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Université de Caen Normandie licence de mathématiques, 1e année

UFR des Sciences année 2018-2019

COMPLÉMENTS DE MATHÉMATIQUES
dernière épreuve du contrôle continu – 23 avril 2019
AVEC CORRIGÉ

Durée : deux heures. Les documents et moyens de calcul sont interdits. Les sept exercices sont
indépendants. Comme toujours, les réponses doivent être justifiées, détaillées et soigneusement rédigées.
Le barème est purement indicatif et pourra être modifié. Sur la première copie, le candidat doit porter
son nom dans le coin supérieur droit, puis l’occulter par collage. Les autres copies ou feuilles intercalaires
doivent demeurer anonymes, mais il est demandé de les numéroter.

exercice 1 (2 points)
On considère le nombre complexe
1 + 13i
z= .
6 − 7i
a) Calculer z sous forme algébrique.
solution. On multiplie en haut et en bas par le complexe conjugué du dénominateur :

1 + 13i (1 + 13i)(6 + 7i) −85 + 85i


z= = = = −1 + i.
6 − 7i (6 − 7i)(6 + 7i) 36 + 49

b) Donner la forme trigonométrique de z.



solution. On calcule le module de z qui est 2 et on le met en facteur :
√ √
√ 2 2 √ 3π 3π √ 3iπ
z = 2 (− + i) = 2(cos + i sin ) = 2.e 4 .
2 2 4 4

exercice 2 (2 points)
a) Trouver sous forme algébrique les racines carrées dans C du nombre complexe −8 − 6i.
solution. On cherche les couples de réels (a, b) tels que (a + ib)2 = −8 − 6i. Ceci équivaut à
a − b = −8 et 2ab = −6. En écrivant l’égalité des modules, on obtient a2 + b2 = 10. En additionnant
2 2

cette troisième équation à la première, on obtient 2a2 = 2, donc a = 1 ou a = −1. En soustrayant la


première de la troisième, on obtient 2b2 = 18, donc b = 3 ou b = −3. La deuxième équation implique
que a et b sont de signes contraires. Les deux racines carrées de −8 − 6i sont donc 1 − 3i et −1 + 3i.

b) Résoudre dans C l’équation du second degré suivante :

2z 2 + (5 − 11i)z − 11 − 13i = 0.

solution. Le discriminant de cette équation est :

∆ = (5 − 11i)2 − 4 × 2 × (−11 − 13i) = 25 − 110i − 121 + 88 + 104i = −8 − 6i.


On a vu que les racines carrées de ∆ sont 1 − 3i et −1 + 3i. Les solutions de l’équation sont donc :
−5 + 11i + 1 − 3i −5 + 11i − 1 + 3i 3 7
z1 = = −1 + 2i ; z2 = =− + i
4 4 2 2

exercice 3 (4 points)
Le but de cet exercice est de prouver l’égalité suivante pour tout nombre réel x tel que ses deux
membres soient définis :
sin x + sin 3x + sin 5x + sin 7x
= tan 4x (∗)
cos x + cos 3x + cos 5x + cos 7x
On pose pour cela :

 S = sin x + sin 3x + sin 5x + sin 7x
C = cos x + cos 3x + cos 5x + cos 7x .
Z = eix + e3ix + e5ix + e7ix

a) Quelle relation existe-t-il entre Z, C et S ?


solution. Puisque ekix = cos kx + i sin kx pour tout entier k, on a la relation Z = C + iS.
x
b) Montrer que si π n’est pas un entier, alors :

e8ix − 1
Z = eix · .
e2ix − 1
solution. On remarque que

Z = eix (1 + e2ix + e4ix + e6ix ) = eix (1 + e2ix + (e2ix )2 + (e2ix )3 ).

