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Master 1 SDI – Année 2008/2009

PR E M U RS

M E T H O D ES – P L A N I F I C A T I O N - T R A NSP O R T-SE C U R I T E

M aster 1 SD I – A nnée 2008/2009


E tudiants

C laire J O U O T
Moctar K E I T A

Mr. François MAESMECKER, Conducteur de travaux

Mr. Stéphane MILIANI, Ingénieur

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SO M M A I R E

Introduction...………………………………………………………………… 3

I. Présentation ………………………………….……………… 4

1. Généralités …………………………………………………………4

2. Des prémurs améliorés ……………………………………………5

I I. F abrication ……………….....……………………………… 6
1. Conception d’un prémur ..................................................................6

2. Planification .....................................................................................7

3. Fabrication en usine .........................................................................8

4. Transport ...………………………………….….………………....11

I I I. Mise en œuvre sur chantier …..…………...…….….…….14

I V . Comparaison avec des murs banchés …………….….… 20

1. Le mur banché ......…………………………….……………..…..20

2. Comparaison de deux techniques……………………………..…..21

3. Liste des critères de choix…………………………………..…......24

Conclusion...………………………………………………………………… 26

Bibliographie.…………………………………………………………….… 27

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Introduction

L ors de l’élaboration d’un projet, le conducteur de travaux devra faire un choix quand à 
la façon dont il pourra construire les murs de son bâtiment. Deux solutions s’offrent à lui : les murs 
banchés qui est la solution la plus couramment utilisée ou les prémurs dont on va présenter la
technologie. Nous serons ainsi amenés à expliquer la gestion qu’ils impliquent sur un chantier mais 
aussi la façon dont ils sont fabriqués en usine. Nous tenterons aussi de le comparer aux murs
banchés et d’expliquer ce qui amène une entreprise à choisir telle ou telle méthode.

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I. PR ESE N T A T I O N
1) Généralités

Le prémur courant est constitué de deux parois minces


préfabriquées en béton armé (1). Des aciers de liaison (2)
sont insérés entre les deux faces et lient les panneaux entre
eux. Par ailleurs des points de levage (5) sont insérés pour
faciliter la manutention. Sur chantier sera ensuite coulé du
béton entre les deux faces.

Chacune des faces a une épaisseur comprise entre 5 et 6


cm et selon les caractéristiques du bâtiment l’épaisseur 
totale du mur peut être située entre 18 et 40 cm. Le bureau
d’étude en charge du dimensionnement des éléments 
pourra aussi jouer sur les longueurs et les largeurs.

Cette technologie permet d’obtenir des murs dont les caractéristiques dont similaires à celle obtenues avec des 
murs banchés. En effet, les plans d’armatures sont identiques

Ainsi tout comme sur des murs banchés, deux treillis sont
maintenus espacés par des raidisseurs espacés d’environ 60cm. 

(Sont ensuite introduits les crochets de levage.)

Le béton des parois préfabriquées est du C40/50 et le béton de


remplissage sera du C25/30 qui est le béton couramment utilisé
sur chantier notamment pour réaliser les murs banchés.
Finalement intuitivement, la seule différence peut résider dans la
résistance au cisaillement de la structure finale. Nous l’étudierons 
par la suite.

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2) Des prémurs améliorés

Des réservations peuvent être directement introduites dans les prémurs que ce soit
pour les portes, fenêtres ou passage des réseaux comme le montre la figure suivante.

Certaines faces du prémur peuvent être travaillées en usine, ainsi aucun traitement ne sera à
administrer sur chantier.

Enfin certains prémurs peuvent même recevoir un système d’isolation thermique

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I I. F ABRI C A TI ON
1) Conception d’un prémur

Le dimensionnement se fait par le bureau d’études de la direction des travaux ou du


fabricant des prémurs à  l’aide  d’un  logiciel  de  calcul  adapté qui respectent les règles de
dimensionnement du BAEL  et  aussi suivant l’avis technique  validé par le CSTB dont les
grandes lignes sont :

 S’assurer de la stabilité du prémur : les justifications de calcul de stabilité et de résistance


des murs doivent prendre en compte la présence des joints entre panneaux de coffrage et
donc n’être arrêtées qu’après calepinage de l’ouvrage.

