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Anesthésie des animaux de laboratoire

Pratique de l’anesthésie des animaux de laboratoire. Principes et méthodes.

H. COMBRISSON

Objectifs
L'éthique de l'utilisation des animaux en recherche biomédicale a considérablement évolué. L'animal est
considéré comme un être sensible, ainsi qu'il est dit dans la loi sur la protection de la nature (10 juillet 1976). De
plus, la réglementation française de l'expérimentation animale, application des réglementations européennes,
rend obligatoire le recours à l'anesthésie : " Les expériences sur les animaux qui peuvent entraîner des
souffrances doivent être pratiquées sous anesthésie générale ou locale ou après recours à des procédés
analgésiques équivalents, sauf si la pratique de l'anesthésie ou de l'analgésie est considérée comme plus
traumatisante pour les animaux que l'expérience elle-même. " Ainsi, tout expérimentateur a le devoir moral
d'évaluer la douleur qui sera infligée à l'animal lors des manipulations et de choisir les moyens adaptés pour la
prévenir.

La question de l'évaluation de la douleur se trouve ainsi posée. Lors d'intervention chirurgicale, il est commode,
en première évaluation de comparer avec des situations analogues chez l'homme. Cette méthode ne pourrait être
véritablement réaliste que si la douleur était ressentie de la même façon chez tout individu, homme ou animal. On
sait que les mécanismes neurologiques de transmission des stimulus nociceptifs sont similaires chez l'homme et
les autres mammifères. On sait également que les stimulus nécessaires pour déclencher ces mécanismes sont
très proches. On est cependant incapables d'appréhender la perception de la douleur chez l'animal : on ne peut
pas déterminer si un animal ressent un stimulus nocif de façon identique et avec la même intensité que l'homme.
De plus, si on connaît des variations importantes de la sensibilité à la douleur chez l'homme entre les individus, il
en est de même chez les animaux : variations avec les espèces, les souches, les individus.

Outre la prévention de la douleur, l'anesthésie des animaux de laboratoire constitue le moyen souvent le moins
stressant d'obtenir la contention nécessaire à une manipulation nécessitant une immobilité de l'animal. On peut
ainsi être conduit à recourir à des anesthésiques pour des interventions ne provoquant pas véritable douleur.

Evaluation de la profondeur de l'anesthésie


La difficulté de cette appréciation tient au fait que selon les protocoles anesthésiques et les espèces animales les
critères diffèrent. Il est cependant très important d'évaluer au mieux la perte de conscience des animaux
anesthésiés, d'une part pour des raisons éthiques, on sait que chez l'homme, la mémoire des procédures
chirurgicales constitue une expérience négative ; d'autre part pour éviter que des réactions sympathiques liées à
l'absence de perte de conscience pendant les procédures perturbent les paramètres physiologiques.

L'anesthésie a généralement pour objectif d'abolir les sensations douloureuses, il est donc particulièrement
important d'évaluer cette sensibilité, pour cela teste le plus souvent la disparition de réflexes :

Réflexe de retrait de la patte : un membre est étendu et l'expérimentateur pince entre ses ongles ou à l'aide d'une
pince la membrane interdigitée. Si l'animal retire sa patte (ou même crie), l'anesthésie n'est pas assez profonde
pour des manœuvres chirurgicales.

Chez les rongeurs, ce test peut être remplacé par le pincement de la queue. On peut également pincer le bord de
l'oreille chez le cobaye ou le lapin ; il répond alors à une sensation douloureuse en secouant la tête et,
éventuellement, par des vocalisations.

Il faut cependant remarquer que les différentes zones de l'organisme ne sont pas insensibilisées de façon
identique ; il peut arriver qu'un animal ne réponde pas au réflexe de retrait de la patte et pourtant réagisse par
exemple lors de l'ouverture de la paroi abdominale.

