen sur le génocide, un
réseau d'unités nationales sur les crimes de guerre dans les États membres et
observateurs de l'UE, lors de réunions semestrielles auxquelles seules certaines
ONG ont le droit de participer ou ont le statut d’observateur.
Un membre du Conseil des organisations populaires et autochtones du Honduras manifeste à l'extérieur le tribunal où doit
s'ouvrir le procès des accusés du meurtre de l'environnementaliste indigène hondurienne Berta Caceres devrait s'ouvrir à
Tegucigalpa le 15 octobre 2018. © Orlando Sierra/AFP
Résultat escompté 1.1 : Établir les faits et les responsabilités pour les crimes les plus
graves
REFUGIE·ES EN LIBYE
Les crimes contre les migrant·es, les réfugié·es et les demandeur·es d'asile constituent de graves violations
des droits humains et peuvent s'apparenter à des crimes contre l'humanité et à des crimes de guerre, dont la
gravité ne peut être rejetée au motif que le voyage des victimes commence alors qu’ils/elles franchissent
une frontière internationale. C'est ce qui a conduit le Bureau du Procureur de la CPI, après que le Conseil de
sécurité de l’ONU lui a demandé dès 2011 de se pencher sur la situation en Lybie, à ouvrir une enquête sur
les crimes commis dans le contexte des manifestations qui ont conduit au renversement du régime de
Kadhafi, à s'intéresser aux crimes commis contre les migrant·es et les réfugié·es par les milices et les
groupes armés en Libye. La mise en esclavage des migrant·es et autres crimes connexes peuvent
s'apparenter à des crimes contre l'humanité qui exigent une action internationale et engagent la
responsabilité des auteurs. La FIDH, après avoir discuté des objectifs avec son organisation partenaire
Avocats pour la justice en Libye (LFJL) et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits
humains (ECCHR) et après avoir convenu avec eux de la méthodologie à suivre, a décidé d'entreprendre une
mission d'enquête conjointe pour documenter les crimes contre les migrants et les réfugiés en Libye.
Compte tenu des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, cette mission et les entretiens avec les
survivants en Europe et dans d'autres pays en dehors de la Libye ont été principalement réalisés à distance.
Près de 15 survivants ont été interrogés au cours de cette mission. Ces entretiens ont été transcrits,
analysés et sauvegardés de manière sécurisée, pour alimenter et illustrer l'analyse juridique.
En novembre 2021, une fois achevé cet énorme travail de recherche documentaire et d'établissement des faits -
travail qui avait débuté en octobre 2020 - la FIDH, la LFJL et l'ECCHR ont déposé une communication
confidentielle au titre de l'article 15 auprès du Bureau du Procureur de la CPI. La communication – longue de
près de 300 pages - contient une analyse factuelle et juridique très détaillée des crimes commis à l'encontre
des migrant·es et des réfugié·es pendant leur voyage en Libye. Ces crimes sont décrits comme des crimes
contre l'humanité et la communication identifie une liste de 19 auteurs présumés. Cette communication a
immédiatement donné lieu à des réunions à huis clos avec le Bureau du Procureur, notamment avec les
enquêteurs travaillant sur la situation en Libye, et notre travail a été mentionné dans la déclaration du Procureur
au Conseil de sécurité en avril 2022. Notre documentation a également suscité l'intérêt d'autres parties
prenantes, qu'il s'agisse de la Mission d'établissement des faits de l'ONU, des représentant·es des États ou des
Résultat escompté 2.1 : Engager la responsabilité pénale des auteurs des crimes les
plus graves.
Le 3 mars 2021, le Procureur a annoncé l'ouverture d'une enquête à part entière sur la situation dans l'État de
Palestine depuis le 13 juin 2014.