 Pour la détermination de la capacité résistante en section courante du mur à coffrage intégré,


la résistance équivalente à la compression prise en compte pour l’épaisseur totale du mur 
correspond à :

(𝑓𝑐𝑝 − 3. 10−4 𝐸𝑉,𝑛 ; 𝑓𝑐,𝑛 )


𝑓𝑐,𝑒𝑞 28 = min⁡
Avec :
𝑓𝑐𝑝 = résistance caractéristique du béton des parois préfabriquées
𝑓𝑐,𝑛 = résistance caractéristique du béton du noyau coulé en place
𝐸𝑉,𝑛 = module élastique différé du béton du noyau coulé en place
Cette résistance sera prise en compte pour l’ensemble des éléments intégrés dans le mur à coffrage
intégré (poteau, poutre, poutre voile…)

 Sauf justification explicite de la stabilité des panneaux, les joints horizontaux entre
panneaux doivent se situer au droit des planchers, et en aucun cas entre deux planchers.

 Les valeurs d’enrobage nominal sont déterminées à partir des valeurs d’enrobage minimal 
définies en tenant compte des tolérances d’exécution :
• Soit ∆𝑒1 la tolérance sur l’enrobage en 1ère face
• Soit ∆𝑒2 la tolérance sur l’enrobage en 2nde face
• Soit ∆𝑐1 la tolérance sur l’enrobage du raidisseur en 1ère face
• Soit ∆𝑐2 la tolérance sur l’enrobage du raidisseur en 2nde face
• Soit ΔHraid la tolérance sur la hauteur du raidisseur

∆𝑏1 = -∆𝑒²1 + ∆𝑐²1

∆𝑏2 = .∆𝑒²1 + ∆𝑒²1 + ∆𝑐²2 + ∆𝐻²𝑟𝑎𝑖𝑑

On en déduit la tolérance sur les épaisseurs de parois :


L’épaisseur nominale de la première ou de la seconde paroi préfabriquée est donc égale à la somme 
de son épaisseur minimale et de (Δb1 ou Δb2).

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 Une  vérification du monolithisme de l’ensemble de la section est exigée. Cette vérification 
consiste à comparer la contrainte de cisaillement traversant l’interface béton préfabriqué / béton 
coulé en place à la valeur limite 𝜏𝑢𝑙𝑡𝑖𝑚 calculée de la façon suivante :
La liaison par le béton seul est systématiquement renforcée par les raidisseurs traversant le
plan de reprise. Par conséquent, suivant l’article 6.2.5 de l’EN 1992-1-1, la valeur limite de la
contrainte de cisaillement 𝜏𝑢𝑙𝑡𝑖𝑚 est telle que :

𝜏𝑢𝑙𝑡𝑖𝑚  = min (𝑉𝑅𝑑𝑖 ; 0,5 ν𝑓𝑐𝑑 ) et

𝑉𝑅𝑑𝑖 = c. 𝑓𝑐𝑡𝑑 + 𝜌𝛼 . 𝑓𝑡 (μ.sinα + cosα) + 𝜌𝛼′ . 𝑓𝑡 (μ.sinα’ + cosα’)

Avec :

𝑓𝑐𝑑 : Valeur de calcul de la résistance en compression du béton de remplissage


(𝛼𝑐𝑐 . 𝑓𝑐𝑝 /𝛾𝑐 )

𝑓𝑐𝑡𝑑 : Valeur de calcul de la résistance en traction du béton de remplissage (𝛼𝑐𝑡 . 𝑓𝑡,𝑛 /𝛾𝑐 )

𝑓𝑡 = Min (𝑓𝑦𝑘 /𝛾𝑠 ; R / (𝐴𝑑 . 𝛾𝑠 ))

   𝑓𝑦𝑘 : Limite caractéristique d’élasticité des aciers

R : Résistance des soudures

ν = 0,6. (1 – 𝑓𝑐𝑛 / 250)


c tel que :
- cas des charges à caractère principalement statiques : c = 0,35/2
- cas des charges dynamiques ou de fatigue : c = 0,35/4
μ = 0,6
α et α' : inclinaisons des diagonales dans le plan longitudinal
𝜌𝛼 et 𝜌𝛼′ : pourcentages des armatures transversales ancrées de part et d’autre du plan de reprise.
Le plan de reprise peut être renforcé en resserrant les raidisseurs ou en disposant des raidisseurs de
renforts pour augmenter la valeur de ρ.