Réflexes oculaires : réflexe cornéal et palpébral. Chez les carnivores, le porc, les ruminants, les primates, ils
disparaissent au cours du stade III d'anesthésie si l'on a recours aux barbituriques, aux anesthésiques volatiles...
Le réflexe palpébral est difficile à apprécier chez les rongeurs ; chez le lapin, il ne disparaît que lorsqu'une
anesthésie très profonde est établie.

La position des globes oculaires, la dilatation des pupilles et les mouvements oculaires ne constituent pas de
bons moyens d'évaluer la profondeur de l'anesthésie.

Les réflexes sont cependant en grande partie à relais médullaire ; par conséquent, l'évaluation de leur
persistance ne constitue pas une méthode totalement adéquate d'évaluation de la perte de conscience et de
l'analgésie. C'est pourquoi il a été proposé d'utiliser l'enregistrement de l'électroencéphalogramme (EEG) pour
évaluer la perte de conscience. Chez des rats anesthésiés au pentobarbital, Haberham et coll. ont enregistré
l'EEG à l'aide d'électrodes préalablement implantées pour évaluer la profondeur de l'anesthésie testée par le
réflexe de retrait de la patte. Ils concluent d'une part que le retrait de la patte n'est pas de façon uniforme en
relation avec les changements de l'EEG ; d'autre part, que l'absence de réflexe ne coïncide pas obligatoirement
avec des tracés EEG de perte de conscience. Cette étude montre que le test de retrait de la patte chez le rat
anesthésié au pentobarbital ne constitue pas une preuve absolue de sa perte de conscience. Néanmoins,
l'enregistrement de l'EEG n'est pas une méthode simple à utiliser chez l'animal.

La question de l'opportunité de l'utilisation des myorelaxants (bloquant la transmission neuromusculaire par action
sur le récepteur post-synaptique à l'acétylcholine) chez les animaux de laboratoire a fait l'objet d'un éditorial de
Drummond dans la revue Anesthesiology. Le premier point est bien sûr le fait que le recours exclusif à des
myorelaxants pour assurer une contention chirurgicale n'est pas éthiquement acceptable. Cependant, il existe
des indications valables de leur utilisation ; il faut alors qu'elle s'accompagne une anesthésie adéquate. Par
exemple, pour l'étude de myorelaxants ou pour des études de neurophysiologie pour lesquelles toute activité
électromyographique pourrait constituer un obstacle, le recours à des myorelaxants est obligatoire. La question
qui se pose alors est : comment être sûr que l'animal est réellement profondément anesthésié alors qu'il est
paralysé, ce qui empêche toute tentative de mouvement ou toute réponse à la stimulation de réflexes.

Le recours à l'enregistrement de paramètres physiologiques comme la pression artérielle, ou l'EEG ne donne pas
de renseignements totalement sûrs. Une autre possibilité est de faire en sorte que la concentration alvéolaire d'un
anesthésique volatile reste au-dessus d'un seuil. Mais quels moyens a-t-on de fixer précisément ce seuil chez les
animaux ? Enfin, une méthode est proposée : faire une expérience pilote préalable pour déterminer le protocole
anesthésique en l'absence de myorelaxants. Drummond précise qu'en l'absence de certitude quant à la réalité de
l'anesthésie chez l'animal, le doute doit profiter à l'animal et l'utilisation des myorelaxants doit être évitée.

Interférences anesthésie - expérimentation


Tout protocole anesthésique est susceptible de provoquer des effets secondaires multiples. Dans le cadre de
l'utilisation expérimentale des anesthésiques, il convient de les prendre en compte afin d'éviter les interférences
avec l'expérimentation.

Un premier type d'interférence est rencontré lorsque l'enregistrement des paramètres étudiés est effectué
pendant l'anesthésie. Un exemple est donné par une étude publiée en 1999 par Hayton et coll. Ils ont comparé
les effets de 4 types d'anesthésie sur les études de potentiels évoqués chez le rat par stimulation du membre
antérieur et postérieur. Les anesthésiques testés étaient : kétamine-xylazine, médétomidine, isoflurane et fentanyl
/fluanisone-midazolam. Ils concluent que ce dernier protocole se révèle avoir le moins d'influence sur les
paramètres mesurés, tandis que l'isoflurane et la médétomidine ont les effets les plus marqués : augmentation de
la latence et diminution de l'amplitude des réponses.