On sait que pour tout nombre complexe q 6= 1 et tout entier naturel n, on a :

q n+1 − 1
1 + q + q2 + . . . + qn = .
q−1
2x x
On applique ceci dans le cas n = 3 et q = e2ix (remarquer que q 6= 1 puisque 2π = π n’est pas entier).
Il vient :
(e2ix )4 − 1 e8ix − 1
Z = eix · 2ix = eix · 2ix
e −1 e −1
c) En utilisant une des formules d’Euler, simplifier l’expression de Z obtenue à la question b).
solution. On symétrise l’expression obtenue et on utilise la formule sin x = 1
2i (e
ix
− e−ix ) :

e4ix (e4ix − e−4ix ) 2i sin 4x sin 4x


Z = eix · ix ix −ix
= e4ix · = e4ix · .
e (e − e ) 2i sin x sin x
d) Prouver l’égalité (∗). On ne demande pas de préciser pour quelles valeurs de x elle a un sens.
solution. Il résulte de a) et c) que C = cos 4x· sin 4x sin 4x
sin x et S = sin 4x· sin x , donc
S
C = sin 4x
cos 4x = tan 4x.

exercice 4 (2 points)
Soient A, B, C, D des sous-ensembles d’un même ensemble E. On note B le complémentaire de
B dans E, c’est-à-dire B = E \ B. De même, on pose C = E \ C.
a) On suppose qu’on a l’inclusion : A ∩ B ⊂ C ∪ D. Démontrer qu’on a alors : A ∩ C ⊂ B ∪ D.
solution. On se donne x ∈ A ∩ C et on doit montrer x ∈ B ∪ D. Distinguons deux cas. Si x ∈ B,
alors x ∈ A ∩ B, donc d’après l’hypothèse x ∈ C ∪ D ; mais puisque x ∈
/ C, on a x ∈ D, donc x ∈ B ∪ D
/ B, alors x ∈ B, donc on a dans ce cas aussi x ∈ B ∪ D.
Si x ∈
b) Démontrer l’équivalence logique suivante :

A ∩ B ⊂ C ∪ D ⇔ A ∩ C ⊂ B ∪ D.

solution. On a déjà montré l’implication de gauche à droite. Pour la réciproque, on prend comme
hypothèse A ∩ C ⊂ B ∪ D et on montre l’inclusion A ∩ B ⊂ C ∪ D. Pour ceci, on se donne x ∈ A ∩ B
et on doit montrer x ∈ C ∪ D. Distinguons deux cas. Si x ∈ C, on a immédiatement x ∈ C ∪ D. Sinon,
on a x ∈ C, donc x ∈ A ∩ C, et donc d’après l’hypothèse x ∈ B ∪ D ; mais puisque x ∈ B, on a x ∈ D,
et donc dans ce cas aussi x ∈ C ∪ D.

exercice 5 (3 points)
On considère les polynômes à coefficients réels suivants :

A(X) = X 5 − 2X 4 + 2X 3 − X 2 + 2X − 2 ;

B(X) = X 2 − 2X + 2 .

a) Effectuer la division euclidienne de A par B.


solution (sans les détails du calcul). On trouve A(X) = B(X).(X 3 − 1) ; le reste est nul.
b) En déduire la factorisation de A en facteurs irréductibles dans R[X].
solution. On sait que les polynômes irréductibles dans R[X] sont ceux du premier degré et ceux
du second degré dont le discriminant est strictement négatif. Puisque X 3 − 1 = (X 2 + X + 1)(X − 1),
on déduit de la question précédente : A = (X 2 − 2X + 2)(X 2 + X + 1)(X − 1). Ceci est la décomposition
cherchée, car le discriminant de X 2 − 2X + 2 est −4 < 0 et celui de X 2 + X + 1 est −3 < 0.
c) Donner la factorisation de A en facteurs irréductibles dans C[X].
solution. On sait que les seuls polynômes irréductibles dans C[X] sont ceux du premier degré.
Repartons de la décomposition dans R[X] et factorisons les facteurs du second degré : on a X 2 +X +1 =
2iπ
(X − j)(X − j 2 ) où j = e 3 et X 2 − 2X + 2 = (X − 1 + i)(X − 1 − i). On en déduit que la décomposition
de A en facteurs irréductibles dans C[X] est : A = (X − 1 + i)(X − 1 − i)(X − j)(X − j 2 )(X − 1).