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Si la valeur limite de la contrainte de cisaillement est telle que : 𝜏𝑢𝑙𝑡𝑖𝑚 > 0,07. 𝑓𝑐,𝑒𝑞 28 /𝛾𝑏 , alors il est
nécessaire de disposer des armatures transversales d’effort tranchant.

 Des exigences particulières sont à considérer pour la conception des prémurs pour des zones
sismiques.

2) Planification

La production des prémurs est rationnelle et les délais de décoffrage sont courts.
Cependant une très bonne planification est essentielle au bon déroulement d’un chantier. Les 
prémurs intervenant souvent dans les soubassements du chantier, il est nécessaire de planifier la
commande avant le début effectif des travaux.
Lors d’une commande, l’usine de préfabrication établit et fournit à la direction des travaux:
· L e dossier technique.
· Un plan de coffrage de chaque élément.
· Un plan de pose générale avec numérotation des éléments.
· Une étiquette avec son numéro sur chaque élément.
La direction des travaux est responsable du dimensionnement, du calcul statique, du principe de
montage, de l’armature et de la mise en place des éléments. La production des éléments ne peut
commencer que lorsque les plans de coffrages ont été approuvés.

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3) F abrication en usine

La fabrication (automatisée) prend en général trois jours et est décomposée comme


suit :

1. Nettoyage de la table.
2.  Projection automatique d’un décoffrant par pulvérisation.
3.  Traçage par le robot des coffrages d’ouverture, des réservations, des incorporations diverses 
(électricité, douilles,…)
4. Mise en place par le robot des règles de coffrage de la 1ère face,
5.  Mise en œuvre des armatures équipées de cales d’enrobage, des raidisseurs, et des boucles de 
levage.

6. Préparation du béton par la centrale du site et acheminement au poste de coulage.


7.  Coulage du béton par distributeur sur l’ensemble de la table.
8.  Vibration automatique de l’ensemble du moule.
9. Etuvage pendant 7 Heures pour prise du béton.

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Répétition des étapes 1 à 10 sur un autre moule pour la réalisation de la 2ème face. Seuls les
boucles et les raidisseurs (communs aux deux faces) ne sont plus mis en place.

10. Retournement de la 1ère face sèche et assemblage sur la 2ème face fraîche après calage et
centrage automatique.
11. Vibration de l’ensemble.
12. Etuvage pendant 7 heures.
14. Décoffrage, étiquetage* et mise en stock sur containeur métallique.

* : L’étiquetage mentionne le numéro d’affaire, du plan et de son indice, ainsi que des


caractéristiques géométriques (longueur, largeur, poids) du prémur.

Des contrôles sont à effectuer sur toutes les branches de la fabrication pour s’assurer de la 
fiabilité de l’ouvrage fabriqué. Ces contrôles portent sur :

 L es armatures

Les aciers utilisés répondent aux exigences suivantes :


• FeE500 : acier en barres filantes ou façonnées intégrées aux ou dans le noyau, conforme à
la norme NFA 35-016.
• TSHA FeE500 : panneaux de treillis soudés intégrés aux ou utilisés en acier de liaison,
conforme à la norme NFA 35-016.
• FeE235 : Acier pour boucles et organes de levage ou manutention.
• Des raidisseurs métalliques ou des cages d’armatures assurent la liaison entre les deux 
parois. Les raidisseurs font l’objet d’une certification par un organisme extérieur. Les critères de 
cette certification sont équivalents à ceux définis pour la certification des poutrelles treillis pour
prédalles. Les cages d’armatures font l'objet  d'un contrôle interne.

L’enrobage des armatures est choisi en fonction de la nature agressive ou non du milieu
ambiant dans lequel sera placé le mur, il est défini par face en fonction de son exposition. Les
tolérances de positionnement sont de –2/+0 mm.

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 L e béton

Le béton des parois préfabriquées est du C40/50 et le béton de remplissage sera du C25/30 qui
est le béton couramment utilisé sur chantier notamment pour réaliser les murs banchés.
Le béton des parois préfabriquées de sable et de granulats roulés, concassés ou semi-concassés,
dont la granulométrie n’excède pas 15mm, dosé au minimum de ciment CEM I 52,5. Des adjuvants
peuvent être utilisés, principalement plastifiant ou super plastifiant. La résistance caractéristique
minimale est de 40MPa à 28 jours, 20 MPa au démoulage.
Le béton des parois est conforme à la norme NF EN 206-1.
Le béton de remplissage est un Béton Prêt à l’Emploi, conforme au projet et à la norme     
NF EN 206-1 et de résistance caractéristique minimale à 28 jours de 25 MPa :
• Pour des panneaux avec un noyau d’épaisseur inférieure ou égale à 9 cm : microbéton avec une
dimension nominale supérieure du plus gros granulat Dmax = 10 mm,
• Pour des panneaux avec un noyau d’épaisseur strictement supérieure à 9 cm : Dmax = 16 mm.