Un deuxième type d'interférence de l'anesthésie avec l'expérience peut se rencontrer même si les paramètres
sont étudiés après l'anesthésie. Un exemple fréquent est donné par les effets d'induction enzymatique. Une étude
de Commissaris et coll. a montré que la demi-vie du pentobarbital chez les rats traités de façon chronique
(injection intra-péritonéale (IP) et distribution d'aliment contenant du pentobarbital pendant 6 jours consécutifs)
est seulement 12% de celle mesurée chez des rats contrôles (150 min versus 18 min) après administration IP de
20 mg/kg de pentobarbital.

Une étude réalisée sur des microsomes hépatiques isolés de rats a montré que de nombreux anesthésiques (18
sont testés) inhibent le métabolisme, médié par le cytochrome P450, de l'aminopyrine (substrat synthétique) et de
l'acide arachidonique (substrat endogène) (LaBella et Queen, 1993). Il existe une corrélation très significative
entre les concentrations absolues nécessaires pour l'anesthésie (EC50) et l'inhibition du cytochrome P450 (Ki ou
IC50). Les valeurs de Ki varient entre 0,26 et 1,48 fois la valeur de EC50 correspondante, sauf pour 2 composés
halogénés (chloroforme et halothane) qui s'avèrent 2,5 fois moins puissants pour inhiber l'activité enzymatique
que pour l'activité anesthésiante :
Anesthésique Ki / EC50
Chloroforme 2,41|
Enflurane 1,30
Halothane 2,54
Pentobarbital 0,72
Thiopental 0,48

Tableau I : Puissance inhibitrice (Ki) de différents anesthésiques sur l'activité aminopyrine déméthylase de
microsomes hépatiques de rats, rapportée à la concentration anesthésique efficace (EC50). (d'après LaBella et
Queen, 1993)

Ces effets d'induction enzymatique peuvent interférer avec des études portant sur des métabolismes ; par
ailleurs, ils sont tout à fait néfastes lorsque des anesthésies doivent être répétées chez les mêmes individus.

Anesthésie par espèces


Cet article n'a pas la prétention de donner de façon exhaustive les protocoles anesthésiques utilisés chez les
animaux de laboratoire. Notre objectif se restreindra aux protocoles les plus fréquents, chez les espèces les plus
utilisées. Nous avons également exclu les carnivores pour lesquels les techniques d'anesthésie en
expérimentation sont généralement identiques à celles qui sont utilisées en clinique. Le lecteur pourra se référer
à deux ouvrages de référence : Flecknell (1996) et Kohn et coll. (1997).

Anesthésie des rongeurs


Les rongeurs sont, de loin, les animaux les plus utilisés en expérimentation (> 80 %) ; néanmoins, leur petit
format rend plus difficile l'administration de produits par voie intraveineuse (IV) par exemple. De ce fait, pendant
très longtemps, les méthodes les plus courantes ont été soit l'anesthésie à l'éther dans des cloches de verre, soit
l'anesthésie par le pentobarbital en IP. Des protocoles anesthésiques plus nombreux et plus raffinés se sont par
la suite développés.

Anesthésiques volatiles

• Ether : très longtemps largement utilisé, l'éther est pratiquement abandonné du fait d'une part de son caractère
inflammable, donc dangereux et d'autre part de la qualité médiocre de l'anesthésie qu'il procure, s'accompagnant
d'effets irritants sur l'appareil respiratoire.

• CO2 : l'utilisation de CO2 en proportion 50/50 avec de l'oxygène peut induire une anesthésie de courte durée
indiquée par exemple pour le prélèvement de sang au sinus rétro-orbitaire.

