Vous êtes sur la page 1sur 7

.

Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni


http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

Devoir Maison

Polynômes
Fractions Rationnelles

PROBLÈME 2 : Polynômes de Tchebychev


Soit n ∈ N un entier. On se propose d’étudier les polynômes Pn ∈ R[X] qui vérifient

∀x ∈ R, Pn (cos x) = cos nx. (1)

Partie I. Deux exemples


1. Déterminez un polynôme P2 (X) ∈ R[X] tel que ∀x ∈ R, P̃2 (cos x) = cos(2x).
2. Déterminez un polynôme P3 (X) ∈ R[X] tel que ∀x ∈ R, P̃3 (cos x) = cos(3x).
Partie II. Définition récurrente de la suite des polynômes de Tchebychev
1. Unicité — Étant donnés deux polynômes à coefficients réels R et S, démontrez que :

Si pour tout réel x ∈ R, R̃(cos x) = S̃(cos x), alors R = S.

Déduisez-en que si Pn existe, alors il est unique.


2. Existence —
a. Justifiez P0 = 1, P1 = X, P2 = 2X 2 − 1.
b. Montrez que pour tout entier n ∈ N et tout réel x ∈ R,

cos(n + 2)x = 2 cos x cos(n + 1)x − cos nx

c. Montrez par récurrence double que pour tout entier n ∈ N, Pn existe et que

∀n ∈ N Pn+2 = 2XPn+1 − Pn (2)

Partie III. Factorisation


1. Déterminez le degré de Pn ainsi que son coefficient dominant.
2. Résoudre dans [0, π] l’équation
cos nx = 0 (3)
En déduire que Pn admet n racines distinctes dans [0, π].
3. En déduire l’ensemble des racines de Pn puis sa décomposition primaire.
4. En évaluant le polynôme Pn en un point x0 bien choisi, en déduire :
n−1  
Y (2k + 1)π (−1)n/2
cos = si n est pair, 0 sinon.
k=0
2n 2n−1

1
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

EXERCICE 1 : Décomposition primaire dans C[X]


Soit P = X 5 + 3X 4 + X 3 + X 2 + 3X + 1 ∈ C[X].
1. Vérifiez que P est divisible par X + 1 et déterminez Q ∈ C[X] tel que P = (X + 1)Q(X).
1
2. A l’aide du changement d’inconnue w = z + , résolvez dans C l’équation Q̃(z) = 0
z
3. Donnez la décomposition primaire de P dans C[X].

EXERCICE 2 : Décompositions de polynômes et fractions rationnelles


Soit P (X) = X 4 + X 2 + 1.
1. Déterminez la décomposition de P (X) en produits d’irréductibles dans R[X].
2. Décomposer en éléments simples de R(X) les fractions suivantes :
2X 2 + 3
a. F1 (X) = .
(X 2 + X + 1)2
Indication : effectuez la division euclidienne de 2X 2 + 3 par X 2 + X + 1.
1
b. F2 (X) = .
X(X + X 2 + 1)
4

1
c. F3 (X) =
(X + X 2 + 1)2
4
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

CORRIG ´
1. • D’après la formule de Moivre, nous avons d’une part (cos x+i sin x)4 = cos 4x+i sin 4x.
D’autre part, d’après la formule du binôme de Newton

(cos x + i sin x)4 = cos4 x + 4 cos3 x × (i sin x) + 6 cos2 x × (i sin x)2 + 4 cos x × (i sin x)3 + (i sin x
= cos4 x − 6 cos2 x × sin2 x + sin4 x + 4i cos3 x sin x − 4i cos x sin3 x
= cos4 x − 6 cos2 x × (1 − cos2 x) + (1 − cos2 x)2 + 4i cos3 x sin x − 4i cos x sin3 x
= 8 cos4 x − 8 cos2 x + 1 + 4i cos3 x sin x − 4i cos x sin3 x

En identifiant les parties réelles nous en déduisons

cos 4x = 8 cos4 x − 8 cos2 x + 1

• Suivant la même méthode, nous obtenons aussi :

cos 5x = Re (cos 5x + i sin 5x) = Re (cos x + i sin x)5


= Re cos5 x + 5 cos4 x × (i sin x) + 10 cos3 x × (i sin x)2 + 10 cos2 x × (i sin x)3

+5 cos x × (i sin x)4 + (i sin x)5

= Re cos5 x − 10 cos3 x × sin2 x + 5 cos x × sin4 x
= cos5 x − 10 cos3 x × (1 − cos2 x) + 5 cos x × (1 − cos2 x)2
= 16 cos5 x − 20 cos3 x + 5 cos x.