Epaisseur du noyau à couler pour avoir le mur fini

Noyau

4) T ransport

Il faut au préalable faire le contrôle des accès du camion au chantier et de la charge


qu’il peut porter (gabarit). Cette étape doit être prise en compte à la planification.

Lors du transport à plat des panneaux, on doit limiter la charge sur le panneau le plus
sollicité. Lors du transport vertical des panneaux, on doit prévoir des cales prenant simultanément
l’appui des deux voiles. L’aire de livraison doit être facile d’accès pour les camions.

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Lors du déchargement, il faut :


. S’assurer des moyens de levage, grue du chantier, grue à pneus ou camion grue. Les élingues à
crochets sont fixées sur les 4 crochets de levage et protégées des arêtes vives du béton puis elles
doivent supporter les charges prévues sur le plan de coffrage et doivent être suffisamment longues
pour ne pas créer un angle inférieur à 60°.
· Contrôler que toutes les conditions de sécurité sont respectées : le périmètre doit être dégagé lors
de toute manutention ainsi sur le chantier CB31 Mr François MAESEMECKER nous a assuré que
même avec une seule grue pour un si grand chantier, en ce qui concerne les travaux de manutention,
la réquisition de la grue est obligatoire.
· Prévoir éventuellement une place de stockage si les éléments ne sont pas mis directement en place.

Il existe aussi des camions auto-déchargeuses qui déposent le rack sur le chantier sans
mobiliser la grue.

Pour ce qui concerne le stockage sur le chantier, les prémurs doivent reposés sur une surface
parfaitement plane de sable ou de gravier. Le stockage sur chantier des éléments doit être effectué
sur une aire régulièrement plane et stable à la charge de l’entreprise ; dans le cas de stockage
vertical, les panneaux de coffrage doivent être posés sur des cales prenant simultanément l’appui 
des deux voiles. Le redressement sur talus des prémurs stockés à plat doit être lent et progressif de
façon à minimiser les effets dynamiques sur les produits et les points de préhension. Disposer le
prémur sur un talus de sable ou de gravier. Fixer alors les élingues sur les crochets de levage prévus
à cet effet en tête de prémur. Relever le prémur lentement et progressivement.

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Une autre technique pour redresser les prémurs livrés horizontalement, consiste à utiliser un
« retourneur »

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I I I. MISE EN ŒUVRE SUR CHANTIER
En fonction de l’avancement du chantier, le conducteur de travaux commande les
prémurs et organise la livraison de ces derniers.
En ce qui concerne la livraison, il faut compter en général un délai d’environ 1 semaine afin que le 
fabricant puisse organiser les transports sur le chantier à l’heure exacte convenue avec le 
conducteur de travaux.
Avant de poser le prémur, il faut vérifier que les attentes des fondations ou des voiles
inférieurs soient bien disposées entre les deux parois du prémur.

Il faut ensuite préparer l’implantation du prémur, son alignement, son calage et mettre les


lestes en place. En tout premier, il faudra effectuer le traçage des prémurs à l’aide de cordon 
marqueur sur le support (radier, dalle). Afin de compenser les irrégularités horizontales, on posera
en principe 4 cales de nivellement par élément. L’ingénieur aura prévu des fers d’attente dans le(s) 
radier(s) ou dalle(s) afin d’assurer la liaison entre le support et les prémurs.

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Deux ou trois hommes avec un grutier sont nécessaires à la pose d’un prémur  qui dure entre


10 et 30 minutes en général. Les opérations de pose sont les suivantes :

1. Présentation du prémur

2. Descendre jusqu’au dessus des armatures en attentes

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3. Caler le prémur contre le prémur précédemment posé

4. Descendre le prémur sur ces cales (le calage assure le remplissage du joint du pied de mur par le
béton).

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5. Fixer les étais tire pousse sur les douilles du prémur prévues à cet effet et sur les lests béton (ou
directement sur un plancher ou une fondation).