• Méthoxyflurane : peut être utilisé en remplacement de l'éther dans des dispositifs peu coûteux (cloche de verre
ou vaporisateurs).

• Halothane : l'anesthésie chez les rongeurs est réalisée en utilisant une chambre d'induction puis un appareil à
anesthésie délivrant le mélange adéquat par un masque. L'halothane a un effet d'activation enzymatique mais
seulement si l'application est de plus de 30 à 60 min ;de plus il a une action hépatotoxique. L'halothane est un
bon anesthésique chez le cobaye, animal réputé difficile à anesthésier.

• Isoflurane : est l'anesthésique volatile le plus récent utilisé en médecine vétérinaire. Il présente une plus grande
sécurité d'emploi que l'halothane.

Anesthésiques injectables

• Barbituriques : le plus utilisé est le pentobarbital, généralement administré par voie IP La dose recommandée
est de 30 à 60 mg/kg par cette voie ; elle est de 30 à 40 mg/kg par voie IV. Chez les souris, la dose
recommandée pour l'anesthésie par voie IP est de 40 à 70 mg/kg. Il existe une grande variation de la sensibilité à
cet anesthésique en fonction des souches de souris.
L'analgésie provoquée par le pentobarbital chez les rongeurs est insuffisante pour les interventions chirurgicales
lourdes ; il convient dans ce cas de prévoir en complément un protocole d'analgésie.

• Kétamine : l'utilisation de la kétamine seule produit chez les rongeurs une rigidité musculaire et une anesthésie
insuffisante pour une intervention chirurgicale. En revanche, la kétamine peut être associée de façon intéressante
à l'acépromazine, au diazépam, à la xylazine ou à la médétomidine.

L'association kétamine&endash;xylazine peut, par exemple, être administrée chez le rat par voie IM ou IP ; Elle
provoque une bonne sédation avec une induction rapide d'une durée de 90 à 120 min. Cette association peut
également être utilisée chez la souris. On peut associer kétamine et médétomidine. Une étude de Cruz et coll.
évalue, chez la souris, cette association (kétamine 40 mg/kg et médétomidine 1mg/kg par voie IP). Elle provoque
une bonne sédation, réalisant ainsi une très bonne contention chimique avec une induction rapide. Un avantage
de cette association est la possibilité d'antagoniser les effets par administration d'atipamézole ; les animaux se
réveillent rapidement et les effets secondaires sont ainsi limités.

La tilétamine associée au zolazépam peut être utilisée chez les rongeurs. La dose chez les rats est de 20 à 40
mg/kg IP, l'analgésie est variable ; de plus, les réflexes habituellement testés ne disparaissant pas, il est difficile
d'évaluer la profondeur de l'anesthésie. Chez la souris, la dose de 80 mg/kg donne une sédation mais une
mauvaise analgésie.

Chez le cobaye, Radde et coll. ont effectué une étude comparative de l'anesthésie produite par tiletamine-
zolazépam, pentobarbital, méthoxyflurane, kétamine-xylazine, et kétamine-xylazine plus méthoxyflurane. Ils
concluent que l'association kétamine-xylazine donne analgésie et sédation suffisantes pour des procédures
moyennement douloureuses ; l'addition de méthoxyflurane potentialise à la fois l'anesthésie et l'analgésie.

• Propofol : induit rapidement une anesthésie de bonne qualité qui peut être prolongée par une perfusion à débit
constant. L'inconvénient de cet anesthésique est la nécessité d'une induction par voie IV qui est stressante chez
le rat. Brammer et coll. proposent de pallier cet inconvénient par une administration préalable de fentanyl-
fluanisone par voie IP (0,5 à 1 ml/kg). Une injection en bolus de 0,1 ml de propofol permet alors d'induire une
anesthésie qui pourra être maintenue par une perfusion (4 à 6 ml/kg/h).

