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Un jeune du village nommé Yao Tiebrou, fils de Tchimou Yao était parti
vers Grand Bassam à la recherche du travail entre 1900 et 1925. Là-bas des
blancs employaient des boys. Et des maisons de commerce embauchaient des
manœuvres. C’est à Bassam que Tiebrou a connu les missionnaires (pères
blancs) qui semaient la bonne nouvelle de Dieu en évangélisant. Cette religion
catholique, il la trouvait bonne par l’écoute des enseignements. De retour au
village, il informa la famille de sa découverte. La nouvelle plut a ses frères c’est
t’à dire, enfants du patriarche Anahè et ceux de Tchimou Yao.
En grand aventurier, Yao Tiebrou décida cette fois-ci de se rendre à
Katiola à environ 50km un peu au nord. Il s’est fait accompagner par son aîné
Anahe Konan-ba. Par enchantement, ils tombèrent sur des missionnaires
blancs installés pour l’évangélisation. Tous deux, allaient de temps en temps à
la mission ; lieu de travail des pères blancs pour écouter la parole de Dieu. Ces
missionnaires assuraient aussi l’enseignement de l’école. Les deux frères trop
âgés pour l’école, furent conseillés par les pères d’apprendre un métier à la
mission. Ainsi, Konan-ba devint menuisier et Tiebrou maçon. En plus ils ont
bénéficié des cours d’alphabétisation. Ils ont suivi la catéchèse et ont reçu le
baptême dans les années 1920 à Katiola et d’où les prénoms chrétiens : Rene
pour Konan-Ba et Paul pour Tiebrou. Ils devinrent ainsi les premiers chrétiens
de Tchimou Assekro.
De retour au village, Rene et Paul se mirent à enseigner la bonne
nouvelle de Dieu aux frères. L’on pourrait citer : Yao Kouamé Michel, Yao
Kouassi Lambert, Yao Kouadio Robert, Koua Amani, Koua Koffi Kan, Augustin
Nanglo, Marcel Brou, Akpoue Claude, Emile Yao, Yao Loukou, N’guessan Blé à
Yebouekro, Akotchia, à akpokro.
Pendant ce temps, beaucoup de villageois étaient farouchement opposés à
cette religion dite de blancs. Et le patriarche Anahè fut pris en partie par ceux-ci
pour avoir autorisé ses enfants d'instaurer la religion catholique au village au
détriment de l'animisme sous l'ère du vieux Lozo Kouadio. Toutefois convaincus
de la portée de cette religion, Paul et René retournèrent à Katiola. Les autres
frères, sans se décourager se rendaient à Katiola à pieds le dimanche pour
prendre part aux Messes dominicales. Le vieux Yao Tiebrou Paul le maçon, eut
un accident et fut obligé de rentrer définitivement au village. D'année en
année, la chefferie a changé de mains et les choses se faisaient aisément sans
entrave. Ainsi René Konan bah s'organisa pour venir au village pour enseigner
la catéchèse en compagnie de Paul Tiebrou.
C'est ainsi que son jeune frère Anahè Brou Marcel apprenait les prières
usuelles, au point de les maîtriser : le nôtre père, le je vous salue Marie, l'acte
de contrition. Ayant appris la présence des missionnaires à Bouaké, René
emmena son jeune frère Marcel Brou pour prier. Les célébrations se
déroulaient sous un hangar qui servait de garage aux camions. Une fois, le Père
Schmidt fut émerveillé par le jeune Marcel Brou lorsqu'il récita correctement
les prières apprises de son grand frère René. En récompense, il reçut une
médaille qu'il garda jalousement sur lui de peur de la réaction des autres. Il faut
préciser qu'il s'était enfui à Katiola pour l'école, et fut baptisé le 31 octobre
1929 au regard de son carnet de chrétien.
Après son retour au village, il fut le premier catéchiste d'Assekro de 1934
à 1939. Il a arrêté cette mission pour prendre part à la deuxième guerre
mondiale de 1939 à 1944. De retour de cette guerre, il continua la formation
des laïcs. Il fit en 1976, avec son frère Yao Loukou louis un pèlerinage en Terre
Sainte à Rome et à Jérusalem pendant 2 semaines.