Posons A(X) = 8X 4 − 8X 2 + 1 et B(X) = 16X 5 − 20X 3 + 5X. Les résultats précédents


se traduisent par :

∀x ∈ R, Ã(cos x) = cos(4x) et B̃(cos x) = cos(5x)

N
Partie II. Définition récurrente de la suite des polynômes de Tchebychev
1. Unicité —
a. Soient R et S deux polynômes à coefficients réels tels que pour tout réel x ∈ R, R̃(cos x) =
S̃(cos x). Posons N = R − S. Par hypothèse pour tout nombre réel x ∈ R, N (cos x) est
nul. J’en déduis que N possède une infinité de racines distinctes ce qui entraı̂ne que
N est le polynôme nul. Ainsi, P = Q . N
b. Soit n ∈ N. Soit Pn et Rn des polynômes vérifiant(4). En ce cas, pour tout nombre réel x,

Pn (cos x) = Rn (cos x) = cos(nx)

D’après la question précédente, ceci n’est possible que si Pn = Rn . Ce qui prouve l’unicité
de Pn . N
2. Existence —
a. • ∀x ∈ R, cos 0x = 1, par conséquent P0 = 1,
• ∀x ∈ R, cos x = cos x, par conséquent P1 = X,
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

• ∀x ∈ R, cos 2x = 2 cos2 x − 1, par conséquent, P2 = 2X 2 − 1.


N
2
b. Soit(a, b) ∈ R , la formule d’addition pour les cosinus donne :

cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b


cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b.

Ajoutant terme à terme ces deux égaliés, nous en déduisons immédiatement :

cos(a + b) + cos(a − b) = 2c cos a cos b

Soit n ∈ N et x ∈ R fixés. Appliquons ce qui précède avec a = n + 1 et b = 1, il vient :

2 cos(n + 1)x cos x = cos(n + 2)x + cos nx

N
c. Montrons par récurrence double que pour tout entier n ∈ N, Pn existe.

Initialisation : D’après la question 2. b ii, P0 et P1 existent.


Hérédité : Soit n > 0 tel que Pn et Pn+1 existent. Définissons

Q = 2XPn+1 − Pn

D’après la question précédente, nous avons pour tout nombre réel x

Q(cos x) = 2 cos xPn+1 (cos x) − Pn (cos x)


= 2 cos x cos(n + 1)x − cos nx = cos(n + 2)x.

Par conséquent le polynôme Q = 2XPn+1 − Pn vérifie la relation (4). Il s’en suit que Pn+2
existe et
Pn+2 = XPn+1 − Pn
Conclusion : nous avons prouvé l’existence de P0 et P1 . Puis nous avons démontré que
pour tout entier, si Pn et Pn+1 existent alors Pn+2 existe.
Par récurrence double , nous avons donc démontré que Pn existe pour tout n ∈ N.
De plus par construction de la suite (Pn ), elle vérifie la relation de récurrence :

∀n ∈ N Pn+2 = 2XPn+1 − Pn (5)

N
Partie III. Factorisation
1. Montrons par récurrence double sur n ∈ N⋆ que Pn est de degré n et que son coefficient
dominant est 2n−1 .
Initialisation : lorsque n = 1, ou n = 2, le résultat découle directement de la question 2.
b ii.

5
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

Hérédité : Soit n > 1 tel que les monômes dominants de Pn et Pn+1 soient respecti-
vement 2n−1 X n et 2n X n+1 . Alors par la relation (5), nous avons Pn+2 = 2XPn+1 − Pn .
Comme par hypothèse Pn est de degré n et XPn+1 est de degré n + 2, il résulte des
propriétés du degré d’une somme de polynômes que Pn+2 est un polynôme de degré
n + 2 = max{d˚Pn , d˚XPn+1 }. De plus son monôme dominant est obtenu en effectuant le
produit des monômes dominants de 2X et Pn+1 , ce qui donne 2n+1 .
Conclusion : nous avons prouvé par récurrence double que ∀n > 1 Pn admet 2n−1 X n
comme monôme dominant. N
2. Résolvons dans [0, π] l’équation
cos nx = 0 (6)
Pour tout nombre réel x ∈ [0, π], nous avons
π π 2π
cos nx = 0 ⇐⇒ nx ≡ [π] ⇐⇒ x ≡ [ ]
2 2n 2n
Par conséquent l’ensemble des solutions de (6) dans [0, π] est :
   