• a-Chloralose et uréthane : ces anesthésiques peuvent être utilisés seuls ou associés. Ils présentent l'intérêt de
perturber relativement peu les paramètres physiologiques cardio-vasculaires et respiratoires ; en revanche, ils
sont tous deux très toxiques et doivent être réservés à des anesthésies sans réveil. Chez le rat, l'a-chloralose à
forte dose provoque des convulsions. De plus, il a un pouvoir analgésique faible ; il ne doit donc pas être utilisé
pour des procédures chirurgicales. L'uréthane peut être utilisé chez les rats à la dose de 0,5 à 1,5 g/kg IP ; il
provoque une anesthésie profonde avec une très bonne myorelaxation, le temps de sommeil pouvant aller
jusqu'à 24 heures. L'association a-chloralose-uréthane (250 à 400 mg/kg uréthane + 35 à 40 mg/kg a-chloralose)
donne une bonne anesthésie pour une durée d'environ 6 heures.

L'uréthane est un produit à fort pouvoir carcinogène et mutagène chez les rongeurs ; de ce fait, son utilisation doit
s'accompagner de mesures sévères de protection des expérimentateurs.

Une étude de Shimokawa et coll. est effectuée chez des rats implantés pour l'enregistrement chronique de la
pression artérielle, de l'ECG et de l'activité nerveuse sympathique rénale. Ils comparent l'activité sympathique
chez des rats anesthésiés par rapport à celle d'animaux vigiles. Les anesthésiques testés étaient : pentobarbital,
a-chloralose, uréthane. Ils concluent que ces produits affectent de façon très différente le fonctionnement du
système sympathique. Ils proposent comme meilleur choix l'association a-chloralose-uréthane.

• Anesthésie des lapins


Les lapins sont très souvent considérés comme les animaux les plus difficiles à anesthésier. Des explications
peuvent venir de grandes variations individuelles des réponses aux anesthésiques, de leur sensibilité aux
dépresseurs respiratoires, de la difficulté à les intuber ...

Anesthésiques volatiles

• L'utilisation de l'halothane ou de l'isoflurane chez les lapins constitue de loin la meilleure anesthésie pour les
actes chirurgicaux lourds. Il faut cependant au préalable induire l'anesthésie et, de préférence, intuber les
animaux. Flecknell et coll. ont étudié les effets de l'induction de l'anesthésie par l'halothane ou l'isoflurane soit au
masque soit dans une enceinte d'anesthésie. Ils concluent que tous les animaux présentent des phases d'apnée
(30-120 s) associée à une bradycardie marquée, ce qui augmente le risque de mortalité liée à l'anesthésie. Tous
les animaux tentent d'éviter de respirer le gaz, ce qui suggère qu'il constitue un stimulus aversif.

Anesthésiques injectables

• Pentobarbital : il peut être utilisé par voie IV chez le lapin (25 à 60 mg/kg). Outre les inconvénients déjà cités
pour les rongeurs, la dose nécessaire pour obtenir l'anesthésie chez le lapin est proche de la dose provoquant
l'apnée. Il convient donc d'une part de trouver le bon rythme d'administration (1/3 de la dose puis injecter
lentement par exemple) et, le cas échéant, de pratiquer des manœuvres de stimulation de la ventilation.

• Kétamine : elle ne donne pas seule une myorelaxation ni une analgésie suffisante ; elle est donc généralement
utilisée en association, le plus souvent avec la xylazine (22 à 50 mg/kg kétamine, 2,5 à 10 mg/kg xylazine). Cette
association permet l'intubation et peut s'avérer suffisante pour des procédures chirurgicales mineures. La
kétamine peut également être associée à la médétomidine.

• Propofol : Aeschbacher et Webb en 1993 étudient l'induction de l'anesthésie par le propofol, le signe
caractérisant la perte de conscience choisi étant l'absence de mâchonnement lors de l'introduction dans la
bouche d'une sonde endotrachéale. L'induction était obtenue avec une dose (ED95) de 8,45 mg/kg avec un débit
d'injection de 20 mg/kg/min. Ils préconisent d'utiliser une dose d'induction de 5 à 14 mg/kg avec une grande
sécurité, les dépressions respiratoires ne survenant que pour des doses très supérieures. En l'absence de
nouvelle administration, le réveil est rapide et calme.