Les conclusions des deuxième et troisième documents sont basées sur des consultations en ligne avec des
organisations de la société civile, issues des différentes régions directement concernées par les sujets. Plus de 30
organisations, principalement des organisations membres de la FIDH, ont participé à ces consultations. Cet
exercice d'inventaire a fait l’objet d’un lancement international au mois de décembre qui a reçu un accueil très
favorable et qui a permis à toutes et tous d’exprimer un espoir partagé de voir s'améliorer les méthodes et les
résultats du Bureau du Procureur.
L’une des priorités en 2021 a été de renforcer les interactions entre les membres et
les organisations partenaires pour tout ce qui touche à la responsabilité des
entreprises en matière de violations des droits humains. Ceci s’est traduit par des
échanges d'expériences et d'expertise, la publication de bulletins d'information et de
notes d’information. La FIDH a aidé à la création d'un groupe de travail thématique
inter-régional composé d'environ 55 organisations membres qui se sont réunies
régulièrement à distance pour discuter de questions telles que l'accès à la justice par
le biais de procédures contentieuses et de mécanismes non judiciaires ou les
initiatives de plaidoyer en faveur de normes contraignantes sur les entreprises et les
droits humains.
La FIDH est également intervenue en tant que tierce partie dans un procès contre
l'Italie et l'Allemagne devant la Cour européenne des droits de l’Homme au sujet de
la responsabilité du géant sidérurgique ThyssenKrupp pour des violations des
droits humains suite à un accident survenu dans une aciérie à Turin, en Italie, en
2007, qui a fait sept morts et un blessé. Dans la note Amicus Curiae soumise à la
Cour en mars 2021, la FIDH et son partenaire italien, Human Rights International
Corner (HRIC), ont insisté sur la nécessité de garantir l'accès à des recours
effectifs pour les victimes de violations transfrontalières des droits humains
découlant d'un comportement irresponsable des entreprises et de développer des
normes harmonisées et un système plus cohérent d'accès aux recours dans
tous les pays européens.
Au cours de l'année 2021, des progrès ont également été réalisés dans les affaires
de compétence extraterritoriale contre des entreprises et leurs dirigeants. Dans
Renforcer le cadre normatif relatif aux entreprises et aux droits humains - Les
efforts de la FIDH pour assurer la responsabilité des entreprises et améliorer l'accès
des victimes à la justice pour les violations résultant des activités des entreprises,
incluent le renforcement du cadre normatif national, régional et international relatif aux
entreprises et aux droits humains. En 2021, la FIDH et ses organisations membres ont
fourni de nombreuses notes juridiques et politiques ainsi que des propositions de texte
pour soutenir les États dans la rédaction d'un instrument juridiquement
contraignant sur les sociétés transnationales et autres entreprises
commerciales en matière de droits humains. Au niveau européen, la FIDH fait
partie du groupe informel d'ONG européennes travaillant sur la proposition de la
Commission européenne relative à la diligence raisonnable des entreprises en matière
de développement durable qui comprend une proposition de directive obligatoire sur la
diligence raisonnable en matière de droits humains et d'environnement dans l'UE.
La FIDH a continué à œuvrer pour renforcer la prise en compte des droits humains
Responsabilité des États pour les violations des droits humains liées à leurs
politiques économiques et à leurs activités commerciales - En Asie, les impacts
sur les droits humains et sur l'environnement des projets de l'Initiative Belt and Road
de la Chine dans les pays destinataires à travers l'Asie ont continué à être surveillés
et diffusés via la page web de la FIDH sur « l'Initiative Belt and Road et les droits
humains ». En 2021, la FIDH a également renforcé ses initiatives de plaidoyer autour
de la vente d'armes et d'équipements de surveillance par des entreprises françaises
à des pays comme l'Égypte, le Yémen, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes
unis - où les armes de fabrication française sont utilisées pour commettre des
violations graves et systématiques des droits humains ainsi que des crimes
internationaux. Le plaidoyer de la FIDH visait à renforcer le contrôle parlementaire
Résultat attendu 1.3 : la responsabilité des entreprises est engagée pour leurs
violations des droits humains et de l'environnement.