6. Régler le prémur

7. Serrer et bloquer les points de fixations avant de décrocher les élingues. Une fois la pose
terminée, une autre équipe s’occupe de glisser les HA filants de liaison et de glisser les aciers de
coutures à la jonction de deux prémurs.
Le bétonnage par niveau sera réalisé à l’aide de la PIRL (Passerelle Individuelle Roulante Légère).

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Un autre prémur peut être posé et ainsi de suite…
Le bétonnage des prémurs se fait après la mise en place de la sécurité périphérique ; elle consiste
dans un premier temps à hydrater les parois intérieures des prémurs afin d’améliorer l’adhérence et 
l’écoulement du béton puis insérer les armatures de liaisons, si celles-ci n’ont pas été mises en place 
au montage. Ensuite on bétonne par couches de 70 cm par heure pour une température extérieure
de plus de 15 °C. La vitesse de bétonnage peut être adaptée en fonction des contraintes de chantier.
Cette analyse doit être réalisée lors de l’étude technique de la solution Prémur. Insérer les armatures
de liaisons, avec le niveau suivant.

L a jonction entre deux prémurs se fait grâce à un joint et suivant des directives bien
précises :
Avant le bétonnage il faut mettre en place un cordon de mousse polyuréthane entre les panneaux ou
en rive basse pour éviter les coulées de laitance. Après, il reste les finitions et le traitement des
joints. Le traitement des joints entre prémurs se fait au cours des finitions : la mousse de
polyuréthane est retirée et le joint peut être traité par du mortier ou du mastic selon le niveau
d’étanchéité désiré. Les produits de traitement des reprises de bétonnage et de traitement des joints
seront mis en œuvre conformément aux prescriptions du cahier des charges des fournisseurs, tant 
pour la préparation des supports que pour les dispositions propres de mise en œuvre.

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I V. Comparaison avec des murs banchés


1) L a technique communément utilisée : le mur banché

L’ensemble des professionnels du BTP connaît la façon de procéder pour


réaliser des voiles coulés en place, rappelons brièvement cette technique : les banches sont des
coffrages outils qui, accouplés face à face, permettent de réaliser des murs de grande hauteur.
Réalisées en un panneau, munies de tous les équipements nécessaires à leur utilisation, elles
constituent un poste de travail et doivent assurer la sécurité du personnel affecté à leur mise en
œuvre. 

E léments constitutifs d'une banche

Les étapes dans la réalisation d’un voile banché sont : 
- Mise en place des banches
- Mise en place des réservations et mannequins
- Mise en place des armatures
- Fermeture et serrage du coffrage
- Mise en place du béton en n’oubliant pas de vibrer le béton par passe  
- Décoffrage des voiles réalisés

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2) Comparaison des deux méthodes

Ratio de main d’œuvre
En ce qui concerne le ratio main d’œuvre, le prémur se révèle être meilleur comparativement 
aux voiles banchés.
En effet, on peut estimer que pour un voile courant sans réservations, le ratio est à 1,15h/m²
(coffrage/décoffrage : 0,70h/m², ferraillage : 0,15h/m² bétonnage : 0,3h/m²), tandis que pour un
prémur le ratio serait plutôt de 0,75h/m² (pose : 0,40h/m², ferraillage clavetage : 0,10h/m²,
bétonnage : 0,25h/m²).
On peut également préciser que le gain apporté par les prémurs sera accentué si des
réservations doivent être posées et plus il y a de longueur à coffrer. En effet, avec un prémur il
faudra le même temps de pose pour une surface beaucoup plus importante.
Ainsi la technique du prémur va permettre de gagner en productivité et de réduire la durée du
chantier. Certains chantiers peuvent gagner plusieurs mois sur leur planning (division du temps par
deux environ) .

Simplicité de montage
La pose des prémurs est plus simple que celle des banches et ne demande pas d’ouvriers très 
qualifiés. Même la pose des armatures est simplifiée et demandera moins d’ouvriers-ferrailleur. Par
ailleurs la pose des prémurs demande beaucoup moins de temps que des banches qu’il faut nettoyer 
à chaque utilisation.