Hellebrekers et coll. proposent d'associer le propofol (3mg/kg IV) à la médétomidine (0,35 mg/kg IM) ; ils
observent une bonne qualité d'anesthésie permettant des procédures chirurgicales sans dépression respiratoire.
Ils comparent ces résultats avec l'association médétomidine (0,35 mg/kg IM) et kétamine (5mg/kg) ; celle-ci
donne une durée d'anesthésie plus longue et de qualité comparable, mais un apport d'oxygène est nécessaire
pour éviter une hypoxie.

Ces quelques exemples de protocoles d'anesthésie ne sont pas des " recettes " ; il importe particulièrement dans
le cadre de l'anesthésie en expérimentation de bien définir les objectifs à atteindre, les interférences à éviter en
fonction de l'espèce, voir de la souche d'animaux utilisés. Un examen attentif de tous les éléments à prendre en
compte du fait des procédures prévues et des animaux choisis est nécessaire pour garantir à la fois la réalité de
la protection de l'animal et la qualité des études.

Bibliographie
1. Aeschbacher G., Webb A.I. : Propofol in rabbits 1. Detrermination of an induction dose. Lab Anim . Sci., 1993,
43, 324-327

2. Brammer A., West C.D., Allen S.L. : A comparison of propofol with other injectable anesthetics in a rat model
for measuring cardiovacular parameters. Lab. Anim., 1993, 27, 250-257

3. Commissaris R.L., Semeyn D.R., Rech R.H. : Dispositional without functional tolerance to the hypothermic
effects of pentobarbital in the rat. J. Pharmacol. Exp. Ther., 1982, 220, 536-539

4. Cruz I.J., Loste J.M., Burzaco O.H. : Observations on the use of medetomidine/ketamine and its reversal with
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5. Drummond J.C. : use of neuromuscular blocking drugs in scientific investigations involving animal subjects.
The benefice of the doubt goes to the animal. Anesthesiology 1996, 85, 697-699

6. Flecknell P.A. : Laboratory animal anaesthesia. 1996, London, Academic Press

7. Flecknell P.A., Cruz I.J., Liles J.H., Whelan G. : Induction of anaesthesia with halothane and isoflurane in the
rabbit : a comparison of the use of a face-mask or an anaesthetic chamber. Lab. Anim., 1996, 30, 67-74
8. Haberham Z.L., Van den Brom W.E., Venker-van Haagen A.J., Baumans V., de Groot H.N.M., Hellebrekers
L.J. : EEG evaluation of reflex testing as assessment of depth of pentobarbital anaesthesia in the rat. Lab. Anim.,
1999, 33, 47-57

9. Hayton S.M., Kriss A., Muller D.P.R. : Comparison of the effects of four anaesthetic agents on somatosensory
evoked potentials in the rat. Lab. Anim., 1999, 33, 243-251

10. Hellebrekers L.J., de Boer E.J.W., van Zuylen M.A., Vosmeer H. : A comparison between medetomidine-
ketamine and medetomidine-propofol anaesthesia in rabbits. Lab. Anim., 1997, 31, 58-69

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Press, 1997, New York, 426 pp.

12. LaBella F.S., Queen G. : General anesthetics inhibit cytochrome P450 monooxygenases and arachidonic acid
metabolism. Can. J. Physiol. Pharmacol., 1993, 71, 48-53

13. Radde G.R., Hinson A., Crenshaw D., Toth L.A. : Evaluation of anaesthetic regimens in guineapigs. Lab.
Anim., 1996, 30, 220-227

14. Shimokawa A., Kunitake T., Takasaki M., Kannan H. : Differential effects of anesthetics on sympathetic nerve
activity and arterial baroreceptor reflex in chronically instrumented rats. J. Auton. Nerv. Syst., 1998, 72, 46-54

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