- Équateur : La communauté Waorani et nos organisations ont déposé plainte contre la société
PetroOriental pour sa contribution au changement climatique.
- Chili : Des ONG et des membres de la communauté de Quintero-Punchavi ont déposé une plainte contre
la société AES Gener (aujourd'hui AES Andes) et le gouvernement chilien pour négligence et inaction en ce
qui concerne les graves impacts environnementaux des centrales électriques au charbon.
- Colombie : #LaVerdadDelCarbon : Recours constitutionnel sur le droit de participation à l'exploitation
minière en Colombie.
- Chili : Au lendemain de la crise sanitaire d'Osorno, le géant de l'eau SUEZ a été convoqué sur la base de la
loi française sur le devoir de vigilance.
- Colombie : Des communautés indigènes ont demandé l'intervention de la Commission inter-américaine
des droits de l'homme pour éviter des dommages irréparables dus à l'exploitation minière dans la province
de Guajira.
Cette campagne et les efforts de plaidoyer menés par la FIDH et une coalition d'ONG qui se consacrent à
faire pression pour la reconnaissance du droit à un environnement sain au niveau international, ont
TECHNOLOGIES
En juin 2021, quatre dirigeants d'Amesys et de Nexa Technologies ont été mis en examen par les juges
d'instruction du pôle « Crimes contre l'humanité et crimes de guerre » du tribunal de grande instance de
Paris, pour complicité de torture dans le volet libyen de l'enquête et pour complicité de torture et de
disparition forcée dans le volet égyptien. Les deux sociétés ont également été mises en examen en juillet et
septembre 2021. Elles sont accusées d'avoir fourni des technologies de surveillance à des régimes
autoritaires en Libye et en Égypte.
Ces mises en examen font suite à deux plaintes distinctes déposées par la FIDH et la Ligue française des
droits de l'homme (LDH), qui dénonçaient les entreprises pour la vente de technologies de surveillance au
régime libyen de Mouammar Kadhafi (en 2011) et au régime égyptien d'Abdel Fattah al-Sisi (en 2014).
Le 19 octobre 2011, nos organisations ont déposé une première plainte contre Amesys à la suite des
révélations publiées dans le Wall Street Journal et par WikiLeaks. En 2013, la FIDH a accompagné des
victimes libyennes du régime Kadhafi qui ont témoigné devant des juges de la manière dont elles avaient été
identifiées puis arrêtées et torturées, après avoir fait l'objet d'une surveillance par les services de sécurité
libyens.
Le 9 novembre 2017, la FIDH et la LDH, avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies, ont déposé
une seconde plainte auprès du pôle crimes contre l'humanité et crimes de guerre du TGI de Paris concernant
la participation de cette même société (devenue depuis Nexa Technologies) aux opérations répressives
menées par le régime de al-Sisi, à travers la vente de matériel de surveillance. Cette demande d'ouverture
d'une nouvelle enquête pour des faits de complicité de torture et de disparitions forcées commis en Égypte
faisait suite aux révélations du journal français Télérama en juillet 2017, selon lesquelles la société Amesys
avait « changé de nom et d'actionnaires pour vendre ses services au nouveau gouvernement égyptien - sans
que l'État français y trouve à redire ».
En mai 2017, Amesys a été placé sous le statut de témoin assisté pour complicité d'actes de torture commis
Depuis, nos organisations et les parties civiles qui ont eu le courage de témoigner devant la justice française
attendent l'évolution de ces dossiers, et ont exprimé à plusieurs reprises leur incompréhension face à la
lenteur de la justice.
L'UE ET LA CHINE
La FIDH et ses organisations membres, Human Rights in China (HRIC) et International Campaign for Tibet (ICT),
ont dénoncé les violations des droits humains commises depuis longtemps en Chine, la discrimination
systématique à l'encontre des Ouïghours, le travail forcé et l'absence de résultats de la politique européenne,
dite politique du « business as usual », qui repose principalement sur un dialogue inefficace avec les
autorités chinoises.