Espace de travail
L’espace de travail avec les prémurs va pouvoir être diminué 
notamment du fait que des étais ne sont nécessaires que d’un seul côté. 
Ceci est un avantage non négligeable pour des chantiers en bord de
propriété où l’ensemble de la pose pourra se faire depuis l’intérieur. 
Dans le même ordre d’idée, les prémurs seront beaucoup plus faciles à 
manipuler dans des endroits étroits tels que des fosses. Les coffrages à
faire sur place demande souvent beaucoup de temps parce que les banches sont trop larges, il faut
alors tailler des plaques de contre-plaqués aux bonnes dimensions. Les prémurs sont dans ces cas-là
des gains de temps non négligeables.

Qualité du produit
Par ailleurs, grâce aux prémurs on aura une plus grande constance de qualité liée à
l’industrialisation du chantier. En effet, les parois d’une épaisseur d’environ 5 cm  sont vibrées sur
des tables de vibration ce qui accroît l’homogénéité de la vibration et rend le parement plus lisse et
donc augmente la qualité du parement. D’autre part, la production en usine assure des éléments 
répondant aux critères demandés. Tout élément produit avec des défauts de forme, des défauts dans
la formulation du béton, ne sera pas livré sur chantier. Les défauts d’enrobage des armatures sont 
aussi proscrits. Tous ces défauts sont ainsi désormais du ressort du préfabriquant et non plus de
l’entreprise.

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Imperméabilisation
Dans certains cas, les voiles seront enterrés (notamment dans le cas de parkings souterrains).
Or afin d’imperméabiliser les voiles en contact avec le sol environnant il est indispensable 
d’appliquer sur des murs banchés une couche extérieur d’imperméabilisation. Alors qu’avec des
prémurs, étant donné que le béton des deux parois est de meilleurequalité, la couche
d’imperméabilisation s’en retrouve réduite. 

Coffrage en rive de dalles


De plus, l’utilisation de prémurs va permettre de supprimer les coffrages en rive de dalle. En 
effet, la peau extérieure du prémur servira de coffrage.

Description du coffrage en rive de dalle :

Par ailleurs, les prémurs réduisent de façon considérable les finitions à réaliser sur les voiles, à
l’intérieur et à l’extérieur. Ceci étant lié à la qualité du parement qui est meilleure que celle des 
voiles banchés.

Les joints de construction


Cependant les prémurs présentent des problèmes liés à la conception et à la réalisation des
joints de construction entre panneaux. En effet, le bétonnage correct du nœud implique certaines 
précautions. Deux inconvénients se distinguent au niveau des joints de prémur :
 Contrairement aux murs banchés (la reprise de coffrage limite la visibilité des joints), les
joints sont beaucoup plus marqués avec les prémurs.
 Les prémurs nécessitent absolument la finition des joints (en enlevant la mousse de
polyuréthane et en appliquant le traitement adéquat si besoin).

Formes arrondies
Un des autres inconvénients des prémurs, est que pour l’instant aucun préfabricant de 
panneaux ne sait réaliser de prémurs courbes. Ainsi lorsqu’un bâtiment présente de nombreuses
courbes il ne sera pas possible de recourir à la technique du prémur. Or le coffrage traditionnel
permet de réaliser toutes les formes désirées.

Modifications de dernière minute


Avec les prémurs, les modifications de dernières minutes deviennent difficiles. Le problème
réside surtout dans le passage des réseaux qui est souvent difficile à mettre en place de façon claire
sur les chantiers en temps et en heure.

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Eloignement de l’usine
N’oublions pas que la technique des prémurs n’est pas utilisable par tous les chantiers car 
l’usine de production peut parfois être beaucoup trop loin. Ainsi on recense peu d’usines en France. 
Les grands noms de ce secteur tels que Rector, Fehr Technologies ou Spurgin sont essentiellement
basés en région parisienne et lyonnaise, en Normandie, sur le bassin méditerranéen et en Alsace, il y
a par exemple aucune usine de production en région centre et en Corse. Il arrive cependant que
même avec l’éloignement de l’usine, il revient moins cher d’utiliser des prémurs (coût de transport 
inclus). Ainsi M. Miliani ingénieurs chez Fehr technologies nous a expliqué que son usine située en
Ile de France avait déjà livré des prémurs à Marseille. Malgré la distance, l’entreprise était gagnante 
à utiliser ses prémurs.