exercice 6 (4 points)
On considère le polynôme à coefficients réels suivant :

1
P (X) = (X + 1)7 − X 7 − .
64

a) Quel est le degré de P ?


solution. En développant, on a : (X + 1)7 = X 7 + S(X) où S est un polynôme de degré 6. Il en
1
résulte que P (X) = S(X) − 64 est de degré 6.

b) Calculer le polynôme dérivé P 0 (X). On ne cherchera pas à écrire P, ni P 0, sous forme développée.
solution. Les règles habituelles de dérivation donnent : P 0 (X) = 7(X + 1)6 − 7X 6 .

c) Montrer que le polynôme P 0 a une seule racine réelle a qu’on précisera.


solution. Soit x ∈ R. On a :

P 0 (x) = 0 ⇔ 7(x + 1)6 − 7x6 = 0 ⇔ (x + 1)6 = x6 ⇔ x + 1 = ±x.

Or x + 1 = x n’a pas de solution et x + 1 = −x a une seule solution qui est a = − 21 .

d) Prouver que a est une racine double de P .


solution. On calcule P (a) = ( 12 )7 − (− 21 )7 − 64
1
= ( 12 )6 − 1
64 = 0 . Comme on sait de plus que
0
P (a) = 0, on peut affirmer que a est une racine double de P .

e) Quel est le reste de la division de P (X) par (X + 21 )2 ?


solution. Puisque a = − 12 est racine double de P , le reste de sa division par (X + 21 )2 est nul.

exercice 7 (3 points)
Le but de cet exercice est de résoudre dans l’ensemble C des nombres complexes l’équation

z + z̄ = z 4 (E).

a) Montrer que si z est une solution de (E), alors z 4 est un nombre réel.

solution. Pour tout z ∈ C, z + z̄ est le double de la partie réelle de z. Il en résulte que si


z = z + z̄, alors z 4 est réel.
4

b) En déduire que z est réel, imaginaire pur, ou de la forme a(1 + i) ou a(1 − i) avec a ∈ R.
ikπ
solution. Si z 4 est réel, alors z 4 = |z 4| eikπ avec k ∈ {0, 1} et donc z = |z| e 4 avec k ∈ {0, 1, 2, 3}.
Si k = 0, alors z est réel. Si k = 1, alors z est de la forme a(1 + i) avec a ∈ R. Si k = 2, alors z est de
la forme ai, c’est-à-dire imaginaire pur. Si k = 3, alors z est de la forme a(1 − i) avec a ∈ R.
c) En résolvant (E) dans chacun des quatre cas précédents, trouver toutes les solutions de (E).

√ solution. Si z = a est réel, il doit vérifier 2a = a4 ou encore a(a3 − 2) = 0 et donc a = 0 ou


3 4
a = 2. Si z = ai, le réel a doit vérifier
√ iπ 40 = a iπet donc a = 0. Si z = a(1 + i), le réel a 4doit vérifier
4 4 4
2a = a (1 + i) ; or (1 + i) = ( 2e 4 ) = 4e = −4, donc a doit vérifier 2a = −4a ou encore
1
2a(2a3 + 1) = 0, ce qui équivaut à a = − √ 4 4
3 . Si z = a(1 − i), le réel a doit vérifier 2a = a (1 − i) ; or
2
√ −iπ
(1 − i)4 = ( 2e 4 )4 = 4eiπ = −4, donc a doit vérifier 2a = −4a4 ou encore 2a(2a3 + 1) = 0 , ce qui
1
équivaut à a = − √3 . En fin de compte, l’ensemble des solutions de (E) est :
2


3 1 1
S = {0, 2, − √
3
(1 + i), − √
3
(1 − i)}.
2 2

————————

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