Ils ont dénoncé le projet d'accord global sur les investissements négocié entre l'UE et la Chine comme étant
incapable de garantir que les investissements encouragés dans le cadre de l'accord seraient conformes au
droit international. Ils ont appelé l'UE à adopter une position plus ferme par le biais d'une lettre officielle, d'un
certain nombre de réunions informelles avec les États membres de l'UE et les membres du Parlement
européen, d’une prise de parole devant la Commission européenne et d'une audition au Parlement européen,
lors de laquelle l’organisation HRIC a démontré pourquoi il était impossible pour l'UE d’aller de l’avant avec
un tel accord dans le contexte actuel et compte tenu de l'absence de garanties en matière de droits humains.
Dans le cadre d'un durcissement de sa position à l'égard de la Chine, l'UE a adopté des sanctions à l'encontre
de quatre personnes et d'une entité chinoises au titre de son régime mondial de sanctions pour atteinte aux
droits humains, pour leur rôle dans les graves violations des droits humains commises à l'encontre des
Ouïghours et des personnes issues d'autres minorités ethniques musulmanes dans la région chinoise du
Xinjiang. Cette initiative s’est traduite par une plus grande défiance du régime chinois. En mai 2021, le
Parlement européen a gelé le processus de négociation de l'Accord global sur les investissements entre l'UE
et la Chine, en votant une résolution au libellé très fort qui fait écho à certains commentaires de la FIDH sur
les lacunes du projet d'accord en matière de droits humains. Les droits humains sont bien au cœur de cette
résolution, ce qui constitue un pas important dans la bonne direction.
La FIDH a fait valoir qu'en ne finalisant pas l'évaluation, la Commission n'a pas respecté ses propres lignes
directrices sur les EIDD et a agi en violation du droit européen. Ce point de vue a été confirmé par le
Médiateur qui a estimé que « l'échec de la Commission à s'assurer qu’une EIDD soit finalisée en temps utile
constitue un cas de mauvaise administration ». Le Médiateur a donc demandé à la Commission de s'assurer
qu'à l'avenir, les EIDD soient réalisées avant la conclusion des négociations commerciales, et a réaffirmé que
la réalisation d'une telle EIDD est essentielle pour évaluer l'impact social et environnemental de l'accord
commercial négocié entre l'UE et le Mercosur, le bloc commercial sud-américain composé de l'Argentine, du
Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay.
2.3. Responsabilité des États pour les violations des droits humains liées à leurs
politiques économiques et à leurs activités commerciales.
SOUTIEN AUX DEFENSEUR·ES DES DROITS HUMAINS 685 276 10 % 897 586 12 %
DEMOCRATIE ET LA LIBERTE
GRAVES
TOTAL DÉPENSES (EN K€) 7 067 231 100 % 7 491 956 100 %
DONS ET SUBVENTIONS NON FLÉCHÉS 1 784 843 26,8 % 1 910 242 25,4 %
Open Society Foundations ; Open Society Initiative for Europe (OSIFE) ; Oak
Foundation ; Bread for the World ; une fondation anonyme ; Freedom Fund ;
ClimateWorks Foundation ; (SAGE Fund ; Pan American Development Fund ;
Fondation de France ; Fondation Nicolas Puech ; Freedom House ; Front Line
Defenders ; Fondation Yo et Anne Marie Hamoud ; Fonds de renforcement
institutionnel et organisationnel (Coordination Sud).
Soutiens individuels
La FIDH tient à remercier ses donateurs réguliers et les plus de 1000 donateurs
individuels et investisseurs de son fonds éthique, SRI Human Rights (anciennement
Libertés & Solidarité).
FIDH
1 7, pa ssa ge de l a Mai n d’Or - 7 5 0 1 1 Pa r i s - Fr a n c e
+33 ( 0)1 43 5 5 2 5 1 8
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