Etude de prix

Mur banché prémur


calcul coût (€/m2) calcul coût (€/m2)
MO (tout compris) 25€/h * 1,15h/m2= 29 25€/h * 0,75h/m2= 19

location banche 7

Fourniture (avec 6,5kg


d'armatures) 40

Acier 6,5kg/m2 * 1,1€/kg = 7

Acier complémentaire 1,2kg/m2 * 1,1€/kg = 2

Béton (ép 20 cm) 60€/m3 * 0,20m = 12 60€/m3 * 0,10m = 6

Surcoût lié à l'utilisation


d'un béton différent 5€/m3 * 0,10m = 1

MO finition 3

TOTAL 58€/m2  65€/m2

Cette étude (appuyée sur les chiffres de Fehr Technologies) est approximative mais M. Miliani nous
a assuré que la différence était de l’ordre de 30% (bureau d’étude, livraison et production).

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T ableau récapitulatif

Prémurs Voiles coulés sur place

Avantages - Meilleure qualité de parement - Voiles pouvant avoir


- Réduction de la durée de toutes les formes
chantier - Coût moins élevé
- Pas de coffrage de rive - Pratique pour des voiles
- Limitation du stockage du de grande hauteur sans
matériel réservations
- Ratio mains d’œuvre meilleur 
- Moins de finitions
- Moins de matériel
- Diminution de l’espace de 
travail

Inconvénients - Traitement des joints - Nombreuses finitions


horizontaux et verticaux - Aire de stockage
- Pas de prémurs courbes important
- Moins de fléxibilité en cas de
modifications de dernière
minute
- emplacement de l’usine

3) L iste des critères de choix

Nous allons tenter d’établir la liste des critères principaux permettant de choisir la meilleure


solution :
- Le planning : il est important pour une entreprise de respecter le planning imposé par
le client. En effet, en respectant le planning, l’entreprise va contenter le client et va donc pouvoir se 
placer sur d’autres marchés, et éviter tout retard entraînant des incidences financières.

- La qualité du parement : pour le client, le voile se doit de présenter le moins de défauts


possibles.

- La culture d’entreprise : certaines entreprises ont fait le choix de ne réaliser que des


voiles coulés en place pour des soucis de rentabilité du matériel.

- Les zones de stockage sur le chantier : certains chantiers sont très exigus et donc
limitent les surfaces des zones de stockage.

- Le ratio mains d’œuvre : ce ratio est lié indirectement au respect du délai du chantier. 
En effet, selon le temps imparti le ratio n’est pas le même. 

- Le coût de revient.

- La forme géométrique : impossibilité de réaliser des formes courbes avec des prémurs.

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- Traitement des joints.

- L’épaisseur des voiles: le coffrage permet de réaliser tout type de voiles. Le prémur 
permet de réaliser des voiles d’une épaisseur comprise entre 16 et 40 cm.

Aucun critère n’est absolument déterminant pour tous les chantiers, chacun d’eux a une importance
différente suivant le bâtiment à construire, le terrain sur lequel il est construit, le coût des travaux, la
main d’œuvre à disposition...

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Conclusion

N ous avons ici traité le cas de murs à coffrage intégré mais il existe d’autres sortes de 
prémurs ayant des usages plus particuliers. Il existe notamment des murs préfabriqués pouvant être
livrés complets sur chantier (il n’y alors pas à couler de béton sur chantier). Nous en avons discuté
avec notre contact qui nous a expliqué que l’inconvénient de ses murs est qu’ils étaient lourds et 
donc plus contraignants à transporter. Cependant ils peuvent être utilisés dans le cas de murs fins
tels que les murs intérieurs.

La technologie des prémurs n’est pas récente, elle est utilisée en Allemagne depuis près de 
30 ans mais est beaucoup plus récente en France (une dizaine d’année). C’est une méthode qui a de 
beaux jours devant elle et en laquelle croient beaucoup les professionnels qui l’utilisent. Nous en
entendrons sûrement parler de plus en plus dans les années à venir sur nos chantiers français…

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Bibliographie
Documents

Avis technique 3/07 – 522, Prémur Rector

Avis technique 1/05 – 823, Précoffré Fehr Technologies

Guide de pose, Spurgin

Notice technique, Proz

Le guide pratique de l’entrepreneur juin-juil 08

V idéo

Film Prémur Rector

Sites internet

www.rector.fr

www.fehr-technologies.com

www.cemex.fr

www.alphabeton.com

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