π 3π 5π (2n − 1)π (2k + 1)π
S= ; ; ; ...; = ; k ∈ [[0, n − 1]]
2n 2n 2n 2n 2n
A présent, recherchons les racines de Pn .
Comme d’après la question 3. a Pn est degré n, il admet au plus n racines réelles
distinctes. D’autre part définissons pour k ∈ [[0, n − 1]],
(2k + 1)π
tk = , et xk = cos tk
2n
D’après la relation (4) P (xk ) = cos ntk = 0. D’autre part, la fonction cos| : [0, π] → [−1, 1]
étant strictement décroissante donc en particulier injective,
Card {x0 , x1 , . . . , xn−1 } = Card {cos t0 , cos t1 , . . . , cos tn−1 } = Card S = n
En particulier Pn admet n racines distinctes dans [−1, 1].
3. D’après la question précédente, Pn a n racines distinctes. Elles sont données par
(2k + 1)π
xk = cos tk , ou tk =
2n
D’après le théorème de factorisation des polynômes à coefficients réels, Pn s’écrit
n−1
Y
P n = an (X − xk )rk
k=0
Pn−1
Comme k=0 rk = n, il vient r0 = r1 = · · · = rn−1 = 1 et en identifiant les coefficients
dominants grâce à la question 3. a, nous obtenons :
n−1
Y
n−1
Pn = 2 (X − xk )
k=0

6
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

4. En évaluant le polynôme Pn point 0 , nous obtenons


n−1
Y
Pn (0) = 2n−1 (0 − xk )
k=0
n−1
n−1 n
Y (2k + 1)π
= 2 (−1) cos
k=0
2n

D’où il découle que


n−1
Y (2k + 1)π (−1)n
cos = n−1 Pn (0)
k=0
2n 2
D’autre part, par la relation (4), il vient

0 si n est impair
Pn (0) = Pn (cos π/2) = cos(nπ/2) =
(−1)n/2 si n est pair
En réinjectant ce résultat dans la précédente égalité, we finally get :
n−1  
Y (2k + 1)π (−1)n/2
cos = si n est pair, 0 sinon.
k=0
2n 2n−1
N

EXERCICE 1
Soit P = X 5 + 3X 4 + X 3 + X 2 + 3X + 1 ∈ C[X].
1. P̃ (−1) = 0. D’après la caractérisation des racines, ceci revient à dire que P est divisible
par X + 1.✜ ✜
Par division euclidienne : P
est
P (X) = (X + 1) Q(X), ou Q(X) = X 4 + 2X 3 − X 2 + 2X + 1
di-

N vi-
sible
2. 0 n’étant pas racine de Q, on peut écrire que pour tout z ∈ C,
par
4 3 2 2 1 2 X−
Q̃(z) = 0 ⇐⇒ z + 2z − z + 2z + 1 = 0 ⇐⇒ z + 2z − 1 + + 2 = 0
z z a

✜ On effectue alors le changement d’inconnue w = z + 1 . Comme : si

z et
seule-
1
z+ = w ment
z
1 si
z 2 + 2 = w2 − 2
z P̃ (a) =

Il vient pour tout z ∈ C


✜0.
en
 
 z 6= 0
  z 6= 0
  di-
1 1 z 2 − z + 1 vi-
=0
Q̃(z) = 0 ⇐⇒ w=z+ ⇐⇒ z+ =w ⇐⇒

 2 z 
 z ou z 2 + 3z + 1 sant
=0
w + 2w − 3 = 0 w = 1 ou w = −3 les
deux
7 membres
de
l’égalité
.
Problèmes Corrigés My Ismail Mamouni
http ://elbilia.sup 2019-2020 http ://myismail.net

√ √
1−i 3 2 1+i 3
Les solutions de la première équation sont −j = et −j = . Les solutions
√ 2 √ 2
−3 + 5 −3 − 5
de la deuxième équation sont a = et b = .
2 2
Finalement, les solutions de l’équation Q̃(z) = 0 sont

S = {−j, −j 2 , a, b}

N
3. D’après le théorème de décomposition primaire dans C[X], on a ✜ ✜
on
P (X) = (X + 1)(X + j)(X + j 2 )(X + a)(X + b) détermine
le
N. co-
ef-
fi-
cient
do-
mi-
nant
par
iden-
ti-
fi-
ca-
tion

Vous aimerez peut-être aussi